POS régionale transfusion sanguine pré hospitalière

publicité
POS régionale
Transfusion sanguine pré hospitalière
Synthèse au 21/02/11
Dr Bruno MAIRE – RLU
Objectif
Optimiser la prise en charge pré hospitalière des patients en choc hémorragique par l’utilisation
d’une transfusion pré hospitalière.
Justifications
-
Indications rares mais indiscutables des transfusions pré hospitalières.
Absence de procédure spécifique dans la majorité des SMUR de Lorraine (hors SMUR siège
de SAMU)
Connaissance variable au sein des médecins urgentistes de l’ensemble des contraintes de la
transfusion sanguine, mais aussi de l’organisation régionale
Problèmes récurrents constatés en particulier en terme de traçabilité
Domaine d’application
Concerne les SAMU et SMUR de Lorraine.
Concerne les interventions primaires (dans lesquelles, il est possible d’inclure les interventions dans
les établissements ne disposant pas de dépôts de sang : annexe 1 : caractéristiques des
établissements de Lorraine en terme de capacité transfusionnel) et les interventions secondaires.
Indications limitées aux patients présentant un choc hémorragique rebelle à une prise en charge non
transfusionnelle optimisée. Le déclenchement de cette procédure suppose de plus que le bénéfice
escompté en terme de délai de transfusion soit significatif par rapport à une transfusion hospitalière
aux urgences.
Les étiologies de choc hémorragique habituellement concernées sont les polytraumatismes (en
particulier lors d’incarcération complexe), les hémorragies gynéco-obstétricales, les ruptures
vasculaires, voire les hémorragies digestives.
Cette procédure ne concerne donc que les urgences vitales immédiates (définies par la nécessité
d’obtention des PSL la plus rapide possible avec distribution sans délai, les CGR pouvant être
distribués sans groupe sanguin et sans RAI : annexe 2 : rappel de définition).
Enfin, cette procédure ne se substitue pas aux modalités de transfusions réglées établies dans le cadre
des bonnes pratiques hospitalières de l’EFS et de l’hémovigilance.
RLU
Document de travail
1/4
Les étapes de la procédure
Activation de la procédure
1. Rôle du médecin régulateur du SAMU
L’activation de la procédure est effectuée par le médecin régulateur du SAMU territorialement
compétant :
- sur demande argumentée du médecin SMUR présent sur les lieux ;
- sur demande argumentée d’un médecin d’un établissement de santé ne disposant pas de dépôts
de sang,
- sur sa proposition et en accord avec le médecin présent sur les lieux.
Le médecin régulateur du SAMU appelle le centre de distribution de l’établissement siège du SMUR
engagé (annexe 3 : liste des numéros de téléphone et de fax des centres de distribution) avec
demande de mise à disposition immédiate du conteneur de transfusion pré hospitalière.
Il envoie immédiatement, au centre de distribution, une confirmation faxée de cette prescription non
nominative. Sur cette ordonnance, faxée et horodatée, doit figurer le numéro de l’affaire SAMU,
l’identification claire du médecin régulateur et du médecin présent sur les lieux en charge du patient
(qui est le médecin prescripteur), la prescription de 3 CGR O - en urgence vitale immédiate (annexe
4 : modèle d’ordonnance).
Il note dans le dossier de régulation, le déclenchement de cette procédure.
Il envoie un véhicule pour récupérer le conteneur au centre de distribution et l’acheminer sur les
lieux de l’intervention (dans le cas où les circonstances permettent à un vecteur présent sur les lieux
d’effectuer l’acheminement, celui-ci sera également chargé d’acheminer les prélèvements sanguins
pré transfusionnels vers le centre de distribution).
RLU
Document de travail
2/4
2. Rôle de l’équipe SMUR
Lors de l’arrivée sur les lieux, le médecin SMUR et son équipe :
-
-
-
posent l’indication d’une transfusion pré hospitalière et déclenchent la procédure
effectuent si possible l’information du patient, voire de la famille éventuellement présente sur les
lieux (à noter alors dans le dossier SMUR)
prélèvent lors de la mise en place du premier abord veineux et impérativement avant toute
transfusion (et en sus d’un prélèvement autre justifié par la situation) 2 tubes sur EDTA
(groupage ABO et phénotypage Rhésus Kell) et 2 tubes secs (recherche d’anticorps anti
érythrocytaires (RAI) et sérologies pré transfusionnelles). Les deux déterminations doivent être
effectuées par deux opérateurs et sur deux sites distincts.
notent sur les tubes l’identité du patient (nom +/- nom de jeune fille, prénom, date de naissance).
En cas de doute ou de non connaissance de l’identité, utilisation de la procédure dégradée locale
(étiquette spécifique, bracelet d’identification) ou, à défaut, inscription sur une étiquette du
numéro d’affaire SAMU, du sexe du patient et de son âge approximatif. Dans tous les cas, les
modalités de cette procédure dégradée sont notées dans le dossier SMUR (indispensable pour la
procédure de levée d’identité d’un patient inconnu)
transmettent ces tubes, accompagnés de la demande d’examens, au vecteur en charge de
l’acheminement du conteneur.
Lors de la réception du conteneur, le médecin SMUR et son équipe :
-
-
confirment l’indication de la poursuite de la réanimation et donc de l’ouverture du conteneur
scellé
notent dans le dossier SMUR l’heure de la rupture de la chaîne de froid (heure de prise en charge
au dépôt de sang)
vérifient le contenu du conteneur scellé (composition en annexe 5 : 3 CGR O Rhésus négatif,
Kell négatif, dossier transfusionnel avec fiche de distribution de PSL, cartes de vérification pré
transfusionnelle, tubulures à transfusion (+/- blood pump), double de l’ordonnance faxée du
médecin régulateur, tubes à prélèvement, traceur thermique et sachet absorbeur)
effectuent le contrôle ultime pré-transfusionnel (sortir les CGR en fonction des besoins pour
limiter la rupture de la chaîne du froid)
réalisent la transfusion en renseignant pour chaque poche transfusée le dossier transfusionnel
(date et heure de la transfusion, nom du prescripteur et du transfuseur, code fournisseur, code
produit, numéro de bon, code commentaire). A noter que les poches transfusées doivent être
mises dans un sac plastique et replacées dans le conteneur.
Lors de l’arrivée à l’établissement receveur, le médecin SMUR et son équipe :
-
notent dans le dossier transfusionnel les poches transfusées en SMUR, les poches transmises au
déchocage, voire, en cas de décès, les poches non transfusées
remettent au médecin prenant en charge le patient, outre le dossier SMUR, les tubes prélevés (le
cas échéant), le dossier transfusionnel, les éventuels CGR non encore transfusés (la poursuite de
la traçabilité étant alors à la charge de ce dernier)
RLU
Document de travail
3/4
Cas particuliers des interventions secondaires
1. Cas de l’initialisation de la transfusion par l’équipe SMUR secondaire (les PSL venant de
l’établissement de départ du SMUR secondaire) :
Procédure et traçabilité superposables à une mission primaire.
2. Cas de la poursuite par une équipe SMUR d’une transfusion de PSL déjà débutée dans un
ETS :
-
-
le médecin du SMUR secondaire s’assure de la bonne complétude du dossier transfusionnel
(identification des CGR sortis du dépôt de sang, des CGR déjà transfusés, en cours de
transfusion et non encore transfusés)
il récupère le dossier transfusionnel original en s’assurant au préalable de la réalisation d’une
photocopie de ce dossier destinée à l’établissement d’origine
il complète le dossier transfusionnel au fur et à mesure des transfusions
lors de son arrivée à l’établissement destinataire, il remet au médecin prenant en charge le
patient, outre le dossier SMUR secondaire, le dossier transfusionnel et les éventuels CGR non
encore transfusés (la poursuite de la traçabilité étant alors à la charge de ce dernier).
RLU
Document de travail
4/4
Téléchargement