
L’ISR selon Amundi
Notre analyse : les chefs d’Etat et de gouvernement s’accordent sur les effets néfastes
d’une austérité trop forte simultanément en Europe. Les officiels allemands, en marge du
Conseil, soutiennent très clairement cette position. L’approche de la Commission est
désormais beaucoup plus flexible. C’est une bonne nouvelle compte tenu de la situation
conjoncturelle dégradée en Europe car cela signifie implicitement que les gouvernements
vont pouvoir laisser fonctionner les stabilisateurs automatiques sans (trop) se soucier des
conséquences sur les déficits publics. L’exemple du Portugal illustre l’attitude plus
conciliante de la Commission en ce qui concerne les « dérapages budgétaires ».
La conjoncture se raffermit aux Etats-Unis
et se détériore en Europe
Etats-Unis : des signes toujours rassurants sur l’économie américaine
Les ventes au détail sont solides, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage
refluent. Hors automobiles, matériaux de construction et essence, la hausse est de 0,4% en
février, soit un taux de croissance de quelque 4% en rythme annualisé sur les deux
premiers mois de l’année par rapport au T4 2012. Les demandes d’allocation (moyenne
mobile sur 4 semaines) tombent à leur plus bas niveau depuis le 1er trimestre 2008.
Notre analyse : rappelons que le poste des ventes mentionné ci-dessus sert de base aux
comptables nationaux pour estimer la consommation des ménages. Leurs dépenses
pourraient avoir accéléré plus nettement que prévu au T1. Toutefois, la remontée des prix de
l’essence a sans doute un peu dopé l’inflation. Comme les ventes au détail sont publiées à
prix courants, la consommation en volume est donc peut-être moins dynamique qu’il n’y
paraît. Ceci dit, les ménages bénéficient désormais du raffermissement du marché du travail.
Rappelons que la moyenne mobile sur 4 semaines des demandes d’allocation chômage est
considérée comme un indicateur avancé de l’emploi. Il s’agit d’une bonne nouvelle, surtout
compte tenu de l’incertitude budgétaire (cf. section I).
Zone euro : les chiffres de production industrielle déçoivent, l’inflation ralentit
Zone euro : la production industrielle s’est contractée de 0,4% en janvier (-1,3% sur un an).
Le recul est marqué en France (-1,2% sur le mois, -3,5% sur un an). La production stagne
en Allemagne sur le mois (-1,3% sur un an). On observe un rebond en Espagne et au
Portugal. Mais dans les deux cas, cela ne change pas la tendance : sur un an, la production
est en repli de 5% (corrigé des jours ouvrés) en Espagne et de -1.5% au Portugal. En
dehors de la zone euro, la situation n’est pas meilleure : au Royaume-Uni, la production se
replie de 1,2% en janvier (-2,9% sur un an).
Notre analyse : l’entame du 1er trimestre sur la production industrielle confirme qu’un
ralentissement économique marqué est en cours en zone euro. Il est beaucoup trop tôt pour
tirer une conclusion du rebond observé au Portugal et en Espagne. En Allemagne, nous
continuons d’anticiper un rebond de l’activité au T1 tandis qu’en France le risque est de voir
le PIB se contracter de nouveau. Au Royaume-Uni, le repli s’explique par le ralentissement
des activités de maintenance sur les plateformes pétrolières de mer du Nord. Les
statistiques publiées confirment que la croissance est au mieux au point mort en Europe.
Contrairement à la zone euro, le Royaume-Uni bénéficie de l’affaiblissement de sa devise
déjà très sous-évaluée. Dans une interview, Mervyn King, le gouverneur de la BoE, souligne
que son pays profite déjà du rebond des exportations (cf. section IV. 1).
Zone euro : l’inflation ralentit. En France, l’inflation (harmonisée) a ralenti à 1,2% sur un an
en février (vs 1,4% en janvier), et ce malgré des pressions haussières sur les prix de
l’alimentation et de l’énergie. Ceci s’explique notamment par une baisse inattendue des prix
des transports et télécommunications (-1,7% sur le mois). En Allemagne, l’inflation sur un an
est tombée à 1,8% (vs 1,9% en janvier et 2,0% en décembre), au plus bas depuis plus de
deux ans. En revanche en Espagne, l’inflation reste plus élevée mais sans tendance claire
(+2,9% sur un an).
Notre analyse : en France et en Allemagne, il s’agit probablement d’un point bas. En
Allemagne, les hausses de salaires devraient progressivement faire remonter l’inflation.
Ceci dit, les hausses de prix généralisées ne sont à craindre ni en France, ni dans la zone
euro prise dans son ensemble. Les pressions restent clairement baissières sur la
croissance et le marché du travail va continuer de se détériorer cette année (sauf en
Allemagne). En cas de contraction plus marquée de l’activité, la BCE dispose donc de