musulman à l’arrivée des croisés, à une date (1105) où al-Sulami publiait son traité sur le djihad?
Thème peu étudié, l’espionnage au temps de la première croisade, a retenu l’attention de 
Susan Edgington. Relevant toutes les mentions d’exploratores ou de speculatores, elle montre que les 
prisonniers et les populations locales sont sources d’information pour les croisés dans leur 
cheminement vers Jérusalem. Bernard et David Bachrach analysent sous l’angle de l’histoire militaire 
les »Gesta Tancredi« de Raoul de Caen. Influencé par les historiens grecs et romains et par Isidore 
de Séville, pour décrire la carrière militaire de Tancrède, Raoul écrit une œuvre moitié en prose quand 
il connaît les événements par des témoins sûrs, moitié en vers pour exalter les valeurs épiques de son 
héros. Historienne des ordres religieux-militaires, Helen Nicholson montre que l’association entre la 
mort au combat et la palme du martyre se développe à l’occasion des conquêtes de Saladin, régresse 
dans la première moitié du XIIIe siècle et reprend quelque vigueur après la chute d’Acre (mai 1291), 
pour encourager le recrutement pour la croisade ou les projets qui la promeuvent.
Les chansons de croisade fleurissent entre 1187 et 1229. Alan Murray s’intéresse à celles qu’a 
composées le poète Friedrich von Hausen, familier de Frédéric Ier Barberousse, avant le départ des 
troupes allemandes pour la troisième croisade. Peut-être même les a-t-il chantées au cours de 
l’expédition, avant de mourir dans une bataille contre les Turcs en 1190.
Simon John retrace l’histoire de la connexion entre Godefroy de Bouillon et le mythique Chevalier au 
Cygne. Grâce à celle-ci, la réputation de Godefroy de Bouillon, encore bien terne au XIIe siècle, 
l’emporte au siècle suivant sur celles de ses pairs de la première croisade, bien qu’elle ne soit pas 
universellement acceptée. Les chartes de croisade, bien étudiées par Jonathan Riley-Smith pour le 
début du XIIe siècle, offrent à Daniel Power l’occasion de s’intéresser au comte Jean Ier de Sées qui, 
dans une charte de 1189 adressée aux sénéchaux de Normandie et du Maine, dispose de ses biens 
en faveur de son fils aîné, avant son départ pour la croisade, énumère ses dettes en chargeant son 
héritier de les régler, et pourvoit aux besoins de sa famille. Un document d’une précision 
exceptionnelle, ici publié, illustrant les préparatifs détaillés d’un départ pour la croisade.
L’Afrique du Nord reste presque inconnue des Occidentaux à la fin du XIe siècle, comme le remarque 
Bernard Hamilton, à l’exception peut-être de la Basse-Égypte. Les premiers contacts avec les Nubiens 
n’ont lieu qu’au début du XIIIe siècle, avant que s’établisse une communauté monastique éthiopienne 
à Jérusalem après 1244. Peter Edbury, étudiant la »Chronique d’Ernoul«, s’intéresse à la démarche 
de Thoros II d’Arménie, mort en 1168, qui aurait proposé de repeupler le royaume de Jérusalem en y 
amenant 30 000 Arméniens. Il voit dans ce projet, jamais suivi d’effet, une référence à la faiblesse du 
royaume, due aux rivalités entre les grands et aux péchés du clergé. Les plans de croisade élaborés 
en Occident après 1291 font l’objet de l’étude de Malcolm Barber qui démontre que ni les ordres 
militaires, ni l’aide de Byzance, ni l’alliance avec les Mongols n’étaient capables de provoquer un 
sursaut de l’Occident pour recouvrer la Terre sainte. Enfin, Kelly DeVries analyse l’attitude des 
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