Collège Universitaire des Enseignants de Néphrologie Séminaire National d’Enseignement de la Néphrologie Gressy--en Gressy en--France – mardi 23 juin 2009 La dialyse chez le sujet très âgé Françoise MIGNON – CHU BICHAT - PARIS Age et sexe des malades dialysés en France Rapport REIN 2007 http://www.agence-biomedecine.fr/fr/experts/greffes-organes-rein.aspx La prévalence croissante des malades de grand âge dialysés Une affirmation à nuancer… • Les premières données des Registres régionaux – Stabilité du nombre des nouveaux dialysés • Les raisons : – Les « retombées » de l’estimation systématique de la filtration glomérulaire (Cockcroft) transmise aux médecins et aux malades – Les traitements par l’Epo en pré-dialyse • Amélioration de l’état clinique • Rigueur du suivi – Le meilleur savoir faire des spécialistes dans le choix entre dialyse ou traitement conservateur La dialyse des sujets très âgés L’un des enjeux actuels de la Néphrologie • Le sujet très âgé et l’IRCT - Particularités du groupe - Incidence - Prévalence de l’IRCT • Le traitement de l’IRCT chez les sujets très âgés - Quelles méthodes ? - Quand débuter ? - Quels résultats ? - Comment les améliorer ? • Limites des traitements dialytiques de l ’IRCT chez les sujets très âgés - Médicales - Economiques - Ethiques Le Vieillissement et la Médecine des sujets très âgés • Le vieillissement : un phénomène complexe, résultats d’une évolution - physiologique des fonctions vitales, - psychologique, engendrée par la confrontation à la diminution des performances physiques et intellectuelles • Vitesse de progression - très variable selon les individus - fonction, entre autres : - d’une pré-détermination génétique - de l’environnement • Les vieillards : groupe très hétérogène, fonction des inégalités : • socio-économiques • médicales : pluri-pathologies • fonctionnelles : les « Is des vieillards » Un constat : une vulnérabilité croissante : l’âge de la fragilité La population très âgée Une grande fragilité The « Is » of Geriatrics Handicaps et dépendance 70 60 50 Motrices Sensorielles Organiques Mentales 40 30 20 10 0 60-69 70-79 80-89 > 90 Impaired vision and/or hearing Intellectual impairment Impotence Immobility Isolation Inanition Incontinence Infection Iatrogenesis Kaiser F.E. Am. J. Kidney Dis. 1990, 16 : 354-59 La Gériatrie : Une médecine très particulière • « Time-consuming » Symptômes : multiples et intriqués incomplètement ou mal analysés par les patients. • L’interprétation des signes cliniques et biologiques est particulière. • Les stratégies diagnostiques et thérapeutiques doivent être adaptées à l ’âge. •La pratique de la néphro-gériâtrie:des équipes multi-disciplinaires Comment dialyser les sujets très âgés Les problématiques du choix de la méthode • Les choix se limitent à : HD en centre – DP à domicile • Le choix par le malade : souvent difficile du fait • de la multitude des pathologies • de la diminution des capacités d’imagination, d’attention, mnésiques • Les choix sont en grande partie fonction • de l’heure du diagnostic de l’IRCT : le dogme : pas de traitement par DP si urgence • des conditions socio-économiques du patient • de l’avis des proches • des moyens dont disposent les équipes : le rôle des IDE auprès des personnes âgées est considérable Il n’existe pas d’essai publié de niveau de preuve suffisant pour apporter une démonstration de l’effet supérieur d’une technique de dialyse par rapport à l’autre. En termes de mortalité, il ne semble pas y la DP et l’HD. avoir de différence entres les deux techniques. La DP en urgence : une méthode possible de traitement de l’IRCT ? DPA DPA programmée en urgence • • • • • • • Âge 61,7 ± 19,7 55,6 ± 13,8 Comorbidités (n) 2,5 ± 1,4 1,5 ± 1,1 Urée (mmol/l) 30,9 ± 10,4 24,8 ± 6,5 Complications mécaniques 15 (28 %) 4 (7,7 %) Reprise chirurgicale 10 2 Complications infectieuses 19 % 21 % Survie technique à 3 mois 75 % 86 % En urgence, n :12 < 0,01 < 0,001 < 0,001 < 0,01 < 0,02 NS NS Povlsen J.V. et coll. Nephrol Dial Transplant 2006, 21 : S56-S59 Povlsen J.V. et coll. Perit Dial Int 2008, 28 : 461-67 Comment dialyser les sujets très âgés Les méthodes • HD Indispensable, y compris pour les programmes de DP • DP Avantages Epuration continue – Stabilité hémodynamique Fonction rénale conservée – Régime plus libre Traitement à domicile : la DP assistée Contre-indications relatives Antécédents de pathologie digestive Obésité – Dénutrition +++ Début de traitement en urgence : une affirmation à nuancer? Le choix : le malade les proches les équipes soignantes Comment dialyser les sujets très âgés Le choix de la méthode : les malades L’information doit tenir compte de – La diminution des capacités d’attention – d’imagination mnésiques – Les spécificités psychologiques : • peur de l’inconnu • inhibition face à la prise de décisions – La relation avec les proches Il faut : - Adapter les messages : simplifier – répéter - Admettre le refus de dialyse et du cathéter de DP - Proposer un traitement « progressif » ?? Choix de la méthode : les patients Influence de la charge en soins • 87 patients (âge : 69,3 ± 13,1) GFR > 5 ml/mn 43 choix médical : HD : 37 DPCA : 3 DPA : 3 44 choix du patient : HD (2 séances/semaine) : 17 DPCA (2 échanges/jour) : 20 DPA (4 nuits/semaine) : 7 Suivi prospectif sur 24 mois Viglino G. et coll. Kidney Int 2008, 73 : 552-55 Choix de la méthode Les proches et les soignants • Les proches – Des situations très diverses – Crainte des charges des traitements : intérêt, pour le domicile, de la DP assistée • Les équipes – Influence des prix de remboursement des moyens disponibles, pour débuter puis soutenir le programme de DP – Les choix varient selon les pays et même les régions DP et sujets très âgés Importance de l’assistance infirmière La DP en France en 2006 Age des malades RDPLF n = 11.744 Autonomie des patients en DP Place des infirmiers Verger C. et coll. Kidney Int. 2006 : 70 : S12-S20 Sujets très âgés et dialyse péritonéale assistée Le budget infirmier Dratwa M. Kidney Int. 2008, 73 : S72-S75 Recours à la DP selon la région de traitement Rein 2006 Couchoud C. et coll. Néphrologie & Thérapeutique 2008, 4 : S103-S120 Couchoud C. et coll. Perit Dial Int 2008, 28 : 507-17 Quand débuter le traitement dialytique chez les vieillards • Dialyse précoce - Intérêt d’un traitement programmé - Place de la dialyse péritonéale en 1er traitement en cas - d’insuffisance cardiaque associée - de lésions vasculaires sévères - de troubles du rythme cardiaque • Dialyse tardive - Intérêt (++) d’un traitement symptomatique de qualité - mais attention aux risques de : dénutrition exclusion déguisée Résultats actuels des traitements dialytiques chez les patients très âgés Il faut apprécier : - la durée de vie : à rapprocher de celle des témoins ! ’ Peu de résultats publiés et à interpréter avec précaution : En fonction: - de l‘ hétérogénéité du groupe (même d’un même millésime) - de la source d’information Registre/série personnelle - des co-morbidités : critères d’exclusion du traitement - de l’heure du premier traitement - du statut socio-économique - de l’intérêt des équipes pour la Géronto-Gériatrie - des moyens disponibles - la qualité de vie (++) : difficile à quantifier - fait intervenir de multiples éléments - l’évolution psychologique propre au vieillissement explique : - une bonne compliance - une certaine qualité de vie Dialyses des sujets très âgés Résultats Médiane de survie : sujet dialysé : 80 à 84 = 15,6 mois 85 à 89 = 11,6 mois ≥ 90 = 8,4 mois USRDS 1996-2003 Espérance de vie dans la population générale : 80 – 84 = 105 mois (+ 89 m/dialysé) 85 – 89 = 78 mois (+ 66 m/dialysé) ≥ 90 = 57 mois (+ 48 m/dialysé) Kurella M. et coll. Ann Inter Med 2007, 146 : 177-84 Dialyse des sujets très âgés Qualité de vie • L’évolution psychologique due à l’âge intervient dans l’acceptation du traitement • Le retentissement sur les proches a été peu étudié doit être pris en compte par les soignants (++) • Le rôle important du contexte : – la situation économique et familiale personnelle – les choix thérapeutiques : DP > HD (Rapport Qualité de vie – REIN, mai 2008) – la dimension spirituelle personnelle (Finkelstein F.O. et coll. Nephrol Dial Transplant 2007, 22 : 2432-34 – l’implication des équipes de soins Satisfaction des patients et épuisement des soignants Patients : 695 HD en centre (âge : 68 ± 12 ans) Néphrologues : 68 (âge : 44 ± 10 ans) – Infirmières : 334 (âge : 40 ± 7 ans) Argentero P. et coll. Am J Kidney Dis 2008, 51 : 80-92 Dialyse des sujets très âgés Comment améliorer les résultats ? Une approche multidisciplinaire • Recours plus précoce aux Néphrologues pour réduire la mortalité dans les 90 premiers jours • Traiter précocement : les handicaps fonctionnels. les pathologies associées de la chirurgie cardiaque et orthopédique aux dents !! • Mieux appréhender les spécificités du traitement dialytique dans le grand âge : • Les limites des bonnes pratiques !! - les abords vasculaires - les pathologies cardio-vasculaires • les chutes et les fractures Pathologie parodontale et insuffisance rénale chronique terminale Kshirsagar A.V. et al. Kidney Int. 2009, 75 : 746-51 Pathologie parodontale et survie en dialyse Kshirsagar A.V. et al. Kidney Int. 2009, 75 : 746-51 Abord vasculaire permanent et sujets très âgés Les limites des bonnes pratiques • Toutes les règles de bonne pratique réclament la création précoce des abords vasculaires en cas d’IRC. • Mais ces conseils sont-ils adaptés aux sujets très âgés ? – Difficultés pour obtenir une FAV fonctionnelle – Risques « opératoires » : chirurgie itérative radiologie interventionnelle – Retentissement cardiaque des FAV et greffons – Coûts « humains » et financiers des interventions • Le respect des règles de bonne pratique conduit à des actes inutiles dans le grand âge !! Abords vasculaires : règles de bonne pratique N = 11290 – FG < 25 ml/mn O’Hare A.M. et coll. Kidney Int 2007, 71 : 555-61 Limites des règles de bonne pratique FG < 25 ml/ml FG < 20 ml/ml FG < 15 ml/ml O’Hare A.M. et coll. Kidney Int 2007, 71 : 555-61 Traitement par HD et contrôle des chiffres tensionnels Les conséquences d’un « bon résultat » n : 2 630 – 70 % hypotenseurs TA pré HD < 140/90 TA post HD < 130/80 Davenport A. et coll. Kidney Int. 2008, 73 : 759-64 Mort subite et traitement par HD Epidémiologie Facteurs de risque de mort subite P value Homme Femme ESRD % MS Contrôle 20-44 Rare Rare 13,2 Ins. cor. 52,7 38,8 < 0,001 45-64 1,9 0,4 34,8 Ant. inf. 21,1 14,8 < 0,001 > 64 2,6 1,2 88 Ins. card. 59,1 44,0 < 0,001 Fib. aur. 16,3 10,9 < 0,001 Conséquence d’un stress sur un myocarde malade Tachycardie ventriculaire : 65 % USRDS 1999 Hémodialyses chroniques Heure de survenue de mort subite n = 80 Bleyer A.J. et coll. Kidney Int. 2006, 69 : 2268-73 Hémodialyses chroniques et mort subite Prévention • Vigilance technique = débit d’UF – Na dialysat, etc... Kaliémie : K dans le dialysat Kayexalate • Médications : β bloquants et autres • Dialyse 1 jour / 2 ? • Efficacité des défibrillateurs dans les centres ? Défibrillateurs dans les centres d’HD Rapport coût - bénéfice … n : 492 n : 237 Lehrich R.W. et coll. J Am Soc Nephrol 2007, 18 : 312-20 Risques fracturaires et dialyse Un risque qui augmente avec l’âge DOPPS II n = 12782 - facteurs de risque : état osseux, chutes Jadoul M. et coll. Nephrol Dial Transplant 2007, 22 : 3377-80 Pression artérielle prédialyatique et chutes n : 162 HD ≥ 65 Etude prospective : 305 chutes – 57 fractures Cook N.L. et coll. Clin J Am Soc Nephrol 2006, 1 : 1197-2004 Chutes : un facteur de risque de mortalité Toutes chutes n : 182 ≥ 65 ans Durée de suivi : 32,7 m Chutes en dehors d’affections aigues Li M. et coll. Nephrol Dial Transplant 2008, 23 : 1396-40 Prévenir les fractures Objectif important en Néphro-Gériatrie • Optimiser l’état osseux : – Ca P – PTH - Évaluation et traitement de l’ostéoporose • Prévenir les chutes – – – – Encourager l’activité physique Adapter l’environnement Traiter les troubles visuels et du rythme cardiaque Adapter les posologies médicamenteuses . Benzodiazépines, opiacés et antidépresseurs . Hypotenseurs • Intérêt (?) des prothèses protectrices Kannus P. et coll. New Engl J Med 2000, 343 : 1506-13 Limites médicales à la dialyse itérative des patients très âgés • Parfois diversement appréciées au sein d’une même équipe • Assez proches de celles admises pour les sujets plus jeunes = cancer métastasé – algique (++) état cachectique Avec, en plus, en Gériatrie, les états démentiels L’évaluation neuro-psychique est fondamentale avant une décision de dialyse. Elle est souvent difficile : - état urémique, médications nombreuses, contexte de l’urgence - difficulté de différencier un état dépressif ou pré-démentiel Reversible causes of Dementia D E M E N T I A Drugs Emotional disorders Metabolic or endocrine disorders Eye and ear dysfunctions Nutritional deficiency Tumor and Trauma Infections Arteriosclerosis complications GOEKAS M.C. Ann. Int. Med. 1990 ; 113:455-466 Les causes des décès des malades très âgés dialysés • • • • Cardio-vasculaires Dénutrition Démence Allègement de traitement : – la demande est, dans le grand âge, souvent contemporaine de difficultés matérielles . ne pas méconnaître une dépression et les risques de suicide (++) Risque suicidaire chez le sujet très âgé • Population générale : – Risque x 5 chez les hommes > 70 ans aux USA – Diagnostic de dépression souvent méconnu • Le suicide est violent, non annoncé • Ce risque est important chez les dialysés âgés • La situation est bien différente de celle du malade qui réclame l’arrêt des séances de dialyse : – cette attitude traduit souvent un besoin d’écoute : la qualité de la prise en charge par les proches et l’équipe soignante est alors déterminante L’allègement des traitements dialytiques chez les patients très âgés Face à cette situation • L’attitude des soignants (et des familles) - difficile à schématiser . pas toujours claire . variable dans le temps • Importance (++) de la réflexion sur ces sujets - dans l’équipe médicale et para-médicale - dans la relation médecin - malade bien avant le début du traitement par dialyse … avec l’implication des seniors Les patients sont souvent « apaisés » de savoir que leur choix sera respecté. La décision d’allègement de traitement par dialyse chez les sujets très âgés Malades inconscients -Lorsque la famille suggère la décision, l’équipe soignante l’a, en général, déjà envisagée. -Il nous paraît préférable que les équipes soignantes prennent l’initiative du dialogue avec la famille. Malades conscients. - Importance : . d’en discuter les causes, souvent supprimées par des mesures simples . de recourir éventuellement aux psychiatres La décision d’allègement de traitement par dialyse chez les sujets très âgés • Qui doit prendre la décision ? - le médecin mais après une large concertation avec - l’équipe soignante en tenant compte des souhaits antérieurement exprimés par le malade. • La décision prise, que faire ? - abstention de dialyse n’est pas euthanasie - soins palliatifs, y compris et surtout par l’équipe médicale qui a suivi le traitement dialytique Limites économiques aux traitements par dialyse dans le Grand Age (I) • Elles sont connues ! • Parallélisme entre PIB et : - nombre de malades dialysés - technologies utilisées • Les soins font partie du droit du citoyen, quels que soient • sa position sociale • son lieu de vie. • Le coût des soins n’est pas gaspillage - 5 % des assurés (malades) consomment 50 % des dépenses - 95 % des assurés « bien portants » consomment 50 % des dépenses . Les soins sont aussi un moteur de l’économie ! Limites économiques aux traitements par dialyse dans le Grand Age (II) • Malgré les coûts, la dialyse dans le grand âge n’est pas à exclure, à la condition : • de poser des indications raisonnables • de choisir des techniques adaptées • de régler un problème « insoluble » ! : accès aux SSR, longs séjours, maisons de retraite • de savoir éviter l’acharnement thérapeutique • d’agir pour contrôler les dépenses • Professionnels : information – innovation – évaluation • Politiques : stop au « tout sécuritaire » !! • En cas de limitation des risques, les patients âgés sont les premiers victimes des restrictions des soins. Dialyser un patient très âgé C’est, à toutes les étapes : - une décision médicale - une décision scientifique - une décision technique - une décision économique - une décision humaine C’est un art... qui rend attractif l’exercice de la Néphrologie Clinique La Néphro-Gériatrie Un enseignement spécifique Le Diplôme Universitaire de Néphro-Gériatrie devient le Diplôme Inter-Universitaire de Néphro-Gériatrie Séminaires de 48 h : 7 entre novembre et juin Lieu : Bordeaux – Lille – Nice - Paris Participants : tous âges!!! - Gériatres - Néphrologues – Internistes – Internes et CCA Renseignements : [email protected] Analyse de Survie Le « Poids » de la Comorbidité 1.0 <7 7-9 >9 0.6 0.4 0.2 Score OR Survie <7 1 39,5 7-9 2,02 21 >9 2,81 17 0.0 0 20 40 60 80 Mois Vrtovsnik F. Perit. Dial. Int. 2002 : 22 : 73-81 Analyse de Survie Le « poids » de l’autonomie 1.0 n = 15 Autonome Assistance 0.8 n = 237 P (Survie) P (Survie) 0.8 0.6 42,7 mois 0.4 0.2 21,5 mois 0.0 0 20 40 60 80 Mois Vrtovsnik F. Perit. Dial. Int. 2002 : 22 : 73-81 Age des malades débutant un traitement de suppléance en France 75-84 ans : 29% ≥ 85 ans : 8% 1200 1000 50 % > 70 ans 800 600 400 200 0 0-4 5-10' 10-14' 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95+ Rapport REIN 2007 http://www.agence-biomedecine.fr/fr/experts/greffes-organes-rein.aspx