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façade est vitrée. Le substrat est composé d’une
couche de terreau recouvert par des plaques de
mousse humide de forêt. Une zone aquatique de
trois centimètres de profondeur occupe un tiers du
terrarium. La température de l’eau oscille entre
24°C le jour et 20°C la nuit. Un câble chauffant de
50 watts est enterré sous le substrat. Il est allumé
dix heures par jour. La température est de 24°C au
sol et de 23°C pour l’air ambiant. Elle s’abaisse la
nuit et se stabilise autour de 20°C. L’hygrométrie
est constamment à saturation (100%) toute l’an-
née. Jusqu’à présent, aucune saison sèche n’a été
reproduite. Le terrarium est dépourvu de spot ou
de néon. La façade vitrée laisse passer la lumière
naturelle qui est de faible intensité. Ainsi, les tor-
tues vivent dans une pénombre sensiblement
égale à celle de la forêt primaire.
2.3 Alimentation
Kinixys erosa possède un régime alimentaire omni-
vore (Luiselli, 2003a ; Maran, 2004 ; Maran &
Pauwels, 2005). Dans la nature, elle se nourrit de
champignons, végétaux et fruits divers tombés à
terre (notamment des noix de palmes), araignées,
insectes et leurs larves, iules, vers de terre, escar-
gots (Achatinidae : Achatina sp.). Elle ingère aussi
des feuilles et divers débris végétaux (fragments de
feuilles) ou de minéraux (petits cailloux). En captivi-
té, son alimentation est distribuée deux à trois fois
par semaine. Elle se compose de champignons de
Paris, Pleurotes, bananes, mangues, kakis, fruits
de saison, escargots, vers de terre et souriceaux.
Cette espèce apprécie particulièrement l’eau. Le
mâle et la femelle se baignent beaucoup et parfois
s’endorment même dans l’eau.
3. Résultats
3.1 Comportement
Le comportement des tortues demeure identique
toute l’année. Ces dernières passent la majorité de
leur temps dans leur cachette. Elles se déplacent
peu mais de manière quotidienne, surtout le matin,
le soir et la nuit. Aucune agressivité n’a été notée
entre la femelle et le mâle, même au moment des
repas. Ce dernier accompagne souvent sa parte-
naire dans ses déplacements mais sans lui mani-
fester un quelconque intérêt (pas de tentative d’ac-
couplement).
Les deux tortues ont été élevées séparément dans
un petit terrarium (110x40x40cm) pendant une
année. Les conditions de maintenance (températ-
ure, substrat, humidité) étaient exactement les
mêmes que celles pratiquées actuellement. Après
cette longue période de quarantaine, elles ont été
réunies dans le terrarium décrit plus haut (voir
« Conditions d’élevage »). Cette vie commune a
occasionné un bouleversement momentané du
comportement des animaux : arrêt brutal de l’ali-
mentation et des déplacements pendant cinq
mois. Passée cette longue période de trouble, les
tortues ont repris une activité normale. Elles se
sont alimentées et ont pris du poids.
3.2 Reproduction
Pour l’instant, aucun accouplement et aucune
ponte n’ont été observés. La réussite de la repro-
duction de cette espèce en captivité semble pas-
ser avant tout par une longue période d’adapta-
tion. Dans la nature, les accouplements sont
déclenchés dès que les deux sexes se rencontrent
notamment pendant la saison des pluies. Cette
période est marquée par une activité soutenue des
tortues qui ont, au cours de leurs déplacements
incessants, plus de chance de rencontrer un par-
tenaire. Pendant le coït, le mâle pousse des petits
cris. Les pontes sont étalées sur l’année. Il ne
semble pas que la femelle creuse un trou pour y
enterrer ses œufs. Elle en dépose de 1 à 10 en une
seule fois sous un tas de végétaux. Les œufs,
légèrement aplatis, à coquille dure et uniformé-
ment blancs, mesurent de 38 à 45 mm de long
pour une largeur de 36 à 39 mm, une hauteur de
31 mm à 34 mm et un poids compris entre 27 et
30,5 grammes (Maran & Pauwels, 2005). Les nou-
veau-nés sont caractérisés par des marginales for-
tement dentelées qui deviennent de plus en plus
lisses avec l’âge.
4. Conclusion
Espèce craintive par excellence, Kinixys erosa a
surtout besoin de tranquillité en captivité. La réus-
site de son élevage passe avant tout par le respect
de ses exigences écologiques (hygrométrie élevée,
faible luminosité, température peu importante, ali-
mentation équilibrée, mise à disposition d’un point
d’eau et de nombreuses cachettes). Sa reproduc-
tion est possible à condition de séparer les tortues
sur une longue période et en les réunissant une à
deux fois par an. La rencontre des deux sexes est
accompagnée par une augmentation soudaine de
l’hygrométrie (par le biais de pulvérisations) de
manière à recréer la saison des pluies. La mainte-
nance groupée de plusieurs tortues dans un même
bac annihile tout processus reproductif. Il faut sans
cesse garder à l’esprit que dans leur biotope d’ori-
gine, les Cinixys rongées sont des animaux solitai-
res qui se rencontrent en de rares occasions.
Si cette note fait état d’une maintenance réussie de
Kinixys erosa en captivité, en revanche elle souligne
l’absence de comportement sexuel (parade,
accouplement et ponte) des tortues élevées. La
phase d’acclimatation terminée, la prochaine étape
consistera à séparer le mâle de la femelle dans des
terrariums distincts pendant plusieurs mois. Nous
espérons ainsi provoquer des accouplements une
fois les tortues réunies dans un même bac. ◗◗
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier les personnes
suivantes (par ordre alphabétique) :
Marc Asensio, Claude Nottebaert, Loïc Rumelard,
Sandrine Serpol et Aline Turbin.
Auteurs
Liste de discussion sur les Kinixys :
www.group.yahoo/group/kinixys.
Site internet du groupe d’élevage de la FFEPT :
www.ffept.org/GEK
Kinyx erosa en élevage. Photo David Manceau.
Kinyx erosa. Accouplement en forêt (Gabon). Photo Jérôme Maran.