LIV
R E
B L
ANC
ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015
ENSEMBLE,
PRÉPARONS
LAVENIR
DE L’ÉCONOMIE
BRETONNE
LE LIVRE BLANC
DE L’ÉCONOMIE
PAR LA CHAMBRE
DE COMMERCE
ET D’INDUSTRIE
BRETAGNE
4 UNE ÉCONOMIE IMPACTÉE PAR LA « CRISE » DE 2008
ÉCONOMIE PRÉSENTIELLE :
DES MUTATIONS à ACCOMPAgNER
6 COMMERCE DE DÉTAIL
8 TOURISME
REfONDER LES ATOUTS DE L’INDUSTRIE BRETONNE
10 INDUSTRIE & SERVICES
12 INDUSTRIE AgROALIMENTAIRE
DIffUSER LES LEVIERS DU DÉVELOPPEMENT
AUPRèS DES ENTREPRISES
14 INNOVATION
16 fINANCEMENT
17 INTERNATIONAL
PERMETTRE LADAPTATION DES ENTREPRISES
AUx MUTATIONS
18 TRANSITION NUMERIQUE
20 TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ET ÉNERgETIQUE
RENOUVELER LE TISSU ÉCONOMIQUE
22 CRÉATION/REPRISE D’ENTREPRISES
gARANTIR UNE OffRE DE fORMATION
ADAPTÉE SUR LE TERRITOIRE
24 fORMATION
INSCRIRE LA MARITIMITÉ DE LA BRETAgNE
DANS UNE STRATÉgIE gLOBALE DE DÉVELOPPEMENT
26 MARITIMITÉ
LEVER LES fREINS à LATTRACTIVITÉ
ET AUx DyNAMIQUES DE DÉVELOPPEMENT
28 fONCIER ÉCONOMIQUE
30 fRET
32 ACCESSIBILITÉ
34 SIMPLIfICATION ADMINISTRATIVE & RÉgLEMENTAIRE
Livre BLanc cci Bretagne — — ÉLections rÉgionaLes 2015 3
ALAIN DAHER
Président de la CCI Bretagne
ÉDITORIAL
Notre volonté
est de porter
à la connaissance
des futurs conseillers
régionaux les enjeux
actuels de l’économie
bretonne, la vision
à moyen terme
qu’ont les chefs
d’entreprises
de l’économie
et des territoires
et leurs attentes
vis-à-vis du Conseil
régional. »
L’assemblée régionale qui sortira des urnes en décembre 2015
aura donc des responsabilités particulières quant à la création de
richesses et d’emplois en Bretagne à l’avenir.
Par la suite, il est indispensable de prolonger ce dialogue par
une association étroite de la CCI à l’élaboration et au suivi des
stratégies régionales : développement économique, innovation
et internationalisation ; aménagement, développement durable
et égalité des territoires ; formation professionnelle. De la même
façon, la CCI pourrait contribuer aux débats de la Conférence
Territoriale de l’Action Publique consacrés au développement
économique, à l’aménagement du territoire et à la formation.
Au-delà des candidats, ce Livre Blanc est diusé très large-
ment aux chefs d’entreprises, aux organisations professionnelles
et patronales, à l’ensemble des acteurs économiques et au grand
public via les médias. Nous souhaitons ainsi contribuer concrète-
ment aux dénitions futures des politiques publiques en Bretagne.
TABLISSEMENT public
dirigé par des chefs d’entre-
prise élus par leurs pairs, la
CCI Bretagne représente les intérêts de
l’industrie, du commerce et des services
auprès des pouvoirs publics au sein de la région. Elle s’est pleinement
investie dans ce rôle, portant l’ambition depuis 2011 d’être le « par-
lement des entreprises », aux côtés des organisations patronales
et professionnelles. Nous nous sommes attachés ainsi à porter au
cœur du débat la voix des entrepreneurs bretons, en faveur du
développement économique et de l’attractivité de notre territoire.
À l’occasion des élections européennes en 2014, une table-
ronde avait été organisée avec les candidats ayant répondu à
notre invitation. Dans le même esprit, pour l’élection du Conseil
régional en décembre 2015, nous avons choisi de nous adresser de
façon identique à tous les candidats, en publiant un Livre Blanc de
l’économie bretonne. Notre volonté est de porter à la connaissance
des futurs conseillers régionaux les enjeux actuels de l’économie
bretonne, la vision à moyen terme qu’ont les chefs d’entreprises de
l’économie et des territoires et leurs attentes vis-à-vis du Conseil
régional. Les CCI de Bretagne, au service de 108 000entreprises
et 700 000salariés, formant 3 500apprentis, 4 100étudiants et
gérant 52équipements structurants (ports de commerce, ports de
pêche, aéroports, etc.), apportent des données concrètes au débat
électoral sur les questions économiques et territoriales.
Cette initiative est d’autant plus fondée que la loi portant
nouvelle organisation territoriale de la République, votée en
juillet 2015, a confié aux régions des compétences impor-
tantes en matière de développement économique de leur
territoire : définition de la stratégie de développement éco-
nomique, d’innovation et d’internationalisation, actions en
faveur des TPE et PME, aménagement durable du territoire,
formation professionnelle et développement de l’apprentissage.
É
LIVRE BLANC CCI BRETAGNE — — ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015 4
Les indicateurs économiques le démontraient, la Bretagne avait
mieux résisté que d’autres régions à la « crise » des années 2008
et 2009 malgré la forte décroissance connue alors : un taux de
chômage inférieur à la moyenne nationale, moins de défaillances
de grandes entreprises, un dynamisme démographique soutenu
par l’attractivité du territoire et un marché du travail qui
demeurait relativement porteur par rapport au niveau national.
Avec un taux de croissance annuel moyen de plus de
2,4% entre 2002 et 2007, contre moins de 2% pour la
France métropolitaine, la Bretagne a connu avant 2008
une forte progression de son Produit Intérieur Brut(PIB),
bien supérieure aux performances nationales.
Jusqu’à cette période charnière, la région bénéciait
d’une expansion des secteurs tertiaires, en particulier
le développement des services à l’entreprise, à même
de compenser le recul de l’agriculture et de la pêche et
d’accompagner la croissance de l’industrie et de la construction,
notamment par l’externalisation des fonctions connexes
à la production. Le secteur du bâtiment et des travaux publics
rencontrait également des perspectives favorables au cours
des années 2000. Enn, la vigueur des secteurs du commerce,
marquée par une augmentation de plus de 10 000 emplois
entre 2002 et 2012, et du tourisme (6e région française
en termes d’emplois touristiques) assurait une relative
répartition des emplois sur l’ensemble du territoire régional.
UNE ÉCONOMIE IMPACTÉE
PAR LA « CRISE »1 DE 2008
Malgré un décalage temporel par rapport au reste de l’hexagone
dans la perception des conséquences de la « crise », les dicultés
économiques en Bretagne sont bel et bien présentes
aujourd’hui et tout aussi prononcées que dans d’autre régions.
Les fragilités du modèle productif apparaissent clairement :
aaiblissement du secteur agricole et de l’industrie de la
pêche (le nombre d’exploitations agricoles a par exemple
diminué d’un tiers entre 2000 et 2010), perte de compétitivité
d’un modèle de production de masse dans l’agroalimentaire,
exposition accentuée due à la concentration de l’emploi
industriel dans quelques secteurs d’activité (électronique,
automobile et construction navale) frappés par la « crise ».
Un marché de l’emploi fragilisé
Ces fragilités ont bien évidemment un impact sur l’emploi
breton. Ainsi, en 2014, le nombre de salariés du secteur
de la construction est retombé à son niveau de 2005.
Dans l’industrie, le nombre d’emplois est en diminution
constante depuis de nombreuses années. La région a ainsi
perdu 5 000 emplois dans le secteur des télécom/électronique
entre 2000 et 2012, et près de 4 500 emplois dans
le secteur de l’industrie automobile sur la même période.
Base 100 = 2002
Source: Insee
2007 2011 20122006 20102005 20092004 200820032002
100
102
104
106
110
114
112
108
ÉVOLUTION COMPARÉE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
BRETAGNE FRANCE MÉTROPOLITAINE
100
100
113
105
109
111
107
110
2007 2011 20122006 20102005 20092004 200820032002
85
90
95
100
110
120
115
105
EMPLOI SALARIÉ PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ
FRANCE MÉTROPOLITAINE
EMPLOI SALARIÉ
TOUS SECTEURS
BRETAGNE
EMPLOI SALARIÉ
DE LA CONSTRUCTION
BRETAGNE –
EMPLOI SALARIÉ
TOUS SECTEURS
BRETAGNE
EMPLOI SALARIÉ
DU TERTIAIRE
MARCHAND
BRETAGNE
EMPLOI SALARIÉ
DE L’INDUSTRIE
Base 100 = 2002
Source: Insee
LIVRE BLANC CCI BRETAGNE — — ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015 5
1 — Le choc économique ressenti à l’échelle nationale et
internationale en 2008-2009 nous semble davantage la marque
d’une évolution profonde et durable des économies qu’une brève
période transitoire de ralentissement de la croissance.
L’évolution globale de l’emploi salarié a cependant été
plus favorable dans la région comparativement à la France
métropolitaine sur la dernière décennie. La Bretagne ache
ainsi un taux de chômage qui se maintient structurellement
en dessous de la moyenne nationale. Avec un taux de chômage
de 8,9% enregistré au 4e trimestre 2014, la Bretagne se place
au 1er rang des régions françaises, avec l’Auvergne, l’Ile-
de-France et la région Rhône-Alpes, bénéciant notamment
d’un secteur non marchand très présent dans la région et de
secteurs économiques qui ont conservé de leur dynamisme.
Les industries liées à l’environnement (énergie, eau, déchets)
ont par exemple créé près de 1 400 emplois entre 2000 et 2012.
Un équilibre territorial remis en question ?
Face à ces dicultés et potentialités de développement,
la région ne forme cependant pas un tout homogène.
Les mutations économiques en cours tendent en eet à remettre
en question notre modèle d’équilibre territorial, très largement
fondé sur un tissu de villes petites et moyennes présentes sur
l’ensemble de la région. La création des métropoles de Rennes
et Brest vient marquer symboliquement le poids des grandes
villes de la région et le rôle moteur que celles-ci sont appelées
à jouer pour le développement régional. Par exemple, le bassin
rennais concentre ainsi aujourd’hui près de 24% de la population
bretonne, contre 20% en 1975, quand les territoires du Nord
et du Centre-Bretagne voient leur part de population diminuer.
3 237 097
habitants au 1er janvier 2012
0,7%
d’augmentation annuelle
de la population entre
2007 et 2014
7e
rang des 22régions en
termes de croissance
démographique
DIAgNOSTIC ÉCONOMIQUE
La démographie demeure néanmoins une chance pour
toute la région. La Bretagne a vu sa population augmenter
de 0,7% par an entre 2007 et 2014 (contre 0,5% pour
la France métropolitaine), se plaçant ainsi au 7e rang
des 22régions en termes de croissance démographique.
Cette évolution résulte en grande partie d’un solde migratoire
positif, marque de l’attractivité de la région, notamment
des départements du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine.
Mais, selon les projections de population à l’horizon 2040
réalisées par l’INSEE, ce sont bien les quatre départements
qui devraient voir leur population augmenter à un rythme
plus soutenu que la moyenne nationale d’ici à 2040.
8,5%
7,0 %
8,7%
7,3 %
8,0%
6,8%
7,2 %
6,1 %
7,4 %
6,3%
9,2%
7,9 %
8,8%
7,5 %
9,0%
7,6 %
9,7%
8,6%
9,7%
8,5%
10,1%
8,9%
2009 2013 20142008 20122007 20112006 201020052004
BRETAGNE FRANCE MÉTROPOLITAINE Source: Insee
ÉVOLUTION DU TAUX DE CHÔMAGE – BRETAGNE / FRANCE
1 / 36 100%