Document d`information facteurs de croissance

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CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
TRAUMATOLOGIE DU SPORT - ARTHROSCOPIE
Dr Franck ARAKELIAN
Ancien interne des Hôpitaux de Montpellier - Nîmes
Ancien Chef de Clinique à la Faculté
Membre du Collège Français
des chirurgiens orthopédistes.
Chirurgien des Hôpitaux
Membre Titulaire de la Société Française
D’Orthopédie Traumatologie
Capacité de Médecine et Biologie du Sport
Expert près la Cour d’Appel de Nîmes
N° 84 1 02591 9
Utilisation de Préparations Riches en Facteurs de Croissance (PRP)
dans l’appareil locomoteur
En traumatologie du sport, certaines lésions, de par leur siège, leur nature ou leur taille,
constituent un difficile challenge pour le thérapeute. L’évolution de ces lésions peut dépasser 6
mois et conduire à un traitement chirurgical. On peut notamment citer les tendinopathies
rebelles au traitement classique, les ruptures partielles de tendon, certaines lésions musculaires
graves.
Depuis une décennie, les recherches en biologie tissulaire ont créé de nouvelles opportunités
concernant la réparation et la régénération des tissus lésés. Les chirurgiens reconstructeurs de
la face ont été les premiers utilisateurs de préparations riches en facteurs de croissance
(PRP). Les chirurgiens-dentistes en ont à présent un usage courant à leur cabinet, notamment
pour faciliter la mise en place des implants dentaires. De nombreuses équipes comprenant des
biologistes et des chirurgiens ont appliqué cette technique aux tissus de l’appareil locomoteur
afin d’accélérer la formation d’un tissu de cicatrisation et d’en améliorer la qualité biologique et
mécanique. Le processus de réparation des tissus est une cascade complexe d’évènements
biologiques contrôlés par un grand nombre de facteurs de croissance et de cytokines
intervenant dans la multiplication cellulaire, la genèse des vaisseaux et l’inflammation qui jouent
un rôle dans la régénération et la cicatrisation des tissus. Les facteurs de croissance sont
notamment très concentrés dans les plaquettes sanguines. Ces plaquettes dont le rôle dans
l’hémostase est bien connu, participent aussi de façon importante à la réparation des tissus.
Afin d’optimiser l’effet des facteurs de croissance, il convient de restreindre dans toute la
mesure du possible la présence de globules rouges et blancs dans les préparations car il joue
un rôle délétère dans les processus de cicatrisation.
A présent, l’état des connaissances de cette technique, le recul de plusieurs années dans de
nombreuses équipes, doit nous inciter à amener ce traitement à la portée des patients et à
inclure l’utilisation des PRGF dans nos stratégies de médecine et chirurgie du sport.
Les préparations riches en facteurs de croissance sont obtenues à partir d’une prise de sang
prélevé sur le patient à jeun. Il s’agit donc d’un traitement totalement autologue (auto
traitement). La séquence prélèvement – préparation-injection est réalisée en un seul temps
sans stockage ou conservation du plasma. Une fois préparé, le PRGF peut être utilisé dans et
autour d’une lésion mais il peut aussi être incorporé à une greffe osseuse ou une plastie
ligamentaire en créant un biomatériau qui combine les objectifs anatomiques mais aussi
biologiques du tissu cible.
Les lésions tendineuses sont quelquefois très rebelles au traitement médical bien conduit. Le
tissu tendineux possède une mauvaise capacité de réparation par pauvreté en cellules et en
vaisseaux de ce tissu. Il est démontré que l’injection intra tendineuse de PRP augmente la
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
TRAUMATOLOGIE DU SPORT - ARTHROSCOPIE
Dr Franck ARAKELIAN
Ancien interne des Hôpitaux de Montpellier - Nîmes
Ancien Chef de Clinique à la Faculté
Membre du Collège Français
des chirurgiens orthopédistes.
Chirurgien des Hôpitaux
Membre Titulaire de la Société Française
D’Orthopédie Traumatologie
Capacité de Médecine et Biologie du Sport
Expert près la Cour d’Appel de Nîmes
N° 84 1 02591 9
densité cellulaire et la vascularisation sans fabrication de fibrose ou d’autres effets secondaires.
Le PRP augmente également l’expression du gène régulateur du collagène. Dans les
tendinopathies en échec du traitement médical, l’injection de PRGF au sein de la lésion et dans
le tendon sain avoisinant donne des résultats cliniques encourageant en réduisant les douleurs
et améliorant les capacités fonctionnelles.
Les injections de PRGF peuvent aussi être utilisées dans les ruptures partielles ou totales
d’un tendon, accompagnant un geste chirurgical. Elles diminuent la période de récupération
fonctionnelle de façon significative.
De la même façon le PRGF peut être utilisé pour accompagner une plastie du ligament
croisé antérieur par injection dans le greffon avant sa pose et injection du tunnel fémoral et
tibial après fixation. Le PRP fournit alors au greffon des signaux biologiques qui vont l’aider à sa
transformation en tissu fonctionnel. Le PRP va également aider à l’invasion vasculaire précoce,
facteur déterminant de l’intégration et du remaniement des greffes.
Dans les lésions musculaires, l’utilisation des PRP doit être précoce. Sous contrôle
échographique, l’hématome est ponctionné et remplacé par du PRP afin d’obtenir dans le foyer
lésionnel une concentration supra physiologique de facteurs de croissance. L’objectif est
d’obtenir la formation d’un tissu de cicatrisation plus rapide et de meilleure qualité. La technique
s’adresse notamment aux lésions graves de grande taille ainsi qu’aux sièges lésionnels connus
pour leur mauvais pronostic et la longueur de leur convalescence (droit fémoral et ischiojambier hauts, biceps fémoral bas, désinsertion du jumeau interne).
Plus récemment, des équipes utilisent avec des résultats encourageants les PRP dans les
pathologies du cartilage sous la forme de trois injections à une semaine d’intervalle.
L’indication parait intéressante dans les échecs de la viscosuplémentation, les lésions récentes
non chirurgicales, les lésions ayant fait l’objet d’une greffe ou de microfractures.
L’utilisation des PRP doit bénéficier d’une poursuite des études cliniques afin de mieux cerner
les indications potentielles dans l’appareil locomoteur. Les processus biologiques vont
s’améliorer, permettant d’optimiser les préparations autologues en tenant compte des
composantes spécifiques de chacun des tissus et des situations cliniques propres.
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