
L’identification de la tique n’a généralement pas
d’influence sur la conduite clinique à adopter.
Cependant, cette analyse est encouragée, car elle
contribue à la surveillance des tiques au Québec.
Responsable de la publication
Denise Décarie, médecin
Collaborateurs
Jean-Luc Grenier, médecin
Andrée Chartrand, infirmière
Marie-Claude Lacombe, médecin
Collaboration spéciale
Louise Trudel, M.Sc., microbiologiste, INSPQ/LSPQ
Information et urgence Tél.: 450 436-8622
Téléc.: 450 569-6305
Ce bulletin est aussi disponible à l'adresse suivante: www.santelaurentides.qc.ca
qui courent
qui courent
Les maux
Bulletin de santé publique, région des Laurentides
destiné aux professionnels de la santé
Publication
Direction de santé publique
1000, rue Labelle, bureau 210
Saint-Jérôme (Québec) J7Z 5N6
ISSN 1201-6276
L’érythème migrant doit être distingué d’une réaction
d’hypersensibilité à la piqûre laquelle provoque
rapidement un érythème de moins de 5 cm
disparaissant en 24 à 48 heures.
Au Québec, compte tenu que la prévalence du Borrelia burgdorferi
chez les populations de tiques établies localement est inférieure
à 20 %, il n’y a pas d’indication d’administrer d’antibiotique
de façon prophylactique après une piqûre de tique. Par contre,
après une exposition dans une zone endémique au Canada,
aux États-Unis ou en Europe, si on croit que la tique est restée
attachée à la peau pendant plus de 36 heures ou paraît engorgée,
une prophylaxie pourrait être considérée (doxycycline 200 mg
p.o. en dose unique) si elle est débutée en-dedans de 72 heures
suivant le moment où la tique a été retirée de la peau.
Toutes les personnes qui ont subi une piqûre de tique doivent
être suivies pendant au moins un mois afin de détecter préco-
cement un érythème migrant ou l’apparition de symptômes
semblables à un syndrome d’infection virale (fièvre, myalgies,
céphalées).
En général, la maladie de Lyme répond au traitement antibioti-
que. Au stade précoce de la maladie, le traitement réduit la durée
des manifestations cutanées, ainsi que l’incidence de la progres-
sion vers des manifestations ou séquelles tardives de l’infection.
Le traitement varie selon les stades de l’infection et les atteintes
cliniques.
Diagnostic de laboratoire
Le diagnostic de laboratoire de la maladie de Lyme repose sur des
analyses sérologiques. Lors de la suspicion d’une maladie de Lyme
aiguë, il est requis de prélever un premier sérum. Si le résultat est
négatif et que la maladie de Lyme est suspectée, il est fortement
recommandé de prélever un deuxième sérum de 2 à 4 semaines après
le premier. Si le premier prélèvement est fait plus de 6 semaines après
l’apparition des symptômes, il n’est pas nécessaire de procéder au
deuxième prélèvement.
Seulement la moitié des patients qui ont un diagnostic de maladie
de Lyme se souviennent d’une piqûre de tique. Ainsi, en présence de
symptômes et signes compatibles associés à une exposition possible
dans une région endémique ou à risque élevé, même sans histoire
de piqûre, la maladie de Lyme doit faire partie du diagnostic diffé-
rentiel.
Sources :
Ministère de la Santé et des Services sociaux, Guide d’intervention,
La maladie de Lyme, septembre 2011, document de travail.
Laboratoire de santé publique du Québec, Programme québécois de surveillance des tiques
Ixodes scapularis, vecteur de la maladie de Lyme, 1990 à 2010 (communication personnelle,
Louise Trudel, M.Sc., microbiologiste).
Nous avons joint à ce bulletin un arbre décisionnel
résumant l’essentiel de l’intervention en regard
de la maladie de Lyme.
Traitement
Les manifestations cliniques
La période d’incubation de la maladie de Lyme la plus fréquemment
rapportée est de 3 à 30 jours. La maladie se présente généralement
en trois stades plus ou moins juxtaposés et entrecoupés de périodes
de latence.
L’infection précoce localisée
L’infection précoce localisée est caractérisée par l’érythème migrant,
une lésion cutanée érythémateuse qui:
•survientchezplusdesdeuxtiersdessujets
•débutegénéralementausitedelapiqûre
•peutprendreplusieursformes:circulaire,ovalaire,triangulaire,
annulaire ou en cible
•estgénéralementasymptomatique,maispeutêtreassociéeàune
sensation de brûlure, de douleur ou de prurit
•augmentedetailleassezrapidementetdoitmesureraumoins
5 cm de diamètre pour être un critère diagnostique
•disparaîtenquelquesjoursàquelquessemaines,mêmesanstrai-
tement.
L’infection précoce localisée peut être accompagnée de symptômes et
signes constitutionnels. Parfois, ce sont les seuls symptômes notés
lorsque l’érythème migrant est absent.
L’infection précoce disséminée
L’infection précoce disséminée peut survenir de quelques semaines
à quelques mois après la piqûre de tique chez un patient non traité.
Les atteintes les plus fréquentes sont cutanées (érythème migrant
secondaire ou multiple), musculo-squelettiques, neurologiques ou
cardiaques.
Sans traitement, ces atteintes se résorbent généralement spontané-
ment, mais des récurrences sont fréquentes.
L’infection tardive persistante
L’infection tardive persistante peut survenir de plusieurs mois à
quelques années après l’infection initiale. Elle est parfois la première
manifestation clinique de la maladie. La forme prédominante en
Amérique du Nord est l’arthrite, mais des atteintes neurologiques
peuvent aussi survenir.