4. Contexte historique : Cette chanson a été écrite au moment de l’Occupation
Allemande. Les femmes de soldats et de prisonniers français se sont totalement
identifiées à cette chanson, ce qui fera son succès. L’armistice a été signé entre le
Maréchal Pétain et Hitler le 22 juin 1940. Une partie de la France était occupée par
les Allemands. La capitale, lieu de culture, de fêtes et de spectacles, était
entièrement sous l’emprise de l’ennemi. Léo Marjane, comme d’autres artistes à
cette époque, se produisait sur scène pour un public majoritairement allemand. A la
fin de la guerre, ces artistes ont été poursuivis par les Comités d’Epuration pour avoir
chanté dans des établissements fréquentés par des officiers allemands. Léo Marjane
fut jugée puis relaxée à la suite de l’enquête. Son ami et futur mari, le baron Charles
de Ladoucette, faisait partie de la Résistance et elle lui donnait les recettes de ses
spectacles pour financer le réseau.
5. Les chanteurs et chanteuses de l’époque sont : Maurice Chevalier (Prosper),
Charles Trenet (Douce France), Edith Piaf (l’accordéoniste)…
Description et Analyse
1. Les paroles : Sa première phrase « je viens de fermer ma fenêtre », le fait de
commencer une chanson pas une action de fermeture crée un effet tragique, de
gravité et de chagrin. Elle a aussi fermé son cœur. Sa voix pensive et grave marque
son isolement. Le brouillard qui pénètre dans sa chambre alors que les issues sont
fermées montre la froideur de cette situation, sa solitude. Une solitude, une angoisse
qu’elle a peut-être déjà vécue pendant la première guerre mondiale au travers des
femmes de sa famille. Elle n’a plus que des souvenirs et cela ne suffit pas « meurt le
passé ». Elle utilise des mots désespérés : « tombe, s’achève, brise… », il n’y a plus
d’espoir, la guerre continue et son amour ne reviendra peut-être jamais. Mais, elle
l’aimera toujours. Elle se raccroche à des choses matérielles, « la cheminée,
l’horloge », signes du temps qui passe mais aussi de la vie qui continue.
2. La musique : petite musique douce violon et flûte, printanière puis tout s’arrête
brusquement, créant ainsi une rupture dramatique. Le silence se fait et Léo Marjane
chante a capella (sans musique). La musique (violons) revient au refrain. Le tempo est
assez lent, peu de rythme. La musique est surtout un accompagnement de la voix de
la chanteuse. Sa voix est chaleureuse et grave, il est très rare à l’époque de trouver
une chanteuse contralto (tessiture plus grave que mezzo-soprano).La musique
permet de mettre l’accent sur les lamentations et renforce sa douleur.