Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Parte 2 : Fiche Cerise de bouche
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Arboriculture
Potentiel des marchés
Production
Les éléments statistiques concernant la
cerise séparent généralement la cerise
douce de la cerise acide mais pas les
cerises douces destinées au marché du
frais de celles destinées à la
transformation (alcools, fruits au sirop,
confitures…).
Au niveau mondial, la Turquie est
devenue le premier producteur avec un
potentiel de plus de 300 000 tonnes. La
cerise est un produit traditionnel en
Turquie et on en trouve de l’Ouest à l’Est
du pays du bord de la mer Egée aux
plateaux d’altitude de la frontière
irakienne.
Les volumes exportés sont en
augmentation ces dernières années
grâce au développement d’entreprises
privées (Alara, Donus…) qui ont le
marché européen comme principal
objectif. La production turque est une
production tardive qui débute fin Mai
pour se terminer fin Juillet.
Les seconds producteurs de cerise sont
les Etats Unis avec 250 000 tonnes puis
l’Iran avec 220 000 tonnes et les pays
européens avec l’Italie, l’Espagne
(autour de 100 000 tonnes), la France et
la Grèce (autour de 70 000 tonnes).
En France, la région Rhône-Alpes
(Ardèche, Rhône, Drome) est la
première région productrice suivie de
PACA avec notamment le département
du Vaucluse. Viennent ensuite le
Languedoc Roussillon (principalement le
Gard) et la région Midi-Pyrénées.
Organisation Commerciale
La production de cerises est moins
organisée que la production de pêches et
de nectarines. Certains producteurs sont
regroupés en Organisation de
Producteurs, d’autres conditionnent sur
l’exploitation puis commercialisent via
des courtiers ou directement auprès de
grossistes.
On distingue des zones traditionnelles de
production comme la zone de Céret dans
les Pyrénées-Orientales, celle de Saint
Gilles dans le Gard ou de Bédarieux dans
l’Hérault. Mais ces dernières années, la
cerise s’est également développée dans
d’autres secteurs souvent en
diversification de la production de pêches
(Costières de Nîmes, Conflent et
Albères).
La production régionale mise
principalement sur la précocité avec des
calendriers de production démarrant
début mai pour se terminer début juin.
Dès la mi-mai, les zones de production
Septembre 2008
Cerise de bouche
Rédigée par :
Eric HOSTALNOU
Chambre d’Agriculture du Roussillon
Production, à retenir...
Principales zones de production :
Turquie, Etats-
Unis, Iran, Italie, Espagne,
France, Gce.
Volumes produits :
- Turquie : 300 000 tonnes
- Etats-Unis : 250 000 tonnes
- Iran : 220 000 tonnes
- Union Européenne : 170 000 tonnes
Régions productrices en France :
- Rhône Alpes
- PACA
- Languedoc-Roussillon
- Midi-Pyrénées
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Parte 2 : Fiche Cerise de bouche
importantes du Vaucluse, de la vallée du
Rhône et du Sud Ouest entrent en
concurrence.
Sur le créneau précoce, c’est l’Espagne
qui est le principal concurrent.
Compte tenu de la sensibilide la cerise
aux aléas climatiques, cette production
est le plus souvent une activité de
diversification en complément d’un
atelier principal (viticulture, pêche,
abricot….).
Synthèse
Le marché de la cerise est soumis aux
fluctuations des échanges commerciaux
européens.
La production française souffre d’un
manque de comtitivité due au coût de la
main d’œuvre et aux aléas climatiques qui
rendent la production très aléatoire.
Toutefois, la production nationale
bénéficie d’une très bonne image à
l’échelle européenne ce qui assure de
très bons débouchés.
De plus, la France est à la pointe des
performances techniques.
Impact environnemental
Impact des intrants
Le cerisier est moins exigeant que le
pêcher en matière d’irrigation, de
fertilisation et de protection
phytosanitaire mais c’est quand même
une culture que l’on peut considérer
comme intensive. Le développement et
la généralisation de la production
raisonnée permettent de limiter l’impact
de l’utilisation des intrants.
Le développement de la production Bio
est freiné par le manque de solution face
à la mouche de la cerise qui attaque
toutes les variétés de saison et tardive et
peut même certaines années toucher les
variétés précoces.
Impact sur la ressource en eau
La généralisation de l’irrigation localisée
(goutte à goutte et microjet) limite
l’utilisation des quantités d’eau. La
récolte précoce fait que cette culture a
des besoins limités pendant la période
estivale. Toutefois, une irrigation de
soutien est nécessaire pendant l’été dans
la plupart des conditions.
Impact sur les paysages
Parcellaire entretenu, mosaïque des
paysages avec les différentes variétés,
les haies brise-vent et dans certaines
régions les canaux d’irrigation.
A la floraison très belles couleurs.
Impact sur la biodiversité
Le développement de la production
raisonnée, de l’enherbement et des haies
favorise la biodiversité.
Synthèse
L’effet environnemental est globalement
positif.
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Parte 2 : Fiche Cerise de bouche
Contraintes agronomiques et
techniques
Type de sols
La gamme de porte-greffes existants
permet de s’adapter à différents types
de sol.
Le Maxma 14 s’est imposé ces dernières
années parce qu’il combine une vigueur
plus faible que le franc tout en étant plus
rustique que les porte-greffes nanisants
comme le Tabel Edabriz. D’autres porte-
greffes sont à l’étude : Gisela …
En règle générale, le cerisier est sensible
à l’asphyxie racinaire, au calcaire actif et
au pourridié (armillaria mellea).
Il préfère les sols profonds et drainants.
Le cerisier se cultive dans des sols légers
ou limono-argileux.
La présence de cailloux et les pH acides
peuvent favoriser la bactériose
Topographie
Il est préférable de disposer d’un terrain
en plaine, sur des terrains de faible pente.
Adaptation au climat
Besoin de froid l’hiver, sensible aux
gelées de printemps (mars, avril).
La végétation et surtout les fruits sont
sensibles au vent (dégâts sur épiderme
et chutes) d’où la nécessité d’implanter
des haies brise-vent.
Mais le principal problème climatique est
la sensibilides fruits à la pluie à partir
de la véraison et jusqu’à la récolte. Les
fruits sont sensibles au cracking (fente)
ce qui les rend non commercialisables et
favorise le développement de pourritures
(botrytis, monilia…).
Des abris anti-pluie ont même été
développés ces dernières années malgré
le coût élevé de l’investissement.
Implantation de la production
Labour de défoncement ou rippage
Extraction des racines si précédent
cultural ligneux
Apport d’amendements organiques,
calciques et fumure de fond si
corrections nécessaires
Calendrier de production
Automne Taille
Broyage des bois
Février Entretien :
à Octobre Fertilisation
Traitements
phytosanitaires
Désherbage
Enherbement
inter-rangs
Mai / Juin Récolte
Façon superficielle
Traçage et plantation
Conduite de la production
Culture exigeante en main d’œuvre
principalement à la récolte mais les
nouveaux modes de conduite sont
également exigeants avec des temps de
taille et d’attachage importants.
Intervention phytosanitaires : de
février à octobre
Fertilisation : fractionnement à 2 à 3
fois
Désherbage (4-5 passages) ou
entretien mécanique du rang (4 à 8
passages)
Broyage des bois de taille et de
l’enherbement entre rangs (8 à 15
passages)
A noter pour le cerisier, l’existence de
variétés autofertiles (ne nécessitant pas
de pollinisation croisée) et de variétés
autostériles (besoin de variétés
pollinisatrices compatibles en mélange et
apport d’abeilles, 4 à 8 ruches/ha ) pour
assurer le transport du pollen.
Les variétés autostériles sont les plus
cultivées car les plus intéressantes
commercialement.
Traditionnellement, les arbres étaient
hauts et nécessitaient l’utilisation
d’échelles importantes. Afin de réduire
les coûts de production et améliorer les
rendements de cueillette, le système de
verger piéton s’est développé. Ces
vergers sont maintenus bas par de la
taille en vert et/ou de l’attachage (arcure
de charpentières).
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Parte 2 : Fiche Cerise de bouche
Depuis ces dernières années on voit
également apparaître des vergers
conduits en axe vertical et palissés
comme des pommiers. Ce mode de
conduite permet une entrée en
production plus rapide mais nécessite un
investissement plus lourd (nombre de
plants, palissage) et surtout beaucoup
de main d’œuvre d’entretien (arcure de
branches fruitières, attachages)
Irrigation
Indispensable dans la quasi-totali des
situations.
L’irrigation localisée est très majoritaire
(aspersion, micro jet, goutte à goutte).
Calendrier des besoins de mi-mars à fin
septembre en moyenne
Besoin de 400 à 600 mm/an.
Forts besoins précoces (avril-juin).
Contrainte de main d’oeuvre
Très exigeant en main d’œuvre pour la
récolte. La vitesse de récolte est fonction
des modes de conduite (hauteur des
arbres), de la charge, du calibre des
fruits et de l’homogénéité de la maturité.
Le rendement à la cueillette peut ainsi
varier entre 8 et 20 kg/personne et par
heure. On devra donc être capable de
mobiliser entre 500 et 700 heures sur
une période de 10 à 15 jours pour
assurer la récolte.
Pour la conduite de l’arbre si on a opté
pour des formes attachées ou palissées
les temps de travaux sont également
importants.
Contrainte foncière
Plusieurs variétés pour couvrir un peu
plus d’un mois de production soit 4 à 8
variétés sur une exploitation mais dans
le même temps nécessité d’avoir des
volumes et des surfaces minimums par
variété (interventions phytosanitaires,
chantiers, lot d’apport…).
Intérêt d’un parcellaire peu morcelé et
regroupé.
Intérêt d’étaler la récolte pour étaler les
risques en matière de pluies à l’approche
de la récolte
Mécanisation
Aucun de ces travaux n’est canisable si
ce n’est l’utilisation de plate-formes
d’assistance à la récolte.
Sensibilité au précédent vigne
Il est souvent nécessaire de remonter le
taux de matière organique, sensible au
pourridié.
Pas de toxicité liée à l’excès de cuivre
dans les sols suite à un précédent vigne.
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Parte 2 : Fiche Cerise de bouche
Dispositif glementaire auquel la
production est soumise
C’est une culture fruitière soumise à
l’OCM Fruits et légumes.
L’évolution de l’OCM Fruits et Légumes
prévoit que toute culture sera éligible aux
Droits à Paiement Unique (DPU) en
couplage total à partir de 2011. Les
modalités ne sont pour l’instant pas
connues.
Risque financier et intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
Les principaux facteurs de risque sur la
marge brute sont liés :
Coûts de production bord verger
supérieurs à 1 voire 1,5 pour les
variétés précoces.
Production irrégulière
Risques climatiques importants
Production spéculative
Besoins de trésorerie
Coût de mise en place du verger
(plantation + entretien de la culture
pendant 4 ans) :
19 000 € dont :
11 500 en frais d’approvisionnements
(travaux entreprise, plants,
irrigation….)
6 000 € en frais de personnel.
En production, besoins importants de
trésorerie car la main d’œuvre est
importante à la récolte (plus de 6 000
€).
Risque financier lié aux investissements
Matériel : Tracteur, pulvérisateur,
broyeur
Pour la mise en marché, le
conditionnement se fait en cagettes
(5 kg) ou barquettes.
Le conditionnement se fait la plupart du
temps sur l’exploitation voire sur la
parcelle (tables de tri). Les calibreuses
font leur apparition depuis ces dernières
années. Elles apportent un plus en
matière d’homogénéité du calibre. Ce
plus peut permettre une valorisation
notamment sur les variétés de saison et
tardives. Ce sont des outils importants et
de coût élevé, difficiles à amortir sur une
exploitation petite à moyenne.
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