profil ➫ Comment entretenir une toiture végétalisée ? ➫ À qui s’adresser ? Le travail d’entretien est plus important dans les deux à trois premières années de la réalisation, afin d’assurer le bon confortement des végétaux. L’arrosage en particulier est primordial. Les organismes professionnels, d’information, de conseil, de labellisation Il faut noter que la végétalisation intensive s’apparente au jardinage traditionnel, et nécessite donc un entretien régulier et soutenu. - ADIVET Pour des réalisations de type extensif, une visite annuelle est le minimum à prévoir pour vérifier l’évolution de la réalisation : suppression des plantes colonisatrices indésirables (semis naturels d’arbres par exemple, plantes envahissantes à rhizomes…), lutte contre l’installation éventuelle de parasites (pucerons, champignons…), enlèvement de dépôts de feuilles mortes accumulées par le vent… L’utilisation de produits chimiques de traitement est proscrite au profit d’interventions manuelles afin de pérenniser l’équilibre de l’écosystème. L’état du système d’étanchéité et du système d’évacuation des eaux est à vérifier systématiquement. les toitures végétalisées - UNEP Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage www.entreprisesdupaysage.org La toiture végétale fait partie de l’architecture rurale de certaines régions retirées des Pays du Nord ou de l’Est, comme la Scandinavie, l’Allemagne et l’Autriche ou la Suisse. Elle traduit le lien étroit et fort que l’homme tisse avec une nature souvent hostile, utilisant artistement les matériaux de la terre, à l’état “brut”, là où toute élaboration est rendue difficile ou inutile de par les contraintes des saisons ou du milieu écologique, de l‘économie, des usages…, là où forêts et cultures ne sont pas accessibles, où d’autres matériaux comme l’argile, l’ardoise ou le schiste manquent. La toiture végétale ne semble pas présente dans notre patrimoine vernaculaire. Elle ne semble pas faire partie de notre histoire si toutefois nous n’approfondissons pas celle de nos campagnes profondes…les masures et les chaumières… Nous re-découvrons pourtant aujourd’hui toutes les richesses de mises en oeuvre ancestrales, “écologiques”. Cette couverture végétale offre une solution technique intéressante lorsque la toiture est peu pentue ou plane. Le substrat solidement tissé par le système racinaire des plantes, constitue une nappe résistante et souple à la fois, aux qualités thermiques, phoniques et drainantes remarquables. Elle s’intégre naturellement dans le paysage environnant. Ses caractéristiques et ses propriétés restent particulièrement bien adaptées à la mise-en-oeuvre de petits projets de construction neuve ou d’extension aux lignes épurées et contemporaines. L’architecture engage alors une intimité sensuelle avec la “terre”, la végétation, valorisant l’esprit du lieu. Celle-ci doit en conserver la qualité et jouer avec ses ressources, sans ostentation mais avec bon sens et sobriété créant un espace coloré et vivant, offert aux climats comme aux saisons pour instaurer une belle transition avec la nature environnante et le jardin. Association pour le développement et l’innovation en végétalisation extensive des toitures www.adivet.net - Association HQE Association Haute Qualité Environnementale - ADEME www.assohqe.org Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie www.ademe.fr - Bureau Veritas Bureau de contrôle technique www.bureauveritas.fr Bureau de contrôle technique www.socotec.fr - Socotec - CSFE Chambre Syndicale Française de l'Etanchéité www.etancheite.com Centre Scientifique et Technique du Batiment www.cstb.fr - CSTB - CROAIF Ordre régional des architectes www.architectes-idf.org Fédération française du paysage www.f-f-p.org - FFP • Les aides Pour les propriétaires particuliers : Le Conseil Régional d’Île-de-France peut attribuer des subventions dans le domaine de l’énergie, dont notamment la réalisation de toitures terrasses végétalisées, à hauteur de 45 euros/m2 . Contacter la Direction de l’Environnement, Unité aménagement durable, 35 Boulevard des Invalides, 75007 PARIS. Pour les collectivités : L’agence de l’eau Seine-Normandie peut attribuer des aides au titre de la dépollution des rejets par temps de pluie, selon la nature du projet et des caractéristiques de la collectivité. Contacter la Direction Territoriale Rivières Ile -de France, Départements : 77-95, 51 Rue Salvador Allende 92027 NANTERRE Cedex. "Toitures et environnement pour l'habitat : toitures végétalisées extensives Analyse de l'existant et caractérisation" document CSTB, mars 2004. "Guide des plantes de toits végétaux" auteur Edmund et Lucie Snodgrass - éditions du Rouergue, 2008. "Végétalisation extensive des terrasses et toitures" auteur François Lassalle - éditions du moniteur, 2006. "Toits et murs végétaux" auteur Nigel Dunnett & Noël Kingsbury - éditions du Rouergue, 2005. "Végétalisation des toitures" auteur Brigitte Kleinod - éditions Ulmer, Paris 2001. Atelier J.P. Larmarque - Crécy-la-Chapelle • Bibliographie indicative Suéde S Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Seine-et-Marne 27, rue du Marché - 77120 COULOMMIERS - Tél. : 01 64 03 30 62 - fax : 01 64 03 61 78 email : [email protected] Marianne SOUQ, paysagiste et Sylvie BOULLEY-DUPARC, architecte - 2009 E I N E Patrimoine & M A R N E réhabilitation FICHES CONSEILS Evaporation élevée • Relevé de l’étanchéité Gravier de protection : zone stérile • • Ecoulement faible sur la surface • •• •• • • • Pénétration limitée dans le substrat ➫ Les atouts ➫ Pour une meilleure gestion de l’eau de pluie : - Limiter les surfaces imperméables afin d’alimenter directement les nappes phréatiques et permettre une certaine hygrométrie de l’air par évapotranspiration, - Réguler le débit du ruissellement par absorption et rétention d’une partie des précipitations, - Filtrer les particules éventuellement en suspension. Pour améliorer le confort en milieu urbain : - Les végétaux fixent du gaz carbonique et produisent de l’oxygène grâce à la photosynthèse, - Ils filtrent les poussières et certains éléments gazeux présents dans l’air, - Ils limitent le réfléchissement de la surface de toiture, et font office de tampon thermique pour le bâtiment, - De même, ils limitent la réflexion des bruits et leur pénétration dans le bâtiment, - Ils augmentent la biodiversité en milieu urbain, sur des lieux inaccessibles au piétinement, donc protégés (végétaux, insectes, oiseaux, …). ❖ Économiques Pour toutes les raisons citées ci-avant, la toiture végétalisée permet des économies sur le budget de fonctionnement des bâtiments (économie d’énergie, d’assainissement, de réduction des pollutions atmosphériques, sonores, …) . Pour une plus grande longévité de l’étanchéité de la toiture puisque les végétaux la protègent d’un vieillissement lié à l’exposition aux éléments climatiques (chaleur, gel, UV, …). Parce que la toiture constitue la cinquième façade des bâtiments en milieu urbain ou tout simplement sur un terrain en pente, la toiture végétalisée devient un atout d’intégration paysagère. Elle peut assurer une transition naturelle entre volumes bâtis (annexes, garages,…) et espaces extérieurs plantés ou jardins. Au fil des saisons, les végétaux des toitures changent d’aspect (couleurs, floraisons, …) et animent le paysage urbain de nuances renouvelées. Elément porteur Dispositif de séparation ajouré ❖ Environnementaux ❖ Paysagers Végétation Substrat de culture Couche filtrante Couche drainante Revêtement d’étanchéité Isolant thermique Pare-vapeur Quelles techniques de végétalisation ? Un toit végétal est une création totalement artificielle, mais pour qu’il soit réussi, il doit s’approprier toutes les caractéristiques d’un milieu naturel qu’il doit reconstituer. ❖ Principe de base Sur le support (dalle béton, par exemple) , on pose un pare-vapeur (film ou plaques étanches), puis une couche de matériau isolant. Le dispositif de végétalisation s’installe sur ce système de toiture : - Un film de protection étanche, - Recouvert par une couche drainante, - Une protection anti-racines faisant office de filtre, - Un éventuel système de retenue de la terre en cas de légère pente de la toiture (natte tridimensionnelle, par exemple), - Enfin le substrat dans lequel vont s’enraciner les végétaux. - Le pourtour de la toiture est cerné par une bande drainante en gravier ou argile expansée, non-végétalisée, - L’évacuation des eaux restantes se fait par des conduits en direction de la gouttière, à ce niveau. ❖ Végétalistion intensive - Technique adaptée aux « jardins suspendus » sur toitures-terrasses. - Elle permet l’installation de pelouses, vivaces, arbustes et arbres. - Elle nécessite une profondeur de substrat de 0,15 à 0,40 m, et implique une résistance de la structure à une charge allant de 180 à 500 kg/m2. - Elle ne peut être réalisée que sur support béton en pente inférieure à 5%. - Son coût est élevé. ❖ Végétalisation semi-extensive - Elle permet de créer des jardins dits « naturels » ou d’entretien plus limité. - Elle peut accueillir des couvre-sols et des arbustes. - Elle nécessite de 0,12 à 0,25 m d ‘épaisseur de substrat, et une structure pouvant supporter de 120 à 200 kg/ m2. - Son coût reste important, varie selon les configurations et la conception. ❖ Végétalisation extensive - Elle reconstitue un véritable milieu naturel et un paysage «sauvage» qui évolue en autonomie. - Elle est fondée sur l’installation de mousses, plantes grasses, graminées,et vivaces à bulbes ou à rhizomes adaptées à un milieu sobre. - L’épaisseur de substrat nécessaire est réduite : entre 0,06 et 0,20 m, et nécessite une structure adaptée à une charge allant de 60 à 150 kg/m2. - Elle peut être réalisée sur support béton, acier et bois, sur des pentes allant jusqu’à 20%. - Son coût est raisonnable. ❖ Végétaux Les toits végétalisés selon la méthode extensive ne ressemblent pas à un jardin traditionnel, mais à un tapis végétal spontané, proche d’un écosystème naturel sur substrat de faible épaisseur. Les plantes les plus utilisées car les plus compatibles sont de la famille des Crassulacées, les sedums. Avec une épaisseur de terre légèrement plus importante, elles peuvent être associées à des graminées de milieu sec (comme la fétuque glauque), des plantes de rocaille ou des petites bulbeuses (joubarbe, centaurée scabieuse, œillet des Chartreux, gazon d’Espagne, thym serpolet, iris nain, crocus, muscari, …). ❖ Techniques Selon la technique retenue dans le projet de toit vert, des adaptations au dispositif de base seront à étudier avec le fournisseur : - Les dalles pré-végétalisées contiennent le tapis végétal et son substrat dans des modules emboîtables. Elles s’adaptent à des toitures en pente. - Les bacs pré-cultivés qui ajoutent à la fonction de tapis végétal, un rôle de réservoir à la toiture-terrasse. Ils ne conviennent qu’à des bâtiments neufs créés pour supporter cette fonction de rétention supplémentaire. - Les tapis pré-cultivés donnent un aspect définitif dès la pose. Ils conviennent notamment aux toits très inclinés, ou lorsque la pose se fait en dehors des périodes favorables de semis. Leur fixation au support est toutefois nécessaire. Ils sont mis en œuvre par des spécialistes. - Les micro-mottes, ou plantes en godets. Elles sont à commander un an à l’avance auprès des pépinières spécialisées. Elles sont plantées manuellement au printemps, ou au début de l’automne. Afin de limiter l’érosion du substrat, plus la pente du toit sera prononcée, plus la plantation sera dense. - Les semis à partir de graines sont certainement les moins coûteux, mais les plus délicats à réussir car ils sont soumis aux intempéries (pluie de lessivage, vent,…) et mettent plusieurs années à se mettre définitivement en place. - Par contre, les semis à partir de fragments d’organes végétaux de sedums sont couramment employés (morceaux de pousses, de rosettes, de bulbilles, …). Le substrat devra être humide et les semis recouverts de terreau pour éviter qu’ils s’envolent. L’arrosage sera à poursuivre le temps que les racines s’installent (4 à 6 semaines). Les semis de graines et de fragments se font au printemps et au début de l’automne. Cette solution est moins coûteuse et plus facile de mise en place pour un particulier, surtout pour une petite surface. Maison Prunières Coulommiers Suéde ➫ Pour toutes les toitures ? Avant de se lancer dans un projet de toiture terrasse, mieux vaut faire évaluer la structure porteuse du toit, existante ou à créer, par un professionnel du bâtiment. Cela permettra de retenir la solution la mieux adaptée, et éventuellement de mieux appréhender la nature des travaux à engager. • Toitures terrasses Les toitures terrasses existantes peuvent avantageusement bénéficier d’une végétalisation extensive : la couche de gravillons ou les dalles de surface peuvent être remplacées par le dispositif de poids à peu près équivalent. • Toitures inclinées - Les conditions de milieu deviennent plus difficiles pour la végétation (ruissellement de l’eau, agressivité des rayons solaires, érosion,…). - Les pentes supérieures à 15 %, nécessitant donc des dispositifs de retenue ou anti-érosion. Il peut s’agir de barres implantées sur la surface du toit, de lattes régulières (attention aux traitements chimiques du bois qui peuvent nuirent au développement des plantes), de nattes de retenue occupant toue la surface inférieure du dispositif. - La nature du substrat sera aussi à adapter afin d’éviter les éléments trop fins qui sont lessivés par l’eau (argiles, sables fins, …). Il doit avoir une structure stable. Un paillage superficiel, type toile de jute, pourra limiter les risques d’érosion et de dessèchement. - L’évacuation de l’eau de ruissellement est un sujet particulièrement sensible sur la toiture en pente, afin d ‘éviter le colmatage des gouttières. Ce type de mise en œuvre est assez délicat et doit être fait par un professionnel. Toiture végétalisée - Prunières