2 Le cœur à chœur - Printemps 2013
la schizophrénie, qui affecte sa perception
du monde;
les troubles anxieux, qui font en sorte qu'une
personne a peur de certains endroits, événe-
ments ou situations;
les troubles de la personnalité, qui affectent
la manière dont une personne se voit par
rapport aux autres;
les troubles alimentaires, tels que l'anorexie
et la boulimie, qui ont un effet sur la façon
dont la personne perçoit les aliments et son
image corporelle.
Causes des maladies mentales
Les maladies mentales sont causées par une
interaction complexe entre divers facteurs,
dont les suivants : la génétique, la biologie,
la personnalité, le statut socio-économique
et les événements de la vie.
Symptômes des maladies mentales
Les maladies mentales sont caractérisées
par des changements au niveau de la pen-
sée, de l'humeur et du comportement ou
une combinaison des trois. La personne qui
en souffre présente des symptômes de dé-
tresse important et elle est incapable de
fonctionner normalement pendant une
longue période. Ces symptômes peuvent
être bénins ou graves, en fonction de la ma-
ladie mentale, de l'individu, de sa famille et
de l'environnement du patient.
Diagnostic et tabou
La personne atteinte a généralement eu
une vie avant le diagnostic, donc des rela-
tions intimes, et possiblement des relations
sexuelles avec une autre personne. Mais
quand est-il après le diagnostic et le séjour à
l’hôpital? Encore aujourd’hui certains psy-
chiatres et médecins ne posent aucune
question sur l’intimité du patient et ils n’abor-
dent pas toujours l’effet des médicaments
sur la sexualité. Comme si cette réalité n’exis-
tait pas. Pourtant nous sommes dans une so-
ciété très sexualisée et un torrent de mes-
sages et de photos à teneur sexuelle appa-
raît un peu partout. Un tabou qui persiste
même dans les équipes de traitement. Pour-
tant des études ont démontrées que plu-
sieurs patients ne prenaient pas leurs médi-
caments à cause de l’effet des médica-
ments sur leur corps et leur sexualité, princi-
palement la prise de poids et les dysfonc-
tions sexuelles. Une préoccupation qui de-
vrait être davantage prise en considération,
surtout lors de la non-observance au traite-
ment. Au-delà des symptômes de la mala-
die, les personnes atteintes ont des besoins
et des droits. Le développement d’une rela-
tion humaine saine peut s’avérer très effi-
cace pour le maintien de l’équilibre person-
nel et l’amélioration de la qualité de vie.
Les maladies mentales et la sexualité
Schizophrénie
Les premiers symptômes de la maladie af-
fectent le développement de la sexualité
chez plusieurs personnes atteintes de schizo-
phrénie, particulièrement lorsqu’il y a prédo-
minance de symptômes négatifs et de retrait
social. Généralement, ces personnes ont leur
première relation sexuelle à un âge plus
avancé et ont moins d’activités sexuelles
que les gens de leur âge. Certaines n’ont ja-
mais eu de rapports sexuels avec un(e) par-
tenaire. Par ailleurs les femmes qui sont tou-
chées par la maladie à un âge plus avancé
ont eu davantage d’expériences sexuelles
avant la maladie. Lors des décompensations
psychotiques des symptômes sexuels peu-
vent survenir: délire amoureux ou relié à
l’identité sexuelle, obsessions sexuelles, hy-
persexualité, comportements sexuels inap-
propriés. Chez certaines personnes, la psy-
chose est plutôt associée à une diminution
de l’intérêt pour la sexualité.
Les personnes atteintes de schizophrénie
pratiquent principalement la masturbation,
car peu d’entre elles ont un(e) partenaire.
Celles qui ont eu des rapports sexuels avant
la maladie sont plus enclines à répéter l’ex-
périence malgré des symptômes résiduels.
(Suite de la page 1)