Loïc Lesvignes 06.01.2011 CM Histoire de l`islam médiéval

Loïc Lesvignes 06.01.2011
CM Histoire de l’islam médiéval L3HIO124
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Auteurs à connaître :
o Ibn Hishâm, qui implique Ibn IsHaq.
o Ibn 'Abd al Hakam
o Al balâdhurî
o Al Tabârî
o Al Mas'ûdî
o Ibn Hawqal
o Al Muqaddasî
o Al Mawardî
o Ibn Khallikan
o Ibn Hajar al 'Asqalanî
o Ibn Hayyan
IBN HAWQAL :
I Développement urbain et centralité politico-religieuse :
Auteur fiable pour son époque.
A) La fondation de la capitale :
Ville de Bagdad fondée par le calife Abû Ja'far al Mansûr en 762.
A la suite de la chute des Omeyyades, les Abbassides décident de quitter Damas et de d'abord
s'installer à Kûfa (Iraq) car la base sociale de la révolution abbasside vient de cette région et du
Khorasan.
Ils vont chercher à s'installer ailleurs à cause d'un fort parti alide ds la région de Kûfa.
Bagdad = madinat al salaam, commencée en 758 et inaugurée en 762 :
o plan rond, 2,5 km de diam.
o Centre = palais + mosquée, au centre d'une vaste esplanade autour de laquelle se situe
un large anneau résidentiel pour l'administration, l'armée et des dignitaires politiques.
o ==> ville fondée ex nihilo pour être une capitale et rien d'autre.
Ce lien entre le pouvoir politique et l'existence de cette ville se poursuit continuellement.
B) La croissance urbaine et les centres politiques :
Les quartiers Nord ont été divisés en concessions (l. 2 à 4).
Le premier calife a loti ces quartiers pour en donner les lots aux membres de son administration.
La ville ronde n'était pas censée avoir des commerces : le calife a demandé aux commerces qui
s'y étaient installés de dégager, et ils se sont installés sur la rive orientale du Tigre.
773 : le futur calife al Mahdî (775 - 785) fait construire un palais sur la rive Est du Tigre qui
devient la base de l'extension de la ville.
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Bagdad se développe sur la rive orientale en fonction de la direction de l'urbanisation par les
califes successifs.
Regroupement d'une population importante et notamment de dignitaires dans ces palais les
recettes de l'empire sont drainées dans la capitale, nouvelle ou pas.
le développement de Bagdad a donc suivi l'implantation des palais califaux et la présence du
pouvoir politique a ainsi déterminé le succès du projet initial d'al Mansûr.
Les mosquées comme mesures du succès :
L'auteur mesure le succès de la ville à l'implantation de 5 grandes1 mosquées au 10e s, dont 1 à
l'extérieur.
En principe, 1 gde mosquée / ville : s'il y a multiplication, cela signifie que la population
augmente au 10e s, 5 gdes mosquées ds une ville = très rare et signe de l'accroissement urbain
conséquent.
La ville ronde elle-mm est ruinée en 813, mais la mosquée continue à exister.
L'agglomération s'étend à l'épq d'Ibn Hawqal jusqu'à al Qalwatha, au Sud, càd environ 9 km, ce
qui est corroboré par les mesures faites peu avant par al Muqtadir.
10e s = extension max de la ville (6000 à 7000 ha) + nb max de sa population.
Ibn Hawqal estime le succès au nb de mosquées, mais des historiens du 20e s ont eu la mm
démarche avec les hammams, dénombrés à 1500 à l'épq d'Ibn Hawqal → ils en sont arrivés à une
estimation de 1,5 millions d'habitants (ce qui est tt de mm surévalué). En tt cas, il est certain que
la population de la ville dépassait 500 000 hab, voire parvenait au million.
Bagdad = 1 des plus grandes villes du monde.
C) Un dépérissement :
Dps sa fondation, le développement de la ville n'a pas connu un dvt sans accidents :
o 813 : guerre civile, siège de la ville ronde et destruction.
o 819 : al Ma'mûn s'y réinstalle, mais son successeur al Mu'tasim s'installe à Samarra. Ts les
services administratifs et militaires sont transférés (le moteur de dvt disparaît).
o 892 : réinstallation à Bagdad, sans une renaissance exceptionnelle puisque le 10e s est
marqué par des accidents (incendies, disettes, épidémies) crise sur le long terme, due
à des phénomènes naturels, mais aussi à l'affaiblissement du pouvoir abbasside qui, en
perdant des provinces, en perd aussi les recettes fiscales.
La population a tendance à préférer d'autres pôles cf. fondation du Caire en 969, cf. Khorasan, cf.
Cordoue, …
Quand on perd de la centralité politique, on perd du développement urbain.
II La ville et l'eau :
Le dvt urbain est aussi lié à la mtrise de l'eau tant pour l'irrigation que pour
l'approvisionnement.
1 Jâmi' en arabe, à ne pas confondre avec masjid qui sont les petites mosquées ou oratoires.
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Cette maîtrise de l'eau est aussi liée à l'état du pouvoir califal.
A) Les Tigre et ses ponts :
Bagdad fondée stratégiquement à l'endroit où les 2 grands fleuves sont les + proches.
Ils sont des voies naturelles de communication, réunis par 2 canaux.
Ibn Hawqal mentionne 2 ponts flottants, dont un peu utilisé. L'un des 2 est en réfection sur
l'ordre du grand émir bouyide 'Adud al Dawla (977 982), derniers grands travaux de ce types
connus ds la ville de Bagdad ==> volonté que Bagdad reste un hub de communication entre les
voies terrestres et les voies fluviales.
La ville est un des rares points de franchissement du fleuve, ce qui implique une concentration
commerciale.
L'extension du réseau hydrographique en fait un réseau de communication complet.
B) L'irrigation :
Les canaux sont équipés de plusieurs structures : barrages, roues d'irrigation (noria)... qui servent
à drainer les eaux vers de plus petits canaux qui « arrosaient » la région.
Zone mésopotamienne = très fertile, mais dont la fertilité ne tient qu'à la qualité de l'irrigation
(cf. Ifriqiya) ==> important travail scientifique et d'ingénierie.
C) Une maîtrise de l'eau tributaire de la stabilité du pouvoir :
Suite à l'appauvrissement du pouvoir central, des concessions territoriales ont été faites aux
officiers de l'armée : terres confiées aux officiers pour les payer, ils se servent fiscalement sur la
concession qu'on leur donne.
Or ces officiers ont pressuré les populations à l'extrême et ont négligé les canaux d'irrigation
ce sont les problèmes habituels de la sous-traitance !
Conséquence : vastes inondations qui noient une partie de Bagdad.
C'est donc la situation politique qui est à l'origine d'un certain nb de pb d'irrigation + réduction
des surfaces cultivables.
Certains émirs bouyides ont tt de mm essayé de restaurer le pouvoir politique et économique de
la ville cf. Mu'izz al Dawla qui, en 946, avait lancé une opération de restauration des canaux, qui
est probablement à l'origine de l'analyse assez positive d'Ibn Hawqal.
Conclusion :
Descr° très intéressante :
o parmi les 1ère descr° de la ville
o par une pers qui y a vécu
o situation paradoxale au 10e s : 1 des + gdes villes du monde, mais son apogée est passée.
Elle amorce un déclin géographique dont fait part l'auteur.
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2 facteurs :
o Affaiblissement du pouvoir politique = cause majeure de l'abandon de nbx quartiers de la
ville, via la détérioration des canaux d'irrigation.
o Maîtrise de l'eau fondamentale pour une population ds un climat aride.
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