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Définition : qu’est-ce que l’économie ?
Comment est née l’économie moderne ?
Le terme économie vient du grec oikos (maison) et nomos (règle). Etymologiquement, l’économie représente donc l’art de
bien administrer une maison, de gérer les possessions d’une personne, puis par extension d’un pays. Dans son sens actuel,
l’économie désigne l’ensemble des activités d’une société qui visent la production, la distribution et la consomma-
tion de biens et de ressources.
Dans les années 1940, l’économiste australien Colin Clark a établit la notion de secteur d’activité économique. Cette ex-
pression désigne le classement des activités économiques en trois grandes catégories :
- Le secteur primaire qui regroupe l’ensemble des activités liées à l’exploitation directe des ressources naturelles (agricul-
ture, pêche, viticulture, etc.) ;
- Le secteur secondaire qui rassemble l’ensemble des industries de transformation des matières premières (agro-alimen-
taire, production de biens de consommation, etc.) ;
- Le secteur tertiaire, également appelé le secteur des services, qui regroupe l’ensemble des activités ayant pour objet la
fourniture de services immatériels (assurance, banque, administration, commerce, etc.).
Les tous premiers échanges se sont opérés dans le cadre d’une économie de troc, c’est-à-dire un système dans lequel on
échange directement une marchandise contre une autre marchandise. L’origine du troc remonte à l’âge néolithique (pour la
Suisse entre 5’500 et 2’200 avant J.-C.), période au cours de laquelle l’homme passe du stade de chasseur cueilleur à celui de
producteur sédentaire : il domestique les animaux (chèvres et moutons dans un premier temps) qu’il ne faisait que chasser
durant le paléolithique, prépare ses récoltes en semant des grains et améliore son milieu naturel par des labours et des travaux
d’irrigation. L’invention de l’agriculture et de l’élevage assure alors aux hommes une sécurité alimentaire et leur permet
d’échanger leurs surplus. Des marchés prennent donc place dans les premiers villages (les historiens estiment que la première
ville, Catal Hoyuk en Anatolie, a été fondée en 6’000 avant J.-C.) et les hommes y troquent des objets non périssables (perles,
outillage de pierre), mais également des céréales, des animaux, des poissons et des coquillages.
Puis, durant l’âge du Bronze, avec l’augmentation des villes et l’accroissement des échanges, apparaissent des systèmes écono-
miques liés à des denrées, des objets et des métaux. Rapidement, pour simplier les échanges, un étalon monétaire s’impose
dans chaque société : coquillages, haches de bronze, bijoux, minéraux précieux ou utiles (sel), petits lingots de métal, etc. On
sait alors que telle marchandise équivaut à telle quantité du référentiel.
Différentes formes primitives de monnaie
Les secteurs d’activité économique sont dépendants les uns des autres. Ainsi, le pêcheur qui se rend en haute mer pour y
prendre du poisson travaille dans le secteur primaire. L’industriel qui conditionne ce même poisson pour en faire un produit
surgelé exerce une activité industrielle classée dans le secteur secondaire. Le commerçant qui propose à la vente ce poisson
mis en barquette exerce une activité de service classée dans le secteur tertiaire.
Les premiers échanges
Brève histoire économique
En Chine, par exemple, la monnaie utilisée a long-
temps été un petit coquillage de la famille des por-
celaines : le cauri. A Babylone, achats et ventes
se réglaient en orge tandis que durant l’Egypte
antique, les transactions quotidiennes étaient payées en blé.
A l’île de Pâques, n’importe quelle marchandise pouvait être
échangée contre des rats ! En effet, sur une île sans gibier, ces
petits rongeurs représentaient des mets particulièrement prisés…
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Parallèlement, des circuits d’échange sur de longues distan-
ces s’établissent dans l’espace méditerranéen. A ce titre, les
Phéniciens (originaires du Liban actuel et fondateurs de
Carthage) représentent certainement les plus grands com-
merçants et marins du monde antique. Pendant le premier
millénaire avant J.-C., leurs ottes parcourent toute la -
diterranée jusqu’à l’océan Atlantique ; les commerçants tro-
quent des céréales de Mésopotamie, des minerais d’Afrique
(cuivre, argent et surtout étain), des papyrus d’Egypte ou
encore des parfums de Syrie. Les Phéniciens organisent des
routes commerciales dans toute la Méditerranée et créent
de nombreux comptoirs : notamment à Marseille, Cadix et
Carthage, ainsi que dans les îles de Rhodes et de Chypre. Ils
ouvrent ainsi la voie au grand commerce intercontinental.
La route de la Soie représente l’une des premières voies
commerciales de grande importance. Elle est établie
aux environs de l’an 100 av. J.-C. et relie, sur une
distance de 6’000 km, la Chine au Moyen-Orient et
à l’Europe occidentale. La Route de la Soie part de
Xi’an en Chine et passe par l’Asie centrale, l’Afgha-
nistan, l’Iran, l’Irak, la Syrie pour aboutir à la côte
orientale de la Mer Méditerranée. Les caravanes sont
bien évidemment chargées de soie chinoise, mais égale-
ment d’épices et de pierres précieuses d’Inde, de récipients
en argent d’Iran, de tissus de Byzance et d’autres marchandises. Les marchandises s’échangent dans les oasis, deve-
nues des comptoirs importants que fréquentaient, outre les commerçants, des pèlerins et des soldats.
Un autre facteur va permettre le développement du commerce : l’utilisation de grandes voies commerciales. A partir de l’an
100, la fameuse Route de la Soie relie l’Orient à l’Occident.
Il faut attendre l’an 687 avant J.-C. pour voir apparaître la première véritable pièce de monnaie
métallique. C’est le roi de Lydie (Etat grec de l’Asie Mineure), Gygès, qui l’invente. Dans sa capitale,
Sardes, en plus du troc, on commence donc à utiliser des pièces d’électrum (alliage naturel d’or et
d’argent), d’un poids invariable (14,5 grammes) et de même forme, marqué d’un poinçon authenti-
ant leur origine. Il s’agit du statère. Très rapidement, les Grecs vont étendre l’utilisation du statère,
si propice aux échanges, au bassin de la Méditerranée et à l’Orient : monarques, aristocrates, cités et
institutions se mettent donc à frapper des monnaies à leur efgie.
Drachme athénienne du V
ème
siècle av. J.-C.
Source : http://www.memo.fr/article.asp?ID=ANT_PHE_000
Le monnayage, s’il représente un moyen de propagande et de diffusion de l’autorité politique, constitue également un moyen
de faciliter les échanges et d’assurer le développement du commerce. La monnaie permet, en effet, de mesurer et de comparer
la valeur d’objets très différents.
La Route de la Soie
Les comptoirs phéniciens en Méditerranée
Source : http://www.memo.fr/article.asp?ID=ANT_PHE_000
Marseille
Ibiza
Cadix
Lixus
Mogador
Rachgoun Carthage
Hadrumète
Tharros
Motyé
Malte Cnossos
Tarse
Memphis
Arwad
Byblos
Sidon
Tyr
mer
Noire
mer
Méditérannée
océan
Atlantique
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Le haut Moyen Âge (Vème siècle - Xème siècle) correspond à une période troublée de l’histoire. La désintégration écono-
mique et les invasions barbares, puis l’établissement de tribus germaniques à l’intérieur des frontières de l’Empire romain
d’Occident, changent la face du continent européen. Entre conits, désorganisation sociale et épidémie, le haut Moyen Âge
apparaît comme une période de régression. Mais à partir de l’an mille (début du bas Moyen Âge), l’économie occidentale
se développe considérablement. Les villes poussent comme des champignons (le nombre de très grandes villes, comptant
plus de 100’000 habitants, a été multiplié par cinq entre le début du XIème siècle et le milieu du XIVème siècle), la population
augmente très vite (elle double entre l’an mille et 1340, quelques années avant que la Peste noire touche l’Europe et tue un
tiers de sa population), le commerce s’enèvre. De nombreuses inventions permettent d’augmenter la productivité agricole :
on parle d’ailleurs de révolution économique médiévale. Citons entre autre l’amélioration de l’outillage (notamment de la
charrue), l’extension de la rotation triennale (jachère) et l’augmentation des surfaces cultivées (grâce notamment à un puissant
mouvement de défrichement des forêts.)
Ce gain de productivité associé à de nombreux progrès dans les transports (constructions de routes, de ponts, naissance des
caravelles, etc.) et à de nouvelles techniques (moulins à vent et à eau, métier à tisser horizontal, etc.) engendrent une nette
augmentation des échanges et le développement de groupes de commerçants tels que les colporteurs (marchands ambulants
transportant leurs marchandises de ville en ville). Les villes de foires italiennes (Gênes, Venise) traversées par les routes com-
merciales développent et nancent ces activités (apparition des prêteurs, ancêtres des banquiers).
Le Moyen Âge
La Renaissance et la découverte du Nouveau Monde
Après les affres de la Guerre de Cent ans, qui opposa entre 1337 et 1453 les deux grandes puissances européennes qu’étaient
l’Angleterre et la France, avec la période de la Renaissance, l’Europe vit une période d’épanouissement culturel, artistique,
technique et économique. Ainsi, durant cette période, plusieurs découvertes fondamentales ont été réalisées par les Euro-
péens, à l’image de l’imprimerie et du Nouveau Monde.
Si l’imprimerie par xylographie (impression de feuillets entiers à l’aide de planches gravées)
existait en Chine depuis l’an 868, l’allemand Johannes Gutenberg est traditionnellement
considéré comme l’inventeur de l’imprimerie européenne. En effet, vers 1450, Gutenberg
utilisa pour la première fois des caractères mobiles métalliques en plomb, permettant une
production en série : cette invention signe la naissance de la typographie. Grâce à cette -
couverte, Gutenberg commença à imprimer la Bible en latin ainsi que d’autres livres plus mo-
destes. Dès lors, l’imprimerie se développa très rapidement : on estime qu’entre 1450 et 1500,
plus de 6’000 oeuvres ont été imprimées. L’imprimerie en série provoqua une véritable
révolution culturelle : le livre, auparavant si rare et généralement réservé à une élite savante,
devient enn accessible au public. L’accès plus facile à la connaissance et au savoir favorisera
l’émergence d’un esprit critique et, avec lui, de l’humanisme.
La « Bible de Gutenberg »
surpasse de loin en beauté
et en art tous les livres qui
l’ont précédé.
Au XVème siècle, les Portugais, sous l’impulsion d’Henri le Navigateur, entreprennent la
reconnaissance systématique des côtes occidentales de l’Afrique dans le but d’établir des
comptoirs commerciaux et d’atteindre les Indes. Cette volonté économique et politique
est accompagnée de progrès techniques favorisant la navigation : des tables de déclinaison établies par des mathématiciens
rendent plus juste la détermination de la latitude et les cartes marines se font plus précises. Un nouveau bateau, la caravelle,
permet de s’aventurer au large. Dès le début du siècle, l’une des ambitions des Européens est d’atteindre les Indes par l’Ouest.
La raison en est simple : depuis le XIème siècle, les musulmans contrôlent les principales routes de commerce entre l’Orient
et l’Occident et prélèvent de lourdes taxes sur les épices et les soieries. Les Européens sont donc à la recherche de nouvelles
voies de communication leur permettant d’entrer en contact direct avec les Indes et la Chine.
Le 3 août 1492, le navigateur et marchand génois Christophe Colomb se lance dans l’aventure. A la tête de trois navires (la
Pinta, la Niña et la Santa Maria), Christophe Colomb aborde le 12 octobre 1492 ce qu’il croit être l’Inde : il s’agit en fait d’une
île des Bahamas (Guanahani), qu’il baptisera San Salvadore. Au cours des semaines suivantes, Christophe Colomb, toujours
persuadé d’avoir débarqué en Asie, se rend sur plusieurs îles, dont notamment Cuba qu’il dénomme Juana et La Española,
devenue par la suite Hispaniola (comprenant les territoires actuels de la République dominicaine et de Haïti.)
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La traite des Noirs a donné naissance à un circuit commercial que l’on
appelle le commerce triangulaire : entre 1550 et 1850, les navires né-
griers partent d’Europe pour l’Afrique occidentale chargés de marchan-
dises (armes à feu et barils de poudre, textiles, perles et autres produits
manufacturés, rhum et eau de vie notamment) qu’ils échangent contre
des esclaves. Ces esclaves sont ensuite transportés en Amérique pour être
vendus aux colons. Avec le produit de la vente, les négriers achètent sur
place des produits tropicaux (café, coton, sucre, chocolat, etc.) qu’ils re-
vendent en Europe. Le bénéce réalisé par les négriers à chaque voyage
avoisine les 400 %.
Source : http://img.search.com/d/d3/300px-Triangle_trade.png
On estime que ce commerce aboutira à la déportation de 14 à 20 millions d’Africains. A ce terrible chiffre, il faut ajouter les
morts sur le chemin de l’exil, les victimes des razzias, les destructions des récoltes et des réserves, à l’origine de famines. Au
nal, cette ponction démographique est aujourd’hui estimée entre 50 et 80 millions d’individus.
« Des êtres humains capturés, enchaînés, déportés, vendus comme des marchandises, exploités,
torturés. Dix millions ? Vingt millions ? Le chiffre exact n’est pas connu, mais importe-t-il vraiment
au regard du drame vécu par ces personnes déshumanisés, ces familles désunies, ces peuples
déchirés, ce continent dépossédé de sa plus grande richesse ? »
Jasmina Šopova, rédactrice à l’UNESCO
Sugar, tobacco, and
cotton to Europe
Textiles, rum and
manufactured
goods of Africa
Slaves to the
Americas
Ci-dessous la Santa Maria de
Christophe Colomb. Il s’agit
du plus grand des trois navires
de l’expédition (30 mètres).
39 hommes en constituaient
l’équipage.
La « découverte » du Nouveau Monde par Christophe Colomb ouvre une période qui
durera plus de quatre siècles : la colonisation.
L’occupation espagnole de l’Amérique commence dès octobre 1492. En effet, lors de ce
premier voyage, Christophe Colomb laisse un petit groupe de colons sur l’île d’Hispa-
niola (Haïti) et revient l’année suivante avec une équipe plus importante. Rapidement, les
conquistadores (terme qui signie conquérant en castillan) s’emparent d’immenses
territoires en Amérique latine au nom de la couronne espagnole, dont notamment
Cuba en 1511, l’immense Empire aztèque en 1521 et le Pérou en 1532.
De son côté, le royaume du Portugal affrète ses navires sur le littoral oriental du Brésil et
y établit, dès 1500, des comptoirs économiques. Au service de Lisbonne, l’italien Amerigo
Vespucci poursuit l’exploration des côtes brésiliennes jusqu’à la baie de Rio de Janeiro,
puis jusqu’au sud de la Patagonie. Les Portugais s’installent au Brésil de façon permanente
en 1532.
Si, dans un premier temps, la colonisation a surtout été axée sur les métaux précieux (pilla-
ge de l’or amérindien), à partir de 1570, la culture des produits tropicaux (sucre, cacao,
café, etc.) devient une priorité. Le Portugal, qui manque de main-d’oeuvre agricole pour
l’exploitation intensive de ces produits dans les nouveaux territoires, est le premier pays
européen à satisfaire ses besoins en main-d’oeuvre en faisant venir des esclaves d’Afrique :
c’est la traite des Noirs.
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Avec la découverte du Nouveau Monde et celle de voies maritimes menant au continent asiatique (Cap de Bonne-Espérance
par Vasco de Gama en 1498), de véritables Empires coloniaux européens se mettent sur pied. Pour caractériser ce phéno-
mène, on parle souvent de « partage du monde ». Les Espagnols s’assurent ainsi la domination de toute l’Amérique du Sud
l’exception du Brésil appartenant au Portugal tout comme plusieurs régions d’Afrique), de presque toute l’Amérique centrale,
de la majorité des Antilles, ainsi que de certaines parties de l’Amérique du Nord (Californie, Floride). Plus tard, l’Angleterre va
dominer la majorité de l’Inde, le vrai royaume des épices, qui lui confère un pouvoir économique de très grande importance,
puis l’Australie.
Une nouvelle géométrie des échanges se met donc en place à partir du XVIème siècle : le concept d’économie monde
s’établit progressivement. En effet, l’espace économique passe d’une échelle essentiellement tournée vers l’étranger
proche à une échelle mondiale. D’abord par l’implantation de comptoirs économiques européens sur l’ensemble de la pla-
nète entre le XVIème et le XVIIIème siècle : colonies américaines, comptoirs esclavagistes en Afrique, comptoirs hollandais,
anglais et français en Inde, ports de commerce britanniques à New York ou Baltimore.
Emprise européenne entre le XVIème et le XVIIIème siècle
Source : http://people.hofstra.edu/faculty/Jean-paul_Rodrigue/downloads/EEM%20Chapitre%202.pdf
Ensuite par les différentes phases de la colonisation territoriale : la première consacre l’extension de l’inuence européenne
en Amérique (XVIème et XVIIème siècles) et la seconde (celle du XIXème siècle) l’étend à l’Afrique, à l’Asie du Sud et du
Sud-Est (colonisation des Indes par le Royaume-Uni et contrôle des routes terrestres et maritimes vers l’Inde). L’Europe
occidentale est le centre du système tandis que les régions exploitées d’outre-mer représentent la périphérie. Les Européens
transforment profondément l’économie des territoires colonisés. Ils cherchent avant tout à s’assurer un approvisionnement
en matières premières nécessaires à leurs industries et à développer les cultures d’exportation comme les épices ou le
café, au détriment des cultures vivrières comme le riz ou le manioc. Dans cette optique, certaines régions perdent leur auto-
sufsance alimentaire et deviennent de plus en plus dépendantes des pays colonisateurs.
Parallèlement à l’élargissement de l’espace économique des nations européennes, la conception du commerce se modie : il
est dorénavant conçu comme un moyen d’enrichissement, sa nalité consistant à attirer les richesses du dehors an de les
conserver au-dedans, c’est le mercantilisme.
Le mercantilisme
Le mercantilisme représente l’une des premières doctrines de l’histoire économique. Elle
prévaut en Europe entre 1500 et 1800. Le mercantilisme part de l’idée que la richesse
et le pouvoir d’une Nation sont mesurés par la quantité d’or qu’elle possède. Le mer-
cantilisme prône donc l’intervention de l’État pour développer et accroître la richesse
nationale, en particulier les possessions d’or et de métaux précieux. L’accroissement
de ces richesses est assuré par les échanges commerciaux et plus particulièrement
par l’excédent des exportations sur les importations.
Québec
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New York Casablanca
Port of Spain
Georgetown
Recife
Bahia
Rio de Janeiro
Cape Town
Montevideo
Buenos Aires
Santiago
Concepcion
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Para
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Port-au-Prince
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