Arthur Wéry Arthur Il est né le 6 Octobre 1898 à Lens, dans la cité du Grand-Condé (fosse n°2 de la Compagnie des Mines de Lens) où son père était mineur. Il se marie à Noyon en 1919 et travaille pendant 12 ans à la fosse d'Avion, puis il est affecté aux chemins de fer des Mines de Drocourt. Il signera toujours ses chansons : Arthur Wéry, mineur-chansonnier. La première est écrite en 1915, alors qu'il se trouve aux armées : il a falsifié sa date de naissance pour être appelé sous les drapeaux. Après la guerre, Pathur comme l'appellent les intimes vient habiter avec sa famille au 57, Boulevard des Italiens, à Rouvroy-sous-Lens. Il écrit ses textes de chansons selon son inspiration, au travail, à la maison ou sur le coin d'un comptoir de cabaret. Il utilise des airs connus , ou il se fait aider par son ami Raymond Troy qui crée des airs originaux. En 1955, il quitte Rouvroy pour Chatenoy-les-Forges dans le Territoire de Belfort où il décède le 29 Avril 1980. source: journal "la Voix du Nord" Radios-crochets D'un naturel gai, Arthur Wéry se charge d'entretenir le moral de ses camarades, au front pendant la guerre, et à la mine. Après la guerre, " les radios-crochets " sont à la mode. Les chanteurs amateurs sont nombreux et Arthur participe avec succès à ces concours. Il commence à remanier sa première chanson écrite en 1915 qui devient " Nénest, mèneu d'bidet", avec laquelle il obtient la notoriété. Il écrit quelques textes en français, mais il préfère créer des chansons et des monologues comiques en patois. Il fait imprimer ses textes et vend lui-même ses partitions pendant ses tours de chant : il est d'autant plus connu qu'après son travail, il sillonne les corons sur son vélo en vendant des journaux. Dans les années 80, lors du développement des radios libres, Edmond Tanière reprend la plupart des chansons d'Arthur Wéry , et grâce à Fréquence Nord, connaît à son tour le succès. " Ej' passe mes vacances tout in haut de ch'terriL, " Arthur Wery, mineur-chansonnier C'est un personnage original et resté dans l'ombre :pourtant bon nombre de Gens du Nord connaissent au moins les paroles d'une de ses chansons. Ej" passe mes vacances tout in haut de ch'terril, j'ai toudis d'la chance ch'terrain i est jamais pris ! J'monte em' toile ed tente, j"vis tout seul, ej' m'arrinche. Ei"siffle, ej'' ris, ej' cante, ej' sus heureux d'faire du campinge ! Je m'fais la popotte, j' vis bien mieux qu'à l'hôtel ! J'mets comme les cocottes du rouche à mes ortels ! Du haut de m'couplette je m'cros à Chambéry, mais je n'sus qu'au faîte, tout in haut d'min terril ! C'est une chanson signée du curieux mineur-campeur Arthur Wéry, a qui Edmond Tanière doit le succès dès 1980. Ce succès fut repris par Renaud, en 1993, dans son disque " Renaud cante el' Nord " et parmi les douze titres retenus par le chanteur, figure une seconde chanson d'Arthur Wéry: "Ch'méneu d'quévau" qui celle écrite en 1915. Ce choix témoigne de la qualité et de l'immortalité des œuvres de notre auteur artésien méconnu du public. Notre mineur-chansonnier puise son inspiration dans le monde de la mine. Pindant l' briquet, un gatibot composot, assis sur un bos, l'air d'eun' musique qui sifflotot. Ch'étot tell'mint bien fabriqué qu'les mineurs lâchant leur briquet, comm' insorch'lés s'mettent à danser... c'est la célèbre po.._po..polka du Mineur " dédiée à mes camarades mineurs du Nord et du Pas de Calais ". A cette époque, rares sont les fosses équipées de la traction électrique au fond de la mine : les écuries, aux accrochages des différents étages, abritent de nombreux chevaux, in n' peut pas s'mette dins l'idée c'que ch 'est d'aller m'ner l''bidet ! Aussi vrai que i"m'appelle Nénest, j'mène un qu'vo rapide comm' l'express. Quand jl'attelle sur min train d'baltes ( berlines pleines) sitôt hue ! V'là qu'i s'imballe ! Pus que j'saque sus ch'l'affilée , i n'arrête pas d'filer ! N'allez pas croire qu'ch'est toudis rigolo d'ête " Méneu d'quévo " ! Parmi les monologues comiques "a dire entre Ouvriers mineurs " on trouve " Le Mineur Piqué, plainte du galibot au Président de la République ", "L' mariage ed' Nénest ", " L'coucou du galibot " (monologue comique et parfumé !) textes destinés à dérider ses semblables. La tendresse, la sensibilité font aussi partie de son répertoire, mais, curieusement, Arthur utilise alors le français... Jamais j' n'aurais cru qu'en quittant Paris, un mineur serait dev'nu mon mari... (" Mon mineur "), chantée sous le titre " La Parisienne " par E.Tanière). Depuis 1996, à la base Loisinord de Noeux- les- Mines, le terril du 3 est aménagé en station de ski 4 saisons et accueille en permanence les scolaires et les sportifs de la région. Les enfants et petits-enfants des mineurs qui ont bâti cette montagne n'ont peut-être pas fini de chanter : Ei' passe mes vacances tout in haut de ch'terril, j'a toudis d'la chance d'vir c'que j'vois, ch'est à mi ...