10
Barack Obama porte moins à controverses tonitruantes. Et si cela
était précisément l’objectif de la double présidence du démocrate
américain, par ailleurs prix Nobel de la paix ?
Barack Obama a pris acte de la n de l’américanisation du
monde. Il a parfaitement anticipé un monde apolaire2 et la n de son
monopole occidental.
La fusion de la mondialisation et de l’américanisation avait
été portée à incandescence par le consensus de Washington
en 2000 : avec le néolibéralisme comme doctrine économique,
l’uniformisation des modes de vie, la domination de l’anglais,
l’hyperpuissance messianique de l’Amérique de George Bush. Ce
moment est révolu. Il s’est eondré dans les faubourgs de Bagdad
et la crise des subprimes. La première élection de Barack Obama se
t donc sous le signe de la rupture. Le fait qu’il fut noir en était la
manifestation physique. Le but était la régénérescence américaine et
sa réorientation stratégique.
C’est le temps du désengagement au Moyen-Orient pour
une « coexistence dans le Pacique ». Les États-Unis se pensent
indépendants énergétiquement et veulent d’abord relancer leur
économie pour un nouveau siècle américain qui passe par la
compétition en Asie, zone de croissance et demain de puissance.
En septembre dernier, M. Obama exposait à l’ONU, ses priorités
en matière de politique étrangère : négocier un arrangement
nucléaire avec l’Iran, conclure un accord de paix avec Israeliens
et Palestiniens et atténuer la querelle en Syrie3. Selon Susan Rice,
sa nouvelle conseillère pour la sécurité nationale : « L’objectif du
président est d’éviter d’avoir, des problèmes au Moyen-Orient qui
accapareraient son agenda d’aaires étrangères » an de prêter
attention à de nouvelles zones géographiques où « nous avons intérêts
...............................................................................................................................................................
2. J.-C. Cambadélis , « La tentation d’un monde apolaire », in La Revue socialiste, Géopolitique
du monde contemporain, n°53, janvier 2014.
3. M. Landler, “Rice Oers a More Modest Strategy for Mideast”, e New York Times, 26
septembre 2013.