santé >< justice - Fédération Addiction

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Pratique(s
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j
sant&eacute; &gt;&lt; justice
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
pages1-2(vide) 87-88 SJquad_Mise en page 1 04/10/11 10:49 Page1
Depuis 2011, la F3A (F&eacute;d&eacute;ration des Acterus de l’Alcoologie et de l’Addictologie)
et l’Anitea (Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie et
Addictologie) ont fusionn&eacute; pour devenir la F&eacute;d&eacute;ration Addiction.
Ce guide sant&eacute;-justice sur les soins oblig&eacute;s paru en 2009 est le r&eacute;sultat d’une
r&eacute;flexion collective et participative des professionnels issus de l’alcoologie
rejoints par des professionnels issus de la toxicomanie. Il est l’un des premiers
projets men&eacute;s en commun par les deux r&eacute;seaux.
Compte tenu du succ&egrave;s de ce guide, nous le r&eacute;&eacute;ditons dans la collection
Pratique(s de la F&eacute;d&eacute;ration Addiction.
La r&eacute;flexion Sant&eacute; justice se poursuit au sein de la F&eacute;d&eacute;ration Addiction
tant sur le milieu ouvert que sur le milieu carc&eacute;ral pour contribuer &agrave; l’&eacute;volution
des pratiques et &agrave; l’am&eacute;lioration de l’articulation des professionnels
des deux champs.
Ce guide sur les soins oblig&eacute;s a &eacute;t&eacute; r&eacute;&eacute;dit&eacute; gr&acirc;ce au soutien de
la Direction G&eacute;n&eacute;rale de la Sant&eacute;
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&Eacute;ditorial
Des enjeux majeurs pour les personnes pr&eacute;sentant des conduites addictives probl&eacute;matiques se jouent &agrave; l’intersection des missions des institutions du soin et des services de
la justice. Or les relations entre ces deux syst&egrave;mes, oblig&eacute;s de coop&eacute;rer, sont marqu&eacute;es
du sceau de la complexit&eacute;. Les cultures sont aux antipodes l’une de l’autre, certains des
objectifs poursuivis semblent tr&egrave;s proches, d’autres radicalement diff&eacute;rents. La place du
Sujet n’est pas la m&ecirc;me. Il en r&eacute;sulte des malentendus qu’il est important de lever.
La Commission sant&eacute; justice de la F3A, rejointe aujourd’hui par l’Anitea poursuit cet
objectif depuis plusieurs ann&eacute;es, apr&egrave;s qu’elle a eu repris les missions de l’APECAPP. La
r&eacute;flexion qu’elle poursuit rencontre donc un &eacute;l&eacute;ment de complexit&eacute; suppl&eacute;mentaire avec
la prise en compte des sp&eacute;cificit&eacute;s du traitement judiciaire des drogues illicites.
La plupart des fiches, r&eacute;alis&eacute;es par un bin&ocirc;me sant&eacute; justice, ont vocation &agrave; apporter
des &eacute;l&eacute;ments d’information utiles &agrave; l’action. Ce guide ne se veut pas fig&eacute; : le paysage
addictologique et judiciaire change, tous les sujets n’ont pas &eacute;t&eacute; trait&eacute;s, des erreurs ont
pu se glisser, peut-&ecirc;tre des positions peuvent-elles faire d&eacute;bat ... une prochaine &eacute;dition
r&eacute;actualis&eacute;e devrait voir le jour. C’est dire que vos remarques, encouragements, critiques,
demande d’approfondissement seront les bienvenus.
Au moment d’&eacute;diter ce guide, nos remerciements vont &agrave; celles et ceux qui en ont rendu
sa r&eacute;alisation possible : la MILDT qui a contribu&eacute; financi&egrave;rement, les membres de la
Commission et tous les r&eacute;dacteurs sollicit&eacute;s, aux relecteurs et aux membres du Comit&eacute;
scientifique et bien s&ucirc;r &agrave; Emma Tarlev&eacute;. Sous sa houlette, chacun a pu &eacute;crire, corriger,
mettre en forme cette contribution &agrave; ce que les interrelations sant&eacute; justice gagnent en
harmonie et en efficacit&eacute;, pour le plus grand bien des personnes dont nous avons un
temps la charge.
Jean-Pierre Couteron
Pr&eacute;sident de l’Anitea
Patrick Fouilland
Pr&eacute;sident de la F3A
3
4
Sommaire
6
introduction
7
cadre de l’intervention
8
14
17
22
26
29
45
application de la loi
30
32
36
39
- La proc&eacute;dure p&eacute;nale pour la personne majeure
- D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la personne majeure
- D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la personne mineure
- Les soins oblig&eacute;s en addictologie
l’acc&egrave;s aux soins
46
48
52
60
64
69
- Les soins en addictologie :
principes et conceptions
- Les lieux de soins
- Les comportements de consommation d’alcool et de drogues :
&Eacute;valuation et modalit&eacute;s de prise en charge
- Les moyens th&eacute;rapeutiques
- Le sevrage de l’alcool
articulation sant&eacute;-justice
70
73
75
77
81
- Les drogues en France :
Lois, r&eacute;glementation, organisation des dispositifs
- Secret m&eacute;dical et secret professionnel
- Articulation entre un SPIP et un CSAPA
- Sp&eacute;cificit&eacute;s des usages et des usagers de stup&eacute;fiants
- Loi et loi
- Protocole en milieu ferm&eacute; :
Pour une meilleure articulation sant&eacute;-justice
- Protocole en milieu ouvert sur les obligations de soins :
Exemple de Dax
- Protocole pour les orientations sanitaires et sociales :
Exemple de l’APLEAT – Orl&eacute;ans
- Regard sur nos habitudes professionnelles :
Approche humaniste
annexes
82
86
- Annexes
- Bibliographie et textes de r&eacute;f&eacute;rences
5
Introduction
Amen&eacute;s &agrave; coop&eacute;rer dans le cadre des soins oblig&eacute;s, les professionnels de la sant&eacute; et de la
justice s’inscrivent cependant dans des logiques d’interventions diff&eacute;rentes. Les objectifs,
les pratiques, les contraintes et obligations respectives peuvent para&icirc;tre &eacute;loign&eacute;s voire
contradictoires. Ces &eacute;l&eacute;ments constituent souvent un frein &agrave; une collaboration optimale pourtant essentielle pour accompagner les personnes plac&eacute;es sous main de justice.
Alors, comment faire co&iuml;ncider la logique judiciaire dont la mission est de prot&eacute;ger la
soci&eacute;t&eacute;, garantir le vivre-ensemble, lutter contre la r&eacute;cidive avec la logique du soin bas&eacute;e
sur l’intervention &agrave; partir du volontariat, l’adaptation au rythme de l’usager ? Comment
saisir l’opportunit&eacute; de la &laquo;rencontre oblig&eacute;e&raquo; et permettre &agrave; l’usager de s’approprier la
d&eacute;marche, de trouver un r&eacute;el int&eacute;r&ecirc;t au suivi qui lui est propos&eacute; et de d&eacute;passer la pression de la contrainte ?
Depuis 2006, la commission sant&eacute;-justice de la F&eacute;d&eacute;ration des Acteurs de l’Alcoologie
et de l’Addictologie m&egrave;ne une r&eacute;flexion sur la question des soins oblig&eacute;s et s’attache &agrave;
promouvoir une meilleure articulation entre les professionnels des deux champs. &Agrave; la
suite de la tenue d’un premier colloque en 2007 sur le th&egrave;me &laquo;Peut-on soigner sous contrainte ?&raquo;, les membres de la commission ont fait le constat d’un besoin r&eacute;ciproque des
professionnels de la sant&eacute; et de la justice de mieux se conna&icirc;tre pour mieux se reconna&icirc;tre et travailler ensemble. La F3A rejoint par l’Association Nationale des Intervenants en
Toxicomanie et Addictologie (Anitea) a souhait&eacute; s’engager dans la r&eacute;alisation d’un guide
des soins oblig&eacute;s. R&eacute;dig&eacute; par des professionnels du soin et par leurs partenaires justice,
ce guide a pour but d’am&eacute;liorer la qualit&eacute; de vie professionnelle des acteurs de la sant&eacute;
et de la justice op&eacute;rant dans le domaine des addictions.
&Agrave; l’heure o&ugrave; le dispositif p&eacute;nal et judiciaire &eacute;volue (avec l’extension de l’injonction th&eacute;rapeutique, l’instauration d’une interface par le m&eacute;decin-relais, la cr&eacute;ation des &laquo;stages de
sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stup&eacute;fiants&raquo;) et dans un contexte o&ugrave;
l’accompagnement et la prise en charge des addictions se r&eacute;organise (avec notamment
la mise en place des Centres de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie regroupant sous une m&ecirc;me entit&eacute; juridique les Centres de Cure Ambulatoire en
Alcoologie et les Centres de Sp&eacute;cialis&eacute;s de Soins aux Toxicomanes), il semble opportun
de tenter de d&eacute;finir les cadres d’intervention des uns et des autres. Ainsi, en explicitant
ce cadre juridique et institutionnel o&ugrave; la personne sous main de justice et les partenaires
se situent, en d&eacute;crivant les diff&eacute;rents modes d’accompagnement et de prise en charge,
ce guide sur les soins oblig&eacute;s se veut &ecirc;tre un outil pratique, facilitant les coop&eacute;rations
entre les acteurs.
Attention, ce guide n’est pas exhaustif. Son contenu est principalement ax&eacute; sur le parcours d’une personne majeure dont l’accompagnement et la prise en charge rel&egrave;vent
des Services P&eacute;nitentiaires d’Insertion et de Probation et des Centres de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie. Le parcours de la personne mineure n’est
que tr&egrave;s peu abord&eacute; et doit faire l’objet d’un approfondissement en soi.
Attention, ce guide n’est pas immuable. Il est amen&eacute; &agrave; se modifier en fonction des &eacute;volutions l&eacute;gislatives mais aussi des pratiques professionnelles. Enfin, s’il y a une volont&eacute; de
s’ancrer dans une culture addictologique, il est essentiellement le r&eacute;sultat de r&eacute;flexions
men&eacute;es &agrave; partir d’exp&eacute;riences en alcoologie o&ugrave; la participation de l’Anitea a permis
d’apporter des &eacute;clairages sur les sp&eacute;cificit&eacute;s li&eacute;es aux usages et usagers de produits stup&eacute;fiants.
Emma Tarlev&eacute;
Charg&eacute;e de missions - F3A
6
cadre de
l’intervention
cadre de l’intervention
Les drogues en France :
Lois, r&eacute;glementation, organisation des dispositifs
Secret m&eacute;dical et secret professionnel
Articulation entre un SPIP et un CSAPA
Sp&eacute;cificit&eacute;s des usages et des usagers de stup&eacute;fiants
Loi et loi
7
Les drogues
en France
lois, r&eacute;glementation, organisation
des dispositifs
L
es statuts juridiques des substances psychoactives (alcool, tabac, m&eacute;dicaments psychotropes,
stup&eacute;fiants) ont &eacute;t&eacute; d&eacute;finis en fonction d’imp&eacute;ratifs &eacute;conomiques, soci&eacute;taux et de sant&eacute; publique. En France, l’alcool, le tabac et certains m&eacute;dicaments psychotropes rel&egrave;vent d’un r&eacute;gime
d’autorisation r&eacute;glement&eacute;e et sont qualifi&eacute;s de &laquo;drogues licites&raquo;. Les substances class&eacute;es comme
stup&eacute;fiants, en r&eacute;f&eacute;rence aux conventions internationales rel&egrave;vent d’un r&eacute;gime d’interdiction
stricte et sont qualifi&eacute;es de &laquo;drogues illicites&raquo;.
Cette diff&eacute;rence de statut juridique a longuement contribu&eacute;, depuis le d&eacute;but du XX&egrave;me si&egrave;cle,
au d&eacute;veloppement des repr&eacute;sentations sociales et &agrave; la stigmatisation des usagers (alcooliques,
toxicomanes...), ainsi qu’au cloisonnement des structures qui les prennent en charge et au clivage
entre les professionnels du soin et de la r&eacute;pression.
La politique publique des 20 derni&egrave;res ann&eacute;es s’est traduite d’un c&ocirc;t&eacute; par un renforcement des
mesures r&eacute;glementaires et une diversification des r&eacute;ponses p&eacute;nales et d’un autre c&ocirc;t&eacute; par une
profonde &eacute;volution des modalit&eacute;s de prise en charge, bas&eacute;e sur une approche globale de l’usager,
de nouvelles th&eacute;rapeutiques et des collaborations intersectorielles.
Dans leur ensemble, les mesures visent &agrave; r&eacute;duire l’accessibilit&eacute; aux produits jug&eacute;s toxiques, en
agissant sur la production et la distribution, &agrave; favoriser la fiscalisation, &agrave; prot&eacute;ger les jeunes, &agrave;
pr&eacute;venir les risques sanitaires et sociaux, &agrave; organiser les soins et &agrave; r&eacute;primer les infractions et d&eacute;lits.
Les points cl&eacute;s de la l&eacute;gislation
Cadre l&eacute;gal en mati&egrave;re d’alcool
Si la r&eacute;glementation de la production et du commerce est ancienne, la lutte contre l’abus d’alcool
n’est devenue une pr&eacute;occupation de sant&eacute; publique qu’&agrave; la fin du XIX&egrave; si&egrave;cle. En 1954, la France
&eacute;labore le code des d&eacute;bits de boissons (CDB), code actuellement int&eacute;gr&eacute; au code de sant&eacute;
publique (CSP).
- La vente et la consommation de boissons alcoolis&eacute;es dans les d&eacute;bits de boissons sont soumises
&agrave; autorisation (licences) en fonction des groupes de boissons propos&eacute;es.
- La vente d’alcool est interdite aux mineurs. Jusqu’en 2009, les mineurs de 16-17ans
pouvaient acheter et consommer dans les bars des boissons ferment&eacute;es (vins, bi&egrave;res, cidre) mais
la loi H&ocirc;pital – Patients – Sant&eacute; – Territoires (HPST), loi dite &laquo;Loi Bachelot&raquo; promulgu&eacute;e en juillet
2009, simplifie la r&eacute;glementation en interdisant toute vente d’alcool aux moins de 18 ans. La
protection des jeunes se traduit aussi par l’interdiction d’installer des d&eacute;bits de boissons sur les
p&eacute;rim&egrave;tres prot&eacute;g&eacute;s : autour des &eacute;tablissements scolaires, des stades, des piscines, des terrains de
sports ...) et par toute consommation &agrave; l’int&eacute;rieur des &eacute;tablissements scolaires.
- L’interdiction de publicit&eacute; pour l’alcool, telle que d&eacute;finie par la loi dite &laquo;loi Evin&raquo; du 10
janvier 1991, a fait l’objet d’assouplissements successifs. Interdite dans les m&eacute;dias accessibles aux
jeunes (t&eacute;l&eacute;vision, radio, presse jeune), elle reste autoris&eacute;e avec restrictions, par voie d’affichage
et sur les documents publicitaires sous r&eacute;serve de mention &laquo;l’abus d’alcool est dangereux pour
la sant&eacute;&raquo;.
- L’ivresse sur la voie publique est une infraction, passible d’une contravention de deuxi&egrave;me classe, la r&eacute;cidive pouvant &ecirc;tre qualifi&eacute;e de d&eacute;lit (Code p&eacute;nal).
- L’&eacute;tat d’ivresse est &eacute;galement interdit sur les lieux de travail. Le r&egrave;glement int&eacute;rieur des
entreprises doit pr&eacute;ciser les restrictions et interdictions de consommation pour les &laquo;postes &agrave;
risque&raquo;.
8
- En mati&egrave;re de S&eacute;curit&eacute; routi&egrave;re, le seuil l&eacute;gal d’alcool&eacute;mie tol&eacute;r&eacute;e se situe en-dessous de
0,5 g/l de sang (D&eacute;cret du 29 ao&ucirc;t 1995).
Entre 0,5 et 0,8 g/l, le conducteur est passible d’un retrait de 6 points de permis ou de suspension, de confiscation du v&eacute;hicule et d’une amende.
Au-del&agrave; de 0,8g/l, la conduite est d&eacute;lictueuse et passible d’une peine pouvant aller jusqu’&agrave; 2
ans de prison, d’une amende de 4500 euros et de retraits de points ou du permis. Le fait d’avoir
provoqu&eacute; un accident est un facteur aggravant (peine jusqu’&agrave; 10 ans de prison).
L’abus d’alcool est reconnu comme une pathologie, prise en charge par la S&eacute;curit&eacute;
sociale (Loi du 15 avril 1954). Un traitement peut &ecirc;tre impos&eacute; par un tribunal aux auteurs d’infractions ou de d&eacute;lits li&eacute;s &agrave; l’alcool (Obligations de soin).
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Cadre l&eacute;gal concernant le tabac
Le monopole exerc&eacute; par l’Etat fran&ccedil;ais sur la production et la vente de tabac explique l’apparition
tardive des lois de Sant&eacute; Publique visant &agrave; prot&eacute;ger les non fumeurs et &agrave; inciter les fumeurs &agrave;
l’arr&ecirc;t de leur consommation.
La Loi Veil, du 9 juillet 1976, visait &agrave; restreindre la publicit&eacute; mais a &eacute;t&eacute; rapidement contourn&eacute;e
par les industriels.
La Loi de r&eacute;f&eacute;rence est la loi du 10 Janvier 1991, dite Loi Evin, qui comporte quatre axes :
- Interdiction de toute publicit&eacute; pour les produits du tabac en dehors des d&eacute;bits de tabac
- Action forte sur les prix avec de nombreuses augmentations successives
- Obligation de messages sanitaires sur les emballages
- Protection des non-fumeurs par une interdiction de fumer dans les espaces collectifs et
les moyens de transports.
Si elle a largement contribu&eacute; &agrave; renverser l’image positive du fumeur, la Loi Evin n’avait pas atteint
ses objectifs de pr&eacute;vention et s’av&eacute;rait mal respect&eacute;e dans les espaces collectifs. Dans le contexte
europ&eacute;en de lutte globale contre le risque tabagique, la France adopte alors, le 31 juillet 2003,
une autre loi :
- Interdiction de vendre du tabac aux mineurs de moins de 16 ans (D&eacute;cret de septembre 2004)
- Obligation de mener des actions de sensibilisation en milieu scolaire.
Le 15 novembre 2006, un d&eacute;cret vient renforcer ces dispositions l&eacute;gislatives :
- Interdiction totale de fumer dans tous les lieux collectifs, y compris les lieux de convivialit&eacute;
(bars, restaurants, bo&icirc;tes de nuit).
Le non respect des dispositions l&eacute;gislatives et r&eacute;glementaires r&eacute;gissant le tabac expose &agrave; des
amendes.
Enfin, la loi du 21 juilet 2009 &eacute;tend l’interdiction de vendre des produits du tabac aux mineurs de moins de 18 ans.
Cadre l&eacute;gal en mati&egrave;re de drogues illicites
- La loi de r&eacute;f&eacute;rence, loi du 31 d&eacute;cembre 1970, r&eacute;prime la production, la vente, la consommation de toute substance class&eacute;e comme stup&eacute;fiant et est inscrite au code p&eacute;nal (CP) et au code
de sant&eacute; publique (CSP). En 1970, dans un contexte d’extension des usages de drogues illicites,
plus sp&eacute;cifiquement d’h&eacute;ro&iuml;ne, cette loi permet aux parquets de consid&eacute;rer l’usager comme un
malade et de lui proposer une mesure alternative aux poursuites, l’injonction th&eacute;rapeutique ou une mesure compl&eacute;mentaire d’obligation de soin, en garantissant l’anonymat et la
gratuit&eacute; des prises en charge.
- Malgr&eacute; la diversification des produits consomm&eacute;s, l’am&eacute;lioration des connaissances sur la dangerosit&eacute; des drogues et plusieurs tentatives de r&eacute;forme, la Loi de 1970 n’a pas &eacute;t&eacute; modifi&eacute;e et
reste une des plus dures d’Europe en mati&egrave;re de p&eacute;nalisation de l’usage, qualifi&eacute; de d&eacute;lit
passible, au maximum, d’un an de prison et d’une amende de 3750 euros.
9
cadre de
l’intervention
Les drogues en France
Les drogues en France
passible, au maximum, d’un an de prison et d’une amende de 3750 euros.
- Dans les faits, une succession de circulaires p&eacute;nales a orient&eacute; la politique des tribunaux,
en incitant les parquets &agrave; diversifier les r&eacute;ponses judiciaires, privil&eacute;giant les mesures d’orientation
vers le soin, d’injonction ou d’obligation de soin selon le degr&eacute; de d&eacute;pendance et le produit consomm&eacute;, l’usager occasionnel se voyant souvent notifier un simple rappel &agrave; la loi. (Circulaires
de 1995 et 1999).
- La production et le trafic de stup&eacute;fiants sont s&eacute;v&egrave;rement r&eacute;prim&eacute;s, cette r&eacute;pression s’&eacute;tant
accentu&eacute;e en France d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 1980. Les peines pour d&eacute;lit d’offre et de cession pour
consommation personnelle (petit trafic) peuvent atteindre 5 ans de prison, 10 ans si les victimes
sont des mineurs.
- Le transport, l’offre et la cession de drogues illicites, l’importation et l’exportation sont
&eacute;galement, passibles d’une peine de 10 ans de prison et d’une amende de 7 500 000 euros.
- Les pr&eacute;curseurs chimiques entrant dans la fabrication et la transformation des drogues sont
contr&ocirc;l&eacute;s par la loi du 19 juin 1996.
- Les op&eacute;rations de production, de trafic en bande organis&eacute;e qualifi&eacute;es de crimes ainsi que
le blanchiment des produits du crime, sont assorties de peines allant de 20 ans de prison &agrave; la
perp&eacute;tuit&eacute;.
Cadre l&eacute;gal en mati&egrave;re de m&eacute;dicaments psychotropes
- Les m&eacute;dicaments psychotropes et certains stup&eacute;fiants utilis&eacute;s &agrave; vis&eacute;e th&eacute;rapeutique, rel&egrave;vent de
la r&eacute;glementation des substances v&eacute;n&eacute;neuses et doivent &ecirc;tre prescrits par un m&eacute;decin et
d&eacute;livr&eacute;s par un pharmacien.
- Ils appartiennent soit &agrave; la liste 1 (m&eacute;dicaments d&eacute;livr&eacute;s sur ordonnance non renouvelable) soit &agrave;
la liste 2 (m&eacute;dicaments d&eacute;livr&eacute;s sur ordonnance renouvelable).
- Les m&eacute;dicaments de substitution (M&eacute;thadone, class&eacute;e stup&eacute;fiant et Bupr&eacute;norphine Haut
Dosage), utilis&eacute;s pour le traitement de la d&eacute;pendance aux opiac&eacute;s, doivent &ecirc;tre prescrits sur
ordonnance s&eacute;curis&eacute;e, mentionnant le nom du prescripteur et le nom du pharmacien assurant la
d&eacute;livrance (Arr&ecirc;t&eacute; du 1 avril 2008).
- La primo prescription de m&eacute;thadone ne peut se faire que dans un service hospitalier ou un
Centre de soins d’accompagnement et de pr&eacute;vention en addictologie (CSAPA), le m&eacute;decin de
ville prenant le relais.
- Des sanctions p&eacute;nales r&eacute;priment le non-respect de ces protocoles et l’abus de prescription ou de
d&eacute;livrance. Le trafic de m&eacute;thadone est une infraction &agrave; la l&eacute;gislation sur les stup&eacute;fiants (ILS).
&Eacute;volutions r&eacute;centes des l&eacute;gislations
La loi de mars 2007 relative &agrave; la pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance introduit de nouvelles mesures visant &agrave; :
- Alourdir les sanctions concernant les infractions sous emprise de produit
- D&eacute;banaliser la consommation.
La circulaire p&eacute;nale du 9 mai 2008 &eacute;nonce ainsi l’aggravation des peines encourues pour
provocation &agrave; l’usage (plus sp&eacute;cifiquement dans le cadre d’une mission de service public), pour
mise en danger de la vie d’autrui (transports, lieux de travail), pour violence sous emprise de
produits.
La loi de mars 2007 instaure &eacute;galement une nouvelle mesure prononc&eacute;e directement par les
parquets en direction des usagers simples : &laquo;le stage de sensibilisation aux dangers des
usages de stup&eacute;fiants&raquo;, obligatoire et payant, &agrave; vis&eacute;e sanitaire et p&eacute;dagogique. Ce stage,
alternative aux poursuites ou peine compl&eacute;mentaire, s’adresse aux mineurs et aux majeurs.
Pour les usagers d&eacute;pendants un classement avec orientation vers les structures de soin reste
pr&eacute;conis&eacute;.
La loi de 2007 vise aussi &agrave; renforcer l’efficacit&eacute; des mesures d’Injonction th&eacute;rapeutique en cr&eacute;ant
les m&eacute;decins-relais en charge de la mise en œuvre de l’IT. (D&eacute;cret du 16 avril 2008)
10
La coordination de la politique publique
La coordination de la politique publique en mati&egrave;re de lutte contre la drogue rel&egrave;ve de la Mission
Interminist&eacute;rielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) rattach&eacute;e au Premier Ministre. Les priorit&eacute;s d’action sur les axes pr&eacute;vention, prise en charge, application de la loi
et lutte contre le trafic sont d&eacute;finies dans un plan gouvernemental.
L’actuel plan en vigueur pour les ann&eacute;es 2008-2011 a pour objectif de faire baisser le nombre de
consommateurs de drogues illicites et les alcoolisations excessives en :
- Renfor&ccedil;ant les mesures de pr&eacute;vention
- Intensifiant largement la lutte contre le trafic de stup&eacute;fiants au niveau national et international
- Poursuivant les actions innovantes en mati&egrave;re de prise en charge, en coh&eacute;rence avec la r&eacute;organisation des dispositifs de soin.
L’accent est mis sur la pr&eacute;vention et la n&eacute;cessit&eacute; de :
- Mobiliser les adultes dans leur r&ocirc;le &eacute;ducatif aupr&egrave;s des jeunes
- Poursuivre les actions en milieu scolaire et p&eacute;riscolaire en impliquant diff&eacute;rents acteurs (sant&eacute;,
police, justice, gendarmerie)
- Mener des actions sp&eacute;cifiques pour diminuer le risque professionnel des usages de stup&eacute;fiants
et d’alcool.
L’application de la loi cible principalement :
- La r&eacute;duction de l’offre (renforcement de la r&eacute;glementation de la vente d’alcool)
- La mise en place de nouvelles sanctions &eacute;ducatives (stages de sensibilisation)
- La lutte contre l’autoproduction de cannabis
- La cybercriminalit&eacute;
- Le trafic de pr&eacute;curseurs.
En mati&egrave;re de soin, le plan 2008-2011 vise &agrave; :
- Am&eacute;liorer la prise en charge des jeunes consommateurs
- D&eacute;velopper des r&eacute;ponses sp&eacute;cifiques en direction des populations fragiles : femmes enceintes,
usagers incarc&eacute;r&eacute;s, usagers de coca&iuml;ne
- R&eacute;duire les risques de contamination par le VHC
- Favoriser les bonnes pratiques de substitution
- Am&eacute;liorer l’insertion ou la r&eacute;insertion des usagers et &eacute;tendre les capacit&eacute;s d’h&eacute;bergement.
L’organisation du dispositif sanitaire rel&egrave;ve du Minist&egrave;re de la sant&eacute;, le plan MILDT s’inscrit en
coh&eacute;rence avec le plan &laquo;Addictions&raquo; (cf paragraphe suivant). La formation des professionnels et
la recherche, tant clinique que sociologique ou fondamentale, font partie des axes transversaux,
la MILDT ayant un r&ocirc;le incitateur au d&eacute;veloppement de projets innovants.
Dispositifs et modalit&eacute;s de prise en charge
Historiquement, la prise en charge sanitaire et sociale des usagers de drogues illicites et d’alcool,
en France, &eacute;tait largement assur&eacute;e par des structures sp&eacute;cialis&eacute;es, m&eacute;dico-sociales, conventionn&eacute;es avec l’Etat (les Centres de Sp&eacute;cialis&eacute;s de Soins aux Toxicomanes - CSST et les Centres de
Cure Ambulatoire en Alcoologie - CCAA) et par un petit nombre de services hospitaliers (psychiatriques et g&eacute;n&eacute;raux). L’apparition du VIH avait conduit le l&eacute;gislateur &agrave; des d&eacute;cisions pragmatiques
11
cadre de
l’intervention
Les drogues en France
Les drogues en France
comme la lib&eacute;ralisation de la vente des seringues en 1987 (D&eacute;cret du 13 mai 1987),
mais le grand tournant de la politique de sant&eacute; publique a &eacute;t&eacute; pris en 1995, avec l’autorisation
de mise sur le march&eacute; de m&eacute;dicaments destin&eacute;s au traitement de la d&eacute;pendance aux opiac&eacute;s :
M&eacute;thadone en 1995 et Bupr&eacute;norphine Haut Dosage en f&eacute;vrier 1996.
Forte des &eacute;clairages scientifiques des rapports Parquet (1997), Roques (1998)
et Reynaud-Parquet (1999), la r&eacute;flexion politique des ann&eacute;es 1999-2003, prenant
en compte le produit, le type d’usage, la population concern&eacute;e et la gravit&eacute; des
dommages induits, a largement fait &eacute;voluer les concepts, les dispositifs et les
pratiques. Le rapprochement des secteurs de l’alcoologie, de la tabacologie et de la
toxicomanie &eacute;tait en marche, l’addictologie &eacute;tait n&eacute;e.
La loi de sant&eacute; publique d’ao&ucirc;t 2004 vise &agrave; r&eacute;duire la pr&eacute;valence du tabagisme et de l’usage nocif
d’alcool et reconna&icirc;t la politique de r&eacute;duction des risques comme une mission d’Etat, ce
qui aboutit &agrave; la structuration d’un dispositif nouveau de Centres d’Accueil, d’Accompagnement
&agrave; la R&eacute;duction des risques pour Usagers de Drogues, les CAARUD (circulaire DGS/DGAS du 2
janvier 2006), structures m&eacute;dico-sociales financ&eacute;es par l’Assurance Maladie.
La prise en charge et la pr&eacute;vention des addictions,
plan 2007-2011
Le cadrage actuel de la politique sanitaire fait l’objet d’une planification orchestr&eacute;e par le
Minist&egrave;re de la sant&eacute;, qui, face &agrave; la complexit&eacute; de la r&eacute;ponse aux probl&egrave;mes d’addiction, red&eacute;finit
le r&ocirc;le et le niveau d’intervention des h&ocirc;pitaux, annonce la restructuration du
dispositif m&eacute;dico-social et pr&eacute;voit l’articulation de ces deux secteurs avec la m&eacute;decine de
ville. Une &laquo;Commission Addictions&raquo; a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e (arr&ecirc;t&eacute; du 26 octobre 2006), instance consultative charg&eacute;e du suivi de la mise en œuvre du plan. Des commissions r&eacute;gionales rassemblant
les institutions comp&eacute;tentes, des acteurs de terrain et des usagers ont &eacute;galement &eacute;t&eacute; mises en
place depuis 2008.
Le dispositif hospitalier de prise en charge des addictions
Le plan vise ainsi une structuration de l’offre de soins hospitali&egrave;re territorialis&eacute;e, et &agrave; trois niveaux.
Il concerne aussi bien les h&ocirc;pitaux g&eacute;n&eacute;raux que les h&ocirc;pitaux psychiatriques et s’articule avec le
plan concernant la sant&eacute; mentale.
1. Tous les centres hospitaliers dot&eacute;s de services d’urgence doivent mettre en place des consultations sp&eacute;cialis&eacute;es en addictologie et des &eacute;quipes de liaison pour le rep&eacute;rage des
patients en difficult&eacute;.
2. Les services d’addictologie de recours, s’adressant aux usagers n&eacute;cessitant une hospitalisation,
comporteront un h&ocirc;pital de jour et la possibilit&eacute; d’effectuer des sevrages simples ou complexes.
3. Les centres hospitaliers universitaires, porteurs de p&ocirc;les en addictologie, assureront les
services de niveaux 2, la recherche et la formation.
L’articulation de chaque volet de ces fili&egrave;res hospitali&egrave;res est pr&eacute;cis&eacute;e dans la circulaire DHOS du
26 septembre 2008, qui d&eacute;finit les r&eacute;f&eacute;rentiels d’organisation des soins.
Les structures m&eacute;dico-sociales ou &laquo;CSAPA&raquo;
La loi de modernisation sociale du 2 janvier 2002 avait annonc&eacute; un statut unique pour les CSST
et les CCAA. Les &laquo;Centres de Soin, d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie&raquo; ou CSAPA, avec ou sans h&eacute;bergement, doivent &ecirc;tre en capacit&eacute; de prendre en charge
toutes les addictions (Circulaire DGS du 28 F&eacute;vrier 2008). Situ&eacute;s au plus pr&egrave;s des usagers par un
maillage territorial d&eacute;fini par le Sch&eacute;ma r&eacute;gional m&eacute;dico-social, ils assureront une prise
en charge psycho-m&eacute;dico-sociale, le suivi des patients dans le parcours de soin, des missions de
r&eacute;duction des risques et des missions facultatives : consultations jeunes consommateurs (ex con-
12
sultations cannabis), prise en charge des addictions sans substance, interventions en direction de
d&eacute;tenus, formation, ...
Concernant l’offre de traitement en s&eacute;jour r&eacute;sidentiel, il est pr&eacute;vu de relancer les communaut&eacute;s th&eacute;rapeutiques et de renforcer le nombre de place en appartements de coordination th&eacute;rapeutique pour usagers de drogues. La mise en place des CSAPA sera effective
d&eacute;but 2010.
La m&eacute;decine de ville et les r&eacute;seaux de soins
Le m&eacute;decin g&eacute;n&eacute;raliste est souvent le premier recours pour un usager de drogue ou le premier &agrave;
rep&eacute;rer un usage probl&eacute;matique chez un patient. La mise en place des traitements de substitution
en a fait des acteurs majeurs du dispositif addictologique, en lien &eacute;troit avec les pharmaciens
d’officine, les CSAPA et les centres hospitaliers ou au sein des r&eacute;seaux de sant&eacute;. Le plan addiction
pr&eacute;conise le d&eacute;veloppement des r&eacute;seaux ville-h&ocirc;pital dans la logique du maillage territorial.
Dans un contexte de r&eacute;formes multiples de l’&Eacute;tat et de ses institutions, il apparaissait plus que
jamais int&eacute;ressant de proposer une vue d’ensemble des dispositifs juridiques et des dispositifs
sanitaires qui apporte &agrave; chacun des &eacute;l&eacute;ments de compr&eacute;hension, permettant de contribuer au
d&eacute;cloisonnement et &agrave; la qualit&eacute; des articulations entre la &laquo;sant&eacute;&raquo; et la &laquo;justice&raquo;, au b&eacute;n&eacute;fice des
usagers de drogues.
R&eacute;dacteurs :
Elisabeth Fellinger – Directrice - Centre d’Information R&eacute;gional sur les Drogues et les D&eacute;pendances (CIRDD) Alsace – Strasbourg (67)
Docteur Jean-Philippe Lang – Directeur de p&ocirc;le - Centre hospitalier - Erstein (67)
13
cadre de
l’intervention
Les drogues en France
Secret m&eacute;dical
et secret
professionnel
L
e secret m&eacute;dical est presque aussi ancien que la m&eacute;decine elle-m&ecirc;me. On le retrouve notamment dans le serment d’Hippocrate au V&egrave;me si&egrave;cle avant J&eacute;sus-Christ. D’embl&eacute;e, il a &eacute;t&eacute; instaur&eacute;
pour garantir le respect de la vie priv&eacute;e de tout un chacun et pour favoriser l’instauration d’une
relation de confiance durable entre le th&eacute;rapeute et le patient. Au fil du temps, il a &eacute;volu&eacute; et s’est
&eacute;tendu ; l’ensemble des professionnels de la sant&eacute; et de l’action sociale sont concern&eacute;s. Dans le
cadre de l’articulation du travail entre les professionnels de la sant&eacute; et de la justice, la possibilit&eacute;
d’un secret partag&eacute; n’a pas de fondement juridique. Pour une personne soumise &agrave; l’obligation
de soin, il s’agit de favoriser l’&eacute;mergence d’une r&eacute;elle demande de soin alors qu’il existe une
contrainte.
Ce que pr&eacute;voient les textes
Le Droit des patients
Le respect de la vie priv&eacute;e et du secret des informations concernant les usagers du syst&egrave;me de
sant&eacute; est pr&eacute;vu dans l’article L.1110-4 du code la sant&eacute; publique :
&laquo;Toute personne prise en charge par un professionnel, un &eacute;tablissement, un r&eacute;seau de sant&eacute; ou
tout autre organisme participant &agrave; la pr&eacute;vention et aux soins a droit au respect de sa vie priv&eacute;e et
du secret des informations la concernant. Except&eacute; dans les cas de d&eacute;rogation, express&eacute;ment pr&eacute;vus par la loi, ce secret couvre l’ensemble des informations concernant la personne
venues &agrave; la connaissance du professionnel de sant&eacute;, de tout membre du personnel de ces &eacute;tablissements ou organismes et de toute autre personne en relation, de par ses activit&eacute;s, avec ces
&eacute;tablissements ou organismes. Il s’impose &agrave; tout professionnel de sant&eacute;, ainsi qu’&agrave;
tous les professionnels intervenant dans le syst&egrave;me de sant&eacute;. Deux ou plusieurs
professionnels de sant&eacute; peuvent toutefois, sauf opposition de la personne d&ucirc;ment avertie, &eacute;changer des informations relatives &agrave; une m&ecirc;me personne prise en charge, afin d’assurer la continuit&eacute;
des soins ou de d&eacute;terminer la meilleure prise en charge sanitaire possible. Lorsque la personne
est prise en charge par une &eacute;quipe de soins dans un &eacute;tablissement de sant&eacute;, les informations la
concernant sont r&eacute;put&eacute;es confi&eacute;es par le malade &agrave; l’ensemble de l’&eacute;quipe.&raquo;
Le secret professionnel
L’article R.4127.4 du code de la sant&eacute; publique qui correspond au code de d&eacute;ontologie m&eacute;dicale
d&eacute;finit le cadre du secret professionnel :
&laquo;Le secret professionnel institu&eacute; dans l’int&eacute;r&ecirc;t des patients s’impose &agrave; tout m&eacute;decin dans les conditions &eacute;tablies par la loi. Le secret couvre tout ce qui est venu &agrave; la connaissance du m&eacute;decin dans
l’exercice de sa profession, c’est-&agrave;-dire non seulement ce qui lui a &eacute;t&eacute; confi&eacute;, mais aussi
ce qu’il a vu, entendu ou compris.&raquo;
Selon l’article 226-13 du code p&eacute;nal, l’atteinte au secret professionnel est r&eacute;prim&eacute;e :
&laquo;La r&eacute;v&eacute;lation d’une information &agrave; caract&egrave;re secret par une personne qui en est d&eacute;positaire soit
par &eacute;tat ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie
d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.&raquo;
14
Personnes d&eacute;positaires du secret professionnel
Le secret professionnel recouvre une r&eacute;alit&eacute; complexe qui r&eacute;sulte &agrave; la fois de la
diversit&eacute; des professions concern&eacute;es et de leur sp&eacute;cificit&eacute; d&eacute;ontologique.
Le nouveau Code P&eacute;nal ne donne aucune liste des professions tenues au secret, posant le principe
de l’interdiction de divulguer un secret &agrave; &laquo;toute personne qui en est d&eacute;positaire soit
par &eacute;tat, soit par profession, soit en raison d’une fonction ou mission temporaire&raquo; (art. 226-13). Ce texte vise sans limitation, toutes les professions qui acc&egrave;dent aux secrets
de la vie priv&eacute;e.
- Par &eacute;tat : les m&eacute;decins, les ministres du culte (pr&ecirc;tres ...).
- Par profession : les professionnels dont l’action est encadr&eacute;e par un texte l&eacute;gislatif ou r&eacute;glementaire qui sp&eacute;cifie l’obligation du secret. Il s’agit de tous les professionnels de sant&eacute;, les assistants de service social, les personnels de la fonction publique, les avocats, les officiers minist&eacute;riels
(notaires, huissiers), les magistrats, les banquiers, les officiers de police judiciaire. Les psychologues et &eacute;ducateurs soumis &agrave; une obligation de discr&eacute;tion n’entrent pas dans cette cat&eacute;gorie sauf
en raison de la mission &agrave; laquelle ils participent (voir ci-dessous).
- Par mission : ceux qui sont amen&eacute;s &agrave; collaborer &agrave; un service et &agrave; conna&icirc;tre des informations &agrave;
caract&egrave;re secret : par exemple les inspecteurs, les psychologues, les &eacute;ducateurs, les secr&eacute;taires, les
b&eacute;n&eacute;voles, notamment les personnels participants aux missions de l’Aide Sociale &agrave; l’Enfance.
- Par fonction : les personnes ou professionnels ayant acc&egrave;s &agrave; des informations &agrave; caract&egrave;re
secret dans le cadre d’une charge, d’une t&acirc;che ou d’un travail, par exemple les maires, les pr&eacute;sidents de commissions, les professionnels participant &agrave; l’attribution de l’aide sociale, de la compensation du handicap, etc ...
Les codes de d&eacute;ontologie explicitent la notion de secret professionnel au sein de chaque profession. Ils ont force disciplinaire pour la profession de m&eacute;decin. La situation devrait changer pour
les infirmiers avec la cr&eacute;ation de l’ordre infirmier.
Les personnels de justice
Les conseillers d’insertion et de probation sont eux aussi soumis au secret professionnel m&ecirc;me
s’ils doivent &eacute;tablir un rapport attestant du respect de l’obligation de soin &agrave; destination du juge
d’application des peines (art. D. 162 du code de proc&eacute;dure p&eacute;nale).
Les d&eacute;rogations au secret professionnel
Les d&eacute;rogations au secret professionnel sont pr&eacute;vues par la loi et la jurisprudence. Il s’agit des circonstances dans lequel le l&eacute;gislateur a pu &ecirc;tre amen&eacute; &agrave; consid&eacute;rer que la pr&eacute;servation de l’ordre
public devait &ecirc;tre prioritaire sur les int&eacute;r&ecirc;ts individuels du patient. Les d&eacute;clarations obligatoires et
la jurisprudence ne concernent que les m&eacute;decins.
D&eacute;rogations l&eacute;gales
D&eacute;clarations obligatoires
D&eacute;clarations facultatives
- Naissances
- D&eacute;c&egrave;s
- Maladies contagieuses
- Maladies v&eacute;n&eacute;riennes
- Hospitalisation &agrave; la demande
d’un tiers ou d’office
- Alcooliques pr&eacute;sum&eacute;s
dangereux
- Incapables majeurs
- Accidents du travail et
maladies professionnelles
- Pension militaire d’invalidit&eacute;
- Pension civile et militaire
de retraite
- Indemnisation de personnes
contamin&eacute;es par le VIH par
transfusion sanguine
- Risques pour la sant&eacute; humaine
- Mauvais traitements inflig&eacute;s
&agrave; un mineur de 15 ans ou &agrave; une
personne incapable de se
prot&eacute;ger
- S&eacute;vices permettant de
pr&eacute;sumer de violences
sexuelles
- Recherches dans le domaine
de la sant&eacute;
- &Eacute;valuation d’activit&eacute; dans
les &eacute;tablissements de sant&eacute;
- Dangerosit&eacute; d’un patient
d&eacute;tenteur d’une arme &agrave; feu
15
Jurisprudence
- Rente viag&egrave;re
- Testament
- Assurance-vie
- R&eacute;quisition
- Expertise
cadre de
l’intervention
Secret m&eacute;dical et secret professionnel
Secret m&eacute;dical et secret professionnel
Il faut ajouter que les professionnels de sant&eacute; sont tenus comme l’ensemble des citoyens &agrave; porter
assistance &agrave; une personne en p&eacute;ril ou &agrave; provoquer les secours quand l’int&eacute;grit&eacute; corporelle de
celle-ci est en jeu (Article 223-6 du code p&eacute;nal).
Le secret partag&eacute;
Cette notion ne repose pas sur un concept juridique. Le secret partag&eacute;
entre les professionnels de la justice et de la sant&eacute; ne peut &ecirc;tre invoqu&eacute;.
Les habitudes professionnelles auxquelles il fait r&eacute;f&eacute;rence m&eacute;ritent d’&ecirc;tre
interrog&eacute;es en permanence au regard de la confidentialit&eacute;.
Le r&ocirc;le de chacun
SyST&egrave;ME JuDICIAIRE
SyST&egrave;ME DE SOIN
- Convocation du probationnaire
- Contr&ocirc;le du respect des diff&eacute;rentes obligations signifi&eacute;es par le juge d’application
des peines
- Pr&eacute;sentation du cadre l&eacute;gal de l’obligation de soin
- Garantie du secret professionnel en dehors du rapport fait au juge
- Orientation dans le syst&egrave;me de sant&eacute;
- Pr&eacute;sentation de l’offre de soin (libre
choix de la personne)
- Accueil de l’usager
- Pr&eacute;sentation des missions et obligations des CSAPA
- Pr&eacute;sentation du partenariat avec la
justice
- Garantie du secret professionnel et
m&eacute;dical
- Remise &agrave; l’usager des documents le
concernant l’usager (attestations de
pr&eacute;sence, r&eacute;sultats d’examens ...) ou
transmission dans le cadre strict de
ses droits
P r&eacute;co n isa tio n s
- Les personnels de la sant&eacute; et de la justice sont invit&eacute;s &agrave; communiquer sur le
cadre formel de l’accueil des personnes en obligation de soin et &agrave; se r&eacute;unir
pour &eacute;changer sur les moyens mis en place (dispositifs de soin) et les difficult&eacute;s rencontr&eacute;es.
- Ils ne communiquent pas les informations confidentielles et n’organisent
pas de r&eacute;unions de synth&egrave;se concernant les probationnaires, en leur pr&eacute;sence
ou non.
- La personne en obligation de soin fait elle-m&ecirc;me le relais entre les lieux
de soin et la justice si elle le souhaite. Pour des raisons pratiques, elle peut
solliciter le soignant pour transmettre certaines informations. La voie &eacute;pistolaire est indiqu&eacute;e et le contenu des courriers sera soumis &agrave; l’approbation des
personnes concern&eacute;es.
- Les professionnels de sant&eacute; remettent une attestation de pr&eacute;sence &agrave; l’usager en main propre. Elle est sign&eacute;e et mentionne l’identit&eacute; du professionnel,
l’identit&eacute; du probationnaire et la date du rendez-vous honor&eacute;.
R&eacute;dacteurs :
Annie Curie – Assistante de service social au sein de l’administration p&eacute;nitentiaire – SPIP - Metz (57)
Olivier Linden – Infirmier –CCAA - Metz (57)
16
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es personnes sous main de justice li&eacute;s &agrave; une addiction ont un double suivi &agrave; la fois judiciaire, et
social au Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) et m&eacute;dico-psycho-social en Centre de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie (CSAPA). Ces personnes sont
donc en lien avec deux &eacute;quipes qui n’ont pas le m&ecirc;me fonctionnement ni la m&ecirc;me finalit&eacute;. Le
repr&eacute;sentant de la justice s’int&eacute;resse plus aux cons&eacute;quences de l’usage d’un produit psycho-actif
qu’au produit lui-m&ecirc;me. L’intervention du soignant est centr&eacute;e sur l’int&eacute;r&ecirc;t d’une personne alors que l’intervention de la justice est centr&eacute;e sur l’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral de la soci&eacute;t&eacute;
(pr&eacute;vention de la r&eacute;cidive). La justice et la sant&eacute; ont des pratiques professionnelles diff&eacute;rentes. Le
SPIP accueille les personnes en soins oblig&eacute;s sous mandat judiciaire alors que les CSAPA les re&ccedil;oivent par le biais du volontariat (syst&egrave;me de la demande et de l’offre de soins). Le temps p&eacute;nal ne
se calque pas sur le temps m&eacute;dical. D&egrave;s lors, se pose la question de la communication entre ces
deux &eacute;quipes. Le secret professionnel complique encore le syst&egrave;me : il faut trouver le juste milieu
entre le secret professionnel et un minimum d’informations. Les diff&eacute;rences de langage utilis&eacute; et
de repr&eacute;sentations peuvent amener aussi des difficult&eacute;s de compr&eacute;hension.
Comment articuler ces deux pratiques professionnelles dans l’int&eacute;r&ecirc;t de la personne ?
Quel type de communication peut-il &ecirc;tre &eacute;tabli ? Quelle articulation trouver quand les
objectifs poursuivis sont diff&eacute;rents ? Mais surtout, quelle place occupe la personne en
soin oblig&eacute; dans ce syst&egrave;me ? Comment d&eacute;finir cette place entre les interventions des
SPIP et des CSAPA, pour ne pas risquer l’instrumentalisation de l’action de chaque service ? Une meilleure connaissance r&eacute;ciproque peut y aider.
Le Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation
(SPIP)
Cadre de l’intervention
Le SPIP est un service de l’administration p&eacute;nitentiaire &agrave; comp&eacute;tence d&eacute;partementale. Il compte
un si&egrave;ge et une ou plusieurs antennes aupr&egrave;s des &eacute;tablissements p&eacute;nitentiaires et des juridictions.
Le SPIP est le ma&icirc;tre d’œuvre de l’ex&eacute;cution des peines et joue un r&ocirc;le essentiel en mati&egrave;re
d’aide &agrave; la d&eacute;cision judiciaire du pr&eacute;-sentenciel au post-sentenciel. Il est le garant de la coh&eacute;rence
de la prise en charge et du suivi des personnes plac&eacute;es sous main de justice. Le SPIP s’appuie
&eacute;galement sur le savoir-faire des institutions locales, telles que des associations en mati&egrave;re d’acc&egrave;s
aux soins, d’h&eacute;bergement, de formation, d’emploi, afin de donner aux Personnes Plac&eacute;es Sous
Main de Justice (PPSMJ) toutes les opportunit&eacute;s d’insertion.
Missions et comp&eacute;tences : &laquo;Pr&eacute;venir la r&eacute;cidive par un
accompagnement social&raquo;
Les missions des SPIP sont d&eacute;finies par le code de la proc&eacute;dure p&eacute;nal :
- Favoriser la r&eacute;insertion des personnes majeures plac&eacute;es sous main de justice, incarc&eacute;r&eacute;es ou
non
- Veiller au respect des obligations qui sont impos&eacute;es par les magistrats aux personnes condamn&eacute;es
- R&eacute;aliser des enqu&ecirc;tes sociales pr&eacute;alable &agrave; la comparution devant une juridiction
- Assurer le suivi des contr&ocirc;les judiciaires
17
cadre de
l’intervention
Articulation
entre un SPIP
et un CSAPA
Articulation entre un SPIP et un CSAPA
- Informer les autorit&eacute;s judiciaires du d&eacute;roulement des mesures
- Aider &agrave; la prise de d&eacute;cision de justice, notamment en communiquant &agrave; l’autorit&eacute; judiciaire toutes les informations n&eacute;cessaires &agrave; une meilleure individualisation de la peine adapt&eacute;e &agrave; la situation
de la personne
- Proposer au magistrat des am&eacute;nagements de peine
- Pr&eacute;venir les effets d&eacute;socialisant de l’incarc&eacute;ration
- Maintenir les liens sociaux et familiaux de la personne d&eacute;tenue
- Aider les sortants de prison apr&egrave;s avoir pr&eacute;par&eacute; leur retour &agrave; la vie libre.
En milieu carc&eacute;ral :
- Facilite l’acc&egrave;s aux personnes incarc&eacute;r&eacute;es aux dispositifs sociaux, de soin, de formation ou d’emploi
- Apporte l’aide utile au maintien des liens familiaux
- Porte une attention particuli&egrave;re aux probl&egrave;mes d’indigence, d’illettrisme et de toxicomanie
- Pr&eacute;pare la personne d&eacute;tenue et &agrave; sa sortie et &agrave; sa r&eacute;insertion gr&acirc;ce aux mesures d’am&eacute;nagement
de peines.
En milieu ouvert (intervention sous mandat judiciaire) :
- S’assure du respect des obligations impos&eacute;es aux personnes condamn&eacute;es &agrave; des peines restrictives de libert&eacute; (sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve, contr&ocirc;le judiciaire, travail d’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral, lib&eacute;ration
conditionnelle...) ou b&eacute;n&eacute;ficiant d’am&eacute;nagement de peines
- Aide la personne plac&eacute;e sous main de justice &agrave; comprendre la peine et impulse une dynamique
de resocialisation.
Pour mener &agrave; bien ces diff&eacute;rentes missions, le SPIP s’appuie sur un r&eacute;seau de partenaires institutionnels et associatifs, que sont les CSAPA par exemple en mati&egrave;re de soins.
Le Centre de Soins d’Accompagnement et de
Pr&eacute;vention en Addictologie (CSAPA)
Cadre de l’intervention
Les Centres de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie sont des &eacute;tablissements m&eacute;dico-sociaux qui remplacent les CSST (Centres de Soin Sp&eacute;cialis&eacute;s en Toxicomanie) et
les CCAA (Centres de Cure Ambulatoire en Alcoologie). Ils ont un statut juridique commun mais
ont la possibilit&eacute; de conserver une sp&eacute;cialisation &agrave; savoir alcool ou produits illicites. Les CSAPA
accueillent les personnes en difficult&eacute; avec leurs consommations de substances psychoactives
ainsi que les addictions sans substances. Ils re&ccedil;oivent &eacute;galement l’entourage.
Les CSAPA se caract&eacute;risent par :
- La proximit&eacute; (cr&eacute;ation d’antennes) : Aller au-devant des personnes dans les lieux o&ugrave; elles se
trouvent
- La transdsciplinarit&eacute; : &eacute;quipes constitu&eacute;es de personnels m&eacute;dical, param&eacute;dical, psychologique, social et &eacute;ducatif pour une prise en charge globale
- Un accompagnement dans la dur&eacute;e : suivi du patient et de l’entourage tout au long de son
parcours de soin avec une prise en compte des &eacute;tapes n&eacute;cessaires pour engager un processus de
changement
- Un suivi en ambulatoire et/ou en h&eacute;bergement (appartements th&eacute;rapeutiques r&eacute;sidentiels,
familles d’accueil, ...)
- L’anonymat, la gratuit&eacute; de la prise en charge.
18
Missions et comp&eacute;tences : &laquo;Contribuer &agrave; l’am&eacute;lioration de
la qualit&eacute; de vie des personnes dans leur environnement&raquo;
Les missions des CSAPA sont d&eacute;finies par le d&eacute;cret n&deg;2007-877 du 14 mai 2007 explicit&eacute; par la
Circulaire d’application N&deg;DGS/MC2/2008/79 du 28 f&eacute;vrier 2008 :
Accueillir
Informer
&Eacute;valuer
Orienter
Les missions obligatoires :
- Accueil dont l’entourage
- Information
- &Eacute;valuation m&eacute;dicale, psychologique et sociale
- Orientation
Les missions obligatoires pouvant faire l’objet d’une sp&eacute;cialisation :
- La prise en charge du patient (m&eacute;dicale, psychologique, sociale et &eacute;ducative)
- La r&eacute;duction des risques : limiter les risques sanitaires et sociaux, contribuer au processus de
soins, au maintien et &agrave; la restauration du lien social, mettre &agrave; disposition pour les usagers des
outils de r&eacute;duction des risques (mat&eacute;riel st&eacute;rile d’injection, pr&eacute;servatifs, documentation ...).
Les missions facultatives :
- Les consultations de proximit&eacute; et rep&eacute;rage pr&eacute;coce des usages nocifs
- Les activit&eacute;s de pr&eacute;vention, de formation et de recherche : actions de pr&eacute;vention collectives en
milieu scolaire, professionnel
- La prise en charge des addictions sans substances : notamment le jeu pathologique
- L’intervention en direction des personnes d&eacute;tenues ou sortant de prison : aussi bien pendant
l’incarc&eacute;ration qu’&agrave; la sortie (travail &agrave; faire en lien avec la psychiatrie g&eacute;n&eacute;rale, la psychiatrie en
milieu p&eacute;nitentiaire et l’Unit&eacute; de Consultation et de Soins Ambulatoires)
L’intention des CSAPA est la recherche du bien-&ecirc;tre physique, psychique, social et moral du patient.
R&ocirc;le de chacun concernant les soins oblig&eacute;s
SPIP
CSAPA
enjeux
- Amener le probationnaire
&agrave; constater le dysfonctionnement de son comportement et
la n&eacute;cessit&eacute; de le modifier pour
ainsi qu’il fasse sienne ces obligations.
- Responsabiliser, &laquo;rendre citoyen&raquo; le probationnaire en
montrant &agrave; la personne qu’elle
est responsable de ses actes.
- Amener le probationnaire
vers le soin : Pour cela, le travailleur social se donne du temps
en respectant le rythme et l’&eacute;volution du probationnaire.
- Parvenir &agrave; trouver un autre
int&eacute;r&ecirc;t pour le probationnaire
que le respect de l’obligation
judiciaire dans la poursuite des
soins au-del&agrave; de la mesure.
Les soignants doivent souvent faire face
au manque de motivation de la part
des personnes venant sous contrainte,
au d&eacute;ni et au probl&egrave;me de non-adh&eacute;sion &agrave; la d&eacute;marche (les personnes n’honorent pas toujours leurs rendez-vous,
certaines viennent juste chercher une
attestation de suivi).
Quelle possibilit&eacute; pour le soignant de se
d&eacute;gager de la pression judiciaire? une
personne en obligation de soins peutelle &ecirc;tre dans le soin? Comment se d&eacute;faire de cette notion de contrainte ?
Quand le soin oblig&eacute; devient une
opportunit&eacute; :
- Faire que le patient s’approprie le
cadre, l’espace, la d&eacute;marche et faire
&eacute;merger une prise de conscience sur sa
probl&eacute;matique addictive
- Provoquer un changement chez une
personne qui ne demande aucune aide
19
cadre de
l’intervention
Articulation entre un SPIP et un CSAPA
Articulation entre un SPIP et un CSAPA
SPIP
CSAPA
pr&eacute;alables
Le travailleur social du SPIP v&eacute;rifie que :
- Le probationnaire ait un soignant.
- Les soins soient r&eacute;els : des
soins s’entendent comme suivi
r&eacute;gulier et d’une fr&eacute;quence
des rendez-vous appropri&eacute;e.
- Le probationnaire soit assidu : le travailleur social
le v&eacute;rifiera au moyen de
certificats remis par le patient.
Le soignant doit &ecirc;tre vigilant sur diff&eacute;rents points :
- Question de la non demande : recevoir quelqu’un en obligation de soins c’est recevoir quelqu’un qui vient sous la contrainte et qui n’a pas
de demande. Il faut &ecirc;tre vigilant pour &eacute;viter que
la contrainte tombe sur l’&eacute;quipe soignante. Plus
la demande vient de l’ext&eacute;rieur, plus la prise en
charge th&eacute;rapeutique est difficile sans pour autant
qu’elle soit impossible. La demande n’est pas une
condition absolue. Pour faire &eacute;merger une demande il faut proposer un certain nombre d’entretiens. Cette d&eacute;marche est difficile, les entretiens
semblent souvent vides.
- une obligation de moyens et non de r&eacute;sultat :
le soignant est parfois plac&eacute; dans une obligation
de r&eacute;sultat alors qu’il a une obligation de moyens.
Le soignant doit apprendre &agrave; g&eacute;rer ses diff&eacute;rentes
casquettes : soignant, expert, agent de contr&ocirc;le
social, pr&eacute;diction des risques, reddition de compte
aux autorit&eacute;s publiques.
- Le difficile d&eacute;tachement du judiciaire pour
le soignant : il est n&eacute;cessaire de prendre en
compte une dimension nouvelle dans la relation
soignant/soign&eacute;, celle du rapport &agrave; la loi et &agrave; la
transgression par une personne pour laquelle une
indication de soins interviendra secondairement.
- Le soin comme valeur de transaction : certains
soignants regrettent que l’am&eacute;nagement de peine
propos&eacute; par l’obligation de soins enl&egrave;ve du sens au
soin. Le soin devient alors un objet d’&eacute;change et
de marchandage dont il faudra sortir.
- Adaptation de l’offre de soins au contexte :
all&eacute;ger l’espace et les r&egrave;gles &agrave; savoir fr&eacute;quence et
longueur des s&eacute;ances, possibilit&eacute; pour patient de
venir ou non aux rendez-vous, ne pas centrer son
intervention sur le sympt&ocirc;me alcool ou drogue
mais travailler dans l’ici et maintenant et utiliser
des techniques plus actives, accueillir et organiser
la rencontre, garantir au patient un cadre th&eacute;rapeutique.
Modalit&eacute;s d’actions
- Pr&eacute;sentation et explication
des obligations et de leur
mise en œuvre
- D&eacute;limitation du cadre d’intervention : fonction, champ
d’action, pr&eacute;sentation de la
structure et d&eacute;finition du vocabulaire utilis&eacute;
- Pr&eacute;paration du premier entretien entre le probationnaire
et le soignant : la qualit&eacute; de la
relation soignant/soign&eacute; d&eacute;pend de la mani&egrave;re dont le travailleur social a au pr&eacute;alable,
pr&eacute;sent&eacute; les choses
- D&eacute;limitation du cadre d’intervention : fonction, champ d’action, pr&eacute;sentation de la structure, accord sur le langage utilis&eacute;
- Explication des principes d’intervention :
diff&eacute;renciation entre le domaine du soin et de la
justice, existence du secret professionnel
- D&eacute;livrance d’informations sur l’attestation de
suivi, le suivi en lui-m&ecirc;me (dur&eacute;e, p&eacute;riodicit&eacute; et
contenu des entretiens)
Ces &eacute;tapes permettent de faciliter la relation de
confiance. Il faut s’accorder sur ce que l’on peut
faire dans ce cadre pr&eacute;cis :
- Information, pr&eacute;vention, r&eacute;flexion autour
de la conduite addictive
Ceci implique une relation th&eacute;rapeutique stable.
20
SPIP
CSAPA
Pratiques et outils
- Mandat judiciaire
- Convocations r&eacute;guli&egrave;res des personnes
condamn&eacute;es en vue d’entretiens individuels durant toute la peine
- &Eacute;valuation socio professionnelle de la personne condamn&eacute;e
- Orientation vers des partenaires et des dispositifs de droit commun
- Mise en œuvre de programmes d’insertion
- Participation des personnes condamn&eacute;es
&agrave; des programmes de pr&eacute;vention de la r&eacute;cidive, anim&eacute;s sous forme de groupe par les
SPIP
- Supervision d’&eacute;quipe
- Travail pluridisciplinaire
- Entretiens individuels
- &Eacute;valuation de la consommation de produit psycho-actifs
- Groupes de parole et th&eacute;rapeutique
- Travail transdisciplinaire
- Supervisions, r&eacute;unions d’&eacute;quipe
avec &eacute;tude de cas cliniques
- Travail en partenariat, r&eacute;seau
- Formations professionnelles
P r&eacute; c o n i s a tio n s
- D&eacute;velopper les relations sant&eacute;/justice et communiquer sur les pratiques professionnelles afin de mieux se conna&icirc;tre et partager des valeurs professionnelles communes au-del&agrave; du secteur d’activit&eacute;.
- Mettre en place des protocoles de fonctionnement entre &eacute;quipe SPIP et
CSAPA
- Rechercher la concordance des objectifs de s&eacute;curit&eacute; publique et de sant&eacute;
sans confondre les interventions sanitaires, sociales ou r&eacute;pressives. Chaque
secteur doit garder son ind&eacute;pendance afin de conserver une lisibilit&eacute; et une
efficacit&eacute;.
- Adapter l’offre de soins au contexte : certains am&eacute;nagements sont &agrave; pr&eacute;voir
en terme de pratique professionnelle. Il faut travailler avec le consentement.
- Favoriser le travail en &eacute;quipe transdisciplinaire : un soutien clinique est indispensable.
- D&eacute;velopper les formations professionnelles &agrave; l’&eacute;gard des acteurs de la sant&eacute;
et de la justice.
- D&eacute;velopper les passerelles entre milieu ouvert et ferm&eacute; (d&eacute;tention).
- Ne pas rester centr&eacute; sur les probl&egrave;mes relationnels entre la justice et la sant&eacute;
mais se concentrer sur le probationnaire ou le patient afin de lui redonner
toute sa place dans le syst&egrave;me des soins oblig&eacute;s et rendre l’individu plus acteur du syst&egrave;me.
R&eacute;dacteurs :
H&eacute;l&egrave;ne Ollier – Assistante sociale - CCAA –Association Les Apsyades - Nantes (44)
Marianne Vidal – Chef de service - SPIP – Nantes (44)
21
cadre de
l’intervention
Articulation entre un SPIP et un CSAPA
Sp&eacute;cificit&eacute;s des
usages et des
usagers de
stup&eacute;fiants
Dans les champs d’intervention d’un SPIP et d’un CSAPA
L
’addictologie implique une approche commune quelque soit la conduite addictive et donc
pour les consommateurs de psycho-actifs quelque soit le produit. Par extension, des pratiques
communes pourraient s’entendre, voire des pratiques norm&eacute;es. De m&ecirc;me le rapport &agrave; la loi et
les mesures de justice pourraient &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme semblables ou devant le devenir. Cependant l’incompr&eacute;hension de la particularit&eacute; des liens sant&eacute;-justice pour les consommateurs de
stup&eacute;fiants pourrait &ecirc;tre &agrave; l’origine d’impasses dans leur mise en œuvre s’il n’est tenu compte
du rapport &eacute;troit entre produit illicite et gratuit&eacute; des soins, de l’accompagnement ou de la pr&eacute;vention. L’approche des professionnels de la justice et de la sant&eacute; sur cette question de l’argent
pourrait apporter une meilleure compr&eacute;hension des mesures efficaces aupr&egrave;s des usagers de
stup&eacute;fiants, selon leur niveau d’usage, et comment les uns et les autres peuvent s’assurer des
conditions n&eacute;cessaires &agrave; leurs objectifs communs et aux sp&eacute;cificit&eacute;s pratiques requises.
La loi de 70 : L’usager &laquo;malade-d&eacute;linquant&raquo;
La politique fran&ccedil;aise en mati&egrave;re de drogues illicites repose sur la loi n&deg; 070-1320 du 31 d&eacute;cembre 1970 (parue au JO du 03 janvier 1971) relative &agrave; la r&eacute;pression du trafic et de l’usage de substances stup&eacute;fiantes ainsi qu’aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie.
Cette loi poursuit deux objectifs :
- Elle r&eacute;prime toutes les Infractions &agrave; la L&eacute;gislation des Stup&eacute;fiants (ILS), de la
simple consommation &agrave; la production, sans distinction entre les produits. L’usage illicite de l’une
des substances ou plantes class&eacute;es comme stup&eacute;fiants est sanctionn&eacute;, tout en proposant une
alternative th&eacute;rapeutique &agrave; la p&eacute;nalisation.
Ce qui l&eacute;gitime l’intervention publique : freiner la progression de l’usage de drogues, prot&eacute;ger
l’usager de drogues, r&eacute;duire les cons&eacute;quences n&eacute;gatives individuelles et sociales de la consommation. La loi de 1970 tente ainsi de concilier les logiques sanitaires et r&eacute;pressives, en
consid&eacute;rant l’usager de drogues illicites, &agrave; la fois sur le volet sanitaire, comme &laquo;un malade qu’il
convient de soigner&raquo;, une personne &agrave; aider, un &laquo;sujet en p&eacute;ril qui a besoin de protection&raquo; et sur
le volet r&eacute;pressif comme &laquo;un d&eacute;linquant qu’il y a lieu de punir&raquo;.
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- Elle pr&eacute;voit la gratuit&eacute; et l’anonymat des soins dans le cadre d’une prise en charge sanitaire et sociale conventionn&eacute;e par l’&Eacute;tat. L’anonymat, parce qu’ hors la loi, l’usager doit pouvoir
venir se faire soigner sans risque social (police, justice). Et la gratuit&eacute; pour faciliter l’acc&egrave;s au soin
et le d&eacute;gager des effets de trafic g&eacute;n&eacute;r&eacute; par le statut ill&eacute;gal des produits.
Le statut propre au consommateur de stup&eacute;fiant, hors la loi d&egrave;s l’usage simple du produit prohib&eacute;, a particip&eacute; aux fondements du soin aux toxicomanes et des rapports entre les usagers et les
soignants. L’usage implique l’achat, la vente ou la revente, toute situation relevant du trafic, et
donc de l’argent &laquo;sale&raquo;. Le trafic peut devenir un apport de revenus sans comparaison avec une
situation sociale de droit commun mais il implique aussi de vivre dans un r&eacute;seau o&ugrave; les risques
sont r&eacute;els.
22
La Loi devrait &ecirc;tre compr&eacute;hensible par tous ce qui en faciliterait l’acceptation et donc l’application. Or un des probl&egrave;mes de la Loi de 70 est son application qui ne se r&eacute;v&egrave;le pas homog&egrave;ne.
Le cadre l&eacute;gal pour avoir du sens, doit tout &agrave; la fois :
- Prot&eacute;ger la sant&eacute; publique
- Situer les droits et devoirs entre libert&eacute; individuelle et responsabilit&eacute; collective
- Encadrer et orienter pour &eacute;viter les d&eacute;rives...
Dispositif p&eacute;nal
- Les peines pr&eacute;vues pour les infractions &agrave; la l&eacute;gislation sur les stup&eacute;fiants (ILS) concernent le
trafic, l’importation, l’exportation, le transport, la d&eacute;tention, l’offre, et se trouvent dans le Code
p&eacute;nal. L’infraction pour usage, est quant &agrave; elle int&eacute;gr&eacute;e au Code de sant&eacute; publique.
- De la loi de 70 est n&eacute;e une proc&eacute;dure sp&eacute;cifique : l’injonction th&eacute;rapeutique.
Elle est compl&eacute;t&eacute;e par la possibilit&eacute; de soumettre l’usager de stup&eacute;fiant &agrave; une obligation de soins
&agrave; tous les stades de la proc&eacute;dure p&eacute;nale. Libre, le condamn&eacute; doit, pour autant, respecter certaines
obligations, notamment celle de se soigner.
R&ocirc;le de chacun
- Les interventions relatives aux stup&eacute;fiants, sur le plan de la Justice (incrimination de tous les
usages, sans distinction entre les produits) et sur le plan de la Sant&eacute; (&eacute;valuation, interventions
adapt&eacute;es) sont coordonn&eacute;es par la MILDT (Mission Interminist&eacute;rielle de Lutte contre la Drogue et
la Toxicomanie).
- Le Juge de l’Application des Peines d&eacute;cisionnaire, dans le cadre de ces mesures, saisit le Service
P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation. Les Conseillers d’Insertion et de Probation doivent veiller
au contr&ocirc;le des obligations et faciliter l’insertion socio professionnelle via les dispositifs de droit
commun.
- Le SPIP, dans cette prise en charge p&eacute;nale, a alors, une fonction de &laquo; sas &raquo;, qui &agrave; partir d’entretiens, favorise la compr&eacute;hension des faits et le sens des obligations.
- Le cadre judiciaire provoque, pour les intervenants en toxicomanie, la rencontre avec les usagers,
notamment un public jeune, qui sans cela ne serait peut-&ecirc;tre jamais venu.
JuSTICE
SANT&Eacute;
un double mouvement au niveau de l’&eacute;volution de la loi
Le cadre l&eacute;gislatif est de plus en plus &eacute;tendu et pr&eacute;cis en ce qui concerne la r&eacute;pression.
Le judiciaire am&egrave;ne pour le SPIP une prise
en charge du condamn&eacute;, inscrite dans une
dynamique d’orientation de la personne.
Cette orientation prend en compte :
- La probl&eacute;matique initiale en lien avec la
condamnation
- L’environnement social.
Objectif :
- Mettre en lien toutes dynamiques luttant contre la r&eacute;cidive.
Les circulaires pr&eacute;cisent la teneur du volet sanitaire :
- &eacute;valuation : de la notion de
&laquo;maladie&raquo; jusqu’&agrave; la prise en
consid&eacute;ration du ph&eacute;nom&egrave;ne
comportemental aux causes
multiples (d’o&ugrave; une complexification)
- R&eacute;ponses / axe m&eacute;dical : &laquo;cure
de d&eacute;sintoxication&raquo;, injonction
th&eacute;rapeutique
- R&eacute;ponses / axe pluridisciplinaire : prise en compte des types de
produits et d’usages.
23
cadre de
l’intervention
Sp&eacute;cificit&eacute;s des usages et des usagers
de stup&eacute;fiants
Sp&eacute;cificit&eacute;s des usages et des usagers
de stup&eacute;fiants
Cadre des interventions d’un SPIP et d’un CSAPA
- Toute r&eacute;flexion sur le ph&eacute;nom&egrave;ne des drogues et des d&eacute;pendances doit se situer dans une
perspective large des personnes dans leur globalit&eacute; et agissant dans leur environnement.
Les interventions aupr&egrave;s des personnes concern&eacute;es, l’organisation des r&eacute;ponses apport&eacute;es
doivent &ecirc;tre faites dans le respect de leur int&eacute;grit&eacute;. L’addiction est un ph&eacute;nom&egrave;ne multidimensionnel. Si l’on s’attache &agrave; sa complexit&eacute;, cela implique que plusieurs facteurs peuvent
contribuer &agrave; sa survenue et son maintien : biologiques, psychologiques et sociaux.
- La contrainte judicaire peut parasiter les &eacute;changes, entra&icirc;ner une difficult&eacute; &agrave; prendre la
parole et &agrave; &ecirc;tre &laquo;authentique&raquo; par crainte ou m&eacute;fiance, et ce malgr&eacute; les r&egrave;gles de confidentialit&eacute; qui sont &eacute;nonc&eacute;es aux consultants et qui rel&egrave;ve du cadre l&eacute;gal de nos &eacute;tablissements
(&eacute;tablissement m&eacute;dicosocial, art 312-1 du CASF, loi 2002-2 portant sur le droit des usagers).
Ce ph&eacute;nom&egrave;ne peut donc g&ecirc;ner une verbalisation n&eacute;cessaire pour &eacute;valuer la situation et
ainsi cibler nos interventions.
- Susciter une d&eacute;marche que s’approprierait l’usager suppose une &eacute;valuation : partir de l&agrave;
o&ugrave; il en est pour situer l’intervention et l’ajuster individuellement.
- La survenue et le maintien de la consommation de stup&eacute;fiants peuvent &ecirc;tre diff&eacute;rents
d’une personne &agrave; l’autre. Cette variabilit&eacute; interpersonnelle montre l’importance de l’&eacute;valuation de chacune de ces dimensions, leurs interrelations.
- Les effets des substances elles-m&ecirc;mes sont &eacute;galement &agrave; &eacute;valuer : d’un point de vue
pharmacologique et m&eacute;dical, mais &eacute;galement sur le plan de leur place, r&ocirc;le et fonction dans
la vie de la personne et des types d’usage. Ainsi avant de pouvoir comprendre le &laquo;pourquoi&raquo; de la survenue de la consommation, il s’agit souvent de s’int&eacute;resser au &laquo;comment&raquo;
des premi&egrave;res consommations, de leur maintien et aux cons&eacute;quences de celles-ci.
- S’int&eacute;resser aux m&eacute;faits li&eacute;s &agrave; la consommation, d’intensit&eacute; variable selon les situations,
c’est &eacute;galement le moyen d’&eacute;tablir la base relationnelle, l’alliance qui contribuera &agrave;
l’amorce d’autres changements ... &laquo;En attendant&raquo;, cela permet &eacute;galement que les situations
ne se d&eacute;gradent pas ...
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Principes d’action
L’objectif des interventions dans ce cadre est de r&eacute;duire l’impact des effets de la
consommation.
&Ecirc;tre efficace c’est adapter les r&eacute;ponses et services offerts aux besoins et demandes. Cette
adaptation doit tenir compte de plusieurs &eacute;l&eacute;ments :
- Le profil des personnes selon leur situation est &agrave; &eacute;valuer. Il est variable en termes de
stabilit&eacute; sur le plan de la sant&eacute; mentale, du contexte familial, du r&eacute;seau social, de l’insertion.
Am&eacute;liorer la situation dans ces domaines a un impact sur les interventions visant les objectifs de soin en addictologie.
- Les m&ecirc;mes interventions ne sont pas applicables &agrave; tous et ne sont pas uniformes. La
nature et la dur&eacute;e de celles-ci diff&egrave;rent selon les difficult&eacute;s et les ressources pr&eacute;sentes des
personnes. Les formes et contenus des interventions doivent &ecirc;tre les plus adapt&eacute;s pour telle
personne ou tel groupe. une &eacute;valuation permet de pr&eacute;ciser des indications, c’est-&agrave;-dire
identifier des cibles d’intervention (toute caract&eacute;ristique importante).
- La qualit&eacute; de la relation &eacute;tablie est une dimension &agrave; privil&eacute;gier dans la mesure o&ugrave; c’est
un facteur de changement important.
- Le travail sur la motivation est &eacute;galement &agrave; privil&eacute;gier, dans la mesure o&ugrave; c’est un facteur
intervenant dans le processus m&ecirc;me de l’intervention. Il s’agit de consid&eacute;rer le niveau d’engagement dans la d&eacute;marche, de l’encourager et de le faire &eacute;voluer positivement, de cibler
des objectifs propres &agrave; chaque stade.
24
P r&eacute; c o n i s a tio n s
Le travail commun Sant&eacute; / Justice devrait pouvoir s’articuler autour de plusieurs questions, pour lever les ambigu&iuml;t&eacute;s :
La Fonction &laquo;diagnostique&raquo;
- Adapter le type de sanctions selon le type d’usage, les produits, les personnes/contextes (pr&eacute;vention, intervention pr&eacute;coce, soin)
- Consid&eacute;rer que l’usage de stup&eacute;fiants est un ph&eacute;nom&egrave;ne multifactoriel et
complexe
- Identifier si l’usage de produits stup&eacute;fiants est la probl&eacute;matique principale de
l’usager ou une difficult&eacute; associ&eacute;es &agrave; d’autres probl&eacute;matiques (cons&eacute;quences
ou facteurs de vuln&eacute;rabilit&eacute; &agrave; la consommation)
L’Homog&eacute;n&eacute;it&eacute; dans l’application et les pratiques
- Faire converger par exemple les rapports &agrave; la dur&eacute;e de la mesure de chacun :
attestations d’observance des rendez-vous, de lev&eacute;e de la mesure au niveau
du soin, voire de gu&eacute;rison
- Tenir compte du fait que les interventions s’effectuent selon des rationalit&eacute;s
diff&eacute;rentes : judiciaires (jugement des individus &agrave; travers leurs actes) ou sanitaires et sociales (tenir compte de ce que sont les usagers : d&eacute;pendants, ins&eacute;r&eacute;s, accessibles &agrave; un traitement ou non...), objectifs collectifs / individuels
Pour ce faire :
- N&eacute;cessit&eacute; d’ajustages r&eacute;guliers des deux secteurs : informations, nouvelles
dispositions et orientations, &eacute;volution des contraintes et des pratiques
- N&eacute;cessit&eacute; de coordination par rapport aux objectifs (selon ressources et freins
des personnes) individuels et sociaux : &eacute;changes &eacute;clair&eacute;s et non pas position
d’expertise
R&eacute;dacteurs :
Christine Tellier – Directrice – APLEAT – Orl&eacute;ans (45)
Laetitia Beignon – Psychologue – APLEAT - Orl&eacute;ans (45)
Claire Botte – Directrice - SPIP du Loiret – Orl&eacute;ans (45)
Fabrice Baudon – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP du Loiret – Orl&eacute;ans (45)
25
cadre de
l’intervention
Sp&eacute;cificit&eacute;s des usages et des usagers
de stup&eacute;fiants
Loi et loi
JuSTICE
SANT&Eacute;
Repr&eacute;sentante de la loi
(les Codes)
R&eacute;f&eacute;rence sur la Loi symbolique :
Sur-moi constitu&eacute; par l’int&eacute;riorisation des exigences et interdits parentaux
Objet Fondamental
R&eacute;f&eacute;rence &agrave; la loi qui est &laquo;l’expression de la volont&eacute; g&eacute;n&eacute;rale&raquo;.
Elle est vot&eacute;e au nom du peuple. Les
intervenants en tant que citoyens
sont soumis, comme les justiciables,
&agrave; la loi que nous participons &agrave; &eacute;laborer par le choix d&eacute;mocratique de
nos &eacute;lus. On met ainsi en avant la
notion de citoyennet&eacute;.
R&eacute;f&eacute;rence &agrave; la Loi symbolique immuable et universelle, Loi du nom
du p&egrave;re dans une dimension individuelle.
Finalit&eacute;
- Pr&eacute;venir la r&eacute;cidive.
- Organiser la soci&eacute;t&eacute;, participer, r&eacute;parer dans le sens de l’amendement
du fautif, comme si la sanction &eacute;tait
sens&eacute;e r&eacute;parer la faute commise.
- La personne se r&eacute;duit-elle &agrave; son acte ?
(probl&egrave;me de r&eacute;tention en post-sentenciel).
- Donner un cadre contenant pour
permettre &agrave; la personne de se structurer et de s’inscrire dans un processus de maturation.
- Restaurer la Loi symbolique.
- Soulager la souffrance, soigner la
pathologie individuelle.
- Restaurer des limites.
Attente par rapport &agrave; l’autre
- Id&eacute;e qu’aller mieux psychiquement
peut &eacute;viter le passage &agrave; l’acte, ce qui
serait la sp&eacute;cialit&eacute; des &laquo;psy&raquo;*.
- Mieux se conna&icirc;tre, se comprendre
et comprendre le passage &agrave; l’acte.
- Attente que les soignants convainquent de l’int&eacute;r&ecirc;t des soins.
*psychologues, psychiatres (m&eacute;decins
sp&eacute;cialistes), psychanalystes, psychoth&eacute;rapeutes.
26
- Travailler avec une demande potentielle m&ecirc;me si elle n’est pas appropri&eacute;e.
- Attente que la justice explique la
qualification des faits sous le regard
social.
- Attente que les personnels de justice expliquent eux-m&ecirc;mes le contenu de la loi.
- Attente que la mise en garde
(exemple : menace de r&eacute;vocation
de sursis, ...) soit faite express&eacute;ment
par les repr&eacute;sentants de la justice.
JuSTICE
SANT&Eacute;
R&eacute;alit&eacute;
- Groupe de parole et d’information.
- Contr&ocirc;le du respect des obligations
et travail sur l’adh&eacute;sion aux
obligations de soins.
- Travail sur le passage &agrave; l’acte.
- &Eacute;valuation, diagnostic des situations
sociales pour orienter, favoriser l’insertion.
- P.P.R. : Programme Pr&eacute;vention de la
R&eacute;cidive, groupe de parole et d’information inspir&eacute; des Th&eacute;rapies Comportementales et Cognitives.
- Mieux se conna&icirc;tre – mieux se contr&ocirc;ler – comportement pro social.
- Travail sur la difficult&eacute; &agrave; &laquo;int&eacute;rioriser la Loi&raquo; quand il y a d&eacute;faillance
de sa mise en place.
- R&eacute;daction de certificats divers destin&eacute;s &agrave; r&eacute;pondre aux obligations.
Limite
Contraintes li&eacute;es au cadre des interventions.
- Mesures sous mandat judiciaire avec
&eacute;ch&eacute;ances pr&eacute;cises (fin de mesure, d&eacute;p&ocirc;ts des enqu&ecirc;tes).
- Obligations d&eacute;termin&eacute;es au pr&eacute;alable difficilement modifiables.
- Pression de la justice vis-&agrave;-vis des patients qui ne souhaitent pas de soins.
- Risque de retournement de la contrainte : comme si l’obligation de soins
devait contraindre les soignants.
Dangerosit&eacute;
- Criminologie : ph&eacute;nom&egrave;ne psychosocial caract&eacute;ris&eacute; par la forte probabilit&eacute; de r&eacute;cidive.
- Psychiatrie : risque de passage &agrave;
l’acte li&eacute; &agrave; des troubles mentaux.
Malentendu
- Illusion du traitement possible des
personnalit&eacute;s, temp&eacute;raments, caract&egrave;res en dehors de mesures socio et /
ou psycho-&eacute;ducatives.
- M&eacute;connaissance de ce que fait
l’autre.
C o n c l u s io n s et p r&eacute;co n isa tions
- Importance d’une r&eacute;flexion sur le sens de nos pratiques
- Pr&eacute;voir des interfaces d’&eacute;changes avec les diff&eacute;rents professionnels &eacute;ventuellement formalis&eacute;s
R&eacute;dacteurs :
H&eacute;l&egrave;ne Neuvialle – Conseill&egrave;re d’Insertion et de Probation – SPIP - La Rochelle (17)
Docteur Patrick Fasseur – Psychiatre – Centre Hospitalier - La Rochelle (17)
27
cadre de
l’intervention
Loi et loi
28
La proc&eacute;dure p&eacute;nale pour la personne majeure
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la personne majeure
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la personne mineure
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
29
application de la loi
Application de la loi
Proc&eacute;dure
p&eacute;nale
pour la personne majeure
Phase
pr&eacute;-sentencielle
Alternatives aux
poursuites
- Le rappel &agrave; la loi
- La r&eacute;paration des dommages
- La r&eacute;gularisation de la situation par l’auteur des faits
- La m&eacute;diation p&eacute;nale
- La composition p&eacute;nale (stage
de sensibilisation aux dangers
de l’usage de produits
stup&eacute;fiants)
- Injonction th&eacute;rapeutique
L’orientation vers une structure
sanitaire, sociale ou professionnelle
Respect
de la
mesure
- Contr&ocirc;le judiciaire
(Obligation de Soins,
injonction th&eacute;rapeutique)
- Placement en d&eacute;tention
provisoire
Non
respect
de la
mesure
Juge d’instruction
Juge des libert&eacute;s
et de la d&eacute;tention
Procureur de la R&eacute;publique
(Magistrat du parquet)
Infraction relev&eacute;e par la
police, la gendarmerie,
ou la douane :
Information au procureur
Classement
sans suite ou
sous conditions
R&eacute;dactrice :
Emma Tarlev&eacute; – Charg&eacute;e de missions - F3A
30
Phase
post-sentencielle
Peines alternatives &agrave;
l’incarc&eacute;ration
- Sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve
(Obligation de Soins – Injonction
th&eacute;rapeutique)
- Travail d’Int&eacute;r&ecirc;t G&eacute;n&eacute;ral
- Ajournement avec mise &agrave; l’&eacute;preuve
(Obligation de Soins)
- Suivi socio-judiciaire (Injonction de
soins)
Peine principale :
Incarc&eacute;ration et/ou
amende
Juge d’application
des peines
Juridiction de
jugement
Peine compl&eacute;mentaire
- Suivi socio-judiciaire
(Injonction de soins)
- stage de sensibilisation
aux dangers de l’usage de
produits stup&eacute;fiants
- Surveillance judiciaire des
personnes dangereuses
Am&eacute;nagements de peines
- Lib&eacute;ration conditionnelle
(Obligation de Soins)
- Semi-libert&eacute; (Obligation de Soins)
- Conversion TIG
- Placement &agrave; l’ext&eacute;rieur
(Obligation de Soins)
- Suspension ou fractionnement
de la peine
- Placement sous surveillance
&eacute;lectronique
31
application de la loi
Phase
sentencielle
D&eacute;finitions
des mesures
judiciaires
pour la personne majeure
Pour les soignants, les travailleurs sociaux, et autres intervenants en addictologie, la Justice avec
un grand J peut appara&icirc;tre complexe. Qui fait quoi ? Comment ? Pourquoi ? Le vocabulaire sp&eacute;cifique employ&eacute; peut &ecirc;tre difficile &agrave; comprendre. Cette fiche a pour objet de d&eacute;finir les mesures
dont peuvent relever les usagers.
Phases de la proc&eacute;dure li&eacute;es &agrave; la consommation
de produits
Quand la police ou la gendarmerie ont relev&eacute; une infraction, ils informent le procureur qui a
l’opportunit&eacute; des poursuites :
- Classement sans suite : notamment quand l’auteur est irresponsable (d&eacute;mence, l&eacute;gitime d&eacute;fense ...)
- Mesures alternatives aux poursuites : qu’il peut mettre en œuvre en pr&eacute;alable &agrave; sa d&eacute;cision de
d&eacute;clencher l’action publique (rappel &agrave; la loi, composition p&eacute;nale, mesure de r&eacute;paration des dommages orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle....)
- Poursuites et passage devant la juridiction (tribunal de police, tribunal correctionnel, tribunal
pour enfant, juge d’instruction).
Mesures alternatives aux poursuites
De toutes les mesures alternatives aux poursuites, seule la composition p&eacute;nale entra&icirc;ne une inscription au casier judiciaire.
- Le rappel &agrave; la loi
Il s’agit de faire prendre conscience &agrave; l’auteur de l’infraction qu’il a commis un acte ill&eacute;gal et lui
faire conna&icirc;tre les risques qu’il encourre en cas de r&eacute;cidive. Cette mesure concerne les proc&eacute;dures
o&ugrave; il n’y a pas de victime.
- La r&eacute;gularisation d’une situation constitutive d’une infraction
Elle tend &agrave; faire dispara&icirc;tre, effectivement et rapidement, une infraction issue de la violation de
dispositions l&eacute;gislatives ou r&eacute;glementaires.
- La r&eacute;paration du dommage r&eacute;sultant des faits
Elle recherche le d&eacute;sint&eacute;ressement effectif de la victime, soit par la restitution de l’objet frauduleusement soustrait, soit par le d&eacute;dommagement de nature p&eacute;cuniaire.
- La composition p&eacute;nale
Pour certaines infractions, le procureur peut proposer &agrave; l’auteur d’ex&eacute;cuter une ou plusieurs
obligations, telles le versement d’une amende dite &laquo;de composition&raquo;, la remise du permis de
conduire, l’obligation de se soumettre &agrave; des soins (Injonction th&eacute;rapeutique). L’ex&eacute;cution des
obligations peut mettre fin aux poursuites p&eacute;nales.
- La m&eacute;diation p&eacute;nale
Elle est propos&eacute;e pour traiter les infractions li&eacute;es au contentieux de la famille, du voisinage ou du
travail. Elle requiert un tiers, sans pouvoir, neutre, ind&eacute;pendant. Ce dernier tente d’&eacute;tablir ou de
r&eacute;tablir une communication entre les partenaires d’un conflit.
32
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la
personne majeure
Poursuites et passage devant la juridiction
Une Personne Plac&eacute;e Sous Main de Justice (PPSMJ) peut se voir imposer une obligation de soins
par un juge. Elle peut-&ecirc;tre en relation avec une addiction &agrave; un produit psychotrope tel l’alcool ou
les stup&eacute;fiants ou avec une difficult&eacute; d’ordre psychologique dans le cadre d’actes de d&eacute;linquance
sexuelle ou criminelle.
Pour les majeurs, &agrave; l’exception du contr&ocirc;le judiciaire et des permanences d’orientation p&eacute;nale (qui
peuvent &ecirc;tre confi&eacute;s &agrave; une association habilit&eacute;e), toutes les mesures cit&eacute;es ci-dessous sont suivies
et contr&ocirc;l&eacute;es par le Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP).
AVANT JUGEMENT
Mesures pr&eacute;-sentencielles
- Le contr&ocirc;le judiciaire
Le pr&eacute;venu laiss&eacute; libre est astreint &agrave; une ou plusieurs obligations (dont se soumettre &agrave; des mesures
de traitement ou de soins) dont il devra r&eacute;pondre devant le juge d’instruction, soit directement
devant ce dernier, soit par l’interm&eacute;diaire d’un contr&ocirc;leur d&eacute;sign&eacute; par lui (association d’aide aux
victimes, autorit&eacute;s de police ou de gendarmerie, SPIP...).
APR&Egrave;S JUGEMENT
Mesures post sentencielles en milieu ouvert
- Le sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve (SME)
Le sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve est une peine restrictive de libert&eacute; concernant les peines d’emprisonnement inf&eacute;rieures &agrave; 5 ans. La personne condamn&eacute;e est astreinte &agrave; des obligations g&eacute;n&eacute;rales
(r&eacute;pondre aux convocations du magistrat et du travailleur social, pr&eacute;venir de tout changement
d’adresse ou de situation, pr&eacute;venir de tout d&eacute;placement de plus de15 jours sur le territoire fran&ccedil;ais, demander l’autorisation au magistrat pour toute sortie du territoire fran&ccedil;ais) et d’autres
particuli&egrave;res (soins, travail ou formation, r&eacute;parer les dommages caus&eacute;s par l’infraction, indemniser
la victime...). Elle doit justifier du respect de ces obligations devant le SPIP.
- Le travail d’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral (TIG) et sursis TIG
Le TIG consiste pour le condamn&eacute; &agrave; effectuer un travail b&eacute;n&eacute;vole au profit de la soci&eacute;t&eacute; (collectivit&eacute;s, associations, &eacute;tablissements publics, toutes ces structures devant &ecirc;tre habilit&eacute;es ...).
- L’ajournement avec mise &agrave; l’&eacute;preuve
Si le pr&eacute;venu est pr&eacute;sent &agrave; l’audience et remplit trois conditions cumulatives (insertion en cours,
dommage caus&eacute; en cours de r&eacute;paration, trouble r&eacute;sultant de l’infraction ayant cess&eacute;), la juridiction de jugement peut diff&eacute;rer le prononc&eacute; de la peine &agrave; une date ult&eacute;rieure et placer l’int&eacute;ress&eacute;
sous le r&eacute;gime de la mise &agrave; l’&eacute;preuve.
33
application de la loi
- L’orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle
Elle consiste &agrave; demander &agrave; l’auteur des faits de prendre contact avec un type de structure d&eacute;sign&eacute;e. S’il ne peut exister, en mati&egrave;re d’orientation sanitaire, une quelconque obligation de
r&eacute;sultat ou m&ecirc;me de suivi r&eacute;gulier, il est en revanche exig&eacute; de l’auteur des faits qu’il produise une
preuve concr&egrave;te de l’accomplissement de cette d&eacute;marche. En ce sens, cette mesure se distingue
clairement de l’injonction th&eacute;rapeutique et de l’obligation de soins inscrite dans un contr&ocirc;le
judiciaire.
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la
personne majeure
- Le suivi socio-judiciaire
Le suivi socio-judiciare est r&eacute;serv&eacute; aux seuls auteurs d’infraction sexuelle, le suivi socio- judiciaire
soumet le condamn&eacute; &agrave; des mesures de surveillance et d’assistance. La personne peut &ecirc;tre soumise &agrave; une injonction de soins diff&eacute;rente de l’obligation de soins car le choix du praticien n’est
pas laiss&eacute; &agrave; la libre appr&eacute;ciation du condamn&eacute;.
- La surveillance judiciaire des personnes dangereuses
Il concerne les personnes condamn&eacute;es &agrave; une peine privative de libert&eacute; d’une dur&eacute;e &eacute;gale ou
sup&eacute;rieure &agrave; 10 ans pour un crime ou un d&eacute;lit pour lequel le suivi socio-judiciaire est encouru.
La surveillance judiciaire oblige la personne lib&eacute;r&eacute;e &agrave; des mesures de contr&ocirc;le pendant le temps
correspondant aux r&eacute;ductions de peines (R&eacute;duction Suppl&eacute;mentaire de Peine et Cr&eacute;dit de R&eacute;duction de Peine).
Mesures post sentencielles en milieu ferm&eacute;
Quel que soit son statut, toute personne priv&eacute;e de libert&eacute; est conduite au greffe de l’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire, o&ugrave; elle est soumise aux formalit&eacute;s de la mise sous &eacute;crou (v&eacute;rification de son
identit&eacute;, empreintes digitales, photo, acte d’&eacute;crou et attribution d’un num&eacute;ro d’&eacute;crou).
Le Directeur de l’&eacute;tablissement, ou sous son autorit&eacute; le fonctionnaire charg&eacute; du greffe, tient le
registre d’&eacute;crou et veille &agrave; la l&eacute;galit&eacute; de la d&eacute;tention des individus incarc&eacute;r&eacute;s ainsi qu’&agrave; l’&eacute;largissement des lib&eacute;rables.
Les am&eacute;nagements de peine
Sauf pour la lib&eacute;ration conditionnelle et la conversion TIG, l’individu reste sous &eacute;crou pour tous
les am&eacute;nagements de peine.
- La lib&eacute;ration Conditionnelle (LC)
Elle permet &agrave; un condamn&eacute; d’&ecirc;tre lib&eacute;r&eacute; avant la fin de sa peine et sous certaines conditions.
- La semi-libert&eacute;
Elle Permet &agrave; une personne condamn&eacute;e &agrave; une peine privative de libert&eacute; d’exercer une activit&eacute; professionnelle, de suivre un enseignement, une formation ou encore de participer &agrave; la vie familiale
ou bien de subir un traitement m&eacute;dical hors de l’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire et sans surveillance.
La personne, en dehors de ses horaires d’activit&eacute;, r&eacute;int&egrave;gre l’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire.
- La conversion TIG
Une peine privative de libert&eacute; peut &ecirc;tre convertie en travail d’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral sous certaines conditions.
- Le placement &agrave; l’ext&eacute;rieur
Il permet &agrave; un condamn&eacute; d’exercer soit sous la surveillance p&eacute;nitentiaire un travail &agrave; l’ext&eacute;rieur
de l’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire puis de r&eacute;int&eacute;grer ce m&ecirc;me &eacute;tablissement une fois sa t&acirc;che accomplie (corv&eacute;e ext&eacute;rieure, chantier ext&eacute;rieur), soit sans surveillance p&eacute;nitentiaire une activit&eacute; &agrave;
l’ext&eacute;rieur de l’&eacute;tablissement au sein d’un organisme agr&eacute;&eacute; qui mettra en place un suivi social
adapt&eacute;. Dans ce dernier cas la personne ne r&eacute;int&egrave;gre pas l’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire.
- La suspension ou fractionnement de peine
Elle permet d’effectuer une peine privative de libert&eacute; en plusieurs p&eacute;riodes pour des motifs graves
d’ordre m&eacute;dical, familial, professionnel ou social.
34
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la
personne majeure
- Le placement sous surveillance &eacute;lectronique mobile (PSEM)
Il permet &agrave; une personne condamn&eacute;e de b&eacute;n&eacute;ficier d’une mesure de lib&eacute;ration conditionnelle,
d’un suivi socio-judiciaire ou encore d’une surveillance judiciaire assorti du PSEM qui n’aurait pu
lui &ecirc;tre accord&eacute;e sans ce dispositif au regard de sa dangerosit&eacute;. Le PSEM, &agrave; la diff&eacute;rence du PSE
classique, permet de localiser 7 jours sur 7 et 24h sur 24 le condamn&eacute;. Certaines zones g&eacute;ographiques lui sont interdites et il doit se soumettre &agrave; des mesures de contr&ocirc;le.
Les remises de peine
- Le Cr&eacute;dit de r&eacute;duction de peine (CRP)
Toute personne condamn&eacute;e &agrave; une peine privative de libert&eacute; obtient, d&egrave;s que sa condamnation
est d&eacute;finitive (le d&eacute;lai d’appel &eacute;tant termin&eacute;) et que sa peine d’emprisonnement est commenc&eacute;e
(incarc&eacute;ration ou am&eacute;nagement de peine), un cr&eacute;dit de r&eacute;duction de peine &eacute;quivalent &agrave; 3 mois
par an ou 7 jours par mois, le cr&eacute;dit est alors d&eacute;compt&eacute; du quantum de la peine. Si la personne
a &eacute;t&eacute; condamn&eacute;e en r&eacute;cidive, le CRP sera inf&eacute;rieur, soit 2 mois par an ou 5 jours par mois. Ce
cr&eacute;dit est acquis sauf incident disciplinaire en cours d’ex&eacute;cution de la peine qui donnerait lieu &agrave;
un retrait de CRP d&eacute;cid&eacute; par le Juge d’Application des Peines.
- La R&eacute;duction suppl&eacute;mentaire de peine (RSP)
Elle s’obtient au regard des efforts de r&eacute;insertion engag&eacute;s par le condamn&eacute; (travail, soins, pr&eacute;paration &agrave; la sortie, indemnisation des victimes, &eacute;cole ...).
R&eacute;dacteurs :
Nathalie Pastoureau – Conseill&egrave;re d’Insertion et de Probation - SPIP – Saint Malo (35)
Annie Boisyvon – Infirmi&egrave;re – CSAPA - Centre Hospitalier – Saint Malo (35)
35
application de la loi
- Le placement sous Surveillance Electronique (PSE)
Il permet &agrave; un condamn&eacute; d’effectuer une peine privative de libert&eacute; &agrave; son domicile sous certaines
conditions : d’exercer une activit&eacute; (professionnelle, formation ...), de participer activement &agrave; la
vie familiale, de suivre un traitement m&eacute;dical. La peine est effectu&eacute;e sous contr&ocirc;le d’un bracelet
&eacute;lectronique. Les all&eacute;es et venues de la personne condamn&eacute;e sont alors surveill&eacute;es &agrave; distance par
l’Administration P&eacute;nitentiaire. Le bracelet permet de s’assurer de la pr&eacute;sence effective du condamn&eacute; &agrave; son domicile lors des horaires d’assignation.
D&eacute;finitions
des mesures
judiciaires
pour la personne mineure
L
es mineurs disposent de juridictions sp&eacute;cialis&eacute;es et leur suivi est confi&eacute; aux services de la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (DPJJ).
Les sanctions selon l’&acirc;ge du mineur :
- Moins de 10 ans, aucune mesure ne peut &ecirc;tre appliqu&eacute;e
- Entre 10 et 13 ans ne peut faire l’objet que de mesures &eacute;ducatives
- Plus de 13 ans des mesures &eacute;ducatives peuvent &ecirc;tre ordonn&eacute;es, ainsi qu’une peine p&eacute;nale selon
les circonstances et la personnalit&eacute; du mineur.
Les mesures d’investigation
Elles ont pour objet d’aider le magistrat dans sa prise de d&eacute;cision en l’aidant &agrave; cerner la personnalit&eacute;, le parcours et l’environnement du jeune. Ce sont les services de la DPJJ qui sont charg&eacute;s
de les mettre en œuvre.
- Le recueil de renseignements socio-&eacute;ducatifs (RRSE)
Recueil d’informations succinctes, personnelles, familiales et sociales simples. Un rapport &eacute;crit
est transmis au magistrat (Procureur, Juge d’Instruction, Juge des Enfants) avec une proposition
&eacute;ducative ou demande d’investigation suppl&eacute;mentaire.
- L’enqu&ecirc;te sociale
Elle peut &ecirc;tre prononc&eacute;e par le juge des enfants ou le juge d’instruction qui en fixe la dur&eacute;e.
Recherche et analyse d’informations sur la situation mat&eacute;rielle et morale de la famille, les ant&eacute;c&eacute;dents et les conditions d’&eacute;ducation du mineur et mesure qu’il y a lieu de prendre pour lui.
L’enqu&ecirc;te sociale fait l’objet d’un rapport &eacute;crit au magistrat.
- L’investigation-orientation &eacute;ducative (IOE)
Elle peut &ecirc;tre prononc&eacute;e par le juge des enfants ou le juge d’instruction qui en fixe la dur&eacute;e.
Evaluation et analyse pluridisciplinaire portant sur les conditions mat&eacute;rielles d’existence du mineur, condition d’&eacute;ducation, contexte sociologique, personnalit&eacute; du mineur et des membres de
son environnement familial, le fonctionnement intra-familial, analyse du contexte du passage &agrave;
l’acte du mineur et positionnement de ce dernier et de la famille par rapport &agrave; l’infraction et &agrave;
ses cons&eacute;quences.
Durant cette p&eacute;riode d’investigation, le juge peut proc&eacute;der &agrave; un placement judiciaire.
Les mesures &eacute;ducatives
Pour prot&eacute;ger, surveiller et &eacute;duquer le mineur et l’aider &agrave; se r&eacute;ins&eacute;rer.
- L’admonestation : pour les infractions l&eacute;g&egrave;res.
- L’avertissement solennel
Il s’agit d’une mesure similaire &agrave; l’admonestation &agrave; ceci pr&egrave;s qu’elle est prononc&eacute;e par le tribunal
pour enfants.
36
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la
personne mineure
- La mesure d’activit&eacute; de jour : (loi du 05 mars 2007)
Elle est ordonn&eacute;e par le juge des enfants ou le tribunal pour enfants en mati&egrave;re correctionnelle ou
dans le cadre d’une composition p&eacute;nale. Son but est d’apporter une r&eacute;ponse individualis&eacute;e et rapide &agrave; chaque acte r&eacute;pr&eacute;hensible. Elle consiste &agrave; faire participer le jeune &agrave; des activit&eacute;s d’insertion
professionnelle ou de remise &agrave; niveau scolaire. Sa dur&eacute;e ne peut exc&eacute;der 12 mois.
- Une mesure d’aide ou de r&eacute;paration p&eacute;nale
Au b&eacute;n&eacute;fice de la victime ou dans l’int&eacute;r&ecirc;t de la collectivit&eacute;, pour favoriser un processus de responsabilisation et conscience de la loi. Cette mesure peut &ecirc;tre prononc&eacute;e &agrave; tous les stades de la
proc&eacute;dure.
- Une mesure de libert&eacute; surveill&eacute;e
Prononc&eacute;e soit durant l’instruction soit par la juridiction en compl&eacute;ment d’une autre d&eacute;cision,
c’est une surveillance et une action &eacute;ducative pr&egrave;s du mineur et de son environnement familial
(rapport &agrave; la loi, culpabilit&eacute; ...).
- La mise sous protection judiciaire
Cadre juridique permettant un placement ou une protection en milieu ouvert, afin d’intervenir
sur le contexte de vie du mineur, suivre son &eacute;volution, aider l’int&eacute;gration de la loi et des r&egrave;gles de
vie en soci&eacute;t&eacute;.
- Le placement dans un &eacute;tablissement
Foyers d’action &eacute;ducative (FAE), Centre de placement imm&eacute;diat (CPI), Centre &eacute;ducatifs renforc&eacute;s
(CER), Centre &eacute;ducatif ferm&eacute; (CEF)
Ces mesures prises par la juridiction peuvent &ecirc;tre modifi&eacute;es en fonction de l’&eacute;volution de la situation de l’enfant.
Les mesures de probation et les peines
- Le contr&ocirc;le judiciaire
- Le sursis mise &agrave; l’&eacute;preuve
Idem que pour les personnes majeures, et peut aussi &ecirc;tre
assorti d’un placement dans un centre &eacute;ducatif.
- Travail d’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral (TIG)
Pour les mineurs de 16 &agrave; 18 ans : idem que pour les personnes majeures.
- Le suivi socio-judiciaire ; idem que pour les personnes majeures.
- Le stage de citoyennet&eacute;
Alternative aux poursuites, &agrave; l’emprisonnement ou mise &agrave; l’&eacute;preuve mis en place par la DPJJ. Le
non respect du stage peut entra&icirc;ner l’incarc&eacute;ration. Module destin&eacute; &agrave; rappeler les valeurs r&eacute;publicaines de tol&eacute;rance et de respect de la dignit&eacute; humaine qui fondent la soci&eacute;t&eacute;, &agrave; faire prendre
conscience de sa responsabilit&eacute; p&eacute;nale et civile, &agrave; favoriser l’insertion sociale.
- Les peines de prison
Elles ne peuvent exc&eacute;der la moiti&eacute; du maximum pr&eacute;vu pour les majeurs. Elle est ex&eacute;cut&eacute;e soit
en quartier mineur d’&eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire ou dans des Etablissements p&eacute;nitentiaire pour
mineurs (EPM). Identique au r&eacute;gime des majeurs, avec intervention d’&eacute;ducateurs de la DPJJ. Les
mineurs participent &agrave; l’&eacute;laboration de leur emploi du temps qu’ils s’engagent &agrave; respecter (scolarit&eacute; obligatoire jusqu’&agrave; 16 ans, formations, activit&eacute;s sportives et socioculturelles).
Les mesures d’am&eacute;nagement de peines pr&eacute;vues pour les majeurs s’appliquent aux mineurs, le
juge des enfants est seul comp&eacute;tent en ce domaine et la mise en œuvre est confi&eacute;e aux services
de la DPJJ.
37
application de la loi
- La remise au repr&eacute;sentant l&eacute;gal ou &agrave; une personne digne de confiance
D&eacute;finition des mesures judiciaires pour la
personne mineure
Les sanctions &eacute;ducatives
Elles sont prononc&eacute;es par le tribunal pour enfant ou la cour d’assises des mineurs, interm&eacute;diaire
entre la mesure &eacute;ducative et la peine, pour apporter une r&eacute;ponse judiciaire plus adapt&eacute;e aux faits
et &agrave; la personnalit&eacute; du mineur ainsi qu’aux actes commis par les 10 &agrave; 13 ans pour lesquels aucune
peine n’est pronon&ccedil;able (confiscation d’un objet, interdiction de para&icirc;tre dans certains lieux ou de
rencontrer la victime ou les co-auteurs, mesures de r&eacute;paration, stage de formation civique).
R&eacute;dacteurs :
St&eacute;phane Corlosquet – Educateur - Centre d’Action Educative de la Protection Judiciaire de
la Jeunesse - Saint Malo (35)
Virginie Luze – Educatrice - Centre d’Action Educative de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
- Saint Malo (35)
Annie Boisyvon – Infirmi&egrave;re – CSAPA - Centre Hospitalier – Saint Malo (35)
38
S
&laquo; oins oblig&eacute;s&raquo;, deux termes apparemment antinomiques si nous consid&eacute;rons qu’une d&eacute;marche de soin est normalement volontaire. Telle est la particularit&eacute; de cette modalit&eacute; de rencontre
incit&eacute;e par la justice. D’une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, l’obligation de se soigner peut &ecirc;tre prononc&eacute;e dans
le cadre du r&eacute;gime commun &agrave; la r&eacute;pression de toutes les infractions p&eacute;nales. On la retrouve &agrave; tous
les stades de la proc&eacute;dure judiciaire : avant la condamnation, au moment de la condamnation et
apr&egrave;s celle-ci. Cependant, si les infractions li&eacute;es au produit alcool ne font pas l’objet d’un traitement judiciaire particulier puisqu’elles s’int&egrave;grent dans le cadre g&eacute;n&eacute;ral du dispositif d’obligation
de soins, des dispositions sp&eacute;cifiques sont pr&eacute;vues pour les infractions li&eacute;es &agrave; l’usage de produits illicites (injonction th&eacute;rapeutique et obligation de soins dans le cadre du contr&ocirc;le judiciaire,
pr&eacute;vues par le code de la sant&eacute; publique pour les usagers de stup&eacute;fiants). Cette fiche propose
d’apporter des &eacute;clairages sur les dispositions pr&eacute;vues, y compris les nouvelles : l’extension de
l’injonction th&eacute;rapeutique, la cr&eacute;ation des m&eacute;decins-relais, la mise en place des stages
de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stup&eacute;fiants, etc ...
L’obligation de soin et l’injonction th&eacute;rapeutique
OBLIGATION DE SOINS
INJONCTION TH&Eacute;RAPEuTIQuE
Textes de r&eacute;f&eacute;rence
- Article 132-45.3 du Code P&eacute;nal
modifi&eacute; par la loi du 5 mars 2007
relative &agrave; la pr&eacute;vention de la d&eacute;linquence.
Aujourd’hui, les mesures d’obligation de soins &laquo;peuvent consister en l’injonction th&eacute;rapeutique,
lorsqu’il apparait que le condamn&eacute; fait usage de stup&eacute;fiants ou
fait une consommation habituelle
et excessive de boissons alcooliques&raquo;.
- Mesure pr&eacute;vue dans le cadre de
la loi du 31/12/1970(n&deg;70-1320 relative aux mesures sanitaires de
lutte contre la toxicomanie et la
r&eacute;pression du trafic et usage de
substances v&eacute;n&eacute;neuses
- D&eacute;cret n&deg;2008-364 du 16/04/2008
relatif au suivi des mesures d’injonction th&eacute;rapeutique et aux m&eacute;decins relais.
- La circulaire : CRIM08-11/G409/05/2008 relative &agrave; la lutte contre la toxicomanie et les d&eacute;pendances
39
application de la loi
Les soins oblig&eacute;s
en addictologie
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
OBLIGATION DE SOINS
INJONCTION TH&Eacute;RAPEuTIQuE
D&eacute;finition
- &laquo;obligation de se soumettre &agrave; des
mesures de contr&ocirc;le, de traitement
ou de soins m&ecirc;me sous le r&eacute;gime de
l’hospitalisation&raquo;. La mesure d’obligation de soins n’est pas sp&eacute;cifique
&agrave; l’usage de produits psycho-actifs,
elle concerne &eacute;galement les infractions &agrave; caract&egrave;re sexuel ...
- Jusqu’en 2007, Il s’agissait d’une
mesure contraignante, une alternative aux poursuites p&eacute;nales incluant
une prise en charge m&eacute;dicale, psychologique et sociale. La mesure
d’injonction th&eacute;rapeutique &eacute;tait un
dispositif propre &agrave; la l&eacute;gislation sur
les stup&eacute;fiants.
La mesure d’obligation de soins peut
&ecirc;tre prononc&eacute;e &agrave; tous les stades de
la proc&eacute;dure.
Au stade pr&eacute;-sentenciel dans le cadre :
- d’un contr&ocirc;le judiciaire
Au stade post-sentenciel dans le cadre :
- d’un sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve
(dur&eacute;e de 12 mois &agrave; 3 ans (pendant
5 ans si r&eacute;cidive l&eacute;gale et 7 ans si r&eacute;cidive)
- d’un ajournement avec mise &agrave;
l’&eacute;preuve
- d’une lib&eacute;ration conditionnelle
- d’un placement &agrave; l’ext&eacute;rieur
&Eacute;volution dans les textes &agrave; partir
de 2007
- La mesure d’injonction th&eacute;rapeutique &eacute;tait prononc&eacute;e dans le cadre
d’une alternative aux poursuites.
Aujourd’hui, elle s’&eacute;tend &agrave; tous les
stades de la proc&eacute;dure et peut &ecirc;tre
&eacute;galement une modalit&eacute; d’ex&eacute;cution d’une peine dans le cadre notamment d’un sursis avec mise &agrave;
l’&eacute;preuve.
- Traditionnellement dans le champ
de la toxicomanie, elle concerne
maintenant les infractions li&eacute;es &agrave;
l’abus d’alcool.
Principes
- L’obligation de soins est une incitation &agrave; la consultation sp&eacute;cialis&eacute;e.
- La personne qui est en obligation
de soins est libre de choisir son
m&eacute;decin ou la structure o&ugrave; elle
souhaite &ecirc;tre suivie.
- La personne fait l’objet d’un signalement &agrave; l’autorit&eacute; sanitaire
(Direction D&eacute;partementale des
Affaires Sanitaires et Sociales).
- La personne se voit imposer par
la DDASS de se soumettre &agrave; une
mesure d’injonction th&eacute;rapeutique dont le contenu est d&eacute;fini en
fonction de l’examen m&eacute;dical et
de l’enqu&ecirc;te sociale qui auront
&eacute;t&eacute; effectu&eacute;s.
Le stage de sensibilisation aux dangers de l’usage
de produits stup&eacute;fiants
Texte de r&eacute;f&eacute;rence
Loi n&deg;2007-297 du 5 mars 2007 relative &agrave; la pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance
40
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
D&eacute;finition
- &laquo;Il s’agit sur un mode collectif, de stages d’information &eacute;ducationnelle et non
des moments individuels d’&eacute;valuation tels qu’ils se d&eacute;roulent au cours d’une consultation m&eacute;dicale.&raquo;
La mesure peut &ecirc;tre prononc&eacute;e au titre de :
- Mesure alternative aux poursuites (Composition p&eacute;nale, Ordonnance p&eacute;nale)
- Peine compl&eacute;mentaire
- Cette mesure s’adresse aux usagers de drogues occasionnels ou r&eacute;guliers non
probl&eacute;matiques (dans le cadre d’interpellation sur la voie publique, d’identification &agrave; l’occasion de d&eacute;mant&egrave;lement de r&eacute;seaux locaux, de violences routi&egrave;res).
- Le stage peut &ecirc;tre propos&eacute; &agrave; tout majeur ainsi qu’aux mineurs &acirc;g&eacute;s d’au moins
treize ans
Principes
- Le dispositif pr&eacute;voit le recours &agrave; des prestataires (structures proposant un accompagnement aux usagers de drogues ou de lutte contre les stup&eacute;fiants) pour la
mise en œuvre du stage. Le stage est plac&eacute; sous le contr&ocirc;le du d&eacute;l&eacute;gu&eacute; du procureur ou du Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation (pour les majeurs) ou
de la Protection Judicaire de la Jeunesse (pour les mineurs).
- Les frais du stage sont &agrave; la charge de l’usager (450 euros maximum) qui sont &agrave;
r&eacute;gler avant le d&eacute;but du stage &agrave; l’association prestataire sauf pour les personnes
dispens&eacute;es de paiement.
R&ocirc;le de la justice
Mesure/dispositif
Proposer
une alternative aux
poursuites
Modalit&eacute;s d’ex&eacute;cution
Injonction
th&eacute;rapeutique
- L’injonction th&eacute;rapeutique est
ordonn&eacute;e par le Procureur de la
R&eacute;publique qui informe le pr&eacute;fet
de la mesure
Stage de sensibilisation aux dangers de
l’usage de produits
stup&eacute;fiants
- Le stage est plac&eacute; sous le contr&ocirc;le du d&eacute;l&eacute;gu&eacute; du procureur de la
r&eacute;publique
41
application de la loi
- Le stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stup&eacute;fiants est
une mesure visant &agrave; &laquo;faire prendre conscience au consommateur des dommages
induits par la consommation de produits stup&eacute;fiants et d’autre part, les incidences sociales d’un tel comportement&raquo;.
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
Mesure/dispositif
Instaurer
une
interface
avec le
dispositif
de soins
Apporter
des
r&eacute;ponses
juridiques
adapt&eacute;es
Modalit&eacute;s d’ex&eacute;cution
- D&eacute;sign&eacute; par le pr&eacute;fet, le m&eacute;decin relais
proc&egrave;de &agrave; l’examen m&eacute;dical de la personne en vue d’&eacute;valuer le traitement le
mieux adapt&eacute; &agrave; sa situation.
- Il fait conna&icirc;tre son avis &agrave; l’autorit&eacute; judiciaire sur l’opportunit&eacute; m&eacute;dicale de la
mesure d’injonction th&eacute;rapeutique.
- En fonction du r&eacute;sultat de l’examen,
il d&eacute;finit les modalit&eacute;s d’ex&eacute;cution de
l’injonction th&eacute;rapeutique (traitements
diversifi&eacute;s, cure de d&eacute;sintoxication, surveillance m&eacute;dicale ...) et en informe l’int&eacute;ress&eacute;.
- Le m&eacute;decin relais informe le m&eacute;decin
que la personne a choisi (ou par d&eacute;faut
d&eacute;sign&eacute; d’office) pour son suivi et lui
communique le cadre juridique dans lequel il s’inscrit.
- Il contr&ocirc;le le d&eacute;roulement de la mesure
et informe l’autorit&eacute; judiciaire de la situation m&eacute;dicale du patient.
- Il proc&egrave;de &agrave; un nouvel examen m&eacute;dical
de la personne, puis si la mesure se poursuit, &agrave; de nouveaux examens &agrave; &eacute;ch&eacute;ance
semestrielle.
- Au terme de l’ex&eacute;cution de la mesure,
le m&eacute;decin relais d&eacute;truit l’ensemble des
pi&egrave;ces de proc&eacute;dure qui lui ont &eacute;t&eacute; adress&eacute;es.
le m&eacute;decin relais
En pr&eacute;-sentenciel, les mesures d’obligations de soins et d’injonctions th&eacute;rapeutiques dans le cadre d’un contr&ocirc;le judiciaire
sont ordonn&eacute;es par le juge d’instruction
ou le juge des libert&eacute;s et de la d&eacute;tention.
Les autres mesures sont confi&eacute;es par le
Juge d’Application des Peines aux SPIP
sauf l’injonction th&eacute;rapeutique qui sera
mise en œuvre par le m&eacute;decin-relais.
R&ocirc;le du SPIP dans le cadre des obligations
de soins :
- &Eacute;valuation de la relation &agrave; la loi : crainte
de la r&eacute;pression au regard de l’enjeu pr&eacute;sent&eacute; et prise de conscience des conduites
&agrave; risques et leurs incidences sur le social
- Sensibilisation au soin : &eacute;valuation de
la relation au produit et ses incidences en
terme de r&eacute;percussions personnelles professionnelles ...
- Auto-&eacute;valuation
- Proposition de choix d’&eacute;tablissement
de soins pour l’orientation
- Suivi : V&eacute;rification des consultations
avec attestations de pr&eacute;sence
- Impact sur l’&eacute;volution des repr&eacute;sentations et attitudes
- Pas d’acc&egrave;s au contenu du suivi th&eacute;rapeutique (secret professionnel et mesure
progressive des r&eacute;percutions sur la vie
personnelle, professionnelle ...)
- Contr&ocirc;le
judiciaire
(OS - IT)
- Ajournement
avec mise &agrave;
l’&eacute;preuve
(OS)
- Sursis avec
mise &agrave; l’&eacute;preuve
(OS – IT)
- Suivi sociojudiciaire
- Stage de
sensibilisation
aux dangers
de l’usage de
produits stup&eacute;fiants
- Lib&eacute;ration
conditionnelle
(OS)
- Semi - libert&eacute;
(OS)
- Placement &agrave;
l’ext&eacute;rieur (OS)
OS = obligation
de soin
IT =injonction
th&eacute;rapeutique
42
Les soins oblig&eacute;s en addictologie
R&ocirc;le de la sant&eacute;
Injonction
th&eacute;rapeutique
Obligation
de soin
Stage de
sensibilisation
aux dangers
de l’usage de
produits
stup&eacute;fiants
Modalit&eacute;s d’ex&eacute;cution
- Le m&eacute;decin confirme par &eacute;crit son accord &agrave; l’autorit&eacute;
sanitaire (DDASS via le m&eacute;decin relais si le dispositif
existe) pour prendre en charge la personne.
- Les attestations seront envoy&eacute;es &agrave; l’autorit&eacute; sanitaire
(DDASS via le m&eacute;decin relais si le dispositif existe) en
fonction du rythme du suivi.
- Le descriptif th&eacute;rapeutique n’est jamais pr&eacute;cis&eacute; (secret professionnel et m&eacute;dical).
- Chaque intervenant remet une attestation de pr&eacute;sence, en main propre, au patient venu consulter qu’il
transmettra lui-m&ecirc;me au SPIP.
- Les intervenants psycho-m&eacute;dico-sociaux, tenus au
secret professionnel, ne font pas &eacute;tat du contenu du
suivi.
- L’obligation s’adresse au patient ; le soignant garde,
quant &agrave; lui, sa libert&eacute; de th&eacute;rapeute.
- &Eacute;laboration du contenu du stage (sollicitation d’intervenants en fonction des modules abord&eacute;s) qui sera
valid&eacute; par le procureur de la r&eacute;publique apr&egrave;s avis du
pr&eacute;sident du tribunal dans le cadre d’une convention.
- Accueil de la personne avant le stage pour lui exposer
les objectifs.
- Mise en œuvre du stage qui se d&eacute;roule en pr&eacute;sence
continue d’un repr&eacute;sentant de la structure.
- Entretien avec la personne (en pr&eacute;sence des parents
pour les mineurs) pour faire un bilan du stage.
- Remise d’une attestation &agrave; l’int&eacute;ress&eacute; (ou aux personnes responsables du mineur). &Agrave; charge pour la personne de l’adresser &agrave; l’autorit&eacute; judiciaire.
- Transmission d’un rapport au procureur (copie au
juge pour enfant pour les mineurs) dans le cadre d’une
alternative aux poursuites.
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Afin d’instaurer des mises &agrave; jour dans les interfaces sant&eacute;-justice, nous promouvons des r&eacute;unions r&eacute;guli&egrave;res, instituant des r&eacute;f&eacute;rents de sant&eacute; dans les
&eacute;quipes justice et r&eacute;ciproquement.
R&eacute;dacteurs :
Sylvie Auliac - Infirmi&egrave;re - th&eacute;rapeute familiale - CSAPA - Centre Hospitalier des quatre villes
Boulogne-Billancourt (92)
Guylaine Colard – Conseill&egrave;re d’insertion et de probation – SPIP – Nanterre (92)
Laurent Chassagne – Chef de service &eacute;ducatif - CSAPA Le trait d’union – Association Oppelia
- Boulogne-Billancourt (92)
Emma Tarlev&eacute; – Charg&eacute;e de missions – F3A
43
application de la loi
Mesure/dispositif
44
Les soins en addictologie : principes et conceptions
Les lieux de soins
Les comportements de consommation d’alcool et de drogues : &Eacute;valuation et modalit&eacute;s de prise en charge
Les moyens th&eacute;rapeutiques
Le sevrage d’alcool
45
l’acc&egrave;s aux soins
L’acc&egrave;s aux soins
Les soins en
addictologie
principes et conceptions
Principes g&eacute;n&eacute;raux
- Les addictions et leurs cons&eacute;quences constituent l’un des probl&egrave;mes majeurs de sant&eacute; publique
dans nos soci&eacute;t&eacute;s modernes. Le public concern&eacute; est donc tr&egrave;s large, et les soins &agrave; apporter aux
personnes qui en souffrent doivent &ecirc;tre diversifi&eacute;s, coordonn&eacute;s en r&eacute;seau entre les diff&eacute;rents
acteurs et adapt&eacute;s &agrave; chaque personne.
- L’addiction est un probl&egrave;me qui affecte les personnes et leur entourage. Toute intervention doit &ecirc;tre envisag&eacute;e dans une perspective englobant l’individu dans toute sa dimension
humaine ainsi que dans son contexte social et communautaire. Toute intervention doit assurer le
respect des droits humains, en particulier le respect de la dignit&eacute; et de l’int&eacute;grit&eacute; de la personne.
- Les actions de soins et de pr&eacute;vention doivent s’appuyer sur les donn&eacute;es scientifiques actuellement disponibles et sur l’exp&eacute;rience clinique.
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Conception des addictions et de leur traitement
- L’addiction est un ph&eacute;nom&egrave;ne multifactoriel, &agrave; la fois dans le processus qui y conduit
et dans les &eacute;ventuelles cons&eacute;quences qu’elle provoque. Ces facteurs sont biologiques, psychiques
et sociaux. Aucun de ces facteurs pris isol&eacute;ment n’est ni n&eacute;cessaire ni suffisant. L’addiction peut
ainsi prendre des formes tr&egrave;s diff&eacute;rentes. Il faut donc &eacute;valuer pour chaque cas les besoins et les
soins adapt&eacute;s.
- Le traitement de l’addiction repose sur le renforcement de ressources internes
au sujet et sur un processus d’&eacute;volution personnelle qui permet &agrave; l’individu de reprendre du
pouvoir sur sa vie, de se reconstruire un &eacute;quilibre interne et dans sa relation au monde. C’est donc
une aide au changement de soi.
Approches cliniques et m&eacute;thodes d’intervention
L’approche clinique et th&eacute;rapeutique vise d’abord &agrave; ce que les interventions apportent
des r&eacute;sultats favorables en fonction des besoins et des objectifs de chaque patient.
Cette efficacit&eacute; des interventions repose sur des crit&egrave;res aujourd’hui reconnus :
- La personne doit &ecirc;tre au centre des pr&eacute;occupations
- Les structures, services de soins en addictologie doivent &ecirc;tre accessibles
- Les objectifs des soins doivent &ecirc;tre fix&eacute;s avec la personne et &ecirc;tre adapt&eacute;s &agrave; celle-ci
- La qualit&eacute; de la relation qui est nou&eacute;e avec le patient prime sur la technique d’intervention
- Les changements que le traitement fait &eacute;merger doivent &ecirc;tre durables et am&eacute;liorer la
qualit&eacute; de vie
46
Les soins en addictologie
Sur ces bases, &laquo;la capacit&eacute; &agrave; mailler, &agrave; tuiler les savoir-faire des diff&eacute;rents acteurs (en acceptant de
passer d’une pr&eacute;occupation m&eacute;dicale &agrave; une avanc&eacute;e sociale, d’une avanc&eacute;e sociale &agrave; une &eacute;laboration psychique, d’une &eacute;laboration psychique &agrave; une question m&eacute;dicale, etc ...) sera d&eacute;terminante
au sein d’une &eacute;quipe ou d’un r&eacute;seau de soins .[...] La pratique transdisciplinaire associe l’ensemble des dimensions de l’exp&eacute;rience addictive, sans en privil&eacute;gier a
priori aucune, et en tenant compte des interactions respectives des unes vis&agrave;-vis des autres. Il s’agit d’aller au-del&agrave; de la juxtaposition de la pluridisciplinarit&eacute; classique,
une discipline &eacute;tant compl&eacute;t&eacute;e par d’autres ou chacune intervenant de fa&ccedil;on successive, pour
prendre en compte l’ubiquit&eacute; des drogues et respecter la polys&eacute;mie des exp&eacute;riences.&raquo; (Morel A.,
Couteron J.P, 2008)
R&eacute;dacteur :
Docteur Alain Morel – Psychiatre - Directeur G&eacute;n&eacute;ral – Association Oppelia
Boulogne-Billancourt (92)
47
l’acc&egrave;s aux soins
- Le traitement doit prendre en consid&eacute;ration les caract&eacute;ristiques de la personne et
lui permettre d’am&eacute;liorer sa situation sociale, psychologique et physique
- En ce sens, la r&eacute;duction des risques et des dommages est partie int&eacute;grante des
soins
- Les soins doivent &ecirc;tre d’intensit&eacute; et de dur&eacute;e suffisante au regard de la gravit&eacute; de l’addiction et des ressources de la personne
- La question de la motivation doit &ecirc;tre abord&eacute;e comme une variable susceptible d’&ecirc;tre influenc&eacute;e
dans le processus m&ecirc;me de l’intervention
- Les pratiques en r&eacute;seau permettant les collaborations de toutes les ressources
n&eacute;cessaires sont &agrave; la base de toute intervention
- Au sein de chaque structure de soins, une attention particuli&egrave;re doit &ecirc;tre port&eacute;e &agrave; l’organisation coordonn&eacute;e de l’accompagnement et des soins et &agrave; une &eacute;valuation rigoureuse des actions
Les lieux de
soins
Il est important de pr&eacute;ciser que les lieux pr&eacute;sent&eacute;s ne se suffisent pas toujours &agrave; eux seuls, mais
sont compl&eacute;mentaires dans le parcours de soin d’un patient.
Les &eacute;tablissements m&eacute;dico-sociaux
Les Centres de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention
en Addictologie (CSAPA)
Les Centre de Soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention (CSAPA) qui remplacent les Centres
de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA) et les Centres Sp&eacute;cialis&eacute;s de Soins aux Toxicomanes
(CSST) s’adressent aux personnes en difficult&eacute; avec les substances psycho-actives, ou pr&eacute;sentant
une addiction sans drogue ainsi qu’&agrave; leur entourage. Ils jouent un r&ocirc;le majeur de proximit&eacute; en se
d&eacute;ployant au plus pr&ecirc;t de la vie familiale et sociale des personnes accueillies et assurent l’anonymat aux usagers et la gratuit&eacute; de la prise en charge.
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plurielles
L’approche ambulatoire
Elle permet de travailler sur la libert&eacute; de l’usager de venir, de partir, de choisir. La personne continue &agrave; vivre dans son environnement habituel. Il s’agit alors de proposer des &eacute;tayages diversifi&eacute;s qui favorisent l’int&eacute;gration d’un projet de soin dans un projet de vie.
- Les CSAPA, compos&eacute;s d’&eacute;quipes transdiciplinaires, proposent une offre globale visant &agrave; am&eacute;liorer la qualit&eacute; de vie des personnes dans leur environnement en prenant en compte les dimensions
plurielles de l’exp&eacute;rience addictive. Des professionnels diff&eacute;rents et compl&eacute;mentaires (m&eacute;decins,
psychologues, infirmiers, travailleurs sociaux ...) sont ainsi amen&eacute;s &agrave; coop&eacute;rer autour de l’accompagnement du projet &eacute;labor&eacute; par le patient.
- Les CSAPA ont pour missions : l’accueil, l’information, l’&eacute;valuation m&eacute;dicale, psychologique et
sociale et l’orientation.
- Les outils sont : L’accompagnement socio-educatif, les soins m&eacute;dicaux, les psychoth&eacute;rapies,
l’intervention pr&eacute;coce, la r&eacute;duction des risques. Ces structures proposent des activit&eacute;s th&eacute;rapeutiques individuelles et/ou collectives.
L’h&eacute;bergement individuel ou collectif
Le soin, comme l’accompagnement et les soins avec h&eacute;bergement, peuvent &ecirc;tre propos&eacute;s et/ou
sollicit&eacute;s. Ils concernent des indications addictologiques particuli&egrave;res et des situations sp&eacute;cifiques,
pr&eacute;carit&eacute;, isolement social, complications somatiques, co-morbidit&eacute;s ... Ces services th&eacute;rapeutiques avec h&eacute;bergement donnent l’opportunit&eacute; de r&eacute;apprendre &agrave; &laquo;habiter&raquo; un espace
(reconstruire son identit&eacute;, investir un lieu ...) et &agrave; tisser des liens sociaux (trouver sa place,
r&eacute;apprendre &agrave; communiquer, &agrave; n&eacute;gocier, &agrave; participer...). L’h&eacute;bergement peut offrir plusieurs niveaux de r&eacute;ponses (Morel A., Couteron J.P, 2008) :
- L’h&eacute;bergement peut &ecirc;tre organis&eacute; autour d’un programme th&eacute;rapeutique : le soin r&eacute;sidentiel (les Centres Th&eacute;rapeutiques R&eacute;sidentiels ou les Communaut&eacute;s Th&eacute;rapeutiques par exemple).
48
Les lieux de soins
- L’h&eacute;bergement peut &ecirc;tre compl&eacute;mentaire au soin visant l’insertion sociale et professionnelle (les appartements th&eacute;rapeutiques par exemple).
- L’h&eacute;bergement d’urgence et de transition, pour les usagers les plus marginalis&eacute;s, offre des
possibilit&eacute;s d’acc&egrave;s au soins et une orientation vers des dispositifs de plus long s&eacute;jour.
- L’h&eacute;bergement de crise (h&ocirc;pital et centre de crise).
- Les structures d’h&eacute;bergement d’urgence ou de transition (collectif ou individuel) :
Les personnes sont accueillies sur des courtes dur&eacute;es quand une p&eacute;riode de rupture, de transition,
&laquo;de mise &agrave; l’abri&raquo; (attente de sevrage, sortie de prison...) para&icirc;t n&eacute;cessaire. Il est propos&eacute; des
possibilit&eacute;s d’acc&egrave;s aux soins et une orientation vers un dispositif adapt&eacute;.
- Les familles d’accueil - FA
L’accueil familial est destin&eacute; aux usagers pour lesquels il est pr&eacute;conis&eacute; une r&eacute;adaptation relationnelle et une r&eacute;insertion sociale. Ce dispositif est une alternative aux th&eacute;rapeutiques classiques.
Les contours de la prise en charge par se dispositif varient selon la situation sanitaire et sociale
de la personne.
- Les Centres Th&eacute;rapeutiques R&eacute;sidentiels - CTR (anciennement appel&eacute;s post-cures)
Les centres Th&eacute;rapeutiques R&eacute;sidentiels proposent aux r&eacute;sidents une pr&eacute;sence professionnelle
24h/24 et fournissent un accompagnement transdisciplinaire de m&ecirc;me nature que le dispositif
ambulatoire. La diversit&eacute; des approches (m&eacute;dicale, psychologique, socio-&eacute;ducative...) contribue
&agrave; r&eacute;investir un cadre de vie (famille, r&eacute;seau de sociabilit&eacute;, emploi...) et stabiliser les co-morbidit&eacute;s
somatiques et psychiatriques. La dur&eacute;e du s&eacute;jour pouvant aller jusqu’&agrave; un an varie selon le temps
estim&eacute; n&eacute;cessaire pour une adaptation progressive &agrave; un cadre moins contenant.
- Les Communaut&eacute;s Th&eacute;rapeutiques - CT
Les communaut&eacute;s th&eacute;rapeutiques sont des centres r&eacute;sidentiels de plus long s&eacute;jour (jusqu’&agrave; deux
ans). La sp&eacute;cificit&eacute; de ce dispositif place le groupe au cœur du projet th&eacute;rapeutique (pas de m&eacute;dicalisation) o&ugrave; se sont les interactions entre pairs qui reconsolident le sujet.
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Les Centres d’Accueil et d’Accompagnement &agrave; la R&eacute;duction
des Risques chez les Usagers de Drogues (CAARUD)
Les CAARUD accueillent les usagers de drogues qui n’ont pas entam&eacute; une d&eacute;marche de soin. Ce
dispositif vise &agrave; pr&eacute;venir et r&eacute;duire les effets n&eacute;gatifs li&eacute;s &agrave; leur consommation.
L’article R.3121-33-1 du code de la sant&eacute; publique (CSP) pr&eacute;voit que les CAARUD assurent :
- L’accueil collectif et individuel, l’information et le conseil personnalis&eacute; pour les usagers de drogues
- Le soutien aux usagers dans l’acc&egrave;s aux soins
- Le soutien aux usagers dans l’acc&egrave;s aux droits, l’acc&egrave;s au logement et &agrave; l’insertion ou la r&eacute;insertion professionnelle
- La mise &agrave; disposition de mat&eacute;riel de pr&eacute;vention des infections
- L’intervention de proximit&eacute; &agrave; l’ext&eacute;rieur du centre, en vue d’&eacute;tablir un contact avec les usagers
- Le d&eacute;veloppement d’actions de m&eacute;diation sociale.
49
l’acc&egrave;s aux soins
- Les appartements th&eacute;rapeutiques - AT
Les appartements th&eacute;rapeutiques proposent, en amont des dispositifs de droit commun, un h&eacute;bergement &agrave; titre temporaire pour des personnes en situation de fragilit&eacute; psychologique et sociale n&eacute;cessitant des soins et un suivi m&eacute;dical. Ce dispositif permet de travailler sur la probl&eacute;matique de l’addiction et repr&eacute;sente une opportunit&eacute; pour les usagers d’acqu&eacute;rir une plus grande
autonomie et de restaurer des liens sociaux. Le cadre du projet de soins implique des dimensions
d’accompagnement psycho-socio-&eacute;ducatif et/ou sanitaire et permet de garantir l’observance des
traitements.
Les lieux de soins
L’article R.3121-33-2 du CSP pr&eacute;cise qu’ils ont &eacute;galement une mission de :
- Participation au dispositif de veille en mati&egrave;re de drogues et toxicomanie, &agrave; la recherche, &agrave; la
pr&eacute;vention et &agrave; la formation sur l’&eacute;volution des pratiques des usagers.
Cette mission ne doit pas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme ayant un caract&egrave;re obligatoire.
La fili&egrave;re sanitaire
La prise en charge hospitali&egrave;re est appropri&eacute;e pour des patients pr&eacute;sentant
une probl&eacute;matique aigue et complexe (intoxication s&eacute;v&egrave;re, overdoses, complications somatiques, co-morbidit&eacute;s psychiatriques, &eacute;chec de traitement entrepris en ambulatoire). D’une
mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, les &eacute;tablissements hospitaliers s’articulent avec les dispositifs m&eacute;dico-sociaux
et la m&eacute;decine de ville (en amont et en aval).
Le dispositif addictologique hospitalier est organis&eacute; en trois niveaux :
- Le niveau I : Il assure les r&eacute;ponses de proximit&eacute;, y compris les sevrages simples.
- Le niveau II : Il propose des prises en charge sp&eacute;cialis&eacute;es (sevrages et soins r&eacute;sidentiels complexes).
- Le niveau III (Centre d’addictologie universitaire r&eacute;gional implant&eacute; dans les Centres Hospitaliers
Universitaires) : Il propose les m&ecirc;mes prises en charge que les structures de niveau II mais constitue en plus un lieu r&eacute;gional de ressources, de formation et de recherche.
- L’&eacute;quipe de liaison et de soins en addictologie
L’&eacute;quipe de liaison en addictologie intervient dans l’ensemble des services afin d’aider au rep&eacute;rage d’une conduite addictive chez les patients hospitalis&eacute;s. Elle a donc une fonction transversale
au sein des &eacute;tablissements de sant&eacute; en facilitant l’engagement des patients dans une d&eacute;marche
de soin sp&eacute;cialis&eacute;e en addictologie. L’&eacute;quipe de liaison assure un r&ocirc;le de rep&eacute;rage, d’&eacute;valuation,
d’orientation du patient, sensibilise et forme les &eacute;quipes soignantes &agrave; la clinique addictologique.
- La consultation hospitali&egrave;re
La consultation hospitali&egrave;re accueille toute personne sollicitant une aide sp&eacute;cialis&eacute;e en milieu
hospitalier. Elle traite en ambulatoire les patients pr&eacute;sentant des dommages li&eacute;s &agrave; l’addiction et
organise si n&eacute;cessaire un programme de soins addictologiques au sein de l’h&ocirc;pital pour un sevrage simple ou des soins complexes.
- Le court s&eacute;jour addictologique
Le court s&eacute;jour est une structure de prise en charge de la d&eacute;pendance mais aussi de ses complications et co-morbidit&eacute;s associ&eacute;es. Le court s&eacute;jour assure un sevrage simple (dur&eacute;e d’hospitalisation
allant jusqu’&agrave; 10 jours) et des soins complexes avec des th&eacute;rapies sp&eacute;cifiques prises en charge par
une &eacute;quipe pluri-disciplinaire (dur&eacute;e d’hospitalisation entre deux et quatre semaines).
- Les Soins de Suite et de R&eacute;adaptation – SSR
Les Soins de Suite et de R&eacute;adaptation sont le mod&egrave;le dominant en alcoologie, comme un lieu de
convalescence. Les SSR mettent en œuvre les moyens visant &agrave; pr&eacute;venir ou r&eacute;duire les cons&eacute;quences fonctionnelles, physiques, cognitives, psychologiques et sociales et promouvoir la r&eacute;adaptation des personnes ayant une conduite addictive aux substances psycho-actives. En plus d’assurer
un suivi m&eacute;dical, des programmes psycho-th&eacute;rapeutique, socio-&eacute;ducatifs sont propos&eacute;s afin de
consolider l’abstinence, pr&eacute;venir la rechute et restaurer la personne sur les plans biologique,
psychologique et social. Les SSR se situent g&eacute;n&eacute;ralement apr&egrave;s une cure m&eacute;dicale avec une prise
en charge aigue et en amont d’une orientation m&eacute;dico-sociale soit en ambulatoire soit vers un
h&eacute;bergement th&eacute;rapeutique (CTR ou AT) ou en amont du retour au domicile.
- L’h&ocirc;pital de jour
L’h&ocirc;pital de jour accueille des patients n&eacute;cessitant des soins complexes dans un cadre th&eacute;rapeutique &laquo;intensif&raquo; tout en pr&eacute;servant le lien avec l’environnement de vie. Il permet ainsi d’&eacute;viter
l’hospitalisation &agrave; temps plein. Il assure un accompagnement pluri-disciplinaire en addictologie
avec &eacute;galement des intervenants ayant d’autres orientations th&eacute;rapeutiques (di&eacute;t&eacute;ticien, psychomotricien, kin&eacute;sith&eacute;rapeute ...).
50
Les lieux de soins
Le domicile
Le domicile d’un patient demeure un lieu o&ugrave; la personne peut recevoir des soins sous surveillance
m&eacute;dicale et infirmi&egrave;re sans &ecirc;tre coup&eacute;e de son milieu et de ses conditions de vie, comme dans le
cas d’un sevrage ambulatoire. Cette option peut &ecirc;tre adopt&eacute;e s’il n’y a pas de contreindication et sous r&eacute;serve d’un environnement favorable.
Les lieux de soins implant&eacute;s en milieu p&eacute;nitentiaire
Lors d’une incarc&eacute;ration, une premi&egrave;re &eacute;valuation addictologique peut &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;e par l’un des
services de soin du milieu p&eacute;nitentiaire.
- UHSI – Unit&eacute;s Hospitali&egrave;res S&eacute;curis&eacute;es Interr&eacute;gionales
Construites sur le principe d’une prison-h&ocirc;pital, les UHSI re&ccedil;oivent des d&eacute;tenus souffrant de maladies somatiques (non psychiatriques) pour des s&eacute;jours de dur&eacute;e moyenne, et hors urgence vitale.
Les UHSI sont am&eacute;nag&eacute;es sur un site hospitalier et plac&eacute;es sous l’autorit&eacute; du m&eacute;decin hospitalier.
Cependant, elles restent sous contr&ocirc;le de l’administration p&eacute;nitentiaire et peuvent faire appel aux
forces de police et de gendarmerie en cas de n&eacute;cessit&eacute;.
- SMPR – Service M&eacute;dico Psychiatrique R&eacute;gional
Il assure le rep&eacute;rage pr&eacute;coce des troubles mentaux et les soins en psychiatrie, prenant &eacute;galement
en charge les troubles addictologiques des d&eacute;tenus. Ce service b&eacute;n&eacute;ficie de la possibilit&eacute; d’accueillir des lits et il participe &agrave; la coordination dans la continuit&eacute; des soins &agrave; la sortie.
- UHSA – Unit&eacute; d’Hospitalisation Sp&eacute;cialement Am&eacute;nag&eacute;es
Ces unit&eacute;s, construites sur le mod&egrave;le de l’UHSI, permettent l’hospitalisation en psychiatrie des
personnes d&eacute;tenues atteintes de troubles mentaux qu’il n’est pas possible de maintenir dans une
structure p&eacute;nitentiaire classique.
- EPSNF – Etablissement Public de Sant&eacute; National de Fresnes
Devenu en 1995 EPSNF, l’H&ocirc;pital de Fresnes a un statut particulier dans le sch&eacute;ma de l’organisation des soins lourds des d&eacute;tenus en France. Son fonctionnement est autonome, totalement
ind&eacute;pendant de la maison d’arr&ecirc;t. Tous les d&eacute;tenus n&eacute;cessitant des soins lourds, chirurgicaux ou
palliatifs passent dans cet h&ocirc;pital national sp&eacute;cialis&eacute;, en g&eacute;n&eacute;ral pour de courtes p&eacute;riodes.
- Consultations avanc&eacute;es
Abordant g&eacute;n&eacute;ralement les probl&eacute;matiques addictologiques (alcool, tabac, drogues ...), des &eacute;quipes de soin de structures ambulatoires ind&eacute;pendantes interviennent en d&eacute;tention sous diverses
modalit&eacute;s : entretiens individuels, animation de groupes de paroles, actions de sensibilisation.
Elles compl&egrave;tent le travail de l’UCSA, s’articulent avec le Services P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de
Probation (SPIP) et participent &agrave; la mise en place de la continuit&eacute; des soins post-d&eacute;tention ainsi
qu’&agrave; la construction des am&eacute;nagements de peine.
R&eacute;dacteurs :
Sylvie Catto – Conseill&egrave;re en alcoologie - ANPAA 71 – Macon (71)
Didier Laubignat – Infirmier – UCSA – Centre P&eacute;nitentiaire - Varennes-Le-Grand (71)
Emma Tarlev&eacute; – Charg&eacute;e de missions – F3A
51
l’acc&egrave;s aux soins
- UCSA - Unit&eacute; de Consultation et de Soins Ambulatoires
Cette unit&eacute; hospitali&egrave;re implant&eacute;e en milieu p&eacute;nitentiaire, assure les soins somatiques, incluant la
pr&eacute;vention, et l’&eacute;ducation &agrave; la sant&eacute;. Elle accueille des consultations sp&eacute;cialis&eacute;es (m&eacute;dico-chirurgie, dermatologie, dentaire, addictologie...), organise les soins en milieu hospitalier et l’extraction
des d&eacute;tenus en cas d’hospitalisation, d’examens ou de soins ext&eacute;rieurs. Elle pr&eacute;pare &eacute;galement la
continuit&eacute; des soins &agrave; la sortie de prison. Elle participe &agrave; la Commission Pluridisciplinaire Unique
(CPU) accueillant les arrivants l&agrave; o&ugrave; des quartiers arrivants sont constitu&eacute;s (mise en oeuvre des
r&egrave;gles p&eacute;nitentiaires europ&eacute;ennes).
Les comportements
de consommation
d’alcool et de drogues
&eacute;valuation et modalit&eacute;s de prise en charge
L
’&eacute;valuation des consommations d’alcool et de drogues fait partie int&eacute;grante de la r&eacute;flexion
p&eacute;nale &agrave; tous les stades de la proc&eacute;dure, d’autant plus que les consommations d’alcool et de
drogues sont devenues avec le temps un facteur de majoration des peines encourues.
Le rep&eacute;rage de troubles addictifs au cours de la proc&eacute;dure soutient l’id&eacute;e d’un recours &agrave; une r&eacute;ponse m&eacute;dicale sp&eacute;cialis&eacute;e pour diminuer le risque de r&eacute;cidive et va conditionner la prescription
de soins oblig&eacute;s par les magistrats.
Du c&ocirc;t&eacute; judiciaire
L’&eacute;valuation des consommations
Au stade pr&eacute;-sentenciel
L’&eacute;valuation des consommations par le magistrat rel&egrave;ve de crit&egrave;res, &eacute;ventuellement cumulatifs,
relatifs :
- Aux d&eacute;clarations des int&eacute;ress&eacute;s : il arrive fr&eacute;quemment que les mis en cause dans le
cadre d’une proc&eacute;dure reconnaissent spontan&eacute;ment une d&eacute;pendance, ou &eacute;voquent la r&eacute;gularit&eacute;
et la nature de leur consommation. Ces &laquo;aveux&raquo; sont faits r&eacute;guli&egrave;rement par les personnes toxicomanes, moins par les personnes alcooliques.
- Aux constatations faites par les enqu&ecirc;teurs : les agents ou officiers de police judiciaire
sont des acteurs de terrain habitu&eacute;s &agrave; d&eacute;celer certains signes li&eacute;s &agrave; la consommation excessive
d’alcool ou de stup&eacute;fiants.
- Aux constatations m&eacute;dicales : les personnes gard&eacute;es &agrave; vue ont le droit de solliciter une
visite m&eacute;dicale. Cette visite peut &ecirc;tre d&eacute;cid&eacute;e d’initiative par les enqu&ecirc;teurs ou le Procureur de la
R&eacute;publique. La visite est assez souvent ordonn&eacute;e d’initiative d&egrave;s lors que la personne manifeste
des signes de d&eacute;pendance, et quasi-syst&eacute;matiquement en cas de d&eacute;pendance aux stup&eacute;fiants,
d&egrave;s lors que la personne ne la sollicite pas elle-m&ecirc;me. Le m&eacute;decin requis se prononce sur la compatibilit&eacute; de l’&eacute;tat de la personne avec une mesure de garde &agrave; vue, et fait &eacute;tat, le cas &eacute;ch&eacute;ant, de
ses observations m&eacute;dicales ou d’un &eacute;tat constat&eacute; de d&eacute;pendance.
- Aux ant&eacute;c&eacute;dents de l’int&eacute;ress&eacute; et aux d&eacute;cisions pr&eacute;alablement prises &agrave; son
encontre : les ant&eacute;c&eacute;dents judiciaires sont v&eacute;rifi&eacute;s afin de savoir si la personne se trouve en &eacute;tat
de r&eacute;cidive l&eacute;gale par rapport &agrave; sa consommation, ou en &eacute;tat de r&eacute;it&eacute;ration (faits r&eacute;p&eacute;t&eacute;s dans
le temps sans que la r&eacute;cidive ne puisse &ecirc;tre l&eacute;galement retenue). Les ant&eacute;c&eacute;dents donnent une
image de l’&eacute;volution de la consommation.
- Aux &eacute;ventuelles expertises m&eacute;dicales ordonn&eacute;es.
L’un ou plusieurs de ces crit&egrave;res permettent au magistrat d’&eacute;valuer le niveau de consommation et
d’y donner la r&eacute;ponse p&eacute;nale adapt&eacute;e en fonction, bien &eacute;videmment, de la nature des infractions
commises. &Agrave; ces crit&egrave;res s’ajoute une &eacute;valuation, n&eacute;cessairement subjective, de la part du magistrat sur la base de ses connaissances personnelles et exp&eacute;rience en la mati&egrave;re.
52
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
Au stade sentenciel et post-sentenciel
Le magistrat qui fixe la peine ou celui qui applique la peine fixent l’obligation de soins en fonction :
- Des &eacute;l&eacute;ments factuels du dossier p&eacute;nal
- De la personnalit&eacute; du justiciable.
Dans la plupart des cas, ces deux &eacute;l&eacute;ments sont li&eacute;s : ainsi, un taux d’alcool&eacute;mie important coupl&eacute;
&agrave; un casier judiciaire mentionnant d&eacute;j&agrave; des condamnations en lien avec l’alcool suffisent &agrave; fixer
une telle obligation de soins. Parfois, la nature des faits ou les d&eacute;clarations du condamn&eacute; sont
suffisantes d&egrave;s lors qu’est exprim&eacute;e une demande ou une souffrance qui vont dans ce sens. Par
exemple : Un consommateur de drogue dure, une personne faisant &eacute;tat de pulsions insurmontables ou une addiction habituelle et forte.
Enfin, une expertise en ce sens induira dans la plupart des cas la mise en place d’une obligation
de soins.
Les modalit&eacute;s de prise en charge
Le Procureur de la R&eacute;publique dispose de plusieurs outils destin&eacute;s &agrave; traiter la d&eacute;linquance relative
&agrave; l’usage habituel de produits stup&eacute;fiants. L’accomplissement de ces mesures entra&icirc;ne le classement de la proc&eacute;dure. A contrario, le non-respect de la mesure alternative impliquera g&eacute;n&eacute;ralement la traduction devant le tribunal correctionnel.
PuBLIC CONCERN&Eacute;
TyPE DE MESuRE
Primo-d&eacute;linquants, individus
qui ne sont pas sous d&eacute;pendance toxique et qui sont
susceptibles de stopper leur
consommation par crainte des
cons&eacute;quences judiciaires et sanitaires.
- &Agrave; titre de mesures pr&eacute;-sentencielles, le
Procureur de la R&eacute;publique privil&eacute;giera la
convocation des personnes mise en cause
devant un d&eacute;l&eacute;gu&eacute; du Procureur pour un
rappel &agrave; la loi. Cette alternative aux poursuites consiste en un entretien suivi d’un
rappel ferme du cadre l&eacute;gal.
- Le Procureur de la R&eacute;publique peut &eacute;galement orienter les usagers vers une structure sanitaire et sociale.
Personnes pr&eacute;sentant des conduites de consommation de
cannabis &agrave; risque.
Le stage de sensibilisation aux dangers de
l’usage de produits stup&eacute;fiants, interm&eacute;diaire entre le rappel &agrave; la loi et l’injonction
th&eacute;rapeutique.
Personnes mises en cause pour
abus/d&eacute;pendabces de produits
stup&eacute;fiants, et n’ayant jamais
fait l’objet de condamnation
p&eacute;nale, et &agrave; l’exclusion des individus se livrant &agrave; la vente, ou
participant &agrave; la circulation des
opiac&eacute;s.
La proc&eacute;dure d’injonction th&eacute;rapeutique :
suivie par un magistrat du parquet en lien
avec un centre de soins en addictologie,
sp&eacute;cialis&eacute; en la mati&egrave;re.
53
l’acc&egrave;s aux soins
Au stade pr&eacute;-sentenciel
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
Au stade sentenciel et post-sentenciel
L’obligation de soin est la mesure habituellement prescrite par le juge &agrave; l’encontre des personnes
pr&eacute;sentant un profil d’abus/d&eacute;pendance d’alcool et/ou de drogues dans le cadre :
- D’un sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve
- D’un am&eacute;nagement de peine
En pratique, le juge qui prononce ou qui applique la peine n’intervient pas directement sur l’obligation de soins. S’il la prescrit ou en assure le suivi, il n’a normalement pas de contact direct avec
le m&eacute;decin.
N&eacute;anmoins, le juge de l’application des peines peut avoir une influence sur le d&eacute;roulement de
cette obligation il peut :
- L’ajouter ou la supprimer
- Mettre en place un suivi diff&eacute;renci&eacute; en prenant en compte l’importance de l’obligation
de soins (dans le cadre des directives confi&eacute;es au Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation).
Ainsi, il pourra &ecirc;tre question de prioriser cette obligation, d’insister sur l’int&eacute;r&ecirc;t d’un d&eacute;pistage,
d’une cure ou d’un suivi en addictologie.
- Conditionner l’octroi d’un am&eacute;nagement de peine en fonction des soins mis en
place. D’une certaine mani&egrave;re il s’agit d’une obligation de soins encourag&eacute;e.
Dans tous ces cas, il n’y a pas injonction et la teneur de l’obligation n’est pas fix&eacute;e par le
Juge. En outre, le juge n’a pas connaissance des soins, des orientations et des pr&eacute;conisations du m&eacute;decin.
L’arriv&eacute;e d’un m&eacute;decin relais devrait modifier la donne en cr&eacute;ant une interface avec le juge qui
peut d&egrave;s lors &ecirc;tre renseign&eacute; sur l’efficacit&eacute; des soins dispens&eacute;s par le m&eacute;decin traitant. N’&eacute;tant
pas professionnel de la sant&eacute; et ne pouvant entrer dans le cadre d’une relation confidentielle, la
pr&eacute;sence d’un m&eacute;decin qui m&eacute;diatise la relation entre l’autorit&eacute; judiciaire et le corps m&eacute;dical para&icirc;t utile et semble permettre une meilleure articulation sant&eacute;-justice. C’est alors le probl&egrave;me de
moyens qui resurgit tant il est aujourd’hui difficile de disposer en nombre suffisant de m&eacute;decins
pr&ecirc;ts &agrave; s’impliquer dans les missions de Justice.
Du c&ocirc;t&eacute; du soin
Les comportements de consommation
L’&eacute;valuation r&eacute;alis&eacute;e par un personnel comp&eacute;tent en mati&egrave;re d’addictologie (avec utilisation &eacute;ventuelle de questionnaires) porte sur la consommation des substances psychoactives :
- Elles agissent sur le cerveau en modifiant l’activit&eacute; mentale, les perceptions, l’humeur et le
comportement
- Leur usage expose &agrave; des risques et &agrave; des dangers pour la sant&eacute; et peut entra&icirc;ner des cons&eacute;quences sur la vie quotidienne
- Leur usage peut en outre engendrer une d&eacute;pendance.
Le caract&egrave;re licite ou non des substances et l’aspect quantitatif de la consommation ne font pas
r&eacute;f&eacute;rence dans les d&eacute;finitions qui suivent.
On distingue, selon les classifications internationales actuelles :
L’usage - L’abus - La d&eacute;pendance
54
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
Le passage &agrave; des consommations de plus en plus r&eacute;guli&egrave;res (selon la th&eacute;orie de l’escalade) ne se
produit pas de mani&egrave;re syst&eacute;matique et varie selon :
- Le pouvoir addictog&egrave;ne de chaque substance
- La vuln&eacute;rabilit&eacute; individuelle en lien avec l’histoire personnelle et l’existence de troubles
psychologiques et/ou psychiatriques
- L’environnement de la personne.
Les comportements d’abus et de d&eacute;pendance rel&egrave;vent d’une probl&eacute;matique pathologique : on
parle de &laquo;troubles addictifs&raquo;.
L’usage :
La nonconsommation
(abstinence)
Elle peut &ecirc;tre primaire (pas d’initiation) ou secondaire (abstinence apr&egrave;s une phase de consommation).
La
consommation
socialement
r&eacute;gl&eacute;e
Elle n’entra&icirc;ne ni complications pour la sant&eacute;, ni troubles
du comportement ayant des cons&eacute;quences nocives pour soi
ou pour autrui.
La
Le risque situationnel :
consommation - Les t&acirc;ches n&eacute;cessitant une bonne ma&icirc;trise psychomotrice
&agrave; risques
(conduite automobile, conduite d’engins, ...)
- La grossesse
- L’association avec la prise de m&eacute;dicaments (notamment
psychotropes)
Le risque quantitatif : certaines modalit&eacute;s de consommation sont fortement corr&eacute;l&eacute;es avec un risque d’installation
d’abus ou de d&eacute;pendance :
- La pr&eacute;cocit&eacute; des consommations (&acirc;ge de d&eacute;but)
- Le cumul des consommations (polyconsommations)
- La consommation autoth&eacute;rapeutique (&agrave; vis&eacute;e anxiolytique,
hypnotique, anti-d&eacute;pressive, de lutte contre l’ennui, ...)
- La recherche d’exc&egrave;s (fr&eacute;quence des ivresses, recherche de
l’effet &laquo;d&eacute;fonce&raquo;, binge ou consommation compulsive)
- La r&eacute;p&eacute;tition des consommations (besoin de consommer
quotidiennement, perte de contr&ocirc;le, consommation matinale, ...)
La consommation au-del&agrave; de certaines quantit&eacute;s : notion de &laquo;seuil&raquo; de consommation (OMS) et de l’existence
d’une corr&eacute;lation statistiquement retrouv&eacute;e entre la quantit&eacute; consomm&eacute;e et l’augmentation de la morbidit&eacute; et de la
mortalit&eacute;.
L’ivresse simple et le caract&egrave;re illicite des substances consomm&eacute;es ne constituent pas des consommations &agrave; risques.
55
l’acc&egrave;s aux soins
Mode de consommation n’entra&icirc;nant aucun dommage
(sanitaire, psychoaffectif, social)
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
L’abus
ou l’usage nocif
Le caract&egrave;re pathologique de ce mode de consommation
est d&eacute;fini par :
- la r&eacute;p&eacute;tition des consommations
- la constatation par le sujet lui-m&ecirc;me ou par son environnement (famille, amis, soci&eacute;t&eacute; ...) de dommages somatiques – psychoaffectifs - sociaux.
La d&eacute;pendance:
Impossibilit&eacute; de s’abstenir de consommer sans ressentir un manque
d’ordre psychique et/ou physique
D&eacute;pendance
psychique ou
&laquo;craving&raquo;
- Besoin irr&eacute;pressible de consommer la substance
- Efforts r&eacute;p&eacute;t&eacute;s et infructueux pour arr&ecirc;ter, r&eacute;duire ou contr&ocirc;ler la consommation
- Temps consid&eacute;rable pass&eacute; &agrave; se procurer la substance, la
consommer et se remettre de ses effets ...
D&eacute;pendance
physique (crit&egrave;re facultatif)
- Existence d’une tol&eacute;rance (besoin d’une majoration de la
dose ou la fr&eacute;quence de la consommation pour obtenir l’effet d&eacute;sir&eacute;)
- Existence d’un syndrome de sevrage (signes de manque)
Les strat&eacute;gies th&eacute;rapeutiques
Les strat&eacute;gies th&eacute;rapeutiques s’int&egrave;grent dans une politique globale de r&eacute;duction des risques
quels que soient les types d’usages et de substances consomm&eacute;es. Elle est le fil conducteur du
d&eacute;but &agrave; la fin de l’accompagnement. Elle ne se substitue pas au traitement m&eacute;dical ni &agrave; l’accompagnement m&eacute;dico-psychologique qui permet de r&eacute;fl&eacute;chir sur le pourquoi de la consommation.
L’objectif est de r&eacute;duire les dommages qu’elle occasionne, il s’agit alors d’&eacute;viter les complications.
L’usage &agrave; risque
Objectif
principal
R&eacute;duire les risques
- Informer et faire prendre conscience au sujet des risques
que fait courir la poursuite de sa consommation. Inciter le
sujet &agrave; r&eacute;duire sa consommation dans les limites de l’usage.
Technique
- Intervention simple d’information et de conseils personnalis&eacute;s (messages de pr&eacute;vention cibl&eacute;s)
Dur&eacute;e
- Intervention br&egrave;ve
56
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
L’usage nocif
Objectif
principal
R&eacute;duire la consommation
- Obtenir le retour &agrave; un usage mod&eacute;r&eacute; ou &agrave; un non-usage
temporaire ou d&eacute;finitif
- Favoriser l’auto-&eacute;valuation des dommages sanitaires, psychoaffectifs, sociaux ou juridiques induits par l’exc&egrave;s de
consommation
- Assurer (si n&eacute;cessaire) une prise en charge m&eacute;dico-sociale
pour favoriser la r&eacute;solution des difficult&eacute;s et/ou le traitement des complications induites
Technique
- Intervention br&egrave;ve (psycho-&eacute;ducation)
- Entretien motivationnel (si rep&eacute;rage pr&eacute;coce)
Dur&eacute;e
- Plusieurs interventions peuvent &ecirc;tre n&eacute;cessaires
Objectif
principal
Ne plus consommer d&eacute;finitivement (abstinence)
Technique
- Sevrage physique en ambulatoire ou en milieu hospitalier
(si n&eacute;cessaire)
- Accompagnement individuel (voir familial) dans le cadre
d’une prise en charge globale m&eacute;dico-psychologique et sociale, en s’appuyant sur une &eacute;quipe multi-disciplinaire
- Traitement sp&eacute;cialis&eacute; : th&eacute;rapies individuelles ou de groupe (entretien motivationnel, approche cognitivo-comportementale, affirmation de soi, m&eacute;diation corporelle, m&eacute;dicaments, ...)
Dur&eacute;e
- un suivi au long cours (plusieurs mois voire plusieurs ann&eacute;es) est le plus souvent n&eacute;cessaire
La Loi du 5 mars 2007 sur la pr&eacute;vention
de la d&eacute;linquance
La Loi du 5 mars 2007 sur le pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance confirme tr&egrave;s fortement le refus de
toute banalisation de la consommation de produits stup&eacute;fiants et de l’abus de la consommation
d’alcool : &laquo;La r&eacute;ponse p&eacute;nale doit &ecirc;tre syst&eacute;matique d&egrave;s lors que l’infraction appara&icirc;t juridiquement caract&eacute;ris&eacute;e et ce qu’elle que soit la substance concern&eacute;e, l’intensit&eacute; de la consommation
ou l’&acirc;ge du consommateur&raquo;.
Des dispositions doivent pr&eacute;venir la toxicomanie et certaines pratiques addictives (abus d’alcool).
Cet objectif passe par :
- Une accentuation de la r&eacute;pression
- Une r&eacute;ponse p&eacute;nale syst&eacute;matis&eacute;e et diversifi&eacute;e
- Une augmentation de l’efficacit&eacute; du champ d’application de l’injonction th&eacute;rapeutique qui est r&eacute;am&eacute;nag&eacute;e (cf textes).
57
l’acc&egrave;s aux soins
La d&eacute;pendance
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
Le volet r&eacute;pressif
- Aggravation des sanctions encourues pour la &laquo;provocation &agrave; la consommation&raquo; et le trafic
de stup&eacute;fiants en direction des mineurs.
- Une nouvelle possibilit&eacute; de proc&eacute;der &agrave; la recherche d’infractions par d&eacute;pistage de consommation
de stup&eacute;fiants au sein des entreprises de transport (refus de s’y soumettre s&eacute;v&egrave;rement punis).
- L’usage de &laquo;drogue&raquo; ou d’alcool devient une circonstance aggravante pour les atteintes aux
personnes ou si le consommateur est d&eacute;positaire d’une mission de service public.
Le volet concernant la diversification de la r&eacute;ponse p&eacute;nale
- Renforcement du r&ocirc;le des parquets qui peuvent ordonner une enqu&ecirc;te sociale rapide, prendre
en compte les &eacute;l&eacute;ments de personnalit&eacute; et de profil de consommation (type de drogue, r&eacute;gularit&eacute; de la consommation, mode d’approvisionnement, situation familiale et professionnelles,
ressources financi&egrave;res). &laquo;L’effectivit&eacute; de la r&eacute;ponse p&eacute;nale est conditionn&eacute;e par un partenariat
efficace avec les autorit&eacute;s sanitaires, ainsi qu’avec les acteurs du secteur associatif&raquo;.
- Rapprochement entre les parquets et les chefs de projet d&eacute;partementaux de la MILDT.
- Prise en compte des priorit&eacute;s judiciaires en la mati&egrave;re par le conseil d&eacute;partemental de la d&eacute;linquance (Conseil G&eacute;n&eacute;ral).
Le volet sanitaire
- Les &eacute;volutions du traitement judiciaire de l’usage des stup&eacute;fiants
- L’intervention d’un m&eacute;decin relais dans le cadre de l’injonction th&eacute;rapeutique
- Le stage de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stup&eacute;fiants
(inspir&eacute; des stages de s&eacute;curit&eacute; routi&egrave;re).
Le r&ocirc;le de chacun
Du C&Ocirc;T&Eacute; JuDICIAIRE
Du C&Ocirc;T&Eacute; Du SOIN
- La question de l’&eacute;valuation des consommations se pose pour le magistrat d&egrave;s lors qu’il
appara&icirc;t qu’une infraction p&eacute;nale puisse
&ecirc;tre reli&eacute;e &agrave; un exc&egrave;s de consommation de
substance(s) (g&eacute;n&eacute;ralement : atteintes aux
biens ou aux personnes dans le cadre d’affaires d&eacute;lictuelles ou criminelles, l’alcool &eacute;tant
statistiquement la substance la plus impliqu&eacute;e).
- une consommation isol&eacute;e de substance peut suffire &agrave; elle-m&ecirc;me, dans certaines
circonstances, &agrave; constituer l’infraction p&eacute;nale (conduites en &eacute;tat d’alcoolisation ou
d’impr&eacute;gnation cannabique, ou simplement
l’usage de stup&eacute;fiants).
- La question des consommations de substances se pose d’une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale &agrave;
tous les stades de la proc&eacute;dure p&eacute;nale
(enqu&ecirc;te, instruction, jugement, application
de la peine).
- La fixation du quantum des peines encourues int&egrave;gre les exc&egrave;s de consommation
de substance(s) relev&eacute;s au moment des faits,
en g&eacute;n&eacute;ral sur un mode chiffr&eacute; ne pr&ecirc;tant
pas lieu &agrave; contestation (alcool&eacute;mies routi&egrave;res, ...).
58
- En dehors du cadre de l’expertise, le dispositif addictologique intervient en aval du
dispositif juridique dans une
fonction d’accueil, de pr&eacute;vention, d’accompagnement et
&eacute;ventuellement de soin de la
personne sous main de justice.
- L’&eacute;quipe pluridisciplinaire,
sous la responsabilit&eacute; du directeur, travaille le plus souvent
dans une structure rep&eacute;r&eacute;e en
addictologie (CCAA, CSST devenus CSAPA).
- Les comportements de consommation de substances psychoactives sont rep&eacute;r&eacute;s et
&eacute;valu&eacute;s finement afin que des
objectifs de prise en charge
pr&eacute;cis puissent &ecirc;tre pos&eacute;e avec
le patient.
Le principe du secret m&eacute;dical
s’impose au m&eacute;decin traitant et
&agrave; son &eacute;quipe.
Les comportements de consommation d’alcool
et de drogues
P r&eacute; c o n i s a tio n s
- Am&eacute;liorer la formation en addictologie des intervenants justice (SPIP, Magistrats, ...)
- Donner des moyens pour faire aboutir la mise en place des m&eacute;decins- relais
R&eacute;dacteurs :
Marjolaine Poinsard - Substitut du Procureur – Tribunal de Grande Instance - Saverne (67)
Avner Azoulay – Juge d’application des peines - Tribunal de Grande Instance - Saverne (67)
Docteur Michel Burger – Psychiatre - Centre Hospitalier - Erstein (67)
59
l’acc&egrave;s aux soins
La prise en compte chez le justiciable de troubles addictifs au long cours, potentiellement &agrave; l’origine de r&eacute;cidive, rel&egrave;ve plus directement du champ de l’obligation de soins. Or, les soins ordonn&eacute;s
par le juge ne reposent pas toujours sur des crit&egrave;res d’&eacute;valuation pr&eacute;cis et fiables en mati&egrave;re
d’addictologie, tels qu’ils pourraient &ecirc;tre mis en avant par le biais d’une expertise m&eacute;dicale. La
pertinence des soins ordonn&eacute;s peut appara&icirc;tre, dans ces conditions, discutable et peut &ecirc;tre source
d’incompr&eacute;hension de la part des soignants et des justiciables. La &laquo;Loi du 5 mars 2007 sur le
pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance&raquo; pr&eacute;voit, dans le cadre d’une injonction th&eacute;rapeutique &laquo;nouvelle
formule&raquo;, l’intervention du m&eacute;decin-relais qui assurera, selon les textes, un r&ocirc;le d’interface avec
la justice, et dont le champ de comp&eacute;tence en addictologie devrait &ecirc;tre de nature &agrave; valider la
pertinence et l’efficacit&eacute; des mesures de soins contraints (cf textes).
Les moyens
th&eacute;rapeutiques
L
a commission d’un acte d&eacute;lictueux laissant appara&icirc;tre une consommation de substance psychoactive entra&icirc;ne souvent de la part du syst&egrave;me judiciaire une mesure de &laquo;contrainte aux soins&raquo;
prononc&eacute;e &agrave; l’encontre du contrevenant. Cette mesure est fr&eacute;quemment per&ccedil;ue comme une
sanction davantage dirig&eacute;e contre la personne elle-m&ecirc;me qu’en r&eacute;ponse &agrave; l’acte jug&eacute;, pouvant
entra&icirc;ner incompr&eacute;hension et r&eacute;sistance chez le contrevenant, et clivage des positions chez les
instances soignante et judiciaire.
Int&eacute;gr&eacute;s dans un dispositif de Sant&eacute; Publique, les soins oblig&eacute;s confrontent les acteurs de terrain
&agrave; certaines difficult&eacute;s, refl&eacute;tant la confrontation de deux logiques. L’une repose sur la n&eacute;cessit&eacute;
de r&eacute;duire les d&eacute;sordres li&eacute;s aux addictions et &agrave; l’&eacute;tat de sant&eacute; physique, psychique et/ou sociale
des contrevenants, l’autre sur la n&eacute;cessaire adh&eacute;sion aux soins des patients.
Dans cette triangulaire mesure de justice/ &eacute;quipe soignante/ et personne oblig&eacute;e o&ugrave; se d&eacute;terminent la nature du soin et ses modalit&eacute;s, quels seront les moyens et techniques mis en œuvre
pour endiguer le trouble social, am&eacute;liorer l’&eacute;tat de sant&eacute; de la personne et favoriser l’adh&eacute;sion
aux soins contraints ?
Quels seront les techniques, m&eacute;thodes, &laquo;outils&raquo; recherch&eacute;s pour favoriser l’adh&eacute;sion et adapter
un soin aux r&eacute;alit&eacute;s de chacun ? Seront-ils &eacute;quitablement accept&eacute;s et compris par les instances
judiciaires ?
&laquo;Caisse &agrave; outils&raquo;
(Liste non exhaustive pr&eacute;sent&eacute;e par ordre alphab&eacute;tique)
- Accompagnement social
Il vise l’autonomie de la personne, en l’aidant &agrave; &eacute;laborer une r&eacute;ponse adapt&eacute;e &agrave; ses besoins et &agrave;
ses limites. Privil&eacute;giant l’&eacute;coute, l’accompagnement social s’appuie sur une relation de confiance
qui place le sujet dans une relation d’acteur de son devenir.
- Ateliers th&eacute;rapeutiques
Ils utilisent des techniques de soin particuli&egrave;res visant un r&eacute;-entra&icirc;nement &agrave; l’exercice d’une activit&eacute; professionnelle ou sociale. Maintenant un contact avec la r&eacute;alit&eacute;, ils permettent aux patients
de s’exprimer ou de s’investir dans une r&eacute;alisation &agrave; caract&egrave;re cr&eacute;atif, artistique ou pratique.
- &Eacute;ducation th&eacute;rapeutique
Int&eacute;gr&eacute;e dans un processus de soins, l’&eacute;ducation th&eacute;rapeutique est centr&eacute;e sur le patient. Elle vise
&agrave; aider le patient et son entourage &agrave; comprendre la maladie et le traitement, &agrave; mieux coop&eacute;rer
avec les soignants et &agrave; maintenir ou &agrave; am&eacute;liorer sa qualit&eacute; de vie.
- Entretien motivationnel
Il a pour objectif d’amener le patient &agrave; la mise en œuvre et au maintien d’un changement de
comportement. Le th&eacute;rapeute adopte g&eacute;n&eacute;ralement des objectifs interm&eacute;diaires en fonction des
&eacute;tapes de changement. Style relationnel et &eacute;tat d’esprit, il est centr&eacute; sur le patient et se caract&eacute;rise par l’importance de l’empathie, la reconnaissance et la prise en compte des r&eacute;sistances, la
notion de libre-arbitre et le renforcement de l’efficacit&eacute; personnelle. Il permet l’am&eacute;lioration de
l’adh&eacute;sion au soin et a un effet direct sur l’efficacit&eacute; th&eacute;rapeutique.
60
Les moyens th&eacute;rapeutiques
- Groupe de paroles
Il est anim&eacute; par un professionnel de la relation d’aide, c’est un espace de partage, d’&eacute;change et
d’&eacute;coute r&eacute;ciproque autour d’un th&egrave;me. Il permet l’expression des ressentis, r&eacute;duit l’isolement
psycho-social, favorise la relation &agrave; l’autre, d&eacute;veloppe la solidarit&eacute;, mobilise les ressources pour
affronter la r&eacute;alit&eacute;, am&egrave;ne les sujets &agrave; devenir acteur de leur changement.
- Intervention br&egrave;ve
Parfois premi&egrave;re &eacute;tape dans l’ouverture au dialogue, elle s’adresse aux usagers avec l’objectif
de sensibiliser la personne sur ses consommations et les dommages qui lui sont li&eacute;s, tout en lui
laissant le choix de la suite &agrave; donner.
- Psychoth&eacute;rapie, suivi psychologique
Elle vise &agrave; donner du sens, &agrave; soigner, et &eacute;ventuellement soigner les probl&egrave;mes d&eacute;coulant d’une
souffrance psychique et pouvant se manifester par des sympt&ocirc;mes ou des troubles du comportement.
- Relation d’aide
Accompagnement psychologique pour les personnes en situation de d&eacute;tresse morale. Utilis&eacute;e
dans les situations de crise, pour des usagers psychologiquement &eacute;prouv&eacute;s ou des personnes
d&eacute;pendantes, celle-ci repose sur l’empathie et l’absence de jugement.
- Sevrage
Arr&ecirc;t d’une substance ou d’un comportement ayant entra&icirc;n&eacute; une d&eacute;pendance, &agrave; laquelle sont
souvent associ&eacute;s des comportements inadapt&eacute;s avec des r&eacute;percussions physiques et/ou psychologiques. Le sevrage s’entend en premier lieu en ambulatoire, mais il peut &ecirc;tre m&eacute;dicalis&eacute; et
pratiqu&eacute; en milieu hospitalier lors de s&eacute;jours de sevrage simple (niveau 1, s’il semble r&eacute;alisable en
moins de 11 jours) ou en lits de sevrage complexe (niveau 2, li&eacute; aux risques de co-morbidit&eacute;).
- Suivi m&eacute;dical
Il &eacute;tablit un diagnostic et rep&egrave;re les dommages li&eacute;s aux consommations d’alcool et substances
psycho-actives. Il propose une th&eacute;rapeutique, &eacute;value la progression, s’appuie et oriente sur des
accompagnements compl&eacute;mentaires. Pratique de premier plan, le suivi m&eacute;dical participe activement &agrave; un meilleur &eacute;quilibre de la personne. Con&ccedil;u dans l’accompagnement au long cours &agrave; la
p&eacute;riodicit&eacute; souple et adaptable, il assure une surveillance de l’&eacute;volution de la personne.
- Stage de sensibilisation
Payant ou non, et d’une dur&eacute;e variable, le stage a pour objet d’informer et de sensibiliser le public
&agrave; la question des addictions et des comportements addictifs, d’aider les b&eacute;n&eacute;ficiaires &agrave; se rep&eacute;rer
dans le processus addictif.
- Autre forme d’accompagnement et d’aide : les mouvements d’entraide
Le plus souvent organis&eacute;s sous forme associative, ils offrent par leur t&eacute;moignage et leur exp&eacute;rience v&eacute;cue, solidarit&eacute;, appui et compr&eacute;hension. Ils ont une fonction d’&eacute;tayage dans le parcours
de mise &agrave; distance de l’alcool, agissent sur le sentiment d’isolement des malades, soutiennent les
liens familiaux et restaurent l’appartenance &agrave; un groupe social. Certains sont issus d’une lointaine
appartenance confessionnelle (Croix Bleue, Vie Libre ...), tandis que d’autres s’inspirent des mod&egrave;les anglo-saxons (Alcooliques Anonymes et leurs corollaires Al-Anon, Al-a-Teen pour conjoints
et enfants). On trouve aujourd’hui plusieurs mouvements d’entraide centr&eacute;s sur diverses addictions (travail, sexe, jeu pathologique, drogues ...) inspir&eacute;s de ces premiers mod&egrave;les.
61
l’acc&egrave;s aux soins
- R&eacute;duction des risques
&Agrave; l’origine con&ccedil;ue pour enrayer la transmission des infections, la notion de r&eacute;duction des risques
s’est &eacute;largie &agrave; tout accompagnement d’usagers avec la perspective de limiter les diff&eacute;rents risques
et dommages sur les plans judiciaire, sanitaire et social, en fonction des produits consomm&eacute;s par
les personnes, de leur pratique de consommation, et de leur environnement.
Les moyens th&eacute;rapeutiques
Ce que pr&eacute;voient les textes
- L’objectif directeur d’une mesure d’obligation de soins, quelles qu’en soient les modalit&eacute;s, vise
un travail ax&eacute; sur les causes de la transgression et int&egrave;gre la notion de pr&eacute;vention
de la r&eacute;cidive.
- &Agrave; travers l’obligation de soins, et jusque dans les termes des notifications, la mesure p&eacute;nale cible
assez pr&eacute;cis&eacute;ment le lien infraction/cause de l’infraction. Logiquement donc, le lieu de soins o&ugrave;
est orient&eacute;e la personne oblig&eacute;e est choisi en fonction du contexte de l’infraction : m&eacute;decins traitant, de ville ou g&eacute;n&eacute;raliste, psychiatrie, CSAPA, structure hospitali&egrave;re, centre sp&eacute;cialis&eacute;, etc ...
- L’obligation de soins auquel le justiciable est assujetti ne modifie en rien la logique des soins qui
reste dans une obligation de moyens et non de r&eacute;sultats.
- L’article R3711-18 du code de sant&eacute; publique rappelle les champs d’intervention de la loi et du
soin, soulignant quelques r&egrave;gles de base et r&eacute;servant la lecture et l’interpr&eacute;tation des prescriptions m&eacute;dicales &agrave; un expert mandat&eacute; par le juge, uniquement dans le cadre de l’expertise requise.
Seule l’attestation remise au patient indique qu’il fait l’objet d’un suivi.
&laquo;Les relations entre la personne condamn&eacute;e et le m&eacute;decin traitant sont r&eacute;gies, sous r&eacute;serve des
dispositions du pr&eacute;sent titre, par le code d&eacute;ontologie m&eacute;dicale. Le Juge de l’application des peines ne peut intervenir dans le d&eacute;roulement des soins d&eacute;cid&eacute;s par le m&eacute;decin traitant&raquo;.
R&ocirc;le de chacun
- Par le prononc&eacute; de mesures contraignant aux soins (obligation de soin et injonction th&eacute;rapeutique) le syst&egrave;me judiciaire d&eacute;signe la loi et la limite. Si ces instruments judiciaires ne sont pas &agrave;
proprement parler th&eacute;rapeutiques, ils permettent n&eacute;anmoins aux praticiens du soin de s’appuyer
sur l’autorit&eacute; de la chose jug&eacute;e et de s’y adosser pour inviter le patient &agrave; s’inscrire dans un processus de soin.
Replacer un contrevenant dans une dynamique de responsabilisation,
&agrave; travers le respect des lois qui r&eacute;gissent une soci&eacute;t&eacute; est du r&ocirc;le de la justice.
L’aider &agrave; y parvenir, en d&eacute;pit de ses difficult&eacute;s personnelles revient
au syst&egrave;me de soin.
JuSTICE
SANT&Eacute;
Objectif
- Respect des lois – responsabilisation
- Aide &agrave; l’am&eacute;lioration de la
qualit&eacute; de vie
Cadre de l’intervention
- Prononc&eacute; d’une mesure de contrainte par
le magistrat
- Mise en œuvre de la mesure judiciaire par
le syst&egrave;me p&eacute;nitentiaire : Administration P&eacute;nitentiaire (A.P) avec les Services P&eacute;nitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) et la
Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
- Contr&ocirc;le de l’application des Peines : Juge
d’Application des Peines
62
- Accueil des personnes oblig&eacute;es
- &Eacute;valuation
- Recherche d’adh&eacute;sion
- &Eacute;laboration et d&eacute;finition des
objectifs de soin
- Conduite de soins
- D&eacute;finition de l’orientation
th&eacute;rapeutique, la p&eacute;riodicit&eacute; et
le contenu des traitements
Les moyens th&eacute;rapeutiques
SANT&Eacute;
JuSTICE
Modalit&eacute;s d’actions
- Recueil de la parole, orientation, accompagnement vers le soin (insertion)
- Soutien et suivi de la personne dans sa d&eacute;marche de soin (probation)
- Rapports &eacute;crits au juge d’application des
peines
- &Eacute;valuation, information, conseil
- Soins ambulatoires, prescription, examens et bilans cliniques,
hospitalisation
- Suivi sur les plans m&eacute;dical, social, psychologique
- Remise de l’attestation
- &Eacute;laborer les articulations n&eacute;cessaires qui permettront d’agir en coh&eacute;rence au b&eacute;n&eacute;fice de la personne et de son suivi. L’issue d’une mesure de contrainte peut &ecirc;tre
un frein &agrave; la conduite de soin en favorisant le renforcement du d&eacute;ni. Mais elle peut
&eacute;galement devenir un levier.
- Faire tout pour que le soin soit accessible et s’appuie sur une adh&eacute;sion : le b&eacute;n&eacute;fice et l’int&eacute;r&ecirc;t apport&eacute;s par une mesure d’obligation reposent sur une compr&eacute;hension et un respect mutuels des concern&eacute;s : personnel de justice, &eacute;quipe de soin
et personne oblig&eacute;e. Les confusions de r&ocirc;le devront &ecirc;tre d&eacute;pass&eacute;es, afin d’&eacute;viter
le risque d’agir &agrave; l’encontre des objectifs recherch&eacute;s : m&eacute;decin qui juge, juge qui
prescrit, avec toujours au cœur de cette dynamique biais&eacute;e, un oblig&eacute; qui fera alors
œuvre de soumission mais non d’adh&eacute;sion.
- Int&eacute;grer la notion de temps dans la perspective de favoriser l’am&eacute;lioration d’une
qualit&eacute; de vie o&ugrave; les dommages sont d&eacute;j&agrave; rep&eacute;rables.
- Adopter des pratiques de r&eacute;seau, de protocolarisation et /ou de partenariat facilitent consid&eacute;rablement cette t&acirc;che. Elles permettent aux participants la compr&eacute;hension des deux logiques, favorisent l’ouverture et l’&eacute;mergence de liens professionnels. De plus, elles d&eacute;cloisonnent les praticiens en les invitant &agrave; compl&eacute;ter leur
action.
R&eacute;dacteurs :
Sylvie Catto - Conseill&egrave;re en alcoologie - ANPAA 71 – Macon (71)
Nicole Robert – Chef de Service d’Insertion et de Probation – SPIP – Chalon-sur-Sa&ocirc;ne (71)
63
l’acc&egrave;s aux soins
P r&eacute; c o n i s a tio n s
Le sevrage
de l’alcool
L
e sevrage, c’est l’arr&ecirc;t de toute consommation. Ce n’est pas le contr&ocirc;le de la consommation ou
un arr&ecirc;t momentan&eacute; de la consommation (pendant une hospitalisation par exemple). Le sevrage
peut &ecirc;tre conduit par le sujet lui-m&ecirc;me, seul, ou il peut faire l’objet d’une aide ext&eacute;rieure, m&eacute;dicalis&eacute;e ou non. Cette fiche &laquo;sant&eacute;-Justice&raquo; ne traite que de l’arr&ecirc;t de l’alcool, produit licite qui a,
au regard de la Justice un statut bien particulier. Pour les autres substances psychoactives illicites,
leur consommation est &agrave; elle seule constitutive de l’infraction.
Arr&ecirc;ter l’alcool : malentendu au sein du triangle
usager, soignant, personnel de justice
- L’alcool est une substance licite, aucun texte ne permet &agrave; notre connaissance d’en interdire
l’usage ! &laquo;L’ivresse publique et manifeste&raquo; (IPM) est interdite, &laquo;conduire un v&eacute;hicule sous l’empire d’un &eacute;tat alcoolique&raquo; (CEEA) est interdit, faire entrer et consommer de l’alcool sur le lieu du
travail est interdit. Au-del&agrave;, la justice est concern&eacute;e par les comportements d&eacute;lictueux ou
criminels commis sous alcool. La responsabilit&eacute; du sujet, longtemps consid&eacute;r&eacute;e comme
att&eacute;nu&eacute;e par la prise d’alcool du fait de l’alt&eacute;ration de son &eacute;tat de conscience, est aujourd’hui
consid&eacute;r&eacute; comme un facteur aggravant.
- Une Obligation de Soins (OS) est prononc&eacute;e quand le magistrat consid&egrave;re que la consommation
probl&eacute;matique d’alcool rel&egrave;ve du pathologique, donc du soin ; ce qui est vis&eacute;, c’est l’arr&ecirc;t de la
consommation. Mais cette exigence est de l’ordre de l’implicite, elle n’est pas formul&eacute;e. Pourtant tout le dispositif d’aval est bien souvent organis&eacute; autour du contr&ocirc;le de l’abstinence
avec l’arsenal des contr&ocirc;les (notamment biologiques) &agrave; la cl&eacute;. L’arr&ecirc;t de l’alcool est au point focal
d’un malentendu au sein du triangle usager, soignant, personnel de justice. Tous sont convaincus
que s’il n’y avait pas eu d’alcool, le d&eacute;lit n’aurait pas &eacute;t&eacute; commis, l’accident n’aurait pas eu lieu.
Mais la question n’est pas tant l’arr&ecirc;t de l’alcool que la dur&eacute;e dans le temps de la ma&icirc;trise du
comportement.
D&eacute;finitions
er la mort
peut entra&icirc;n
l
ta
ru
b
e
g
le sevra
- L’alcoolo-d&eacute;pendance
Arr&ecirc;ter l’alcool une fois la d&eacute;pendance install&eacute;e n’est pas une affaire simple, entre autre parce
qu’il entre dans le m&eacute;canisme de cette d&eacute;pendance une dimension neurobiologique. Si
l’organisme, et notamment le syst&egrave;me nerveux central, peut se prot&eacute;ger de la toxicit&eacute; de l’alcool,
c’est par des m&eacute;canismes d’adaptation : modification de la membrane neuronale (liposolubilit&eacute;), modification des r&eacute;cepteurs et des neurotransmetteurs (GABA, NMDA, Dopamine). En
cas de disparition brutale de l’alcool, ces m&eacute;canismes alt&egrave;rent le fonctionnement normal : une
hyperexcitabilit&eacute; neuronale appara&icirc;t, responsable des manifestations du syndrome de manque
(anxi&eacute;t&eacute;, tremblements, insomnie) et de ses complications que sont l’&eacute;tat de mal &eacute;pileptique
et le d&eacute;lirium tremens. Rappelons que l’alcool est le seul produit, &agrave; part peut-&ecirc;tre certaines d&eacute;pendances aux benzodiaz&eacute;pines, dont le sevrage brutal peut entra&icirc;ner la mort. Pour le
sujet devenu d&eacute;pendant, la question d’arr&ecirc;ter l’alcool est omnipr&eacute;sente ; une des d&eacute;finitions de
l’alcoolo d&eacute;pendance n’est-elle pas : &laquo;d&eacute;sir constant d’arr&ecirc;ter&raquo;. Si la connaissance des probl&egrave;mes,
des complications li&eacute;es &agrave; sa consommation, les souffrances, la maladie, la peur de la mort, la
menace sur la vie de couple ne modifient pas le comportement, comment penser que la peur du
ch&acirc;timent ait un effet dissuasif ?
64
Le sevrage de l’alcool
- L’abstinence
L’abstinence a longtemps &eacute;t&eacute; la cl&eacute; de voute de la clinique alcoologique, elle le reste encore et
combien p&eacute;remptoire dans certains courants qui affirment : &laquo;La maladie [alcoolique] est primaire,
elle suit un courant pr&eacute;visible et progressif ; la maladie est permanente et chronique, fatale,
mais traitable : l’abstinence est une r&egrave;gle d’or pour retrouver la sant&eacute;&raquo; http://www.etape.qc.ca/
chroniques/maladie.htm. Mais l’approche qui est celle d’aujourd’hui est plus nuanc&eacute;e, partag&eacute;e
&eacute;galement par un nombre croissant de mouvements d’entraide. Renvoyer l’ensemble des
conduites d’addiction dans le champ de la maladie n’appara&icirc;t plus pertinent
aujourd’hui ; si le terme de &laquo;maladie&raquo; peut &ecirc;tre utilis&eacute;, c’est pour les complications psychiques et somatiques de la consommation d’alcool et pour certaines formes d’alcoolod&eacute;pendance. Le changement de pied c’est que la question du projet
d’abstinence passe du camp de l’intervenant (qui consid&egrave;re que le patient doit devenir abstinent
pour s’en sortir) &agrave; celui du patient qui exp&eacute;rimente toutes les hypoth&egrave;ses –dont celle de l’abstinence- et esp&egrave;re toujours dans une solution qui lui permettrait de reprendre la ma&icirc;trise de sa
consommation.
- La reconsommation (plut&ocirc;t que la rechute)
La reconsommation fait &eacute;galement partie de l’exp&eacute;rience du sujet. La mission des intervenant
consiste &agrave; accompagner la personne dans ces cycles que sont reconsommation – sevrage – abstinence pour aller vers une maitrise durable et une r&eacute;duction des risques et des dommages.
Les modalit&eacute;s de sevrage
Le sevrage peut &ecirc;tre spontan&eacute;, impos&eacute; ou aid&eacute;. Examinons ces modalit&eacute;s :
- Le sevrage spontan&eacute;
Une personne d&eacute;pendante ne l’a pas toujours &eacute;t&eacute;. Elle a connu des p&eacute;riodes d’arr&ecirc;t (d&eacute;cid&eacute;s,
impos&eacute;s ou par &laquo;d&eacute;clic&raquo;), elle a exp&eacute;riment&eacute; le manque elle a appris &agrave; le surmonter, &agrave; le g&eacute;rer et
pas seulement en reconsommant. L’entr&eacute;e dans la d&eacute;pendance ne s’est pas faite en un jour ou
de fa&ccedil;on lin&eacute;aire, pas plus que ne le sera une &eacute;ventuelle sortie de d&eacute;pendance. Une fois la d&eacute;pendance install&eacute;e, les arr&ecirc;ts spontan&eacute;s restent non seulement possibles, mais habituels. Le probl&egrave;me
de la d&eacute;pendance n’est pas tant l’impossibilit&eacute; d’arr&ecirc;ter que la tendance lourde &agrave; reconsommer. Il
arrive bien souvent que les personnes mises en cause par la justice s’arr&ecirc;tent spontan&eacute;ment, sans
aide, d&egrave;s la commission de l’infraction ou dans ses suites judiciaires imm&eacute;diates (interpellation,
garde &agrave; vue, flagrant d&eacute;lit ...). La partie n’est pas pour autant gagn&eacute;e. Un long travail de consolidation attend le sujet.
- Le sevrage impos&eacute;
Le sevrage &laquo;&agrave; la dure&raquo; est fr&eacute;quent lui aussi. Tant&ocirc;t le sujet se l’impose (pour se prouver qu’il est
ma&icirc;tre de lui, se punir, mettre en œuvre une ordalie). Ailleurs, les circonstances l’y conduisent : une
rupture d’approvisionnement, une garde &agrave; vue, une incarc&eacute;ration, une hospitalisation ...
65
l’acc&egrave;s aux soins
- Le sevrage
Emprunt&eacute; au vocabulaire de la pu&eacute;riculture, le sevrage est le passage de l’alimentation au sein &agrave;
un autre mode (biberon, cuiller, alimentation solide et diversifi&eacute;e). C’est une &eacute;preuve pour l’enfant et il en reste une trace, nostalgie de cette &eacute;poque fusionnelle. C’est aussi une &eacute;preuve pour
la m&egrave;re, certaines n’arrivent pas &agrave; la surmonter. On retrouve chez des adultes devenus d&eacute;pendant
des stigmates d’un attachement m&egrave;re-enfant probl&eacute;matique. Rapide ou progressif, ce premier
sevrage a un caract&egrave;re d&eacute;finitif, pas de retour en arri&egrave;re possible. Sa r&eacute;ussite conditionne la poursuite de la croissance, la marche vers l’autonomie.
L’utilisation du terme sevrage pour parler de l’arr&ecirc;t d’une substance a une forte dimension symbolique, mais il est &agrave; l’origine de multiples malentendus, notamment parce qu’il va de pair avec
celui d’abstinence. Dans le parcours de la personne alcoolod&eacute;pendante, l’exp&eacute;rience du sevrage
est incontournable et avec elle la confrontation avec le manque et l’omnipr&eacute;sence de la perspective, souhait&eacute;e et redout&eacute;e &agrave; la fois de la reconsommation.
Le sevrage de l’alcool
Quoiqu’il en soit, la souffrance est pr&eacute;sente, le risque aussi. Il y va de l’humanit&eacute; des lieux de
privation de libert&eacute;, des lieux d’h&eacute;bergement, des institutions de soin de prendre en compte le
risque de complication du sevrage et mettent en œuvre des protocoles simples (eau &agrave; volont&eacute;,
vitamines B1 et B6) d&eacute;pistage d&egrave;s les premiers signes des risques de complication du sevrage et
mise en œuvre d’un traitement appropri&eacute;.
- Le sevrage aid&eacute;
Le sevrage assist&eacute; peut &ecirc;tre n&eacute;cessaire quand le sujet d&eacute;pendant veut arr&ecirc;ter sa consommation
et ne peut y parvenir seul, malgr&eacute; des tentatives r&eacute;p&eacute;t&eacute;es. Le sevrage, m&ecirc;me accompagn&eacute; reste
une &eacute;preuve. Il est abord&eacute; avec beaucoup d’appr&eacute;hension. Passer de l’&eacute;tat &laquo;avec&raquo; &agrave; l’&eacute;tat &laquo;sans&raquo;,
c’est &eacute;prouver le manque, physique et psychologique.
Le sevrage ambulatoire
- La quasi-totalit&eacute; des sevrages aid&eacute;s peuvent &ecirc;tre conduits en ambulatoire, une condition &agrave; cela,
qu’ils soient pr&eacute;par&eacute;s. C’est une affaire de longue haleine. La pr&eacute;paration est psychique,
motivationnelle, physique et organisationnelle.
- En CSAPA, le sevrage ambulatoire n’est propos&eacute; que si un travail d’&eacute;laboration a &eacute;t&eacute; entam&eacute; ;
un sevrage n’est jamais une urgence. En revanche, le rattrapage d’un sevrage sauvage qui met le
patient en danger en est une.
- Il n’y a pas de sevrage assist&eacute; possible si le sujet ne sait pas pourquoi il le fait ; la
premi&egrave;re raison invoqu&eacute;e n’est g&eacute;n&eacute;ralement pas la seule, au-del&agrave; de la n&eacute;cessit&eacute; de faire cesser
une souffrance, ou de r&eacute;gler une situation devenue intenable, il est n&eacute;cessaire de prendre la
mesure non seulement des inconv&eacute;nients qui s’attachent &agrave; la consommation excessive et &agrave; la d&eacute;pendance mais aussi de ses avantages ; il y a bien des avantages &agrave; poursuivre une consommation
alors m&ecirc;me que les inconv&eacute;nients, les risques et les dommages sont &eacute;vidents. Le travail motivationnel consiste &agrave; prendre la mesure de cet &eacute;quilibre co&ucirc;t b&eacute;n&eacute;fice pour pouvoir choisir.
- R&eacute;duction des risques : avant, pendant et apr&egrave;s le sevrage, il est indispensable de travailler
avec la personne sur les multiples fa&ccedil;ons de r&eacute;duire les risques qui s’attachent &agrave; ses consommations.
Principes d’interventions
Le pr&eacute;-sevrage
Le pr&eacute;-sevrage fait d&eacute;j&agrave; partie du sevrage ; pour le sevrage ambulatoire, il est indispensable. Il
doit &ecirc;tre adapt&eacute; &agrave; chaque sujet. Chaque sevrage d’une personne &agrave; l’autre, ou d’une fois sur
l’autre chez une m&ecirc;me personne se passera diff&eacute;remment, sans qu’il soit toujours possible de
comprendre pourquoi.
Recommander au sujet qui d&eacute;sire s’arr&ecirc;ter de boire d’&eacute;viter la pr&eacute;cipitation, ne pas arr&ecirc;ter
l’alcool brutalement, par exemple, pendant quelques jours :
- Diminuer la fr&eacute;quence de ses consommations et limiter la quantit&eacute; de chaque consommation
- Veiller &agrave; s’hydrater correctement &agrave; ce stade
- Prescrire une vitaminoth&eacute;rapie B1B6.
&Agrave; ce stade et sauf exception, pas d’autre traitement.
- Un bilan clinique, biologique &eacute;ventuellement, est effectu&eacute;.
- Les contre-indications &agrave; un sevrage ambulatoire sont pos&eacute;es (essentiellement ant&eacute;c&eacute;dents de
comitialit&eacute; de DT, isolement ou pr&eacute;carit&eacute; sociale).
66
Le sevrage de l’alcool
Le sevrage
Le sevrage ambulatoire peut alors &ecirc;tre lanc&eacute;. Le principe en est simple :
- Il est demand&eacute; &agrave; la personne de ne pas consommer d’alcool &agrave; partir de la veille du premier
jour du sevrage (J0).
- &Agrave; J1, un bilan de l’&eacute;tat du patient est fait, s’il le souhaite, on peut doser l’alcool&eacute;mie r&eacute;siduelle
&agrave; l’&eacute;thylom&egrave;tre et la r&eacute;ponse th&eacute;rapeutique adapt&eacute;e &agrave; cette &eacute;valuation, essentiellement &agrave;
base de benzodiaz&eacute;pine longue dur&eacute;e (diaz&eacute;pam).
- La personne est revue &agrave; J2, J3 puis selon un rythme adapt&eacute; &agrave; l’&eacute;volution du sevrage.
- Au-del&agrave;, on entre dans la phase du post sevrage.
Ce sevrage est conduit en CSAPA, avec une &eacute;quipe infirmi&egrave;re-m&eacute;decin. L’infirmi&egrave;re dispose de
fa&ccedil;on explicite d’une d&eacute;l&eacute;gation de comp&eacute;tence lui permettant d’adapter les doses de m&eacute;dicaments prescrits.
Le sevrage en milieu hospitalier
Le sevrage est conduit avec une aide m&eacute;dicamenteuse adapt&eacute;e en fonction du suivi clinique et
biologique. Ce temps d’hospitalisation permet un travail th&eacute;rapeutique individuel ou en groupe,
un bilan social peut &ecirc;tre effectu&eacute;.
Loin d’&ecirc;tre la panac&eacute;e, le sevrage &laquo;assist&eacute;&raquo; est un outil th&eacute;rapeutique
essentiel mais seulement s’il s’inscrit dans une dynamique de projet,
o&ugrave; la question de l’abstinence a &eacute;t&eacute; travaill&eacute;e, les reconsommations
anticip&eacute;es. Si rien n’emp&ecirc;che les autorit&eacute;s judiciaires de l’impulser,
il ne peut &ecirc;tre conduit que dans le cadre d’un projet th&eacute;rapeutique
dont le patient est le seul ma&icirc;tre d’œuvre.
R&eacute;dacteur :
Docteur Patrick Fouilland - M&eacute;decin Addictologue – CSAPA &laquo;Nautilia&raquo;
Association Oppelia - Le Havre (76)
67
l’acc&egrave;s aux soins
On distingue sevrages simples et sevrages complexes (plus en fonction de r&egrave;gles administratives concernant la dur&eacute;e du s&eacute;jour). Les indications sont simples :
- Contre indications au sevrage ambulatoire ou &eacute;chec de celui-ci
- Existence de comorbidit&eacute;s somatiques ou psychiatriques.
68
Articulation
sant&eacute; / justice
Protocole en milieu ferm&eacute; :
Pour une meilleure articulation sant&eacute;-justice
Protocole pour les orientations sanitaires et sociales :
Exemple de l’APLEAT – Orl&eacute;ans
Regard sur nos habitudes professionnelles :
Approche humaniste
69
articulation
sant&eacute; / justice
Protocole en milieu ouvert sur les obligations de soins :
Exemple de Dax
Protocole en
milieu ferm&eacute;
pour une meilleure articulation sant&eacute; / justice
Un protocole sant&eacute; justice en milieu ferm&eacute; ? Pourquoi ? pour que la personne en d&eacute;tention
puisse avoir la m&ecirc;me qualit&eacute; de soin en intra ? Lui a t-on demand&eacute; au pr&eacute;alable ce qu’elle en
attend ? Comment ne pas s’interroger en amont sur une continuit&eacute;, voire une formalisation
ici, des relations entre les diverses structures partenariales intervenant aupr&egrave;s de ces personnes
incarc&eacute;r&eacute;es ? Au centre de ces interrogations, se pose la question des cultures professionnelles
et des repr&eacute;sentations associ&eacute;es &agrave; chacune d’entre elles. Il est n&eacute;cessaire d’interroger ces repr&eacute;sentations afin d’&eacute;laborer des axes de travail coh&eacute;rents qui permettront une prise en charge plus
efficace des personnes.
JuSTICE
SANT&Eacute;
un vocabulaire diff&eacute;rent
Au pr&eacute;alable &agrave; toute proposition, il est donc indiqu&eacute; de diff&eacute;rencier le vocabulaire
utilis&eacute; par les deux secteurs pour d&eacute;signer un m&ecirc;me sujet. Il faut donc clarifier ce qui
distingue la sant&eacute; de la justice dans la prise en charge :
La justice s’adresse &agrave; une personne appel&eacute;e d&eacute;tenu ou PPSMJ (Personne Plac&eacute;e Sous Main de Justice).
La sant&eacute; intervient aupr&egrave;s d’une personne nomm&eacute;e usager (patient ou consultant).
Nature de la prise en charge
La justice est dans une prise en charge
judiciaire et &eacute;ducative.
La sant&eacute; est dans une prise en charge
sanitaire et psycho-socio-&eacute;ducative.
Missions
- Pr&eacute;venir la r&eacute;cidive
- R&eacute;duire les risques afin de prot&eacute;ger
la soci&eacute;t&eacute;. Pour ce faire le Service P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation
a pour mission :
- Orienter les PPSMJ vers les structures de droit commun sp&eacute;cialis&eacute;es
ou non tout en &eacute;tant conscient que la
personne est seule actrice de ses soins
et que la notion d’obligation de soins
n’est pas suffisante. Les orientations
vers la consultation d’addictologie sont
faites dans l’id&eacute;e que les d&eacute;tenus arr&ecirc;tent de consommer / ne consomment
plus &agrave; la sortie de prison.
70
Tout au long de l’incarc&eacute;ration, les
orientations sont r&eacute;alis&eacute;es afin de :
- Permettre une prise de conscience
de l’int&eacute;ress&eacute; sur sa relation au(x)
produit(s) psycho-actif(s) pour le conduire &agrave; limiter sa consommation voire &agrave;
s’abstenir de toute prise de produits.
L’objectif de la consultation d’alcoologie au moment des permissions de sortir est de :
- Placer le patient en tant qu’acteur de
sa vie
- Faire le point sur une &eacute;ventuelle consommation &agrave; l’ext&eacute;rieur lors des retours
en d&eacute;tention.
Le cadre du milieu carc&eacute;ral cr&eacute;e un
environnement relativement prot&eacute;g&eacute; des tentations qui n’emp&ecirc;che
pas que les envies de consommer
&eacute;mergent lors de leurs sorties.
Par exemple, pour beaucoup d’alcoolod&eacute;pendants, ils ont l’impression d’&ecirc;tre
&laquo;gu&eacute;ris&raquo; apr&egrave;s 10 ans d’incarc&eacute;ration et
se r&eacute;alcoolisent aussit&ocirc;t &agrave; l’ext&eacute;rieur.
Protocole en milieu ferm&eacute;
JuSTICE
SANT&Eacute;
Missions (suite)
Souvent ce moment est un temps o&ugrave;
l’usager aura eu la libert&eacute; de pouvoir
consommer (car la consommation d’alcool en d&eacute;tention reste marginale).
C’est aussi un moyen pour certains de
se confronter &agrave; la r&eacute;alit&eacute; ext&eacute;rieure, en
essayant de l&eacute;gitimer leur consommation au dehors.
- Donner des informations &agrave; l’usager
dans une logique de pr&eacute;vention et de
mise en place de processus de changements.
R&ocirc;le de chacun
Le r&ocirc;le du Conseiller d’Insertion et de
Probation (CIP) devient triple :
- &Eacute;clairage de la d&eacute;cision judiciaire
- Pr&eacute;paration des am&eacute;nagements de
peine
- Orientation.
Dans le cadre de cette organisation,
c’est la personne incarc&eacute;r&eacute;e qui devient
porteuse d’un projet qu’elle pr&eacute;sente
devant les magistrats.
La consultation en addictologie peut
permettre au patient de :
- S’interroger sur ses consommations
ant&eacute;rieures &agrave; l’incarc&eacute;ration
- D&eacute;terminer des objectifs autour de sa
consommation par rapport &agrave; la sortie.
Partage des informations
- Pour la justice, les faits pour lesquels
la personne est d&eacute;tenue ne sont donn&eacute;s aux partenaires sant&eacute; qu’avec l’accord de l’int&eacute;ress&eacute;.
- Les CIP, dans un souci de pr&eacute;vention
de la r&eacute;cidive, ont besoin de savoir si
une prise en charge &agrave; l’ext&eacute;rieur peut
&ecirc;tre envisag&eacute;e &agrave; la sortie. D’o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; d’une articulation sant&eacute; justice
op&eacute;rante.
- Les professionnels de l’addictologie
ne sont pas l&agrave; pour &laquo;rassurer&raquo; les intervenants de la justice (≠ des experts
qui vont se prononcer et qui sont auxiliaires de justice). Seule l’attestation
de pr&eacute;sence donn&eacute;e en main propre
au patient lui permettra de signifier sa
pr&eacute;sence aux entretiens.
Limites
- les &eacute;volutions l&eacute;gislatives conduisent &agrave; une judiciarisation de l’application des
peines. Les textes am&egrave;nent &agrave; une augmentation des am&eacute;nagements de peines sans
corr&eacute;lation avec des moyens suppl&eacute;mentaires (structures, h&eacute;bergement), ce qui
entra&icirc;ne des limites dans la prise en charge et l’accompagnement.
- La forte incitation aux soins, apparue dans les suites des lois Perben II, nourrit
un afflux de demandes de la part des personnes incarc&eacute;r&eacute;es pour la consultation
d’addictologie. Cela pose la question de la sinc&eacute;rit&eacute; de la demande mais aussi celle
des moyens humains mis &agrave; destination de la population p&eacute;nale afin de r&eacute;pondre &agrave;
leurs attentes d’accompagnement m&eacute;dico-psycho-socio&eacute;ducatif.
71
articulation
sant&eacute; / justice
Il est souhaitable que seules les informations objectives soient &eacute;chang&eacute;es
entre professionnels. Conscients du secret m&eacute;dical, les CIP sont tr&egrave;s vigilants quant aux &eacute;l&eacute;ments transmis aux magistrats. Ces consid&eacute;rations
doivent toujours s’accompagner de l’accord du patient.
Protocole en milieu ferm&eacute;
P r&eacute;co n isa tio n s
- Am&eacute;liorer la connaissance des divers intervenants (formation courte pour les personnels : effectuer des rencontres au minima une fois par an)
- Penser l’articulation sant&eacute;/justice dans l’int&eacute;r&ecirc;t de la personne incarc&eacute;r&eacute;e
- Mettre ou rechercher l’ad&eacute;quation entre les demandes croissantes de suivi et l’offre de soin
- Rep&eacute;rer les r&ocirc;les et missions de chacun (question des limites)
- Obtenir syst&eacute;matiquement l’accord de la personne incarc&eacute;r&eacute;e
- Assurer au maximum le lien avec le dispositif de soin &agrave; l’ext&eacute;rieur
- Instituer des lieux d’&eacute;changes et de concertation entre professionnels afin de
proposer une prise en charge adapt&eacute;e et une pr&eacute;paration &agrave; la sortie coh&eacute;rente
Textes de r&eacute;f&eacute;rence
- Rapport de Monsieur le D&eacute;put&eacute; Jean-Luc Warsmann du 28 avril 2003 sur les peines alternatives
&agrave; la d&eacute;tention, les courtes peines de prison, et la pr&eacute;paration des d&eacute;tenus &agrave; la sortie de prison
- Rapport public de la cour des comptes sur &laquo;Garde et r&eacute;insertion – la gestion des prisons&raquo;
- Loi no 2000-516 du 15 juin 2000 renfor&ccedil;ant la protection de la pr&eacute;somption d’innocence et les
droits des victimes
R&eacute;dacteurs :
Gw&eacute;na&euml;le Duval - Psychologue clinicienne - A.N.P.A.A.77 - d&eacute;tach&eacute;e du CCAA de Dammarieles-lys au centre de d&eacute;tention de Melun et du CCAA de Meaux au centre p&eacute;nitentiaire de MeauxChauconin-Neufmontiers (77)
Anne Le Cocguen – Chef de service d’insertion et de probation – SPIP - Melun (77)
St&eacute;phane Magarelli - &Eacute;ducateur - CCAA - A.N.P.A.A.77 de Dammarie-les-lys (77)
St&eacute;phanie Pellegrini – Chef de service d’insertion et de probation - SPIP - Melun (77)
72
Protocole en milieu
ouvert sur les
obligations de soins*
exemple de Dax
*Obligations de soins concernant principalement des sujets ayant une probl&eacute;matique alcoolique.
Un Protocole-Convention constitue une base de convergence et de continuit&eacute;. Il r&eacute;duit les al&eacute;as
des changements d’&eacute;quipes, la demande constante de judiciarisation de la soci&eacute;t&eacute; et permet de
r&eacute;pondre en m&ecirc;me temps &agrave; une qualit&eacute; de soin et une assurance de plus grande efficacit&eacute;.
Le protocole pr&eacute;sent&eacute; ci-dessous r&eacute;sulte de rencontres r&eacute;guli&egrave;res entre les 2 &eacute;quipes du Service
P&eacute;nitentiaire d’Insertion et de Probation et du Centre de soins d’Accompagnement et de Pr&eacute;vention en Addictologie. Les pratiques inh&eacute;rentes &agrave; ce protocole concernent les &eacute;quipes en place &agrave;
Dax. Elles ne veulent pas &ecirc;tre un mod&egrave;le de pens&eacute;e mais t&eacute;moignent d’une vraie communication
entre deux champs peu habitu&eacute;s &agrave; l’expression interactive. De cela peut na&icirc;tre respect mutuel qui
sera, &agrave; son tour, favorable &agrave; la circulation de nos usagers entre la Loi et le Soin qui ne peuvent
&ecirc;tre cliv&eacute;s.
Nous avons d&eacute;clin&eacute; ensemble nos objectifs, nos outils, un exemple de protocole et les r&eacute;sultats :
SPIP
CSAPA
Objectifs
Placer la personne
au centre du
protocole et la
reconna&icirc;tre comme
seule d&eacute;tentrice du
droit de divulguer
des informations
quant &agrave; sa sant&eacute;
- &Eacute;veiller la d&eacute;marche motivationnelle du patient.
- Avancer d’un item au moins
sur le cercle motivationnel de
Prochaska (cf annexe 4).
- Faire sortir l’usager d’une
consommation &agrave; risque ou de
d&eacute;pendance.
- Pr&eacute;server le secret professionnel.
Pr&eacute;conisation de rencontres tous les 6 mois entre CSAPA et SPIP
Possibilit&eacute; d’&eacute;changer pour l’ensemble des patients sur nos usages mutuels,
nos pratiques professionnelles et nos outils sans discuter d’un seul
Outils
- Des entretiens individuels
selon un rythme r&eacute;gulier et
adapt&eacute; &agrave; la personne
- Des groupes de parole &agrave; vis&eacute;e &laquo;criminologique&raquo;
- Des programmes d’insertion
- un travail avec les ant&eacute;riorit&eacute;s judiciaires
- Conseils et outils d’insertion
(actionner les partenaires institutionnels)
- Informations sur la Loi et
leur rapport propre &agrave; celle-ci
Espace de
concertation des
&eacute;quipes qui se
renouvellent de
chaque c&ocirc;t&eacute; d’au
moins 1/3 tous
les deux ans
73
- Les modalit&eacute;s de soin
- La th&eacute;orisation des pratiques
- Valorisation de la d&eacute;marche
motivationnelle, rendue possible par l’Alliance Th&eacute;rapeutique
- D&eacute;livrance pour chaque rencontre d’une attestation de
pr&eacute;sence au patient sans autre
d&eacute;tail
- Article R3711-18 du Code de
la Sant&eacute; Publique : &laquo;D&eacute;fense
est faite au JAP d’intervenir
dans le d&eacute;roulement des soins
d&eacute;cid&eacute;s par le m&eacute;decin traitant&raquo;
articulation
sant&eacute; / justice
- Faire respecter l’obligation
et ses modalit&eacute;s d’application
selon le protocole d&eacute;fini.
- Avoir le souci d’un soin appropri&eacute; en pr&eacute;vention de la
r&eacute;cidive.
- Individualiser la peine.
- &Eacute;valuer la personne sur les
plans criminologique et/ou
psychosociale .
- Rechercher une relation de
confiance dans une relation
contrainte.
Protocole en milieu ouvert (OS)
SPIP
CSAPA
Exemple
- Attendre le deuxi&egrave;me Rendez-Vous avant de demander
le justificatif de soins.
- Ne pas demander, ni utiliser les &eacute;l&eacute;ments d’analyse
biologique pour l’interpr&eacute;tation desquelles nous ne
sommes pas comp&eacute;tents.
- Respecter le protocole de
soins &eacute;labor&eacute; par les soignants.
D&eacute;finition d’un
protocole de soin :
Convention de
travail
SPIP-CSAPA
revalid&eacute;e tous
les deux ans
- 2 premi&egrave;res consultations
obligatoires, la 2i&egrave;me avec
proposition d’&eacute;valuation biologique qui donne lieu &agrave; la
premi&egrave;re attestation de rencontre.
- Toute nouvelle rencontre
pouvant faire l’objet d’une
nouvelle attestation selon
un rythme et un d&eacute;lai qu’il
appartient aux soignants de
d&eacute;cider.
R&eacute;sultats
- Retour/analyse avec la personne sur les b&eacute;n&eacute;fices apport&eacute;s par les soins
- &Eacute;valuation dynamique de
l’&eacute;volution de la personne/ au
produit alcool
- &Eacute;valuation des strat&eacute;gies de
contournement du produit
mises en place
- une grande s&eacute;r&eacute;nit&eacute; dans
l’accueil de ces patients
- une qualit&eacute; de soins et de
suivi comparable &agrave; celle des
patients venant par eux m&ecirc;me
ou par le m&eacute;decin traitant*
- une prolongation des soins
au del&agrave; de la mise &agrave; l’&eacute;preuve
ou sollicitation spontan&eacute;e au
d&eacute;cours de l’obligation
- un grand respect mutuel des
&eacute;quipes
* cf. travail pr&eacute;sent&eacute; &agrave; la SFA
en 2000 qui comparait dur&eacute;e,
nombre de consultations et
r&eacute;sultats entre ces 2 groupes de patients au bout de 2
ans. Consultable aupr&egrave;s de :
[email protected]
Ce travail a pu donner un cadre, une visibilit&eacute; et une cr&eacute;dibilit&eacute; aux yeux de nos partenaires ainsi
qu’un savoir faire d&eacute;j&agrave; en place avant la fusion en CSAPA.
R&eacute;dacteurs :
Docteur Claude Roche-Desbordes - M&eacute;decin - CCAA Hospitalier – Dax (40)
Dominique Carcel – Infirmi&egrave;re – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Laure Claux – Infirmi&egrave;re – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Cl&eacute;mentine Foll – Psychologue - CCAA Hospitalier – Dax (40)
Maximilienne Kohou – Secr&eacute;taire - CCAA Hospitalier – Dax (40)
Laurent Vansteenskiste – Chef de service – SPIP – Dax (40)
Nicole Koch – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP – Dax (40)
Hans Lef&egrave;bvre – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP – Dax (40)
Corinne Detrez – Assistante Sociale – SPIP – Dax (40)
74
Protocole pour
les orientations
sanitaires et sociales
exemple de l’APLEAT - Orl&eacute;ans
Cette fiche a pour objectif de pr&eacute;senter de fa&ccedil;on synth&eacute;tique les modalit&eacute;s d’accueil et de
suivi par les services de l’Association Pour l’Ecoute et l’Accueil en Addictologie et Toxicomanies
(APLEAT) des personnes orient&eacute;es par les instances judiciaires et de leur entourage dans le cadre
des Orientations Sanitaires et Sociales. Dans ce cadre nous mettons en œuvre des techniques
d’intervention nous permettant de travailler sur l’engagement (clarifier des attentes, d&eacute;terminer
des objectifs de travail, amorcer un processus de changement), sur le changement en lui-m&ecirc;me
(consolider la motivation, aider &agrave; la gestion de situations et &agrave; la r&eacute;solution de probl&egrave;mes, adopter
une approche pragmatique).
La d&eacute;marche
Les mesures d’orientation sanitaire et sociale sont d&eacute;sormais notifi&eacute;es par les d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s du Procureur, sous contr&ocirc;le du Substitut.
Les d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s du Procureur signifient le d&eacute;lai de quinze jours pour
prendre contact
Transmission des informations
D&eacute;roulement normal : envoi de
l’attestation au procureur &agrave; la
date de la premi&egrave;re venue, puis
&agrave; la date de la derni&egrave;re venue de
l’int&eacute;ress&eacute;.
Contact par t&eacute;l&eacute;phone ou physique de l’int&eacute;ress&eacute;
Attente d’un d&eacute;lai de deux mois
pour rendre compte de la situation :
- Si non venu &agrave; la totalit&eacute; des rendez-vous apr&egrave;s la derni&egrave;re prise
de contact
- Si aucune prise de contact ou
non-pr&eacute;sentation &agrave; la suite d’une
prise de rendez-vous.
- Trois rendez-vous minimum obligatoires (cinq pour les mineurs)
- Au moins un contact souhait&eacute;
avec un parent ou un r&eacute;f&eacute;rent l&eacute;gal pour les mineurs
- La mise en place de rendez-vous
suppl&eacute;mentaires est soumise &agrave;
l’&eacute;valuation du professionnel et/
ou &agrave; la demande de l’usager
Aucune annotation qualitative
ne sera mentionn&eacute;e.
Retour donn&eacute; par t&eacute;l&eacute;copie aux
d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s du Procureur (la personne en est inform&eacute;e d&egrave;s la pr&eacute;sentation du protocole lors de la
premi&egrave;re rencontre)
75
articulation
sant&eacute; / justice
Envoi par les d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s du Procureur du courrier d’avis d’orientation sanitaire et sociale
Protocole pour les orientations
sanitaires et sociales
Les moyens
Globalement, nous pouvons d&eacute;crire ainsi le d&eacute;roulement de la mesure :
- Interventions en individuel et collectives
- M&ecirc;me intervenant, donc r&eacute;f&eacute;rent, sur toute la dur&eacute;e de la mesure sauf si n&eacute;cessit&eacute; d’orientation m&eacute;dicale/psychiatrique
- Instauration d’un climat de confiance propice aux &eacute;changes
- Pr&eacute;sentation du protocole et des objectifs au premier rendez-vous
- Recueil du discours spontan&eacute; souvent sur le plan &eacute;motionnel et/ou d&eacute;fensif quant au contexte de l’orientation
- Participation &agrave; des groupes d’information
- Recueil d’informations li&eacute;es aux modalit&eacute;s de venue : interpellation, d&eacute;roulement
du rendez-vous avec le d&eacute;l&eacute;gu&eacute; du Procureur, cons&eacute;quences imm&eacute;diates ...
- Recueil d’informations sur le plan de l’usage :
- Auto et h&eacute;t&eacute;ro-&eacute;valuation de l’exp&eacute;rience d’usage
- Le produit, son co&ucirc;t, historique des consommations
- Ses modes et modalit&eacute;s de consommation : contexte, motif(s), place qu’elle prend dans la vie quotidienne
- Les effets des produits
- La connaissance de l’action du produit
- Les fonctions et cons&eacute;quences que le produit peut avoir ou avoir eu dans la vie de l’usager
- Gestion de la consommation : capacit&eacute; &agrave; contr&ocirc;ler son exp&eacute;rience, perte de contr&ocirc;le
- &Eacute;valuation plus globale, sur un plan psychologique et social :
- La prise en consid&eacute;ration de certains &eacute;l&eacute;ments de cet ordre semble parall&egrave;le voire
pr&eacute;alable &agrave; tout accompagnement.
Les objectifs
&Eacute;valuation des consommations :
- Caract&eacute;risation de la consommation : rep&eacute;rage des consommations &agrave; risque/abusives des usagers : tabac, cannabis, alcool, et autres ...
- &Eacute;valuation des facteurs de gravit&eacute; et de risque
- &Eacute;valuation des cons&eacute;quences associ&eacute;es : physiques, psychologiques ou sociales pour le consommateur et les proches
- Travail sp&eacute;cifique centr&eacute; sur la motivation &agrave; la diminution ou &agrave; l’arr&ecirc;t.
Selon l’&eacute;valuation de la situation et la motivation de l’int&eacute;ress&eacute;, l’intervention entre pr&eacute;vention et soin s’orientera :
- Un acc&egrave;s pr&eacute;coce &agrave; une intervention adapt&eacute;e : &eacute;viter l’aggravation, raccourcir le d&eacute;lai entre l’apparition des difficult&eacute;s li&eacute;es &agrave; la consommation et une prise en charge
- Une aide centr&eacute;e sur l’usage et sa diminution et/ou arr&ecirc;t : capacit&eacute; de l’usager &agrave;
mettre en place des m&eacute;canismes de r&eacute;gulation pour g&eacute;rer leur consommation
- Une aide quant &agrave; l’att&eacute;nuation des facteurs de risque
- Une aide quant au renforcement des facteurs de protection.
Sur un axe psychologique, m&eacute;dical, social et familial, il s’agira de rep&eacute;rer si la consommation est incidente &agrave; une ou d’autres difficult&eacute;s sur un plan plus global.
Au terme de la mesure, peut &ecirc;tre propos&eacute;e :
- Une poursuite de la prise en charge lorsque n&eacute;cessaire (axe m&eacute;dical, psychologique ou social)
- Une orientation ext&eacute;rieure adapt&eacute;e selon les difficult&eacute;s observ&eacute;es.
De plus, il peut &ecirc;tre envisag&eacute; une intervention aupr&egrave;s des parents, des personnes de l’entourage
&agrave; diff&eacute;rents niveaux : information – guidance – soutien - orientation pour un travail th&eacute;rapeutique
&eacute;ventuel si dysfonctionnements familiaux.
R&eacute;dacteurs :
Christine Tellier - Directrice – APLEAT – Orl&eacute;ans (45)
Laetitia Beignon – Psychologue – APLEAT - Orl&eacute;ans (45)
76
Regard sur
nos habitudes
professionnelles :
approche humaniste
&laquo;Le monde dans lequel nous vivons r&eacute;sulte de la qualit&eacute; de nos relations.&raquo; Martin Buber*
Derri&egrave;re chaque posture professionnelle, chaque
attitude relationnelle, des besoins fondamentaux :
Une lecture non violente des antagonistes
P
&laquo; artout dans le monde, la violence se manifeste : incivilit&eacute;s, criminologie, violences urbaines ... ;
elle s&egrave;me des graines de peur et de haine et peut parfois introduire le cycle de la vengeance ...&raquo;.
&laquo;D&eacute;courag&eacute;s, d&eacute;sorient&eacute;s, d&eacute;valoris&eacute;s m&ecirc;me par leur propre impuissance, les
agents des services publiques, les travailleurs sociaux, les soignants peuvent
se sentir d&eacute;munis ...&raquo;, se couper de leurs valeurs et d&eacute;velopper des comportements inappropri&eacute;s et g&eacute;n&eacute;rateurs de violence.
Comment cr&eacute;er une qualit&eacute; de relation avec soi-m&ecirc;me et avec autrui pour cr&eacute;er des &eacute;changes
bienveillants, vivre nos missions respectives avec bien &ecirc;tre et s&eacute;r&eacute;nit&eacute; et d&eacute;velopper la coop&eacute;ration
dans les &eacute;quipes, au service de l’individu et de la soci&eacute;t&eacute; ? Comment d&eacute;samorcer des disputes,
transformer des conflits potentiels en dialogues paisibles et &eacute;tablir des rapports bienveillants ?
Qu’est-ce qui facilite ou entrave la communication ?
&laquo;Toute violence &eacute;mane d’un mode de pens&eacute;e qui attribue la cause du conflit aux
torts d’autrui et &agrave; l’incapacit&eacute; de reconna&icirc;tre notre vuln&eacute;rabilit&eacute; propre ou celle de
l’autre. Tout conflit est l’expression tragique d’un besoin insatisfait&raquo;.
&laquo;Malveillance, violence, reproches, tyrannie ..., que ce soit envers soi-m&ecirc;me ou envers les autres, sont issus d’un apprentissage avec lequel il est possible de rompre&raquo; :
&laquo;Le langage, les mots et l’usage qu’on fait des mots jouent un r&ocirc;le d&eacute;terminant
dans nos relations avec les autres ; lorsque nous exprimons indirectement nos
besoins en passant par des jugements, des interpr&eacute;tations et des images,
autrui risque en effet d’entendre une critique et alors, il a tendance &agrave; mettre
toute son &eacute;nergie dans l’autod&eacute;fense ou la riposte&raquo;.
L’approche d’une communication centr&eacute;e sur les Besoins peut donc repr&eacute;senter un rem&egrave;de et
nous guider dans cette recherche de relations pacifiques, de coop&eacute;ration, d’appr&eacute;ciation et de
compr&eacute;hension mutuelle. Cette &laquo;communication&raquo; qui se fonde sur l’empathie, la responsabilit&eacute;,
l’authenticit&eacute; ... nous invite donc en particulier &agrave; identifier puis exprimer nos besoins fondamentaux, de m&ecirc;me qu’&eacute;couter et reformuler les Besoins d’autrui. Aide &agrave; &laquo;pouvoir sortir du dialogue
de la domination et de la soumission pour aller vers un langage de libert&eacute; et d’&eacute;galit&eacute; &raquo;, cette
approche nous invite &agrave; laisser tomber masques et pr&eacute;jug&eacute;s habituels.
&laquo;Une nouvelle &eacute;thique peut na&icirc;tre :
- Le souci de soi, le souci de l’autre, et de tous les &ecirc;tres humains qui demandent &agrave;
&ecirc;tre soign&eacute;s, prot&eacute;g&eacute;s
- L’apprentissage de l’autonomie et de la responsabilit&eacute;
- Une capacit&eacute; &agrave; d&eacute;jouer nos vieux sch&eacute;mas de d&eacute;fense, de retraite ou d’attaque&raquo;.
77
articulation
sant&eacute; / justice
&laquo;Une communication de qualit&eacute; entre soi et les autres est aujourd’hui une des comp&eacute;tences les
plus pr&eacute;cieuses.&raquo;
Regard sur nos habitudes professionnelles
- Comment coop&eacute;rer, articuler nos missions, mieux nous conna&icirc;tre, communiquer avec respect,
vivre nos m&eacute;tiers avec plaisir et puissance alors que nos actions, les strat&eacute;gies que nous mettons
en œuvre, semblent parfois &eacute;loign&eacute;es, voire m&ecirc;me contradictoires ?
- Au-del&agrave; de ces strat&eacute;gies*, actions antagonistes propres &agrave; nos missions, tentons d’identifier nos
besoins et de les accueillir ; partageons-nous les m&ecirc;mes ? Et pourrons-nous sortir du cercle des
jugements, critiques, comparaisons, conflits ... ?
- &Agrave; travers quelques exemples d’actions respectives, tentons de conscientiser nos besoins et ainsi
de nous situer dans un changement &eacute;nerg&eacute;tique porteur de respect et de consid&eacute;ration.
JuSTICE
Strat&eacute;gies
et actions
Temps
p&eacute;nal :
Rythme
d&eacute;fini
par le
suivi
p&eacute;nal
SANT&Eacute;
Hypoth&egrave;ses de besoins nourris
- Coh&eacute;rence dans
l’exercice professionnel
- Responsabilit&eacute;
- Nourrir l’intention
de protection et de
paix pour la soci&eacute;t&eacute;
- Faire le meilleur
usage de son temps et
de son &eacute;nergie
- Rythme qui permet
la s&eacute;curit&eacute; aux
professionnels
- Ordre et confort
- Exercer son propre
pouvoir
- Coh&eacute;rence dans
l’exercice professionnel
- Respect pour notre
&eacute;nergie
- Confort dans l’organisation du travail
- Empathie et d’attention pour l’usager
- Respect de son
rythme d’&eacute;volution
- Contribution &agrave; la
sant&eacute; de l’usager
- S&eacute;curit&eacute;
- Confiance en soi, en
l’autre
- Exercer son propre
pouvoir
Strat&eacute;gies
et actions
Temps
m&eacute;dical :
Rythme
des
consultations
personnalis&eacute;es
Besoins partag&eacute;s
Coh&eacute;rence – S&eacute;curit&eacute; - Exercer son propre pouvoir
Meilleur usage de son &eacute;nergie – Confort
Intervenir
sur
mandat
- Coh&eacute;rence
- Responsabilit&eacute;
- Conscience
- Appartenance
communautaire
- Participation
- Rythme
- S&eacute;curit&eacute; dans la
gestion du temps
- Protection vis-&agrave;-vis
de la soci&eacute;t&eacute;
- &Eacute;ducation pour
l’usager dans un
objectif de recherche
de s&eacute;curit&eacute; pour tous,
- Respect et ordre
- Coh&eacute;rence clinique
- Respect du rythme
de l’usager
- Bienveillance pour
ses choix
- Acceptation
- Respect pour la
conscience qu’il a
de sa vie
- Participation libre
de l’usager
- Responsabilit&eacute;
- Autonomie
- Consid&eacute;ration
- Joie &agrave; soutenir et &agrave;
partager un projet
pour autrui
- Gestion du temps
des professionnels
- Libert&eacute; et cr&eacute;ativit&eacute;
Besoins partag&eacute;s
Coh&eacute;rence – Participation - Responsabilit&eacute; dans
l’exercice professionnel – Respect
78
Intervenir
&agrave; partir
du
volontariat
Regard sur nos habitudes professionnelles
JuSTICE
Strat&eacute;gies
et actions
R&eacute;alise
des
enqu&ecirc;tes
sociales
SANT&Eacute;
Hypoth&egrave;ses de besoins nourris
- Coop&eacute;ration
- S&eacute;curit&eacute;
- Soutien
- Int&eacute;grit&eacute;
- Confiance
- Conscience
- Appartenance
- Ind&eacute;pendance
- Int&eacute;grit&eacute;
- Confiance
- Authenticit&eacute;
- Int&eacute;grit&eacute;
- Soutien
- S&eacute;curit&eacute;
- Appartenance
Strat&eacute;gies
et actions
Soin
accompagnement
et
pr&eacute;vention
Besoins partag&eacute;s
Int&eacute;grit&eacute; – S&eacute;curit&eacute; – Appartenance
Attendent
beaucoup
des examens
biologiques
- Rep&egrave;res
- Communication
- S&eacute;curit&eacute;
- Soutien &agrave; la prise de
conscience de l’usager
- Sens
- Protection
- Acceptation
- Communication
- Libert&eacute; et ouverture
- Appr&eacute;ciation pour
autrui
- Rep&egrave;re
- S&eacute;curit&eacute;
- Soutien et
protection
- Coh&eacute;rence
- Sens
Les examens
biologiques
sont
propos&eacute;s
comme
&eacute;l&eacute;ments du
diagnostic et
participent
aux soins
Besoins partag&eacute;s
Rep&egrave;re – Soutien - Sens - Protection - S&eacute;curit&eacute;
Peines
d’enfermement,
amendes
- Coh&eacute;rence
professionnelle
- Ordre
- Contribution &agrave; la
s&eacute;curit&eacute; et &agrave; la paix
- Protection
- S&eacute;curit&eacute;
- Soutien
- Coh&eacute;rence
professionnelle
- Respect de la
d&eacute;ontologie
- Protection
- S&eacute;curit&eacute;
- Conscience
Besoins partag&eacute;s
L’individu
est
responsabilis&eacute;
et soutenu
dans sa
d&eacute;marche
de soin
Attendent
que les
soignants
convainquent
de l’int&eacute;r&ecirc;t
des soins
- Soutien
- Coop&eacute;ration
- S&eacute;curit&eacute;
- Empathie
- Confort
- Tranquillit&eacute;
d’esprit
- Respect
- Coh&eacute;rence
- Confiance
- Confort
- Coop&eacute;ration
- Estime
- Sinc&eacute;rit&eacute;
- S&eacute;curit&eacute;
Intervient
&agrave; partir
de la
motivation
et la
demande
de l’usager
Besoins partag&eacute;s
S&eacute;curit&eacute; - Coop&eacute;ration – Confort
Les Besoins
&Eacute;nergie au service de la vie, les Besoins sont au cœur de ce qui nous anime. C’est par eux que la
vie s’exprime en nous, pour nous permettre d’&ecirc;tre, de cro&icirc;tre... Les besoins sont universels et l&eacute;gitimes, ce qui repr&eacute;sente une aide pour les identifier. Un besoin n’est pas quelque chose que l’on
peut faire, prendre ou toucher et ne d&eacute;pend d’aucune circonstance particuli&egrave;re comme d’aucune
personne sp&eacute;cifique. Nous les partageons tous et tentons tous de les satisfaire au moyen d’actions et de strat&eacute;gies diff&eacute;rentes.
De nombreuses classifications existent : Maslow, Max Neef, Marshall Rosenberg, Guy Corneau ...
79
articulation
sant&eacute; / justice
Coh&eacute;rence - Protection - S&eacute;curit&eacute;
Regard sur nos habitudes professionnelles
Exemples de besoins : s&eacute;curit&eacute;, paix, respect, int&eacute;grit&eacute;, protection, attention, empathie, appr&eacute;ciation, appartenance, coop&eacute;ration, r&eacute;alisation, autonomie, accomplissement de soi, libert&eacute;,
sens, reconnaissance r&eacute;ciproque, empathie, repos, mouvement, rythme, bien-&ecirc;tre, plaisir, bienveillance, &eacute;coute, partage, libre arbitre, solidarit&eacute;, spiritualit&eacute; ...
Les Strat&eacute;gies
Une strat&eacute;gie est une id&eacute;e tr&egrave;s concr&egrave;te ou une mani&egrave;re pr&eacute;f&eacute;rentielle de satisfaire un Besoin. Il
existe une quantit&eacute; de strat&eacute;gies pour satisfaire un seul besoin.
Exemples de strat&eacute;gies, d’actions : fumer, boire, manger, travailler, voler, exiger, punir, s’isoler,
s’emporter ou hurler, se sacrifier, d&eacute;nier sa responsabilit&eacute;, interpr&eacute;ter, &eacute;tiqueter quelqu’un, faire
des reproches, frapper, crier, se buter, affirmer, imposer, refuser ...
P r&eacute;co n isa tio n s
Pour Charles Rozjman &laquo;la violence est l’expression tragique d’un Besoin essentiel
qui n’a pu s’exprimer&raquo;. Pour Thomas d’Ansembourg &laquo;la violence int&eacute;rioris&eacute;e et
ext&eacute;rioris&eacute;e r&eacute;sulte d’un manque de vocabulaire ; elle est l’expression d’une frustration qui n’a pas trouv&eacute; de mots pour se dire&raquo;.
- Observons les strat&eacute;gies de chacun &laquo;personnels de justice et soignants&raquo; et les
besoins cach&eacute;s qu’ils nourrissent.
- Impr&eacute;gnons-nous simplement de cette lecture, sans jugement, sans chercher &agrave; interpr&eacute;ter, sans chercher &agrave; comprendre et tentons de nous laisser
simplement toucher par les mots, le sens des mots, les mots de besoins,
de valeurs partag&eacute;es, afin de pouvoir vivre plus de conscience, de paix, de
respect, d’humanit&eacute; pour nous-m&ecirc;mes, pour nos partenaires institutionnels et pour nos usagers.
Nous pouvons constater que nous avons tous les m&ecirc;mes besoins ; nous les vivons
soit de mani&egrave;re concomitante, soit de mani&egrave;re d&eacute;cal&eacute;e. Nous observons que nos
strat&eacute;gies (actions, moyens, demandes) et conceptions pour les combler sont parfois
fonci&egrave;rement diff&eacute;rentes et c’est &agrave; ce niveau des strat&eacute;gies que peuvent na&icirc;tre
violence, conflits, douleurs, oppositions ... Il nous appara&icirc;t important de prendre
conscience de nos besoins et d’apprendre &agrave; les diff&eacute;rencier des strat&eacute;gies pour vivre
davantage de relations pacifiques. Cette distinction nous ouvre donc un espace de
compr&eacute;hension mutuelle, de libert&eacute; et de cr&eacute;ativit&eacute; dans les relations.
- En apprenant &agrave; nous centrer sur les besoins cach&eacute;s derri&egrave;re les strat&eacute;gies ; en d&eacute;calant ainsi notre regard et en prenant l’habitude de conscientiser, de formuler,
de partager nos besoins, nous d&eacute;veloppons une aisance &agrave; nous &eacute;couter profond&eacute;ment et ainsi avons plus de chance d’am&eacute;liorer le climat dans nos institutions,
de favoriser une meilleure qualit&eacute; de service, de d&eacute;velopper des relations paisibles
en nous, avec autrui ainsi qu’une attitude de coop&eacute;ration et de soutien. Alors :
nous ignorer, nous opposer, nous juger perdent de leur intensit&eacute; et peuvent &ecirc;tre
transform&eacute;s.
- Laisser comme infuser en nous ces mots de besoins, ces mots de valeurs partag&eacute;es, va nous permettre de vivre plus de conscience, de paix, de respect, d’humanit&eacute; pour nous-m&ecirc;mes, pour nos partenaires institutionnels et pour et nos usagers.
- Des rencontres entre professionnels des &eacute;quipes sont pr&eacute;conis&eacute;es.
- Sensibilisations et formations peuvent &ecirc;tre envisag&eacute;es.
R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques
Ansembourg T., (2001), Cessez d’&ecirc;tre gentil, soyez vrai, Etre avec les autres en restant soi-m&ecirc;me, Paris,
les Editions de l’Homme
Buber M., (2001), La relation, &acirc;me de l’&eacute;ducation? Paris, Parole et Silence
Rosenberg Marshall B., (2006), D&eacute;nouer les conflits par la Communication Non Violente, Bernex, Jouvence
Rozjman T., (2009), Bien vivre avec les autres, la th&eacute;rapie sociale, Editions Larousse Univers Psychologiques
R&eacute;dactrice :
Catherine Lebrun Legent - Intervenant en Alcoologie - CSAPA &laquo;Nautilia&raquo; - Association Oppelia - Le Havre (76) - Formatrice en Communication Non Violente (CNV)
80
Annexes
Annexe 1 : L’ordre judiciaire
Annexe 2 : Les acteurs de la justice p&eacute;nale
Annexe 3 : Infractions p&eacute;nales et sanctions applicables
Annexe 4 : Le mod&egrave;le de Prochaska
ou mod&egrave;le des &eacute;tapes du changement
annexes
Bibliographie et textes de r&eacute;f&eacute;rences
81
Annexe 1 : L’ordre judiciaire
Site de r&eacute;f&eacute;rence : www.justice.gouv.fr
.
.
82
Annexe 2 : Les acteurs de la justice p&eacute;nale
Site de r&eacute;f&eacute;rence : www.justice.gouv.fr
Le parquet
Il d&eacute;signe l’autorit&eacute; qui exerce l’action publique pour les infractions causant un trouble &agrave; l’ordre public.
- Il repr&eacute;sente les int&eacute;r&ecirc;ts de la soci&eacute;t&eacute; devant toutes les juridictions de l’ordre judiciaire.
- Il exerce l’action publique par des poursuites en tant que demandeur, en intervenant durant le proc&egrave;s
comme une partie principale.
- Il agit tant pendant la phase d’instruction que pendant celle de jugement.
- Il d&eacute;cide de d&eacute;clencher ou non l’action publique (opportunit&eacute; des poursuites) en s’appuyant sur les
services de la police judiciaire (PJ) pour rechercher les infractions.
- S’il choisit de d&eacute;clencher l’action publique, le parquet aura la charge de requ&eacute;rir l’application de la
loi.
- Il est aussi charg&eacute; de l’ex&eacute;cution des peines une fois que celles-ci sont d&eacute;finitives.
- Il assiste &eacute;galement aux commissions d’application des peines, notamment sur l’octroi des lib&eacute;rations
conditionnelles.
Le Juge d’instruction
Le juge d’instruction est un magistrat charg&eacute; de rassembler l’ensemble des &eacute;l&eacute;ments d’une infraction
pour permettre l’&eacute;ventuel jugement de son auteur. Il est ind&eacute;pendant et inamovible.
- Il est saisi par le procureur de la R&eacute;publique qui ouvre une information judiciaire ou par une victime
qui se constitue partie civile.
- Il proc&egrave;de, sous le contr&ocirc;le de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel, &agrave; tous les actes qui
permettent la manifestation de la v&eacute;rit&eacute;.
- Il rassemble tous les &eacute;l&eacute;ments de l’affaire (interrogatoires, d&eacute;signation d’experts, ordonnance de
perquisitions, de saisies, d’&eacute;coutes t&eacute;l&eacute;phoniques, actes d’enqu&ecirc;tes confi&eacute;s aux services de police ou
de gendarmerie) qu’ils soient &agrave; charge ou &agrave; d&eacute;charge.
- Apr&egrave;s avoir rassembler les &eacute;l&eacute;ments li&eacute;s &agrave; l’infraction, Il peut rendre une ordonnance de non-lieu ou
renvoyer la personne mise en examen devant la cour d’assises ou le tribunal correctionnel pour y &ecirc;tre
jug&eacute;e.
- Il peut placer le mis en examen sous contr&ocirc;le judiciaire et fixe, dans ce cadre, les obligations &agrave;
respecter.
- Il peut &eacute;galement saisir le juge des libert&eacute;s et de la d&eacute;tention pour lui demander le placement du mis
en examen en d&eacute;tention provisoire &agrave; l’issue d’un d&eacute;bat contradictoire.
Le juge des libert&eacute;s et de la d&eacute;tention
Le Juge des libert&eacute;s et de la d&eacute;tention (JLD) est un magistrat sp&eacute;cialement comp&eacute;tent pour ordonner,
pendant la phase d’instruction d’une affaire p&eacute;nale, le placement en d&eacute;tention provisoire d’une personne mise en examen.
- C’est lui qui d&eacute;cide de la prolongation de la d&eacute;tention provisoire, et examine les demandes de mise
en libert&eacute;.
- Il est saisi par une ordonnance motiv&eacute;e du juge d’instruction, oui par le procureur de la R&eacute;publique.
Le juge de l’application des peines (JAP) est le juge charg&eacute; de suivre la vie des condamn&eacute;s &agrave; l’int&eacute;rieur
et &agrave; l’ext&eacute;rieur de la prison.
- Apr&egrave;s avis de la commission de l’application des peines, le JAP peut accorder au condamn&eacute; qui a
donn&eacute; des preuves suffisantes de bonne conduite : des r&eacute;ductions de peine, des autorisations de sortie
sous escorte, des permissions de sortir.
- Apr&egrave;s avis du repr&eacute;sentant de l’administration p&eacute;nitentiaire et d’un d&eacute;bat contradictoire en chambre
du Conseil, le JAP peut accorder au condamn&eacute; : un placement &agrave; l’ext&eacute;rieur, une semi-libert&eacute;, un fractionnement et une suspension de peine, un placement sous surveillance &eacute;lectronique, une lib&eacute;ration
conditionnelle.
- Il est charg&eacute; de suivre l’ex&eacute;cution des peines impliquant un suivi judiciaire en milieu libre : suivi sociojudiciaire, interdiction de s&eacute;jour, travail d’int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral, mesures d’ajournement du prononc&eacute; de la
peine avec mise &agrave; l’&eacute;preuve ou sursis avec mise &agrave; l’&eacute;preuve.
- Pour l’exercice de ses missions en milieu ouvert, il est assist&eacute; d’un service sp&eacute;cifique : le service p&eacute;nitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
83
annexes
Le juge d’application des peines
Annexe 3 :
Infractions p&eacute;nales et sanctions applicables
LES DROGUES ILLICITES
LA S&Eacute;CURIT&Eacute; ROUTI&Egrave;RE
Seuil recommand&eacute; :
0g/l dans le sang
84
Annexe 4 :
Le mod&egrave;le de Prochaska
et Di Clemente
ou &laquo;mod&egrave;le des &eacute;tapes du changement&raquo;
PRE-CONSCIENCE
MAINTIEN
PROLONGE
RECHUTE
CONSCIENCE
MAINTIEN
DECISION
ACTION
Le mod&egrave;le de Prochaska consid&egrave;re le changement de comportement comme un processus et non
un &eacute;v&eacute;nement unique. Le passage &agrave; un comportement favorable &agrave; la sant&eacute; se r&eacute;alise &agrave; travers 5
&eacute;tapes successives :
- la pr&eacute; contemplation, pr&eacute; intention ou pr&eacute; conscience : la personne est dans le d&eacute;ni
de la r&eacute;alit&eacute;, elle n’a pas de probl&egrave;me. Lorsqu’on aborde les probl&egrave;mes de consommation, la
personne est surprise, plus que choqu&eacute;e.
L’attitude du professionnel : informer, prendre le temps, suivre l’&eacute;tat somatique, garder le
lien.
- la contemplation, intention ou conscience : la personne est dans l’ambivalence, dans
&laquo;oui peut &ecirc;tre&raquo;. Le contemplateur oscille entre la verbalisation de ses inqui&eacute;tudes et les raisons
de ne pas s’inqui&eacute;ter.
L’attitude du professionnel : entretien motivationnel visant &agrave; d&eacute;velopper la motivation de la
personne, &agrave; mettre sur la balance les effets n&eacute;gatifs et positifs de l’alcool. Un bilan somatique et
une analyse biologique peuvent fournir les arguments objectifs en faveur de l’abstinence.
- la d&eacute;cision, d&eacute;termination : la personne est d&eacute;cid&eacute;e, elle veut s’arr&ecirc;ter. Elle prend la d&eacute;cision de modifier son comportement probl&eacute;matique.
L’attitude du professionnel : valoriser toute d&eacute;cision de changement, aider &agrave; trouver une bonne strat&eacute;gie.
- l’action : ce stade constitue les premiers temps du changement effectif du comportement.
- le maintien : la personne tente de r&eacute;sister aux diverses tentations de retour au comportement
probl&eacute;matique.
L’attitude du professionnel : faire une liste des situations &laquo;&agrave; risque&raquo; de rechute, parler des
envies d’alcool, pr&eacute;parer un syst&egrave;me d’alarme en cas de rechute.
- le stade de rechute plonge la personne dans du pessimisme, elle a un sentiment d’&eacute;chec.
Selon ce mod&egrave;le, il est tout &agrave; fait normal qu’une personne rechute et il est fr&eacute;quent qu’elle doive
s’y prendre &agrave; plusieurs reprises avant de sortir de fa&ccedil;on permanente de la roue du changement.
Cela ne constitue pas un manque de volont&eacute; ou une manifestation pathologique en soit. Si la personne rechute, elle revient soit &agrave; l’&eacute;tape de pr&eacute; contemplation, soit &agrave; celle de la contemplation.
L’attitude du professionnel : d&eacute;dramatiser, &ecirc;tre tol&eacute;rant avec le patient mais pas avec l’alcool,
r&eacute;unir les r&eacute;seaux de soutien.
Dans ce mod&egrave;le, la responsabilit&eacute; du changement est laiss&eacute;e au patient, la responsabilit&eacute; du th&eacute;rapeute est de stimuler et d’aider le patient &agrave; &eacute;voluer &agrave; travers ses stades.
85
annexes
Ce mod&egrave;le repose sur l’hypoth&egrave;se selon laquelle le changement est cyclique et continu, les sujets
sont susceptibles de revenir &agrave; l’&eacute;tape ant&eacute;rieure, mais cela ne signifie pas n&eacute;cessairement qu’il
leur faille repartir de z&eacute;ro.
Bibliographie et textes de r&eacute;f&eacute;rences
Textes de r&eacute;f&eacute;rences
Ouvrages et rapports
Loi n&deg; 070-1320 du 31 d&eacute;cembre 1970 (parue au JO du 03 janvier 1971)
relative &agrave; la r&eacute;pression du trafic et de l’usage de substances stup&eacute;fiantes
ainsi qu’aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie
Ansembourg T., (2001), Cessez d’&ecirc;tre gentil, soyez vrai, Etre avec les autres
en restant soi-m&ecirc;me, Paris, les Editions de l’Homme
Loi n&deg;91-32 du 10 janvier 1991, relative &agrave; la lutte contre le tabagisme et
l’alcoolisme
Association Fran&ccedil;aise de criminologie, (2002), Les Soins Obliges Ou L’Utopie
De La Triple Entente - XXXIIIe Congr&egrave;s Fran&ccedil;ais De Criminologie, 10 Et 11
Mai 2001, Universit&eacute; Lille II, Paris, Dalloz
Loi n&deg;96-542 du 19 juin 1996 relative au contr&ocirc;le de la fabrication et du
commerce de certaines substances susceptibles d’&ecirc;tre utilis&eacute;es pour la fabrication illicite de stup&eacute;fiants ou de substances psychotropes
Buber M., (1989), Le chemin de l’homme, d’apr&egrave;s la doctrine hassidique,
Paris, Le Rocher
Loi n&deg; 2000-516 du 15 juin 2000 renfor&ccedil;ant la protection de la pr&eacute;somption
d’innocence et les droits des victimes
Morel A., Couteron J.P., (2008), Les conduites addictives, comprendre, pr&eacute;venir, soigner, Paris, Dunod
Loi n&deg; 2003-87 du 3 F&eacute;vrier 2003 relative &agrave; la conduite sous l’influence de
substances ou plantes class&eacute;es comme stup&eacute;fiants
OFDT. (2005), Drogues et d&eacute;pendances, donn&eacute;es essentielles, Paris, La
D&eacute;couverte
Loi n&deg;2007-297 du 5 mars 2007 relative &agrave; la pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance
Parquet P. J. (1997), Pour une politique de pr&eacute;vention en mati&egrave;re de comportements de consommation de substances psychoactives, Paris, CFES
Circulaire DGLDT/CRIM/DGS du 28 avril 1995 relative &agrave; l’harmonisation des
pratiques d’injonction th&eacute;rapeutique
Circulaire DACG-DAP-DPJJ du 17 juin 1999 relative aux r&eacute;ponses judiciaires
aux toxicomanes
Circulaire CRIM 2004-03 E5NOR du 16 mars 2004 relative &agrave; la politique
p&eacute;nale en mati&egrave;re de r&eacute;ponses alternatives aux poursuites et de recours aux
d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s du procureur
Circulaire N&deg; DGS/S6B/DSS/1A/DGAS/5C/2006/01 du 2 janvier 2006 relative &agrave; la structuration du dispositif de r&eacute;duction des risques, &agrave; la mise en
place des centres d’accueil et d’accompagnement &agrave; la r&eacute;duction des risques
pour usagers de drogues (CAARUD) et &agrave; leur financement par l’assurance
maladie
Circulaire DGS/6B/DHOS/O2 no 2007-203 du 16 mai 2007 relative &agrave; l’organisation du dispositif de prise en charge et de soins en addictologie
Circulaire d’application N&deg;DGS/MC2/2008/79 du 28 f&eacute;vrier 2008 relative &agrave;
la mise en place des centres de soins d’accompagnement et de Pr&eacute;vention
en addictologie et &agrave; la mise en place des sch&eacute;mas r&eacute;gionaux
Circulaire de la DAP n&deg;113/PMJ1 du 19 mars 2008 relative aux missions et
aux m&eacute;thodes d’intervention des services p&eacute;nitentiaires d’insertion et de
probation
Circulaire de la DACG 2008 – 11 G4/ du 9 mai 2008 relative &agrave; la lutte contre
la toxicomanie et les d&eacute;pendances
Circulaire DHOS/02 n&deg;2008-299 du 26 septembre 2008 relative &agrave; la fili&egrave;re
hospitali&egrave;re de soins en addictologie
D&eacute;cret 2002-1227 du 3 octobre 2002 relatif aux appartements de coordination th&eacute;rapeutique
D&eacute;cret n&deg;2007-877 du 14 mai 2007 relatif aux missions des centres de
soins, d’accompagnement et de pr&eacute;vention en addictologie
D&eacute;cret n&deg;2007-1388 du 26 septembre 2007 pour l’application de la loi du
5 mars 2007 relative &agrave; la pr&eacute;vention de la d&eacute;linquance et modifiant le code
p&eacute;nal et le code de proc&eacute;dure p&eacute;nale
D&eacute;cret n&deg;2008-364 du 16 avril 2008 relatif au suivi des mesures d’injonction th&eacute;rapeutique et aux m&eacute;decins relais
Buber M., (2001), La relation, &acirc;me de l’&eacute;ducation? Paris, Parole et Silence
Reynaud M., Parquet P. J. (1999), Les personnes en difficult&eacute;s avec l’alcool,
Paris, Masson
Reynaud M., Parquet P. J., Lagrue G. (2000), Les pratiques addictives,
usage, usage nocif et d&eacute;pendance aux substances psychoactives, Paris,
Odile Jacob
Roques B. (1998), Probl&egrave;mes pos&eacute;s par la dangerosit&eacute; des drogues, Paris,
Secr&eacute;t. d’Etat &agrave; la Sant&eacute;
Rosenberg Marshall B., (2006), D&eacute;nouer les conflits par la Communication
Non Violente, Bernex, Jouvence
Rozjman T., (2009), Bien vivre avec les autres, la th&eacute;rapie sociale, Editions
Larousse Univers Psychologiques
Rozjman T., (2006), C’est pas moi, c’est lui. Ne plus &ecirc;tre victime des autres,
avec Th&eacute;a Rojzman, &eacute;ditions JC Latt&egrave;s
Rapport de M. le D&eacute;put&eacute; Jean-Luc Warsmann du 28 avril 2003 sur les peines alternatives &agrave; la d&eacute;tention, les courtes peines de prison, et la pr&eacute;paration des d&eacute;tenus &agrave; la sortie de prison
Rapport de M. le D&eacute;put&eacute; Etienne Blanc, du 8 juillet 2009 sur la prise en
charge sanitaire, psychologique et psychiatrique des personnes majeures
plac&eacute;es sous main de justice
Rapport public de la cour des comptes sur &laquo;Garde et r&eacute;insertion, la gestion
des prisons&raquo;
Revues et documents
Archives de politique criminelle n&deg; 31 - Les addictions - Collectif, Pedone
F3A - Anitea, Suppl&eacute;ment technique sur les CSAPA, Devenir CSAPA avant
fin 2009, 2008
F3A - Anitea, Associons nos comp&eacute;tences, pour une approche m&eacute;dico-sociale des addictions, 2009
Code la sant&eacute; publique
Code de d&eacute;ontologie m&eacute;dicale
Sites internet
Code p&eacute;nal
www.cnvc.org
Plan gouvernemental sur la prise en charge et la pr&eacute;vention des addictions
2007-2011, Minist&egrave;re de la sant&eacute; et des solidarit&eacute;s
www.drogues.gouv.fr
Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008
– 2011, MILDT
www.legifrance.gouv.fr
Le cahier des charges relatif au stage de sensibilisation aux dangers de
l’usage de produits stup&eacute;fiants, MILDT
www.justice.gouv.fr
www.ofdt.fr
www.sante-sports.gouv.fr
86
pages1-2(vide) 87-88 SJquad_Mise en page 1 04/10/11 10:49 Page3
R&eacute;dacteurs et membres de la commission sant&eacute;-justice
Sylvie Auliac – Infirmi&egrave;re – th&eacute;rapeute familiale – CSAPA – Centre Hospitalier des quatre villes – Boulogne-Billancourt (92)
Avner Azoulay – Juge d’application des peines – Tribunal de Grande Instance – Saverne (67)
Fabrice Baudon – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP du Loiret – Orl&eacute;ans (45)
Laetitia Beignon – Psychologue – APLEAT – Orl&eacute;ans (45)
Annie Boisyvon – Infirmi&egrave;re – CSAPA – Centre Hospitalier – Saint Malo (35)
Claire Botte – Directrice – SPIP du Loiret – Orl&eacute;ans (45)
Docteur Michel Burger – Psychiatre – Centre Hospitalier – Erstein (67)
Dominique Carcel – Infirmi&egrave;re – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Sylvie Catto – Conseill&egrave;re en alcoologie – ANPAA 71 – Macon (71)
Laurent Chassagne – Chef de service &eacute;ducatif – CSAPA Le trait d’union – Association Oppelia – Boulogne-Billancourt (92)
Laure Claux – Infirmi&egrave;re – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Guylaine Colard – Conseill&egrave;re d’insertion et de probation – SPIP – Nanterre (92)
St&eacute;phane Corlosquet – &Eacute;ducateur – Centre d’Action Educative de la Protection Judiciaire de la Jeunesse – Saint Malo (35)
Annie Curie – Assistante de service social au sein de l’administration p&eacute;nitentiaire – SPIP – Metz (57)
Corinne Detrez – Assistante Sociale – SPIP – Dax (40)
Gw&eacute;na&euml;le Duval – Psychologue clinicienne – A.N.P.A.A.77 – d&eacute;tach&eacute;e du CCAA de Dammarie-les-lys au centre de
d&eacute;tention de Melun et du CCAA de Meaux au centre p&eacute;nitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers (77)
Docteur Patrick Fasseur – Psychiatre – Centre Hospitalier – La Rochelle (17)
&Eacute;lisabeth Fellinger – Directrice – Centre d’Information R&eacute;gional sur les Drogues et les D&eacute;pendances (CIRDD) – Alsace –
Strasbourg (67)
Cl&eacute;mentine Foll – Psychologue – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Docteur Patrick Fouilland – M&eacute;decin Addictologue – CSAPA &laquo;Nautilia&raquo; – Association Oppelia – Le Havre (76)
Nicole Koch – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP – Dax (40)
Maximilienne Kohou – Secr&eacute;taire – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Docteur Jean-Philippe Lang – Directeur de p&ocirc;le – Centre hospitalier – Erstein (67)
Didier Laubignat – Infirmier – UCSA – Centre P&eacute;nitentiaire – Varennes-Le-Grand (71)
Catherine Lebrun Legent – Intervenant en Alcoologie – CSAPA &laquo;Nautilia&raquo; – Association Oppelia – Le Havre (76) –
Formatrice en Communication Non Violente (CNV)
Anne Le Cocguen – Chef de service d’insertion et de probation – SPIP – Melun (77)
Hans Lef&egrave;bvre – Conseiller d’Insertion et de Probation – SPIP – Dax (40)
Olivier Linden – Infirmier – CCAA – Metz (57)
Virginie Luze – &Eacute;ducatrice – Centre d’Action Educative de la Protection Judiciaire de la Jeunesse – Saint Malo (35)
St&eacute;phane Magarelli – &Eacute;ducateur – CCAA – A.N.P.A.A.77 de Dammarie-les-lys (77)
Docteur Alain Morel – Psychiatre – Directeur G&eacute;n&eacute;ral – Association Oppelia – Boulogne-Billancourt (92)
H&eacute;l&egrave;ne Neuvialle – Conseill&egrave;re d’Insertion et de Probation – SPIP – La Rochelle (17)
H&eacute;l&egrave;ne Ollier – Assistante sociale – CCAA –Association Les Apsyades – Nantes (44)
Nathalie Pastoureau – Conseill&egrave;re d’Insertion et de Probation – SPIP – Saint Malo (35)
St&eacute;phanie Pellegrini – Chef de service d’insertion et de probation – SPIP – Melun (77)
Marjolaine Poinsard – Substitut du Procureur – Tribunal de Grande Instance – Saverne (67)
Nicole Robert – Chef de Service d’Insertion et de Probation – SPIP – Chalon-sur-Sa&ocirc;ne (71)
Docteur Claude Roche-Desbordes – M&eacute;decin – CCAA Hospitalier – Dax (40)
Emma Tarlev&eacute; – Charg&eacute;e de missions – F3A
Christine Tellier – Directrice – APLEAT – Orl&eacute;ans (45)
Laurent Vansteenskiste – Chef de service – SPIP – Dax (40)
Marianne Vidal – Chef de service – SPIP – Nantes (44)
Fr&eacute;d&eacute;ric Voize – Directeur de l’Association R&eacute;seau Solidarit&eacute; Accueil 92 – Fontenay-aux-Roses (92)
Comit&eacute; scientifique
Jean-Pierre Couteron – Psychologue au CEDAT – Mantes La Jolie (78) – Pr&eacute;sident de l’Anitea – Administrateur de la F3A
Alain Cugno – professeur de philosophie – Paris (75), Vice-Pr&eacute;sident de la F&eacute;d&eacute;ration des Associations R&eacute;flexion Action
Prison Et Justice (FARAPEJ)
Patrick Fouilland – M&eacute;decin Addictologue au CSAPA &laquo;Nautilia&raquo; – Le Havre (76), Pr&eacute;sident de la F3A – Pr&eacute;sident de la
F&eacute;d&eacute;ration Fran&ccedil;aise d’Addictologie (FFA)
Abla Maache – Minist&egrave;re de la Sant&eacute; et des Sports – Direction G&eacute;n&eacute;rale de la Sant&eacute; – Bureau des Pratiques Addictives
H&eacute;l&egrave;ne Morfini – Minist&egrave;re de la Sant&eacute; et des Sports – Direction G&eacute;n&eacute;rale de la Sant&eacute; – Bureau des Pratiques Addictives
Sylvie Mouchel – Magistrat – Direction des Affaires Criminelles et des Gr&acirc;ces (DACG) – Bureau de la Sant&eacute; Publique du
Droit Social et de l’Environnement (BSPDSE)
Avec le soutien financier de la Mission Interministerielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie
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9 rue des bluets 75011 Paris • www.federationaddiction.fr
contact 01 42 28 65 02
r&eacute;daction Emma Tarlev&eacute;, charg&eacute;e de projet F&eacute;d&eacute;ration Addiction
[email protected]
01 42 28 83 35
Deuxi&egrave;me &eacute;dition, 2011
Conception graphique int&eacute;rieure Savoir pour agir
Couverture Carole Peclers
impressionLa Petite Presse
achev&eacute; d’imprimer octobre 11
couverture_Mise en page 1 11/10/11 17:42 Page2
Pratique(s
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