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Item 291
Pilly - Préparation ECN - Item 291 - ©CMIT
Le diagnostic repose sur :
- la PCR Bartonella henselae sur le liquide de ponction ganglionnaire
- la positivité de la sérologie avec au mieux présence d’IgM
- l’examen anatomopathologique montre des lésions granulomateuses micro-abcédées évocatrices mais non spécifiques. La coloration argentique
met rarement en évidence de bacilles intra- et extracellulaires.
Le traitement :
- les antibiotiques les plus actifs sont l’azithromycine, la doxycycline, les aminosides
- la réponse au traitement est inconstante et lente (au moins 15 jours), pouvant nécessiter des ponctions itératives voire une exérèse chirurgicale.
Tularémie
L’adénopathie, satellite du point d’inoculation, est le plus souvent associée à un syndrome fébrile.
Elle fait suite à une griffure des mains ou des membres par un lièvre contaminé ou à une contamination muqueuse par contact avec du matériel souillé
(champignon) : conjonctivite (adénopathie prétragienne), pharyngite (adénopathie sous-angulo-maxillaire). En l’absence de traitement adapté, elle
évolue vers la suppuration.
Le diagnostic repose sur la PCR Francisella tularensis ou la culture du pus ganglionnaire obtenu par ponction. La sérologie peut aussi confirmer le
diagnostic.
L’antibiotique de choix est une fluoroquinolone. À défaut, les tétracyclines et les aminosides sont utilisables.
1-2-3. Adénite à mycobactéries
Les mycobactéries atypiques
Elles ont un rôle exceptionnel, l’enfant est le seul à être atteint par M. scrofulaceum ou M. kansasii.
Mycobactérium avium intracellulare se rencontre souvent au cours du Sida.
Les mycobactéries tuberculeuses (voir Item 106)
Les adénites à Mycobactérium tuberculosis sont encore fréquentes, observées à tout âge, mais plus volontiers chez le sujet âgé ou originaire d’un
pays d’endémie. Le rôle de M. bovis est devenu rare (étiologie professionnelle, localisation axillaire ou exceptionnellement cervicale).
Les signes généraux sont absents ou modestes. Un érythème noueux peut accompagner l’adénite tuberculeuse. La localisation cervicale est plus
fréquente que les atteintes axillaires ou inguinales. D’apparition progressive, la tuméfaction est unilatérale et concerne un ou plusieurs ganglions.
Ferme au début, peu ou pas douloureuse, elle est indépendante des structures avoisinantes.
L’évolution est marquée par le ramollissement des ganglions qui deviennent coalescents, adhèrent aux plans voisins et à la peau qui devient rouge
et inflammatoire, puis fistulisent.
La ponction ramène un pus stérile dans les milieux standard. Les colorations de Ziehl et à l’auramine peuvent être positives. La culture sur milieux
spécifiques et la PCR sont le plus souvent positives. La biopsie permet le diagnostic bactériologique et histologique de grande spécificité (granulome
lymphohistiocytaire avec cellules géantes et nécrose caséeuse).
Un bilan de maladie tuberculeuse doit être entrepris à la recherche d’autres localisations (foyer pulmonaire ou uro-génital…) : tubages gastriques,
recueil d’urines, TDM à la recherche de ganglions profonds. Les tests tuberculiniques (IDR ou test interféron) sont fortement positifs chez le sujet
immuno-compétent.
La sérologie VIH doit être proposée.
Le traitement spécifique obéit aux règles classiques. La durée du traitement est souvent prolongée 9 mois car les antituberculeux pénètrent mal
le tissu ganglionnaire. La biopsie exérèse, lorsqu’elle a permis de réaliser l’ablation totale de tous les éléments ganglionnaires peut autoriser une
réduction de la durée du traitement.
La BCG-ite
La vaccination par le BCG peut s’accompagner d’une adénite le plus souvent axillaire (BCG brachial), généralement associée à une papule érythéma-
teuse ou, le plus souvent, ulcérée au site d’injection du BCG. Suppuration et fistulisation sont habituelles.
L’évolution traînante conduit à un traitement de 1 à 3 mois par une monothérapie INH ou une bithérapie Isoniazide – rifampicine.
1-2-4. Adénopathies en rapport avec une infection sexuellement transmise (voir item 95)
Syphilis.
On observe des adénopathies inguinales, fermes, non douloureuses avec classiquement un ganglion plus volumineux («préfet de l’aine»).
Lymphogranulomatose vénérienne ou maladie de Nicolas Favre (LGV)
Dans cette infection à Chlamydia, les adénopathies sont souvent le symptôme principal. L’évolution spontanée se fait vers la suppuration. Un tableau
d’anorectite associé est possible chez les homosexuels masculins.
Dans les deux cas, le diagnostic se fait par PCR et sérologie.
1-2-5. Autres causes infectieuses
Pasteurellose
Peste (bubon)
Actinomycose cervicofaciale
Adénovirus (conjonctivite avec adénopathie prétragienne)
Herpès (réaction ganglionnaire constante lors de la primo-infection, fréquente lors des récurrences).