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Henry Bauchau 
 
 
 
 
 
 
 
Présentation de l’œuvre 
« Œdipe sur la route » est une œuvre très importante dans la littérature de Bauchau. En 
effet, elle inaugure le cycle mythologique qu’elle formera avec les romans « Diotime et les 
lions » (1991) et « Antigone » (1997). Le succès du roman s’explique par le fait que Bauchau 
reprend  le  thème  mythologique  et  tragique  d’Œdipe  en  l’actualisant,  tout  en  mêlant  les 
genres littéraires que sont le roman d’aventure et le roman initiatique. De plus, différents 
niveaux de lecture peuvent être analysés, ce qui rend ce livre d’une part accessible à tous, et 
d’autre part très riche de sens. Afin de bien comprendre toutes les subtilités du récit, il est 
primordial de réaliser une remise en contexte historique. La diversité des thèmes abordés, 
ainsi que les nombreuses allusions aux œuvres de Sophocle et à la mythologie grecque 
nécessitent que le lecteur bénéficie d’un certain niveau de culture, sans lequel il ne peut 
l’apprécier dans sa globalité. 
 
Le mythe d’Œdipe 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Œdipe  et  le  Sphinx,  détail  d'une 
coupe  attique  du  Ve  s.  av.  J.-C. 
(Musée du Vatican). 
 
Né  en  1913  en  Belgique,  Henry  Bauchau  est  écrivain,  poète, 
dramaturge, psychanalyste, et est surtout connu comme romancier. Cet 
étudiant de droit entre dans la résistance en 1943 mais est contraint de 
fuir  pour  Londres.  A  son  retour,  il  s’exile  à  Paris  où  il  se  consacre 
pendant de nombreuses années à la poésie, au théâtre et à l’écriture. Il 
découvre la psychanalyse, qui occupe une place importante dans son 
œuvre. Il enseigne également l’Histoire de l’Art en Suisse. Il ne connait 
la consécration littéraire que tardivement, à l’âge de 45 ans, avec la 
publication de son roman « Œdipe sur la route » en 1990. « Antigone » 
paru en 1997 et faisant suite à « Œdipe », est son plus grand succès 
Œdipe est le fils du souverain de Thèbes, Laïos, 
et  de  la  reine  Jocaste.  L’Oracle  de  Delphes 
ayant  prophétisé  qu’Œdipe,  une  fois  devenu 
adulte, tuerait son père et épouserait sa mère, 
est  abandonné  à  sa  naissance  pour  éviter 
l’accomplissement  de  son  terrible  destin. 
Ignorant l’identité de ses parents, il tue un jour 
un homme qui s’opposait à lui. Arrivé à Thèbes, 
il résous l’énigme du Sphinx qui menace la ville 
et l’en débarrasse. Pour le remercier, le peuple 
de  Thèbes  lui  donne  la  main  de  la  reine, 
récemment  veuve.  Œdipe  réalise  ainsi 
involontairement la malédiction car l’homme qu’il 
a tué était Laïos et la femme qu’il a épousée est 
Jocaste.  Lorsque  la  vérité  éclate,  Jocaste  se 
suicide  et  Œdipe  se  crève  volontairement  les 
yeux. Il est alors considéré comme maudit et est 
banni  de  Thèbes.  Accompagné  de  sa  fille 
Antigone, ils prennent la route sans but jusqu’à 
Colone où le héros maudit meurt.