Norbert Latruffe
av. J.-C. en Palestine, 3000 av. J.-C. en Egypte, 2500 av. J.-C. en Grèce,
1000 av. J.-C. en Italie, au Maghreb et en Espagne, 600 av. J.-C. à
Marseille, 118 av. J.-C. en région Narbonnaise, puis 200 ap. J.-C. dans la
plupart des régions de France (les vallées du Rhône et de la Saône, la
Bourgogne, le Centre, la Champagne, le Bordelais, le Nord…)2.
II. La relation vin et santé : un peu d’histoire
Le vin est un mythe car son attrait souvent irrésistible et son
appréciation font appel à nos cinq sens ; bien sûr la vision, l’odorat, le
goût, mais aussi l’ouie et le toucher. De plus, s’il ne fait pas appel au
sixième sens (l’intuition) – et encore ! – on peut penser que notre corps
fait appel à une sorte de « septième sens » vis-à-vis du vin, c’est à dire sa
réaction lors de sa rencontre avec les molécules du vin. C’est là que le vin
devient une réalité. A ce titre, nous verrons plus loin que, bien avant
d’avoir analysé la composition du vin et apporté les preuves scientifiques
de ses effets sur le corps humain, le concept de vin et santé existait. Il est
sans doute aussi ancien que l’histoire du vin3. Ainsi, les effets
médicamenteux du vin étaient déjà inscrits dans les temples égyptiens en
4000 av. J.-C. Les Indous intégraient le vin dans l’équilibre humoral. Les
Chinois associaient vin et ginseng. Dans la Grèce antique, Hippocrate
préconisait l’usage du vin comme antiseptique externe sur les plaies. Au
temps de la civilisation romaine, Galien prônait le vin comme antidote
des poisons…avec distinction en fonction des crus ! La médecine arabe
et orientale avec Avicenne conserva les principes bienfaiteurs du vin. En
Occident, après l’invasion des barbares, seuls les moines conservent les
prescriptions d’Hippocrate. Le XXe siècle correspond à la prise de
conscience du danger de l’alcoolisme stigmatisé avec la prohibition aux
Etats-Unis, ou encore l’observation d’une diminution des cirrhoses après
la Deuxième Guerre mondiale. Les années 1990 voient la réhabilitation
du vin avec le “French paradox”4 montrant la faible incidence de la
mortalité due aux maladies cardiovasculaires et cérébrales chez les
buveurs modérés et réguliers de vin.
2 TESTARD-VAILLANT (Philippe), « Le vin dans la tourmente », Le Journal du CNRS, n°1888, 2005, pp.
18-22.
3 LAGRANGE (Marc), « le vin et la médecine », in Guide vins et santé, Lattes, éd. du voyage, 2006, pp.
206-207.
4 RENAUD (Serge) et collaborateurs, « Wine, alcohol, platelets and the French paradox for coronary
heart disease”, Lancet, 339, 1992, pp. 1523-1526 ; LANZMANN-PETITHORY (Dominique), « Histoire de
découvertes de Serge Renaud », in Guide Vins et Santé, Lattes, éd. du voyage, 2006, pp. 212-215.