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champ électromagnétique, dont la théorie propre est l'électrodynamique quantique,
et du champ d'interaction faible (dont la forme initiale fut la théorie de Fermi).
Les principes d'unification.
Les divers champs d'interaction, longtemps traités séparément du point de
vue théorique, font, depuis maintenant deux décennies, l'objet d'une approche
unitaire : une première unification rassemble la théorie quantique de
l'électromagnétisme (électrodynamique quantique) et la théorie de l'interaction
faible (théorie de Fermi de la désintégration b modifiée par la non-conservation de
la parité dans cette interaction) en une théorie plus générale que chacune d'entre
elles et les englobant, la théorie du champ électro-faible. Cette théorie, due
principalement à A. Salam, S. Weinberg et S. Glashow, a connu de grands succès
du point de vue expérimental avec deux découvertes importantes faites depuis une
quinzaine d'années. Il s'agit, d'une part, de l'existence des "courants neutres
faibles", processus dans lequel, par exemple, un neutrino interagit avec d'autres
particules sans échanger de charge (comme il le fait classiquement en se
transformant en électron ou en muon, ce qui correspond à des "courants chargés"),
poursuivant son existence de neutrino : cette découverte, corroborant une prédiction
fondamentale de la théorie unifiée électrofaible, a été faite en 1973, dans des
expériences de neutrinos de grande énergie au CERN (laboratoire européen) puis
aux Etats-Unis. Et, d'autre part, de la mise en évidence, en 1983, dans des collisions
frontales de protons et d'antiprotons à des énergies plus considérables encore, au
CERN, des "bosons intermédiaires, particules très lourdes (environ 80 fois la masse
du proton), responsables, selon la théorie quantique des champs, de la propagation
de l'interaction faible entre les particules. Ce sont les bosons W+ et W-,
propagateurs des courants faibles chargés, et Z, propagateur des courants faibles
neutres.
Le troisième champ d'interaction est le champ d'interactions nucléaires
fortes, responsable de la cohésion des protons et neutrons dans les noyaux, de
l'interaction des quarks entre eux et de leurs liaisons pour former un nucléon, de
l'interaction (forte) de nombreuses particules (les "hadrons", qui comprennent les
baryons, parmi lesquels les nucléons, et les mésons). La théorie quantique de ce
champ a été développée depuis le début des années 7O, et s'appelle
"chromodynamique quantique". C'est la théorie du champ fort entre ces hadrons
fondamentaux que sont les quarks, dont chacun est caractérisé par une sorte de
charge (analogue de la charge électrique du champ électromagnétique), qui
s'appelle la "couleur". La chromodynamique quantique fait intervenir des
propagateurs (ou bosons), particules virtuelles qui transportent d'un quark à un
autre la charge de couleur : ce sont les "gluons". Les gluons sont donc les bosons
intermédiaires de l'interaction forte échangés par les quarks dans leurs relations
entre eux. Il existe huit gluons de couleurs différentes (correspondant à trois
"couleurs" fondamentales, avec huit manières indépendantes de les combiner deux
à deux).