Le livre blanc de l`économie - élections régionales

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L I V
R
E
B
L
A N C
ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015
ENSEMBLE,
PRÉPARONS
L’AVENIR
DE L’ÉCONOMIE
BRETONNE
LE LIVRE BLANC
DE L’ÉCONOMIE
PAR LA CHAMBRE
DE COMMERCE
ET D’INDUSTRIE
BRETAGNE
4
Une économie impactée par la « crise » de 2008
Économie présentielle :
des mutations à accompagner
6
Commerce de détail
8
TOURISME
Refonder les atouts de l’industrie bretonne
10
Industrie & Services
12
Industrie agroalimentaire
DiffuseR les leviers du développement
auprès des entreprises
14
INNOVATION
16
Financement
17
International
Permettre l’adaptation des entreprises
aux mutations
18
TRANSITION NUMERIQUE
20 TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE
Renouveler le tissu économique
22
CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES
Garantir une offre de formation
adaptée sur le territoire
24 FORMATION
Inscrire la maritimité de la Bretagne
dans une stratégie globale de développemenT
26
MARITIMITÉ
Lever Les freins à l’attractivité
et aux dynamiques de développement
28 FONCIER ÉCONOMIQUE
30 FRET
32
ACCESSIBILITÉ
34 SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE & RÉGLEMENTAIRE
ÉDITORIAL
É
tablissement public
Notre volonté
est de porter
à la connaissance
des futurs conseillers
régionaux les enjeux
actuels de l’économie
bretonne, la vision
à moyen terme
qu’ont les chefs
d’entreprises
de l’économie
et des territoires
et leurs attentes
vis-à-vis du Conseil
régional. »
dirigé par des chefs d’entreprise élus par leurs pairs, la
ALAIN DAHER
CCI Bretagne représente les intérêts de
Président de la CCI Bretagne
l’industrie, du commerce et des services
auprès des pouvoirs publics au sein de la région. Elle s’est pleinement
investie dans ce rôle, portant l’ambition depuis 2011 d’être le « parlement des entreprises », aux côtés des organisations patronales
et professionnelles. Nous nous sommes attachés ainsi à porter au
cœur du débat la voix des entrepreneurs bretons, en faveur du
développement économique et de l’attractivité de notre territoire.
À l’occasion des élections européennes en 2014, une tableronde avait été organisée avec les candidats ayant répondu à
notre invitation. Dans le même esprit, pour l’élection du Conseil
régional en décembre 2015, nous avons choisi de nous adresser de
façon identique à tous les candidats, en publiant un Livre Blanc de
l’économie bretonne. Notre volonté est de porter à la connaissance
des futurs conseillers régionaux les enjeux actuels de l’économie
bretonne, la vision à moyen terme qu’ont les chefs d’entreprises de
l’économie et des territoires et leurs attentes vis-à-vis du Conseil
régional. Les CCI de Bretagne, au service de 108 000 entreprises
et 700 000 salariés, formant 3 500 apprentis, 4 100 étudiants et
gérant 52 équipements structurants (ports de commerce, ports de
pêche, aéroports, etc.), apportent des données concrètes au débat
L’assemblée régionale qui sortira des urnes en décembre 2015
électoral sur les questions économiques et territoriales.
aura donc des responsabilités particulières quant à la création de
Cette initiative est d’autant plus fondée que la loi portant
richesses et d’emplois en Bretagne à l’avenir.
nouvelle organisation territoriale de la République, votée en
Par la suite, il est indispensable de prolonger ce dialogue par
juillet 2015, a confié aux régions des compétences imporune association étroite de la CCI à l’élaboration et au suivi des
tantes en matière de développement économique de leur
stratégies régionales : développement économique, innovation
territoire : définition de la stratégie de développement écoet internationalisation ; aménagement, développement durable
nomique, d’innovation et d’internationalisation, actions en
et égalité des territoires ; formation professionnelle. De la même
faveur des TPE et PME, aménagement durable du territoire,
façon, la CCI pourrait contribuer aux débats de la Conférence
formation professionnelle et développement de l’apprentissage.
Territoriale de l’Action Publique consacrés au développement
économique, à l’aménagement du territoire et à la formation.
Au-delà des candidats, ce Livre Blanc est diffusé très largement aux chefs d’entreprises, aux organisations professionnelles
et patronales, à l’ensemble des acteurs économiques et au grand
public via les médias. Nous souhaitons ainsi contribuer concrètement aux définitions futures des politiques publiques en Bretagne.
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
3
Une économie impactée
par la « crise »1 de 2008
Les indicateurs économiques le démontraient, la Bretagne avait
mieux résisté que d’autres régions à la « crise » des années 2008
et 2009 malgré la forte décroissance connue alors : un taux de
chômage inférieur à la moyenne nationale, moins de défaillances
de grandes entreprises, un dynamisme démographique soutenu
par l’attractivité du territoire et un marché du travail qui
demeurait relativement porteur par rapport au niveau national.
Évolution comparée de la croissance économique
113
114
112
111
110
110
107
108
109
106
104
102
100
105
100
100
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Bretagne
France métropolitaine
Base 100 = 2002
Source : Insee
Avec un taux de croissance annuel moyen de plus de
2,4% entre 2002 et 2007, contre moins de 2% pour la
France métropolitaine, la Bretagne a connu avant 2008
une forte progression de son Produit Intérieur Brut (PIB),
bien supérieure aux performances nationales.
Jusqu’à cette période charnière, la région bénéficiait
d’une expansion des secteurs tertiaires, en particulier
le développement des services à l’entreprise, à même
de compenser le recul de l’agriculture et de la pêche et
d’accompagner la croissance de l’industrie et de la construction,
notamment par l’externalisation des fonctions connexes
à la production. Le secteur du bâtiment et des travaux publics
rencontrait également des perspectives favorables au cours
des années 2000. Enfin, la vigueur des secteurs du commerce,
marquée par une augmentation de plus de 10 000 emplois
entre 2002 et 2012, et du tourisme (6e région française
en termes d’emplois touristiques) assurait une relative
répartition des emplois sur l’ensemble du territoire régional.
Malgré un décalage temporel par rapport au reste de l’hexagone
dans la perception des conséquences de la « crise », les difficultés
économiques en Bretagne sont bel et bien présentes
aujourd’hui et tout aussi prononcées que dans d’autre régions.
Les fragilités du modèle productif apparaissent clairement :
affaiblissement du secteur agricole et de l’industrie de la
pêche (le nombre d’exploitations agricoles a par exemple
diminué d’un tiers entre 2000 et 2010), perte de compétitivité
d’un modèle de production de masse dans l’agroalimentaire,
exposition accentuée due à la concentration de l’emploi
industriel dans quelques secteurs d’activité (électronique,
automobile et construction navale) frappés par la « crise ».
Un marché de l’emploi fragilisé
Ces fragilités ont bien évidemment un impact sur l’emploi
breton. Ainsi, en 2014, le nombre de salariés du secteur
de la construction est retombé à son niveau de 2005.
Dans l’industrie, le nombre d’emplois est en diminution
constante depuis de nombreuses années. La région a ainsi
perdu 5 000 emplois dans le secteur des télécom/électronique
entre 2000 et 2012, et près de 4 500 emplois dans
le secteur de l’industrie automobile sur la même période.
EMPLOI SALARIÉ PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ
120
115
110
105
100
95
90
85
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
F RANCE MÉTROPOLITAINE –
EMPLOI SALARIÉ
tous secteurs
Bretagne –
EMPLOI SALARIÉ
tous secteurs
Bretagne –
EMPLOI SALARIÉ
de la construction
Bretagne –
EMPLOI SALARIÉ
du tertiaire
marchand
Bretagne –
EMPLOI SALARIÉ
de l’industrie
Base 100 = 2002
Source : Insee
4
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Diagnostic économique
Bretagne
2012
2013
France métropolitaine
8,9 %
10,1 %
2011
8,5 %
9,7 %
2010
8,6 %
9,7 %
2009
7,6 %
9,0 %
2008
7,5 %
8,8 %
2007
7,9 %
9,2 %
6,3 %
7,4 %
2006
6,1 %
7,2 %
2005
6,8 %
8,0 %
7,3 %
8,7 %
2004
7,0 %
8,5 %
Évolution du taux de chômage – Bretagne / France
2014
Source : Insee
L’évolution globale de l’emploi salarié a cependant été
plus favorable dans la région comparativement à la France
métropolitaine sur la dernière décennie. La Bretagne affiche
ainsi un taux de chômage qui se maintient structurellement
en dessous de la moyenne nationale. Avec un taux de chômage
de 8,9% enregistré au 4e trimestre 2014, la Bretagne se place
au 1er rang des régions françaises, avec l’Auvergne, l’Ilede-France et la région Rhône-Alpes, bénéficiant notamment
d’un secteur non marchand très présent dans la région et de
secteurs économiques qui ont conservé de leur dynamisme.
Les industries liées à l’environnement (énergie, eau, déchets)
ont par exemple créé près de 1 400 emplois entre 2000 et 2012.
Un équilibre territorial remis en question ?
Face à ces difficultés et potentialités de développement,
la région ne forme cependant pas un tout homogène.
Les mutations économiques en cours tendent en effet à remettre
en question notre modèle d’équilibre territorial, très largement
fondé sur un tissu de villes petites et moyennes présentes sur
l’ensemble de la région. La création des métropoles de Rennes
et Brest vient marquer symboliquement le poids des grandes
villes de la région et le rôle moteur que celles-ci sont appelées
à jouer pour le développement régional. Par exemple, le bassin
rennais concentre ainsi aujourd’hui près de 24% de la population
bretonne, contre 20% en 1975, quand les territoires du Nord
et du Centre-Bretagne voient leur part de population diminuer.
La démographie demeure néanmoins une chance pour
toute la région. La Bretagne a vu sa population augmenter
de 0,7% par an entre 2007 et 2014 (contre 0,5% pour
la France métropolitaine), se plaçant ainsi au 7e rang
des 22 régions en termes de croissance démographique.
Cette évolution résulte en grande partie d’un solde migratoire
positif, marque de l’attractivité de la région, notamment
des départements du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine.
Mais, selon les projections de population à l’horizon 2040
réalisées par l’INSEE, ce sont bien les quatre départements
qui devraient voir leur population augmenter à un rythme
plus soutenu que la moyenne nationale d’ici à 2040.
3 237 097
habitants au 1er janvier 2012
0,7%
d’augmentation annuelle
de la population entre
2007 et 2014
7e
rang des 22 régions en
termes de croissance
démographique
1 — Le choc économique ressenti à l’échelle nationale et
internationale en 2008-2009 nous semble davantage la marque
d’une évolution profonde et durable des économies qu’une brève
période transitoire de ralentissement de la croissance.
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
5
Économie présentielle :
des mutations à accompagner
Commerce de détail
Un retournement de tendance préoccupanT
La Bretagne compte près de 25 000 établissements
commerciaux représentant près de 15% du secteur marchand
régional. En intégrant l’hébergement et la restauration,
ce secteur regroupe 38 000 établissements et près
de 160 000 actifs, soit autant d’emplois que les activités
industrielles bretonnes. Le commerce de détail est ainsi
une composante essentielle du dynamisme économique
et de l’équilibre territorial de la Bretagne. Toutefois, le
contexte économique global difficile et la stabilisation
voire la baisse du pouvoir d’achat des ménages ont
sensiblement impacté les activités de commerce de détail.
On constate en effet une érosion du nombre
d’établissements ces dernières années, après une progression
soutenue sur la période 2000-2008. Conséquence logique
de ces difficultés, l’emploi tend désormais à se stabiliser
voire à se replier. Les commerçants, et notamment ceux
présents en centre-ville, travaillent aujourd’hui dans
un environnement doublement contraint : une « crise »
économique qui perdure et pèse sur le pouvoir d’achat et
des modes de consommation en perpétuel renouvellement.
6
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS EN BRETAGNE DEPUIS 2010
26 000
25 778
25 648
25 529
25 500
25 290
25 129
25 000
24 780
24 500
24 000
2010
2011
Commerce de détail
2012
2013
2014
2015
COMMERCE DE DÉTAIL
Inverser le déclin
économique dans
certaines villes. »
Enjeux
François EVEILLARD
Président de la Commission régionale Commerce,
CCI Bretagne
« Les années à venir sont sans doute celles
de la dernière chance pour inverser le déclin
économique dans certaines villes. Lancer
aujourd’hui le chantier de la redynamisation
des centres-villes, c’est être assuré que les
fondations seront posées solidement pour
2020. La réflexion doit s’opérer de manière
transversale et globale car l’attractivité d’un
centre fait aujourd’hui appel à un nombre
élevé de paramètres au rang desquels
le commerce occupe toujours un rôle
déterminant mais de moins en moins crucial ».
Maintenir un maillage équilibré
du commerce sur les territoires,
préserver la bonne couverture
commerciale des territoires nonurbains, garantir la vitalité des
centres-bourgs et centres-villes
Diffuser une vision prospective
de l’évolution des marchés,
des modes de distribution
et des nécessaires mutations
du commerce en résultant
Accompagner au plus près
les entreprises pour imaginer
de nouvelles solutions
d’organisation, favoriser
l’avènement du multicanal,
encourager les collaborations
Attentes des entreprises
Mettre en place des politiques
publiques davantage concertées
de soutien au commerce de
détail en faveur des entreprises
pour favoriser leur capacité
d’innovation et d’adaptation aux
nouveaux marchés, leur montée en
performance et en compétitivité
25 000
établissements
commerciaux
15%
du secteur
marchand régional
160 000
actifs
ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS EN BRETAGNE DEPUIS 2010
13 000
12 901
12 914
12 926
12 863
12 750
12 738
12 709
2014
2015
Renforcer la prise en compte
du commerce de détail dans
les politiques d’aménagement
du territoire et les documents
d’urbanisme (SCoT, PLU,
Schémas régionaux économiques
et d’aménagement)
12 500
12 250
Sources : Panorama
du commerce de
détail en Bretagne,
CCI Bretagne, 2015
12 000
2010
2011
2012
2013
Hôtels – cafés – restaurants
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
7
Économie présentielle : des mutations à accompagner
TOURISME
Les emplois touristiques salariés par espace touristique régional
Littoral rural
Côtes-d’Armor
Littoral rural
Finistère-nord
Littoral urbain
Finistère-nord
Littoral urbain
Côtes-d’Armor
Intérieur rural
Finistère
Littoral rural
Finistère-sud
Intérieur rural
Côtes-d’Armor
Intérieur rural
Ille-et-Vilaine
Littoral urbain
Finistère-sud
Part des emplois salariés touristiques
dans l’emploi salarié (en %)
16
9 570
9
6
3 190
3
2,3
Littoral
Ille-et-Vilaine
Intérieur urbain
Intérieur rural
Morbihan
Littoral rural
Morbihan
Littoral urbain
Morbihan
Bretagne : 4,8 %
@IGN - Insee 2011
Source : Insee, DADS 2007
Réussir la transformation de l’offre touristique bretonne
peu plus de 150 000. Cela se traduit également en termes de
répartition des emplois, plus fortement ancrés sur le littoral.
Ce secteur fait aujourd’hui face à des transformations
structurelles fortes : poids du numérique grandissant, nécessaire
mise aux normes des équipements, accessibilité, concurrence de
nouveaux types d’hébergements (Airbnb, chambres d’hôtes, etc.)
qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les hébergements
classiques. De plus, la destination Bretagne est marquée par
une saisonnalité forte qui induit des difficultés de trésorerie
voire de recrutement pour certaines entreprises. La périphéricité
de la Bretagne est aussi un élément préjudiciable, qui sera
potentiellement atténué à l’horizon 2017 avec l’arrivée de la LGV.
Avec sa façade maritime, ses parcs naturels, de nombreux
édifices classés monuments historiques et une forte dynamique
culturelle, la Bretagne bénéficie d’atouts majeurs pour son
économie touristique. Celle-ci contribue pour environ 8%
du PIB régional et emploie 57 600 salariés directs à l’année,
soit près de 5% des emplois salariés directs de la région.
Néanmoins, les flux touristiques sont assez inégaux en
Bretagne, et, d’une manière générale, l’attractivité touristique
est très contrastée entre les zones littorales et l’arrièrepays. Ainsi, en 2013, les Pays de Saint-Malo et de Rennes
comptent chacun plus d’un million de nuitées quand les Pays
du Centre Bretagne ou de Brocéliande n’en accueillent qu’un
57 600
salariés directs à l’année
5%
des emplois salariés
directs de la région
8%
du PIB régional
8
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Sources : Chiffres clés, Comité régional
du tourisme Bretagne, 2014
INSEE Analyses 2015
TOURISME
Enjeux
Attentes des entreprises
Accroître la visibilité et favoriser la mise en marché
de l’offre touristique, développer l’activité touristique
tout au long de l’année et sur l’ensemble de la
Bretagne (littoral, rétro littoral et intérieur)
Encourager le développement du tourisme d’affaires
Préserver des espaces fonciers suffisants,
adaptés aux besoins des structures touristiques
et limitant les conflits d’usages
Développer la culture de l’innovation
dans les entreprises touristiques
Favoriser l’attractivité de la Bretagne par
une politique concertée sur les axes suivants :
— Accès facilité à l’information touristique
— Promotion touristique
— Optimisation des temps de trajets
— Maitrise des coûts de transports
Soutenir les investissements matériels
et immatériels des professionnels
Renforcer la desserte de l’ensemble des territoires
à l’occasion de la mise en service de la LGV en
termes de fréquence, d’horaire et de destination
Favoriser la montée en compétence des professionnels sur
la structuration de leur offre commerciale et marketing
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
9
Refonder les atouts
de l’industrie bretonne
Industrie & Services
Un socle PRODUCTIF qui doit réinventer son modèle
La Bretagne est à ce jour la 5e région industrielle
française, industrie agroalimentaire comprise. L’activité
industrielle emploie près de 160 000 personnes dans
les 11 000 établissements que compte la région,
soit 5,1% du total national. Hors agroalimentaire,
l’industrie repose sur 2 piliers en Bretagne :
la métallurgie et la mécanique, avec notamment l’automobile, la
construction navale, le machinisme agricole et agroalimentaire,
l’électronique et les télécommunications, pôle
d’excellence en Bretagne, marqué par un environnement
de formation-recherche de très haut niveau.
Comme le reste de la France, la région n’échappe
pas au phénomène de désindustrialisation, notamment
depuis le début des années 2000. Elle n’est pas seulement
la conséquence des fragilités de l’économie bretonne
traditionnelle, qui se traduit par des pertes d’emplois
réelles dans le secteur de l’industrie automobile et dans
la fabrication d’équipements électriques et électroniques.
Ce phénomène résulte aussi d’une tendance lourde
d’externalisation de certaines fonctions industrielles et,
de fait, d’un transfert de valeur ajoutée et d’emplois de
l’industrie vers les services, notamment ceux orientés
« Business to Business ». Ce secteur contribue pour
près de 34% à la richesse régionale et emploie près de
200 000 salariés. Les services B to B sont également un
facteur d’attractivité déterminant pour les entreprises et
constituent à ce titre un enjeu capital pour les territoires.
En parallèle du mouvement de tertiarisation, on observe
que les zones d’emplois bretonnes sont différemment touchées
par ces évolutions structurelles. Une nouvelle donne territoriale
semble émerger, distinguant d’une part les territoires
concentrant les activités productives et d’autre part ceux
qui reposent davantage sur les services non-marchands.
10
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
INDUSTRIE & SERVICES
Un atout pour notre
territoire qu’il convient
de consolider
à tout prix. »
Stéphane JAN
Président de la Commission Industrie et Services,
CCI Bretagne
« Incontestablement, la Bretagne est une région
industrielle. C’est un atout pour notre territoire
qu’il convient de consolider à tout prix. Pour
accompagner nos entreprises dans un monde en
mutation, il est essentiel de créer un écosystème
favorable, de garantir la stabilité réglementaire
et la lisibilité des dispositifs d’accompagnement.
Mais plus largement, les Bretons eux-mêmes
doivent être fiers de leur industrie. Une réelle
appropriation de cette richesse collective est
nécessaire pour que les projets industriels ne
suscitent pas la méfiance mais l’engouement
et que la Bretagne soit clairement identifiée
comme une terre industrielle d’avenir ».
Évolution DE LA valeur ajoutée en Bretagne
120
160
144
98
100
140
80
120
70
132
128
60
1989
Bretagne
Source : Insee
1999
2013
France métropolitaine
100
2002
Services
B to b
Bretagne
Base 100 = 1989
Assurer le maintien global
de l’emploi industriel,
par la défense de la
compétitivité des entreprises
et le repositionnement des
filières les plus fragiles
Soutenir le développement de
l’emploi serviciel marchand par
une plus grande mise en valeur
de nos compétences locales
Accompagner la numérisation
des services
Favoriser le développement des
industries du futur et soutenir
la formation sur les métiers
dont elles auront besoin
Attentes des entreprises
Appuyer le développement
commercial des entreprises
industrielles et servicielles
autour de deux axes : améliorer
le positionnement des PME sur
les marchés publics et accroître
leur présence à l’international
Sources : La Bretagne, région industrielle, Repères économiques, CCI Bretagne, mars 2013
Les services aux entreprises en Bretagne, Repères économiques, CCI Bretagne, mai 2014
Quel mode de développement économique pour la Bretagne de demain, CESER, février 2012
Tertiarisation des emplois, essor des activités au service de la population : trente ans de
mutations dans les territoires bretons, INSEE Analyses Bretagne, février 2015
Évolution de l’emploi SALARIÉ INDUSTRIEL
Enjeux
2007
Services
B to b france
de province
Source : Insee
Livre Blanc CCI BretagnE —
2012
Toutes
activités
bretagne
Base 100 = 2002
— Élections régionales 2015
Concentrer les efforts
et les ressources publiques
sur les filières d’excellence
(agrotechnologies, sécuritédéfense, numérique, santé,
éco-activités, mobilité) afin de
valoriser les savoir-faire bretons
à l’extérieur du territoire et
développer nos marchés
Mettre en place un plan
d’accompagnement vers « l’usine
du futur » incluant des soutiens à
la faisabilité et à l’investissement
pour regagner de la compétitivité
économique et technologique
11
Refonder les atouts de l’industrie bretonne
Industrie agroalimentaire
Une filière essentielle qui attend des réponses rapides
La Bretagne est la première région agroalimentaire
d’Europe et la première région agricole française.
En réponse à la crise de 2013, le Premier Ministre
et le Président du Conseil régional de Bretagne ont signé
le « Pacte d’Avenir pour la Bretagne », dont un des volets est
dédié à l’agroalimentaire breton. Si ce Pacte a permis d’apporter
des mesures d’urgence et de mettre des sujets fondamentaux
sur la table, les réponses structurelles restent à développer
pour soutenir cette filière majeure pour l’économie bretonne.
En effet, adossé à la richesse de son agriculture et de sa
pêche, un puissant complexe agro-alimentaire, fort de près de
60 000 emplois, s’est développé en Bretagne, représentant
35% des établissements et près de 40% des emplois industriels.
Il se caractérise par un tissu d’entreprises extrêmement
varié, d’initiative privée ou coopérative, composé à la fois
d’entreprises européennes voire mondiales et d’entreprises
régionales ou nationales. Il s’agit d’une activité structurante
tant dans l’internationalisation de notre économie (1/3 des
exportations bretonnes) qu’en matière de dynamisme territorial
en raison de sa diffusion dans beaucoup de territoires bretons.
Le choc n’en a été que plus grand lorsque ce secteur a été
durement frappé par la crise en 2013 et 2014. Les entreprises
Doux, Gad et Tilly Sabco installées dans le Finistère ont
particulièrement souffert, perdant à elles trois quelque
2 000 emplois. Cette crise est issue d’une dégradation entamée
depuis plusieurs années notamment liée à un positionnement
productif à faible valeur ajoutée et à une concurrence
exacerbée à l’échelle européenne et mondiale, travaillant
dans des environnements sociaux, fiscaux et réglementaires
plus favorables. La crise qui frappe aujourd’hui les éleveurs
bretons révèle que toute la chaine de production, jusqu’aux
tranformateurs, est concernée par cette problématique.
En parallèle, dans un souci de montée en gamme,
un réseau dense de PME allié à un système de R&D s’est
renforcé ces dernières années, notamment par le pôle de
compétitivité Valorial, qui participe au dynamisme de la filière.
1re
région agroalimentaire
d’Europe et la première
région agricole française
60 000
emplois
40%
des emplois industriels
1/3
des exportations bretonnes
12
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Sources : La Bretagne, région
industrielle, Repères économiques,
CCI Bretagne, mars 2013
ABC Agriculture et Agroalimentaire
de Bretagne en Clair, Analyse
& Perspectives, Agriculteurs &
Territoires et CRAB, 2015
INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE
Il est urgent que les mesures
prises dans le cadre du Plan
Agricole et Agroalimentaire
pour l’Avenir de la Bretagne
puissent aboutir ».
« La crise actuelle de l’élevage menace un pan considérable de notre
économie. Pas seulement dans les filières agricole et agroalimentaire,
mais aussi indirectement dans les services associés (travaux de
bâtiment, transport logistique …) de même que dans les services
résidentiels qui jouent un rôle majeur dans l’activité économique et
sociale de nos territoires. Elle revêt des dimensions conjoncturelles mais
aussi structurelles. Il est urgent que les mesures prises dans le cadre
du P3AB puissent aboutir en plans d’actions rapidement déployables
au sein des exploitations agricoles et des entreprises agroalimentaires ».
Michel MAGUEUR
Membre du Groupe de travail IAA,
CCI Bretagne
Enjeux
Bâtir une stratégie de
différenciation de la Bretagne
par un positionnement sur
plus de valeur ajoutée qui
soit axé sur la sécurité des
aliments, la qualité gustative
et/ou santé des produits,
le caractère prêt à consommer
Renforcer le lien entre l’aval
agroalimentaire et l’amont
agricole pour assurer
au cœur de chaque territoire
un devenir global à la filière
Repositionner le rapport
de force entre distributeurs
et fournisseurs pour un meilleur
partage de la valeur ajoutée
Renforcer la valorisation en
Bretagne des produits agricoles
Accentuer les efforts de
marketing et promotion
des marques
Livre Blanc CCI BretagnE —
Attentes des entreprises
Favoriser le maintien
des implantations sur leur
bassin historique dans
les phases d’extension
Favoriser la modernisation
des outils industriels par une aide
à la décision et à l’investissement
dans les outils de production
Stimuler la transformation
numérique de l’ensemble
de la filière, de la production
agricole au commerce
alimentaire, en passant par
la modernisation des élevages
et la robotisation de nos usines,
par un rapprochement avec
la filière numérique (R&D,
technologies, usages)
Renforcer l’accompagnement
à la performance commerciale
sur les différents marchés,
GMS, RHD, e-commerce,
et notamment à l’export
— Élections régionales 2015
13
DiffuseR les leviers du développement
auprès des entreprises
INNOVATION
stimuler l’innovation pour garder un temps d’avance
Moteur essentiel de l’économie régionale et de sa capacité
à créer des richesses ainsi que des emplois durables et
de qualité, l’innovation n’appartient pas à un certain type
d’entreprises ou à un secteur particulier. Elle est multiforme
et peut aussi bien porter sur des biens, des services, de
nouvelles formes d’organisation ou le développement
de compétences comme le design ou le marketing.
Parmi les indicateurs de bonne santé de l’innovation dans
les territoires, la Bretagne possède de nombreux atouts :
4e région française déposante de brevets à l’échelle
européenne, 3e pour le seul domaine des Technologies
de l’Information et de la Communication
6e rang des investissements publics et privés
en Recherche & Développement
5e effectif régional de chercheurs
des secteurs publics et privés en 2009
Ces indicateurs témoignent d’un environnement solide et
favorable à l’innovation, dans lequel de grands groupes ont fait
le choix de s’implanter. Toutefois, pour capitaliser aujourd’hui
sur ces atouts et diffuser l’innovation, il faut faire le constat
que la majeure partie des innovations récentes ne relève
pas nécessairement de la technologie. Elles sont davantage
fondées sur une différentiation concurrentielle reposant sur
l’usage plutôt que sur la performance, un « time to market »
plus court et des projets moins capitalistiques en amont
qui nécessitent des outils de financement plus souples.
De plus, la dimension du marché visé par l’entreprise (régional,
national, international) constitue le principal clivage entre
les PME innovantes et les autres. La corrélation entre le taux
d’innovation et l’ouverture internationale est très forte.
Un des freins majeurs à l’innovation reste son coût : plus d’un
tiers des PME déplore soit un manque de moyen financier interne
ou externe, soit un coût d’accès à l’innovation trop important.
14
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
INNOVATION
Elle constitue
aujourd’hui
le principal facteur
de compétitivité
pour les entreprises
bretonnes dans un
monde de plus en
plus concurrentiel. »
« L’innovation offre des opportunités pour
se distinguer sur les marchés, valoriser
les compétences, les talents et bien entendu
les produits. Elle constitue aujourd’hui
le principal facteur de compétitivité pour
les entreprises bretonnes dans un monde
de plus en plus concurrentiel. L’innovation
ne s’arrête pas à quelques grands groupes
et à de la technologie. Il est capital
qu’elle puisse se diffuser dans le plus
grand nombre d’entreprises en Bretagne,
quelle que soit leur taille et leur secteur
d’activité afin qu’elles puissent consolider
leurs activités et accéder à de nouveaux
marchés en France et à l’étranger ».
Alain QUAIS
Président du Groupe de travail Innovation,
CCI Bretagne
4e
Enjeux
région française déposante de brevets
à l’échelle européenne, 3e pour
le seul domaine des Technologies
de l’Information et de la Communication
Intégrer les caractéristiques
de l’innovation « non
technologique » dans les
politiques d’accompagnement
des entreprises
Sources : Index régional de l’innovation Synthèse,
La Bretagne dans son contexte national et européen,
Bretagne Développement Innovation, mars 2012
Eurostat – Données 2014
Améliorer la coopération entre
entreprises et entre secteur
privé et secteur public
Part des demandes de brevets TIC
déposés auprès de l’Office Européen
des Brevets entre 1999 et 2009
France
métropolitaine
France
hors IDF
Île de France
44,40%
—
Rhône-Alpes
17,20%
31,00%
Bretagne
9,60%
17,20%
PACA
9,20%
16,50%
Accompagner les PME pour
favoriser l’intégration de
l’innovation dans leur projet
de développement : veille et
appréhension des tendances
de marchés, montée en
compétence et adaptation
des ressources humaines
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Attentes des entreprises
Poursuivre l’articulation entre
l’appui au développement
international et
l’accompagnement de l’innovation
Rééquilibrer les soutiens publics
à destination des PME qui ne
disposent pas de la capacité
financière des grands groupes
Simplifier l’éco-système
des structures publiques
d’intermédiation
Favoriser la diffusion des
connaissances auprès des
PME : informations sur les
technologies ou les marchés,
soutien aux partenariats
15
DIFFUSER LES LEVIERS DU DÉVELOPPEMENT auprès des entreprises
Financement
ÉVOLUTION DES CRÉDITS AUX PME EN FRANCE, ENTRE 2007 ET 2011 (taux de croissance en glissement annuel)
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
1er janv.
2007
1er juil.
2007
PME tout secteur
1er janv.
2008
1er juil.
2008
1er janv.
2009
PME tout secteur
sauf agriculture
1er juil.
2009
1er janv.
2010
1er juil.
2010
1er janv.
2011
PME INDÉPENDANTE
AVEC DONNÉES DE BILAN
Source : Banque de France
Proposer des alternatives de financement
adaptées aux TPE et PME
La crise financière a entraîné en France, comme dans de
nombreux pays, un ralentissement de la distribution de crédits
aux entreprises. Face à cette conjoncture et aux critères accrus
de Bâle III, les établissements financiers cherchent à diminuer
leur exposition au risque en réduisant l’offre de crédits ou
restreignant son accès. « Le taux de croissance annuel de
l’encours de crédits aux entreprises a ainsi sensiblement diminué
durant la période de crise ». Il est même devenu négatif pour
certaines catégories d’entreprises, essentiellement les PME.
Dans ce contexte de crise, les dirigeants d’entreprises
disent rencontrer plus de difficulté pour financer leurs projets
d’investissement. En Bretagne comme ailleurs, l’investissement
apparaît pourtant comme la condition pour transformer l’actuelle
reprise conjoncturelle en croissance forte et durable.
En matière d’accès au crédit, les TPE et PME sont les plus
contraintes, du fait, généralement, d’un moindre niveau de
garantie. Bien qu’existe un certain nombre d’outils de financement
à leur intention, il apparaît nécessaire de faciliter leur accès à
des fonds propres en les accompagnant sur la levée de fonds.
Dans cette perspective, en complément des prêts
d’honneur et fonds d’amorçage, le soutien aux business
angels, qui restent relativement faible dans la part totale
des investissements en Bretagne, pourrait être renforcé afin
que leur action se déploie mieux sur l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, le développement du financement participatif devient
une alternative crédible pour les PME et les start-up. La Bretagne
doit faciliter la création et son attractivité pour les plateformes
de crowdfunding, dont la variété des objectifs permettra
aux entrepreneurs de trouver les modalités de financement
nécessaires à la création et au développement de TPE et PME.
16
Livre Blanc CCI BretagnE —
Enjeux
Favoriser davantage le financement
des entreprises en direction
de l’outil de production (machineséquipement) et de l’innovation
Consolider la dynamique
régionale liée au développement
du financement participatif
Accompagner les entreprises
dans leurs levées de fonds
Attentes des entreprises
Diversifier les possibilités de
financement, particulièrement pour
les TPE, avec les possibilités ouvertes
par le financement participatif
Améliorer l’accès des TPE au
crédit, notamment de trésorerie
Source :
Bulletin
de la Banque
de France •
N° 188 •
2e trimestre
2012
Encourager la lisibilité et la stabilité
réglementaire des politiques
et des dispositifs de financement
pour faciliter la prise de décision
d’investissement des chefs d’entreprise
— Élections régionales 2015
International
Une ambition exportatrice à affirmer
à l’heure de l’économie mondialisée
Dans le cadre d’un monde globalisé, où internationalisation
et innovation sont étroitement liées, une économie
compétitive repose de plus en plus sur une présence forte
à l’international. Pourtant, les performances de notre
région dans ce domaine restent en deçà des espérances.
Représentant 4,2% de la richesse nationale mais seulement
2,4% des exportations, la Bretagne présente une ouverture
de son économie à l’international relativement faible.
La Bretagne compte un peu plus de 3 500 entreprises
présentes à l’international. Elles représentent seulement 2,9%
du total national des entreprises exportatrices. Soulignons
également que 40% de ces entreprises réalisent moins de
10k€ de ventes annuelles à l’étranger. Ces deux éléments
montrent qu’il existe une réelle marge de progression.
Les freins à l’internationalisation sont connus et divers :
faible valeur ajoutée de certaines productions, défaut
de locomotives industrielles, mais aussi difficulté pour
les entreprises à identifier les bons partenaires commerciaux,
ou encore leur manque de ressources financières et humaines.
Certains indicateurs laissent entrevoir des perspectives
favorables pour notre région. Deux principales filières
industrielles (industrie agroalimentaire et numérique)
concentrent en effet les investissements étrangers
et près de 200 établissements de ces deux secteurs sont
à capitaux étrangers. En tout, les investissements directs
étrangers (IDE) représentent 2,5% des emplois en Bretagne.
Par ailleurs, il existe une vraie volonté de nos entreprises
de dynamiser leurs activités à l’import ou à l’export. En
témoigne les 6 entreprises sur 10 –réputées actives à
l’étranger- qui déclarent souhaiter renforcer leur équipe
à l’international dans les deux prochaines années.
Livre Blanc CCI BretagnE —
Enjeux
Conforter et amplifier l’ambition
exportatrice des entreprises bretonnes
Identifier et accompagner de nouveaux
exportateurs sur des marchés
internationaux sélectionnés selon leurs
avantages compétitifs et capacités
Garantir l’attractivité de la Bretagne
pour les investisseurs étrangers
Attentes des entreprises
Proposer un accompagnement
de proximité et sur-mesure vers
une cible de PME volontaires allant du
diagnostic de leurs besoins et capacités
à la co-élaboration d’une stratégie
de développement à l’international
Sources :
Les entreprises
bretonnes à
l’international,
CCI Bretagne
et Bretagne
Commerce
International,
Juillet 2015
Faciliter le soutien financier
des entreprises à chaque étape
de leur projet d’internationalisation
Favoriser la montée en compétence des
ressources humaines des PME bretonnes
— Élections régionales 2015
17
Permettre l’adaptation
des entreprises aux mutations
TRANSITION NUMERIQUE
Développer le potentiel productif du territoire grâce au numérique
Le numérique est une révolution qui modifie profondément
nos modèles économiques traditionnels. C’est aussi
une économie en soi, déjà très perceptible sur notre
territoire. Plus de 2 700 établissements emploient près de
40 000 personnes dans le domaine de l’économie numérique
en Bretagne parmi 3 principaux ensembles d’activités :
les activités de production de biens (composants électroniques,
cartes à puce…), les activités de services (programmation
informatique, édition logicielle…) et les télécommunications.
Il est essentiellement organisé autour de 3 territoires
en Bretagne : le Pays de Rennes, qui réunit plus de 50% des
emplois liés à l’économie numérique bretonne, en particulier
grâce aux activités de services ; viennent ensuite le pays de
Brest et celui du Trégor-Goëlo. Globalement, les emplois du
numérique tendent à se concentrer dans les plus importants
centres urbains bretons où les activités tertiaires sont
prépondérantes et en particulier dans les métropoles labellisées
French Tech, Rennes et Brest. La transition numérique est
également un levier important pour l’inventivité bretonne :
46% des brevets impliquant un inventeur breton relèvent ainsi
des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Enfin, la diffusion des TIC dans les territoires et les
entreprises est un élément essentiel pour l’attractivité des
territoires et la compétitivité de toutes les entreprises,
quel que soit leur secteur d’activité. Si les équipements TIC
sont déjà intégrés dans la gestion quotidienne des
entreprises, les usages restent inégaux en particulier pour
les PME qui connaissent des difficultés pour structurer leur
intelligence économique ou encore pour se lancer dans le
e-commerce. De ce point de vue, le programme Bretagne
à Très Haut Débit (BTHD), qui doit permettre à tous les
Bretons d’avoir accès au très haut débit à l’horizon 2030,
constituera un saut qualitatif majeur pour les entreprises.
18
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
TRANSITION NUMÉRIQUE
+ de 2 700
établissements
80%
de ces établissements comptent
moins de 5 salariés
40 000
personnes employées dans
le domaine de l’économie numérique
46%
des brevets impliquant
un inventeur breton relève des TIC
Sources : L’intelligence économique dans les
entreprises bretonnes, Repères économiques,
CCI Bretagne, septembre 2015
L’économie numérique en Bretagne, Repères
économiques, CCI Bretagne, Décembre 2014
La diffusion des TIC dans les PME bretonnes,
Repères économiques, CCI Bretagne, Mai 2013
Enjeux
Favoriser la diffusion des usages
numériques dans les territoires
et les entreprises, en particulier
les TPE et les PME pour
accroitre leur compétitivité
Garantir la protection
des données sensibles
Sensibiliser tous les secteurs
d’activités à la numérisation de
l’économie et ses conséquences
en termes de traitement
de l’information, protection
des données, évolution
de l’attente des consommateurs
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Attentes des entreprises
Favoriser l’émergence
de consortiums locaux
public-privé permettant
de tester les marchés
avant industrialisation
des prototypes
Former les actifs à la numérisation
de l’économie et l’automatisation/
dématérialisation des processus
Exploiter le big data afin d’aider
les entreprises à industrialiser
leur relation client
19
Permettre l’adaptation des entreprises aux mutations
TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE
Des projets structurants à concrétiser
en projets d’entreprises
La transition énergétique constitue autant un impératif
environnemental qu’une opportunité économique pour nos
territoires. L’évolution vers une économie et une société
bretonne « bas carbone » doit se concilier avec une économie
régionale tournée vers le projet et l’innovation.
Cette transition est d’autant plus souhaitable que la
Bretagne fait face à des difficultés structurelles en la matière :
La dépendance, puisque notre région « importe » plus
de 80% des ressources nécessaires à sa consommation ;
Le risque de rupture du réseau électrique en période
de consommation de pointe ;
Le poids des énergies fossiles, pétrole et gaz,
dans la production primaire.
Dans une région qui connait une forte croissance
démographique et où l’habitat est relativement dispersé,
il existe des gisements importants à explorer dans la
rénovation énergétique des bâtiments. Il s’agit d’un défi
autant que d’une opportunité majeure pour le secteur
du BTP en Bretagne qui, après avoir bénéficié d’une
croissance importante au début des années 2000, connait
une conjoncture difficile depuis la crise de 2008 avec des
conséquences négatives sur l’emploi et le niveau des prix.
L’absence chronique de sécurisation de la fourniture
d’électricité constitue aussi une problématique forte pour
les entreprises bretonnes, qui doivent parfois supporter
des investissements lourds dans des équipements de
substitution pour ne pas subir des arrêts de leur activité.
Le Pacte électrique breton a eu le mérite d’impulser
une meilleure maîtrise de la demande d’électricité,
ainsi que la production d’énergie renouvelable et le
renforcement du réseau de transport électrique.
Les projets structurants restent cependant à conforter,
notamment dans le domaine des EMR à l’instar des projets
hydrolien et éolien au large de la baie de Saint-Brieuc ou
de l’île de Groix, ou encore du projet de développement du
port de Brest. De même, l’émergence de la filière smart
grids doit également permettre de passer un cap à la fois
en termes de création d’activités innovantes et d’emploi.
Sources : Tableau de bord de la construction durable en Bretagne,
Cellule économique de Bretagne, Bilan 2013
20
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE
45%
des consommations énergétiques
en région proviennent du bâtiment
68 454
emplois en Bretagne concernent
la construction et la rénovation
42
millions de m2 de bâtiments tertiaires
10 à 13
milliards de chiffre d’affaires
estimé d’ici 2050 (potentiel
de réhabilitation énergétique)
Enjeux
Diminuer l’impact
environnemental des activités
économiques pour préserver
un territoire attractif et durable
Accompagner l’évolution
des modes de production vers
une économie circulaire
Renforcer la sécurisation
de l’approvisionnement électrique
en Bretagne
Financer les solutions
industrielles participant de
la nouvelle économie verte
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
Attentes des entreprises
Proposer des outils financiers
plus adaptés à la rénovation
énergétique des bâtiments
Faire passer en phase
opérationnelle la réalisation
des projets éoliens en mer afin
de favoriser l’émergence d’une
filière bretonne des EMR
Fédérer et soutenir un ensemble
d’acteurs économiques locaux
qui peuvent s’alimenter
mutuellement et limiter la
consommation et le gaspillage
de matières premières
21
Renouveler le tissu économique
CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES
Un nombre de création et reprise d’entreprises
encore insuffisant
Après trois années de recul, la création d’entreprises
repart en Bretagne en 2014. Selon les chiffres de l’INSEE
en 2015, le nombre de créations d’entreprises en Bretagne
progresse de 3,1% par rapport à 2013, soit plus de
19 500 unités créées. Cette augmentation est supérieure
à la moyenne nationale de +2,6%. Ce rebond est porté
à la fois par les sociétés et les autoentrepreneurs,
en particulier dans les Côtes d’Armor et le Finistère.
On observe que c’est surtout le secteur des services
aux particuliers qui fait l’objet de la croissance la plus forte
avec près de 5 000 créations dans l’année. Les secteurs
de la construction et du commerce, transports, hébergement
et restauration restent plutôt stables. Les défaillances
d’entreprises continuent de progresser légèrement plus
rapidement que la moyenne nationale sur la même
période bien que le taux de survie à 5 ans en Bretagne est
supérieur à la moyenne nationale : 57,2% contre 51,5%.
Dans ce domaine, la Région Bretagne soutient
plusieurs structures d’accueil et d’accompagnement des
créateurs-repreneurs d’entreprises, telles que les platesformes d’initiatives locales, les pépinières d’entreprises
et certains réseaux qui ont permis d’accompagner plus
de 3 000 projets en 2014. Si ces actions sont utiles,
l’engagement doit s’intensifier considérablement pour
contribuer davantage à vivifier notre tissu économique.
À moyen terme, la transmission et la reprise de PME
et TPE constitueront un enjeu économique majeur : d’ici 2020,
7 700 entreprises bretonnes de 5 à 200 salariés, soit 1 PME
sur 2 de cette taille, seront en situation de reprise suite
au départ en retraite programmé de leurs dirigeants.
22
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES
5 000
créations dans le secteur
des services aux particuliers
57,2%
C’est le taux de survie à 5 ans
en Bretagne. Il est supérieur
à la moyenne nationale (51,5%)
7 700
entreprises bretonnes
de 5 à 200 salariés seront
en situation de reprise suite
au départ en retraite programmé
de leurs dirigeants d’ici 2020
Enjeux
Attentes des entreprises
Augmenter le taux de pérennité
à 5 ans des entreprises
créées ou reprises
Mettre en place une politique
concertée d’offres de prestations
à destination des cédants,
des créateurs et des repreneurs
performante, lisible, homogène
Face au vieillissement
des dirigeants et aux enjeux
de la transmission qui y sont liés,
préserver le tissu des entreprises,
son renouvellement, son
développement et le maintien des
centres de décisions en Bretagne
Optimiser les moyens humains
et budgétaires, publics
et privés, dédiés à la création
et à la transmission-reprise
d’entreprises en Bretagne
Proposer des outils de
financement adaptés et novateurs
grâce à une intervention
conjointe des acteurs publics
et privés sur ce champ
Sensibiliser à l’esprit
d’entreprendre afin de susciter
des vocations auprès
des jeunes et des salariés
Sources : Enquête Sine 2006, interrogation 2011, INSEE
Insee Analyses Bretagne N° 27 - octobre 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
23
Garantir une offre de formation
adaptée sur le territoire
FORMATION
De bons résultats d’insertion professionnelle
qui restent quantitativement marginaux
La formation est un sujet économique à part entière tant
elle concourt de manière déterminante à la compétitivité
des entreprises, de plus en plus influencée par leur capital
humain, mais aussi à la lutte contre le chômage.
Dans ce domaine, les compétences de la Région
s’élargissent puisqu’elle a désormais en charge la carte des
formations d’apprentissage ainsi que celles des formations
professionnelles initiales en lycée. Elle est également
chef de file en matière de Service Public Régional
de l’Orientation (SPRO), qui doit permettre d’assurer
une meilleure lisibilité de l’offre de formation régionale.
La formation professionnelle est un sujet de mobilisation
des entreprises autant qu’il constitue une réponse à l’emploi
dans notre région : 80% des apprentis sont embauchés
durablement à l’issue de leur formation dont 40% qui le sont
directement par l’entreprise qui les a formés. Ces bons résultats
en matière d’insertion professionnelle peuvent être amplifiés
au regard du nombre actuel d’apprentis bretons, de l’ordre
de 18 000, si l’on se compare à d’autres territoires. La Région
promeut un régime complémentaire au dispositif national d’aides
visant à soutenir les employeurs bretons qui s’impliquent dans
la formation d’apprentis, dont la montée en charge constituerait
un signal fort permettant à des entreprises de passer le pas.
Enfin, l’enseignement supérieur et la recherche constituent
également une source d’attractivité et interagissent avec le tissu
économique régional. Le lien entre acteurs économiques
et enseignants-chercheurs reste cependant à conforter.
24
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
FORMATION
Il est essentiel
que la Région
garantisse une offre
de formation adaptée,
en capacité de
répondre aux attentes
des entreprises
et du territoire. »
« La loi du 5 mars 2014 a profondément
modifié les principes de base de la formation
professionnelle continue. La volonté des
partenaires sociaux, puis du législateur, a été
à la fois de simplifier le dispositif existant en
supprimant l’obligation légale de formation des
salariés et de faciliter l’accès à la qualification,
notamment pour les personnes les moins
formées, grâce au Compte personnel de
formation. Force est de constater que cette
volonté louable s’est traduite par un dispositif
complexe, qui peine à se mettre en œuvre et
suscite de nombreuses interrogations chez
les acteurs de la formation (organismes
de formation, OPCA, FONGECIF, Conseils
régionaux…). Dans ce climat d’incertitude, il est
essentiel que la Région garantisse une offre
de formation adaptée, en capacité de répondre
aux attentes des entreprises et du territoire ».
Robert JESTIN
Président de la Commission régionale Formation,
CCI Bretagne
116 000
étudiants inscrits dans
l’enseignement supérieur
76
lycées professionnels
39
CFA qui forment 18 000 apprentis
80%
des apprentis sont embauchés
durablement à l’issue
de leur formation
Enjeux
Garantir l’insertion
professionnelle des
jeunes bretons
Garantir les moyens nécessaires
à la modernisation des
équipements de formation
Développer des pratiques
pédagogiques collaboratives
grâce au numérique
Favoriser une meilleure
complémentarité entre
organismes publics et privés
au service de la formation et de
l’orientation de tous les publics
Attentes des entreprises
Accroitre les incitations
financières en faveur
de tous les employeurs
accueillant des apprentis
Proposer une offre de formation
qui réponde aux besoins en
compétences des entreprises
Donner aux jeunes dès le collège
une meilleure connaissance
des métiers proposés par les
entreprises afin de favoriser
chez eux une orientation
professionnelle choisie
Sources : RAP 2014, Conseil régional de Bretagne
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
25
Inscrire la maritimité de la Bretagne
dans une stratégie globale
de développement
MARITIMITÉ
Une économie diverse et singulière à consolider
Les activités liées à la mer occupent une place de premier plan
dans l’économie bretonne, ce qui singularise notre région
à l’échelle nationale. En effet, on estime que 10% des emplois
bretons sont concernés dans de nombreux secteurs liés à la mer.
Ainsi, la Bretagne dispose d’un écosystème favorable et
dynamique en matière de construction et de réparation navale :
on recense 15 000 spécialistes issus de 115 entreprises expertes
en ingénierie, construction, réparation navale et conversion de
navires. De même, notre région figure parmi les premières dans
le domaine de la plaisance, qui représente plus de 520 millions
d’euros de chiffre d’affaires et près de 5 000 salariés. On y
retrouve notamment une concentration de l’activité économique
française de la course au large avec des entreprises de pointe
reconnues internationalement qui emploient 1 000 personnes au
sein de 110 entreprises. En matière de biotechnologies marines,
la Bretagne accueille 50% de la recherche océanographique
française. Cette présence dans le monde de la recherche se
traduit également dans les entreprises, dont certaines ont su tirer
parti des biotechnologies marines dans l’industrie cosmétique
ou la santé. La Bretagne est aussi la première région de pêche :
les 22 ports de pêche bretons concentrent plus de la moitié
du tonnage national de poissons et de crustacés. Elle compte
plus de 5 000 marins embarqués sur près de 1 300 navires
de pêche. Néanmoins, cette activité connait une période
difficile : depuis 2000, la flotte bretonne a diminué de 24%.
Enfin, la mer constitue aussi un levier formidable pour
l’ouverture de notre région au monde grâce au transport
maritime. Les ports bretons constituent à cet égard des
portes d’entrée et de sortie de biens et de personnes et
recouvrent une économie dynamique : plus de 8 millions
de tonnes de marchandises et 4 millions de passagers
y transitent chaque année. Les ports sont enfin un outil
de compétitivité pour l’industrie grâce à la massification
et la réduction des coûts de transport qu’elle permet.
26
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
MARITIMITÉ
Aucune autre
région française
ne peut prétendre
avoir l’ensemble
de ces filières. »
Jean-François GARREC
1er Vice-président,
CCI Bretagne
1re
région de pêche
22
ports de pêche
8
millions de tonnes
de marchandises
par an
4
« L’économie maritime bretonne
recouvre des filières nombreuses,
dynamiques et innovantes : pêche,
conchyliculture, énergies marines,
construction navale, nautisme,
tourisme… Aucune autre région
française ne peut prétendre avoir
l’ensemble de ces filières contribuant
à son économie maritime. Mais plus
particulièrement, la bonne santé
de la filière pêche constitue une
préoccupation majeure pour les
acteurs économiques bretons. Notre
flotte de pêche connait une érosion
importante depuis plusieurs années.
Elle s’accentue aujourd’hui par le
rachat de bateaux de pêche bretons
par des concurrents étrangers qui doit
amener à des actions volontaristes
pour garantir le renouvellement
de la flotte régionale. Le métier de
pêcheur est un métier d’avenir ; il est
de notre responsabilité collective de
donner une visibilité de long terme
aux entreprises du territoire ».
millions de passagers
par an
Sources : Résultat des flotilles artisanales 2013, Observatoire Economique Régional des pêches de Bretagne, Novembre 2014
La filière du nautisme en Bretagne, Étude et chiffres clés, Bretagne Développement Innovation, Novembre 2014
Biotechnology by Bretagne, naturally, Dossier de presse, Bretagne Développement Innovation, Juillet 2012
Infrastructures industrielles et portuaires de Bretagne, Bretagne Pôle Naval
Livre Blanc CCI BretagnE —
Enjeux
Bâtir une stratégie maritime qui
permette de favoriser le potentiel
de l’ensemble des filières
concernées et de concilier
les éventuels conflits d’usages
Retrouver la compétitivité de
nos filières maritimes par une
politique ciblée de soutien à
l’innovation et à l’exportation
Développer le transport maritime
qui participe d’une économie
à faible impact écologique
Attentes des entreprises
Construction navale/plaisance
—Développer et valoriser les capacités
d’innovation de nos chantiers
—Accompagner la conversion
de nos chantiers et de notre
flotte au navire de demain
Biotechnologies marines
—Favoriser l’exploitation locale
des travaux de recherche
menés sur le territoire
—Faciliter l’implantation locale
des projets de culture et de
transformation industrielle des algues
—Favoriser l’hybridation des
biotechnologies avec les différents
domaines d’usage (santé,
alimentation, cosmétique,
environnement, énergie, numérique)
Pêche
—Maintenir les quotas par la défense
de nos intérêts au niveau européen
—Maintenir la performance des outils
portuaires, en particulier les criées
—Mettre en place un plan d’urgence
pour garantir la pérennité
de la flotte bretonne
— Élections régionales 2015
27
Lever Les freins à l’attractivité
et aux dynamiques de développement
FONCIER ÉCONOMIQUE
Maîtriser la pression foncière pour garantir l’accueil
et le développement des entreprises en Bretagne
La Bretagne est soumise à une forte pression foncière qui
s’explique notamment par la croissance démographique
que connait notre région et devrait aller en s’accentuant.
Elle est source d’inquiétude pour les chefs d’entreprises
bretons dans la mesure où la demande foncière et
immobilière conduit à une saturation des espaces, une
raréfaction des disponibilités et une concurrence accrue en
matière d’occupation des sols entre activités résidentielles,
agricoles, commerciales, touristiques et industrielles
qui pourrait constituer un frein à la pérennité d’activités
économiques et à l’accueil de nouveaux projets industriels.
Les zones d’activités sont des équipements structurants
qui concourent à l’attractivité et à la compétitivité des territoires.
Si la consommation de foncier par l’activité économique est
visible, elle reste marginale au regard des autres usages.
En effet, les zones industrielles et commerciales représentent
moins de 1% de l’espace régional mais les principales zones
d’activité accueillent près de 13 000 établissements, soit plus
de 300 000 emplois et un tiers des emplois industriels régionaux.
Le foncier économique constitue un outil essentiel pour
l’accueil et la croissance des entreprises qu’elles génèrent et
pour la dynamique économique locale. Il importe dorénavant
que les choix faits au quotidien puissent répondre aux attentes
des entreprises sans hypothéquer les terres agricoles.
28
— Élections régionales 2015
Livre Blanc CCI BretagnE —
FONCIER ÉCONOMIQUE
88,5%
d’augmentation du prix moyen des
terrains entre 2004 et 2008
24 600
nouveaux habitants par an en
moyenne entre 2006 et 2011
25 000
hectares de terres agricoles
artificialisées entre 2000 et 2007
Enjeux
Préserver la disponibilité
et la qualité d’espaces répondant
aux attentes des entreprises
Prévenir les conflits d’usage
par une planification
Maitriser les coûts du foncier
300 000
emplois accueillis dans
les principales zones d’activité
Attentes des entreprises
Anticiper les besoins afin
de disposer en permanence
du foncier nécessaire pour
répondre rapidement
aux projets d’installation
ou d’agrandissement
d’entreprises
Sanctuariser aujourd’hui des
espaces stratégiques à vocation
économique en constituant,
de façon concertée, un stock
foncier pour le moyen terme
sur les zones d’activités
Adapter l’offre de services
sur les zones d’activités
aux besoins des entreprises
et de leurs salariés
Sources : Le foncier économique en Bretagne, Étude
des zones d’activité d’intérêt régional, Repères
économiques, CCI Bretagne, Février 2014
EPF
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
29
Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement
FRET
Un service d’avenir insuffisamment valorisé
Les freins au fret ferroviaire en Bretagne sont globalement
connus et partagés : la périphéricité du territoire, qui l’éloigne des
grands bassins de consommation et le caractère diffus des flux
qui s’oppose à une logique de massification consubstantielle à
tout projet de fret ferroviaire. L’absence d’adéquation entre l’offre
de fret ferroviaire et la demande des entreprises, notamment
liée à l’évolution du service, est aussi un élément d’explication.
Ces difficultés se traduisent notamment par deux chiffres,
particulièrement inquiétants : la part du fret ferroviaire dans le
transport de marchandises d’une part, de l’ordre de 2%, alors
Enjeux
que la moyenne nationale est de 10%, le poids des dépenses
de transport pour les entreprises bretonnes d’autre part,
qui pèse 5% et 15% de leurs chiffres d’affaires, et rend la
question logistique d’autant plus sensible pour les entreprises
de notre territoire. Les perspectives sont d’autant plus
inquiétantes que l’Ouest de la France est totalement absent
des principaux couloirs du RTE-T qui concentrent 80% des
investissements ferroviaires de l’Union européenne d’ici
à 2020 au bénéfice d’un réseau dense d’infrastructures
qui se construit depuis l’Alsace jusqu’en Pologne.
Attentes des entreprises
Préserver et renforcer la compétitivité des
entreprises bretonnes par une meilleure offre de
services de logistique et de transport multimodal
Déployer le potentiel d’activité de l’opérateur régional
en recréant les outils de collecte et distribution de
fret par chemin de fer sur l’ensemble du territoire
Maintenir une connexion ferrée entre la Bretagne
et ses marchés afin de ne pas rester à l’écart des
grandes routes ferroviaires situées à l’Est de la France
et favoriser le développement des ports bretons
par la diversification de leur desserte terrestre
Mobiliser des sillons dans et hors Bretagne
pour répondre en fréquence et en fiabilité
aux besoins des entreprises
Construire des projets autour des usages et
favoriser les synergies permettant de redéfinir
une offre de service ferroviaire pérenne
Promouvoir l’intégration de la Bretagne aux corridors
européens en vue de la révision du RTE-T en 2023
Structurer des pôles d’intermodalité sur le territoire
Contribuer au développement durable de la
Bretagne en encourageant au report modal
30
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
FRET
Trans-EUROPEAN TRANSPORT NETWORK – TEN-T CORE NETWORK CORRIDORS
Turku Naantali
Oslo
Helsinki
Hamina Kotka
Tallinn
Örebro
Stockholm
Ventspils
Gothenburg
Riga
Glasgow
Edinburgh
Klaipeda
Copenhagen
Belfast
Malmö
Trelleborg
Dublin
Manchester
Liverpool
Szczecin/Swinoujscie
Hamburg
Amsterdam
Berlin
Poznan
Felixstowe
Utrecht Osnabrück
Magdeburg
Rotterdam
Hannover
Frankfurt/Oder
Zeebrugge
Antwerp
Düsseldorf
Dover
Gent
Wroclaw
Dresden
Calais
Cologne
Cork
London
Southampton
Lille
Le Havre
Brussels
Frankfurt
Liege
Nuremberg
Regensburg
Passau
Stuttgart
Metz
Paris
Prague
Würzburg
Mannheim
Luxembourg
Strasbourg
Dijon
Munich
Novara
Turin
Bilbao
Valladolid
Porto
Verona
Milan
Perpignan
Zaragoza
Aveiro
Marseille
Bratislava
Budapest
Graz
Brașov
Bucharest
Zagreb
Ljubljana
Sulina
Constanța
Craiova
Rijeka
Ravenna
Sofia
Ancona
Burgas
Livorno
Rome
Barcelona
Bari
Naples
Thessaliniki
Taranto
Igoumenitsa
Valencia
Sines
Arad
Timișoara
Tarragona
Madrid
Lisbon
Zilina
Vienna
Trieste
Venice Koper
Bologna
Genova
La Spezia
Vitoria
Katowice
Ostava
Brno
Klagenfurt
Udine
Lyon
Warsaw
Wels/Linz
Innsbruck
Basel
Bordeaux
Kaunas
Rostock
Bremen
Birmingham
Vilnius
Gdynia/Gdansk
Seville
Antequera/Bobadilla
Murcia
Palermo
Gioia Tauro
Patras
Athens/Piraeus
Lefko
Cartagena
Limassol
Algeciras
Valletta
Baltic – Adriatic
Orient / East-Med
Atlantic
North sea – Baltic
Scandinavian – Mediterranean
North Sea – Mediterranean
Mediterranean
Rhine – Alpine
Rhine – Danube
Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T), Commission européenne, 2013
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
31
Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement
ACCESSIBILITÉ
Face à la périphéricité, une exigence d’investissements
La position géographique de la Bretagne, à l’extrêmeouest d’une communauté européenne dont le barycentre
démographique, politique et économique s’orientalise
inexorablement depuis vingt ans handicape ses
entreprises. Cela se traduit notamment par des coûts
d’approvisionnement pour les entreprises industrielles
bretonnes et des coûts de déplacements pour les activités
de services plus élevés que pour leurs concurrentes.
Enjeux
Attentes des entreprises
Garantir au tissu de PME
bretonnes la connectivité
nécessaire aux donneurs d’ordre
nationaux ou internationaux
dont les centres de décision
sont situés hors Bretagne
Assurer l’attractivité de notre
système d’innovation qui
repose notamment sur nos
universités, grandes écoles
et pôles de compétitivité
Contribuer à l’accessibilité
touristique de la Bretagne pour
favoriser son attractivité avec
la clientèle européenne
et nationale
32
La périphéricité de la Bretagne doit donc s’apprécier à la fois au
regard de sa connectivité à Paris et à l’Ile-de-France, mais aussi
de plus en plus à l’aune de ses liens avec le cœur économique
et décisionnel de l’Europe. Les entreprises bretonnes, et
notamment celles situées le plus à l’Ouest, ont besoin d’être
connectées à leurs clients et fournisseurs des principales
métropoles économiques françaises et européennes tandis
que le paramètre transport joue un rôle important dans
la compétitivité-coût et hors coût des entreprises bretonnes
à la fois en termes de fiabilité, de délais, de prix et de fiscalité.
Garantir la bonne mise en
œuvre des Liaisons Nouvelles
Ouest Bretagne – Pays de la
Loire (LNOBPL) permettant de
réaliser la desserte ferroviaire
de Brest et Quimper à 3h de
Paris et de mettre en place
une liaison cadencée et plus
rapide entre Nantes et Rennes
Terminer au plus vite la
RN 164 afin de désenclaver
le centre-Bretagne
Pérenniser et développer
les aéroports bretons et
mettre en service l’Aéroport
du Grand Ouest (AGO)
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
ACCESSIBILITÉ
Nous contestons notre
marginalisation programmée.
Notre région doit s’inscrire
de manière volontariste dans
un schéma de désenclavement. »
« Plus les centres de décision économiques s’éloignent des régions
périphériques comme la Bretagne, plus il est indispensable de rester
accessible. En ce sens, nous contestons notre marginalisation
programmée. Notre région doit s’inscrire de manière volontariste
dans un schéma de désenclavement. C’est dans cette optique
qu’il faut défendre toutes les formes de rapprochement avec
les centres de décision et de développement qui se situent
beaucoup trop à l’est. Du ferroviaire à la gratuité des routes
en passant par le développement de nos ports et le très haut
débit, nous devons être à la pointe de l’investissement ».
Guillaume ROUÉ
Président de la Commission régionale Aménagement du territoire
et Information économique, CCI Bretagne
Guillaume ROUÉ
Président de la commission régionale
Aménagement du territoire
« Plus les centres de décision
économiques s’éloignent des
régions périphériques comme la
Bretagne, plus il est indispensable de
rester accessible. En ce sens, nous
contestons notre marginalisation
programmée si notre région n’était pas
inscrite de manière volontariste dans
un schéma de désenclavement. C’est
dans cette optique qu’il faut défendre
toutes les formes de rapprochement
avec les centres de décision et
de développement qui se situent
beaucoup trop à l’est. Du ferroviaire
à la gratuité des routes en passant
par le développement de nos ports et
le très haut débit, nous devons être
à la pointe de l’investissement ».
Livre Blanc CCI BretagnE —
— Élections régionales 2015
33
Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement
SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE & RÉGLEMENTAIRE
L’inflation normative, une tendance fortement
handicapante pour nos entreprises
Depuis plusieurs années, le constat d’une inflation normative
et réglementaire de nature à entraver ou décourager
l’initiative des entrepreneurs s’impose. En matière
d’urbanisme, d’environnement, de relations sociales,
de normes techniques ou sanitaires, les entreprises ont
dû intégrer de nombreuses réglementations nouvelles.
Des effets néfastes pour la capacité des entreprises
à lancer des projets sont clairement identifiés : superposition
des réglementations et des zonages, allongement des délais
d’instruction, difficulté à identifier l’autorité compétente…
In fine, cet empilement de règles a des conséquences
économiques directes : en premier lieu, le report ou l’arrêt de
projets de création d’activités ou d’extension. En second lieu,
l’intégration par le secteur privé de coûts importants pour
les études juridiques et techniques à mener pour respecter
les normes. Ce sont les PME et les TPE qui sont les premières
victimes car ne possédant pas les compétences internes
pour faire face à ces nouvelles réglementations à moindre
coût, elles doivent recourir à des prestataires externes.
Plus largement, la réglementation plus dure qui est mise
en place sur nos territoires en particuliers – dans le domaine
de l’eau ou de l’espace maritime – est de nature à créer une
concurrence déloyale par rapport à nos partenaires européens.
Les PME et les TPE sont les premières
victimes car elles ne possédent pas les
compétences internes pour faire face à ces
nouvelles réglementations à moindre coût.
Enjeux
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Attentes des entreprises
Accroitre la compétitivité
des entreprises en réduisant
les coûts liés aux démarches
administratives
Créer un guichet unique
de présentation et d’instruction
des aides publiques avec
un dossier unique
Réduire les disparités de
concurrence par rapport
aux entreprises d’autres
pays européens
Intégrer systématiquement dans
les nouvelles normes une étude
d’impact économique, mesurant
les effets de la réglementation
nouvelle sur l’activité et l’emploi
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Une publication
CCI Bretagne
Conception graphique
Rodhamine
Photos
Simon Cohen
p. 6, 9, 10, 12, 20, 21, 24,
26, 30, 32, 33
Bruno Panchèvre
p. 3
Gwenaël Saliou
portraits p. 7, 11, 15, 27, 33
Guillaume Team
portrait p. 13
Bertrand Dauleux
portrait p.25
Toporenko
p. 14
BCI
p.17
Caroline Ablain
p.18
Hervé Ronné
p. 22, 28
Impression
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35044 Rennes Cedex
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