Mercredi 11 mars, il a rendu visite au Petit Quotidien. Il a répondu aux questions de 6 enfants. Eva, Augustin et Mathieu sont des lecteurs du Petit Quotidien. Lola, Arthur et Esther sont des lecteurs de Mon Quotidien. Voici les questions non publiées dans le journal reçu par les abonnés le vendredi 13 mars. Lola : Y a-t-il une machine à laver dans la Station ? Non. On porte nos vêtements longtemps. Par exemple, un pantalon dure un mois. Un tee-shirt dure 2 semaines : la première semaine, on le porte tous les jours, et la deuxième semaine, on le met pour faire du sport. À la fin, il est très sale alors on le jette dans le vaisseau qui emporte nos déchets. Il se détruit en brûlant dans l’atmosphère. Lola : À 10 ans, rêvais-tu déjà d’être astronaute ? Oui, même si je n’y connaissais rien. Je n’avais jamais pris l’avion avant de passer mon brevet de pilote à l’âge de 20 ans ! Personne dans ma famille ne s’intéressait à l’espace ou aux astronautes. Mais il n’y a pas besoin de connaître pour rêver de quelque chose. J’avais des posters de l’espace dans ma chambre et, avec mon père, je m’amusais à fabriquer des navettes spatiales avec des cartons et des coussins et à les piloter ! Arthur : Y a-t-il une pharmacie ou un médecin là-haut ? Une pharmacie oui, mais pas de médecin. On peut appeler un docteur sur la Terre. Mais on doit pouvoir se soigner nous-mêmes. On apprend les gestes de premiers secours, à faire des points de suture et même à arracher une dent ! Bientôt, je vais passer une semaine avec des médecins à l’hôpital pour découvrir de nouvelles choses sur leur façon de travailler. ESA Esther : Comment ont réagi tes parents quand ils ont appris que tu voulais devenir astronaute ? Ma mère était très inquiète. Déjà quand j’étais pilote d’avion, elle me demandait de ne pas voler trop vite… alors imaginez une fusée ! Ils étaient contents parce que j’étais content, et parce que c’était ce que je voulais faire. Ils m’ont toujours encouragé, j’ai de la chance… Esther : Exerces-tu d’autres métiers que celui d’astronaute ? Oui, je suis pilote chez Air France depuis 2010. Mais, en ce moment, je suis astronaute presque tout le temps pour préparer le vol spatial et la mission à bord de l’ISS. Lola : Tu ne vas pas sentir ton poids pendant 6 mois. Cela aura-t-il des effets sur ton corps ? Sur la Terre, de nombreux petits muscles travaillent pour nous permettre de tenir debout. Mais, dans la Station, au contraire, on flotte sans effort. Donc les muscles deviennent plus petits et plus faibles et on perd de la force dans nos os. Pour compenser, on fait 2 heures de sport par jour. Il nous manque aussi de la vitamine D puisqu’on ne voit pas le Soleil pendant 6 mois, et on reçoit des rayonnements pas bons pour la santé. Dernière chose : on perd l’équilibre là-haut. Les premiers jours dans la Station, on peut être malade, comme lorsqu’on a le mal des transports. Et en rentrant sur la Terre, au début, on n’a pas le droit de conduire ou de monter un escalier seul. En tout, on met 6 mois à se remettre d’une mission de 6 mois. Arthur : Es-tu à l’aise dans ta combinaison ? On a 2 combinaisons. La première est faite pour les vols aller et retour vers la Station. Elle n’est pas très lourde. Mais on n’est pas très à l’aise dedans, car elle a été faite pour rester assis en boule dans la capsule. L’autre combinaison est un scaphandre qu’on utilise pour sortir dans l’espace, à l’extérieur de la Station. Il est très gros, il pèse environ 150 kilos. Mais cela n’est pas grave, car il flotte dans l’espace ! C’est vrai qu’on est serré dedans. À l’intérieur, on a mis de l’air, du coup il est gonflé, comme un ballon. C’est une sorte de petit vaisseau spatial, à notre taille. Dans un sac à l’arrière, il contient une radio pour communiquer, des bouteilles d’oxygène, des ventilateurs pour faire circuler l’oxygène, et encore d’autres équipements. Arthur : Que mange-t-on dans l’ISS ? On mange des aliments (viande, poisson, légumes, soupe…) en conserve ou lyophilisés (asséchés et qu’on prépare en ajoutant de l’eau chaude). Et du pain… qui ne doit pas avoir de miettes qui flottent ! On boit de l’eau, du café, du thé. On fabrique aussi des jus de fruits à partir de poudre, mais ils ne sont pas très bons ! Arthur : Comment organisez-vous vos repas ? On n’a pas de cuisinier, donc on se débrouille seuls, on cuisine à tour de rôle en s’organisant comme on veut. Il suffit de réchauffer, ça va vite ! Même moi je peux le faire ! Souvent, les astronautes mangent séparément le midi, car ils n’ont pas les mêmes horaires de travail… mais ils se rassemblent le soir. Comme on fêtera Noël, le Nouvel An et mon anniversaire, j’apporterai des plats français. Arthur : Quel aliment te manquera le plus ? Les fruits et les légumes frais… Le vaisseau ravitailleur apporte parfois des tomates et des oranges, mais elles sont vite mangées ! NASA En décembre 2016, après 4 ans d’entraînement, le Français Thomas Pesquet, 37 ans, partira pour la Station spatiale internationale. Cette maison de l’espace tourne à presque 400 km au-dessus de la Terre. Thomas y passera 6 mois ! Esther : Comment se passe l’entraînement ? Il y a une partie en piscine ? L’entraînement est très long, au minimum 4 ans pour partir dans l’espace. C’est comme à l’école, on a des matières différentes. Il y a des choses à apprendre, par exemple comment fonctionnent les panneaux solaires de la Station, ou alors la langue russe. À la fin des cours, on a des contrôles ! On doit aussi savoir piloter un avion. En piscine, on recrée l’apesanteur pour préparer les sorties dans l’espace : on flotte dans l’eau comme on flotte en apesanteur.