Fiche d’expérience TTV Suisses. Association Entrelianes
L'exemple suisse de la création de nouveaux
espaces de nature en ville
Parce que la raréfaction des milieux secs naturels comme des grèves ou prés
calcaires et de certains de leurs milieux de substitution urbains comme les friches
industrielles, les délaissés de voie ferrées… avait été constatée dans le Canton de
Bâle, les autorités ont décidé de trouver de nouveaux espaces pour les reconstituer.
Des mesures financières incitatives ont été mises en place pour
expérimenter, sur une période de 2 ans, la création de « toits verts »
chez les particuliers. En 2002, face au succès du dispositif financier, une
législation a instauré l’obligation de végétaliser les toits plats (neufs ou
rénovés) afin de fournir des habitats de substitution aux invertébrés,
avec l’accompagnement obligatoire d’un écologue, chargé de
valider le choix des plantes locales, du substrat et des différentes
strates végétales.
Grâce à cette initiative, près de 15% des toits plats de Bâle ont ainsi été
végétalisés ce qui représente une surface non négligeable de la ville.
Ces espaces amènent également de nouvelles capacités écologiques
puisqu’il y a même eu expérience de nidification du râle des genets !!
Hors de ce cadre légal particulièrement pointu, d’autres expériences
ponctuelles, publiques et privées, avaient déjà été menées depuis de
nombreuses années en Suisse. On y retrouve des initiatives originales en
matière de toitures terrasses extensives, semi-intensives ou intensives.
Mises bout à bout, elles constituent aujourd’hui un panorama
remarquable dans le domaine des espaces de nature hors sol dont il
convient de tirer enseignements et perspectives chez nous aussi.
A Bâle, les nouveaux bâtiments Jacob Burckhardt-Haus
Cette toiture végétalisée simple a présenté à nos yeux
l’intérêt le plus grand parmi l’ensemble des visites que nous
avons réalisées, dans la mesure où elle répond, dans sa simplicité
même, tant à des contraintes écologiques qu’à des contraintes de
construction.
Apport de substrat de granulométrie et de poids
différents, constitution de buttes et de micro reliefs créant
ainsi des profondeurs variées, introduction de zones d’ombre et
de lumière différenciées, mise en place de zones différenciées
également au regard de l’humidité et du vent, apport de bois
morts et autres matériaux naturels… voilà les éléments qui
cherchent volontairement à reconstituer des milieux de
berges de rivières locales.
Cette conception s’est faite en intégrant le toit
végétalisé comme une cinquième façade, respectant le
guide de conception du canton de Bâle en utilisant
notamment du substrat local et en créant des variétés
d’habitats. Ces améliorations notables ont ouvert les capacités
d’accueil du vivant de cet aménagement, rapidement colonisé par
une végétation et une micro faune spontanées.
Seul regret, que la diversification végétale (dans des
proportions acceptables de mélange avec les sedums) n’ait pas
eu lieu au moment de la mise en place.