Hypertension portale

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HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
Portal hypertension: Pathophysiology,
causes, diagnosis and treatment
Maeva Guillaume(1), Jean-Paul Cervoni(2),
lie Plessier(4),
Carine Chagneau-Derrode(3), Aure
Nicolas Carbonell(5)
1
^pital Purpan, service d’hepatoCHU de Toulouse, Ho
gastroent
erologie, Place du Docteur Baylac, TSA 40031, 31059
Toulouse Cedex 9, France
2
CHU de Besançon, service d’hepatologie, Besançon, France
3
CHU de Poitiers, service d’hepato-gastroenterologie, Poitiers,
France
4
^pital Beaujon, service d’hepatologie, Clichy, France
Ho
5
^pital Saint-Antoine, service d’hepatologie, Paris, France
Ho
e-mail : <[email protected]>
Hypertension
portale :
physiopathologie,
causes, diagnostic
et traitement
sume
Re
La cirrhose est la premi
ere cause d’hypertension portale
(HTP) dans les pays occidentaux. L’HTP est responsable
de la majorit
e des d
ec
es chez les patients atteints
d’une cirrhose et la cons
equence d’une augmentation
des r
esistances vasculaires intrah
epatiques et du d
ebit
sanguin splanchnique. L’endoscopie œsogastroduod
enale est l’examen de choix pour le d
epistage des varices
œsophagiennes (VO). En l’absence de VO ou en cas
de petites varices, une surveillance endoscopique est
recommand
ee. La pr
evention primaire de la rupture de
VO repose sur la prescription de b^
etabloquants non
cardios
electifs ou la ligature endoscopique. Le traitement
de la rupture de VO associe agent vasoactif, antibioprophylaxie et traitement endoscopique. La prophylaxie secondaire apr
es une rupture de VO associe les
b^
etabloquants non cardios
electifs a la ligature endoscopique. La pose d’un shunt intrah
epatique par voie
^le
jugulaire (TIPS) est propos
ee en cas de non-contro
du saignement, de r
ecidive h
emorragique pr
ecoce, ou
en cas d’h
emorragie a haut risque d’
echec, et en cas
d’h
emorragie sous prophylaxie secondaire bien conduite.
Le traitement de premi
ere intention de l’ascite est le
r
egime peu sal
e associ
e aux diur
etiques. En cas d’ascite
r
efractaire, les ponctions it
eratives avec compensation par
albumine, le TIPS ou la transplantation h
epatique sont
a discuter. Un nombre de polynucl
eaires neutrophiles
efinit une infection du liquide d’ascite m^
eme
> 250/mm3 d
en l’absence de d
etection de germe a l’examen direct ou
apr
es mise en culture. Le traitement de l’infection repose
sur l’antibioth
erapie associ
ee aux perfusions d’albumine.
La norfloxacine est prescrite en prophylaxie primaire de
l’infection du liquide d’ascite chez les patients atteints
d’une cirrhose avec insuffisance h
epatique s
ev
ere et une
ascite pauvre en protides ou en prophylaxie secondaire.
Pour citer cet article : Guillaume M, Cervoni JP, Chagneau-Derrode C, Plessier A, Carbonell N. Hypertension portale : physiopathologie, causes,
diagnostic et traitement. Hepato Gastro 2015 ; 22 : 40-56. doi : 10.1684/hpg.2014.1108
40
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
doi: 10.1684/hpg.2014.1108
s : cirrhose, varices œsophagiennes, b^etabloquants,
n Mots cle
endoscopie œsogastroduodenale, ascite, TIPS, transplantation
hepatique
D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
Abstract
Portal hypertension (PHT) is the main complication and
cause of death in patients with cirrhosis. PHT is the result
of an increase of the intrahepatic vascular resistance and
splanchnic blood flow. Development of gastroesophageal
varices and ascites is the most common consequences of
PHT and indicates a poor prognosis.
The gold standard for the diagnosis of varices is upper
gastrointestinal endoscopy. In the absence of esophageal
varices or in case of small varices, endoscopy must be
repeated. In patients with small varices and high risk of
bleeding, non-selective b-blockers are recommended to
prevent first variceal hemorrhage, while patients with
medium/large varices can be treated with either betablockers or esophageal band ligation. The management
of acute variceal bleeding associates vasoactive drugs,
antibiotic prophylaxis and endoscopic therapy. Transjugular intrahepatic portosystemic shunt (TIPS) is proposed for patients who fail to standard of care or for those
finition, causes et physiopathologie
De
de l’hypertension portale
finition de l’hypertension portale [1]
De
hypertension portale (HTP) est d
efinie par une
augmentation de la pression portale au-dessus
de 12 mmHg ou lorsque la diff
erence de pression entre
la pression porte et la pression veineuse h
epatique
(gradient porto-syst
emique) est > 5 mmHg [1]. Les
manifestations cliniques de l’HTP (circulation collat
erale
porto-systemique, spl
enom
egalie, ascite) apparaissent
lorsque le gradient pression h
epatique est > 10 mmHg,
une hemorragie digestive lorsqu’il est > 12 mmHg.
L’
‘‘
Les manifestations cliniques de l’HTP
apparaissent lorsque le gradient est
morragie digestive lorsqu’il
> 10 mmHg, une he
est > 12 mmHg
’’
L’HTP est secondaire :
– soit a un obstacle a l’
ecoulement du flux veineux portal :
sur la veine porte avant l’entr
ee dans le foie (bloc
infrahepatique ou pr
esinusoı̈dal),
dans le foie (bloc intrah
epatique ou sinusoı̈dal),
ou sur les voies de drainage veineuses h
epatiques :
veines hepatiques, veine cave (bloc sus-h
epatique ou
post-sinusoı̈dal),
– soit a une augmentation du flux portal.
rablement
Cependant, le site de l’obstacle varie conside
pour une m^eme cause, et ces 2 m
ecanismes peuvent ^
etre
who are likely to fail (‘‘early TIPS’’), and in case of
rebleeding despite well conducted secondary prophylaxis.
Secondary prophylaxis after a variceal bleeding combines
betablockers and endoscopic band ligation.
The first-line treatment of ascites is based on salt intake
restriction associated with diuretics. Management of
refractory ascites includes repeated large-volume paracenteses with albumin infusion, insertion of TIPS and liver
transplantation. The diagnosis of spontaneous bacterial
peritonitis (SBP) is based on neutrophil count in ascitic
fluid of >250/mm3. Treatment of SBP is based on
antibiotics associated with albumin infusion. Norfloxacin
is the treatment of choice in secondary prophylaxis of SBP
and is proposed in primary prophylaxis in patients with
severe liver disease and low ascitic fluid protein
concentration.
n Key words: cirrhosis, œsophageal varices, betablockers, upper
digestives endoscopy, ascites, TIPS, liver transplantation
s. Afin de simplifier, les causes d’HTP peuvent ^
associe
etre
s
epar
ees en 2 cat
egories : celles li
ees a une augmentation
du flux porte et celles li
ees a un obstacle a l’
ecoulement du
flux veineux portal.
^ tre se
pare
es
Les causes d’HTP peuvent e
gories : celles lie
es a
une
en 2 cate
es a
un
augmentation du flux porte et celles lie
l’e
coulement du flux veineux portal
obstacle a
‘‘
Causes de l’hypertension portale
’’
Hypertension portale secondaire a un obstacle
a l’ecoulement du flux veineux portal
Cirrhose
La cirrhose est la premi
ere cause d’HTP dans les pays
occidentaux qu’elle soit d’origine alcoolique, virale,
biliaire (CBP, CSP), auto-immune, ou li
ee a une
st
eatopathie non alcoolique, une maladie de Wilson ou
une h
emochromatose. Les m
ecanismes de l’HTP varient
beaucoup en fonction de la cause de l’h
epatopathie, ainsi
la s
ev
erit
e des manifestations sera egalement diff
erente
selon le contexte etiologique.
Le syndrome de Budd-Chiari
Le syndrome de Budd-Chiari (SBC) r
esulte de l’obstruction
du drainage veineux h
epatique, des veinules h
epatiques
jusqu’
a la partie terminale de la veine cave inf
erieure.
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
41
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
Il peut ^etre primitif lors d’une obstruction endoluminale
veineuse, (thrombose veineuse ou st
enose), secondaire
en cas d’obstruction endoluminale d’origine extravasculaire (tumeur, parasite ou compression extrins
eque).
Un facteur de risque de thrombose (syndrome
myeloproliferatif, thrombophilie) est souvent identifi
e et
doit ^etre cherch
e.
Thrombose de la veine porte extrahepatique
Cause frequente d’HTP chez l’enfant, elle est le plus
souvent associee a une cause locale (post-chirurgicale,
infectieuse, inflammatoire) ou a un facteur de risque de
thrombose.
‘‘
Les causes plus rares sont :
matologiques (mastocytose, leuce
mie,
– les atteintes he
lymphome), soit par infiltration h
epatique, soit quand une
hyperplasie nodulaire r
eg
en
erative ou une thrombose est
pr
esente ;
– les cancers (h
epatocarcinome sans cirrhose, envahissement m
etastatique) ;
– les granulomatoses : sarcoı̈dose ;
– la cirrhose biliaire secondaire ;
– les cardiopathies s
ev
eres, la p
ericardite constrictive ;
– la maladie de Gaucher, la my
elofibrose.
Hypertension portale secondaire
a une augmentation du flux veineux portal
Dans le syndrome de Budd-Chiari et la
thrombose porte, un facteur de risque
loprolife
ratif,
de thrombose (syndrome mye
et doit e
^ tre
thrombophilie) est souvent identifie
cherche
patiques ou
Lors des fistules art
erioveineuses intrahe
extrah
epatiques, au cours de la maladie de Rendu-Osler,
ou des fistules traumatiques, l’augmentation du d
ebit
portal peut entraı̂ner une fibrose sinusoı̈dale, puis une
augmentation des r
esistances.
’’
Hypertension portale idiopathique non cirrhotique
et hyperplasie nodulaire regenerative
Physiopathologie de l’hypertension portale
en cas de cirrhose (figure 1)
Le primum movens semble ^
etre une atteinte de la
microcirculation h
epatique portale, sinusoı̈dale ou lymphatique. Les crit
eres sont une HTP clinique ou
hemodynamique sans cirrhose, ni autre cause d’HTP.
Cause frequente d’HTP en Asie (23 % des causes d’HTP
en Inde), les descriptions sont variables selon l’origine
geographique. Plusieurs terminologies sont associ
ees a
cette entite : veinopathie portale oblit
erante en Europe,
sclerose hepato-portale en Am
erique du Nord, HTP
idiopathique ou non cirrhotique en Inde et au Japon.
Elle est souvent associ
ee a l’hyperplasie nodulaire
regenerative qui est d
efinie par la pr
esence de nodules
de moins de 3 mm, non circonscrits par une fibrose, avec
une interface distincte entre les zones nodulaires et non
nodulaires.
Schistosomiase a Shistosoma Mansoni
ou Shistosoma Japonicum
^t d’œufs dans les veinules portes
Secondaire au d
epo
presinusoı̈dales et a la formation secondaire de granulomes inflammatoires, cette entit
e est souvent associ
ee a
d’autres lesions d’h
epatopathie (virus de l’h
epatite C ou B,
veinopathie portale oblit
erante...).
Fibrose hepatique congenitale, maladie de Caroli
L’HTP atteint l’adulte jeune. Lorsque la maladie de Caroli
est associee a la fibrose h
epatique cong
enitale, on parle
de syndrome de Caroli, associant ou non des angiocholites et une HTP.
42
Causes rares
L’HTP est la cons
equence de 2 m
ecanismes :
sistances vasculaires
– une augmentation des re
intrah
epatiques ;
– une augmentation du d
ebit sanguin splanchnique.
Augmentation des resistances vasculaires
intrahepatiques [2, 3]
duction de la microcirculation
La distorsion et la re
h
epatique par la fibrose, associ
ee a la compression
des veines portes ou hepatiques par les nodules de
r
eg
en
eration, ont et
e montr
ees sur des mod
eles animaux.
La dysfonction endoth
eliale du foie a egalement et
e
montr
ee : d’une part, les cellules endoth
eliales
h
epatiques au niveau du sinusoı̈de perdent leurs fenestrations et se d
ediff
erencient, et, d’autre part, les cellules
etoil
ees du foie (cellules situ
ees dans l’espace de Disse,
p
erisinusoı̈dales) se comportent comme des cellules
contractiles, sensibles aux vasoconstricteurs, et participent a l’augmentation du tonus vasculaire du foie ainsi
qu’
a l’angiogen
ese intrah
epatique. Cette composante
dynamique est r
eversible. La dysfonction endoth
eliale
est secondaire a une diminution de la NO synthase
endoth
eliale (NOSe), et a une moindre production de
l’oxyde nitrique local (NO), mais egalement a une
sensibilite accrue aux differents vasoconstricteurs
(COX-1) et une augmentation de la densit
e des r
ecepteurs
^les
a l’endoth
eline, puissant vasoconstricteur. Les ro
de l’art
erialisation, du remodelage vasculaire et de
l’angiogen
ese sont egalement de nouvelles cibles th
erapeutiques de l’HTP.
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
Augmentation du debit sanguin splanchnique [2, 3]
Pour compenser la diminution du flux porte
intrahepatique, le flux art
eriel augmente, et pour lutter
contre l’HTP, les collat
erales porto-syst
emiques se
d
eveloppent, les r
esistances vasculaires splanchniques
diminuent. Il en r
esulte un hyperd
ebit splanchnique,
une chute de la pression art
erielle syst
emique et une
augmentation de l’index cardiaque. Les r
esistances
h
epatiques continuent a augmenter, la perfusion portale
diminue, les shunts augmentent. Cette circulation
hyperdynamique contribue au d
eveloppement du syndrome hepato-pulmonaire, a la cardiomyopathie du
cirrhotique, a l’ascite et au syndrome h
epator
enal.
‘‘
Pour compenser la diminution du flux
patique, le flux arte
riel
porte intrahe
rales porto-syste
miques
augmente, les collate
veloppent, les re
sistances vasculaires
se de
splanchniques diminuent
’’
miques et des cycloL’activation des NO-synthases syste
oxyg
enases participe a cette vasodilatation. Dans la
cirrhose, en effet, il existe une augmentation syst
emique
de la NO synthase inductible NOSi (par hyperproduction
de TNF-a) et de la NOSe. Toutes deux participent a
l’augmentation du NO dans la circulation syst
emique.
Cela entraı̂ne une vasodilatation et une augmentation du
d
ebit sanguin syst
emique et splanchnique, lui-m^
eme
responsable d’une augmentation de l’HTP. L’existence de
cette vasodilatation entraı̂ne une redistribution anormale
des volumes sanguins, une r
eduction du volume sanguin
central avec une activation des syst
emes r
enine-angiotensine-aldost
erone et du syst
eme nerveux sympathique
^le pr
(RAA et SNS). Cela joue un ro
epond
erant dans la
physiopathologie de l’ascite et du dysfonctionnement
r
enal dans les maladies chroniques du foie. Ces
modifications s’aggravent avec la s
ev
erit
e de la cirrhose.
Les m
ecanismes exacts responsables d’une hyperproduction de NO dans la circulation syst
emique et de la
diminution de la biodisponibilit
e de NO dans le foie restent
m
econnus.
• Vasodilatation systémique
Angiogenèse :
• Ouverture de shunts systémiques
• Retour veineux augmenté
Collatéralisation
par la collatéralisation
Syndrome hyperkinétique
• Dysfonction endothéliale
• Remaniements architecturaux
Résistance hépatique augmentée
Débit portal augmenté
Résistance hépatique augmentée
ΔP = Résistance x Débit
Pression portale augmentée
Figure 1. Modifications hemodynamiques hepatiques, splanchniques et systemiques chez le patient cirrhotique.
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
43
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
Diagnostic de l’hypertension portale
Examen clinique
volue
es, l’HTP se traduit par des signes
Dans les formes e
cliniques : splenom
egalie, circulation veineuse collat
erale
periombilicale, ascite, voire h
emorragie digestive par
rupture de varices. N
eanmoins, dans la majeure partie des
cas, l’HTP est infraclinique et seuls les examens compl
ementaires permettent de l’
evaluer.
Bilan biologique
Les anomalies au bilan biologique ne sont pas specifiques.
Une thrombop
enie est fr
equente, secondaire a l’hypersplenisme. L’ensemble des lign
ees sanguines peuvent
^etre touchees, se traduisant par une pancytop
enie
peripherique.
es sanguines peuvent
L’ensemble des ligne
^ tre touche
es ce qui se traduit par
e
nie pe
riphe
rique
une pancytope
‘‘
Imagerie
’’
Les signes echo-Doppler suivants peuvent ^
etre trouv
es
au cours de l’HTP : spl
enom
egalie, ascite, circulation
collaterale porto-cave, ralentissement voire inversion du
flux porte, dilatation du tronc portal, d
emodulation du
flux dans les veines h
epatiques.
L’echographie-Doppler permet egalement le diagnostic
de la cause de l’HTP en cas de thrombose portale ou de
thrombose des veines h
epatiques. Le scanner et l’IRM sont
utiles pour etudier le syst
eme veineux portal et cartographier les shunts porto-syst
emiques.
nale
Endoscopie œsogastroduode
Le risque d’hemorragie digestive par rupture de VO est li
e
a la taille des VO et a la pr
esence de « signes rouges », des
petits spots vasculaires a la surface des varices. Il est donc
recommande chez tout patient atteint d’une cirrhose de
realiser une endoscopie œsogastroduod
enale.
Les VO sont class
ees en 4 stades :
– absence de VO (stade 0) ;
– petites VO < 5 mm s’aplatissant a l’insufflation (stade
1) ;
– larges VO 5 mm ne s’aplatissant pas a l’insufflation et
– non confluentes (stade 2) ;
– ou confluentes (stade 3).
Les VO a risque h
emorragique sont les varices de stade 2/3
ou les varices de stade 1 avec des signes rouges.
44
L’endoscopie œsogastroduod
enale est egalement l’occasion de chercher d’autres signes d’HTP : varices gastriques, gastropathie en mosaı̈que avec ou sans signes
rouges, voire des varices ectopiques duod
enales.
modynamique
Etude
he
La pression portale peut ^
etre mesur
ee directement a l’aide
d’un cath
eter introduit dans la veine porte par voie^le radiologique. La pression
transcutan
ee sous contro
porte varie entre 7 et 12 mmHg chez le sujet normal et il
existe une HTP au-del
a de 12 mmHg. Cette m
ethode de
mesure directe de la pression porte est n
eanmoins tr
es
peu utilis
ee et on lui pr
ef
ere actuellement la mesure du
gradient de pression h
epatique (GPH) qui correspond a la
diff
erence entre la pression h
epatique bloqu
ee (ou
occluse mesur
ee a l’aide d’un ballonnet gonfl
e dans la
veine) et la pression h
epatique libre. Un cath
eter est
introduit par voie jugulaire ou f
emorale jusque dans le
foie puis « bloqu
e » dans une petite veine h
epatique.
La pression libre correspond a la pression mesur
ee avec le
cath
eter en position non bloqu
ee, c’est-
a-dire flottant
« librement » dans une veine h
epatique. Le GPH varie
entre 1 et 4 mmHg chez les sujets normaux, et il existe une
HTP lorsque le GPH est > 5 mmHg. On parle d’« HTP
cliniquement significative » lorsque le GPH est 10
mmHg car, a partir de ce seuil, il existe un risque de
d
evelopper une circulation collat
erale porto-cave et
partir d’un gradient de pression
notamment des VO. A
emorragie digestive
h
epatique 12 mmHg, le risque d’h
par rupture de varice est augment
e. Enfin, le GPH est un
indicateur pronostique dans la cirrhose avec un moins bon
pronostic en cas de GPH 20 mmHg. Il est possible
qu’une authentique HTP se d
eveloppe avec un GPH
qui reste normal, notamment en cas d’obstacle
extrah
epatique (thrombose portale. . .) ou de bloc pr
esinusoı̈dal (cirrhose biliaire, schistosomiase. . .). Parce qu’elles n
ecessitent une expertise et un mat
eriel sp
ecifique, les
m
ethodes h
emodynamiques ne sont r
ealis
ees que
dans les centres sp
ecialis
es pour des indications tr
es
cibl
ees.
patique est un
Le gradient de pression he
indicateur pronostique dans la cirrhose
avec un moins bon pronostic en cas de gradient
patique 20 mmHg
de pression he
‘‘
thodes
Nouvelles me
’’
nale
La mesure du GPH et l’endoscopie œsogastroduode
sont actuellement les m
ethodes de r
ef
erence pour evaluer
^teux.
l’HTP mais ce sont des examens invasifs et cou
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
es, des tests ont e
te
mis au
Ces dix dernieres anne
point pour permettre un diagnostic non invasif de la
fibrose hepatique au cours des h
epatopathies chroniques,
essentiellement les tests sanguins de fibrose et
l’
elastometrie. L’HTP etant une cons
equence de la fibrose
hepatique, ces tests de fibrose ont et
e evalu
es pour le
diagnostic de l’HTP et les r
esultats ont sugg
er
e qu’ils
permettraient d’identifier un sous-groupe de patients
chez lesquels il n’existe pas d’HTP cliniquement significative ou de VO a risque h
emorragique [4]. N
eanmoins,
ces methodes necessitent une plus ample validation avant
d’^
etre placees en premi
ere ligne, par exemple pour
s
electionner les patients chez qui la r
ealisation d’une
endoscopie œsogastroduod
enale de d
epistage n’est pas
n
ecessaire.
La videocapsule est mieux tol
er
ee que l’endoscopie
œsogastroduodenale par les patients et a une bonne
performance pour le diagnostic des varices œsophagiennes a risque hemorragique. Il s’agit n
eanmoins d’un
^teux et l’endoscopie reste actuellement
examen cou
l’examen de premi
ere intention pour le d
epistage des
a risque h
emorragique.
varices œsophagiennes ‘‘
Tout patient atteint d’une cirrhose doit
nale
avoir une endoscopie œsogastroduode
au moment du diagnostic pour chercher
des signes endoscopiques d’hypertension
portale
’’
Traitement des varices pendant
morragie
et hors he
dicamenteux
Traitement me
Traitement medicamenteux de l’hemorragie
digestive aigue€ [5]
Traitement non specifique
La prise en charge consiste en premier lieu a pr
eserver la
perfusion tissulaire, restaurer et maintenir une stabilit
e
h
emodynamique (objectif de pression art
erielle moyenne
comprise entre 70 et 80 mm Hg). Il faut prendre en
compte les comorbidit
es et l’^
age. La transfusion de
concentres globulaires doit viser comme objectif un taux
d’hemoglobine aux alentours de 7 et 8 g/dL [6] afin de ne
pas aggraver l’HTP. Le taux de prothrombine et l’INR sont
de mauvais indicateurs du statut de coagulation chez
ces patients. Il n’est actuellement pas recommand
e
de transfuser des plaquettes et autres facteurs de la
coagulation.
s globulaires
La transfusion de concentre
doit viser comme objectif un taux
moglobine aux alentours de 7 et 8 g/dL afin
d’he
de ne pas aggraver l’hypertension portale
‘‘
’’
s son admission, le patient doit avoir une antiDe
bioprophylaxie. Elle permet de diminuer les risques
d’infections bact
eriennes, de r
ecidive h
emorragique et
la mortalit
e. On proposera un traitement par quinolones
per os pendant 7 jours, mais on pr
ef
erera la ceftriaxone
intraveineuse en cas de cirrhose avanc
ee, de haute
pr
evalence de r
esistance aux quinolones, ou de prophylaxie au long cours par quinolones.
Traitement specifique
Avant l’endoscopie, d
es lors qu’une h
emorragie digestive
haute survient chez un patient atteint ou suspect d’^
etre
atteint de cirrhose, un agent vasoactif doit ^
etre instaur
e
sans d
elai. Terlipressine, somatostatine ou octr
eotide ont
une efficacit
e equivalente. Ce traitement permet de
^ler le saignement dans pr
contro
es de 80 % des cas. Il sera
poursuivi pendant 2 a 5 jours.
L’endoscopie œsogastroduod
enale doit ^
etre r
ealis
ee dans les
12 heures Elle peut ^
etre pr
ec
ed
ee de la perfusion de 250 mg
d’
erythromycine pour faciliter la vidange gastrique.
‘‘
Le traitement de la rupture de varices
œsophagiennes associe un agent
vasoactif, une antibioprophylaxie et un traitement
dans les 12 heures
endoscopique effectue
’’
Chez les patients a haut risque de r
ecidive h
emorragique
(Child-Pugh B avec saignement actif ou Child-Pugh C), la
pose d’un TIPS (transjugular intrahepatic portosystemic
shunt) peut ^
etre propos
ee dans les 24-72 heures apr
es le
^le de l’
contro
episode h
emorragique (« early TIPS ») [7].
Prevention pre-primaire
Elle consiste a pr
evenir l’apparition de varices chez des
patients atteints d’une cirrhose qui en sont exempts.
Aucun traitement n’est actuellement recommand
e hormis celui de la cause de la cirrhose qui peut a lui seul
r
eduire la pression portale. Une etude multicentrique a
confirm
e l’absence de b
en
efice des b^
etabloquants non
cardios
electifs en comparaison a un placebo. Une
surveillance endoscopique doit ^
etre faite a 3 ans.
Prevention primaire
Varices œsophagiennes
pend des facteurs de risque de
La prise en charge de
rupture : la taille des varices œsophagiennes, la pr
esence
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
45
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
de signes rouges lors de l’endoscopie et la gravit
e de la
cirrhose.
pend des facteurs
La prise en charge de
de risque de rupture : la taille des varices
sence de signes rouges
œsophagiennes, la pre
de la cirrhose
et la gravite
‘‘
’’
Petites varices œsophagiennes : un traitement par
b^etabloquants non cardios
electifs doit ^
etre instaur
e seulement lorsqu’il existe un facteur de risque de rupture : une
classe C de Child-Pugh ou la pr
esence de signes rouges sur les
varices. En l’absence de ces facteurs de risque, aucun
traitement n’est instaur
e et une surveillance endoscopique
doit ^etre faite a 2 ans (voire 1 an si le patient a pr
esent
e un
episode de decompensation de la cirrhose ou en cas
consommation excessive d’alcool).
Varices œsophagiennes moyennes ou grosses : la pr
evention primaire repose sur la prise de b^
etabloquants non
cardioselectifs ou sur l’
eradication des VO par ligature
elastique endoscopique [8]. Elle permet de r
eduire le risque
hemorragique de 30 % a 15 %. Alors que la ligature semble
plus efficace que les b^
etabloquants pour la pr
evention du
risque hemorragique, elle est plus on
ereuse, ses effets
indesirables sont potentiellement plus graves (ulceres postligature) et elle n’a pas montr
e sa sup
eriorit
e sur la survie.
C’est pourquoi le choix d’une de ces strat
egies depend des
habitudes du centre, du souhait du patient, des comorbidit
es
ou encore de la tol
erance au traitement. En cas de traitement
par b^etabloquants, il n’est plus n
ecessaire de surveiller les
varices par endoscopie.
vention primaire de la rupture
La pre
e
de varices œsophagiennes est indique
en cas de varices de grade 2 au moins,
re intention sur la prise
et repose en premie
^ tabloquants non cardiose
lectifs
de be
ou la ligature endoscopique
‘‘
Varices gastriques
Prevention secondaire
Varices œsophagiennes
^tabloquants non
Elle repose sur l’association des be
cardios
electifs et de la ligature elastique [11]. Les
b^
etabloquants doivent ^
etre instaur
es a partir du 5e jour.
La combinaison des 2 m
ethodes permet une r
eduction
plus importante du risque de r
ecidive que chacun des
traitements seuls. Une surveillance endoscopique sera
r
ealis
ee a 1, 3 et 6 mois puis tous les 6 mois apr
es
eradication des varices.
En cas de contre-indication ou d’intol
erance aux
b^
etabloquants, la ligature est r
ealis
ee seule. En cas de
refus du patient ou de contre-indication a la ligature,
l’association d’un b^
etabloquant et d’un d
eriv
e nitr
e
a 60 mg/j) peut
(mononitrate d’isosorbide – Monicor1 – ^
etre propos
ee. Cependant, le carv
edilol est aussi efficace
dans la pr
evention du risque de r
ecidive h
emorragique
que l’association b^
etabloquants et d
eriv
e nitr
e, avec une
meilleure tol
erance.
Varices gastriques (figure 2)
’’
Actuellement, un traitement pr
eventif par b^
etabloquants
non cardioselectifs est recommand
e. Bien qu’une etude
recente ait montr
e la sup
eriorit
e de l’injection de colle
pour la prevention du risque h
emorragique par rapport
aux b^etabloquants, d’autres essais sont n
ecessaires pour
confirmer ces donn
ees.
Be^tabloquants non cardioselectifs
Les be^tabloquants non cardios
electifs actuellement
a
utilises sont le propranolol (Avlocardyl1) de 40 mg/j 46
80 mg/j. On peut les
160 mg/j ou le nadolol (Corgard1) a
initier a faible dose et augmenter progressivement la
posologie en fonction de la tol
erance (risque d’hypotension art
erielle). L’habitude en France est de prescrire
160 mg LP de propranolol tous les jours.
e antiL’utilisation du carv
edilol (Kredex1), qui a une activit
a1 adr
energique (vasodilatatrice), est une alternative
prometteuse. Il est plus efficace sur la r
eduction du
gradient de pression h
epatique que le propranolol [9] et
d’efficacit
e comparable [10] voire sup
erieure a la ligature
dans la pr
evention du risque h
emorragique. La dose
optimale semble ^
etre 12,5 mg par jour pour eviter son effet
hypotenseur art
eriel a plus forte dose [9]. Il pourrait ^
etre
propos
e aux patients non r
epondeurs au propranolol [9].
cidive he
morragique des
La pr
evention du risque de re
varices gastriques d
epend de leur localisation. Les varices
gastriques isol
ees (IGV1) et les varices œsogastriques de type
2 (GOV2) sont trait
ees par injection de colle. L’adjonction
d’un b^
etabloquant non cardios
electif a la colle n’a pas
montr
e de b
en
efice sur la r
ecidive h
emorragique ou la
survie. En cas d’
echec ou de non accessibilit
e
a la colle, un
TIPS peut ^
etre mis en place. Les varices œsogastriques de
type 1 (GOV1) peuvent ^
etre trait
ees par colle ou ligature ou
par b^
etabloquants non cardios
electifs.
Gastropathie severe d’hypertension portale
Le traitement de l’an
emie spoliative dont elle est
souvent responsable repose sur les b^
etabloquants non
cardios
electifs.
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D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
Echec
de la prevention secondaire (varices
œsophagiennes ou gastriques)
Il se definit par la survenue apr
es 5 jours d’une r
ecidive
h
emorragique cliniquement significative (m
el
ena ou
h
ematemese) et responsable d’au moins un de ces
crit
eres : rehospitalisation, recours a une transfusion
sanguine, perte d’au moins 3 g d’h
emoglobine, ou bien
d
eces dans les 6 semaines. On proposera en cas d’
echec, la
mise en place d’un TIPS, voire d’une transplantation
h
epatique en cas d’insuffisance h
epatique s
ev
ere associ
ee.
vention
Il y a 3 indications du TIPS en pre
secondaire de la rupture de varices :
chec de la pre
vention secondaire
en cas d’e
pour les varices œsophagiennes ou gastriques
(TIPS de sauvetage) ; en cas de non-accessibilite
la colle pour les varices gastriques de type IGV1
a
haut risque d’e
chec,
ou GOV2 ; chez les patients a
72 heures apre
s contro
^ le de
dans les 24 a
pisode he
morragique (« Early TIPS »)
l’e
Gastro-œsophageal varices (GOV)
IGV1
GOV1
GOV2
‘‘
’’
Prise en charge endoscopique
La mortalite a 6 semaines de l’h
emorragie par rupture de
varices œsophagiennes a nettement diminu
e au cours
des trois dernieres d
ecennies passant de 42 % a 11 %
[12], gr^ace a l’optimisation de la prise en charge
m
edicamenteuse et endoscopique (diagnostique et
therapeutique) precoce [5], et parfois la pose d’un TIPS
dans les 72 heures.
a
6 semaines de l’he
morragie
La mortalite
par rupture de varices œsophagiennes
au cours des trois dernie
res
a nettement diminue
cennies passant de 42 % a
11 %
de
‘‘
’’
Modalites du traitement endoscopique
Les traitements endoscopiques visent principalement a
eradiquer les varices. Plusieurs techniques ont fait la
preuve de leur efficacit
e : la scl
erose, la ligature et
^t utilis
l’obturation par une colle biologique qui est pluto
ee
pour traiter les varices gastriques. L’ensemble de ces
traitements ne modifie pas l’HTP. Ils ne sont donc pas
d
efinitifs et n’emp^
echent pas la survenue d’autres
complications de l’hypertension portale telles que l’ascite
et la translocation bact
erienne.
‘‘
Les traitements endoscopiques ne modifient pas l’hypertension portale, ne sont
finitifs et n’empe
^ chent pas la survenue
donc pas de
IGV2
Figure 2. Classification de Sarin des varices gastriques : varice
œsogastrique de type 1 (GOV1) = varices en prolongement d’un
cordon de VO le long de la petite courbure ; varice œsogastrique de
type 2 (GOV2) = varices en prolongement d’un cordon de VO le long
de la grande courbure gastrique ; varice isolee de type 1 (IGV1) :
varice gastrique isolee fundique a distance du cardia ; varice isolee de
type 2 (IGV2) : varice gastrique isolee a distance du fundus
(exceptionnelle).
d’autres complications de l’hypertension portale
rienne.
telles que l’ascite et la translocation bacte
Ligatures (figures 3 et 4)
’’
fe
rence
La ligature est le traitement endoscopique de re
des VO et doit ^
etre pr
ef
er
ee a la scl
eroth
erapie. Elle
permet, par strangulation de la varice, une thrombose
puis une fibrose du chorion. La mise en place des
elastiques doit ^
etre pr
ec
ed
ee d’une exploration œsogastroduod
enale sans ligateur. Les ligatures elastiques
doivent ^
etre positionn
ees au plus pr
es de la ligne Z (et
m^
eme en sous-cardial dans la situation de varices
œsogastriques de type 1). L’utilisation de ligateurs
multibandes permet la mise en place de tous les elastiques
sans retirer l’endoscope. La morbidit
e de la technique est
faible et les principales complications sont les douleurs
r
etrosternales, une dysphagie transitoire et la chute
d’escarre qui peut survenir vers le septi
eme jour. En
prophylaxie secondaire les s
eances de ligatures doivent
^
etre r
ep
et
ees toutes les 2 a 4 semaines (la deuxi
eme
s
eance au d
ecours d’une h
emorragie peut id
ealement
^
etre plus pr
ecoce), jusqu’
a disparition compl
ete des
varices ou impossibilit
e de les aspirer dans le capuchon
transparent (2 a 6 s
eances sont souvent n
ecessaires).
^le est propos
Apr
es eradication des varices, un contro
e
a3
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HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
12 mois (le taux de r
mois, puis tous les 6 a
ecidive des
varices apres eradication est de 35 % par an).
‘‘ ’’
La ligature est le traitement endoscopique
fe
rence des varices
de re
œsophagiennes
Sclerose
Cette methode, plus ancienne, consiste a injecter des
produits irritants sur les pourtours ou a l’int
erieur de la
varice de mani
ere a provoquer une thrombose et/ou
long terme,
une compression du r
eseau variqueux. A
la sclerotherapie conduit a une fibrose de la paroi
œsophagienne. Les produits utilis
es sont principalement
le polidocanol et l’ol
eate d’
ethanolamine. Par comparaison aux ligatures, les complications de ce geste sont plus
frequentes, plus s
ev
eres et un plus grand nombre de
seances est necessaire a l’obtention d’une eradication des
varices.
Obturation a la colle biologique (figure 5)
tique est le
L’obturation variqueuse par colle synthe
traitement de r
ef
erence des h
emorragies par rupture de
varices gastriques. Au d
ecours d’une h
emorragie, elle
permet une hemostase chez plus de 80 % des patients
avec un faible taux de r
ecidive pr
ecoce. La proc
edure est
mal codifiee et une enqu^
ete conduite en France a montr
e
une grande variabilit
e des pratiques. Les produits les
plus utilises sont le N-butyl-2-cyanoacrylate (Histoacryl1)
et le butyl-2-cyanoacrylate associ
e
a un comonom
ere, le
methacryloxysulfolane (Glubran21). L’Histoacryl1 poly-
Figure 3. Ligatures de varices œsophagiennes.
48
Figure 4. Ligatures de varices œsophagiennes en periode
hemorragique.
rise et se solidifie instantan
me
ement au contact du sang.
Il est employ
e m
elang
e a du lipiodol, un agent radioopaque qui retarde sa polym
erisation et permet une
surveillance radiologique de sa diffusion. Le Glubran1
polym
erise plus lentement que l’Histoacryl1 en milieu
humide et peut ^
etre employ
e pur ou m
elang
e au lipiodol
^le radiologique. La grande
pour un eventuel contro
majorit
e des donn
ees publi
ees l’ont et
e avec l’Histoacryl1
^teux que le Glubran1.
qui est en outre nettement moins cou
1
En revanche, le Glubran a l’avantage de disposer d’un
marquage Communaut
e Europ
eenne pour l’injection
intravasculaire. La procedure d’encollage est d
elicate et
risque d’endommager l’endoscope. Elle n
ecessite l’utilisation d’un endoscope a large canal et d’une pompe a
irrigation pour diminuer le risque d’obturation du mat
eriel,
un cath
eter a aiguille d’injection de gros calibre (20 ou 21 G,
soit 0,8 a 1 mm de diam
etre), le port de lunettes par
l’endoscopiste et ses aides pour pr
evenir les projections
oculaires de colle. La colle est inject
ee directement et
souvent en plusieurs points au sein des varices.
Les principales complications de ce geste sont infectieuses
et thromboemboliques (notamment l’embolie pulmonaire
par migration de colle). Pour diminuer le risque embolique,
il est recommand
e de diluer 0,5 mL d’Histoacryl1 avec un
maximum de 0,8 mL de lipiodol, de ne pas administrer plus
de 1 mL de ce m
elange par point d’injection et 4 mL par
^le scopique
s
eance. La r
ealisation de l’encollage sous contro
pr
esente le double avantage de v
erifier la qualit
e de
l’obturation variqueuse, de d
etecter pr
ecocement une
diffusion de la colle et donc de stopper imm
ediatement
l’injection. L’efficacit
e de la proc
edure est jug
ee 2 a 4
semaines apr
es l’encollage par pression de la varice avec un
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Mise-au-point
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et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
catheter ou une pince ferm
ee (celle-ci doit apparaı̂tre dure)
ou par echoendoscopie avec analyse Doppler.
Indications (tableau 1)
nale est recommande
e
Une endoscopie œsogastroduode
a la recherche de VO ou gastriques, chez tous les patients
avec un diagnostic de cirrhose. Les circonstances et le
^les
r
esultat de cet examen indiqueront d’
eventuels contro
et/ou traitements endoscopiques.
Varices œsophagiennes
Prophylaxie primaire : en cas de varice de grade 1, il n’y a
pas de place pour un traitement endoscopique et un
^le peut ^etre propos
contro
e
a 1 ou 2 ans. Une prophylaxie
primaire par ligature des VO peut ^
etre propos
ee pour des
varices de grade 2 ou 3 selon les habitudes locales et
d’
eventuelles contre-indications aux b^
etabloquants. Il n’y
a aucun inter^et a rep
eter l’endoscopie si une prophylaxie
par b^etabloquants a d
ej
a
et
e introduite.
‘‘
Une prophylaxie primaire par ligature
^ tre
des varices œsophagiennes peut e
proposee pour des varices de grade 2 ou
ventuelles
3 selon les habitudes locales et d’e
^ tabloquants
contre-indications aux be
’’
la phase hemorragique : une endoscopie diagnostique
A
et therapeutique doit ^
etre r
ealis
ee d
es que possible
dans les 12 heures suivant l’admission apr
es les mesures
de reanimation et une vidange de l’estomac par
250 mg d’erythromycine IV sur 30 minutes. Pour les
morragie massive et/ou
patients pr
esentant une he
une enc
ephalopathie h
epatique, l’endoscopie devra
imp
erativement ^
etre r
ealis
ee sous anesth
esie g
enerale
apr
es intubation trach
eale pour pr
evenir le risque
d’inhalation. Il est important de se souvenir que 80 %
des episodes h
emorragiques chez un cirrhotique sont
li
es a l’HTP. Ainsi, en pr
esence d’une h
emat
em
ese
r
ecente ou de sang dans le tractus digestif sup
erieur, un
traitement par ligature des varices œsophagiennes est
indiqu
e en l’absence d’autre l
esion susceptible d’expliquer
le saignement.
la phase he
morragique, une endoscopie
A
rapeutique doit e
^ tre
diagnostique et the
alise
e de
s que possible dans les 12 h suivant
re
s les mesures de re
animation
l’admission apre
et une vidange de l’estomac par 250 mg
rythromycine IV sur 30 minutes
d’e
‘‘
’’
Prophylaxie secondaire : la prophylaxie secondaire de la
rupture de varice œsophagienne repose sur l’association
de b^
etabloquants et de ligatures endoscopiques
Varices gastriques
morragies par rupture de varices gastriques
Les he
repr
esentent 10 % des h
emorragies digestives hautes
par HTP avec des taux de r
ecidive et une mortalit
e plus
elev
es que pour les VO. Un seul essai randomis
e avec de
petits effectifs montre en prophylaxie primaire un
b
en
efice de l’obturation a la colle par rapport aux
gauche : obturation au Glubran1 d’une varice fundique isolee (IGV1) qui a saigne. A
droite : contro
^le
Figure 5. Encollage de varices gastriques. A
de l’encollage a 15 jours (issue de colle au niveau de la varice).
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
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GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
Tableau 1. Prise en charge et surveillance des varices œsophagiennes ou gastriques
Type
de varice
Aspect
Pas de varices Normal
VO grade 1
Varices qui s’effacent
a l’insufflation
VO grade 2
Persistantes a
l’insufflation qui
occupent moins
re
d’1/3 de la lumie
œsophagienne
VO grade 3
Confluentes et qui
occupent plus d’1/3
re
de la lumie
œsophagienne
GOV1
Dans le prolongement
des VO le long de la
petite courbure
GOV2
Dans le prolongement
des VO le long de la
grande courbure
IGV1
e
Varice fundique isole
IGV2
e
Varice gastrique isole
a distance du fundus
Prophylaxie
primaire
Traitement
morragie
de l’he
Prophylaxie
secondaire
s
Surveillance ( apre
radication)
e
Aucune
Endoscopie a 3 ans
^tabloquants
Aucune (be
possibles si signes
rouges ou Child Pugh C)
Endoscopie a 1 ou 2 ans
Endoscopie a 3 mois
s eradication
apre
par LVO puis tous les
6 a 12 mois
^tabloquants ou
Be
ligature
LVO TIPS
^tabloquants + LVO
Be
^tabloquants
Be
LVO ou obturation
a la colle TIPS
^tabloquants
Be
Endoscopie a 3 mois
s eradication puis
+ LVO ou obturation apre
a la colle
tous les 6 a 12 mois
^tabloquants
Be
^tabloquants
Be
Obturation a la colle
+ Obturation a la
TIPS
colle TIPS
^le
Si encollage contro
s 2 a 4 semaines
apre
LVO : ligature de varices œsophagiennes. TIPS : shunt intrahepatique par voie jugulaire.
be^tabloquants ou a l’abstention th
erapeutique [13]. Ce
traitement ne peut n
eanmoins pas ^
etre recommand
e
en l’absence de donn
ees confirmatives. L’obturation
variqueuse per-endoscopique par encollage est le traitement de reference des varices gastriques pendant ou au
decours d’une h
emorragie. Les varices œsogastriques de
type 1 peuvent ^
etre trait
ees par ligatures.
Autres traitements des varices
œsophagiennes et gastriques :
TIPS, embolisation et chirurgie
Traitement de l’hypertension portale
dans la cirrhose : TIPS embolisation des varices
Les varices œsophagiennes
Periode hemorragique
morragies par rupture
Les he
sentent
de varices gastriques repre
morragies digestives hautes lie
es
10 % des he
l’hypertension portale avec des taux de re
cidive
a
plus e
leve
s que pour les varices
et une mortalite
œsophagiennes
‘‘
‘‘
’’
L’obturation variqueuse per-endoscopique
par encollage est le traitement
fe
rence des varices gastriques pendant
de re
cours d’une he
morragie
ou au de
50
’’
L’anastomose porto-cave par voie jugulaire (TIPS) : en cas
d’h
emorragie r
efractaire ou de r
ecidive h
emorragique
pr
ecoce dans les 5 jours, la mise en place d’un « TIPS de
^le h
sauvetage » est indiqu
ee. Le contro
emorragique est
obtenu dans la majorit
e des cas mais la mortalit
e a
6 semaines est d’au moins 50 % (insuffisance h
epatique,
d
efaillance multivisc
erale), surtout chez les patients
atteint d’une cirrhose s
ev
ere.
Des essais randomis
es et m
eta-analyses ont compar
e le TIPS
a la scl
eroth
erapie, la ligature, la chirurgie et a l’association
b^
etabloquants d
eriv
es nitr
es en prophylaxie secondaire.
Ils ont conclu que le TIPS r
eduisait significativement le risque
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D ossier thematique
Mise-au-point
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GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
de recidive hemorragique mais avec un risque d’enc
ephalopathie hepatique plus important. L’autre inconv
enient du
TIPS etait la survenue d’une st
enose ou obstruction du stent
en rapport avec l’hyperplasie pseudo-intimale. Cette
st
enose est actuellement pr
evenue par l’utilisation de
protheses couvertes en poly-t
etra-fluoro
ethyl
ene avec un
taux de permeabilit
e
a un an de 80 %.
Un travail prospectif multicentrique a compar
e le
traitement conventionnel (vasoactif et ligatures) au TIPS
en poly-tetra-fluoro
ethyl
ene pos
e dans les 72 heures
« TIPS precoce » (« Early TIPS ») apr
es l’h
emorragie chez
des malades cirrhotiques Child B avec un saignement
actif a l’endoscopie œsogastroduod
enale ou des
malades Child C (< C12) [7]. Le taux d’absence de
r
ecidive hemorragique etait significativement plus haut
dans le groupe TIPS (97 % vs. 50 %). La survie a un an
etait egalement significativement plus haute dans le
groupe TIPS (86 % vs. 60 %). Il n’y avait pas de
difference significative concernant le risque d’enc
ephalopathie hepatique et d’apparition d’ascite [7]. Ces
r
esultats ont et
e confirm
es par deux etudes
r
etrospectives (Garcia-Pagan et al et Rudler et al.) avec
les m^emes criteres d’inclusion. Dans le travail europ
een,
le taux d’absence de r
ecidive h
emorragique etait de
93 % dans le groupe TIPS contre 53 % dans le groupe
avec un traitement conventionnel. La survie etait a la
limite de la significativit
e entre les 2 groupes (86 % vs.
70 % ; p = 0,056). Dans l’
etude française, le TIPS
^ler l’h
permettait de contro
emorragie chez tous les
patients, cependant 22 % ont pr
esent
e une insuffisance
cardiaque et 35 % une enc
ephalopathie h
epatique.
haut risque (Child-Pugh
Chez les patients a
B avec saignement actif ou Child-Pugh C),
^ tre propose
e dans les
la pose d’un TIPS peut e
s le contro
^ le de l’e
pisode
24-72 heures apre
morragique par traitement me
dicamenteux
he
et endoscopique (« Early TIPS »)
‘‘
’’
taLe TIPS couple a l’embolisation des varices : une me
analyse recente [14] a etudi
e l’int
er^
et de coupler le TIPS a
une embolisation des varices sur la pr
evention de la
r
ecidive hemorragique. Elle a repris 6 etudes de qualit
e
tres heterogene avec seulement une etude randomis
ee
^lee. Des stents couverts contro
etaient utilis
es seulement
dans 2 etudes et l’embolisation etait faite par coı̈ls
ou agents liquides. Quatre des 6 etudes comparaient
l’embolisation per TIPS a un groupe qui ne subissait pas
d’embolisation. Cette m
eta-analyse sugg
ere un b
en
efice
de l’embolisation de varice. En revanche, la mortalit
e, la
dysfonction du shunt et l’enc
ephalopathie n’
etaient
pas diminuees par l’embolisation. Ces r
esultats doivent
re
s avec pre
caution du fait de
cependant ^
etre conside
l’h
et
erog
en
eit
e des etudes. D’autres etudes randomis
ees
^ l
contro
ees sont n
ecessaires pour confirmer ces r
esultats.
Il est certainement int
eressant de r
ealiser syst
ematiquement une embolisation per TIPS chez les malades
saignant de varices ectopiques comme l’a sugg
er
e
l’
equipe de Vangelli et al. ou lorsque le gradient de
pression h
epatique reste sup
erieur a 12 mmHg apres la
mise en place du TIPS.
Hors periode hemorragique
Le TIPS est egalement l’option la plus logique en cas
d’
echec de la prophylaxie secondaire m
edicamenteuse ou
endoscopique ou d’
echec de la prophylaxie primaire par
ligature et de contre-indication aux b^
etabloquants.
Les varices gastriques, ectopiques et la gastropathie
d’hypertension portale
Les varices gastriques se d
eveloppent chez environ 20 %
des malades avec HTP. Les h
emorragies digestives par
rupture de varices gastriques repr
esentent pr
es de 5 a
10 % des h
emorragies li
ees a l’HTP. Si les h
emorragies
dues aux varices gastriques sont moins fr
equentes que
celles associ
ees aux varices œsophagiennes, elles sont plus
s
ev
eres (notamment fundiques) avec une mortalit
e de
45 % a 55 %.
morragies dues aux varices
Les he
quentes que
gastriques sont moins fre
es aux varices œsophagiennes
celles associe
ve
res avec une mortalite
mais elles sont plus se
de 45 % a 55 %
‘‘
’’
En cas d’
echec des traitements endoscopiques, le
TIPS est le traitement de seconde intention. Le TIPS
semble plus efficace que l’obturation endoscopique par
la colle chimique dans la pr
evention de la r
ecidive
h
emorragique des varices gastriques. Par contre, la
survie et le taux de complications sont identiques entre
les 2 groupes.
Le traitement de la rupture de varices ectopiques ne peut
^
etre standardis
e car seuls des cas cliniques isol
es sont
publi
es. Le traitement pharmacologique paraı̂t logique,
on l’associera a une injection de colle ou une ligature en
fonction de la localisation. En cas d’
echec, le TIPS sera
discut
e et une embolisation per-proc
edure pourra ^
etre
r
ealis
ee.
‘‘ ’’
Le TIPS a une place de choix
dans le traitement des varices gastriques
et ectopiques
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
51
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
Traitement de l’hypertension portale par
thrombose veineuse portale : chirurgie et TIPS
Le traitement de l’h
emorragie digestive r
efractaire dans la
thrombose veineuse portale est difficile, mais heureusement exceptionnel.
Differentes techniques chirurgicales ont et
e
evalu
ees dans
l’HTP extrahepatique instable, c’est-
a-dire dans les
hemorragies digestives r
efractaires au traitement endoscopique et vasoactif :
e a
une mortalite de 5 – la splenectomie : associe
a
10 %, avec un taux de rupture de VO de 58 a 100 %. Le
principal probl
eme est qu’en cas d’inefficacit
e, elle
rend impossible la r
ealisation ult
erieure d’un shunt
spleno-renal ;
– la ligature transœsophagienne : bien qu’associ
ee a une
faible mortalite, elle est responsable d’un taux de r
ecidive
hemorragique elev
e car elle ne permet pas l’ablation des
varices gastriques de grande taille ;
– la transsection œsophagienne : associ
ee a une
mortalite operatoire globale de 19 % et un risque
hemorragique de 72 % ;
– la gastrectomie totale avec r
esection des 2/3 inf
erieurs
de l’œsophage : test
ee chez des malades qui avaient fait
un grand nombre de ruptures de varices œsophagiennes
(4 a 24 episodes). Les complications postop
eratoires
survenaient chez la moiti
e des patients. La survie etait de
100 % sans r
ecidive h
emorragique. Par contre, la
gastrectomie partielle avec r
esection du 1/3 inf
erieur
de l’œsophage ou encore la gastrectomie totale seule
n’ont pas leur place dans le traitement de l’HTP
extrahepatique.
Le traitement chirurgical le plus efficace de l’HTP
extrahepatique est le shunt porto-syst
emique chirurgical.
Il a ete evalue dans une s
erie de 200 patients en prospectif
[15]. Il existe 3 types de shunt :
nal avec conservation de la rate, le
– le shunt spleno-re
plus utilise (43 % des cas) ;
– le shunt spl
eno-r
enal avec spl
enectomie, quand la
distance entre la veine spl
enique et la veine r
enale est trop
importante (20 % des cas) ;
– et enfin le shunt m
esent
erico-cave (33 % des cas),
quand il existe une st
enose ou une thrombose de la veine
splenique post-spl
enectomie.
Le principal risque des shunts porto-syst
emiques chirurgicaux est la thrombose (2,5 %) qui peut ^
etre evit
ee en
administrant de l’h
eparine en per- et postop
eratoire
e
immediat. Le traitement anticoagulant peut ^
etre continu
s’il existe une thrombophilie.
Il n’y a pas de donn
ee sur l’int
er^
et d’un shunt portosystemique chez des patients porteurs d’une HTP
extrahepatique qui n’ont jamais rompu leurs varices.
52
‘‘
Le traitement le plus efficace de l’hyper patique est le shunt
tension portale extrahe
mique chirurgical. Il est discute
apre
s
porto-syste
chec des traitements conventionnels
e
dicamenteux et endoscopiques)
(me
’’
L’autre alternative th
erapeutique en cas d’
echec du
traitement endoscopique est le TIPS. Il peut ^
etre propos
e
en cas de perm
eabilit
e des branches intrah
epatiques. Les
p
ediatres chirurgiens proposent egalement des anastomoses m
esent
erico-porte, ce qui est l’id
eal.
Traitement de l’ascite
L’ascite correspond a l’accumulation de liquide dans le
p
eritoine. Une ascite va apparaı̂tre chez plus de 50 % des
patients cirrhotiques au cours des 10 premi
eres ann
ees
d’
evolution. Son apparition marque un tournant dans
l’
evolution de la maladie avec un risque de d
ec
es
respectivement de 15 % et 45 % a 1 et 5 ans [16].
Chez 10 % des patients, l’ascite devient r
efractaire au
traitement m
edical avec une m
ediane de survie qui chute
a 6 mois. L’apparition d’une ascite doit faire poser la
question de la transplantation h
epatique. Le traitement de
l’ascite permet de limiter la g^
ene fonctionnelle, et le risque
d’infection du liquide d’ascite voire de rupture de
l’ombilic.
‘‘
Une ascite va apparaı̂tre chez plus de
50 % des patients cirrhotiques au cours
res anne
es d’e
volution. Elle marque
des 10 premie
ce
s respectiveun tournant avec un risque de de
1 et 5 ans
ment de 15 % et 45 % a
Physiopathologie
’’
La vasodilatation splanchnique au cours de la cirrhose
entraı̂ne une hypovol
emie art
erielle efficace, responsable
d’une activation des syst
emes vasoconstricteurs (syst
eme
nerveux sympathique et syst
eme r
enine angiotensine
aldost
erone) et d’une r
etention sod
ee favorisant la
formation de l’ascite.
Classification clinique
^tre minime, seulement d
L’ascite peut e
ecelable par
chographie (grade 1), mod
l’e
er
ee correspondant a une
distension abdominale mod
er
ee cliniquement decelable
par une matit
e des flancs (grade 2) ou importante lorsque
la paroi abdominale est tendue (grade 3).
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
Le regime
vention de l’ascite
Pre
Le traitement etiologique de la maladie h
epatique est
un element majeur de la prise en charge. Chez les
patients avec cirrhose alcoolique, l’obtention d’un
sevrage peut permettre la r
esolution de l’ascite. Pour
les patients avec cirrhose li
ee au virus de l’h
epatite C ou
^le de la vir
B, le contro
emie par les nouveaux traitements
antiviraux peut limiter l’apparition des complications de
la cirrhose.
Les medicaments h
epatotoxiques et n
ephrotoxiques en
particulier les AINS doivent ^
etre evit
es chez tous les
patients cirrhotiques.
tiologique de la cirrhose
Le traitement e
^ tre tente
quand cela est
doit e
possible
‘‘ ’’
e d’ascite
Traitement d’une pousse
Mesures generales
La prise en charge commence par la recherche d’un
facteur declenchant : une charge excessive en sel, une
prise medicamenteuse (AINS), une infection, une
h
emorragie digestive, un carcinome h
epatocellulaire. . .
‘‘
La prise en charge commence par la
clenchant
recherche d’un facteur de
’’
Une evaluation de la fonction r
enale doit ^
etre faite m^
eme
si les parametres sont d’interpr
etation difficile au cours de
la cirrhose. Un ionogramme sanguin avec mesure de
l’uree et de la creatinine, un ionogramme urinaire, une
recherche de proteinurie doivent ^
etre faits.
La ponction d’ascite exploratrice permet une evaluation
pr
ecise du liquide avec :
– la mesure :
du taux de protides,
du taux d’albumine (un gradient d’albumine sang-ascite
> 11 g/L confirme le diagnostic d’ascite d’HTP),
du nombre d’
el
ements nucl
e
es (un nombre de polynucleaires neutrophiles > 250/mm3 oriente vers une
infection du liquide d’ascite) ;
– la recherche bact
eriologique et anatomopathologique.
‘‘
Un gradient d’albumine sang-ascite
> 11 g/L confirme le diagnostic d’ascite
e a
une hypertension portale secondaire a
une
lie
« pseudo-capillarisation » des sinusoı̈des
’’
Un r
egime pauvre en sel (2 a 3 g/j) est recommand
e
[16, 17]. Le r
egime d
esod
e strict n’est plus prescrit car
souvent responsable d’une anorexie source d’une
d
enutrition. La restriction hydrique n’est envisag
ee qu’en
cas d’hyponatr
emie s
ev
ere. Le repos au lit est classiquement recommand
e car il pourrait th
eoriquement
« d
esactiver » le syst
eme r
enine angiotensine et am
eliorer
la perfusion glom
erulaire mais aucune etude clinique n’a
d
emontr
e son b
en
efice [16, 17].
gime de
sode
strict n’est plus prescrit
Le re
car souvent responsable d’une anorexie
nutrition de
le
te
re
source d’une de
‘‘
’’
Les diuretiques
L’utilisation des diur
etiques est logique pour limiter la
r
eabsorption sod
ee tubulaire r
enale (d’abord distale puis
proximale). Les diur
etiques de choix sont les antialdost
erones qui s’opposent a l’hyperaldost
eronisme
secondaire. La spironolactone est utilis
ee a doses
croissantes de 100 jusqu’
a 400 mg/j au cours d’une
premi
ere pouss
ee d’ascite. En cas d’ascite r
ecidivante, on
lui associe le furos
emide a 40 mg (dose maximale
160 mg/j) en une prise le matin [16, 17]. Le traitement
est prescrit a doses croissantes sous surveillance du poids,
des ionogrammes sanguins et urinaires. En pr
esence
d’œd
emes, il n’y a pas de limite a la perte de poids (1 kg
par jour paraı̂t raisonnable) mais apr
es r
esorption des
œd
emes, une perte limit
ee a 0,5 kg/j est recommand
ee
pour pr
evenir l’apparition des effets ind
esirables. Lorsque
le poids sec a et
e atteint, une diminution progressive des
diur
etiques est tent
ee.
tiques de choix sont les
Les diure
rones qui s’opposent
anti-aldoste
l’hyperaldoste
ronisme secondaire
a
‘‘
’’
sirables fre
quemment observe
s sont
Les effets inde
l’hyponatr
emie, l’insuffisance r
enale, les crampes musculaires, l’enc
ephalopathie (pour la spironolactone et
le furos
emide), une gyn
ecomastie, une hyperkali
emie
(pour la spironolactone), une hypokali
emie (pour le
furos
emide).
re ligne
Le traitement de premie
e d’ascite associe re
gime
d’une pousse
et diure
tiques
peu sale
‘‘
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
’’
53
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
D ossier thematique
Hypertension
portale
La ponction d’ascite evacuatrice
La ponction d’ascite evacuatrice est recommand
ee en cas
d’ascite tendue. Elle permet un soulagement rapide du
patient, une dur
ee d’hospitalisation plus courte et moins
d’effets indesirables qu’un traitement par diur
etiques. La
ponction de grand volume (> 5 L) s’accompagne dans
60 % des cas d’une dysfonction circulatoire d
efinie par
l’augmentation de l’activit
e du syst
eme r
enine-angiotensine. Cette dysfonction circulatoire est elle-m^
eme associ
ee
a un moins bon pronostic : survenue d’une hyponatr
emie,
d’un syndrome h
epator
enal voire du d
ec
es. Une expansion volemique par albumine (perfusion de 8 g d’albumine par litre d’ascite soustrait) permet de pr
evenir cette
dysfonction circulatoire [18]. Au d
ecours de la ponction,
un traitement diur
etique et un r
egime peu sale devront
^etre instaures (ou repris) pour limiter la r
e-accumulation
de liquide.
‘‘
La ponction de grand volume (> 5 L)
s’accompagne dans 60 % des cas
venue par
d’une dysfonction circulatoire pre
mique par albumine
une expansion vole
(perfusion de 8 g d’albumine par litre d’ascite
soustrait)
’’
fractaire
Traitement de l’ascite re
L’ascite est dite r
efractaire dans deux situations :
sistante au re
gime et au traitement
– lorsqu’elle est re
diuretique bien conduit (non mobilisable par le traitement
medical ou recidivante apr
es ponction malgr
e le traitement medical) ;
– ou lorsqu’elle n’est pas traitable par les diur
etiques en
raison de la survenue d’effets ind
esirables qui contreindiquent les diur
etiques [16].
Le traitement repose sur les ponctions evacuatrices
iteratives avec compensation par albumine ou la mise
ce
en place d’un TIPS chez des patients s
electionn
es. A
stade, la transplantation h
epatique doit ^
etre discut
ee.
Plusieurs etudes randomis
ees et m
eta-analyses montrent
^le de
la superiorite du TIPS sur les ponctions pour le contro
l’ascite mais le b
en
efice sur la survie est inconstamment
montre [19]. Dans une etude r
ecente, la combinaison
d’une bilirubine < 50 mmol/L et de plaquettes > 75 000
etait predictive de la survie chez des patients avec ascite
refractaire trait
ee par TIPS [20].
ee en sousUne pompe (ALFApump System1) implant
cutane, et permettant la mobilisation de l’ascite dans la
vessie, est en cours d’
evaluation pour proposer une
alternative chez des patients s
electionn
es, pr
esentant une
54
ponctionner, avec contreascite r
efractaire difficile a
indication au TIPS [21].
Enfin, l’arr^
et des b^
etabloquants peut se discuter chez ces
patients au regard d’une etude qui sugg
ere une
surmortalit
e chez les patients cirrhotiques avec ascite
r
efractaire [22], surtout lorsqu’elle est compliqu
ee d’une
infection du liquide d’ascite.
‘‘
Les options de traitement de l’ascite
fractaire sont les ponctions ite
ratives,
re
patique
le TIPS, ou la transplantation he
’’
Traitement de l’infection du liquide d’ascite
La pr
evalence de l’infection spontan
ee du liquide d’ascite
(ISLA) est d’environ 10 % chez les patients hospitalis
es.
Une premi
ere pouss
ee d’ascite, des douleurs abdominales, de la fi
evre, une insuffisance r
enale ou une
hyperleucocytose doivent faire suspecter une ISLA et
faire pratiquer une ponction exploratrice.
Le diagnostic d’ISLA repose sur un taux de polynucl
eaires
neutrophiles (PNN) dans le liquide de ponction > a
eme en l’absence de d
etection de germe a
250/mm3, m^
l’examen direct ou lors de la mise en culture. Un
traitement antibiotique est instaur
e quand le seuil de
epass
e ou en pr
esence de signes
250/mm3 de PNN est d
cliniques evocateurs dans l’attente des r
esultats
bact
eriologiques. L’antibioth
erapie de choix repose sur
les c
ephalosporines de troisi
eme g
en
eration comme le
c
efotaxime iv : 2 g 3/j pendant 5 a 10 j selon les etudes.
La combinaison d’un traitement par albumine a la dose de
1,5 g/kg a J1 et 1 g/kg a J3 a montr
e, dans un essai
randomis
e, une r
eduction de la mortalit
e de 29 % a 10 %
[23]. Le traitement par albumine b
en
eficie essentiellement
aux patients ict
eriques ou avec une insuffisance r
enale.
^le apr
Une ponction de contro
es 48 heures de traitement
antibiotique doit ^
etre effectu
ee dans la mesure du
possible pour documenter la r
esolution de l’infection
(diminution du chiffre de PNN de 50 % et absence de
germe en culture). Elle se justifie particuli
erement en
^mes persistants, d’
pr
esence de sympto
evolution ou de
germe atypique, pour surveiller la d
ecroissance des PNN et
ne pas m
econnaı̂tre une p
eritonite secondaire.
re pousse
e d’ascite,
Une premie
vre,
des douleurs abdominales, de la fie
une insuffisance renale ou une hyperleucocytose
doivent faire suspecter une infection du liquide
d’ascite et faire pratiquer une ponction
exploratrice
‘‘
’’
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
D ossier thematique
Mise-au-point
HEPATO
GASTRO
et Oncologie
digestive
Hypertension
portale
e
Le diagnostic d’infection spontane
de l’ascite repose sur un taux
aires neutrophiles dans le liquide
polynucle
^ me en l’absence
ponction > 250/mm3, me
tection de germe a
l’examen direct
de
lors de la mise en culture
‘‘
de
de
de
ou
T ake home messages
’’
& Une endoscopie œsogastoduod
enale doit ^
etre
r
ealisee au diagnostic de cirrhose.
& La prophylaxie primaire de la rupture de varices
œsophagiennes en cas de varices moyennes ou grosses
repose sur les b^etabloquants non cardios
electifs ou la
ligature elastique endoscopique. En cas de petites
varices, les b^etabloquants ne sont indiqu
es que s’il
existe un facteur de risque de rupture (Child-Pugh C ou
signes rouges a l’endoscopie). En l’absence de varices,
une surveillance endoscopique a 3 ans est recommandee.
s une rupture de
& La prophylaxie secondaire apre
varices œsophagiennes associe les b^
etabloquants non
cardioselectifs a la ligature endoscopique.
& Le traitement de la rupture de varices œsophagiennes associe agent vasoactif, antibioprophylaxie et
traitement endoscopique.
e en l’absence de
& La pose d’un TIPS est propose
^le du saignement malgr
contro
e ces mesures, en cas de
r
ecidive hemorragique pr
ecoce et en cas d’h
emorragie
malgre une prophylaxie secondaire bien conduite. Le
TIPS peut egalement ^
etre pos
e pr
ecocement au cours
d’une hemorragie (dans les 24-72 heures) chez des
patients a haut risque de r
ecidive h
emorragique (ChildPugh B avec saignement actif ou Child-Pugh C) : c’est
l’« early TIPS ».
& Le traitement de premi
ere intention de l’ascite est le
r
egime peu sale associ
e aux diur
etiques.
En cas d’ascite r
efractaire se discutent les ponctions
iteratives avec compensation par albumine, ou le TIPS.
La transplantation h
epatique doit ^
etre discut
ee.
&
Le traitement de l’infection du liquide d’ascite
associe antibioth
erapie et perfusions d’albumine. La
norfloxacine se donne en prophylaxie primaire de
l’infection du liquide d’ascite chez des patients
cirrhotiques severes avec une ascite pauvre en protides
ou en prophylaxie secondaire quel que soit le taux de
protides.
&
La pr
esence de plusieurs germes dans le liquide d’ascite
fait suspecter une p
eritonite secondaire par perforation
digestive. L’analyse du liquide montre alors le plus souvent
un liquide avec des protides > 10 g/L, des LDH
sup
erieures a la normale, un glucose abaiss
e. Un ACE
> 5 ng/mL ou des phosphatases alcalines > 240 dos
es
dans l’ascite a montr
e une sensibilit
e de 92 % et une
sp
ecificit
e de 88 % pour le diagnostic de p
eritonite par
perforation digestive.
e
Le traitement de l’infection spontane
d’ascite associe antibiotiques et perfusions
d’albumine
‘‘ ’’
vention de l’infection spontane
e du liquide
Pre
d’ascite
400 mg/j
Une antibioprophylaxie par norfloxacine a
se justifie chez les patients avec un taux de protides
dans l’ascite < a 15 g/L (prophylaxie dite primaire) ou
chez les patients ayant d
ej
a pr
esent
e une infection du
liquide d’ascite (prophylaxie dite secondaire). Cependant,
une exposition prolong
ee a une antibioprophylaxie
expose a la survenue de r
esistance bact
erienne ult
erieure,
avec notamment l’
emergence d’infections a gram
positif. En prophylaxie primaire, la norfloxacine
est r
eserv
ee aux patients les plus s
ev
eres (protides
< 15 g/L, cr
eatinine > 106 mmol/L ou Na < 130 mmol/L,
bilirubine > 50 mmol/L) [16].
Au total, l’ascite est une complication fr
equente au cours
de la cirrhose. Un r
egime peu sal
e associ
e aux diur
etiques
est le traitement de premi
ere intention. Une ponction
evacuatrice est faite en cas d’ascite tendue. Lorsque
l’ascite devient r
efractaire, les alternatives th
erapeutiques
sont les ponctions it
eratives compens
ees par des
perfusions d’albumine et la mise en place d’un TIPS.
Dans tous les cas la transplantation h
epatique doit ^
etre
discut
ee.
re
^ts : les auteurs d
Liens d’inte
eclarent n’avoir aucun lien
d’int
er^
et en rapport avec l’article.
&
fe
rences
Re
Les r
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erences importantes apparaissent en gras.
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HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 22 n8 1, janvier 2015
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