« Enquêtes entomologiques dans un foyer de Leishmaniose cutanée zoonotique du centre tunisien » Par Emna Fourati Projet de fin d’études en vue de l’obtention de la Licence appliquée en Protection de l’environnement dans la spécialité «Environnement et sécuritaire» 2010‐2011 Projet de Recherche CRDI n° 104270‐015 Titre du projet CRDI : « Analyse des modalités d’adaptation aux effets sur la santé des Changements Climatiques : Cas de la leishmaniose cutanée zoonotique à leishmania major » Pays : Sidi Bouzid/Tunisie Institution de Recherche : Institut Supérieur des Sciences et Technologies de l’Environnement. Borj Cedria, Tunisie. Equipe de Recherche : M.K.Chahed1, J. Daaboub2, J. Ghrab3. 1. Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes et Faculté de Médecine de Tunis. 2. Direction de l’Hygiène du Milieu et de l’Environnement. Ministère de la Santé Publique. Tunisie 3. Institut Supérieur des Sciences et Technologies de l’Environnement. Borj Cedria.Tunisie Ce rapport est présenté tel qu’il a été reçu du bénéficiaire de la subvention accordée pour le projet. Il n’a pas fait l’objet d’un examen par les pairs ni d’autres formes de révision. Le présent document est utilisé avec la permission de Emna Fourati, J. Ghrab, M.K.Chahed (Noms des titulaires du droit d’auteur) Copyright 2012(année), Emna Fourati, J. Ghrab, M.K.Chahed (nom du titulaire du droit d’auteur) Mots clés – leishmaniose cutanée zoonotique, phlébotomes, sebkha, vecteur REPUBLIQUE TUNISIENNE Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université de Carthage Institut Supérieur des Sciences et Technologies de l’Environnement de Borj-Cédria Projet de Fin d’Etudes En vue de l’obtention de la Licence Appliquée en Protection de l’Environnement dans la spécialité <<Environnement et sécurité sanitaire>>. Présenté par Emna FOURATI Enquêtes Entomologiques dans un foyer de Leishmaniose cutanée zoonotique du centre tunisien Soutenu devant le jury composé de : Docteur : Ben Slimen Badreddine Président Docteur : Ghrab Jamila d’accueil) Encadreur (Etablissement Docteur : Bel Haj Rhouma Rahima Encadreur (ISSTE) Année Universitaire: 2010 - 2011 Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet ONMNE / CRDI / ATCT; N°104270-015 : « Analyse des modalités d’adaptation aux changements climatiques : cas de la leishmaniose cutanée zoonotique » JE DÉDIE CE TRAVAIL : A MA MÈRE, MON PÈRE MES FRÈRES & ET A NOTRE CHER TAWFIK AYADI Remerciements Je tiens à remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de l’Institut Supérieur des Sciences et Technologie de l’Environnement et les intervenants professionnels responsables de la formation Protection de l’environnement, pour avoir assuré la partie théorique de celle –ci. Je remercie Mme GHRAB Jamila : Maitre assistante à la Faculté des sciences de Gafsa, et chercheur associée à l’Institut Pasteur de Tunis, pour m’avoir encadrée et dirigée le long de ce travail. Qu’elle trouve ici l’expression de ma considération et ma reconnaissance. Je remercie également Mme Bel Haj RHOUMA-Ben Houria Rahima, maitre assistante à l’Institut Supérieur des Sciences et Technologie de l’Environnement de Borj Cédria; pour son aide précieuse et ses conseils. Un remerciement particulier pour Mr Ben Slimen Badreddine, maître assistant à l’Institut Supérieur des Sciences et Technologie de l’Environnement de Borj Cedria, pour l’honneur qu’il me fait en acceptant de présider le jury. Je remercie tout particulièrement et témoigne toute ma reconnaissance à Mesdames Emira Chouihi et Manel Zemzeri, pour l’expérience enrichissante et pleine d’intérêt qu’elles m’ont fait vivre durant ces trois mois au sein de l’Institut Pasteur de Tunis. LISTE DES PRINCIPALES ABREVIATIONS L : Leishmania P : Phlebotomus LV : Leishmaniose viscérale LC : Leishmaniose cutanée LCS : Leishmaniose cutanée sporadique LCZ : Leishmaniose cutané zoonotique LCC : leishmaniose cutanée chronique AA : abris d’Animaux IH : intra habitation EH : extra habitation PCR : Réaction en chaîne par polymérase Chapitre I: Synthèse bibliographique I-Les phlébotomes I-1-Taxonomie I-2-morphologique I-3-Bio-écologique I-4-Les phlébotomes en Tunisie II-Rôle de vecteur des phlébotomes III- les Leishmanioses III-1- Définition III-2 -parasite II-3-Réservoir III-4-Répartition géographique III-4-1-Dans le Monde III-4-2-En Tunisie IV-Technique de mise en évidence e Leishmania et son importance dans le diagnostic et identification du vecteur IV-1- Examen direct IV-2-Technique moléculaire Chapitre II : Matériel et méthodes I-Zone d’étude I-1-Description de la zone I-2- Sites de captures II-Matériel Biologique 1 4 4 4 7 8 9 9 9 11 11 11 12 16 16 17 20 20 20 21 21 21 22 22 22 23 23 23 24 27 27 27 28 28 29 31 32 32 34 34 II-1-Phlébotomes II-2- La Gamme standard II-3- Les Contrôle de la PCR III-Technique III-1-Technique de capture des phlébotomes III-2-Dissection et Montage des phlébotomes III-3- Identification des phlébotomes III-4-Techniques moléculaire III-4-1-Extraction III-4-2-PCR en temp réel Chapitre III : Résultats et Discussion I-Inventaire taxonomique I-1- description des genres et sous genre des phlebotominae I-1-Identification des genres I-1-2-Identification des sous-genres du genre Phlebotomus I-2- Composition du peuplement phl »botomien dans le foyer de l’étude II-Répartition de P.papatasi selon les biotopes III-Activité nocturne de P. papatasi IV-Etude de l’infection chez P. papatasi IV-1- Sensibilité IV-2-Précision er reproductibilité IV-3-Rendement IV-4- Résultats Conclusion générale Bibliographie Annexe Introduction générale Les leishmanioses sont des parasitoses dues à des parasites du genre Leishmania et transmises par les phlébotomes (Diptera : Psychodidae). Ce sont des maladies émergentes et étroitement liées à l’état de l’environnement. Le complexe pathogène leishmanien (parasite, vecteur, réservoir), évolue dans une aire géographique définie par un ensemble de paramètres bioclimatiques. Les modifications environnementales se répercutent sur le fonctionnement des foyers, leur dynamique et leur extension territoriale. La leishmaniose cutanée zoonotique (LCZ) est due à L. major et transmise par Phlebotomus papatasi à partir d’un rongeur réservoir (Psammomys obesus) inféodé aux zones humides salées (sebkha). En Tunisie, la LCZ constitue un véritable problème de santé publique. Elle présente, depuis les années 80, un changement de son profil épidémiologique. Cette situation serait probablement en rapport avec une pullulation locale du vecteur et/ou du réservoir de cette affection, suite aux modifications écologiques provoquées par l’aménagement de la biosphère, l’urbanisation et surtout le vaste programme de mobilisation des ressources hydriques et la création des périmètres irrigués. Le développement d’une activité agricole autour d’un point d’eau est souvent accompagné d’un élevage de bétail et de l’installation de nombreux abris d’animaux aux alentours de la population humaine dans ces zones rurales. Ces pratiques d’irrigation et d’élevage pourraient : - influencer la distribution et la multiplication de Phlebotomus papatasi, vecteur prouvé de la LCZ en Tunisie, soit directement par la création des gîtes favorables à cette espèce, soit indirectement par la création de microclimat favorable à son activité ; - renforcer le contact Homme-vecteur. Certains comportements d’agriculteurs, tel que l’irrigation durant la nuit, l’installation des abris d’animaux contigus à leurs maisons, l’utilisation du fumier organique, la construction des maisons dans ces périmètres irrigués, situées fréquemment sur la bordure des biotopes connus du réservoir de LCZ, exposent ces agriculteurs aux piqûres des phlébotomes. Dans le cadre de ce travail, on s’est intéressé à l’étude de l’exposition des agriculteurs au risque de LCZ dans un foyer au centre tunisien (Hichria, Sidi Bouzid). Cette zone, a connu la création des périmètres irrigués, situés entre l’agglomération humaine (Hichria village) et Garât Ennjila, biotope potentiel de réservoir de LCZ. Notre démarche scientifique a consisté à : - Identifier les phlébotomes capturés dans le foyer de Hichria afin d’étudier la composition des peuplements phlebotomiens dans ce foyer et confirmer la présence de P. papatasi, vecteur confirmé de la LCZ ; - étudier la répartition de P. papatasi dans différents biotopes (habitations, champs du périmètre irrigué, terriers des rongeurs) ; - étudier l’activité journalière de P. papatasi et la confronter à l’activité d’irrigation chez les agriculteurs ; - étudier l’infection de P. papatasi par Leishmania major, l’agent causal de la LCZ afin de confirmer le risque d’exposition des agriculteurs au risque de cette affection lors de leur activité d’irrigation. Ce document est structuré en quatre chapitres dont le premier « Généralités » présente une synthèse bibliographique sur les phlébotomes et leur rôle vecteur dans la transmission des leishmanioses en Tunisie. Le deuxième chapitre est consacré à la description du matériel et des méthodes adoptées. Le troisième chapitre traite de l’exposition des résultats de cette étude et leur discussion. Enfin, une conclusion générale constituant une synthèse de ce travail, permettant de définir les perspectives de cette étude. Chapitre I Synthèse bibliographique I - les phlébotomes I-1-Taxonomie Il s’agit de Diptères, Nématocères qui constituent à l’intérieur de la famille des Psychodidae, la sous-famille des Phlebotominae. Les Phlebotominae se distinguent des Trichominae et des autres Psychodidae par les nervures alaires et par le nombre des segments des palpes maxillaires. Les phlébotomes comptent environ 600 espèces réparties en 6 genres (Rodhain et Perez., 1985) : - Phlebotomus et Sergentomyia caractéristiques de l’ancien monde - Lutzomiya, Brumptomyia, Warileya et Hertigia du nouveau monde I-2-morphologie Les phlébotomes présentent un corps grêle et allongé de 1 à 3 mm de taille, de couleur jaune terne qui vire au noir. Le corps ainsi que les ailes ont un aspect velu. La tête forme un angle de 45° avec le corps donnant à l’insecte une allure bossue. - La tête est formée par une capsule chitineuse (épicrane), limitée de chaque côté par un grand œil composé. Sur la région frontale s’insèrent deux antennes formées chacune de 16 segments: deux segments basaux et 14 segments beaucoup plus longs et minces. L’ensemble des pièces buccales forme une trompe courte. Seules les femelles portent des mandibules dentelées (Figure 1A). - Le thorax porte une paire d’ailes et des balanciers qui assurent l’équilibration de l’insecte pendant le vol. Les ailes sont lancéolées et comprennent sept nervures longitudinales et des nervures transverses. Sur chacun des trois segments thoraciques fusionnés est insérée une paire de pattes articulées, longues, fines et couvertes de soies (Figure 2B). - L’abdomen est composé de dix segments. Les trois derniers sont modifiés pour constituer les génitalia (Fig 1B) : ¾ Chez le mâle, l’armature génitale (ou génitalia) est externe. Elle est très développée et se compose de trois paires de prolongements: une paire de coxites sur lesquels s’articulent les styles ; une paire de pièces médianes, les paramères naissant à la base des coxites ; une paire de prolongements ventraux appelés lobes latéraux et enfin, soudés à la partie interne de ces derniers, deux lames membraneuses, les lamelles sous-médianes entre lesquelles s’ouvre l’anus. Entre les paramères, se situent les valves péniennes soutenant deux filaments génitaux (Figure 1C). ¾ Chez la femelle, l’appareil génital est interne. Il se compose de trois organes pairs: deux ovaires, deux glandes annexes et deux spermathèques (Fig. 1D). Les spermathéques sont formées chacune d’une capsule chitineuse, de morphologie variable, suivie d’un conduit plus ou moins long, qui vient déboucher dans l’atrium génital. L’armature génitale du mâle, les spermathèques et l’armature buccale de la femelle varient dans leur morphologie et sont utilisées dans l’identification des espèces des phlébotomes. 3 paires de pates Pharynx postérieur 1 paire d’ailes 1 paire de balanciers Œil composé Palpe Mentum Labelles Style Soies Coxite Tubercule Pénis Valve pénienne Lobes latéral Pompe génitale Corps Conduit Tète Atrium génital Figure 1 : Morphologie d’un phlébotome adulte : (A) Tête (vue ventrale) (B) Thorax et abdomen (C) Génitalia mâle (D) Spermathèques (Boussa.S, 2008) I-3- Bio-écologie Les phlébotomes adultes ont une activité crépusculaire à nocturne (Rioux et Golvan., 1969). Ils se nourrissent de sucs végétaux. Seules les femelles sont, en outre, hématophages. Elles piquent divers hôtes mammifères, oiseaux, reptiles ou batraciens pour se procurer des éléments nutritifs nécessaires pour leur ovogenèse. Le temps entre un repas sanguin et la maturation des œufs est fonction de l’espèce, de la vitesse de digestion et de la température ambiante. Pour des colonies de laboratoire, la période varie de 4 à 8 jours (Killick-Kendrick., 1990). L’oviposition est déclenchée par la maturité ovarienne et par la disponibilité des gîtes propices au développement des stades préimaginaux (Tesh et Guzman., 1996). Les phlébotomes présentent un cycle de vie holométabole qui comprend l’œuf, quatre stades larvaires, une nymphe et l’imago (Figure 2). Les femelles gravides déposent leurs œufs (80 à 100 œufs) dans des biotopes qui garantissent les conditions optimales pour les stades pré-imaginaux. L’éclosion donne naissance à une larve qui passe par 4 stades larvaires séparés par 3 mues, le quatrième donne naissance à une nymphe. Ces larves sont terricoles, sédentaires et saprophytes. Elles colonisent des gîtes très variés (fissures du sol, terriers de micromammifères, nids d’oiseaux, creux d’arbres, termitières, fentes des murs, sols des étables et des chenils) constituant des micro-habitats stables où règnent des conditions constantes. Il s’agit des lieux sombres, tempérés, protégés des pluies et des rayons solaires. La larve du 4ème stade subit la nymphose et se transforme en nymphe qui subira enfin la mue imaginale conduisant à l’adulte. La durée de développement de ces stades immatures, dès l’éclosion à l’émergence de l’adulte, est tributaire des facteurs externes particulièrement de la température, de l’humidité et la quantité de nourriture. La baisse de température lors de la mauvaise saison, couplée à un accroissement de l’humidité, provoquent la diapause au 4ème stade larvaire (Vattier-Bernard.,1970). L’accouplement se fait peu de temps après l’émergence des adultes ou/et, chez certaines espèces telles que P. papatasi, après le repas sanguin (Parrot., 1931). Les mâles de certaines espèces sont attirés vers les hôtes sur lesquels les femelles s’engorgent où ils vont s’accoupler juste après le repas. Figure 2. Cycle de vie d’un phlébotome (Boussa, 2008) Dans les régions tropicales, les phlébotomes adultes sont actifs toute l’année, alors que dans les régions tempérées, ils disparaissent l’hiver, la pérennité de l’espèce étant assurée par les larves de stade IV qui entrent en diapause. Leur apparition, leur densité, leur période d’activité et leur disparition varient suivant la latitude, l’altitude, la saison et l’espèce (Abonnec., 1972). Etant nocturnes, les phlébotomes adultes séjournent durant la journée dans des endroits retirés sombres et relativement humides (terriers, étables, clapiers, niches, maisons...); les horaires de sortie et de rentrée varient suivant l’espèce et les conditions du milieu (étage bioclimatique, période de l’année..). I-4- Les Phlébotomes en Tunisie En Tunisie, seize espèces de phlébotomes ont été répertoriées. Elles se répartissent en deux genres : Phlebotomus et Sergentomyia et 6 sous-genres (Ghrab, 2009) : Genre Sergentomyia : Il est représenté par 3 sous-genres et 5 espèces : Le sous-genre Sergentomyia : représenté par 3 espèces - S. antennata - S. fallax - S minuta parroti Le sous-genre Sintonus : représenté par une seule espèce - S. christophersi Le sous-genre Grassomyia : représenté par une seule espèce - S. dreyfusi Genre Phlebotomus : représenté par 3 sous-genres et 11 espèces : Le sous-genre Phlebotomus : représenté par une espèce unique en Tunisie - P. papatasi Le sous-genre Paraphlebotomus : regroupe 4 espèces - P. alexandri - P. chabaudi - P. sergenti - P. riouxi Le sous-genre Larroussius : représenté par 6 espèces - P. perfiliewi - P. langeroni - P. ariasi - P. longicuspis - P. perniciosus - P. chadlii II- Rôle vecteur des phlébotomes Etant hématophages, les femelles des phlébotomes interviennent dans la transmission de plusieurs affections humaines dues à des bactéries et des virus : - La bartonellose due à une bactérie Bartonella bacilliformis et transmise par des phlébotomes du genre Lutzomia du nouveau monde - La fièvre de 3 jours (ou fièvre à papataci) causée par des arbovirus En outre, les phlébotomes sont connus principalement par leur rôle vecteur des leishmanioses causées par des protozoaires du genre Leishmania. Les espèces des genres Phlebotomus et Lutzomyia sont les uniques vecteurs démontrés de ces affections respectivement dans l’ancien et le nouveau monde (Killick-Kendrick, 1990). III-Les leishmanioses III-1-Définition Les leishmanioses sont des parasitoses communes à l’homme et aux animaux. Elles sont dues à des protozoaires flagellés, du genre Leishmania, et transmises par des insectes, les phlébotomes femelles (Léger et al., 1996). III-2-parasite Les leishmanies sont des parasites endocellulaires du système cellulaire phagocytaire mononucluée des vertébrés. Classification : Embranchement : Protozoa Classe : Flagellé Ordre : Zoomastigophorea Famille : Trypanosomatidae Genre : Leishmania Le parasite est dimorphique (figure 3), amastigote intramacrophagique chez les hôtes vertébrés, dont l’homme, et promastigote libre dans l’intestin du phlébotome : - la forme amastigote : est ovoïde ou sphérique, de 2,5 à 5 µm de diamètre avec un noyau sphérique et un kinétoplaste ébauche de très court flagelle. Cette forme est immobile, aflagellée, parasite du système réticulo-histiocytaire de l’hôte mammifère ; - la forme promastigote : est une forme extracellulaire vivant dans le tube digestif du phlébotome et lui confère une grande mobilité, présente un corps plus ou moins fuselé de 5 à 20 µm de longueur et de 1 à 4 µm de largeur prolongé par un flagelle qui peut atteindre jusqu’à 20 µm de longueur et qui émerge de leur pôle antérieur. a b Figure 3: Les deux principaux stades morphologiques de Leishmania : (a) Promastigote ;(b) amastigote Cycle de vie Leishmania a un cycle de vie hétéroxène qui nécessite deux hôtes, l’insecte phlébotomes et un mammifère qui peut être l’homme ou un autre animal (rongeur, chien,…) A l’occasion d’un repas sanguin sur un mammifère infecté par la Leishmania, le phlébotome femelle se contamine par les amastigotes se trouvant au lieu de piqûre. Ces parasites sont absorbés avec le sang et arrivent dans l’intestin moyen de l’insecte. Ils se transforment en promastigotes et commencent à se diviser activement. Au bout de 4 à 5 jours, ils migrent vers la région thoracique de l’insecte. Certains s’attachent, par leurs flagelles, à la cuticule des cellules de la muqueuse digestive et de la valve stomodéale. D’autres promastigotes deviennent très allongés se dotent d’une grande mobilité et d’une capacité de multiplication réduite (Killick kendrik et Molyneux, 1981). Ces promastigotes pouvaient constituer un bouchon et faciliter ainsi le reflux de promastigotes lors de pompage du sang (Antoine et al., 1999 ; Volf et al., 2004 ). Lors d’un autre repas sanguin, les promastigotes régurgités sur l’hôte mammifère, infectent les cellules macrophagiques et se transforment, après pénétration cellulaire, en amastigotes. Ces amastigotes se multiplient par division binaire dans le phagolysosome du phagocyte qui est finalement lysé. Les parasites ainsi libérés sont phagocytés par des cellules avoisinantes où le processus se poursuit (figure 4). Figure 4 : Cycle de vie du parasite Leishmania (www.dpd.cdc.gov/dpdx) III-3-Réservoir Les réservoirs de leishmanies sont variables selon l’espèce en cause et selon le foyer. On distingue (Dedet, 2000) : - Les réservoirs I : Constitués par des animaux sauvages comme les rongeurs, les canidés sauvages... - les réservoirs II : constitués par des animaux domestiques comme le chien. - les réservoirs III : constitués par l’homme. III-4-Répartition géographique des leishmanioses III-4-1-Dans le monde Largement répandues à la surface de la terre, les leishmanioses possèdent une aire de répartition globalement circumterrestre. Les différentes formes, viscérale, cutanée ou cutanéomuqueuse, ont des territoires dont la délimitation dépend de facteurs intrinsèques liés aux espèces de parasite, de phlébotomes vecteurs et de mammifères réservoirs, mais également de facteurs extrinsèques, environnementaux. L'étude de la chorologie et de l'éthologie des différents hôtes permet de mieux comprendre la répartition des différentes formes et leur écologie. III-4-2- En Tunisie En Tunisie, il existe deux formes cliniques principales : la leishmaniose cutanée et la leishmaniose viscérale. Ces deux affections sont anciennement connues en Tunisie depuis la description des premiers cas de leishmanioses cutanée en 1884 à Gafsa, par Deperet et Boniet et la première observation mondiale de leishmaniose méditerranéenne infantile fut rapportée en 1904, par Laveran et Cathoire dans la banlieue de Tunis (Laveran et Cathoire, 1904). - La leishmaniose viscérale (LV) Il s’agit d’infection grave pouvant entraîner la mort en dehors de traitement spécifique (Dedet ,1999). La LV sévit en Tunisie de manière sporadique, sous la forme infantile méditerranéenne classique. Cependant la majorité des cas sont actuellement concentrés au centre du pays (Aoun et al.,2009). L’agent causal, de LV est Leishmania infantum, Nicolle 1908 ( Aoun et al., 2008). Le réservoir animal du LV est représenté par le chien, dont le rôle a été clairement établi grâce aux travaux de Charles Nicolle à Tunis (Nicolle et Comte,1908., Aoun et al .,2003) (figure 5 ). Le vecteur est un phlébotome du sous–genre Larroussius. L’espèce Phlebotomus perniciosus semble être le vecteur principal en Tunisie sans négliger le rôle secondaire des autres espèces de ce sous genre (Killick-Kendrick., 1990 ; Ghrab et al., 2006). Sous genre Larroussius Figure 5 : Cycle évolutif de la leishmaniose viscérale à Leishmania infantum - La leishmaniose cutanée (LC) La forme cutanée de leishmaniose sévit en Tunisie sous trois formes noso- géographiques distinctes : La leishmaniose cutanée zoonotique (LCZ), la leishmaniose cutanée chronique (LCC) et enfin, la leishmaniose cutanée sporadique du nord (LCS). • La leishmaniose cutanée sporadique du nord (LCS) Cette forme sévit de façon sporadique, dans le Nord du pays. Son aire ne dépasse pas la Dorsale. L’incidence de la LCZ est de l’ordre de 30 à 50 cas par an (Bouratbine et al.,2003) (Figure 6). La LCS se présente dans 90% des cas sous la forme de bouton unique de la face (figure 6). Les lésions sont peu inflammatoires et souvent uniques se situent préférentiellement au visage (Aoun et al., 2000). La LCZ est causée par Leishmania infantum. Le caractère sporadique de cette forme implique l’existence d’un réservoir animal, inconnu à l’heure actuelle mais qui serait très probablement le chien (Aoun et al., 2003). Le vecteur de cette forme, appartiendrait au sous-genre Larroussius (Ghrab et al., 2006). Par analogie avec la situation dans d’autres pays voisins le Phlebotomus perfiliewi serait l’espèce vectrice de cette forme de leishmaniose (Izri et Belazzoug., 1993). Figure 6 : forme sporadique • La leishmaniose cutanée zoonotique(LCZ) Cette forme est de loin la plus fréquente et la plus importante sur le plan de la santé publique. Elle semble avoir toujours été endémique dans le sud tunisien. En 1982, une épidémie de LCZ a éclaté à proximité du barrage de Sidi Sâad (Gouvernorat de Kairouan). La maladie s’est étendue depuis, à 9 autres gouvernorats (du sud et du centre) et génère, depuis quelques années, environ 3000 à 4000 cas annuels (Aoun et Bouratbine., 2003). La LCZ se caractérise par un caractère saisonnier net (automno-estival) à l’apparition des lésions. Les lésions multiples prédominent au niveau des membres : leur cicatrisation est spontanée. Elles sont polymorphes et se singularisent par leur grande taille, leur aspect humide et inflammatoire, ainsi que par la survenue fréquente de surinfections (Bouratbine, 1988). Le cycle évolutif de la LCZ est bien élucidé. L’agent causal est Leishmania major (Aoun et al., 2008). Le vecteur de cette forme est identifié, il s’agit de Phlebotomus papatasi (Ben Ismail et al., 1987 ; Ghrab et al.,2006). Le réservoir principal de cette forme est un rongeur sauvage, Psammomys obesus, inféodé aux sebkha et à la végétation halophile (chénopodées) qui constitue son alimentation exclusive (Ben Ismail et Ben Rachid., 1989). Meriones shawi est également un réservoir de cette forme de leishmaniose (Figure 7). P. papatasi Psammomys obesus Figure 7: Cycle évolutif de la leishmaniose cutanée zoonotique à Leishmania major • La leishmaniose cutanée chronique (LCC) Depuis sa description, il était connu que cette forme évolue au sein de microfoyers situés dans le Sud-est, entre Toujène et Tataouine. Jusqu'à la signalisation d’autres cas de la LCC au centre du pays (Kairouan, Gafsa, Sidi Bouzid) (Bouratbine et al., 2005). Les lésions de la LCC le plus souvent sont uniques, siègent aussi bien à la face qu’aux membres. La LCC se caractérise essentiellement par la chronicité des boutons dont la durée d’évolution peut s’étendre sur plusieurs années. Les lésions sont polymorphes, dominées par les formes ulcérocroûteuse (Chaffaî et al. 1988). L’agent causal de cette forme a été isolé et identifié comme étant Leishmania tropica MON.8 (Synonyme de L.killicki) (Aoun et al.,2008). La LCC rencontrée en Tunisie se singularise par rapport aux formes à Leishmania tropica décrites dans le monde, par la survenue de cas isolés et sporadiques, qui font douter de son caractère et laissent soupçonner un réservoir zoonotique–anthroponotique (Ben Ismail et Ben Rachid., 1989) (figure 8). En ce qui concerne le vecteur, il appartiendrait au sous-genre Paraphlebotomus Phlebotomus sergenti, fréquent dans les zones de la transmission, constitue le vecteur le plus probable de la LCC (Ghrab et al., 2006 ) Sous-genre Paraphlebotomus Réservoir ? Figure 8 : cycle évolutif de la leishmaniose cutanée de Leishmania tropica IV- Techniques de mise en évidence de Leishmania et son importance dans le diagnostic et l’identification du vecteur Les leishmanioses se manifestent par des signes cliniques qui diffèrent d’une forme à une autre et qui peuvent être communes à d’autres affections d’où l’importance et l’apport de l’enquête entomologique et épidémiologique autour des cas de leishmaniose dans l’orientation du diagnostic et dans la prophylaxie. L’enquête entomologique dans un foyer de leishmaniose permet d’une part d’identifier le vecteur du parasite et d’autre part d’apporter des connaissances sur les lieux et les périodes de transmission afin de développer des éventuelles mesures de lutte et de prophylaxie. La confirmation du diagnostic ou du rôle vecteur d’une espèce de phlébotome se fait principalement par la mise en évidence de leishmanies par les méthodes directes ou moléculaires. IV-1- Examen direct Cette méthode repose sur la visualisation du parasite par des prélèvements intéressant les organes où se trouvent les leishmanies (lésion, moelle osseuse, rate...) (Dedet, 2000). Chez l’homme, ces prélèvements sont étalés sur une lame porte objet. Après fixation et coloration au MGG (May-Grunwald-Giemsa), la lecture se fait au microscope optique à l’objectif x100. Les leishmanies apparaissent sous forme amastigote. Chez le phlébotome, la femelle est disséquée, sous loupe binoculaire, et le tube digestif contenant les leishmanies est sorti, écrasé entre lame et lamelle, puis observé au microscope optique à l’objectif x 40. Les leishmanies apparaissent sous forme promastigote. IV- 2- Techniques moléculaires Le développement récent des techniques de biologie moléculaire a apporté de nouvelles alternatives dans ces domaines. Elles se basent sur la détection et l’analyse des acides nucléiques du parasite dans les différents prélèvements (Marty et al., 2007). Ces techniques sont également utilisées pour détecter le parasite chez son vecteur (Myskova et al., 2008). La PCR est la technique la plus utilisée .Elle consiste en l’amplification des séquences de l’ADN kinétoplastique (ADNk) et de l’ADN chromosomique spécifique du parasite (Lachaud et al, 2002). Récemment, des variantes des méthodes de PCR dites quantitatives (ou PCR en temps réel ou TaqMan) ont été développées afin de déterminer le nombre de copies d’une séquence cible dans l’échantillon et de quantifier ainsi la parasitémie (Mary et al., 2004). Cette technologie est basée sur la détection et la quantification d’un reporter fluorescent dont l’émission est directement proportionnelle à la quantité d’amplicons générés pendant la réaction de PCR (Poitras et Houde 2002) (Figure 9). La cinétique de la réaction PCR met en jeu trois phases : une phase d’initiation, une phase exponentielle et une phase plateau. Elle est construite à partir de plusieurs points d’amplification. Un point d’amplification est un point présentant pour coordonnées le nombre de cycles PCR versus l’intensité de fluorescence émise. La ligne de base reflète l’intensité du bruit de fond de fluorescence. La ligne seuil correspond au seuil de détection optique au-delà duquel la variation en intensité de fluorescence suit une loi exponentielle. Le point d’intersection de la courbe cinétique PCR avec la ligne seuil définit le cycle seuil Ct qui est le point de départ de la phase exponentielle et qui se trouve directement lié à la quantité de cible initialement présente dans l’échantillon (Figure 10). Figure 9: Processus de déroulement d’une PCR quantitative. Figure10 : Courbe d’amplification d’une PCR en temps réel Chapitre II Matériel et Méthodes I-Zone d’étude I-1 - Description de la zone L’étude entomologique a été menée dans le foyer de Hichria situé dans la délégation de Souk Jédid, gouvernorat de Sidi Bouzid au centre tunisien. Il s’agit d’un foyer actif de LCZ qui génère une centaine de cas chaque année. Ce foyer est situé dans l’étage bioclimatique aride, à la limite d’une Sebkha (Garâat Ennjila), biotope potentiel des rongeurs réservoirs de L. major. Il se caractérise par un changement environnemental dû au développement agricole qui consiste à la création de périmètres irrigués situés entre le village et Garâat Ennjila (figure11).L’activité d’irrigation pourrait consolider le risque à LCZ auquel sont exposés les agriculteurs dans cette zone. Figure 11 : le foyer de Hichria I-2- Sites de captures Dans la zone de l’étude, plusieurs types de biotopes ont été prospectés à la recherche des phlébotomes a- Habitations : ce sont les maisons situées dans le village ou dans de petites agglomérations humaines limitrophes. Trois types de sites ont été échantillonnés : ‐ Intra‐habitation (IH) : chambre à coucher. ‐ Extra‐habitation (EH) : cour de la maison, où les gens veillent généralement la nuit et y dorment parfois. - Abri d’animaux (AA) : des abris construits généralement par des troncs d’arbres ou autres matériaux rudimentaires, Situés toujours adjacents aux maisons. b- Terriers des rongeurs : terriers de Psammomys obesus et de Meriones shawi réservoirs de L. major, situés au niveau de Garâat Ennjila. c- Plein champs : champs d’oliviers et d’arbres fruitiers situé dans le périmètre irrigué. II- Matériel biologique II-1- Les phlébotomes Les phlébotomes utilisés dans cette étude provenaient des captures faites dans les différents biotopes sélectionnés dans la zone de l’étude. Ces captures ont eu lieu durant une campagne de 5 jours qui a été menée en Août 2010. II- 2- La gamme standard La gamme standard a été mise au point a partir d’un extrait d’ADN d’une souche de référence provenant d’une culture en masse d’un isolat de L. infantum MON-1 LEM 75. Cette gamme a été obtenue à partir des dilutions sériées de 10 en 10 de cet extrait allant de 5.103 à 5.10-4 parasites (Aoun et al., 2009) (Tableau 1). Tableau 1. Résultats de la gamme standard ciblant l’ADNk des parasites issus de la culture en masse. Point de la gamme Nombre de parasites Cycle seuil Pt 1 5000 23,31 Pt 2 500 26,77 Pt 3 50 29,65 Pt 4 5 32,16 Pt 5 0,5 35,35 Pt 6 0,05 39,54 Pt 7 0,005 41,71 Pt 8 0,0005 Indéterminé II- 3- Les contrôles de la réaction PCR Deux échantillons contrôles ont été utilisés : - contrôle négatif : eau - contrôle positif : extrait d’ADN d’un isolat de L. major provenant d’une lésion cutanée. III- Techniques III-1-techniques de capture des phlébotomes Les phlébotomes ont été capturés par la technique des pièges lumineux de type « CDC miniature Light Trap » (Alexander, 2000). Ce type de piège est muni d’une lampe émettant une lumière de faible intensité qui attire les phlébotomes. Suite à cette attraction, ces derniers sont aspirés dans une cage en tulle à mailles fines grâce à un ventilateur (Figure12-a). Les pièges ont été mis aux sites de capture au coucher du soleil et récoltés le lendemain au lever du soleil (Figure 12-b). Pour étudier l’activité journalière de P. papatasi, un piège CDC modifié, munie d’une minuterie et de plusieurs cages a permis la ségrégation des collectes de chaque heure, depuis 19h jusqu’à 6h du matin (Figure 12-b). Ce piège est déposé dans le périmètre irrigué en plein champ. (a) (b) Figure 12 : Pièges lumineux de type CDC (a) simple (b) modifié, munie de minuterie III-2- Dissection et Montage des phlébotomes Les phlébotomes conservés dans l’alcool 70° ont été lavés dans 2 bains successifs d’eau distillée stérile. Chaque spécimen a été disséqué, sous loupe, dans une goutte d’eau distillée. La tête et les génitalia (4 derniers segments abdominaux chez la femelle) ont été montés entre lame et lamelle en vue de l’identification morphologique de l’espèce. La partie restante (thorax et abdomen) a été individuellement conservée à –20°C pour une éventuelle extraction d’ADN. Le montage se fait dans une goutte de Berlèse (voir annexe). La tête est déposée sur sa face ventrale, sa face dorsale étant en position supérieure (pour le genre Phlebotomus) afin de rendre plus aisée l’observation des armatures pharyngiennes. Les génitalia mâles et la partie distale de l’abdomen des femelles sont déposés sur leurs faces latérales pour mettre en évidence les différents éléments nécessaires à la diagnose spécifique. La préparation est ensuite recouverte d’une lamelle. Une légère pression permet de mettre les tissus à observer à plat, position la plus favorable à l’observation microscopique. III-3 - Identification des phlébotomes Les montages ont été examinés en microscope optique (objectifs x10 et x 40) en vue d’une identification de l’espèce. La diagnose s’est faite selon les clés d’identification connus (Croset et al., 1978 ; Ghrab., 2009). III-4 – Techniques moléculaires III-4-1- Extraction Après congélation suivi à -80°C de décongélation à Température ambiante, le phlébotome a été écrasé dans 100µl de Grinding Mix complémenté de 10 µl SDS Mix. Après une incubation d’une heure à 65°C suivie de refroidissement, 30µl KOAc 8M ont été ajoutés et les tubes ont été incubés 2h dans la glace. Après centrifugation 2 min à 1400 rpm, l’ADN a été précipité par 350µl d’éthanol absolu une nuit à -20°C. Après centrifugation 10 min à 14000 rpm, le précipité obtenu a été lavé 3 fois avec 500 µl d’éthanol 75°. Enfin, l’élution de l’ADN a été entreprise dans 20 µl TE 1X et l’ADN a été conservé à -20 °C. III-4- 2- PCR en temps réel La PCR en temps réel cible le génome kinétoplastique qui est présent en plusieurs copies (de 100 à 10 000). Elle a utilisé deux amorces et une sonde décrites auparavant par Lachaud et al, en 2002, qui sont spécifiques de l’ADNk (Lachaud et al., 2002) (Tableau 2). Tableau 2 : Séquences de la sonde et des amorces utilisées pour la PCR en temps réel Sonde L. Séquence cible Taille 24 infantum ADNk Séquences 5'-->3' nucléotides TTTTCGCAGAACGCCCCTACCCGC 22 Amorces Sens nucléotides CTTTTCTGGTCCTCCGGGTAGG 24 Anti sens nucléotides CCACCCGGCCCTATTTTACACCAA La préparation du mélange (Mix) réactionnel a été faite selon le tableau suivant : Tableau 3: Concentrations et volumes des composantes du Mix. Composants par ordre d'addition 1- TaqMan Universal Master Mix 2X 2- Amorce Sens 3- Amorce Anti Sens 4- Sonde TaqMan 5- Eau stérile Pour 8 réactions 110 µl 5 µl 5 µl 0,5 µl 99,5 µl Concentration finale 1X 100nM 100nM 50nM - Après préparation de Mix, sa répartition se fait sur des plaques PCR (AB gêne, UK) à raison de 24 µl par puits avant que 1 µl d’extrait d’ADN à tester ne soit ajouté. L’amplification et la détection de l’ADN parasitaire se fait à l’aide d’un thermocycleur ABI PRISM 7700 SEQUENCE DETECTOR relié directement à un Macintosh qui illustre tous les résultats après 40 cycles d’amplification. Ces cycles se déroulent dans des conditions préinstallées par le manipulateur sur l’appareil suivant la nature du pathogène. Ce programme repose surtout sur les températures choisies pour chaque cycle, sur le nombre de cycles et sur le volume réactionnel dans chaque puits de la plaque. L’amplification le long de notre travail s’était déroulée selon le programme suivant : Nombre de cycles 1 fois 50 cycles Durée et température 2 min à 50°C 10 min à 95°C 15 min à 95°C 1min à 60°C Nature de l’activité Incubation de l'Ampérase UNG Activation de la Taq Dénaturation Hybridation et extension des amorces L’Ampérase UNG (uracyle-N- glycosylase) est une enzyme qui détruit tout acide nucléique contenant des UTP à 50°C. Ainsi, avant chaque PCR, cette enzyme détruit les contaminants éventuels provenant de PCR antérieures. La Taq n’est active qu’à une température correspondant à des conditions d’hybridation des amorces de forte stringence, évitant ainsi toute amplification non spécifique. Chapitre III Résultats et Discussion I- Inventaire taxinomique Notre étude se base particulièrement sur l’espèce P. papatasi, seule espèce du sous-genre Phlebotomus et seul vecteur confirmé de L. major en Tunisie. Son identification et sa discrimination des autres taxons semblent être un préalable nécessaire pour mener cette enquête entomologique dans un foyer à LCZ. Le montage et l’identification de nos échantillons de phlébotomes capturés le long de cette étude a permis d’identifier 2 genres, Phlebotomus et Sergentomyia et 2 sous-genres Phlebotomus et Larroussius. I-1- Description des genres et sous-genres des Phlebotominae L’identification morphologique des espèces se base particulièrement sur les génitalia externes chez le mâle et sur l’armature pharyngienne et la spermathèque chez la femelle. I-1-1- Identification des genres ¾ Le genre Phlebotomus Rondani & Breté, 1840 Ce sont des gros phlébotomes. Les soies des tergites abdominaux II à VI sont uniformément dressées. Mâle : le style est dépourvu de soie non caduque et est muni de 4 ou 5 épines insérées à des niveaux différents. Femelle : le cibarium est inerme ou rudimentaire. La capsule de la spermathèque est segmentée. ¾ Le genre Sergentomyia Franca & Parrot, 1920 Les soies des tergites abdominaux sont uniformément ou en majorité couchées. Mâle : le style porte 4 épines fortes sub-terminales, insérées au même niveau et une épine fine, soie non caduque dont le niveau d’insertion varie selon l’espèce. Les valves péniennes sont courtes et de forme variable. Femelle : le cibarium est armé. Les spermathèques peuvent être lisses ou segmentées, tubulaires ou capsulaires. I-1-2- Identification des sous-genres du genre Phlebotomus ¾ Le sous-genre Phlebotomus Rodani, 1843 : Phlebotomus papatasi (Scopoli, 1786) P. papatasi est facilement reconnaissable en Tunisie. Il s’agit du seul représentant de ce sousgenre. Mâle : Les génitalia sont très développés. Le style, long et grêle, porte 5 épines courtes et spatulées dont 3 terminales et 2 sub-terminales. Le paramère est trilobé. Le lobe latéral est muni de 2 épines. Le coxite est muni d’un lobe basal peu développé. Femelle : La spermathèque est segmentée et composée de 8-10 annulations. Le col de la spermathèque s’invagine dans le dernier segment, de même taille que les précédents et porte une tête sessile. ¾ Le sous genre Larroussius Nitzulescu, 1931 Mâle : le style est court et large. Il porte 5 longues épines dont 2 sub-terminales. Le paramère est simple à apex arrondi. La forme des valves péniennes permet la distinction entre les différentes espèces de ce sous-genre. Femelle : la capsule de la spermathèque est segmentée. La tête est portée par un col long. La base des conduits des spermathèques permet d’identifier les différentes espèces du sous-genre. I-2- Composition du peuplement phlébotomien dans le foyer de l’étude Au total, 710 phlébotomes ont été capturés dont 336 mâles et 374 femelles. Ils se répartissent sur 2 genres : Phlebotomus (86.76%) et Sergentomyia (13.24%). Parmi le genre Phlebotomus, P. papatasi est l’espèce prédominante. Elle représente 73.54% de ce genre (Tableau 4). Tableau 4 : Phlébotomes capturés dans le foyer de LCZ de Hichria Phlebotomus (P. papatasi) Larroussius Genre Sexe Mâles Femelles Mâles Femelles Mâles Femelles Nombre 212 241 69 94 55 39 Total 453 Sergentomyia 163 616 94 94 Ces résultats montrent que P. papatasi est l’espèce la plus abondante dans cette zone étudiée. Ceci est en concordance avec les travaux antérieurs (Helal et al., 1987). En effet, le préférendum bioclimatique de cette espèce en Tunisie se situe dans l’aride, auquel appartient ce foyer. La prédominance de cette espèce, vecteur confirmé de L. major, explique en partie la répartition de LCZ en Tunisie (Ben Ismail et al., 1987 ; Ghrab et al., 2006). II- Répartition de P. papatasi selon les biotopes P. papatasi est présent dans tous les biotopes prospectés. Cependant, il est prédominant dans les terriers de Psammomys (47%) et les abris d’animaux (23%). Une proportion non négligeable de cette espèce est aussi récoltée dans les maisons, en intrahabitation et en extra-habitation. Il est important de signaler que 5% de P. papatasi sont récoltés en plein champ, dans le périmètre irrigué (figure 13). Dans ce biotope, 79,2% des spécimens capturés sont des femelles (Figure 14). Les femelles sont également prédominantes dans les abris d’animaux (78,1%) et en extra-habitation (62,9%). Figure 13 : Distribution des Phlebotomus papatasi (mâle et femelle) en fonction de biotope P. papatasi M P. papatasi F 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% EH IH s es ps my am rion h mo e c m a in T. m Pl e . Ps AA T Figure 14 : Distribution de P. papatasi selon le sexe dans les différents biotopes. La prédominance de P. papatasi dans les terriers de rongeurs et dans les abris d’animaux a été rapportée dans des travaux antérieurs (Helal et al., 1987 ; Maroli et al., 1994 ; Svobodova et al., 2003). La prédominance des femelles en plein champ et en extra-habitation laisse supposer que ces biotopes pourraient constituer le lieu de transmission de L. major. Les abris d’animaux, qui sont toujours adjacents aux maisons dans ce foyer, constituent alors un facteur de risque de LCZ. Ils constituent un biotope favorable à P. papatasi. III- Activité nocturne de P. papatasi Le suivi de l’activité de P. papatasi a montré que cette espèce est active entre 22-23h et 05-06 h du matin avec un pic entre 00h et 01h pour l’espèce et entre 00h et 03h du matin pour les femelles. Le calendrier horaire des programmes d’irrigation a été dressé pour le périmètre irrigué de Hichria en mois d’Août, en se référant aux documents officiels de réservation des tours d’eau qui nous ont été fournis par les gestionnaires de l’eau dans ce périmètre. La figure 15 indique une activité d’irrigation continue de 00h à 19h. La superposition de l’activité d’irrigation des agriculteurs et celle de P. papatasi montre une coïncidence entre ces cycles qui se situe entre 00h et 05h du matin (Figure 15). Figure 15 : Suivi de l’activité d’irrigation et P .papatasi le long de la journée Etant dans leurs champs la nuit, les agriculteurs et leurs compagnons sont donc exposés au risque de piqûres des femelles de P. papatasi, vecteur de L. major, par le renforcement du contact homme/ vecteur. Ce risque est plus important entre 00h et 04h du matin, période correspondant à l’activité des femelles de P. papatasi. Le périmètre irrigué est situé au bord d’un biotope actif du réservoir principal de L. major, à une distance inférieur à 1km, distance de vol actif de P. papatasi (Doha et al., 1991). Ceci augmente le risque d’une éventuelle transmission de LCZ. IV-Etude de l’infestation chez P. papatasi Afin de confirmer le risque de transmission de L. major dans certains biotopes prospectés, 20 femelles ont fait l’objet d’une extraction d’ADN en vue de la recherche du parasite par la méthode de PCR quantitative. Tableau5 : Codes et provenance des échantillons Code SB 243 SB248 SB251 SB253 SB19 SB22 SB49 CODE DE PCR A2 B2 C2 D2 E2 F2 G2 SB50 SB51 SB52 SB53 SB54 SB56 SB57 SB13 SB14 SB17 SB18 SB231 SB232 H2 A3 B3 C3 D3 C4 D4 E3 F3 G3 H3 A4 B4 biotope Terriers Psammomys Plein champ Intra-habitation IV-1- Sensibilité La sensibilité de la PCR quantitative a été évaluée sur des dilutions sériées de l’extrait d’ADN obtenu à partir d’un culot de 5 106 promastigotes. Le seuil de détection de la PCR quantitative s’est révélé de 0.005 parasite/tube PCR (tableau1) (Figure16). A B Figure 16 : Représentation de l’amplification en temps réel de l’ADNk pour différentes dilutions de la gamme standard. A- Courbe standard : En rose sont représentées les différentes dilutions de la gamme standard testées en double. Le coefficient de corrélation est environ égal à 1. B-Amplification en temps réel (à partir de 5.103 parasites/µl). L’écart des Ct d’une dilution à l’autre est d’environ 3.1. Le témoin négatif représenté en marron a un cycle seuil>50. IV-2- Précision et reproductibilité La comparaison des résultats de puits dupliqué du témoin positif (L. major), a montré que les courbes correspondantes étaient superposées ce qui témoigne de la précision et de la reproductibilité des mesures (Figure 17). Figure 17: Représentation de l’amplification en temps réel de l’ADNk pour le témoin positif de L .major testé en double IV-3- Rendement Le témoin négatif sans ADN n’a pas montré d’amplification lors de la manipulation ; ce qui confirme l’absence de contamination (Figure 16 B). La courbe standard des Ct en fonction du log de la quantité de parasites déposée dans chaque puits a été linéaire. Il est à noter que l’écart des Ct d’une dilution à l’autre (au 1/10 éme ) a varié de 2,17 à 4,19 avec une moyenne de variation de 3.1. Cet écart représente la pente de la courbe Log de X0 en fonction du Ct selon la formule y= ax+b ; il n’est obtenu théoriquement que si la PCR est efficace à 100%, ce qui était le cas de notre PCR quantitative. Le coefficient de corrélation de notre réaction a été proche de 1 (figure16 A). IV-4- Résultats Les 20 échantillons testés ont été positifs en Leishmania. La quantité d’ADN/phlébotome a varié de 190,2906 à 3492,520 103. Selon le biotope cette quantité est variable : ¾ Dans les terriers de Psammomys la quantité d’ADN varie de 1,14118 103 à 190,2906 avec une moyenne de 7255.84 103. ¾ Dans le biotope plein champ la quantité d’ADN varie de 190,2906 à 3492,520 103 avec une moyenne de 1867,1265. ¾ En intra habitation la quantité d’ADN varie de 321,086 à 1515,998 avec une moyenne de 1081,26. Tableau 6 : Résultats de la PCR en temps réel Code PCR biotope Ct 29,047 Quantité Quantité/tube /phlébotome * 73,7052 1,474104 103 A2 1.02449 103 20,4898 103 16,7058 1,74626 105 3492,520 103 D2 18,7029 4,96632 104 993,264 103 E2 28 ,1344 130,943 26,1886 103 F2 29,4537 57,059 1,14118 103 G2 31,2461 18,4587 369,174 29,459 56,8882 1137,764 A3 29,4038 58,8786 1177,572 B3 29,0213 45,2699 905,398 B2 Terries Psammomys 24,867 C2 H3 Plein champ C3 28,0453 138,495 2769,9 D3 31,4678 16,0543 321,086 C4 26,6329 337,006 6740.12 D4 29,0026 75,7999 1515,998 G3 31,5529 15,2162 304,324 H3 30,8698 23,3936 467,872 A4 27,5974 183,613 3672,26 B4 29,5289 54,4209 1088,418 E3 32,2987 9,51453 190,2906 F3 30,0901 38,2218 764,436 Intra habitation • Quantité/ phlébotome= quantité / tube *20 D’après cette étude le taux d’infestation chez P.papatasi est de 100%. Dans la littérature, le taux n’a jamais dépassé les 50% avec les techniques PCR conventionnelles et avec la technique de dissection alors qu’il n’a jamais été décrit auparavant par la PCR en temps réel sur des phlébotomes sauvages. Cependant cette technique de PCR n’a été décrite qu’une seule fois par Mysokova et collaborateur (2008) sur des phlébotomes expérimentalement infectés. ¾ Dans le biotope terriers Psammomys dont les codes respectifs B2 ,C2 et D2 présentent des P .papatasi fortement chargées en parasite ce qui est explique par le fait que le terrier Psammomys est le réservoir principal de L. major. ¾ Pour le biotope plein champ on observe la quantité d’ADN /tubes très importante ; ce qui explique que toutes les femelles de P.papatasi sont infectées par L. major Ce résultat confirme le risque de transmission de LCZ aux agriculteurs lors de leur activité d’irrigation. ¾ En intra habitation les femelles capturées sont infectées ce qui explique que la transmission peut également se faire en IH d’ailleurs, P. papatasi est connu pour son caractère endophiles et la transmission en IH a été décrite dans la littérature (Ben Ismail et Ben Rachid., 1989). Conclusion générale Les phlébotomes sont des diptères qui posent un problème de santé humaine et animale. Leur rôle vecteur a été démontré dans les leishmanioses qui sont des affections parasitaires dont la focalisation dépend de la distribution de ces insectes (Killick- Kendrick et Ward, 1981). La leishmaniose cutanée zoonotique due à Leishmania major est la forme la plus importante sur le plan de la santé publique en Tunisie. En effet, elle est endémo-épidémique et génère depuis quelques années environ 3000 à 4000 cas annuels. Elle touche le centre et le sud du pays. Il s’agit d’une leishmaniose cutanée épidémique, à caractère saisonnier. Elle a pour réservoir des rongeurs sauvages de l’espèce Psammomys obesus et Meriones shawi et pour vecteur Phlebotomus papatasi. Un changement du profil épidémiologique de la LCZ (augmentation du nombre de cas, l’extension géographique, l’émergence de nouveaux foyers et l’éclosion d’épidémies) est rapporté. Cette situation serait probablement en rapport avec une pullulation locale de phlébotomes ou de réservoir suite aux modifications écologiques provoquées par l’aménagement de la biosphère, l’urbanisation et surtout le vaste programme de mobilisation de ressources hydriques (construction de lacs et barrages collinaires, puits artésiens, …) entrepris dans tout le pays depuis le siècle dernier. En outre, certaines activités humaines et particulièrement les activités agricoles, pourraient augmenter le risque d’exposition de l’homme à la transmission de cette affection. Dans cette optique, nous avons mené une enquête entomologique dans un foyer de leishmaniose cutanée zoonotique, le foyer de Hichria, situé au Centre du pays, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. Nous avons procédé en deux étapes : - Etape I : inventaire faunistique des espèces de phlébotomes dans la zone d’étude ; et la distribution de P. papatasi dans différents biotopes ; - Etape II : étude de l’infection de P. papatasi par L. major par la technique de PCR quantitative. Le choix du foyer du Hichria comme zone d’étude est fondé essentiellement sur sa position du foyer actif de leishmaniose cutanée zoonotique, sur sa position limitrophe de d’une Sebkha (Garâat Ennjila), biotope potentiel du réservoir principal de L. major et sur le développement agricole que connaît cette région avec la création des vastes périmètres, irrigués entre le village et la sebkha. Les agriculteurs et leurs compagnons passent une bonne partie de la nuit menant leurs activités agricoles et particulièrement l’irrigation. L’inventaire des phlébotomes de ce foyer révèle la prédominance de P. papatasi, vecteur dont le rôle épidémiologique est bien établi en Tunisie. Cette espèce représente 73,54% du genre Phlebotomus. Etant ubiquiste, elle est récoltée dans tous les biotopes prospectés. Cependant, P. papatasi a présenté une légère préférence pour les terriers de Psammomys et les abris d’animaux (respectivement 47% et 23%). Il importe de noter que les 5% de P. papatasi récoltés dans le périmètre irrigué, en plein champ, sont représentés particulièrement de femelles (79,2%). La présence de P. papatasi et la prédominance des femelles, vectrice de L. major, dans les champs des périmètres irrigués indiquent que ces lieux pourraient constituer un lieu de risque à la LCZ. L’analyse des fluctuations journalières de P. papatasi en plein champ, montre une activité de 23h à 5h du matin. Ces résultats permettent de cerner les périodes à risque augmenté de transmission de L. major dans le foyer de Hichria. La superposition des fluctuations journalières du vecteur aux fluctuations de l’activité d’irrigation des agriculteurs dans le périmètre irrigué de Hichria, a montré une coïncidence d’activité entre 00h et 05h du matin. Ces résultats confirment le renforcement du contact Homme/vecteur en faveur d’un risque de transmission de L. major. Afin de confirmer ce risque, le taux d’infection chez P. papatasi, dans les lieux à risque a été évalué par une technique moléculaire, utilisée pour la première fois, sur des phlébotomes sauvages. Il s’agit de PCR en temps réel. Les 20 femelles de P. papatasi testées ont été positives en leishmanies indiquant un taux d’infection de100%. Ce taux élevé pourrait être attribué à la sensibilité de cette technique utilisée. La quantité d’ADN est variable selon le biotope. La quantité moyenne varie de 1081.26 en IH à 755.8 103 dans les terriers de Psammomys, réservoir principal de L. major. Dans le périmètre, en plein champ, les femelles de P. papatasi sont également fortement chargées en parasites. La quantité moyenne d’ADN est de 1867.1265 Ces résultats confirment le risque de LCZ au quel sont exposés les agriculteurs et leurs compagnons lors de leur activité d’irrigation dans ce biotope. En conclusion, nous signalons un haut risque leishmanien à Hichria (Sidi Bouzid), associé particulièrement aux changements environnementaux dus au développement agricole dans la région et liée à l’activité d’irrigation dans ce foyer. Les résultats obtenus au cours de cette étude nous permettent de proposer des perspectives de travaux de recherche correspondant à la technique moléculaire, au rôle vecteur et aux mesures préventives dans la région : - Amélioration de la PCR en temps réel dans l’étude de l’infection chez le P. papatasi en utilisant une gamme standard mise au point à partir d’extrait d’ADN de L. major ; - la confirmation de la transmission dans ces différents biotopes par les techniques directes de mise en évidence du parasite qui doivent compléter les techniques moléculaires car la présence de l’ADN de Leishmania chez un phlébotome n’implique pas son aptitude à le transmettre. - La connaissance précise des périodes et des lieux de risque de transmission de LCZ nous permettra de travailler avec la population pour développer des mesures préventives adaptées à la situation dans ce foyer. Bibliographie - Abonnenc E. 1972. Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae). 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Les références électroniques www.dpd.cdc.gov/dpdx http://scd-theses.u- strasbg.fr/1494/01/BOUSSAA_Samia_2008.pdf ANNEXE 10XGrinding Buffer (tampons de Broyage 10X) : Tris-HCL pH7.5 0.1M NaCL 0.6M EDTA 0.1M Autoclaver et conserver à 4° C 2X SDS Buffer: Tris-HCL pH9 0.8M EDTA 0.27 Autoclaver et conserver à 4°C - Spermine/spermidine20X 0.1M de chaque produit Grinding Mix 500µl Grinding Buffer 10X, 2.5ml Sucrose 10% , 25 µl Spermine/Spermidine 20X, 5ml EBD SDS mix 1.8 SDS Buffer 2X 2.5 ml Sucrose 10% 60 µl SDS 10% 17 µl DEPC Resumé Les phlébotomes sont les seules connus des leishmanioses en Tunisie et en particulier au centre Tunisie (Hichria, Sidi Bouzid) 0 cette zone connu la création des périmetre irrigués situé entre l’agglomération humaine (Hichria –village) et Garât Enjila, biotope potentielle de réservoir de leishmaniose cutané zoonotique. Nous avons identifié des phlébotomes capturé dans le foyer de Hichria afin d’étudier la comosition spécifique des peuplements village Hichria on a montré la dominance de Phlebotomus papatasi dans cette région.l’étude de l’activité journaliére de cette espéce montre qu’elle est active entre 22h et 06h du matin avec un pic entre 00h et 03h du matin pour les femelles. Cette activité ce coincide avec celle des agriculteurs : ce qui augmente le risque de transmission de la maladie. L’étude moléculaire de Phlebotomus papatasi, par Leishmania major agent causal de leishmaniose cutané zoonotique, est effectuée par la technique de la PCR quantitative qui a confirmé l’exposition des agriculteurs au risque de cette infestation lors de leur activité d’irrigation. Abstract Sand flies are the only known vectors of leishmaniasis in Tunisia and especially in the center (Hichria, Sidi Bouzid). This area has seen the creation of irrigated areas between the human agglomeration (Hichria-village) and Garât Ennjila, biotope potential of zoonotic cutaneaous leishmaniasis reservoir. We identify sand flies to capture in the focus of Hichria o study specific of sand flies in this confirmed focus and confirm the presence of P. papatasi dominance in the region. The study of daily activity of P. papatasi shows that it is active from 22h to 06h and higher activity was noted between 00h and 03h for females. This activity coincides with the activity of farmers which increases the risk of disease transmission. The molecular study oh Phlebotomus papatasi, vector leishmania major and the causative agent of zoonotic cutaneous leishmaniasis, is performed by the technique of quantitative PCR confirmed farmers exposure to the risk of this transmission during their irrigation activity. ﻣﻠﺨ ﺺ وﻗﺪ ﺷﻬﺪت هﺬﻩ اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ إﻧﺸﺎء.( هﺸﺮﻳﺔ، ذﺑﺎﺑﺔ اﻟﺮﻣﻞ هﻲ اﻟﻮﺣﻴﺪة اﻟﻤﻌﺮوﻓﺔ ﻟﺪاء ﻟﻠﺸﻤﻨﻴﺎت ﻓﻲ ﺗﻮﻧﺲ ﻋﺎﻣﺔ وﻓﻲ وﺳﻂ اﻟﺒﻼد ) ﺳﻴﺪي ﺑﻮزﻳﺪ اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ رﻃﺒﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﻌﺪ اﻟﻤﻮﻃﻦ اﻟﺮﺳﻤﻲ ﻟﺨﺰان، ﻣﻨﺎﻃﻖ ﺳﻘﻮﻳﺔ ﺗﻤﺮآﺰت ﺧﺎﺻ ًﺔ ﺑﻴﻦ اﻟﺘﺠﻤﻌﺎت اﻟﺒﺸﺮﻳﺔ ) هﺸﺮﻳﺔ اﻟﻘﺮﻳﺔ ( وﻗﺮﻋﺔ اﻟﻨﺠﻴﻠﺔ .(LCZ)اﻟﻄﻔﻴﻠﻲ اﻟﻤﺴﺒﺐ ﻟﺪاء اﻟﻠﺸﻤﺎﻧﻴﺎ اﻟﺠﻠﺪﻳﺔ ﺑﺒﺎﺗﺎﺳﻲ اﻟﻨﻮع اﻟﺴﺎﺋﺪ ﻓﻲ.ﺗﻢ اﻟﺘﻌﺮف ﻋﻠﻰ ﻣﺨﺘﻠﻒ أﻧﻮاع ذﺑﺎﺑﺔ اﻟﺮﻣﻞ اﻟﺘﻲ وﻗﻊ ﺻﻴﺪهﺎ ﻓﻲ اﻟﺒﺆرة اﻟﺘﻲ ﺗﻢ ﻓﻴﻬﺎ اﻟﺪراﺳﺔ واﻟﺘﺤﻘﻖ ﻣﻦ وﺟﻮد ب وﻳﺒﻠﻎ ﻧﺸﻄﺔ هﺬا اﻟﻨﺎﻗﻞ. ﺻﺒﺎﺣًﺎ6 و اﻟﺴﺎﻋﺔ22 ﺑﺒﺎﺗﺎﺳﻲ ﻋﻠﻰ ﻣﺪي اﻟﻴﻮم ﺣﻴﺚ ﺗﺒﻴﻦ اﻣﺘﺪادﻩ ﺑﻴﻦ اﻟﺴﺎﻋﺔ. آﻤﺎ وﻗﻌﺖ دراﺳﺔ ﻧﺸﺎط ب. اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ أوﺟﻬﻪ ﺑﻴﻦ ﻣﻨﺘﺼﻒ اﻟﻠﻴﻞ وﺛﺎﻟﺜﺔ ﺻﺒﺎﺣًﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻸﻧﺜﻰ وﺗﺘﻮاﻓﻖ هﺬﻩ اﻟﻔﺘﺮة ﻣﻊ اﻟﺮي ﺣﻴﺚ ﻳﺘﻮاﺟﺪ اﻟﻔﻼح ﻓﻲ اﻟﺤﻘﻞ ﻣﻤﺎ ﻳﺠﻌﻞ ﻣﻨﻬﺎ ﻓﺘﺮة إﺧﺘﻄﺎر . ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻠﺸﻤﺎﻧﻴﺎ ﺑﺒﺎﺗﺎﺳﻲ وﻧﺆآﺪ هﺬا أن اﻟﻔﻼح ﻣﻌﺮض ﺣﻘًﺎ ﻟﻠﺨﻄﺮ اﻻﺻﺎﺑﺔ. ﻋﻴﻨﺔ ﻣﻦ اﻟﻨﺎﻗﻞ ب20 ﻋﻨﺪmajor.L هﺬا واﺛﺒﺘﺖ اﻟﺪراﺳﺔ اﻟﺠﺰﺋﻴﺔ ﻟﻮﺟﻮد ﻃﻔﻴﻠﻲ ﺑﻴﺪاء ﻟﺸﻤﺎﻧﻴﺎ ﺧﺎﺻ ًﺔ وأن ﺑﻌﺾ هﺬﻩ اﻟﻌﻴﻨﺎت ﺗﻢ ﺻﻴﺪهﺎ ﻓﻲ اﻟﺤﻘﻮل اﻟﻤﺲ