INTRODUCTION
La rénovation et l’énergie - Guide pratique pour les architectes 7
LA RÉNOVATION ET LA PROGRAMMATION
La programmation architecturale et les phases d’avant-
projet ont une influence déterminante sur le coût final de
l’opération.
C’est ici que l’analyse première de faisabilité d’une réno-
vation légère intervient : le bâtiment est-il suffisamment
adapté ou adaptable au programme souhaité ? Si oui, on
peut envisager une solution dite “légère”.
Dès ce stade, il faut limiter au maximum les interventions
sur le bâtiment : d’abord parce que chaque intervention
est coûteuse et, ensuite, parce que beaucoup d’entre elles
entraînent des effets en cascade.
Ainsi par exemple, par la démolition d’une cloison, on peut
être amené à intervenir sur le revêtement de sol (à l’en-
droit de l’ancienne cloison), l’électricité (parce qu’un inter-
rupteur y était localisé), le chauffage, le plafonnage et
pourquoi pas la plomberie et la menuiserie intérieure, etc.
Cette volonté de “modestie” dans l’intervention se concré-
tisera précisément dans les deux points suivants :
• En rénovation légère, ce sont les lieux qui guident le pro-
gramme, au contraire de la construction neuve.
En effet, dans un projet de construction neuve, la démar-
che logique est de fixer d’abord une programmation glo-
bale qui détermine le nombre de logements concernés,
leur type (1 chambre, 2 ou plus) et leur configuration
générale (gabarits, nombre de circulations verticales,
etc.). C’est l’avant-projet qui constitue alors la traduction
spatiale de cette programmation.
La démarche est exactement inverse en réhabilitation,
où l’élément bâti est pré-existant et constitue un acquis :
c’est à partir de la disposition des lieux, de la grandeur
des locaux, des circulations et des accès que naîtra un
programme adapté aux possibilités du bâti.
En principe, la diversité des configurations, d’un bâtiment
à l’autre, doit permettre malgré tout de respecter les
contraintes de programmation qui naîtraient par ailleurs :
tel immeuble ne se prête pas à la mise en place de
studios comme on l’avait souhaité, tel autre le permet et
on se pliera à cette nouvelle disposition guidée par les
lieux.
• En rénovation légère, les modifications apportées au
gros-oeuvre sont réduites au strict minimum.
Ce deuxième point constitue d’ailleurs une conséquence
et une extrapolation du premier : plutôt que de modifier
brutalement le gros-oeuvre pour le plier aux besoins
d’une programmation préétablie, on considèrera que le
gros-oeuvre de l’immeuble ne subit, en principe, aucune
modification.
On acceptera certains inconvénients liés à une mauvai-
se disposition du plan, comme une baie qui n’est pas
située exactement comme on l’aurait souhaité, et on fera
preuve d’ingéniosité pour, au contraire, tirer parti de
situations jugées au départ assez défavorables.
On limitera en fait l’intervention sur le gros-oeuvre d’une
part, à ce qui est strictement indispensable à la sécurité