La situation économique des stations privées suisses de radio- et de télédiffusion Actualisation (base de données 2013) Rapport sommaire Analyse effectuée par Publicom SA sur mandat de l'OFCOM René Grossenbacher Stefano Sasso © Publicom AG, CH-8802 Kilchberg, le 11 septembre 2015 Sommaire 1. Remarques préliminaires.........................................................................................................3 2. Définitions et sources de données ..........................................................................................4 3. Résultats pour la radio ............................................................................................................7 3.1. Quote-part de capital en propre et rentabilité ...................................................................7 3.2. Recettes de la publicité et du parrainage ...........................................................................7 3.3. Charges de personnel ......................................................................................................10 3.4. Exploitation du marché des auditeurs et attractivité des programmes .............................10 3.5. Prestation d’information des programmes .......................................................................12 3.6. Bilan des radios privées ....................................................................................................13 4. Résultats pour la télévision régionale ....................................................................................15 4.1. Quote-part de capital en propre et rentabilité .................................................................15 4.2. Recettes de la publicité et du parrainage .........................................................................16 4.3. Charges de personnel ......................................................................................................17 4.4. Prestation d’information des programmes .......................................................................17 4.5. Bilan des télévisions régionales ........................................................................................18 2 1. Remarques préliminaires Le rapport sommaire repose sur une analyse des rapports financiers des diffuseurs commerciaux privés de radio et de télévision régionale titulaires d’une concession avec mandat de prestations (base de données 2013). Le tri et le traitement des données ont été effectués par le Prof. Dr. Thomas Grebel de l’Université technique d’Ilmenau. L’étude porte sur 29 diffuseurs de radio commerciale titulaires d’une concession et 13 diffuseurs de télévision. Du fait d’un changement de propriétaire, il n’y a pas de données financières disponibles au titre de 2013 pour Radio 105. En ce qui concerne Telebärn et Tele M1 qui font partie du groupe AZ Medien, il manque les bilans de 2013 car ces stations ne constituent pas des entreprises en propre. Pour les trois stations du Groupe Energy à Zürich, Bâle et Berne, il n’y a pas de chiffres consolidés disponibles pour l’année de recueil 2013 au moment de la clôture de rédaction du présent rapport (31 juillet 2015). Par conséquent, les 3 stations ne sont pas prises en compte dans le présent rapport. Dans certains cas – et afin de ne pas fausser l’ordre chronologique – le travail a été effectué avec des estimations reposant sur les années précédentes pour ces radios. Là où c’est le cas, cela est mentionné dans le texte. Pour ce qui est des comparaisons avec les années précédentes, il convient de tenir compte de ce qui suit : Pour les chiffres de 2010, il manque Radio Chablais qui n’a pas été intégrée du fait d’indications insuffisantes. Pour Lac (YES FM), il manquait les indications de 2011 concernant la situation des personnels. Le diffuseur GRRIF a été pris en compte pour la première fois en 2012, après son entrée sur le marché. Les diffuseurs suivants diffusent plusieurs programmes (avec des fenêtres) : BNJ (RTN, RJB, RFJ), Grischa (Grischa, Engiadina), Central (Central, Central Ausserschwyz), Canal 3 (Canal 3 allemand, Canal 3 français), Fribourg (Radio Fribourg, Radio Freiburg) et Canal 9 (Canal 9, Kanal 9). Pour les chiffres clés reposant sur les données d’analyse des programmes et d’utilisation, on a utilisé des valeurs moyennes (par ex. en quote-part d’information) ou des valeurs cumulées (output régional d’infos en minutes, audience en milliers) des programmes étudiés. Du fait du passage à un autre système de mesure pour l’étude de l’utilisation de la télévision ou du renoncement qui en a suivi de plusieurs stations de télévision régionales quant à l’étude de l’utilisation de Mediapulse, nous ne disposons pas pour 2013 de données quant à l’utilisation des télévisions régionales. Par conséquent, il manque également les chiffres clés correspondants. 3 Depuis 2010, les conditions cadres juridiques et politiques pertinentes sont largement restées inchangées. Pour les stations de télévision régionale, elles ont été modifiées dans la mesure où la quote-part de la redevance du diffuseur privé de télévision depuis l’ajustement de l’ORTV en juin 2012, peut atteindre jusqu’à 70 % des coûts d’exploitation. En plus, depuis le 1.3.2013 les stations de télévision régionale ont le droit de diffuser leurs programmes ailleurs que dans leur zone de concession en utilisant la technique digitale, câble ou satellite. 2. Définitions et sources de données Recettes globales La recette globale s’entend en incluant les redevances et les recettes externes à l’exploitation. Recettes de la publicité et du parrainage Les recettes issues de la publicité et du parrainage sont calculées déduction faite des escomptes, des ristournes et des remboursements, toutefois en prenant en compte les commissions de conseil et les provisions d’intermédiaire versées à des tiers. Il s’agit ainsi de montants nets qui ont été facturés au client (mandant de publicité) – indépendamment du fait que des sociétés d’intermédiaires soient intervenues dans le système. Audience quotidienne nette en milliers (uniquement radio) Les audiences quotidiennes pour les radios privées reposent sur les relevés du 2ème semestre 2013 (24 heures, lundi au dimanche). Source : Mediapulse. Audience nette en prime-time (uniquement radio) Elle est constituée de l’audience moyenne d’un programme de radio au cours des heures d’émission suivantes (prime time) : 6h30 - 8h30, 11h30 - 13h30 et 17h00 - 19h00. Source : Mediapulse. Exploitation du marché des auditeurs / des spectateurs (uniquement radio) Il est défini dans quelle ampleur un diffuseur de programmes parvient sur un jour moyen à atteindre son potentiel de public. On ne définit alors comme potentiel global de public pas la population de la zone de concession, mais l’audience hebdomadaire (= nombre de personnes qui au cours d’une semaine ont branché au moins une fois la radio en question). L’exploitation du marché des auditeurs / marché des spectateurs comporte ainsi l’élément qualitatif de fidélisation au programme et elle se calcule à partir du rapport entre l’audience hebdomadaire et l’audience quotidienne. 4 Attractivité du programme (uniquement radio) Ampleur dans laquelle un diffuseur de programmes parvient à atteindre son public en prime time. L’attractivité du programme est calculée à partir du rapport de l’audience quotidienne sur l’audience en prime time dans la zone de concession (2ème semestre 2013). Recettes de publicité / de parrainage par auditeur dans la zone linguistique (uniquement radio) Base : Audience dans la zone linguistique, 2ème semestre 2013 (Mediapulse) Recettes de publicité / de parrainage par habitant dans la zone de concession Base : Nombre d’habitants conformément aux bases de calcul pour les parts de redevances (Daniel Hürst, 2010). Structure des coûts Le terme d‘ « intermédiaire » regroupe toutes les commissions de conseil et d’intermédiaire qui ont été payées à des sociétés du groupe ou à des sociétés tierces. Elles sont par conséquent plus réduites pour les diffuseurs avec une acquisition de publicité en propre que pour ceux avec une société de publicité externe. Par contre, les diffuseurs qui acquièrent eux-mêmes leur publicité ont en règle générale des coûts de personnel plus élevés. Charges de personnel par collaborateur Les indications concernant le nombre de postes à temps plein ont été prélevées dans les rapports annuels des diffuseurs en question qui sont publiés sur le site web de l’OFCOM. Publicom a signalé à l’OFCOM les indications peu plausibles ou absentes et cet organisme a procédé aux éclaircissements correspondants auprès des diffuseurs et en a rendu compte à Publicom. Cash-flow des entreprises selon la définition suivante1 : Bénéfices de l’entreprise + amortissements +/- Δ provisions +/- Δ autres postes sans effet sur les liquidités Recettes de l’entreprise En ce qui concerne les diffuseurs qui dépensent plus de 25 % de leurs recettes brutes pour leur organisation de commercialisation, les commissions de conseil et d’intermédiaire ont été rectifiées vers le bas à hauteur de 25 %, ainsi le cash-flow de ces diffuseurs augmente par rapport au bilan de résultats qui a été transmis. Cette mesure permet d’avoir une image plus réaliste de la situation des recettes et facilite la comparaison entre les diffuseurs. 1 Publicom : La situation économique des stations privées suisses de radio- et de télédiffusion, Kilchberg 2012, p.13 5 Données d’analyse des programmes Radio - Quote-part d’information : En prime time les jours ouvrables (Source : Publicom, Analyse des radios privées, relevés de 2013) - Info régionale : En minutes par jour ouvrable (Source : Publicom, Analyse des radios privées, relevés de 2013) - Output info régionale par collaborateur du programme et par jour ouvrable : le nombre de collaborateurs du programme est prélevé dans les rapports annuels des différents diffuseurs qui sont publiés sur le site web de l‘OFCOM. - Output info régionale en minutes pour 1'000 Francs de redevances : ce qui est déterminé, c’est la totalité de l’output annuel les jours ouvrables. Télévision régionale - Quote-part d’information (sans les rediffusions), base : 24 heures (Source : Université de Fribourg : « Les programmes de télévision des diffuseurs privés avec mandat de prestations en Suisse (Rapport final 2013) »). - Info régionale (sans les rediffusions) : En minutes par jour2 (Source : Université de Fribourg : « idem »). - Output info régionale par collaborateur du programme et par jour : le nombre de collaborateurs du programme est prélevé dans les rapports annuels des différents diffuseurs qui sont publiés sur le site web de l‘OFCOM. - Output info régionale en minutes pour 1'000 Francs de redevances : ce qui est déterminé, c’est la totalité de l’output annuel les jours ouvrables. 2 L’analyse des programmes des stations de télévision privée de l’Université de Fribourg indique l’output d’information par semaine. Cela comporte les week-ends qui ne sont pas concernés en soi par la concession. La production quotidienne calculée correspond ainsi, pour la télévision régionale, à la moyenne de tous les jours de la semaine. 6 3. Résultats pour la radio 3.1. Quote-part de capital en propre et rentabilité > Cinq diffuseurs sont sous-capitalisés ou surendettés > Bien la moitié des diffuseurs avec une rentabilité insuffisante Les quotes-parts moyennes de capital en propre se sont élevées à 28 % (année précédente: 18 %). Le caractère significatif de ces chiffres est faussé par deux diffuseurs présentant un capital en propre fortement négatif. Si l’on exclue les deux radios fortement surendettées, la part moyenne de capital en propre s’élève à 52 %, ce qui est une bonne valeur. 13 diffuseurs se positionnent même singulièrement au-dessus de cette valeur. Au total, 24 radios présentent des quotes-parts de capital en propre suffisantes ou même bonnes, c’est-à-dire qu’elles se situent au-dessus du seuil des 30 % considéré comme nécessaire au bon fonctionnement.3 Un diffuseur est encore dans la plage positive, toutefois en-dessous de la valeur seuil, quatre sont surendettés. Ainsi la situation de financement en propre des radios privées s’est légèrement améliorée par à l’année précédente (2012). La rentabilité moyenne des radios est en légère augmentation, bien que les radios du Groupe Energy n’aient pas été prises en compte. Le taux moyen de cash-flow des entreprises est de 9 % (Année précédente : 8 %). Conformément aux modèles de comptabilité4, un diffuseur de radio devrait générer au minimum un cash-flow pour l’entreprise de 9 % afin de pouvoir survivre sur le long terme. En 2013, 13 diffuseurs ont atteint ce seuil. 12 radios ont obtenu des cash-flows positifs, mais insuffisants. Quatre diffuseurs sont dans la zone rouge. Six radios parmi lesquelles une radio avec redevance, ont obtenu un cash-flow de plus de 15 % et sont ainsi à désigner comme étant hautement rentables en vertu des critères d’économie en entreprise. La moitié de ces diffuseurs avec une très bonne réussite économique opère en Romandie. 3.2. Recettes de la publicité et du parrainage > Environ huit pour cent de croissance du chiffre d’affaires depuis 2010 > Un total de 165 millions de Francs de recettes liées à la publicité et au parrainage > Des recettes de publicité fortement différentes par auditeur Les 29 radios prises en compte dans l’étude mettent en œuvre en 2013 une somme de 146.5 millions de Francs pour la publicité et le parrainage. Si l’on évalue le chiffre d’affaires sur la base des valeurs de l’année précédente pour les quatre radios qui n’ont pas fourni de chiffres, il résulte 3 Voir Publicom (2012) : a.a.O. p. 9 4 Ibidem. p. 12 7 un chiffre d’affaires global de 165 millions de Francs pour les radios privées avec concession, ce qui correspond à une croissance non significative par rapport à l’année précédente (illustration 1). Cette évolution présente une certaine contradiction par rapport aux indications de la Fondation Statistique Suisse en publicité qui affichent pour 2013 une augmentation de l’ordre 7 %.5 17 diffuseurs signalent un recul du chiffre d’affaire, dont 12 une augmentation. La plage se situe entre + 56 % et -76 %, sachant qu’il s’agit là de cas isolés extrêmes. La majorité signale des variations dans une plage de pourcentage à un chiffre. Illustration 1 : Total des recettes de publicité et de parrainage des radios privées 2008-2013 en millions de Francs (Source : OFCOM et estimation Publicom [2013]) 200 157 150 149 153 161 164 165 2011 2012 2013 100 50 0 2008 2009 2010 Publicom 2015 5 Fondation Statistique Suisse en Publicité : Dépenses publicitaires en Suisse 2014, p. 22. La Fondation Statistique Suisse en publicité annonce pour 2013 un chiffre d’affaires net du secteur de la radio de157 millions de Francs. Les indications reposent sur des auto-déclarations des diffuseurs et sur des estimations. 8 Illustration 2 : Recettes issues de la publicité et du parrainage par auditeur 2010-2013 en Francs (Sources : OFCOM, Mediapulse, propres calculs) 43 Total 45 45 46 43 49 50 Avec redevances 52 43 42 41 42 Sans redevances 41 40 42 42 Suisse alémanique 48 Romandie/Tessin 50 0 10 20 30 40 2010 53 53 50 2011 2012 60 2013 Publicom 2015 Les recettes issues de la publicité et du parrainage par auditeur ont continué de progresser (voir illustration 2). En moyenne, les radios ont atteint désormais Fr. 45.90 par auditeur et par an (Année précédente : Fr. 44.70). La tendance selon laquelle les radios avec la redevance exploitent de mieux en mieux leur marché de la publicité s’est poursuivie. Depuis 2010, les radios avec redevance ont augmenté leurs recettes commerciales de 20 % par auditeur tandis que les radios qui ne reçoivent pas de redevance stagnent. Les radios de Suisse latine opèrent sur le marché de la publicité avec manifestement plus de succès que les stations de Suisse alémanique, toutefois avec de très grandes variations d’une année sur l’autre. Plus importantes que les différences entre les groupes de diffuseurs sont celles entre les différents diffuseurs : les chiffres d’affaires par auditeur vont de Fr. 7.90 jusqu’à Fr. 95.40. Ce qui est remarquable, c’est que les facteurs contextuels tels que la structure économique de la zone de concession ou l’intensité de la concurrence ne parviennent pas à expliquer ces différences. Dans le groupe des diffuseurs avec le plus de réussite sur le marché publicitaire et qui génèrent plus de 60 Francs par auditeur, il y a aussi bien des radios avec redevance qui exercent leurs activités dans des zones aux structures faibles, que des radios situées dans des zones urbaines dynamiques. 9 3.3. Charges de personnel > Des coûts de personnel en légère augmentation par poste à temps plein Le personnel constitue le facteur de coûts le plus important d’un diffuseur de radio. En moyenne, les radios dépensent bien deux cinquièmes de leur budget de dépenses pour le personnel. Toutefois cette valeur relative ne veut pas dire grand-chose car la structure des coûts des diffuseurs est très différente et dépend avant tout du fait que l’acquisition de publicité intervient sous le même toit ou est décentralisée vers une société tierce (en règle générale, une société du groupe). Dans certains cas, de telles commissions d’intermédiaire à des sociétés tierces peuvent accaparer jusqu’à 60 % des coûts globaux. La charge moyenne de personnel par poste à temps plein a légèrement augmenté pour atteindre Fr. 92'100 (+ 2 %). Les différences entre les diffuseurs sont toutefois grandes : douze diffuseurs dépensent plus de Fr. 100'000 par an et par poste à temps plein, deux ne dépensent même pas Fr. 70'000. Les comparaisons avec les années précédentes sont problématiques dans la mesure où les indications sur le personnel dans les rapports annuels sur lesquels reposent ces chiffres clés, n’ont été rendues plausibles de manière systématique qu’à partir de l’année actuelle de relevés. 3.4. Exploitation du marché des auditeurs et attractivité des programmes > Une exploitation du marché des auditeurs pratiquement inchangée > Une attractivité des programmes qui diminue en Suisse latine L’exploitation moyenne du marché des auditeurs (voir chap. 2) est restée inchangée au cours de la période d’observation de trois ans : un diffuseur moyen atteint sur un jour donné 43 % de son potentiel d’auditeurs (voir illustration 3). Des différences existent avant tout entre les radios avec redevance et celles qui ne reçoivent pas de redevance : en 2013, les radios avec redevance atteignent mieux leur public que les radios sans redevance. Entre les différentes régions linguistiques, il n’y a pas de différences notables pour l’année d’observation. De même les différents diffuseurs connaissent de grandes différences lorsqu’il s’agit de l’exploitation de leur potentiel d’auditeurs. Sept radios atteignent sur un jour donné au moins la moitié de leur public potentiel, quatre n’atteignent que moins de 35 %. Une régularité au sujet de cette répartition n’est pour ainsi dire pas identifiable. Toutefois il existe des indices qui montrent que les radios qui s’adressent à un public jeune, ont un peu plus de mal à exploiter leur potentiel d’auditeurs. Les particularités de l’utilisation des médias par les jeunes gens pourraient ici jouer un rôle. En, comparaison par rapport à l’année précédente, les variations pour la plupart des diffuseurs se situent dans un cadre étroit. Ce qui est remarquable, c’est uniquement que les deux stations tes- 10 sinoises ont considérablement augmenté l’exploitation de leur potentiel d’auditeurs. La grosse progression directement sur les deux diffuseurs n’est par conséquent pas plausible et devrait trouver son origine dans la méthode de calcul. Les causes n’ont pas encore pu être éclaircies. Illustration 3 : Exploitation du marché des auditeurs en comparaison 2010-2013 (Source : Publica Data, calculs en propre) 43% 43% 43% 43% Total 46% 46% 44% 47% Avec redevances 42% 42% 41% 41% Sans redevances 44% 44% 43% 43% Suisse alémanique 42% 42% 41% 43% Romandie/Tessin 0% 10% 20% 30% 40% 2010 50% 2011 2012 60% 2013 Publicom 2015 Illustration 4 : Attractivité des programmes (radio) en comparatif, rapport audience quotidienne / Audience prime time 20102013 (Source : Mediapulse, calculs en propre) 34% 33% 33% 32% Total 35% 35% 34% 34% Avec redevances 33% 33% 32% 31% Sans redevances Suisse alémanique 33% 34% 33% 33% Romandie/Tessin 34% 33% 32% 31% 0% 10% 20% 30% 40% 2010 2011 50% 2012 2013 Publicom 2015 11 Mesurée par rapport à l’exploitation du marché des auditeurs en prime time, l’attractivité moyenne des programmes depuis 2010 a quelque peu reculé (voir illustration 4). C’est en particulier en Suisse latine que le recul peut être constaté. L’éventail entre les diffuseurs est toutefois considérable : il s’étend de 22 % (radio urbaine en Suisse alémanique) à 41 % (diffuseur rural en Suisse alémanique). Au sein du plus grand groupe (30-35 %) 15 diffuseurs échappent, dix obtiennent des valeurs plus élevées, huit des valeurs plus basses. La tendance veut que ce soient plutôt les programmes bien établis adaptés à un public plus âgé qui atteignent le mieux les auditeurs en prime time. 3.5. Prestation d’information des programmes > Un fort recul des informations régionales produites > A partir de mille Francs de redevances, il résulte en moyenne sept minutes d’information régionale > Des différences massives entre les radios avec redevance La quote-part d’information des programmes en prime time se situe en moyenne à 16 %. Elle varie entre 5 % et 32 %. C’est une station tessinoise qui produit le moins d’information. C’est une chaine rurale de Suisse alémanique qui atteint la plus importante quote-part d’information et qui s’en sort sans redevances. Les différences sont également importantes lorsque l’on prend uniquement en considération l’information régionale. La production moyenne d’information régionale d’une radio privée en Suisse est de 25 minutes par jour ouvrable. Toutefois l’éventail entre les diffuseurs varie de 3 minutes à 129 minutes d’information régionale au cours du prime time d’un jour ouvrable. Par rapport à 2012, il convient de constater un recul considérable (- 19 %) de l’information régionale qui est produite en moyenne. Dans le cadre d’un examen séparé des radios avec redevance, il s’avère qu’en moyenne une radio avec redevance et avec 1'000 Francs de redevances obtenues6 produit par an de l’ordre de sept minutes d’information régionale. Le montant des redevances est cependant mis en œuvre avec une efficacité variable. L’éventail s’étend d’à peine trois minutes jusqu’à plus de 12 minutes d’information régionale pour 1'000 Francs de redevances. La valeur la plus haute est obtenue par un diffuseur de Suisse romande. En ce qui concerne l’utilisation de l’argent des redevances pour l’information régionale, la moins efficace est une radio de Suisse alémanique qui opère sur une zone rurale. 6 Sous le terme de « redevances », il n’est pas uniquement question de la quote-part de redevances, mais aussi des autres subventions (par ex. pour la diffusion) et les autres participations du service public. 12 En comparaison par rapport à l’année précédente, les radios avec redevance ont produit en moyenne et pour 1'000 Francs de redevance, 18 % d’information régionale en moins. 3.6. Bilan des radios privées > Une image inégale du secteur de la radio privée La situation économique des radios privées en Suisse s’est consolidée au cours des dernières années. Ceci est dû, et ce n’est pas le moindre effet, aux recettes en augmentation issues du marché de la publicité. Depuis 2010, ces recettes ont augmenté en moyenne de presque huit pour cent. Mais ce qui s’est également amélioré, c’est l’exploitation des marchés publicitaires par les radios privées : depuis 2010, les radios ont augmenté leurs recettes liées à la publicité et au parrainage par auditeur de trois Francs par an, ce qui permet de conclure à une meilleure acceptation de la publicité à la radio. Ce sont en particulier les radios avec redevance qui ont fortement progressé dans ce domaine. L’augmentation des redevances n’a ainsi aucunement réduit la volonté de performance de ces diffuseurs sur le marché de la publicité, c’est plutôt le contraire. Toutefois, de l’ordre de la moitié des diffuseurs n’atteignent pas une rentabilité suffisante. Quatre d’entre eux sont même dans la zone rouge. Par conséquent, il ne peut être question d’un secteur en bonne santé économique. Par ailleurs, des signes indiquent que la légère amélioration par rapport à l’année précédente a été obtenue, du moins en partie, avec des salaires à la baisse. Toutefois, l’image globale se présente de manière très inégale. Parallèlement à des radios dans le besoin, il y a des radios qui du point de vue économique connaissent beaucoup de réussite. Mais il n’est pour ainsi dire pas possible d’identifier un modèle : il existe dans toutes les régions de la Suisse des radios qui dans l’ensemble ont une gestion économique réussie et d’autres qui connaissent moins de succès. Les conditions contextuelles de la zone d’approvisionnement ne jouent un rôle que dans la mesure où dans les régions fortes du point de vue économique, les radios bénéficient naturellement d’un chiffre d’affaires et de recettes plus élevés que les radios situées dans des zones à structure plus faible. Mais le fait que des radios rentables puissent être exploitées dans des zones économiquement plus faibles est démontré par divers exemples. Avec des structures de coûts adaptés, des fortes prestations de commercialisation et des programmes attractifs, de telles radios parviennent à exploiter les marchés de la publicité et du public de manière supérieure à la moyenne et à générer des rendements raisonnables. Même en tenant compte du mandat de prestations, il se dégage une image très hétérogène du paysage de la radio privée. La production de l’information régionale des chaînes étudiées avec un mandat de prestations identique peut varier jusqu’à vingt fois. Même si l’on considère uniquement les radios avec redevance, les différences sont éclatantes. Conformément au mandat de prestations, l’argent des redevances devrait en premier lieu être mis en œuvre au profit des in- 13 formations régionales : avec mille Francs de redevance, le diffuseur le plus efficace produit plus de quatre fois plus d’informations régionales que la radio avec la prestation de mise en œuvre la plus réduite. 14 4. Résultats pour la télévision régionale 4.1. Quote-part de capital en propre et rentabilité > Une quote-part de capital en propre et une rentabilité réduite > La moitié des diffuseurs est sous-financée ou surendettée > Seuls trois diffuseurs de télévision régionale sont suffisamment rentables – malgré les redevances La quote-part moyenne de capital en propre des diffuseurs de télévision régionale a continué de chuter pour atteindre 16 % (année précédente : 23 %).7 Mais la valeur moyenne se situe bien en dessous de la plage des 30 - 40 % considérée comme adaptée.8 Si l’on ne tient pas compte du diffuseur le plus fortement surendetté, la valeur moyenne s’améliore à hauteur d’à peine 29 %, ce qui est insuffisant. Parmi les onze diffuseurs pris en compte, six demeurent en dessous du seuil de 30 % et doivent de ce point de vue être considérés comme sous-financés. Deux diffuseurs de télévision régionale sont surendettés, l’un d’entre eux dispose uniquement d’une quote-part de capital en propre à peine positive. Pour cinq diffuseurs, on a calculé des valeurs supérieures à 40 %. Ceux-ci sont solidement implantés du point de vue financier. Aussi bien en Suisse alémanique qu’en Suisse latine, il y a des diffuseurs de télévision financièrement sains et éprouvés. En comparaison avec l’année précédente, un diffuseur a pu augmenter de manière substantielle sa quote-part de capital en propre, deux ont été contraints de subir d’importantes pertes. La rentabilité s’est réduite par rapport à l’année précédente. Le cash-flow moyen des entreprises des diffuseurs de télévision régionale est tombé à 5 % (année précédente : 7 %). Le cash-flow d’exploitation d’au moins 13 % nécessaire en vertu des modèles comptables n’est atteint que par trois stations – malgré les redevances (année précédente : 2). Une télévision régionale a dû affronter un cash-flow négatif, sept ont atteint des taux de cash-flow compris entre 0 et 5 %, trois un taux compris entre 6 et 12 %. En comparaison avec l’année précédente, aucun diffuseur n’a été en mesure d’améliorer de manière substantielle sa rentabilité, deux ont été amenés à subir des aggravations notables. 7 Non pris en compte : Telebärn et Tele M1, voir au chap. 1 8 Voir Publicom a.a.O. p. 39 15 4.2. Recettes de la publicité et du parrainage > Des recettes de publicité en léger recul Pour l’année 2014, les recettes globales des 13 stations de télévision régionale se situent à 84 millions de Francs, ce qui correspond à la valeur de l’année précédente. Comme pour l’année passée, plus de deux cinquièmes proviennent de la répartition des redevances. Les recettes de la publicité et du parrainage ont reculé pour atteindre 39.4 millions de Francs (année précédente : 40.3 millions de Francs) (voir illustration 5). Ainsi la dynamique qui a pu être constatée de 2009 à 2011 a définitivement été stoppée. Mesuré par rapport au marché global de la publicité télévisée en Suisse, la quote-part des stations de télévision régionale soumises à concession est pratiquement insignifiante avec 5 %. Par rapport au marché global, la télévision régionale soumise à concession a certes affirmé sa position depuis 2011, mais elle n’a pas continué à la développer. Illustration 5 : Total des recettes de publicité / de parrainage 2009-2013 en millions de Francs (Source : OFCOM) 50 40 40.0 40.3 39.4 2011 2012 2013 36.1 32.6 30 20 10 0 2009 2010 Publicom 2015 Les chiffres d’affaires de la publicité par diffuseur se situent entre 1.7 et 6.3 millions de Francs. Seuls quatre diffuseurs génèrent plus de trois millions de Francs avec la publicité et le parrainage. Un coup d’œil sur les résultats de l’année précédente des différents diffuseurs fournit une image inégale. Les changements oscillent entre + 24 % et - 28 %. Sept diffuseurs signalent des recettes issues de la publicité et du parrainage qui par rapport à l’année précédente se situent dans une marge relativement étroite de + / - 5 %. Trois stations se distinguent avec des recettes en recul de plus de 5 %. De la même manière, trois stations ont pu ajouter plus de 5 %. Dans ce contexte, c’est principalement un diffuseur de Romandie qui se distingue avec un taux d’évolution continu à deux chiffres. Depuis 2010, il a été en mesure de doubler ses recettes publicitaires. 16 En ce qui concerne l’exploitation du marché de la publicité par rapport au public abordé, il ne peut être fait de déclaration en l’absence de chiffres concernant les spectateurs.9 4.3. Charges de personnel > Une charge légèrement en recul par poste à temps plein Bien la moitié des coûts intervenant en moyenne pour une télévision régionale sont imputables au personnel. Différemment de ce qui se passe pour la radio, les commissions d’intermédiaire n’ont qu’une faible signification, car la majorité des diffuseurs acquiert elle-même la publicité. Il n’y a que pour un diffuseur que les commissions représentent plus de 10 % des coûts globaux. La charge de personnel moyenne par poste à temps plein a reculé pour atteindre Fr. 96'700 (- 3 %). Ainsi elle se situe encore un peu au-dessus de celle observée dans les radios privées, mais elle suit la même tendance au recul. La marge entre les différents diffuseurs est importante dans la mesure où : les diffuseurs avec la plus grosse charge de personnel par poste à temps plein (Fr. 134'400) consacrent presque deux fois autant que la télévision régionale avec la charge la plus réduite (Fr. 67'800). En comparaison avec l’année précédente, huit diffuseurs signalent une baisse des coûts en ce qui concerne la charge de personnel, cinq indiquent une augmentation. Les évolutions par rapport à l’année précédente pour cinq diffuseurs montrent des changements remarquables qui sont supérieurs à +/- 10 % et qui ne trouvent pas d’explication particulière. 4.4. Prestation d’information des programmes > Production en recul de l’information régionale > 29 minutes d’information régionale par jour ouvrable > La mise en œuvre des redevances dans l’information régionale intervient de manière hautement différenciée La part de l’information10 se situe en moyenne à 2.4 pour cent, sachant que l’on peut constater des différences importantes entre les diffuseurs : la valeur maximale se situe à 5.1 %, la valeur minimale se situe quant à elle à 1.3 %. La production de l’information régionale atteint en moyenne 29 minutes par jour, avec une plage importante comprise entre 13 et 63 minutes. La plus forte prestation en matière d’information 9 Voir chap. 1 10 Par rapport au programme global de 24 heures et sans rediffusion (non comparable aux radios !). 17 régionale est assurée par un diffuseur de Suisse latine, la plus faible est le fruit d’une station de Suisse alémanique. En comparaison avec l’année précédente, la production moyenne d’information régionale a reculé (- 9 %). Mais les variations sont considérables entre les différents diffuseurs.11 Avant tout deux diffuseurs de la Suisse latine qui ont manifesté au cours de l’année précédente une forte prestation d’information régionale, ont fortement réduit leur production. Par contre, une station de Suisse romande a doublé sa production au cours d’une année. En moyenne, les stations de télévision régionale produisent annuellement à peine trois minutes d’informations régionales avec 1'000 Francs de redevances. En comparaison avec l’année précédente, la production a reculé d’une demi-minute. Mais comme pour la radio, les différences sont considérables entre les diffuseurs. Elles s’étendent d’environ une minute jusqu’à peine 6 minutes d’information régionale produite pour 1‘000 Francs de redevance. L’efficacité la plus faible est le fait d’un diffuseur de Suisse alémanique, et la plus forte provient d’une station de Suisse latine. 4.5. Bilan des télévisions régionales > Une situation tendue pour les télévisions régionales privées > L’argent des redevances est utilisé de matière très différente dans l’information régionale La situation économique des diffuseurs privés de télévision régionale est également tendue en 2013. Par rapport à l’année précédente, elle s’est même encore un peu plus dégradée, bien que les coûts de personnel aient baissé. Seules trois stations assurent une gestion suffisamment rentable. La moitié est sous-financée ou surendettée. Depuis 2011, les recettes liées à la publicité et au parrainage stagnent. Sur treize diffuseurs, seuls quatre génèrent plus de trois millions de Francs sur le marché de la publicité. Sans la quote-part des redevances qui en moyenne représente plus de deux cinquièmes des recettes globales, il est vraisemblable qu’aucune des 13 stations de télévision régionale soumises à concession n’aurait de capacité de survie. Ainsi l’augmentation imminente des redevances grâce à la LRTV révisée devrait être hautement bienvenue. Sur le marché de la publicité en Suisse, la télévision régionale continue d’être un phénomène marginal. Sa quote-part sur le marché global ne représente même pas un pour cent, et elle participe au marché de la publicité télévisée à peine à hauteur de cinq pour cent. Et elle continue à perdre de l’importance : depuis 2009, la croissance est inférieure à la moyenne en comparaison du marché global de la publicité télévisée. 11 Cela pourrait être lié aux sondages qui s’étalent sur deux semaines naturelles pour l’analyse des télévisions régionales. En ce qui concerne les semaines naturelles, il y a le risque relativement élevé que des événements particuliers influencent fortement les résultats. 18 Le mandat de prestations légal – mesuré à la production d’information régionale – est interprété de manière très différenciée comme pour la radio privée. Selon les diffuseurs et pour mille Francs de redevances jusqu’à six fois plus d’informations régionales. Cela démontre qu’également pour les télévisions régionales privées, l’argent des redevances est mis en œuvre avec une efficacité très variable dans les prestations de programme correspondantes. 19