de l'islam mais aussi contre les mensonges selon lesquels nous serions engagés dans
un choc des civilisations», a déclaré le président américain au dernier jour d'un sommet
consacré notamment à la lutte contre les groupes jihadistes, devant les représentants
d'une soixantaine de pays réunis en sommet à Washington.
Disant cela, Barack Obama suit les recommandations émises en mars 2008 par le
Counter Terrorism Communication Center, centre officiel américain qui constatait alors
l'échec de la propagande menée par l'administration Bush pour justifier ses interventions
militaires. Ce centre préconisait alors, dans les discours sur le terrorisme, de «ne pas
invoquer l'islam» car «bien que le réseau Al-Qaida utilise les sentiments religieux et
essaie de tirer parti de la religion pour justifier ses actions, nous devrions le traiter comme
une organisation politique illégitime, à la fois terroriste et illégitime».
Il expliquait aussi que «des termes comme "islamo-fascisme", qui sont considérés
comme insultants par beaucoup de musulmans», sont à éviter. «Islamo-fascisme» :
l'expression a fait son apparition dans la bouche du premier ministre, Manuel Valls, au
début de la semaine. Rappelant qu'il avait lancé un appel en septembre 2014, lors de
l'assemblée général des Nations unies à New York, à éradiquer l'extrémisme violent, le
président américain a appelé tous les pays à avancer «des propositions concrètes» en ce
sens lors de la prochaine session, à l'automne.
Cette position fait écho à la dernière polémique suscitée par le président américain. Lors
d'un «petit-déjeuner national de prière», rendez-vous du 5 février au cours duquel Barack
Obama a parlé de religion, le chef d'Etat a condamné fermement le « culte de la brutalité,
les actes de barbarie » commis par l'organisation terroriste Da'ech. Le bât blesse lorsqu'il
évoque des épisodes historiques de crimes perpétrés au nom de la religion, et plus
précisément au nom du christianisme, afin de rappeler que le détournement et la
perversion de la religion n'est pas propre à l'islam.
Ainsi Barack Obama déclare : «Plutôt que monter sur nos grands chevaux et dire que
ce genre de choses n'arrive qu'ailleurs, souvenons nous que pendant les Croisades et
l'Inquisition, les gens ont commis des actes terribles au nom du Christ. Dans notre propre
pays, l'esclavage et la ségrégation ont trop souvent été justifiées au nom du Christ.»
Un parallèle très peu du goût de la droite américaine qui y voit non seulement un
manque de fermeté de la part du président américain face à la montée du radicalisme,
mais y perçoit également des propos jugés inappropriés et insultants.
Le site Slate précise que pour l'ancien gouverneur de Virginie Jim Gilmore, les
commentaires d'Obama «sont les propos prononcés par un président les plus insultants
que j'ai jamais entendu de ma vie. Il a insulté tous les chrétiens des Etats-Unis.» Bobby
Jindal, le gouverneur de Louisiane, en a profité pour accuser le président de ne pas être
assez ferme contre le terrorisme islamiste: «La menace chrétienne médiévale a été
maîtrisée, M. le président. S'il vous plaît, occupez-vous de la menace de l'islam radical.»
Bien que les détracteurs du président le soupçonnent de nourrir une empathie
particulière pour l'islam et les musulmans, ce dernier n'a pas manqué au cours de son
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