COMPTES PRÉVISIONNELS
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Un pic d’activité a été atteint
au premier semestre 2000
Après avoir subi les conséquences des
crises des zones émergentes à l’hiver 1998-
99, les économies de la zone euro se sont
redressées au second semestre 1999. L’ac-
célération de la demande mondiale et les
gains de compétitivité auparavant accumu-
lés ont permis un rebond des exportations
et, plus généralement, une reprise de l’ac-
tivité industrielle. Parallèlement, la détente
des conditions monétaires et financières
ainsi que le dynamisme de l’emploi ont
soutenu les composantes internes de la
demande.
Cette embellie s’est poursuivie au pre-
mier semestre 2000 où la croissance,
proche de 3,5 % en rythme annualisé, a
atteint un pic. Les moteurs de l’activité ont
toutefois évolué. Les exportations ont en
effet suivi le mouvement de décélération
de la demande mondiale, alors que la
demande intérieure, en particulier celle en
provenance des entreprises, s’est renforcée.
L’investissement en équipement a vivement
repris, porté par les perspectives de
demande toujours favorables. Parallèle-
ment, la progression de l’emploi s’est mon-
trée soutenue et la baisse du chômage s’est
accentuée, venant conforter la confiance
des ménages. Cette amélioration de la
situation sur le marché du travail, conju-
guée à la croissance soutenue du pouvoir
d’achat et à l’orientation toujours accom-
modante des conditions monétaires, a
contribué à la bonne tenue de la consom-
mation privée.
L’Allemagne et l’Italie, qui avaient pris
du retard dans cette phase de reprise
ont amorcé un processus de rattrapage.
Elles l’ont fait pour des raisons différentes.
En Allemagne l’investissement a favorable-
ment réagi au dynamisme de la demande
extérieure, puis l’emploi est venu soutenir
la consommation à l’issue d’une phase
de restauration de la productivité et de la
compétitivité des entreprises. A l’occasion
de la crise des économies émergentes,
l’Italie avait davantage souffert du fait
de la structure de son commerce exté-
rieur. Elle bénéficie donc pleinement
du redémarrage de l’activité mondiale.
La demande intérieure resterait
encore dynamique au second
semestre 2000 et en 2001
Le dynamisme de l’activité observé au
premier semestre devrait se traduire par
de nouvelles créations d’emplois en
seconde partie d’année. Grâce à une pro-
gression soutenue de l’emploi en 2000
et en 2001, le taux de chômage diminue-
rait encore sensiblement. Cette hausse
de l’emploi, conjuguée à l’accélération
des revenus salariaux (0,8 % en termes
réels en 2001 après 0,4 % en 2000) et à la
réduction des prélèvements obligatoires se
traduirait par une progression soutenue du
revenu des ménages. Compte tenu de la
stabilisation du taux d’épargne après plu-
sieurs années de baisse, la consommation
privée accélérerait encore.
De son côté, l’investissement resterait
très dynamique, notamment dans le
domaine des nouvelles technologies de
l’information. Le taux d’investissement
dépasserait ainsi son niveau du début des
années 90.
Les échanges extérieurs contribueraient,
en revanche, de façon moins marquée à la
croissance, dans un contexte où la modé-
ration de la demande mondiale continue-
rait à se faire sentir. La demande intérieure,
qui demeurerait donc le principal socle de
l’activité, serait à l’origine d’un enchaîne-
ment vertueux associant croissance soute-
nue et re-synchronisation des conjonctures
dans la zone euro.