Le Voïévode Soirée lyrique sur France Musique T lyrique de Tchaïkovtenue, en OcciJLj dent, àla périphérie du répertoire, et limitée à deux titres {La Dame de pique et Eugène Onéguine), suscite un intérêt grandissant tout à fait légitime. Son dernier opéra, Yolantha, semble enfin être estimé à sa juste valeur. Mais le tout premier, Voïevoda, entrepris à 26ans,eni866? Créé au Bolchoï avec un vif succès public (quinze rappels!) en janvierlB6g, il fut retiré après cinq représentations. La critique était divisée, mais le compositeur, plus radical, détruisit une partition dont il détailla plus tard, sans indulgence, les défauts dans une lettre à son admi- I a production ski, longtemps avec un opéra de jeunesse méconnu de Piotr Ilitch Tchaïkovski ratrice et mécène, M™ von Meck. Les parties vocales et le matériel d'orchestre qui avaient servi à la création ayant été conservés, la partition a pu être reconstituée dans les années 1930, puis complétée et recréée à Leningrad en 1949. Comme souvent, s'agissant d'une œuvre de jeunesse, les idées n'en étaient pas mauvaises: nombre de numéros sont d'une beauté et d'une maturité musicale incontestables, jusqu'à annoncer Eugène Onéguine, selon André Lischke. Le cachet national russe transparaît en de nombreux endroits. D'ailleurs Tchaikovski réutilisera de larges fragments, voire des airs entiers de Voïevoda dans L'Opritchnik. Les faibles- étaient plutôt d'ordre dramatique. Mais l'absence de vie scénique importe peu lorsque l'ouvrage est donné en concert comme ce soir en direct de Moscou. Le livret, adapté par Alexandre Ostrovski de sa pièce Un rêve sur la Volga, retrace les amours contrariées de Maria que son père a promise à un chef d'armée (le voïévode). Ses tentatives, avec Bastrukov, son amoureux, et Oliona, sa compagne de captivité, pour lui échapper échouent jusqu'à ce que le tsar remplace le tyran corrompu par un nouveau voïévode. ses ¦ GÉRARD CONDÉ