L'ASSATION EN VOIE SÈCHE [email protected] Une étape incontournable Pour cette secrète opération de physico-chimie dans la voie minérale la simplicité reste la directive essentielle La matière au début Le but que se fixe l'opérateur est la prédisposition de la matière à un état de transition relative qui influe sur tout le processus du Grand Œuvre. Ce n'est qu'au terme d'une longue et patiente cuisson que cet état se manifeste à l'esprit de l'opérateur. La littérature alchimique est d'une terrible avarice concernant cette phase et l'on peut réellement remercier Eugène Canseliet qui s'est étendu sur le sujet, en détails autant sur le fond que sur la forme dans le chapitre "La matière prochaine et sa préparation" dans son "Alchimie expliquée sur ses textes classiques". Au début du travail le chercheur désireux de pratiquer tentera de laisser de coté les démons de la chimie, oubliant rapidement les termes "d'oxydation" et de "réaction". Un phénomène tel que celui-ci réclame plus qu'une simple disposition ou préparation spécifique des matériaux. Au-delà de la matière elle-même, stérile au départ, c'est l'opérateur lui même qui subit un processus d'ouverture. L'on pourra nommer ceci comme l'on voudra, le cheminement intellectuel conduisant à la réalisation de cette opération constitue à lui seul l’éveil intérieur du début du grand œuvre. Les difficultés liées au bon déroulement de l'assation en voie sèche sont nombreuses et réclament toute l'ingéniosité de dispositif à la fois simple et sûr que l'opérateur se doit découvrir. Les photos qui suivent montrent l'aspect final de la matière teinte dans la masse Au Mortier Le terme assation s'applique également aux autres voies et recouvre parfois même le mystère de la séparation intrinsèque. En effet en cuisant dans son propre jus la matière cède de ses propriétés, sa cohésion est rompue et les éléments se séparent d'eux même. Le processus prend alors la tournure de la phase de putréfaction avec tous les signes que cela comporte pour nous montrer au final la réalité morbide de la couleur noire. Nous lecteurs seront peut-être choqués de voir ici un ballon de verre et un contenu liquide là ou l'on ne s'attendait qu'a voir du solide. Pourtant les deux solutions existent pourvus que l'opérateur est fait son choix dès le départ, de sa matière et donc de sa voie. Ce petit article de 2001 avait pour but d’orienter les lecteurs vers deux solutions dans l’opération de l’assation. La première méthode consiste en un simple broyage de la matière élue. Ce broyage au mortier et la cuisson lente qui le suit doivent faire comprendre que le changement de couleur n’est pas le résultat d’une technique au feu, cette couleur est d’obtention immédiate, c’est-à-dire au sortir de la mine et telle que la nature nous la découvre. C’est en ce sens que nous écrivions alors que : « L'on pourra nommer ceci comme l'on voudra, le cheminement intellectuel conduisant à la réalisation de cette opération constitue à lui seul l'éveil intérieur du début du grand œuvre.». En effet cette phase ne se réalise que lorsque la matière du début est « Enfin » connue, lorsque notre Etain se révèle à la suite d’un long cheminement de réflexion qui ôte définitivement toute sorte de doute. Un simple passage au mortier donc évertuant les propriétés intrinsèques de la matière, une série de chocs répétitifs qui font reflet à cette dernière phrase d’Eugène Canseliet dans ses deux logis au chapitre de « la jeunes fille et la tortue à longue queue » que nous citons en dont nous encourageons la relecture : « .., en ce Château de Terre-Neuve dont il est amusant que le propriétaire ait été ROCHEBRUNE ». Pour ceux dont l’interrogation se porte encore sur le ballon au liquide noir, dont les explications sont selon nous suffisante, nous disons simplement que sans ce pivot de l’alchimie que constitue le dissolvant unique, la porte leur restera fermée. Conséquemment la connaissance de la matière et du dissolvant étant inséparable nous ne pouvons que souhaiter du courage et de la persévérance à ceux qui ne les possèdent pas encore, au moins en théorie. Alkaest pour la BNAM Tous les documents et textes ci-dessus ou ci-après sont protégés, et le nom : "La Librairie du Merveilleux", déposé par son titulaire de droit.