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Ellipsoide de John Loewner
Théorème 1. Tout compact Kde Rnoù 0∈
◦
Kest contenu dans un unique ellipsoïde BAoù
A∈ S++
n(R), de volume minimal.
Démonstration. Soient (Rn, <, >)l’espace euclidien usuel, Bla boule unité fermée asscociée et
A∈S++
n(R).
Notation 1. On note BA={x∈Rn, < Ax, x >≤1}la boule unité fermé pour le produit scalaire
<, >A.
Objectif 1. Relions le volume de l’ellipsoide BAà celui de B.
Puisque A∈S++
n(R), il existe une unique racine carrée C∈S++
n(R)telle que A=C2et on a :
BA={x∈Rn, < C2x, x >≤1}={x∈Rn, < Cx, Cx >≤1}={x∈Rn, Cx ∈ B} =C−1(B)
Par les propriétés de la mesure de Lebesgue λet son interprétation en termes de volume, on a :
V(BA) = λ(BA) = |det(C−1)|λ(B) = |det(C)|−1λ(B) = det(A)−1
2V(B)
comme (det(A) = det(C)2>0).
Objectif 2. Minimiser l’application volume V:S7−→ V(BS)sur {S∈S++
n(R)|K⊂ BS},
ce qui revient à minimiser µ:S7−→ det(S)−1
2. Par compacité de K, il existe r > 0tel que
K⊂BF(0, r) = rB=BS0où S0=1
r2In. Comme S0∈S++
n(R)et K⊂ BS0minimiser µsur
{S∈S++
n(R)|K⊂ BS}revient à minimiser µsur
E={S∈S++
n(R)|K⊂ BSet µ(S)≤µ(S0)}
Méthode :
•Montrer que Eest convexe, non vide et compact = fermé-borné.
•Montrer que µest strictement convexe sur S++
n(R), elle le sera aussi sur E.
Ceci répondra au problème posé car :
•par compacité de Eet continuité de µsur E,µadmettra un minimum sur Equi sera
atteint.
•La stricte convexité de µsur le convexe Eassurera l’unicité du minimum.
Etape 1 : montrons que µ= det−1
2est strictement convexe sur S++
n(R). Nous aurons besoin
du lemme suivant :
Lemme 1. det(A)1
n+ det(B)1
n≤det(A+B)1
npour A, B ∈ S++
n(R)et l’égalité n’a lieu que si
Aet Bsont positivement proportionnelles.
Démonstration. Par pseudo-réduction simultanée, il existe µ1, . . . , µn>0et P∈GLn(R)tels
que A=tP P et B=tP∆Poù l’on a noté ∆ = Diag(µ1, . . . , µn). Or, det(A) = det(P)2,
det(B) = det(P)2det(∆) et det(A+B) = det(P)2det(In+∆) puisqu’aussi A+B=tP(In+∆)P.
Ainsi, il suffit donc de montrer que :
det(In)1/n + det(∆)1/n ≤det(In+ ∆)1/n i.e 1 + n
Q
i=1
µi1/n
≤n
Q
i=1
(1 + µi)1/n
ceci encore équivalent à n
Q
i=1
1
1+µi1/n
+n
Q
i=1
µi
1+µi1/n
≤1. On a alors immédiatement le résultat
par l’inégalité arithmético-géométrique puisque 1
n
n
P
i=1
1
1+µi+1
n
n
P
i=1
µi
1+µi= 1. Le cas d’égalité dans
l’inégalité arithmético géométrique est caractérisé par :
1
µ1+1 =1
µ2+1 =. . . =1
µn+1 et µ1
µ1+1 =µ2
µ2+1 =. . . =µn
µn+1
ce qui équivaut à µ1=µ2=. . . =µn=µet donc ∆ = µInoù µ > 0et Aet Bsont positivement
proportionnelles.
Déduidons en la stricte convexité de µsur S++
n(R). Soit t∈[0,1], d’après ce qui précède et
n-linéarité de det, il vient alors :
tdet(A)1
n+ (1 −t) det(B)1
n= det(tA)1
n+ det((1 −t)B)1
n≤det(tA + (1 −t)B)1
n.