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P. Miailhes. C. TrCpo
cytes T CD8) sans anticorps anti-VHC dttectables. Ces
formes semblent survenir chez des patients exposes a des
inocula faibles et rep&es de VHC. Ainsi, elles ont CtC de-
crites chez les conjointes et les sujets contacts de porteurs
chroniques VHC, et Cgalement chez des personnes sero-
negatives pour le VHC travaillant dans un laboratoire me-
dical [4,5]. Scognamiglio et al. [6] ont d’ailleurs retrouve
des reponses cellulaires T cytotoxiques (CTL) contre de
nombreux Bpitopes du VHC chez 25 % des sujets contacts
sains de porteurs chroniques VHC. Ces sujets semblent
capables de developper une reponse immune protectrice,
maintenue par une stimulation antigenique prolongee et a
bas niveau, a l’origine d’infection inapparente. Une analy-
se plus fine de ces patients, devrait permettre une meilleu-
re comprehension des reponses immunologiques a l’origi-
ne de la guerison et de la protection vis-a-vis du VHC et
conduire au developpement d’un futur vaccin.
INFECTION PRIMAIRE ik VHC
L’infection primaire a VHC se traduit souvent par une he-
patite aigue asymptomatique. Elle a CtC essentiellement
d&rite a partir de cas d’hepatites post-transfusionnelles
qui sont devenues rares puisque la majorite des nouveaux
cas de contamination par le VHC est desormais observee
chez des toxicomanes intraveineux. L’histoire naturelle
d’une hepatite aigue virale C est moins bien connue chez
les toxicomanes et les patients ayant une contamination
accidentelle en dehors des transfusions.
La p&ode d’incubation et la stverite de l’infection pri-
maire semblent dependantes de l’importance de l’inocu-
lum, ce qui expliquerait en partie la gravite plus grande
des formes post-transfusionnelles.
A partir des don&es chez les patients infect& par des
produits sanguins contamines, l’incubation de l’infection
primaire varie de 2 a 26 semaines avec un pit de la mala-
die se situant a 7-8 semaines [7]. Les symptomes prodro-
miques sont rares. L’hepatite aigue C est icterique dans
seulement 20 % des cas et anicterique avec pas ou peu de
symptbmes dans les 80 % restants. Les signes cliniques
sont aspecifiques et semblables a ceux des autres hepatites
virales. Ainsi, le diagnostic clinique d’une hepatite
aigue C est rarement fait et repose sur les marqueurs viro-
logiques. Le premier marqueur d’une infection primaire a
VHC est l’apparition d’une viremie tres rapidement crois-
Sante, detectable parpolymemse chain reaction (PCR) d&s
la premiere semaine apres l’exposition [8,9]. L’apparition
des anticorps anti-VHC est plus tardive, en general au mo-
ment de la phase cytolytique d&s la sixieme semaine.
L’ClCvation des transaminases precede Cgalement a son
tour I’apparition des signes cliniques. Les valeurs obser-
vees restent le plus souvent inferieures a dix fois la norma-
le, ce qui est moindre que dans les cas d’hepatite A ou B.
L’infection primaire a VHC correspond done le plus sou-
vent a une hepatite lobulaire d’intensite souvent mod&e.
Une evolution fulminante est exceptionnelle en l’absence
de cofacteurs, en particulier de co-infections avec d’autres
virus hepatotropes [lo].
L’evolution de l’infection primaire varie selon les Ctu-
des en particulier selon le critere biologique utilise. Ainsi,
la valeur des ALAT est un mauvais critere car sa normali-
sation n’est pas synonyme de guerison. Seul le monitorage
de la viremie VHC par PCR permet de definir correcte-
ment son evolution. Les etudes Cpidemiologiques indi-
quent que pres de 20 % des patients Climinent le VHC lors
d’une infection primaire 18, 1 I]. Ainsi, dans une etude
prospective concernant 117 patients ayant une htpatite C
post-transfusionnelle, une clairance prolongee de la vire-
mie VHC Ctait observee dans 15 % des cas, tandis que
12 % des sujets normalisaient leurs transaminases en res-
tant viremiques et 73 % Cvoluaient vers une hepatite chro-
nique avec des ALAT fluctuantes ou elevees et une vire-
mie persistante [12]. De plus, Gerlach et al. [13] ont
recemment rapport6 une clairance de I’ARN-VHC avec
guerison chez 20 (53 %) patients parmi 38 ayant une he-
patite C aigue symptomatique. Cependant, si l’on s’inte-
resse uniquement aux patients des groupes placebo de plu-
sieurs essais therapeutiques, moins de 5 % de ceux-ci
eliminent le virus [ 141.
Toutefois, chez la majorite des patients, l’infection pri-
maire Cvolue vers une hepatite chronique C. Le taux de
chronicite varie entre 50 B 90 % selon les etudes [7, 11, 12,
15, 161. Les etudes les plus recentes, se basant sur la pre-
sence de I’ARN-VHC dans le sang et non sur la valeur des
ALAT, retrouvent une frequence de 85 % de chronicite.
INFECTION CHRONIQUE A VHC
L’evolution de l’hepatite chronique C differe pour chaque
malade, ce qui s’explique par le fait que le VHC n’est pas
cytopathique et que les lesions tissulaires sont h mediation
immune. Toutefois, il existe deux profils Cvolutifs d’hepa-
tite chronique C selon la normalite ou non des transamina-
ses (ALAT). Cette distinction est importante comme le
soulignent plusieurs etudes prospectives, indiquant que
60 a 90 % des hepatites chroniques avec ALAT Clevees
Cvoluent vers une maladie htpatique fibrosante contraire-
ment aux patients ayant des transaminases normales.
Hkpatite chronique avec ALAT normales
Ces formes se caracterisent done par la persistance d’un
ARN-VHC serique detectable et des ALAT normales. Ces
sujets sont identifies a I’occasion de don du sang ou lors
de depistage systdmatique. Ce groupe constitue environ
25 % des patients ayant une hepatite chronique C (IO-
40 % selon les etudes) [ 15, 17-201.