MISE AU POINT
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Des raisons histologiques et histochimiques sont
à évoquer : la glie de Bergmann du cervelet aurait une
grande capacité de synthèse de l’hème-oxygénase-1
ou une susceptibilité excessive à la transcription du
gène de l’hème-oxygénase-1.
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L’action de la pesanteur : ce sont les régions
déclives qui sont le plus souvent touchées.
La transformation du fer en ferritine a initialement
un rôle protecteur. En effet, le fer libre peut engen-
drer une peroxydation lipidique à l’origine d’une
dysfonction membranaire et d’une mort cellulaire.
En temps normal, la ferritine est synthétisée sous
la forme d’unités lourdes.
Mais, en cas d’exposition persistante au fer libre,
des sous-unités légères sont préférentiellement
produites. Or, elles sont les premiers constituants
des dépôts d’hémosidérine.
Concernant les sidéroses qui se sont développées à
partir de défects duraux, la source du saignement
pourrait être double d’après N. Kumar et al. (13).
Tout d’abord, les cavités ectopiques du LCR sont
constituées de vaisseaux friables, qui sont potentiel-
lement à l’origine de saignements répétés. D’autre
part, en générant une hypotension du LCR, ces
cavités pourraient entraîner un engorgement des
veines intradurales et épidurales, et provoquer ainsi
une extravasation d’hématies.
Traitements
Les traitements médicamenteux
Aucun de ces traitements, objets uniquement
d’utilisations ponctuelles, n’a fait la preuve de son
efficacité.
◆◆Les◆chélateurs◆du◆fer
La déféroxamine et la triéthylène tétramine sont
d’efficacité inconstante.
◆◆Les◆corticoïdes
La littérature ne rapporte que 2 cas d’amélioration
liée à la prise de corticoïdes (14, 15). Tout d’abord,
un patient chez lequel il a été mis en évidence des
anticorps anti-Ri fortements positifs, dont les symp-
tômes seraient peut-être au moins en partie liés à un
syndrome paranéoplasique possiblement amélioré
par la corticothérapie. Il était noté plusieurs atypies
cliniques chez l’autre patiente, et l’on peut s’inter-
roger sur l’existence d’une pathologie associée à la
sidérose superficielle qui aurait pu également être
améliorée par les corticoïdes.
◆◆Les◆anti-oxydants
La destruction des couches superficielles du cortex
pourrait être en rapport avec la production de radi-
caux libres. Des anti-oxydants tels que la vitamine C,
la vitamine E, la sélégiline et des IMAO-B ont donc
été employés. Mais il n’y a pas assez de cas rapportés
pour juger de leur efficacité.
◆◆Les◆inhibiteurs◆de◆l’hème-oxygénase-1
Il s’agit de certaines protoporphyrines. La principale
difficulté tient au fait qu’elles ne sont pas capables
de traverser la barrière hémato-encéphalique. Elles
ne sont donc pas employées en pratique courante.
Chirurgie
Traiter la source du saignement est probablement
l’approche la plus efficace. Pour J.M. Fearnley et al.,
elle ne permet pas d’amélioration, mais elle vise à
empêcher l’aggravation de la maladie (2).
Certaines séries, avec un nombre restreint de
patients et un recul de quelques mois, signalent
une amélioration clinique après chirurgie (16).
M.O. McCarron et V.H. Patterson ont émis l’hypothèse,
en 2004, qu’en réalisant un shunt du LCR, on pouvait
en diminuer la concentration de sang en le “diluant”,
et ainsi ralentir la progression de la maladie (17). ■
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Références bibliographiques