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soupçons ni protestations. Elle ne sera dénoncée que sept
siècles plus tard, en 1440, par l’humaniste Lorenzo Valla,
dont la Declamatio ne sera imprimée qu’en 1517 par le
luthérien Ulrich von luthérien Ulrich von Hütten. ».
Au décours d’une recherche sur Jean, seigneur de Thil-
en-Auxois, connétable de Bourgogne en 1345, j’avais
accumulé des informations sur une famille princière, celle
des Châteauvillain, qui est liée de très près à celle du
connétable. Ce sont les incohérences du discours officiel sur
la descendance de ce dernier qui m’ont amenée à entamer
une seconde recherche dont le résultat m’a semblé assez
étonnant pour en faire l’objet de cet ouvrage.
Jean, sire de Thil, est mort vers 1355 et un héritier mineur
lui a succédé, nommé Jean également. Ce dernier sera donc
seigneur de Thil-en-Auxois, puis héritera du fief important de
Châteauvillain en Champagne dont il prendra le nom.
Notre récit se situe durant la Guerre de Cent ans. Le
désastre de Poitiers en septembre 1356, a entraîné la mort
de beaucoup de grands seigneurs, proches du roi Jean le
Bon, dont celle du jeune sire de Châteauvillain.
Cette défaite a une autre conséquence : des bandes de
soldoyers, débauchés après la bataille, se répandent dans les
campagnes avec leurs armes et entretiendront la désolation
dans le royaume de France avant que Charles V ne mette fin
à ce désordre. C’est dans ce cadre que survient l’épisode,
mille fois raconté dans la chronique Bourguignonne, de la
prise en 1366 de la forteresse de Thil-en-Auxois par un
détachement de routiers, mené par le « Petit d’Arby » et de
la mise à rançon de la dame de Thil.
Cependant le récit qui nous est fait de l’épisode par les
historiens ne concorde pas avec les textes rédigés à l’époque.