L I V R E B L A N C ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015 ENSEMBLE, PRÉPARONS L’AVENIR DE L’ÉCONOMIE BRETONNE LE LIVRE BLANC DE L’ÉCONOMIE PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE BRETAGNE 4 Une économie impactée par la « crise » de 2008 Économie présentielle : des mutations à accompagner 6 Commerce de détail 8 TOURISME Refonder les atouts de l’industrie bretonne 10 Industrie & Services 12 Industrie agroalimentaire DiffuseR les leviers du développement auprès des entreprises 14 INNOVATION 16 Financement 17 International Permettre l’adaptation des entreprises aux mutations 18 TRANSITION NUMERIQUE 20 TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE Renouveler le tissu économique 22 CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES Garantir une offre de formation adaptée sur le territoire 24 FORMATION Inscrire la maritimité de la Bretagne dans une stratégie globale de développemenT 26 MARITIMITÉ Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement 28 FONCIER ÉCONOMIQUE 30 FRET 32 ACCESSIBILITÉ 34 SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE & RÉGLEMENTAIRE ÉDITORIAL É tablissement public Notre volonté est de porter à la connaissance des futurs conseillers régionaux les enjeux actuels de l’économie bretonne, la vision à moyen terme qu’ont les chefs d’entreprises de l’économie et des territoires et leurs attentes vis-à-vis du Conseil régional. » dirigé par des chefs d’entreprise élus par leurs pairs, la ALAIN DAHER CCI Bretagne représente les intérêts de Président de la CCI Bretagne l’industrie, du commerce et des services auprès des pouvoirs publics au sein de la région. Elle s’est pleinement investie dans ce rôle, portant l’ambition depuis 2011 d’être le « parlement des entreprises », aux côtés des organisations patronales et professionnelles. Nous nous sommes attachés ainsi à porter au cœur du débat la voix des entrepreneurs bretons, en faveur du développement économique et de l’attractivité de notre territoire. À l’occasion des élections européennes en 2014, une tableronde avait été organisée avec les candidats ayant répondu à notre invitation. Dans le même esprit, pour l’élection du Conseil régional en décembre 2015, nous avons choisi de nous adresser de façon identique à tous les candidats, en publiant un Livre Blanc de l’économie bretonne. Notre volonté est de porter à la connaissance des futurs conseillers régionaux les enjeux actuels de l’économie bretonne, la vision à moyen terme qu’ont les chefs d’entreprises de l’économie et des territoires et leurs attentes vis-à-vis du Conseil régional. Les CCI de Bretagne, au service de 108 000 entreprises et 700 000 salariés, formant 3 500 apprentis, 4 100 étudiants et gérant 52 équipements structurants (ports de commerce, ports de pêche, aéroports, etc.), apportent des données concrètes au débat L’assemblée régionale qui sortira des urnes en décembre 2015 électoral sur les questions économiques et territoriales. aura donc des responsabilités particulières quant à la création de Cette initiative est d’autant plus fondée que la loi portant richesses et d’emplois en Bretagne à l’avenir. nouvelle organisation territoriale de la République, votée en Par la suite, il est indispensable de prolonger ce dialogue par juillet 2015, a confié aux régions des compétences imporune association étroite de la CCI à l’élaboration et au suivi des tantes en matière de développement économique de leur stratégies régionales : développement économique, innovation territoire : définition de la stratégie de développement écoet internationalisation ; aménagement, développement durable nomique, d’innovation et d’internationalisation, actions en et égalité des territoires ; formation professionnelle. De la même faveur des TPE et PME, aménagement durable du territoire, façon, la CCI pourrait contribuer aux débats de la Conférence formation professionnelle et développement de l’apprentissage. Territoriale de l’Action Publique consacrés au développement économique, à l’aménagement du territoire et à la formation. Au-delà des candidats, ce Livre Blanc est diffusé très largement aux chefs d’entreprises, aux organisations professionnelles et patronales, à l’ensemble des acteurs économiques et au grand public via les médias. Nous souhaitons ainsi contribuer concrètement aux définitions futures des politiques publiques en Bretagne. Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 3 Une économie impactée par la « crise »1 de 2008 Les indicateurs économiques le démontraient, la Bretagne avait mieux résisté que d’autres régions à la « crise » des années 2008 et 2009 malgré la forte décroissance connue alors : un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale, moins de défaillances de grandes entreprises, un dynamisme démographique soutenu par l’attractivité du territoire et un marché du travail qui demeurait relativement porteur par rapport au niveau national. Évolution comparée de la croissance économique 113 114 112 111 110 110 107 108 109 106 104 102 100 105 100 100 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Bretagne France métropolitaine Base 100 = 2002 Source : Insee Avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 2,4% entre 2002 et 2007, contre moins de 2% pour la France métropolitaine, la Bretagne a connu avant 2008 une forte progression de son Produit Intérieur Brut (PIB), bien supérieure aux performances nationales. Jusqu’à cette période charnière, la région bénéficiait d’une expansion des secteurs tertiaires, en particulier le développement des services à l’entreprise, à même de compenser le recul de l’agriculture et de la pêche et d’accompagner la croissance de l’industrie et de la construction, notamment par l’externalisation des fonctions connexes à la production. Le secteur du bâtiment et des travaux publics rencontrait également des perspectives favorables au cours des années 2000. Enfin, la vigueur des secteurs du commerce, marquée par une augmentation de plus de 10 000 emplois entre 2002 et 2012, et du tourisme (6e région française en termes d’emplois touristiques) assurait une relative répartition des emplois sur l’ensemble du territoire régional. Malgré un décalage temporel par rapport au reste de l’hexagone dans la perception des conséquences de la « crise », les difficultés économiques en Bretagne sont bel et bien présentes aujourd’hui et tout aussi prononcées que dans d’autre régions. Les fragilités du modèle productif apparaissent clairement : affaiblissement du secteur agricole et de l’industrie de la pêche (le nombre d’exploitations agricoles a par exemple diminué d’un tiers entre 2000 et 2010), perte de compétitivité d’un modèle de production de masse dans l’agroalimentaire, exposition accentuée due à la concentration de l’emploi industriel dans quelques secteurs d’activité (électronique, automobile et construction navale) frappés par la « crise ». Un marché de l’emploi fragilisé Ces fragilités ont bien évidemment un impact sur l’emploi breton. Ainsi, en 2014, le nombre de salariés du secteur de la construction est retombé à son niveau de 2005. Dans l’industrie, le nombre d’emplois est en diminution constante depuis de nombreuses années. La région a ainsi perdu 5 000 emplois dans le secteur des télécom/électronique entre 2000 et 2012, et près de 4 500 emplois dans le secteur de l’industrie automobile sur la même période. EMPLOI SALARIÉ PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ 120 115 110 105 100 95 90 85 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 F RANCE MÉTROPOLITAINE – EMPLOI SALARIÉ tous secteurs Bretagne – EMPLOI SALARIÉ tous secteurs Bretagne – EMPLOI SALARIÉ de la construction Bretagne – EMPLOI SALARIÉ du tertiaire marchand Bretagne – EMPLOI SALARIÉ de l’industrie Base 100 = 2002 Source : Insee 4 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Diagnostic économique Bretagne 2012 2013 France métropolitaine 8,9 % 10,1 % 2011 8,5 % 9,7 % 2010 8,6 % 9,7 % 2009 7,6 % 9,0 % 2008 7,5 % 8,8 % 2007 7,9 % 9,2 % 6,3 % 7,4 % 2006 6,1 % 7,2 % 2005 6,8 % 8,0 % 7,3 % 8,7 % 2004 7,0 % 8,5 % Évolution du taux de chômage – Bretagne / France 2014 Source : Insee L’évolution globale de l’emploi salarié a cependant été plus favorable dans la région comparativement à la France métropolitaine sur la dernière décennie. La Bretagne affiche ainsi un taux de chômage qui se maintient structurellement en dessous de la moyenne nationale. Avec un taux de chômage de 8,9% enregistré au 4e trimestre 2014, la Bretagne se place au 1er rang des régions françaises, avec l’Auvergne, l’Ilede-France et la région Rhône-Alpes, bénéficiant notamment d’un secteur non marchand très présent dans la région et de secteurs économiques qui ont conservé de leur dynamisme. Les industries liées à l’environnement (énergie, eau, déchets) ont par exemple créé près de 1 400 emplois entre 2000 et 2012. Un équilibre territorial remis en question ? Face à ces difficultés et potentialités de développement, la région ne forme cependant pas un tout homogène. Les mutations économiques en cours tendent en effet à remettre en question notre modèle d’équilibre territorial, très largement fondé sur un tissu de villes petites et moyennes présentes sur l’ensemble de la région. La création des métropoles de Rennes et Brest vient marquer symboliquement le poids des grandes villes de la région et le rôle moteur que celles-ci sont appelées à jouer pour le développement régional. Par exemple, le bassin rennais concentre ainsi aujourd’hui près de 24% de la population bretonne, contre 20% en 1975, quand les territoires du Nord et du Centre-Bretagne voient leur part de population diminuer. La démographie demeure néanmoins une chance pour toute la région. La Bretagne a vu sa population augmenter de 0,7% par an entre 2007 et 2014 (contre 0,5% pour la France métropolitaine), se plaçant ainsi au 7e rang des 22 régions en termes de croissance démographique. Cette évolution résulte en grande partie d’un solde migratoire positif, marque de l’attractivité de la région, notamment des départements du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine. Mais, selon les projections de population à l’horizon 2040 réalisées par l’INSEE, ce sont bien les quatre départements qui devraient voir leur population augmenter à un rythme plus soutenu que la moyenne nationale d’ici à 2040. 3 237 097 habitants au 1er janvier 2012 0,7% d’augmentation annuelle de la population entre 2007 et 2014 7e rang des 22 régions en termes de croissance démographique 1 — Le choc économique ressenti à l’échelle nationale et internationale en 2008-2009 nous semble davantage la marque d’une évolution profonde et durable des économies qu’une brève période transitoire de ralentissement de la croissance. Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 5 Économie présentielle : des mutations à accompagner Commerce de détail Un retournement de tendance préoccupanT La Bretagne compte près de 25 000 établissements commerciaux représentant près de 15% du secteur marchand régional. En intégrant l’hébergement et la restauration, ce secteur regroupe 38 000 établissements et près de 160 000 actifs, soit autant d’emplois que les activités industrielles bretonnes. Le commerce de détail est ainsi une composante essentielle du dynamisme économique et de l’équilibre territorial de la Bretagne. Toutefois, le contexte économique global difficile et la stabilisation voire la baisse du pouvoir d’achat des ménages ont sensiblement impacté les activités de commerce de détail. On constate en effet une érosion du nombre d’établissements ces dernières années, après une progression soutenue sur la période 2000-2008. Conséquence logique de ces difficultés, l’emploi tend désormais à se stabiliser voire à se replier. Les commerçants, et notamment ceux présents en centre-ville, travaillent aujourd’hui dans un environnement doublement contraint : une « crise » économique qui perdure et pèse sur le pouvoir d’achat et des modes de consommation en perpétuel renouvellement. 6 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS EN BRETAGNE DEPUIS 2010 26 000 25 778 25 648 25 529 25 500 25 290 25 129 25 000 24 780 24 500 24 000 2010 2011 Commerce de détail 2012 2013 2014 2015 COMMERCE DE DÉTAIL Inverser le déclin économique dans certaines villes. » Enjeux François EVEILLARD Président de la Commission régionale Commerce, CCI Bretagne « Les années à venir sont sans doute celles de la dernière chance pour inverser le déclin économique dans certaines villes. Lancer aujourd’hui le chantier de la redynamisation des centres-villes, c’est être assuré que les fondations seront posées solidement pour 2020. La réflexion doit s’opérer de manière transversale et globale car l’attractivité d’un centre fait aujourd’hui appel à un nombre élevé de paramètres au rang desquels le commerce occupe toujours un rôle déterminant mais de moins en moins crucial ». Maintenir un maillage équilibré du commerce sur les territoires, préserver la bonne couverture commerciale des territoires nonurbains, garantir la vitalité des centres-bourgs et centres-villes Diffuser une vision prospective de l’évolution des marchés, des modes de distribution et des nécessaires mutations du commerce en résultant Accompagner au plus près les entreprises pour imaginer de nouvelles solutions d’organisation, favoriser l’avènement du multicanal, encourager les collaborations Attentes des entreprises Mettre en place des politiques publiques davantage concertées de soutien au commerce de détail en faveur des entreprises pour favoriser leur capacité d’innovation et d’adaptation aux nouveaux marchés, leur montée en performance et en compétitivité 25 000 établissements commerciaux 15% du secteur marchand régional 160 000 actifs ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS EN BRETAGNE DEPUIS 2010 13 000 12 901 12 914 12 926 12 863 12 750 12 738 12 709 2014 2015 Renforcer la prise en compte du commerce de détail dans les politiques d’aménagement du territoire et les documents d’urbanisme (SCoT, PLU, Schémas régionaux économiques et d’aménagement) 12 500 12 250 Sources : Panorama du commerce de détail en Bretagne, CCI Bretagne, 2015 12 000 2010 2011 2012 2013 Hôtels – cafés – restaurants Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 7 Économie présentielle : des mutations à accompagner TOURISME Les emplois touristiques salariés par espace touristique régional Littoral rural Côtes-d’Armor Littoral rural Finistère-nord Littoral urbain Finistère-nord Littoral urbain Côtes-d’Armor Intérieur rural Finistère Littoral rural Finistère-sud Intérieur rural Côtes-d’Armor Intérieur rural Ille-et-Vilaine Littoral urbain Finistère-sud Part des emplois salariés touristiques dans l’emploi salarié (en %) 16 9 570 9 6 3 190 3 2,3 Littoral Ille-et-Vilaine Intérieur urbain Intérieur rural Morbihan Littoral rural Morbihan Littoral urbain Morbihan Bretagne : 4,8 % @IGN - Insee 2011 Source : Insee, DADS 2007 Réussir la transformation de l’offre touristique bretonne peu plus de 150 000. Cela se traduit également en termes de répartition des emplois, plus fortement ancrés sur le littoral. Ce secteur fait aujourd’hui face à des transformations structurelles fortes : poids du numérique grandissant, nécessaire mise aux normes des équipements, accessibilité, concurrence de nouveaux types d’hébergements (Airbnb, chambres d’hôtes, etc.) qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les hébergements classiques. De plus, la destination Bretagne est marquée par une saisonnalité forte qui induit des difficultés de trésorerie voire de recrutement pour certaines entreprises. La périphéricité de la Bretagne est aussi un élément préjudiciable, qui sera potentiellement atténué à l’horizon 2017 avec l’arrivée de la LGV. Avec sa façade maritime, ses parcs naturels, de nombreux édifices classés monuments historiques et une forte dynamique culturelle, la Bretagne bénéficie d’atouts majeurs pour son économie touristique. Celle-ci contribue pour environ 8% du PIB régional et emploie 57 600 salariés directs à l’année, soit près de 5% des emplois salariés directs de la région. Néanmoins, les flux touristiques sont assez inégaux en Bretagne, et, d’une manière générale, l’attractivité touristique est très contrastée entre les zones littorales et l’arrièrepays. Ainsi, en 2013, les Pays de Saint-Malo et de Rennes comptent chacun plus d’un million de nuitées quand les Pays du Centre Bretagne ou de Brocéliande n’en accueillent qu’un 57 600 salariés directs à l’année 5% des emplois salariés directs de la région 8% du PIB régional 8 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Sources : Chiffres clés, Comité régional du tourisme Bretagne, 2014 INSEE Analyses 2015 TOURISME Enjeux Attentes des entreprises Accroître la visibilité et favoriser la mise en marché de l’offre touristique, développer l’activité touristique tout au long de l’année et sur l’ensemble de la Bretagne (littoral, rétro littoral et intérieur) Encourager le développement du tourisme d’affaires Préserver des espaces fonciers suffisants, adaptés aux besoins des structures touristiques et limitant les conflits d’usages Développer la culture de l’innovation dans les entreprises touristiques Favoriser l’attractivité de la Bretagne par une politique concertée sur les axes suivants : — Accès facilité à l’information touristique — Promotion touristique — Optimisation des temps de trajets — Maitrise des coûts de transports Soutenir les investissements matériels et immatériels des professionnels Renforcer la desserte de l’ensemble des territoires à l’occasion de la mise en service de la LGV en termes de fréquence, d’horaire et de destination Favoriser la montée en compétence des professionnels sur la structuration de leur offre commerciale et marketing Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 9 Refonder les atouts de l’industrie bretonne Industrie & Services Un socle PRODUCTIF qui doit réinventer son modèle La Bretagne est à ce jour la 5e région industrielle française, industrie agroalimentaire comprise. L’activité industrielle emploie près de 160 000 personnes dans les 11 000 établissements que compte la région, soit 5,1% du total national. Hors agroalimentaire, l’industrie repose sur 2 piliers en Bretagne : la métallurgie et la mécanique, avec notamment l’automobile, la construction navale, le machinisme agricole et agroalimentaire, l’électronique et les télécommunications, pôle d’excellence en Bretagne, marqué par un environnement de formation-recherche de très haut niveau. Comme le reste de la France, la région n’échappe pas au phénomène de désindustrialisation, notamment depuis le début des années 2000. Elle n’est pas seulement la conséquence des fragilités de l’économie bretonne traditionnelle, qui se traduit par des pertes d’emplois réelles dans le secteur de l’industrie automobile et dans la fabrication d’équipements électriques et électroniques. Ce phénomène résulte aussi d’une tendance lourde d’externalisation de certaines fonctions industrielles et, de fait, d’un transfert de valeur ajoutée et d’emplois de l’industrie vers les services, notamment ceux orientés « Business to Business ». Ce secteur contribue pour près de 34% à la richesse régionale et emploie près de 200 000 salariés. Les services B to B sont également un facteur d’attractivité déterminant pour les entreprises et constituent à ce titre un enjeu capital pour les territoires. En parallèle du mouvement de tertiarisation, on observe que les zones d’emplois bretonnes sont différemment touchées par ces évolutions structurelles. Une nouvelle donne territoriale semble émerger, distinguant d’une part les territoires concentrant les activités productives et d’autre part ceux qui reposent davantage sur les services non-marchands. 10 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — INDUSTRIE & SERVICES Un atout pour notre territoire qu’il convient de consolider à tout prix. » Stéphane JAN Président de la Commission Industrie et Services, CCI Bretagne « Incontestablement, la Bretagne est une région industrielle. C’est un atout pour notre territoire qu’il convient de consolider à tout prix. Pour accompagner nos entreprises dans un monde en mutation, il est essentiel de créer un écosystème favorable, de garantir la stabilité réglementaire et la lisibilité des dispositifs d’accompagnement. Mais plus largement, les Bretons eux-mêmes doivent être fiers de leur industrie. Une réelle appropriation de cette richesse collective est nécessaire pour que les projets industriels ne suscitent pas la méfiance mais l’engouement et que la Bretagne soit clairement identifiée comme une terre industrielle d’avenir ». Évolution DE LA valeur ajoutée en Bretagne 120 160 144 98 100 140 80 120 70 132 128 60 1989 Bretagne Source : Insee 1999 2013 France métropolitaine 100 2002 Services B to b Bretagne Base 100 = 1989 Assurer le maintien global de l’emploi industriel, par la défense de la compétitivité des entreprises et le repositionnement des filières les plus fragiles Soutenir le développement de l’emploi serviciel marchand par une plus grande mise en valeur de nos compétences locales Accompagner la numérisation des services Favoriser le développement des industries du futur et soutenir la formation sur les métiers dont elles auront besoin Attentes des entreprises Appuyer le développement commercial des entreprises industrielles et servicielles autour de deux axes : améliorer le positionnement des PME sur les marchés publics et accroître leur présence à l’international Sources : La Bretagne, région industrielle, Repères économiques, CCI Bretagne, mars 2013 Les services aux entreprises en Bretagne, Repères économiques, CCI Bretagne, mai 2014 Quel mode de développement économique pour la Bretagne de demain, CESER, février 2012 Tertiarisation des emplois, essor des activités au service de la population : trente ans de mutations dans les territoires bretons, INSEE Analyses Bretagne, février 2015 Évolution de l’emploi SALARIÉ INDUSTRIEL Enjeux 2007 Services B to b france de province Source : Insee Livre Blanc CCI BretagnE — 2012 Toutes activités bretagne Base 100 = 2002 — Élections régionales 2015 Concentrer les efforts et les ressources publiques sur les filières d’excellence (agrotechnologies, sécuritédéfense, numérique, santé, éco-activités, mobilité) afin de valoriser les savoir-faire bretons à l’extérieur du territoire et développer nos marchés Mettre en place un plan d’accompagnement vers « l’usine du futur » incluant des soutiens à la faisabilité et à l’investissement pour regagner de la compétitivité économique et technologique 11 Refonder les atouts de l’industrie bretonne Industrie agroalimentaire Une filière essentielle qui attend des réponses rapides La Bretagne est la première région agroalimentaire d’Europe et la première région agricole française. En réponse à la crise de 2013, le Premier Ministre et le Président du Conseil régional de Bretagne ont signé le « Pacte d’Avenir pour la Bretagne », dont un des volets est dédié à l’agroalimentaire breton. Si ce Pacte a permis d’apporter des mesures d’urgence et de mettre des sujets fondamentaux sur la table, les réponses structurelles restent à développer pour soutenir cette filière majeure pour l’économie bretonne. En effet, adossé à la richesse de son agriculture et de sa pêche, un puissant complexe agro-alimentaire, fort de près de 60 000 emplois, s’est développé en Bretagne, représentant 35% des établissements et près de 40% des emplois industriels. Il se caractérise par un tissu d’entreprises extrêmement varié, d’initiative privée ou coopérative, composé à la fois d’entreprises européennes voire mondiales et d’entreprises régionales ou nationales. Il s’agit d’une activité structurante tant dans l’internationalisation de notre économie (1/3 des exportations bretonnes) qu’en matière de dynamisme territorial en raison de sa diffusion dans beaucoup de territoires bretons. Le choc n’en a été que plus grand lorsque ce secteur a été durement frappé par la crise en 2013 et 2014. Les entreprises Doux, Gad et Tilly Sabco installées dans le Finistère ont particulièrement souffert, perdant à elles trois quelque 2 000 emplois. Cette crise est issue d’une dégradation entamée depuis plusieurs années notamment liée à un positionnement productif à faible valeur ajoutée et à une concurrence exacerbée à l’échelle européenne et mondiale, travaillant dans des environnements sociaux, fiscaux et réglementaires plus favorables. La crise qui frappe aujourd’hui les éleveurs bretons révèle que toute la chaine de production, jusqu’aux tranformateurs, est concernée par cette problématique. En parallèle, dans un souci de montée en gamme, un réseau dense de PME allié à un système de R&D s’est renforcé ces dernières années, notamment par le pôle de compétitivité Valorial, qui participe au dynamisme de la filière. 1re région agroalimentaire d’Europe et la première région agricole française 60 000 emplois 40% des emplois industriels 1/3 des exportations bretonnes 12 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Sources : La Bretagne, région industrielle, Repères économiques, CCI Bretagne, mars 2013 ABC Agriculture et Agroalimentaire de Bretagne en Clair, Analyse & Perspectives, Agriculteurs & Territoires et CRAB, 2015 INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE Il est urgent que les mesures prises dans le cadre du Plan Agricole et Agroalimentaire pour l’Avenir de la Bretagne puissent aboutir ». « La crise actuelle de l’élevage menace un pan considérable de notre économie. Pas seulement dans les filières agricole et agroalimentaire, mais aussi indirectement dans les services associés (travaux de bâtiment, transport logistique …) de même que dans les services résidentiels qui jouent un rôle majeur dans l’activité économique et sociale de nos territoires. Elle revêt des dimensions conjoncturelles mais aussi structurelles. Il est urgent que les mesures prises dans le cadre du P3AB puissent aboutir en plans d’actions rapidement déployables au sein des exploitations agricoles et des entreprises agroalimentaires ». Michel MAGUEUR Membre du Groupe de travail IAA, CCI Bretagne Enjeux Bâtir une stratégie de différenciation de la Bretagne par un positionnement sur plus de valeur ajoutée qui soit axé sur la sécurité des aliments, la qualité gustative et/ou santé des produits, le caractère prêt à consommer Renforcer le lien entre l’aval agroalimentaire et l’amont agricole pour assurer au cœur de chaque territoire un devenir global à la filière Repositionner le rapport de force entre distributeurs et fournisseurs pour un meilleur partage de la valeur ajoutée Renforcer la valorisation en Bretagne des produits agricoles Accentuer les efforts de marketing et promotion des marques Livre Blanc CCI BretagnE — Attentes des entreprises Favoriser le maintien des implantations sur leur bassin historique dans les phases d’extension Favoriser la modernisation des outils industriels par une aide à la décision et à l’investissement dans les outils de production Stimuler la transformation numérique de l’ensemble de la filière, de la production agricole au commerce alimentaire, en passant par la modernisation des élevages et la robotisation de nos usines, par un rapprochement avec la filière numérique (R&D, technologies, usages) Renforcer l’accompagnement à la performance commerciale sur les différents marchés, GMS, RHD, e-commerce, et notamment à l’export — Élections régionales 2015 13 DiffuseR les leviers du développement auprès des entreprises INNOVATION stimuler l’innovation pour garder un temps d’avance Moteur essentiel de l’économie régionale et de sa capacité à créer des richesses ainsi que des emplois durables et de qualité, l’innovation n’appartient pas à un certain type d’entreprises ou à un secteur particulier. Elle est multiforme et peut aussi bien porter sur des biens, des services, de nouvelles formes d’organisation ou le développement de compétences comme le design ou le marketing. Parmi les indicateurs de bonne santé de l’innovation dans les territoires, la Bretagne possède de nombreux atouts : 4e région française déposante de brevets à l’échelle européenne, 3e pour le seul domaine des Technologies de l’Information et de la Communication 6e rang des investissements publics et privés en Recherche & Développement 5e effectif régional de chercheurs des secteurs publics et privés en 2009 Ces indicateurs témoignent d’un environnement solide et favorable à l’innovation, dans lequel de grands groupes ont fait le choix de s’implanter. Toutefois, pour capitaliser aujourd’hui sur ces atouts et diffuser l’innovation, il faut faire le constat que la majeure partie des innovations récentes ne relève pas nécessairement de la technologie. Elles sont davantage fondées sur une différentiation concurrentielle reposant sur l’usage plutôt que sur la performance, un « time to market » plus court et des projets moins capitalistiques en amont qui nécessitent des outils de financement plus souples. De plus, la dimension du marché visé par l’entreprise (régional, national, international) constitue le principal clivage entre les PME innovantes et les autres. La corrélation entre le taux d’innovation et l’ouverture internationale est très forte. Un des freins majeurs à l’innovation reste son coût : plus d’un tiers des PME déplore soit un manque de moyen financier interne ou externe, soit un coût d’accès à l’innovation trop important. 14 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — INNOVATION Elle constitue aujourd’hui le principal facteur de compétitivité pour les entreprises bretonnes dans un monde de plus en plus concurrentiel. » « L’innovation offre des opportunités pour se distinguer sur les marchés, valoriser les compétences, les talents et bien entendu les produits. Elle constitue aujourd’hui le principal facteur de compétitivité pour les entreprises bretonnes dans un monde de plus en plus concurrentiel. L’innovation ne s’arrête pas à quelques grands groupes et à de la technologie. Il est capital qu’elle puisse se diffuser dans le plus grand nombre d’entreprises en Bretagne, quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité afin qu’elles puissent consolider leurs activités et accéder à de nouveaux marchés en France et à l’étranger ». Alain QUAIS Président du Groupe de travail Innovation, CCI Bretagne 4e Enjeux région française déposante de brevets à l’échelle européenne, 3e pour le seul domaine des Technologies de l’Information et de la Communication Intégrer les caractéristiques de l’innovation « non technologique » dans les politiques d’accompagnement des entreprises Sources : Index régional de l’innovation Synthèse, La Bretagne dans son contexte national et européen, Bretagne Développement Innovation, mars 2012 Eurostat – Données 2014 Améliorer la coopération entre entreprises et entre secteur privé et secteur public Part des demandes de brevets TIC déposés auprès de l’Office Européen des Brevets entre 1999 et 2009 France métropolitaine France hors IDF Île de France 44,40% — Rhône-Alpes 17,20% 31,00% Bretagne 9,60% 17,20% PACA 9,20% 16,50% Accompagner les PME pour favoriser l’intégration de l’innovation dans leur projet de développement : veille et appréhension des tendances de marchés, montée en compétence et adaptation des ressources humaines Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Attentes des entreprises Poursuivre l’articulation entre l’appui au développement international et l’accompagnement de l’innovation Rééquilibrer les soutiens publics à destination des PME qui ne disposent pas de la capacité financière des grands groupes Simplifier l’éco-système des structures publiques d’intermédiation Favoriser la diffusion des connaissances auprès des PME : informations sur les technologies ou les marchés, soutien aux partenariats 15 DIFFUSER LES LEVIERS DU DÉVELOPPEMENT auprès des entreprises Financement ÉVOLUTION DES CRÉDITS AUX PME EN FRANCE, ENTRE 2007 ET 2011 (taux de croissance en glissement annuel) 10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 1er janv. 2007 1er juil. 2007 PME tout secteur 1er janv. 2008 1er juil. 2008 1er janv. 2009 PME tout secteur sauf agriculture 1er juil. 2009 1er janv. 2010 1er juil. 2010 1er janv. 2011 PME INDÉPENDANTE AVEC DONNÉES DE BILAN Source : Banque de France Proposer des alternatives de financement adaptées aux TPE et PME La crise financière a entraîné en France, comme dans de nombreux pays, un ralentissement de la distribution de crédits aux entreprises. Face à cette conjoncture et aux critères accrus de Bâle III, les établissements financiers cherchent à diminuer leur exposition au risque en réduisant l’offre de crédits ou restreignant son accès. « Le taux de croissance annuel de l’encours de crédits aux entreprises a ainsi sensiblement diminué durant la période de crise ». Il est même devenu négatif pour certaines catégories d’entreprises, essentiellement les PME. Dans ce contexte de crise, les dirigeants d’entreprises disent rencontrer plus de difficulté pour financer leurs projets d’investissement. En Bretagne comme ailleurs, l’investissement apparaît pourtant comme la condition pour transformer l’actuelle reprise conjoncturelle en croissance forte et durable. En matière d’accès au crédit, les TPE et PME sont les plus contraintes, du fait, généralement, d’un moindre niveau de garantie. Bien qu’existe un certain nombre d’outils de financement à leur intention, il apparaît nécessaire de faciliter leur accès à des fonds propres en les accompagnant sur la levée de fonds. Dans cette perspective, en complément des prêts d’honneur et fonds d’amorçage, le soutien aux business angels, qui restent relativement faible dans la part totale des investissements en Bretagne, pourrait être renforcé afin que leur action se déploie mieux sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, le développement du financement participatif devient une alternative crédible pour les PME et les start-up. La Bretagne doit faciliter la création et son attractivité pour les plateformes de crowdfunding, dont la variété des objectifs permettra aux entrepreneurs de trouver les modalités de financement nécessaires à la création et au développement de TPE et PME. 16 Livre Blanc CCI BretagnE — Enjeux Favoriser davantage le financement des entreprises en direction de l’outil de production (machineséquipement) et de l’innovation Consolider la dynamique régionale liée au développement du financement participatif Accompagner les entreprises dans leurs levées de fonds Attentes des entreprises Diversifier les possibilités de financement, particulièrement pour les TPE, avec les possibilités ouvertes par le financement participatif Améliorer l’accès des TPE au crédit, notamment de trésorerie Source : Bulletin de la Banque de France • N° 188 • 2e trimestre 2012 Encourager la lisibilité et la stabilité réglementaire des politiques et des dispositifs de financement pour faciliter la prise de décision d’investissement des chefs d’entreprise — Élections régionales 2015 International Une ambition exportatrice à affirmer à l’heure de l’économie mondialisée Dans le cadre d’un monde globalisé, où internationalisation et innovation sont étroitement liées, une économie compétitive repose de plus en plus sur une présence forte à l’international. Pourtant, les performances de notre région dans ce domaine restent en deçà des espérances. Représentant 4,2% de la richesse nationale mais seulement 2,4% des exportations, la Bretagne présente une ouverture de son économie à l’international relativement faible. La Bretagne compte un peu plus de 3 500 entreprises présentes à l’international. Elles représentent seulement 2,9% du total national des entreprises exportatrices. Soulignons également que 40% de ces entreprises réalisent moins de 10k€ de ventes annuelles à l’étranger. Ces deux éléments montrent qu’il existe une réelle marge de progression. Les freins à l’internationalisation sont connus et divers : faible valeur ajoutée de certaines productions, défaut de locomotives industrielles, mais aussi difficulté pour les entreprises à identifier les bons partenaires commerciaux, ou encore leur manque de ressources financières et humaines. Certains indicateurs laissent entrevoir des perspectives favorables pour notre région. Deux principales filières industrielles (industrie agroalimentaire et numérique) concentrent en effet les investissements étrangers et près de 200 établissements de ces deux secteurs sont à capitaux étrangers. En tout, les investissements directs étrangers (IDE) représentent 2,5% des emplois en Bretagne. Par ailleurs, il existe une vraie volonté de nos entreprises de dynamiser leurs activités à l’import ou à l’export. En témoigne les 6 entreprises sur 10 –réputées actives à l’étranger- qui déclarent souhaiter renforcer leur équipe à l’international dans les deux prochaines années. Livre Blanc CCI BretagnE — Enjeux Conforter et amplifier l’ambition exportatrice des entreprises bretonnes Identifier et accompagner de nouveaux exportateurs sur des marchés internationaux sélectionnés selon leurs avantages compétitifs et capacités Garantir l’attractivité de la Bretagne pour les investisseurs étrangers Attentes des entreprises Proposer un accompagnement de proximité et sur-mesure vers une cible de PME volontaires allant du diagnostic de leurs besoins et capacités à la co-élaboration d’une stratégie de développement à l’international Sources : Les entreprises bretonnes à l’international, CCI Bretagne et Bretagne Commerce International, Juillet 2015 Faciliter le soutien financier des entreprises à chaque étape de leur projet d’internationalisation Favoriser la montée en compétence des ressources humaines des PME bretonnes — Élections régionales 2015 17 Permettre l’adaptation des entreprises aux mutations TRANSITION NUMERIQUE Développer le potentiel productif du territoire grâce au numérique Le numérique est une révolution qui modifie profondément nos modèles économiques traditionnels. C’est aussi une économie en soi, déjà très perceptible sur notre territoire. Plus de 2 700 établissements emploient près de 40 000 personnes dans le domaine de l’économie numérique en Bretagne parmi 3 principaux ensembles d’activités : les activités de production de biens (composants électroniques, cartes à puce…), les activités de services (programmation informatique, édition logicielle…) et les télécommunications. Il est essentiellement organisé autour de 3 territoires en Bretagne : le Pays de Rennes, qui réunit plus de 50% des emplois liés à l’économie numérique bretonne, en particulier grâce aux activités de services ; viennent ensuite le pays de Brest et celui du Trégor-Goëlo. Globalement, les emplois du numérique tendent à se concentrer dans les plus importants centres urbains bretons où les activités tertiaires sont prépondérantes et en particulier dans les métropoles labellisées French Tech, Rennes et Brest. La transition numérique est également un levier important pour l’inventivité bretonne : 46% des brevets impliquant un inventeur breton relèvent ainsi des technologies de l’information et de la communication (TIC). Enfin, la diffusion des TIC dans les territoires et les entreprises est un élément essentiel pour l’attractivité des territoires et la compétitivité de toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité. Si les équipements TIC sont déjà intégrés dans la gestion quotidienne des entreprises, les usages restent inégaux en particulier pour les PME qui connaissent des difficultés pour structurer leur intelligence économique ou encore pour se lancer dans le e-commerce. De ce point de vue, le programme Bretagne à Très Haut Débit (BTHD), qui doit permettre à tous les Bretons d’avoir accès au très haut débit à l’horizon 2030, constituera un saut qualitatif majeur pour les entreprises. 18 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — TRANSITION NUMÉRIQUE + de 2 700 établissements 80% de ces établissements comptent moins de 5 salariés 40 000 personnes employées dans le domaine de l’économie numérique 46% des brevets impliquant un inventeur breton relève des TIC Sources : L’intelligence économique dans les entreprises bretonnes, Repères économiques, CCI Bretagne, septembre 2015 L’économie numérique en Bretagne, Repères économiques, CCI Bretagne, Décembre 2014 La diffusion des TIC dans les PME bretonnes, Repères économiques, CCI Bretagne, Mai 2013 Enjeux Favoriser la diffusion des usages numériques dans les territoires et les entreprises, en particulier les TPE et les PME pour accroitre leur compétitivité Garantir la protection des données sensibles Sensibiliser tous les secteurs d’activités à la numérisation de l’économie et ses conséquences en termes de traitement de l’information, protection des données, évolution de l’attente des consommateurs Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Attentes des entreprises Favoriser l’émergence de consortiums locaux public-privé permettant de tester les marchés avant industrialisation des prototypes Former les actifs à la numérisation de l’économie et l’automatisation/ dématérialisation des processus Exploiter le big data afin d’aider les entreprises à industrialiser leur relation client 19 Permettre l’adaptation des entreprises aux mutations TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE Des projets structurants à concrétiser en projets d’entreprises La transition énergétique constitue autant un impératif environnemental qu’une opportunité économique pour nos territoires. L’évolution vers une économie et une société bretonne « bas carbone » doit se concilier avec une économie régionale tournée vers le projet et l’innovation. Cette transition est d’autant plus souhaitable que la Bretagne fait face à des difficultés structurelles en la matière : La dépendance, puisque notre région « importe » plus de 80% des ressources nécessaires à sa consommation ; Le risque de rupture du réseau électrique en période de consommation de pointe ; Le poids des énergies fossiles, pétrole et gaz, dans la production primaire. Dans une région qui connait une forte croissance démographique et où l’habitat est relativement dispersé, il existe des gisements importants à explorer dans la rénovation énergétique des bâtiments. Il s’agit d’un défi autant que d’une opportunité majeure pour le secteur du BTP en Bretagne qui, après avoir bénéficié d’une croissance importante au début des années 2000, connait une conjoncture difficile depuis la crise de 2008 avec des conséquences négatives sur l’emploi et le niveau des prix. L’absence chronique de sécurisation de la fourniture d’électricité constitue aussi une problématique forte pour les entreprises bretonnes, qui doivent parfois supporter des investissements lourds dans des équipements de substitution pour ne pas subir des arrêts de leur activité. Le Pacte électrique breton a eu le mérite d’impulser une meilleure maîtrise de la demande d’électricité, ainsi que la production d’énergie renouvelable et le renforcement du réseau de transport électrique. Les projets structurants restent cependant à conforter, notamment dans le domaine des EMR à l’instar des projets hydrolien et éolien au large de la baie de Saint-Brieuc ou de l’île de Groix, ou encore du projet de développement du port de Brest. De même, l’émergence de la filière smart grids doit également permettre de passer un cap à la fois en termes de création d’activités innovantes et d’emploi. Sources : Tableau de bord de la construction durable en Bretagne, Cellule économique de Bretagne, Bilan 2013 20 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERGETIQUE 45% des consommations énergétiques en région proviennent du bâtiment 68 454 emplois en Bretagne concernent la construction et la rénovation 42 millions de m2 de bâtiments tertiaires 10 à 13 milliards de chiffre d’affaires estimé d’ici 2050 (potentiel de réhabilitation énergétique) Enjeux Diminuer l’impact environnemental des activités économiques pour préserver un territoire attractif et durable Accompagner l’évolution des modes de production vers une économie circulaire Renforcer la sécurisation de l’approvisionnement électrique en Bretagne Financer les solutions industrielles participant de la nouvelle économie verte Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Attentes des entreprises Proposer des outils financiers plus adaptés à la rénovation énergétique des bâtiments Faire passer en phase opérationnelle la réalisation des projets éoliens en mer afin de favoriser l’émergence d’une filière bretonne des EMR Fédérer et soutenir un ensemble d’acteurs économiques locaux qui peuvent s’alimenter mutuellement et limiter la consommation et le gaspillage de matières premières 21 Renouveler le tissu économique CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES Un nombre de création et reprise d’entreprises encore insuffisant Après trois années de recul, la création d’entreprises repart en Bretagne en 2014. Selon les chiffres de l’INSEE en 2015, le nombre de créations d’entreprises en Bretagne progresse de 3,1% par rapport à 2013, soit plus de 19 500 unités créées. Cette augmentation est supérieure à la moyenne nationale de +2,6%. Ce rebond est porté à la fois par les sociétés et les autoentrepreneurs, en particulier dans les Côtes d’Armor et le Finistère. On observe que c’est surtout le secteur des services aux particuliers qui fait l’objet de la croissance la plus forte avec près de 5 000 créations dans l’année. Les secteurs de la construction et du commerce, transports, hébergement et restauration restent plutôt stables. Les défaillances d’entreprises continuent de progresser légèrement plus rapidement que la moyenne nationale sur la même période bien que le taux de survie à 5 ans en Bretagne est supérieur à la moyenne nationale : 57,2% contre 51,5%. Dans ce domaine, la Région Bretagne soutient plusieurs structures d’accueil et d’accompagnement des créateurs-repreneurs d’entreprises, telles que les platesformes d’initiatives locales, les pépinières d’entreprises et certains réseaux qui ont permis d’accompagner plus de 3 000 projets en 2014. Si ces actions sont utiles, l’engagement doit s’intensifier considérablement pour contribuer davantage à vivifier notre tissu économique. À moyen terme, la transmission et la reprise de PME et TPE constitueront un enjeu économique majeur : d’ici 2020, 7 700 entreprises bretonnes de 5 à 200 salariés, soit 1 PME sur 2 de cette taille, seront en situation de reprise suite au départ en retraite programmé de leurs dirigeants. 22 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES 5 000 créations dans le secteur des services aux particuliers 57,2% C’est le taux de survie à 5 ans en Bretagne. Il est supérieur à la moyenne nationale (51,5%) 7 700 entreprises bretonnes de 5 à 200 salariés seront en situation de reprise suite au départ en retraite programmé de leurs dirigeants d’ici 2020 Enjeux Attentes des entreprises Augmenter le taux de pérennité à 5 ans des entreprises créées ou reprises Mettre en place une politique concertée d’offres de prestations à destination des cédants, des créateurs et des repreneurs performante, lisible, homogène Face au vieillissement des dirigeants et aux enjeux de la transmission qui y sont liés, préserver le tissu des entreprises, son renouvellement, son développement et le maintien des centres de décisions en Bretagne Optimiser les moyens humains et budgétaires, publics et privés, dédiés à la création et à la transmission-reprise d’entreprises en Bretagne Proposer des outils de financement adaptés et novateurs grâce à une intervention conjointe des acteurs publics et privés sur ce champ Sensibiliser à l’esprit d’entreprendre afin de susciter des vocations auprès des jeunes et des salariés Sources : Enquête Sine 2006, interrogation 2011, INSEE Insee Analyses Bretagne N° 27 - octobre 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 23 Garantir une offre de formation adaptée sur le territoire FORMATION De bons résultats d’insertion professionnelle qui restent quantitativement marginaux La formation est un sujet économique à part entière tant elle concourt de manière déterminante à la compétitivité des entreprises, de plus en plus influencée par leur capital humain, mais aussi à la lutte contre le chômage. Dans ce domaine, les compétences de la Région s’élargissent puisqu’elle a désormais en charge la carte des formations d’apprentissage ainsi que celles des formations professionnelles initiales en lycée. Elle est également chef de file en matière de Service Public Régional de l’Orientation (SPRO), qui doit permettre d’assurer une meilleure lisibilité de l’offre de formation régionale. La formation professionnelle est un sujet de mobilisation des entreprises autant qu’il constitue une réponse à l’emploi dans notre région : 80% des apprentis sont embauchés durablement à l’issue de leur formation dont 40% qui le sont directement par l’entreprise qui les a formés. Ces bons résultats en matière d’insertion professionnelle peuvent être amplifiés au regard du nombre actuel d’apprentis bretons, de l’ordre de 18 000, si l’on se compare à d’autres territoires. La Région promeut un régime complémentaire au dispositif national d’aides visant à soutenir les employeurs bretons qui s’impliquent dans la formation d’apprentis, dont la montée en charge constituerait un signal fort permettant à des entreprises de passer le pas. Enfin, l’enseignement supérieur et la recherche constituent également une source d’attractivité et interagissent avec le tissu économique régional. Le lien entre acteurs économiques et enseignants-chercheurs reste cependant à conforter. 24 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — FORMATION Il est essentiel que la Région garantisse une offre de formation adaptée, en capacité de répondre aux attentes des entreprises et du territoire. » « La loi du 5 mars 2014 a profondément modifié les principes de base de la formation professionnelle continue. La volonté des partenaires sociaux, puis du législateur, a été à la fois de simplifier le dispositif existant en supprimant l’obligation légale de formation des salariés et de faciliter l’accès à la qualification, notamment pour les personnes les moins formées, grâce au Compte personnel de formation. Force est de constater que cette volonté louable s’est traduite par un dispositif complexe, qui peine à se mettre en œuvre et suscite de nombreuses interrogations chez les acteurs de la formation (organismes de formation, OPCA, FONGECIF, Conseils régionaux…). Dans ce climat d’incertitude, il est essentiel que la Région garantisse une offre de formation adaptée, en capacité de répondre aux attentes des entreprises et du territoire ». Robert JESTIN Président de la Commission régionale Formation, CCI Bretagne 116 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur 76 lycées professionnels 39 CFA qui forment 18 000 apprentis 80% des apprentis sont embauchés durablement à l’issue de leur formation Enjeux Garantir l’insertion professionnelle des jeunes bretons Garantir les moyens nécessaires à la modernisation des équipements de formation Développer des pratiques pédagogiques collaboratives grâce au numérique Favoriser une meilleure complémentarité entre organismes publics et privés au service de la formation et de l’orientation de tous les publics Attentes des entreprises Accroitre les incitations financières en faveur de tous les employeurs accueillant des apprentis Proposer une offre de formation qui réponde aux besoins en compétences des entreprises Donner aux jeunes dès le collège une meilleure connaissance des métiers proposés par les entreprises afin de favoriser chez eux une orientation professionnelle choisie Sources : RAP 2014, Conseil régional de Bretagne Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 25 Inscrire la maritimité de la Bretagne dans une stratégie globale de développement MARITIMITÉ Une économie diverse et singulière à consolider Les activités liées à la mer occupent une place de premier plan dans l’économie bretonne, ce qui singularise notre région à l’échelle nationale. En effet, on estime que 10% des emplois bretons sont concernés dans de nombreux secteurs liés à la mer. Ainsi, la Bretagne dispose d’un écosystème favorable et dynamique en matière de construction et de réparation navale : on recense 15 000 spécialistes issus de 115 entreprises expertes en ingénierie, construction, réparation navale et conversion de navires. De même, notre région figure parmi les premières dans le domaine de la plaisance, qui représente plus de 520 millions d’euros de chiffre d’affaires et près de 5 000 salariés. On y retrouve notamment une concentration de l’activité économique française de la course au large avec des entreprises de pointe reconnues internationalement qui emploient 1 000 personnes au sein de 110 entreprises. En matière de biotechnologies marines, la Bretagne accueille 50% de la recherche océanographique française. Cette présence dans le monde de la recherche se traduit également dans les entreprises, dont certaines ont su tirer parti des biotechnologies marines dans l’industrie cosmétique ou la santé. La Bretagne est aussi la première région de pêche : les 22 ports de pêche bretons concentrent plus de la moitié du tonnage national de poissons et de crustacés. Elle compte plus de 5 000 marins embarqués sur près de 1 300 navires de pêche. Néanmoins, cette activité connait une période difficile : depuis 2000, la flotte bretonne a diminué de 24%. Enfin, la mer constitue aussi un levier formidable pour l’ouverture de notre région au monde grâce au transport maritime. Les ports bretons constituent à cet égard des portes d’entrée et de sortie de biens et de personnes et recouvrent une économie dynamique : plus de 8 millions de tonnes de marchandises et 4 millions de passagers y transitent chaque année. Les ports sont enfin un outil de compétitivité pour l’industrie grâce à la massification et la réduction des coûts de transport qu’elle permet. 26 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — MARITIMITÉ Aucune autre région française ne peut prétendre avoir l’ensemble de ces filières. » Jean-François GARREC 1er Vice-président, CCI Bretagne 1re région de pêche 22 ports de pêche 8 millions de tonnes de marchandises par an 4 « L’économie maritime bretonne recouvre des filières nombreuses, dynamiques et innovantes : pêche, conchyliculture, énergies marines, construction navale, nautisme, tourisme… Aucune autre région française ne peut prétendre avoir l’ensemble de ces filières contribuant à son économie maritime. Mais plus particulièrement, la bonne santé de la filière pêche constitue une préoccupation majeure pour les acteurs économiques bretons. Notre flotte de pêche connait une érosion importante depuis plusieurs années. Elle s’accentue aujourd’hui par le rachat de bateaux de pêche bretons par des concurrents étrangers qui doit amener à des actions volontaristes pour garantir le renouvellement de la flotte régionale. Le métier de pêcheur est un métier d’avenir ; il est de notre responsabilité collective de donner une visibilité de long terme aux entreprises du territoire ». millions de passagers par an Sources : Résultat des flotilles artisanales 2013, Observatoire Economique Régional des pêches de Bretagne, Novembre 2014 La filière du nautisme en Bretagne, Étude et chiffres clés, Bretagne Développement Innovation, Novembre 2014 Biotechnology by Bretagne, naturally, Dossier de presse, Bretagne Développement Innovation, Juillet 2012 Infrastructures industrielles et portuaires de Bretagne, Bretagne Pôle Naval Livre Blanc CCI BretagnE — Enjeux Bâtir une stratégie maritime qui permette de favoriser le potentiel de l’ensemble des filières concernées et de concilier les éventuels conflits d’usages Retrouver la compétitivité de nos filières maritimes par une politique ciblée de soutien à l’innovation et à l’exportation Développer le transport maritime qui participe d’une économie à faible impact écologique Attentes des entreprises Construction navale/plaisance —Développer et valoriser les capacités d’innovation de nos chantiers —Accompagner la conversion de nos chantiers et de notre flotte au navire de demain Biotechnologies marines —Favoriser l’exploitation locale des travaux de recherche menés sur le territoire —Faciliter l’implantation locale des projets de culture et de transformation industrielle des algues —Favoriser l’hybridation des biotechnologies avec les différents domaines d’usage (santé, alimentation, cosmétique, environnement, énergie, numérique) Pêche —Maintenir les quotas par la défense de nos intérêts au niveau européen —Maintenir la performance des outils portuaires, en particulier les criées —Mettre en place un plan d’urgence pour garantir la pérennité de la flotte bretonne — Élections régionales 2015 27 Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement FONCIER ÉCONOMIQUE Maîtriser la pression foncière pour garantir l’accueil et le développement des entreprises en Bretagne La Bretagne est soumise à une forte pression foncière qui s’explique notamment par la croissance démographique que connait notre région et devrait aller en s’accentuant. Elle est source d’inquiétude pour les chefs d’entreprises bretons dans la mesure où la demande foncière et immobilière conduit à une saturation des espaces, une raréfaction des disponibilités et une concurrence accrue en matière d’occupation des sols entre activités résidentielles, agricoles, commerciales, touristiques et industrielles qui pourrait constituer un frein à la pérennité d’activités économiques et à l’accueil de nouveaux projets industriels. Les zones d’activités sont des équipements structurants qui concourent à l’attractivité et à la compétitivité des territoires. Si la consommation de foncier par l’activité économique est visible, elle reste marginale au regard des autres usages. En effet, les zones industrielles et commerciales représentent moins de 1% de l’espace régional mais les principales zones d’activité accueillent près de 13 000 établissements, soit plus de 300 000 emplois et un tiers des emplois industriels régionaux. Le foncier économique constitue un outil essentiel pour l’accueil et la croissance des entreprises qu’elles génèrent et pour la dynamique économique locale. Il importe dorénavant que les choix faits au quotidien puissent répondre aux attentes des entreprises sans hypothéquer les terres agricoles. 28 — Élections régionales 2015 Livre Blanc CCI BretagnE — FONCIER ÉCONOMIQUE 88,5% d’augmentation du prix moyen des terrains entre 2004 et 2008 24 600 nouveaux habitants par an en moyenne entre 2006 et 2011 25 000 hectares de terres agricoles artificialisées entre 2000 et 2007 Enjeux Préserver la disponibilité et la qualité d’espaces répondant aux attentes des entreprises Prévenir les conflits d’usage par une planification Maitriser les coûts du foncier 300 000 emplois accueillis dans les principales zones d’activité Attentes des entreprises Anticiper les besoins afin de disposer en permanence du foncier nécessaire pour répondre rapidement aux projets d’installation ou d’agrandissement d’entreprises Sanctuariser aujourd’hui des espaces stratégiques à vocation économique en constituant, de façon concertée, un stock foncier pour le moyen terme sur les zones d’activités Adapter l’offre de services sur les zones d’activités aux besoins des entreprises et de leurs salariés Sources : Le foncier économique en Bretagne, Étude des zones d’activité d’intérêt régional, Repères économiques, CCI Bretagne, Février 2014 EPF Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 29 Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement FRET Un service d’avenir insuffisamment valorisé Les freins au fret ferroviaire en Bretagne sont globalement connus et partagés : la périphéricité du territoire, qui l’éloigne des grands bassins de consommation et le caractère diffus des flux qui s’oppose à une logique de massification consubstantielle à tout projet de fret ferroviaire. L’absence d’adéquation entre l’offre de fret ferroviaire et la demande des entreprises, notamment liée à l’évolution du service, est aussi un élément d’explication. Ces difficultés se traduisent notamment par deux chiffres, particulièrement inquiétants : la part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises d’une part, de l’ordre de 2%, alors Enjeux que la moyenne nationale est de 10%, le poids des dépenses de transport pour les entreprises bretonnes d’autre part, qui pèse 5% et 15% de leurs chiffres d’affaires, et rend la question logistique d’autant plus sensible pour les entreprises de notre territoire. Les perspectives sont d’autant plus inquiétantes que l’Ouest de la France est totalement absent des principaux couloirs du RTE-T qui concentrent 80% des investissements ferroviaires de l’Union européenne d’ici à 2020 au bénéfice d’un réseau dense d’infrastructures qui se construit depuis l’Alsace jusqu’en Pologne. Attentes des entreprises Préserver et renforcer la compétitivité des entreprises bretonnes par une meilleure offre de services de logistique et de transport multimodal Déployer le potentiel d’activité de l’opérateur régional en recréant les outils de collecte et distribution de fret par chemin de fer sur l’ensemble du territoire Maintenir une connexion ferrée entre la Bretagne et ses marchés afin de ne pas rester à l’écart des grandes routes ferroviaires situées à l’Est de la France et favoriser le développement des ports bretons par la diversification de leur desserte terrestre Mobiliser des sillons dans et hors Bretagne pour répondre en fréquence et en fiabilité aux besoins des entreprises Construire des projets autour des usages et favoriser les synergies permettant de redéfinir une offre de service ferroviaire pérenne Promouvoir l’intégration de la Bretagne aux corridors européens en vue de la révision du RTE-T en 2023 Structurer des pôles d’intermodalité sur le territoire Contribuer au développement durable de la Bretagne en encourageant au report modal 30 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 FRET Trans-EUROPEAN TRANSPORT NETWORK – TEN-T CORE NETWORK CORRIDORS Turku Naantali Oslo Helsinki Hamina Kotka Tallinn Örebro Stockholm Ventspils Gothenburg Riga Glasgow Edinburgh Klaipeda Copenhagen Belfast Malmö Trelleborg Dublin Manchester Liverpool Szczecin/Swinoujscie Hamburg Amsterdam Berlin Poznan Felixstowe Utrecht Osnabrück Magdeburg Rotterdam Hannover Frankfurt/Oder Zeebrugge Antwerp Düsseldorf Dover Gent Wroclaw Dresden Calais Cologne Cork London Southampton Lille Le Havre Brussels Frankfurt Liege Nuremberg Regensburg Passau Stuttgart Metz Paris Prague Würzburg Mannheim Luxembourg Strasbourg Dijon Munich Novara Turin Bilbao Valladolid Porto Verona Milan Perpignan Zaragoza Aveiro Marseille Bratislava Budapest Graz Brașov Bucharest Zagreb Ljubljana Sulina Constanța Craiova Rijeka Ravenna Sofia Ancona Burgas Livorno Rome Barcelona Bari Naples Thessaliniki Taranto Igoumenitsa Valencia Sines Arad Timișoara Tarragona Madrid Lisbon Zilina Vienna Trieste Venice Koper Bologna Genova La Spezia Vitoria Katowice Ostava Brno Klagenfurt Udine Lyon Warsaw Wels/Linz Innsbruck Basel Bordeaux Kaunas Rostock Bremen Birmingham Vilnius Gdynia/Gdansk Seville Antequera/Bobadilla Murcia Palermo Gioia Tauro Patras Athens/Piraeus Lefko Cartagena Limassol Algeciras Valletta Baltic – Adriatic Orient / East-Med Atlantic North sea – Baltic Scandinavian – Mediterranean North Sea – Mediterranean Mediterranean Rhine – Alpine Rhine – Danube Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T), Commission européenne, 2013 Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 31 Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement ACCESSIBILITÉ Face à la périphéricité, une exigence d’investissements La position géographique de la Bretagne, à l’extrêmeouest d’une communauté européenne dont le barycentre démographique, politique et économique s’orientalise inexorablement depuis vingt ans handicape ses entreprises. Cela se traduit notamment par des coûts d’approvisionnement pour les entreprises industrielles bretonnes et des coûts de déplacements pour les activités de services plus élevés que pour leurs concurrentes. Enjeux Attentes des entreprises Garantir au tissu de PME bretonnes la connectivité nécessaire aux donneurs d’ordre nationaux ou internationaux dont les centres de décision sont situés hors Bretagne Assurer l’attractivité de notre système d’innovation qui repose notamment sur nos universités, grandes écoles et pôles de compétitivité Contribuer à l’accessibilité touristique de la Bretagne pour favoriser son attractivité avec la clientèle européenne et nationale 32 La périphéricité de la Bretagne doit donc s’apprécier à la fois au regard de sa connectivité à Paris et à l’Ile-de-France, mais aussi de plus en plus à l’aune de ses liens avec le cœur économique et décisionnel de l’Europe. Les entreprises bretonnes, et notamment celles situées le plus à l’Ouest, ont besoin d’être connectées à leurs clients et fournisseurs des principales métropoles économiques françaises et européennes tandis que le paramètre transport joue un rôle important dans la compétitivité-coût et hors coût des entreprises bretonnes à la fois en termes de fiabilité, de délais, de prix et de fiscalité. Garantir la bonne mise en œuvre des Liaisons Nouvelles Ouest Bretagne – Pays de la Loire (LNOBPL) permettant de réaliser la desserte ferroviaire de Brest et Quimper à 3h de Paris et de mettre en place une liaison cadencée et plus rapide entre Nantes et Rennes Terminer au plus vite la RN 164 afin de désenclaver le centre-Bretagne Pérenniser et développer les aéroports bretons et mettre en service l’Aéroport du Grand Ouest (AGO) Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 ACCESSIBILITÉ Nous contestons notre marginalisation programmée. Notre région doit s’inscrire de manière volontariste dans un schéma de désenclavement. » « Plus les centres de décision économiques s’éloignent des régions périphériques comme la Bretagne, plus il est indispensable de rester accessible. En ce sens, nous contestons notre marginalisation programmée. Notre région doit s’inscrire de manière volontariste dans un schéma de désenclavement. C’est dans cette optique qu’il faut défendre toutes les formes de rapprochement avec les centres de décision et de développement qui se situent beaucoup trop à l’est. Du ferroviaire à la gratuité des routes en passant par le développement de nos ports et le très haut débit, nous devons être à la pointe de l’investissement ». Guillaume ROUÉ Président de la Commission régionale Aménagement du territoire et Information économique, CCI Bretagne Guillaume ROUÉ Président de la commission régionale Aménagement du territoire « Plus les centres de décision économiques s’éloignent des régions périphériques comme la Bretagne, plus il est indispensable de rester accessible. En ce sens, nous contestons notre marginalisation programmée si notre région n’était pas inscrite de manière volontariste dans un schéma de désenclavement. C’est dans cette optique qu’il faut défendre toutes les formes de rapprochement avec les centres de décision et de développement qui se situent beaucoup trop à l’est. Du ferroviaire à la gratuité des routes en passant par le développement de nos ports et le très haut débit, nous devons être à la pointe de l’investissement ». Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 33 Lever Les freins à l’attractivité et aux dynamiques de développement SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE & RÉGLEMENTAIRE L’inflation normative, une tendance fortement handicapante pour nos entreprises Depuis plusieurs années, le constat d’une inflation normative et réglementaire de nature à entraver ou décourager l’initiative des entrepreneurs s’impose. En matière d’urbanisme, d’environnement, de relations sociales, de normes techniques ou sanitaires, les entreprises ont dû intégrer de nombreuses réglementations nouvelles. Des effets néfastes pour la capacité des entreprises à lancer des projets sont clairement identifiés : superposition des réglementations et des zonages, allongement des délais d’instruction, difficulté à identifier l’autorité compétente… In fine, cet empilement de règles a des conséquences économiques directes : en premier lieu, le report ou l’arrêt de projets de création d’activités ou d’extension. En second lieu, l’intégration par le secteur privé de coûts importants pour les études juridiques et techniques à mener pour respecter les normes. Ce sont les PME et les TPE qui sont les premières victimes car ne possédant pas les compétences internes pour faire face à ces nouvelles réglementations à moindre coût, elles doivent recourir à des prestataires externes. Plus largement, la réglementation plus dure qui est mise en place sur nos territoires en particuliers – dans le domaine de l’eau ou de l’espace maritime – est de nature à créer une concurrence déloyale par rapport à nos partenaires européens. Les PME et les TPE sont les premières victimes car elles ne possédent pas les compétences internes pour faire face à ces nouvelles réglementations à moindre coût. Enjeux 34 Attentes des entreprises Accroitre la compétitivité des entreprises en réduisant les coûts liés aux démarches administratives Créer un guichet unique de présentation et d’instruction des aides publiques avec un dossier unique Réduire les disparités de concurrence par rapport aux entreprises d’autres pays européens Intégrer systématiquement dans les nouvelles normes une étude d’impact économique, mesurant les effets de la réglementation nouvelle sur l’activité et l’emploi Livre Blanc CCI BretagnE — — Élections régionales 2015 Vous souhaitez réagir ? Contactez-nous : [email protected] Une publication CCI Bretagne Conception graphique Rodhamine Photos Simon Cohen p. 6, 9, 10, 12, 20, 21, 24, 26, 30, 32, 33 Bruno Panchèvre p. 3 Gwenaël Saliou portraits p. 7, 11, 15, 27, 33 Guillaume Team portrait p. 13 Bertrand Dauleux portrait p.25 Toporenko p. 14 BCI p.17 Caroline Ablain p.18 Hervé Ronné p. 22, 28 Impression Média graphic 1 rue du Général Guillaudot – CS 14422 35044 Rennes Cedex T. 02 99 25 41 41 – F. 02 99 63 35 28 www.bretagne.cci.fr