&
Patrimoine
SEINE MA R N E
r é h a b i l i t a t i o n
FICHES CONSEILS
La toiture végétale fait partie de l’architecture rurale de certaines gions
retirées des Pays du Nord ou de l’Est, comme la Scandinavie, l’Allemagne
et l’Autriche ou la Suisse.
Elle traduit le lien étroit et fort que l’homme tisse avec une nature souvent
hostile, utilisant artistement les matériaux de la terre, à l’état “brut”, là où
toute élaboration est rendue difficile ou inutile de par les contraintes des
saisons ou du milieu écologique, de l‘économie, des usages…, là où forêts
et cultures ne sont pas accessibles, où d’autres matériaux comme l’argile,
l’ardoise ou le schiste manquent.
La toiture végétale ne semble pas présente dans notre patrimoine vernacu-
laire. Elle ne semble pas faire partie de notre histoire si toutefois nous
n’approfondissons pas celle de nos campagnes profondes…les masures et
les chaumières…
Nous re-couvrons pourtant aujourd’hui toutes les richesses de mises en
oeuvre ancestrales, “écologiques”.
Cette couverture végétale offre une solution technique intéressante lorsque
la toiture est peu pentue ou plane. Le substrat solidement tis par le
système racinaire des plantes, constitue une nappe résistante et souple à la
fois, aux qualités thermiques, phoniques et drainantes remarquables.
Elle s’intégre naturellement dans le paysage environnant. Ses caractéris-
tiques et ses propriétés restent particulièrement bien adaptées à la
mise-en-oeuvre de petits projets de construction neuve ou d’extension aux
lignes épurées et contemporaines.
L’architecture engage alors une intimité sensuelle avec la “terre”, la
végétation, valorisant l’esprit du lieu. Celle-ci doit en conserver la quali
et jouer avec ses ressources, sans ostentation mais avec bon sens et
sobriécréant un espace coloet vivant, offert aux climats comme aux
saisons pour instaurer une belle transition avec la nature environnante et
le jardin.
les toitures végétalisées
profil
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Seine-et-Marne
27, rue du Marché - 77120 COULOMMIERS - Tél. : 01 64 03 30 62 - fax : 01 64 03 61 78 email : caue77@wanadoo.fr
Marianne SOUQ, paysagiste et Sylvie BOULLEY-DUPARC, architecte - 2009
Comment entretenir une toiture végétalisée ?
Le travail d’entretien est plus important dans les deux à
trois premières années de la réalisation, afin d’assurer le bon
confortement des végétaux. L’arrosage en particulier est
primordial.
Il faut noter que la végétalisation intensive s’apparente au
jardinage traditionnel, et nécessite donc un entretien
régulier et soutenu.
Pour des réalisations de type extensif, une visite annuelle est
le minimum à prévoir pour vérifier l’évolution de la réalisa-
tion : suppression des plantes colonisatrices indésirables
(semis naturels d’arbres par exemple, plantes envahissantes
à rhizomes…), lutte contre l’installation éventuelle de
parasites (pucerons, champignons…), enlèvement de dépôts
de feuilles mortes accumulées par le vent… L’utilisation de
produits chimiques de traitement est proscrite au profit
d’interventions manuelles afin de pérenniser l’équilibre de
l’écosystème.
L’état du système d’étanchéité et du système d’évacuation
des eaux est à vérifier systématiquement.
À qui s’adresser ?
Les organismes professionnels, d’information, de conseil, de
labellisation
- UNEP
Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage
www.entreprisesdupaysage.org
- ADIVET
Association pour le développement et l’innovation en végétalisation
extensive des toitures www.adivet.net
- Association HQE
Association Haute Qualité Environnementale www.assohqe.org
- ADEME
Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie www.ademe.fr
- Bureau Veritas
Bureau de contrôle technique www.bureauveritas.fr
- Socotec
Bureau de contrôle technique www.socotec.fr
- CSFE
Chambre Syndicale Française de l'Etanchéité www.etancheite.com
- CSTB
Centre Scientifique et Technique du Batiment www.cstb.fr
- CROAIF
Ordre régional des architectes www.architectes-idf.org
- FFP
Fédération française du paysage www.f-f-p.org
• Bibliographie indicative
"Toitures et environnement pour l'habitat : toitures végétalisées extensives
Analyse de l'existant et caractérisation"
document CSTB, mars 2004.
"Guide des plantes de toits végétaux"
auteur Edmund et Lucie Snodgrass - éditions du Rouergue, 2008.
"Végétalisation extensive des terrasses et toitures"
auteur François Lassalle - éditions du moniteur, 2006.
"Toits et murs végétaux"
auteur Nigel Dunnett & Noël Kingsbury - éditions du Rouergue, 2005.
"Végétalisation des toitures"
auteur Brigitte Kleinod - éditions Ulmer, Paris 2001.
Les aides
Pour les propriétaires particuliers :
Le Conseil Régional d’Île-de-France peut attribuer des subventions dans le domaine de l’énergie, dont notamment la réalisation de toitures
terrasses végétalisées, à hauteur de 45 euros/m2. Contacter la Direction de l’Environnement, Unité aménagement durable, 35 Boulevard des
Invalides, 75007 PARIS.
Pour les collectivités :
L’agence de l’eau Seine-Normandie peut attribuer des aides au titre de la dépollution des rejets par temps de pluie, selon la nature du projet
et des caractéristiques de la collectivité. Contacter la Direction Territoriale Rivières Ile -de France, Départements : 77-95, 51 Rue Salvador
Allende 92027 NANTERRE Cedex.
Suéde
Atelier J.P. Larmarque - Crécy-la-Chapelle
Quelles techniques de végétalisation ?
Un toit végétal est une création totalement artificielle, mais pour qu’il
soit réussi, il doit s’approprier toutes les caractéristiques d’un milieu
naturel qu’il doit reconstituer.
Principe de base
Sur le support (dalle béton, par exemple) , on pose un pare-vapeur
(film ou plaques étanches), puis une couche de matériau isolant.
Le dispositif de végétalisation s’installe sur ce système de toiture :
- Un film de protection étanche,
- Recouvert par une couche drainante,
- Une protection anti-racines faisant office de filtre,
- Un éventuel système de retenue de la terre en cas de légère pente de
la toiture (natte tridimensionnelle, par exemple),
- Enfin le substrat dans lequel vont s’enraciner les végétaux.
- Le pourtour de la toiture est cerné par une bande drainante en
gravier ou argile expansée, non-végétalisée,
- L’évacuation des eaux restantes se fait par des conduits en direction
de la gouttière, à ce niveau.
Végétalistion intensive
- Technique adaptée aux « jardins suspendus » sur toitures-terrasses.
- Elle permet l’installation de pelouses, vivaces, arbustes et arbres.
- Elle nécessite une profondeur de substrat de 0,15 à 0,40 m, et
implique unesistance de la structure à une charge allant de 180 à
500 kg/m2.
- Elle ne peut être réalisée que sur supportton en pente inférieure à 5%.
- Son coût est élevé.
Végétalisation semi-extensive
- Elle permet de créer des jardins dits « naturels » ou d’entretien plus limité.
- Elle peut accueillir des couvre-sols et des arbustes.
- Elle nécessite de 0,12 à 0,25 m d ‘épaisseur de substrat, et une
structure pouvant supporter de 120 à 200 kg/ m2.
- Son coût reste important, varie selon les configurations et la conception.
Végétalisation extensive
- Elle reconstitue un véritable milieu naturel et un paysage «sauvage»
qui évolue en autonomie.
- Elle est fondée sur l’installation de mousses, plantes grasses,
graminées,et vivaces à bulbes ou à rhizomes adaptées à un milieu sobre.
-L’épaisseur de substrat nécessaire est réduite : entre 0,06 et 0,20 m,
etcessite une structure adaptée à une charge allant de 60 à 150 kg/m2.
- Elle peut être réalisée sur support béton, acier et bois, sur des pentes
allant jusqu’à 20%.
- Son coût est raisonnable.
Les atouts
Environnementaux
Pour une meilleure gestion de l’eau de pluie :
- Limiter les surfaces imperméables afin d’alimenter
directement les nappes phréatiques et permettre une
certaine hygrométrie de l’air par évapotranspiration,
- Réguler le débit du ruissellement par absorption et
rétention d’une partie des précipitations,
- Filtrer les particules éventuellement en suspension.
Pour améliorer le confort en milieu urbain :
- Les végétaux fixent du gaz carbonique et produisent de
l’oxygène grâce à la photosynthèse,
- Ils filtrent les poussières et certains éléments gazeux
présents dans l’air,
- Ils limitent le réfléchissement de la surface de toiture,
et font office de tampon thermique pour le bâtiment,
- De même, ils limitent la réflexion des bruits et leur
pénétration dans le bâtiment,
- Ils augmentent la biodiversité en milieu urbain, sur
des lieux inaccessibles au piétinement, donc protégés
(végétaux, insectes, oiseaux, …).
Économiques
Pour toutes les raisons citées ci-avant, la toiture végétalisée
permet des économies sur le budget de fonctionnement des
bâtiments (économie d’énergie, d’assainissement, de réduc-
tion des pollutions atmosphériques, sonores, …) .
Pour une plus grande longévité de l’étanchéité de la
toiture puisque les végétaux la protègent d’un vieillisse-
ment lié à l’exposition aux éléments climatiques (chaleur,
gel, UV, …).
Paysagers
Parce que la toiture constitue la cinquième façade des
bâtiments en milieu urbain ou tout simplement sur un
terrain en pente, la toiture végétalisée devient un atout
d’intégration paysagère.
Elle peut assurer une transition naturelle entre volumes
bâtis (annexes, garages,…) et espaces extérieurs plantés
ou jardins. Au fil des saisons, les végétaux des toitures
changent d’aspect (couleurs, floraisons, …) et animent le
paysage urbain de nuances renouvelées.
Végétaux
Les toits végétalisés selon la méthode extensive ne
ressemblent pas à un jardin traditionnel, mais à un
tapis végétal spontané, proche d’un écosystème naturel
sur substrat de faible épaisseur.
Les plantes les plus utilisées car les plus compatibles
sont de la famille des Crassulacées, les sedums.
Avec une épaisseur de terre légèrement plus importan-
te, elles peuvent être associées à des graminées de
milieu sec (comme la fétuque glauque), des plantes de
rocaille ou des petites bulbeuses (joubarbe, centaurée
scabieuse, œillet des Chartreux, gazon d’Espagne,
thym serpolet, iris nain, crocus, muscari, …).
Techniques
Selon la technique retenue dans le projet de toit vert,
des adaptations au dispositif de base seront à étudier
avec le fournisseur :
- Les dalles pré-végétalisées contiennent le tapis
végétal et son substrat dans des modules emboîtables.
Elles s’adaptent à des toitures en pente.
- Les bacs pré-cultivés qui ajoutent à la fonction de
tapis végétal, un rôle de réservoir à la toiture-terrasse.
Ils ne conviennent qu’à des bâtiments neufs créés
pour supporter cette fonction de rétention
supplémentaire.
- Les tapis pré-cultivés donnent un aspect définitif dès
la pose. Ils conviennent notamment aux toits très
inclinés, ou lorsque la pose se fait en dehors des
périodes favorables de semis. Leur fixation au support
est toutefois nécessaire. Ils sont mis en œuvre par des
spécialistes.
- Les micro-mottes, ou plantes en godets. Elles sont à
commander un an à l’avance auprès des pépinières
spécialisées. Elles sont plantées manuellement au
printemps, ou au début de l’automne. Afin de limiter
l’érosion du substrat, plus la pente du toit sera
prononcée, plus la plantation sera dense.
- Les semis à partir de graines sont certainement les
moins coûteux, mais les plus délicats à réussir car ils
sont soumis aux intempéries (pluie de lessivage,
vent,…) et mettent plusieurs années à se mettre
définitivement en place.
- Par contre, les semis à partir de fragments d’organes
végétaux de sedums sont couramment employés
(morceaux de pousses, de rosettes, de bulbilles, …). Le
substrat devra être humide et les semis recouverts de
terreau pour éviter qu’ils s’envolent. L’arrosage sera
à poursuivre le temps que les racines s’installent (4 à
6 semaines). Les semis de graines et de fragments se
font au printemps et au début de l’automne.
Cette solution est moins coûteuse et plus facile de mise
en place pour un particulier, surtout pour une petite
surface.
Pour toutes les toitures ?
Avant de se lancer dans un projet de toiture terrasse, mieux vaut
faire évaluer la structure porteuse du toit, existante ou à créer, par
un professionnel du bâtiment. Cela permettra de retenir la solution
la mieux adaptée, et éventuellement de mieux appréhender la natu-
re des travaux à engager.
• Toitures terrasses
Les toitures terrasses existantes peuvent avantageusement bénéfi-
cier d’une végétalisation extensive : la couche de gravillons ou les
dalles de surface peuvent être remplacées par le dispositif de poids à
peu près équivalent.
• Toitures inclinées
- Les conditions de milieu deviennent plus difficiles pour la
végétation (ruissellement de l’eau, agressivité des rayons solaires,
érosion,…).
- Les pentes supérieures à 15 %, nécessitant donc des dispositifs de
retenue ou anti-érosion. Il peut s’agir de barres implantées sur la
surface du toit, de lattes régulières (attention aux traitements
chimiques du bois qui peuvent nuirent au développement des
plantes), de nattes de retenue occupant toue la surface inférieure
du dispositif.
- La nature du substrat sera aussi à adapter afin d’éviter les
éléments trop fins qui sont lessivés par l’eau (argiles, sables
fins, …). Il doit avoir une structure stable. Un paillage
superficiel, type toile de jute, pourra limiter les risques d’érosion
et de dessèchement.
- L’évacuation de l’eau de ruissellement est un sujet
particulièrement sensible sur la toiture en pente, afin d ‘éviter le
colmatage des gouttières.
Ce type de mise en œuvre est assez délicat et doit être fait par un
professionnel.
Végétation
Substrat de culture
Couche filtrante
Couche drainante
Revêtement d’étanchéité
Isolant thermique
Pare-vapeur
Elément porteur
Relevé de l’étanchéité
Ecoulement faible
sur la surface
Pénétration limitée dans le
substrat
Evaporation
élevée
Suéde
Maison Prunières Coulommiers Toiture végétalisée - Prunières
Gravier de protection : zone stérile
Dispositif de séparation ajouré
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