Une statue de l’époque de ptolomaer (-200 av JC) retrouvé à Thèbes (ville des princes
thébains de la XI
ème
dynastie), représentant un homme jonglant à trois balles avec différentes
parties de son corps que l’on peut voir au Staaliche Museem de Berlin (voir couverture en
haut, au centre). On peut remarquer sa position d’équilibre sur une jambe avec trois balles en
contact sur trois parties du corps : la tête, la main et la jambe opposée à celle-ci. Cette figure
demande une coordination et un sens de l’équilibre très développé.
Il est intéressant de noter que l'art de la jonglerie se perpétue en Asie et plus
particulièrement en Chine. Le livre Lie Zie de Lie Yukou, écrit pendant la période des
"royaumes combattants" (entre -475 et -221 av JC) décrit un jongleur mettant en fuite une
armée. Cependant, nous n’explorerons pas cette civilisation pour poursuivre l’histoire de la
jonglerie dans notre région du monde.
3.
Les civilisations grecque et romaine
Durant la basse époque, les Egyptiens fondent Naucratis, ville grecque, dans le delta.
Certains affirment avoir retrouvé des traces de jongleurs sur des poteries datant de –400 av
JC, cependant aucune trace d’iconographie sur celle- ci nous a été présentée.
Le livre de Guillaume Depping présente un écrit intitulé ‘banquet’, traité de Xénophon,
dans lequel Callias régale Socrate et sa bande dans sa maison du Pirée, à l’occasion de la
victoire remportée dans les jeux publics par un jeune homme de sa connaissance. Le repas
achevé, les divertissements commencent. Parmi les acteurs, se trouvaient une joueuse de flûte
fort bien faite, et une danseuse, de l’espèce de celle qui font des sauts périlleux, remarquable
par ses tours de souplesse. Cet écrit est le premier à parler, avec une remarquable précision
d’ailleurs, d’un jongleur et en l’occurrence, d’une jongleuse : « La première se mit à jouer un
air de flûte ; quelqu’un s’étant alors approché de la danseuse, lui donna des cerceaux, au
nombre de douze. Elle les prit, et, en dansant, les lançait en l’air avec tant de justesse, que
lorsqu’ils retombaient dans sa main, leur chute marquait la cadence. ». Socrate, pour qui les
moindres incidents étaient matière à réflexion, fit remarquer à ce propos combien la femme
est un être intelligent, prompte à apprendre et à imiter, qui ne le céderai en rien à l’homme, si
sa force physique ne lui faisait si souvent défaut.
Un autre ouvrage intitulé « Banquet » de Xénophon, traduction d’Olivier Sedeyn donne
une version légèrement différente : « Socrate intervint alors : ‘puisqu’il y a contestation sur ce
point, remettons-en l’examen à une autre fois. Pour le moment achevons de regarder ce qui est
sous nos yeux. Je vois que la danseuse est là debout, on lui apporte des cerceaux’. Sur ce
l’autre jeune fille se mit à jouer de la flûte pour accompagner la danseuse, pendant que
quelqu’un, à côté d’elle, lui tendait les cerceaux ; il y en avait douze. Elle les prenait, et tout
en dansant les lançait en l’air en les faisant tournoyer, calculant la hauteur à laquelle elle
devait les lancer pour recevoir en mesure. » Notons que Socrate se rend compte que la nature
féminine n’est en rien inférieure à celle de l’homme, sauf pour son manque de force et de
vigueur.
Lorsque l’on regarde les meilleurs performers Américains qui pratiquent la jonglerie
comme un sport, seul deux hommes (et pas des moindres, Albert Lucas (1996) et Anthony
Gatto(1993)) sont parvenus à effectuer un flash à 12 anneaux. La performance de la danseuse
semble, a première vue, exceptionnellement incroyable. Toutefois, des hypothèses
apparaissent à la lecture de ces traductions, soit cette femme était d’une incroyable habileté,
soit Xénophon exagère la réalité (à la manière de Rabelais dans ‘Gargantua’) ou bien encore