DEMANDE D’APPROBATION DU PROGRAMME D’ACHAT D’ÉLECTRICITÉ
PROVENANT DE PETITES CENTRALES HYDROÉLECTRIQUES
R-3700-2009
MÉMOIRE PRÉSENTÉ
À LA
RÉGIE DE L’ÉNERGIE
PAR LA
MRC DE MINGANIE
16 JUIN 2009
AVANT PROPOS
BRÈVE DESCRIPTION DE LA MINGANIE
Sise dans la région de la Côte-Nord, la MRC de Minganie a la particularité d'être la
plus grande des Municipalités régionales de comté (MRC) du Québec, en termes de
kilomètres carrés. Plus grande que certains pays, ses 128 492 kilomètres carrés
abritent moins de 7 500 personnes, ce qui en fait l'une des moins populeuses de la
province. Sept des huit municipalités la composant, soit Rivière-au-Tonnerre, Rivière-
Saint-Jean, Longue-Pointe-de-Mingan, Havre-Saint-Pierre, Baie-Johan-Beetz,
Aguanish et Natashquan sont ancrées sur le littoral du golfe du Saint-Laurent sur une
bande variant de 10 à 50 kilomètres de large. Cas d’exception, L'Île-d'Anticosti, qui
couvre un territoire de près de 8 000 kilomètres carrés, est localisée à même le
principal cours d'eau du pays. Par ailleurs, les communautés autochtones de
Nutaskuan et d’Ekuanitshit complètent le tableau. Le territoire résiduel est constitué
d'un immense territoire non municipalisé qui voisine à l'ouest, la MRC de Sept-
Rivières, au nord et à l'est, le Labrador et, dans sa partie méridionale, les
municipalités de la Basse-Côte-Nord et le golfe du Saint-Laurent.
On peut aisément reprendre le titre du livre : « Deux Québec dans un » et l'appliquer à
la Minganie, soit deux Minganie dans une. D'une part, elle est constituée de
municipalités relativement mieux nanties et proportionnellement plus prospères, où les
revenus par ménage sont plus élevés que ceux de la moyenne québécoise et, d'autre
part, ce qui est le quotidien de la majorité des municipalités minganoises, des indices
de pauvreté alarmants. Retenons à cet effet que, pour certaines de ces municipalités,
le nombre de payeurs de taxes est inférieur à cent, le revenu d’emploi est de moitié
moindre à celui de l’ensemble des Québécois, l’industrie y est absente, etc.
Cependant, ce dont il faut particulièrement se rappeler, c’est que le territoire de la
Minganie recèle de ressources naturelles riches et diversifiées sur lesquelles peuvent
s'appuyer les communautés locales pour assurer leur avenir. Ce dénominateur
commun unit les Minganois dans leur volonté de développer de façon concertée et
efficiente celles-ci, afin d'assurer à chacun la qualité de vie à laquelle il aspire.
L’économie minganoise repose sur l’exploitation des ressources naturelles. Le golfe
du Saint-Laurent, avec sa centaine de pêcheurs et de travailleurs affiliés, est un pilier
historique du développement minganois. Par ailleurs, depuis plus de 50 ans, la mine
QIT Fer et titane procure près de 300 emplois et sert la santé financière des Cayens1.
D’autre part, les activités touristiques, fortement liées à l'exploitation de la faune et à la
présence des Îles Mingan, de L’Île-d’Anticosti et de Natashquan, complètent les
domaines prédominants.
1 . Gentilé des gens de Havre-Saint-Pierre
Introduction.
La MRC de Minganie dépose un mémoire en vu de faire augmenter le prix de vente de
l’électricité dans les petites centrales hydroélectriques.
La problématique démographique.
La MRC a vu sa population diminuer de 18,2 % de 1976 à 2006, passant de 6 323 à
5 173 habitants.2 Cette baisse drastique de population a eu des conséquences au
niveau de la perte de services dans les villages. Par exemple, Baie-Johan-Beetz n’a
plus de dépanneur, ni de station-service et Rivière-Saint-Jean n’a plus d’hébergement
pour les touristes. Ce ne sont que quelques exemples, mais ils illustrent que la
situation entraîne une baisse de la qualité de vie dans nos villages, ce qui les rend
moins attractifs pour les jeunes, incitant davantage la population à quitter et n’attirant
évidemment pas de nouveaux habitants. Ce phénomène place ces municipalités dans
le cercle vicieux de la dévitalisation.
En fait, le niveau d’activités actuel, bien qu’en croissance, est insuffisant pour
renverser la vapeur dans toutes les municipalités minganoises. Bien qu’à des degrés
divers à travers le territoire, la réalité de la MRC est difficile, elle est confrontée à des
phénomènes de réduction et de vieillissement de sa population, tout en assistant à
l’exode massif de ses jeunes.
Dans ces circonstances, les développements énergétiques apparaissent comme des
projets qui peuvent donner un nouvel élan au développement de la Minganie. En
poursuivant dans la lignée de l’exploitation de ses ressources naturelles, la Minganie
peut avec ces projets, se doter des moyens nécessaires pour s’attaquer aux
différentes problématiques auxquelles elle fait face et relever de nouveaux défis.
Les ressources naturelles
La MRC de Minganie fait partie intégrante des régions-ressources. Son vaste
territoire est riche bien que peu développé et accessible. Que ce soit les potentiels en
minéraux, en ressources hydriques et hydrauliques, la forêt ou encore avec le
récréotourisme, la Minganie regorge de ressources disponibles pour un
développement propre et respectueux de l’environnement. La Minganie est synonyme
de grand territoire et de nature, des éléments qui font rêver les développeurs et les
conquérants.
Au cours de l’histoire, elle a favorisé le développement des conditions de vie de ses
habitants et a contribué au sentiment d’appartenance. Toutefois, considérant les
diverses réalités de ces secteurs d’activité ainsi que le nombre limité d’employeurs,
l’économie régionale demeure fragile. En effet, la diversification de l’économie
2 Voir le tableau 1 intituÉvolution de la population de 1976 à 2006 en Annexe A (p.10).
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