Les DOSSIERS de l’ALE
Agence Locale de l’énergie de l’agglomération grenobloise
Dossier n°4 - Décembre 2008 -
Edito
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Qualité de lair inrieur
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Chauffage
Produits
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Matériaux
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Matériaux
et Economies d’énergie
Concilier
dans les bâtiments
Nous aurions tort de nous engager dans la lutte contre le changement climatique sans nous préoccuper des impacts en matière de santé et
de qualité environnementale des lieux de vie. Mais comment s’y prendre ?
A quelles pollutions sommes nous exposés à l’intérieur des bâtiments? Quelles évolutions réglementaires pour limiter les risques sanitaires ?
Quels outils et conseils pour réduire les polluants à la source ? Quels équipements de chauff age et ventilation effi caces préconiser ? Autant
de questions qui tâcheront de trouver leurs réponses dans ce dossier.
Mieux comprendre la qualité de l’air intérieur
En partenariat avec :
Récemment réaffi rmés dans le Grenelle de l’Environnement et la première loi en
découlant, les objectifs nationaux de lutte contre le changement climatique
imposent une réduction drastique des consommations d’énergie et des
émissions de gaz à eff et de serre dans tous les secteurs d’activité.
Premier contributeur des émissions de CO2 avec les transports, le secteur du
bâtiment est particulièrement concerné. Dans les constructions neuves, mais aussi
et surtout pour la réhabilitation des très nombreux bâtiments érigés en dépit du
bon sens énergétique, la basse consommation est aujourd’hui une priorité.
Si l’absolue nécessité d’une amélioration de la qualité de lenveloppe nest
contestée par personne, ses impacts potentiels sur le confort et la qualité
sanitaire des lieux de vie ne doivent pas être occultés. Dans des bâtiments de plus
en plus étanches pour conserver chaleur et fraîcheur selon les saisons, le risque
de confi nement des espaces intérieurs s’accroît, et avec lui la concentration dans
l’air des diff érents polluants, émis par les systèmes de chauff age, les matériaux, le
mobilier, et les occupants eux-mêmes.
Pour concilier économies dénergie et qualité de l’air intérieur, l’amélioration de
l’isolation doit impérativement s’accompagner d’une réfl exion sur la ventilation, et les
matériaux et produits présents au sein des espaces clos. Si les choix techniques sont
importants, ils doivent aller de pair avec la sensibilisation des occupants.
Concilier diff érents objectifs au sein d’une réfl exion commune sur l’énergie, le confort,
et la santé, tel est l’objectif de la collaboration de l’ALE avec le CSTB et l’ASCOPARG sur
ce dossier.
Jean-Marc UHRY
Président de lALE et dASCOPARG - Vice psident de la Métro au Développement Durable, à l’Energie et au Plan Climat
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Nous passons en moyenne 22 h
sur 24 en espace clos ou semi-clos,
que cela soit dans les logements,
lieux de travail, écoles, espaces de
loisirs, commerces, transports,... Or
contrairement aux idées reçues,
l’air intérieur est souvent plus
pollué que l’air extérieur, comme
le montre l’illustration ci-contre.
Les liens entre l’exposition aux
polluants intérieurs et les eff ets
sur la santé off rent un large
champ d’étude, toutefois les
médecins ont pu noter une forte
augmentation des consultations
pour maladies allergiques ayant
un lien avec l’environnement
intérieur : acariens, moisissures,
poils d’animaux..
On peut distinguer deux types d’exposition :
l’exposition des personnes à de fortes doses de polluants dans un environnement intérieur, (telle que l’intoxication
grave par le monoxyde de carbone),
l’exposition continue à de faibles doses de polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des conséquences
importantes à court ou long terme).
La question de la qualité de l’air intérieur est ainsi une préoccupation majeure de santé publique, car l’ensemble de la
population est concerné, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles (enfants, personnes âgées ou
immunodéprimées, malades pulmonaires chroniques).
Diff érents facteurs (physiques, microbiologiques, chimiques) peuvent infl uencer le climat intérieur, et leurs eff ets dépendent
eux-mêmes du facteur humain (risque sanitaire plus ou moins important en fonction des pathologies préexistantes, du
type de population...).
Notion de santé
Qualité de l’air intérieur
Contribution des differents environnements
à l'exposition aux polluants
(Crump et Al., Indoor Air'99)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
VEHICULES
EXTERIEUR
INTERIEUR (AUTRES)
HABITAT
Physique Microbiologique Chimique
Variation thermique Bactéries Tabac
Vitesse de l’air Champignons NOx
Taux de renouvelle-
ment de l’air
Acariens CO - CO2
Hygrométrie Plantes C O V
Degré
d’ionisation
Légionnelles Biocides
Rayonnement ... MCOV... Particules
- Fibres
Humain
Allergies
Asthme
Maladies respiratoires et cardio-
vasculaires
Enfants
Personnes âgées
Facteurs du climat intérieur Facteurs humains
Lexique
Danger : Propriété intrinsèque d’une substance ou d’un agent chimique, physique ou microbiologique à
entraîner la survenue d’une pathologie dans une population donnée (ex amiante/mesothéliome ; allergène
d’acariens/asthme)
«
Risque sanitaire : Il s’agit de la probabilité de survenue d’une pathologie résultant de l’exposition d’une
population à une substance ou agent chimique, physique ou microbiologique. La notion d’exposition intègre
les dimensions de fréquence et de durée d’exposition ainsi que de voies d’exposition (par exemple. : inhala-
tion, ingestion, contact cutané, etc.).
Pas d’exposition à une substance même très dangereuse, pas de risque associé !
Expertise en matière de qualité de l’air intérieur
Aujourd’hui, on a pu déterminer trois sources de pollution de l’air intérieur. Il
s’agit des équipements du bâtiment (plomb dans les peintures, formaldéhyde
dans certains meubles...), de l’activité humaine (fumer, utiliser certains produits
ménagers, bricoler...), ainsi que des appareils à combustion qui libèrent du
monoxyde de carbone et du dioxyde d’azote.
Notion de santé
Facteurs humains
Les polluants intérieurs et leurs sources
source APPA
Le CSTB et l’Observatoire
de la qualité de l’air
Le Centre Scientifi que et Technique du Bâtiment (CSTB) a lancé ses premiers
travaux de recherche sur la qualité de l’air intérieur, il y a plus de quinze
ans. Aujourd’hui, la division Santé du CSTB est composée d’une vingtaine
d’experts regroupés autour de la plateforme de recherche ARIA. ARIA est
un équipement unique en France rassemblant des moyens d’essais depuis
l’échelle du laboratoire jusquà l’échelle 1 dans la maison expérimentale MARIA
et des moyens d’intervention sur site. Les principaux domaines couverts sont la
qualité de l’air intérieur dans les bâtiments (le CSTB est l’opérateur principal de
l’Observatoire de la Qualité de lAir Intérieur), la qualité sanitaire des produits
(construction, décoration, ameublement, entretien, désodorisants d’intérieur,
etc.) et la microbiologie environnementale (moisissures, bactéries, virus).
Missionné par les Pouvoirs publics dans le cadre d’une convention,
l’Observatoire de la Qualité de lAir Intérieur a pour enjeu de mieux connaître
la pollution intérieure, ses origines et ses dangers, dans l’objectif de mettre au
point des recommandations dans le domaine du bâtiment pour améliorer la
qualité de l’air intérieur.
L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur se base sur un réseau d’acteurs
scientifi ques et techniques coordonné par une équipe centrale du CSTB.
En 2009, le CSTB va transférer son laboratoire de caractérisation des émissions
polluantes des produits (POLLEM) sur le site de Saint-Martin d’Hères. Ce transfert
a pour objectif de permettre un doublement de la capacité du laboratoire et
de renforcer les synergies avec les équipes locales du CSTB (environnement,
matériaux) ainsi qu’avec les acteurs de la région Rhône-Alpes.
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Etat des lieux des connaissances
Emissions d’éthers de glycol par une peinture en phase aqueuse
mise en œuvre dans une pièce de la maison expérimentale
du CSTB (DPGBE : di-propylène glycol butyl éther, DEGBE : di-
éthylène glycol butyl éther)
Chambre d’essai d’émission utilisée pour la caractérisation des
émissions des produits de construction dans l’air intérieur.
Photo CSTB
Jacqueline LANDAS - Mission Expertise - Direction des services publics
Jacqueline LANDAS - Mission Expertise - Direction des services publics
Une étude régionale dans les écoles, décembre 2007
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Etat des lieux des connaissances
Source ASCOPARG
Contexte de l’étude
La DRASS et les DDASS de Rhône-Alpes (1), la CIRE (2) et les AASQA (3) de Rhône-
Alpes ont mené ensemble une étude afi n de mieux connaître les concentrations
d’aldéhydes dans 150 bâtiments accueillant des jeunes enfants en Rhône Alpes.
1 Direction Régionale et Directions Départementales des Aff aires Sanitaires et Sociales
2 Cellule Inter Régionale d’Epidémiologie
3 Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air
Les aldéhydes mis en évidence :
Les aldéhydes sont présents dans de nombreux produits d’usage courant : panneaux
de bois en aggloméré, certaines mousses pour l’isolation, certains vernis, les colles, les
peintures, les moquettes, les rideaux, les désinfectants,... Ils sont produits également
par combustion. Le formaldéhyde peut être produit par réaction chimique entre
l’ozone et des composés présents dans l’air intérieur.
Au sein cette famille de polluants, deux composés suscitent un intérêt particulier en
matière de santé : le formaldéhyde et l’acétaldéhyde.
Le formaldéhyde est classé depuis juin 2004 par le Centre International de la Recherche
sur le Cancer (CIRC) comme polluant cancérigène (groupe 1). Cest un irritant des yeux,
du nez et de la gorge.
L’acétaldéhyde est également un irritant et a été classé comme cancérigène possible
par le CIRC. Il fait partie des 7 substances hautement prioritaires de l’Observatoire de
la Qualité de l’Air Intérieur, en matière de surveillance.
La synthèse des résultats
Dans l’échantillon de 150 salles, les concentrations moyennes annuelles de
formaldéhyde sont hétérogènes, elles varient entre 7,3 et 49,2 μg/m3.
98% des salles d’écoles maternelles et 83% des salles de crèches dépassent la valeur guide
de 10 μg/m3 de formaldéhyde
Pour l’acétaldéhyde, il n’existe pas de valeur guide au niveau national. En revanche, dans le cadre d’un projet européen
INDEX (JRC, 2004), une valeur guide de 200 μg/m3 est recommandée à long terme. Les concentrations relevées sont
nettement inférieures à cette valeur.
Observations et Recommandations principales
Il apparaît que les concentrations de formaldéhyde sont plus élevées en été qu’en hiver linverse d’autres polluants
intérieurs plus en lien avec le confi nement)
La ventilation joue un rôle signifi catif pour la diminution des polluants dans l’air intérieur. En l’absence de VMC, une bonne
aération des locaux doit être assurée pendant les récréations ou certaines activités spécifi ques.
Si les crèches et les écoles sont montrées du doigt, les logements sont tout aussi concernés par cette pollution de l’air
intérieur, et doivent faire l’objet des mêmes précautions en matière de ventilation.
La synthèse et le rapport complet de l’étude sont disponibles sur :
www.atmo-rhonealpes.org/site/documentation/publications/ATMO_RHONE-ALPES_(Toute_la_region_Rhone-Alpes)/
Etudes/Air_interieur/
Une étude similaire a été eff ectuée sur plusieurs écoles dans le périmètre de la METRO, et sera prochainement diff usée sur
le site d’ATMO Rhône-Alpes / ASCOPARG
Jacqueline LANDAS - Mission Expertise - Direction des services publics
Etat des lieux des connaissances
QAI, le parent pauvre de la réglementation en France :
Selon le CSTB : La qualité de l’air intérieur est aujourd’hui le parent pauvre de notre réglementation de la construction. On
dispose néanmoins de l’arrêté du 24 mars 1982 relatif à l’aération des logements qui impose la présence d’une ventilation
par extraction, permanente et effi cace et qui, lorsquil est convenablement appliqué, constitue un garde fou notable pour
la préservation de qualité de l’air. Lévolution de la politique publique relative à la ventilation, actuellement à l’étude,
devrait encore en améliorer leffi cacité. Par ailleurs, si certaines substances dangereuses sont désormais prohibées dans
la construction comme le créosote, le benzène, l’amiante et le plomb, pour de nombreuses autres substances, pourtant
dignes d’intérêt compte tenu des risques sanitaires qui leur sont associés, il nexiste pas à ce jour, en France, de valeurs
limites applicables aux environnements intérieurs. Compte tenu des responsabilités des diff érents acteurs, une meilleure
gestion des risques sanitaires liés aux expositions dans les environnements intérieurs est, pour les prochaines années, un
des challenges réglementaires majeurs liés au bâtiment. Il devra être considéré au plan national en articulation avec les
politiques qui se profi lent à l’échelon européen.
Tour dhorizon des textes réglementaires et des acteurs du secteur
la Directive européenne
Le Directive 89/106/CEE du 21 décembre 1988, dite « Directive Produits de Construction », couvre les exigences
réglementaires en matière d’évaluation de l’aptitude à l’usage des produits (résistance mécanique, sécurité incendie,
économies d’énergie, isolation thermique et acoustique) et se traduit par le marquage CE. Si les aspects « hygiène, santé et
environnement » sont supposés être traités par la Directive, les exigences réglementaires des Etats Membres sont très peu
nombreuses et, en général, le marquage CE ne couvre pas aujourd’hui de façon satisfaisante les aspects sanitaires.
Plan National Santé Environnement 2004-2008
Le PNSE comporte 45 actions, dont 12 ont été identifi ées comme prioritaires. Lensemble vise à répondre à 3 objectifs
majeurs :
> Garantir un air et boire une eau de bonne qualité
> Prévenir les pathologies d’origine environnementale et notamment les cancers
> Mieux informer le public et protéger les populations sensibles (enfants et femmes enceintes)
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/pnse/resume_fr.pdf
Aujourd’hui, un nouveau PNSE 2009-2012 est en cours de préparation. La thématique de la qualité de l’air intérieur devrait
être encore plus présente que dans la première version de ce plan.
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
La législation et la qualité de l’air intérieur
Contexte politique et réglementaire
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