LE ROI ARTHUR
ou LE VALEUREUX BRITANNIQUE
Henry Purcell (1659-1695)
À propos de l’œuvre…
Célèbre pour son fameux « Air du froid », le semi-opéra Le Roi Arthur de Henry Purcell (1659-
1695) sous-titré Le Valeureux britannique (King Arthur or The British Worthy) prend la forme d’une
tragi-comédie en cinq actes, à mi chemin entre l’opéra et le théâtre parlé. Créé au Théâtre de la
Reine, Dorset Garden de Londres en 1691, il constitue l’oeuvre théâtrale de Purcell qui obtint le
plus de succès de son vivant. Avec les années, les nombreuses reprises et changements dans la
partition ont embrouillé les sources manuscrites, rendant l’affirmation d’une version originelle et
authentique fort délicate, mais faisant de chaque interprétation un événement. Composée en
collaboration directe avec le poète John Dryden, principal représentant du classicisme dans la
littérature anglaise, l’oeuvre est décrite à l’époque comme une pièce « ornée de scènes, machines,
chants et danses ».
Inspiré par La Jérusalem délivrée du Tasse et dans bien des passages par les légendes
arthuriennes, le récit est avant tout une création du poète anglais, qui célèbre les victoires d’Arthur
sur les Saxons et la naissance du Royaume-Uni. À ces aventures se mêle une intrigue amoureuse,
narrant l’engagement d’Arthur pour sauver sa promise Emmeline des griffes du chef saxon Oswald,
à l’aide des pouvoirs magiques de Merlin l’Enchanteur.
D’essence patriotique, la pièce mêle le féerique au fabuleux, invoquant des dieux, comme Cupidon,
des créatures telles que les sirènes, ou encore des esprits salvateurs ou maléfiques. La partition,
alternent des moments de pastoral, des ritournelles galantes, des passacailles ou des scènes
de batailles, est remarquable par l’extrême subtilité du figuralisme musical et des effets employés
par Purcell, autant que par la recherche de fusion entre le verbe et la musique, faisant de
l’ensemble une véritable peinture Musicale. John Dryden de déclarer à propos du compositeur :
« La musique a atteint en Angleterre une perfection qu’elle n’avait jamais connue auparavant ;
surtout entre les mains habiles de M. Purcell, qu’il l’a composée avec un si grand génie qu’il n’a
rien à craindre, hormis un public ignorant et mauvais juge ».
Stéphane Roussel
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