Noa`h

N
oé maudit les
descendants de
son fils ‘Ham et
bénit ses deux autres fils:
Sem et Japhet. «Noé
maudit Canaan fils de
‘Ham qu’il soit l’esclave
des esclaves de ses
frères» (Gen. 9,21-22).A
la lecture de cette histoi-
re nous sommes cho-
qués de la gravité de
cette malédiction. Une
punition doit être tou-
jours proportionnée
avec le péché commis,
de même qu’une
récompense doit l’être
pour une bonne action.
Qu’a fait ‘Ham? Voyant la
nudité de son père ivre,
il sortit de la tente l’an-
noncer à ses deux
frères. Méritait-il une telle réprobation ?
U
n des principes du judaïsme est que le mortel est
sujet à des erreurs. «Il n’existe pas un juste sur
Terre qui ne commette des erreurs» dit le roi David
dans les Psaumes (Ps. 19,13). On se doit de réaliser,que
l’on ne peut dans aucun cas ou dans aucune circonstan-
ce attendre la perfection chez les gens.Cette vérité dans
la vie morale de l’être humain est la raison pour laquelle
Moise et plusieurs maîtres de l’histoire juive essayaient
de minimiser les fautes du peuple d’israel.La petitesse du
caractère humain, c’est que souvent, il souligne les
erreurs des autres, et spécialement lorsque cela arrive à
son supérieur, par exemple son père ou son maître. En
soulignant leurs erreurs, il espère justifier les siennes, ce
qui naturellement l’empêche de progresser moralement
et spirituellement dans sa vie.
L
a bassesse du
caractère de ‘Ham,
fils de Noé, se
trouve dans l’expression
du verset «Il alla dehors
l’annoncer à ses deux
frères». Nous sentons
dans cette phrase que
‘Ham se réjouit de rap-
porter à ses frères la
conduite de leur père.
Noé, a commis une
erreur et ‘Ham saute sur
cette occasion pour
pouvoir se décharger de
ses responsabilités et
justifier sa propre
conduite. Sem et Japhet,
par contre, font preuve
d'une conduite irrépro-
chable. Ils se dissocient
de l’acte de leur frère et
recouvrent leur père
afin d’assurer que personne n’ait connaissance de son
état d’ivresse. Ils méritent donc ses bénédictions. Sem
sera l’ancêtre d’Abraham et du peuple juif gardien de la
Thora.Japhet donnera naissance à des nations qui seront
maîtres de l’art et de la science.
I
l est trop facile de se décharger de ses responsabilités
morales et légitimer ses erreurs en rappelant les fautes
des autres. Une telle attitude ne peut conduire la per-
sonne qu’à devenir esclave de son propre caractère et
prisonnier de ses défauts. La malédiction de Noé sur les
descendants de ‘Ham est en fait une constatation de ce
que deviendront ses descendants s’ils se conduisent
comme celui-ci.
Rav S.PINSON
Maale news est distribué chez Colbo, Gilles, Shoresh, etc.... Rendez
leur souvent visite.
N°136
CHABBAT NOA’H
3 ‘HECHVAN 5766
SAMEDI 5 NOVEMBRE 2005
ALLUMAGE:
AVANT 16H54,
SORTIE
DE CHABBAT: 18H00
s''xc
LE VIN, LA PAILLE ET LA POUTRE

YAHRZEIT: 8 ‘Hechvan Roland Schild
LA PARACHA EN QUELQUES MOTS:
■D’...envoie le Maboul (déluge) qui détruit tous les êtres
vivants de la terre. Seuls Noé, sa femme, ses trois fils et
leurs femmes,ainsi que des animaux de diverses espèces,
qui sont entrés dans l’arche,sont sauvés.
■Noé et sa famille, à la fin du déluge, rendent homma-
ge à D’...
■D’... conclut une alliance avec Noé et promit qu’il n’y
aurait plus de déluge: l’arc-en-ciel sera le signe de cette
alliance.
■Noé s’enivre et son fils ‘Ham agit mal envers lui.
■Suite de la généalogie de Sem, fils de Noé, jusqu’à
Avram.
■Episode de la Tour de Babel
LE 'HAÏM
Cette semaine, le Kiddouch est offert par Bernard, Sylvie et Kelly
Lipczyc.
Il faut être attentif à plusieurs aspects :
■ Les lanières : elles doivent être de 9mm mini-
mum, même à l’endroit du nœud (parfois elles se
plient à cet endroit et l’on doit donc les mettre à
plat lorsque l’on accomplit la Mitsva). Elles doivent
être bien noires et si elles perdent de la couleur, il
faut les noircir avec une encre spéciale (que l’on
trouve dans les librairies juives) et avoir l’intention
de le faire pour la sainteté des Tefilin.
■ Les boîtes:ils faut également faire bien attention
à la couleur noire des boîtiers et aussi au fait
qu’elles doivent être bien carrées car il peut arri-
ver avec le temps que les coins s’arrondissent.
C’est pour cela que l’on recouvre, en général, le
boîtier du bras avec un couvercle en plastic.
■ Les parchemins: lorsque les Tefilin sont très
petites, on peut avoir des problèmes avec les
lettres car elles seront aussi très petites. Même si
l’écriture est bonne,elle peut s’abîmer du fait de sa
petite taille.
■ La confiance: il faut acheter les objets de culte
auprès de commerçants dignes de confiance car
pour être valables,les Tefilin doivent avoir été faites
avec des intentions de Mitsva et par des personnes
craignant D’... Le mieux est de s’adresser auprès
d’un Rabbin qui s’y connaît dans ce domaine et qui
saura bien conseiller cet achat indispensable à tout
juif.
A QUOI DOIT-ON FAIRE
ATTENTION LORS
DE L’ACHAT D’UNE PAIRE
DE TEFILIN ??
LE COIN DE LA HALA'HA
Cycle
de cours
sur le
Chabbat
Rav Pinson donnera prochai-
nement un cycle de 12 cours
sur les principes généraux des
lois de Chabbat. Il aura lieu à
la synagogue Maalé.
Voici les dates des premiers
cours : mardi 22 novembre,
29 novembre, 6 décembre, 13
décembre et 20 décembre
2005. Les cours commencent
à 20h00 et durent 60mn.
Vie communautaire
Mardi 25 et mercredi 26 octobre.
Maalé
Les fêtes de Chmini Atséret et de Sim’hat Torah ont été
célébrées avec beaucoup de joie. Des paquets de bon-
bons et des drapeaux ont été distribués aux enfants.Il y
a eu les Kiddouch du ‘Hatan Torah (Rav Pinson) et du
‘Hatan Berechit (Rabbin Jacobowitz, père de Mme D.
Pardes) et beaucoup de danses pour les Hakafot.
YAHICH JOS
Philatélie
Spécialité:
timbres d'Israël et d'Europe
Rue du Midi, 26 • 1000 Bruxelles
Tél: [phone]

L’entre-
deux-
guerres
L’immigration juive, mis à part
le cas des réfugiés politique,est
spécifique en ce qu’elle est
autonome (ne répond pas, par
exemple, à un appel de main-
d’œuvre), définitive (elle n’est
pas saisonnière) et obéit à ses
propres motivations.
Au lendemain de la Première
Guerre mondiale, le marasme
économique et l’antisémitisme
qui sévissent en Pologne en
chassent nombre de Juifs. Le
numerus clausus imposé par les
universités polonaises et rou-
maines a le même effet.La poli-
tique de quotas imposée par
l’Amérique (du Nord à partir
de 1925, imitée bientôt par
celle du Sud, le Canada,
l’Australie et l’Afrique du Sud)
détourne vers l’Europe occi-
dentale – et la prospère
Belgique – les candidats à l’émi-
gration.
Le nazisme au pouvoir en
Allemagne (à partir de 1933)
amène en Belgique plus de
25.000 Juifs allemands et autri-
chiens, surtout après 1938. Au
total, compte tenu du fait que
certains des 40.000 Juifs
dénombrés en 1914 en
Belgique avaient rejoint
l’Allemagne ou les Pays-Bas
suite à la première guerre, le
pays aurait compté de 50 à
55.000 Juifs au début des
années 30, et plus de 70.000 à
la veille de l’occupation alle-
mande de 1940.
Ce bouleversement démogra-
phique affecte en profondeur le
judaïsme belge. Les immigrés
ont tendance à reproduire dans
le pays d’accueil le mode de vie
– traditions socioprofession-
nelles, espace social et mental,
vie culturelle – qui prévalait
dans leur pays d’origine. Ils se
groupent en quartiers spéci-
fiques (près des gares), autour
d’une synagogue, au contact
d’autres Juifs. Si les premiers
arrivés parviennent souvent à
créer de petites entreprises
familiales, la crise contraindra
les suivants, après un passage
dans les mines ou la métallur-
gie,à reprendre les métiers juifs
traditionnels (ouvriers à domi-
cile, façonniers). La concentra-
tion professionnelle opère dans
le petit commerce, la vente au
détail, les industries du vête-
ment et du diamant, la fabrica-
tion des objets de luxe en cuir,
et parmi les colporteurs et
marchands ambulants.En 1929,
1.500 des 2.000 ouvriers maro-
quiniers belges étaient juifs.
Alors qu’au XIXe siècle, le
judaïsme n’existait qu’à travers
les communautés regroupées
au sein du Consistoire, il s’arti-
cule à présent autour d’une
communauté de fait composée
de dizaines d’associations phi-
lanthropiques, religieuses, cultu-
relles, syndicales, profession-
nelles, et surtout politiques de
toutes orientations (sionistes
de l’extrême gauche à l’extrê-
me droite, marxistes bundistes
ou communistes…). Entre
1930 et 1940, plus de 100
périodiques juifs voient le jour
(dont 6 quotidiens en yiddish).
Vie intense donc,mais commu-
nauté repliée sur elle-même,en
pleine évolution, travaillée de
multiples tensions, et donc peu
prête à adopter une attitude
cohérente face à l’agression
nazie.
Sous l’ancien régime, les Juifs
étaient coupés de la société
environnante. L’émancipation
et le libéralisme de la Belgique
du XIXe siècle favorisèrent
grandement leur insertion dans
la nation. La vague d’immigra-
tion du dernier quart du siècle,
contemporain d’une poussée
de l’antisémitisme, mit à mal ce
schéma.Tout comme celle qui
va de 1925 à la guerre,
contemporaine de la grande
crise économique et de la pire
menace que la haine des Juifs
ait pu faire peser sur eux en
deux millénaires. La place des
Juifs dans la société belge s’en
trouva modifiée, tout comme
l’image que celle-ci se faisait
d’eux.A la fin des années 30,95
% des Juifs en Belgique étaient
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SEPT SIECLES DE PRESENCE JUIVE EN BELGIQUE
Une des nombreuses
synagogues qui
émaillaient les Marolles

étrangers. La nouvelle viesocia-
le bouillonnante qui naquit
alors montra peu de signes
d’acculturation des immigrés à
la société belge. Elle connut
une laïcisation sans précédent,
qu’elle se réfère à des doctrines
nationale, marxiste ou libérale.
Par ailleurs, la nouvelle concep-
tion de la condition juive que
généra le sionisme, qui conquit
progressivement la communau-
té, constitua paradoxalement
un facteur d’intégration.
LES ÉTAPES
D'UN
GÉNOCIDE
Née au lendemain de la
Première Guerre mondiale, qui
se solde par la défaite de
l'Allemagne impériale, l'idéolo-
gie nationale-socialiste inter-
prète son rapport au peuple
juif en termes de guerre biolo-
gique et entend restaurer la
supériorité de la " race aryenne
" aux dépens de la " race juive
",qu'elle rend responsable de la
dégénérescence de l'Occident.
Avec l'accession d'Adolf Hitler
au pouvoir, le 30 janvier 1933,
cette idéologie fournit le
ciment d'un régime politique
terroriste qui mettra dès lors
toutes les ressources d'un Etat
moderne et dynamique au ser-
vice d'un projet d'élimination
des Juifs. Par leur éjection du
corps social " pur " d'abord, en
les réduisant à l'impuissance,en
les stigmatisant et en les
contraignant à l'exil. Puis, alors
que la Seconde Guerre mon-
diale fait rage,par leur extermi-
nation pure et simple.La confé-
rence de Wannsee (Berlin, 20
janvier 1942) inaugure la mise
en application de la " solution
finale de la question juive " et
marque le début de l'entrepri-
se génocidaire.
C'est donc en application
d'une stratégie très concertée
que les nazis, quelques mois
après avoir envahi la Belgique
(10 mai 1940),vont s'attacher à
stigmatiser les Juifs, à les isoler
au sein de la population et à
détruire progressivement leurs
ressources économiques. Les
ordonnances se succèdent,
marquant autant d'étapes
d'une précarisation qui prélude
à leur destruction.
23 octobre 1940 :
interdiction de l'abattage rituel
(shkhita)
28 octobre 1940 :
définition administrative du Juif.
interdiction de retour pour les
Juifs ayant quitté la Belgique.
création d'un fichier où doit
s'inscrire tout Juif de plus de 15
ans.
exclusion professionnelle des
Juifs (fonctionnaires, avocats,
journalistes, enseignants).
31 mai 1941 :
obligation d'apposer l'inscrip-
tion "Entreprise juive- Joodsche
onderneming-Jüdische
Unternehmung"
obligation pour les Juifs de
déclarer leurs biens immobi-
liers.
interdiction de posséder des
radios.
29 août 1941 :
défense de s'établir ailleurs qu'à
Bruxelles, Anvers, Charleroi ou
Liège.
couvre-feu entre 20 heures et
7 heures.
25 novembre 1941 :
création de l'Association des
Juifs en Belgique (AJB) -
Vereniging der Joden in België
(VJB).
1er décembre 1941 :
les enfants juifs qui ne sont pas
en âge d'obligation scolaire
sont exclus de l'enseignement
officiel.
11 mars et 8 mai 1942:
les travailleurs juifs n'ont plus
droit aux primes, gratifications,
congés payés, congés de mala-
die.
ils doivent être isolés des autres
membres du personnel.
22 avril 1942 :
les Juifs ayant fui l'Allemagne
sont déchus de la nationalité
allemande.
8 mai 1942 :
les Juifs sont soumis travail obli-
gatoire (Arbeitseinsatz).
27 mai 1942 :
ils sont tenus au port de l'étoi-
le jaune à partir de 6 ans.
1er juin 1942 :
interdiction est faite aux méde-
cins, vétérinaires, dentistes et
infirmiers juifs d'exercer leur
profession.
la liberté de mouvement
(déménagement…) est sévère-
ment limitée pour tous les Juifs.
Ainsi précarisés, les Juifs sont
exposés à être arrêtés indivi-
duellement,ou raflés collective-
ment. Les victimes se retrou-
vent internées à la caserne
Dossin à Malines, dans l'illusion,
entretenue par une propagan-
de méthodiquement menson-
gère, qu'ils vont " travailler à
l'Est ".
Communauté Israélite d'Uccle-Forest Synagogue Maalé • Av.de Messidor,11 • 1180
Bruxelles Tél.: [phone] Fax: [phone] Courriel: [email protected]
Directeur de la publication: Michaël Bloch
Rédacteur en chef: Rav S.Pinson •
Comité de rédaction: M.Landauer,C. Emmanuel,Chaskel,
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