concernés un référentiel composé de 58 champs qui détaillent la prise en charge de la
personne : qui est le médecin traitant, est-ce qu'il y a un service d'aide et d'accompagnement à
domicile (Saad) ou encore un centre communal d'action sociale (CCAS)", détaille Jacques-
Henri Veyron. Pour chacun des acteurs, les coordonnées doivent être renseignées. "Ensuite, la
plateforme est alimentée via les remontées d'informations, avec le consentement du patient,
poursuit-il. Sont également intégrées les données des logiciels métiers des différents
professionnels." Environ 3 500 patients sont aujourd'hui concernés par ce dispositif. "Il est
opérationnel au sens où il reçoit les informations d'une petite dizaine de structures et plus de
80 accès sécurisés sont créés pour les acteurs des territoires."
Le deuxième dispositif commun aux deux territoires franciliens, lancé en septembre, a pour
objectif d'identifier, qualifier, puis suivre les personnes dites en fragilité. Beaucoup de grilles
existent pour définir cet état et l'outil n'en crée pas une nouvelle. Il s'appuie au contraire sur les
travaux de la Haute Autorité de santé (HAS). Le dispositif comprend une plateforme de
déclaration et d'orientation vers un pilote de la prise en charge. "C'est une nouveauté, signale
Jacques-Henri Veyron. Il existe un grand nombre de pilotes qui peuvent être responsables de
la coordination." Médecin traitant, centre local d'information et de coordination (Clic), Maia*,
pharmacien, équipe médico-sociale du département sont autant d'acteurs qui peuvent être
sollicités pour réaliser un plan d'action. "L'outil permet dans un premier temps d'identifier vers
qui se tourner en fonction des cas. Les patients sont qualifiés par une dizaine de critères, tels
que le déclin cognitif, le nombre de médicaments ou le nombre d'hospitalisations dans les dix
derniers mois."
Trois pilotes pour trois situations
Trois cas de figure sont alors possibles. Si la prise en charge doit être plutôt médicale, elle sera
pilotée par le médecin traitant, qui devra réaliser un plan personnalisé de soins. Deuxième
possibilité, l'accompagnement doit avoir un caractère social. Alors, le CCAS ou le Clic sera
mobilisé pour la mise en place d'un plan coordonné. Enfin, le gestionnaire de cas complexe de
la Maia peut réaliser un projet de suivi individualisé. "Nous avons voulu créer un outil très
simple, qui peut être utilisé par tous les professionnels du territoire, ajoute Jacques-Henri
Veyron. Il va directement, en fonction de la qualification réalisée en quelques secondes, faire
une proposition d'orientation. Le professionnel concerné choisit ensuite de la valider ou non."
Le deuxième objectif de ce dispositif est le suivi des personnes fragiles, grâce à l'implication
des services d'aide à domicile. Grâce à un smartphone, ils peuvent renseigner des éléments sur
la personne âgée, afin d'anticiper une situation de risque d'hospitalisation en urgence ou bien de
réhospitalisation. Là encore, le repérage ne doit prendre que quelques minutes et est basé sur
des constatations simples : la personne âgée ne reconnaît pas l'intervenant à domicile, elle a
perdu l'appétit ou paraît triste, ou bien au contraire elle se sent mieux.
"L'arrivée de nouveaux expérimentateurs devrait permettre d'obtenir des résultats plus
robustes."
La dernière étape du projet filières de soins de l'Anap va être l'analyse médico-économique,
dont les résultats sont attendus à l'automne. Trois critères vont présider à cette évaluation : la
qualité de la prise en charge, les conditions de travail des professionnels et l'efficience
économique. "Les premiers éléments sont relativement positifs, c'est pourquoi nous allons le
déployer sur d'autres territoires, affirme le chef de projet. L'arrivée de nouveaux
expérimentateurs devrait alors permettre d'obtenir des résultats plus robustes."