Quelles techniques de végétalisation ?
Un toit végétal est une création totalement artificielle, mais pour qu’il
soit réussi, il doit s’approprier toutes les caractéristiques d’un milieu
naturel qu’il doit reconstituer.
❖ Principe de base
Sur le support (dalle béton, par exemple) , on pose un pare-vapeur
(film ou plaques étanches), puis une couche de matériau isolant.
Le dispositif de végétalisation s’installe sur ce système de toiture :
- Un film de protection étanche,
- Recouvert par une couche drainante,
- Une protection anti-racines faisant office de filtre,
- Un éventuel système de retenue de la terre en cas de légère pente de
la toiture (natte tridimensionnelle, par exemple),
- Enfin le substrat dans lequel vont s’enraciner les végétaux.
- Le pourtour de la toiture est cerné par une bande drainante en
gravier ou argile expansée, non-végétalisée,
- L’évacuation des eaux restantes se fait par des conduits en direction
de la gouttière, à ce niveau.
❖ Végétalistion intensive
- Technique adaptée aux « jardins suspendus » sur toitures-terrasses.
- Elle permet l’installation de pelouses, vivaces, arbustes et arbres.
- Elle nécessite une profondeur de substrat de 0,15 à 0,40 m, et
implique une résistance de la structure à une charge allant de 180 à
500 kg/m2.
- Elle ne peut être réalisée que sur support béton en pente inférieure à 5%.
- Son coût est élevé.
❖ Végétalisation semi-extensive
- Elle permet de créer des jardins dits « naturels » ou d’entretien plus limité.
- Elle peut accueillir des couvre-sols et des arbustes.
- Elle nécessite de 0,12 à 0,25 m d ‘épaisseur de substrat, et une
structure pouvant supporter de 120 à 200 kg/ m2.
- Son coût reste important, varie selon les configurations et la conception.
❖ Végétalisation extensive
- Elle reconstitue un véritable milieu naturel et un paysage «sauvage»
qui évolue en autonomie.
- Elle est fondée sur l’installation de mousses, plantes grasses,
graminées,et vivaces à bulbes ou à rhizomes adaptées à un milieu sobre.
-L’épaisseur de substrat nécessaire est réduite : entre 0,06 et 0,20 m,
et nécessite une structure adaptée à une charge allant de 60 à 150 kg/m2.
- Elle peut être réalisée sur support béton, acier et bois, sur des pentes
allant jusqu’à 20%.
- Son coût est raisonnable.
Les atouts
❖ Environnementaux
Pour une meilleure gestion de l’eau de pluie :
- Limiter les surfaces imperméables afin d’alimenter
directement les nappes phréatiques et permettre une
certaine hygrométrie de l’air par évapotranspiration,
- Réguler le débit du ruissellement par absorption et
rétention d’une partie des précipitations,
- Filtrer les particules éventuellement en suspension.
Pour améliorer le confort en milieu urbain :
- Les végétaux fixent du gaz carbonique et produisent de
l’oxygène grâce à la photosynthèse,
- Ils filtrent les poussières et certains éléments gazeux
présents dans l’air,
- Ils limitent le réfléchissement de la surface de toiture,
et font office de tampon thermique pour le bâtiment,
- De même, ils limitent la réflexion des bruits et leur
pénétration dans le bâtiment,
- Ils augmentent la biodiversité en milieu urbain, sur
des lieux inaccessibles au piétinement, donc protégés
(végétaux, insectes, oiseaux, …).
❖ Économiques
Pour toutes les raisons citées ci-avant, la toiture végétalisée
permet des économies sur le budget de fonctionnement des
bâtiments (économie d’énergie, d’assainissement, de réduc-
tion des pollutions atmosphériques, sonores, …) .
Pour une plus grande longévité de l’étanchéité de la
toiture puisque les végétaux la protègent d’un vieillisse-
ment lié à l’exposition aux éléments climatiques (chaleur,
gel, UV, …).
❖ Paysagers
Parce que la toiture constitue la cinquième façade des
bâtiments en milieu urbain ou tout simplement sur un
terrain en pente, la toiture végétalisée devient un atout
d’intégration paysagère.
Elle peut assurer une transition naturelle entre volumes
bâtis (annexes, garages,…) et espaces extérieurs plantés
ou jardins. Au fil des saisons, les végétaux des toitures
changent d’aspect (couleurs, floraisons, …) et animent le
paysage urbain de nuances renouvelées.
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❖ Végétaux
Les toits végétalisés selon la méthode extensive ne
ressemblent pas à un jardin traditionnel, mais à un
tapis végétal spontané, proche d’un écosystème naturel
sur substrat de faible épaisseur.
Les plantes les plus utilisées car les plus compatibles
sont de la famille des Crassulacées, les sedums.
Avec une épaisseur de terre légèrement plus importan-
te, elles peuvent être associées à des graminées de
milieu sec (comme la fétuque glauque), des plantes de
rocaille ou des petites bulbeuses (joubarbe, centaurée
scabieuse, œillet des Chartreux, gazon d’Espagne,
thym serpolet, iris nain, crocus, muscari, …).
❖ Techniques
Selon la technique retenue dans le projet de toit vert,
des adaptations au dispositif de base seront à étudier
avec le fournisseur :
- Les dalles pré-végétalisées contiennent le tapis
végétal et son substrat dans des modules emboîtables.
Elles s’adaptent à des toitures en pente.
- Les bacs pré-cultivés qui ajoutent à la fonction de
tapis végétal, un rôle de réservoir à la toiture-terrasse.
Ils ne conviennent qu’à des bâtiments neufs créés
pour supporter cette fonction de rétention
supplémentaire.
- Les tapis pré-cultivés donnent un aspect définitif dès
la pose. Ils conviennent notamment aux toits très
inclinés, ou lorsque la pose se fait en dehors des
périodes favorables de semis. Leur fixation au support
est toutefois nécessaire. Ils sont mis en œuvre par des
spécialistes.
- Les micro-mottes, ou plantes en godets. Elles sont à
commander un an à l’avance auprès des pépinières
spécialisées. Elles sont plantées manuellement au
printemps, ou au début de l’automne. Afin de limiter
l’érosion du substrat, plus la pente du toit sera
prononcée, plus la plantation sera dense.
- Les semis à partir de graines sont certainement les
moins coûteux, mais les plus délicats à réussir car ils
sont soumis aux intempéries (pluie de lessivage,
vent,…) et mettent plusieurs années à se mettre
définitivement en place.
- Par contre, les semis à partir de fragments d’organes
végétaux de sedums sont couramment employés
(morceaux de pousses, de rosettes, de bulbilles, …). Le
substrat devra être humide et les semis recouverts de
terreau pour éviter qu’ils s’envolent. L’arrosage sera
à poursuivre le temps que les racines s’installent (4 à
6 semaines). Les semis de graines et de fragments se
font au printemps et au début de l’automne.
Cette solution est moins coûteuse et plus facile de mise
en place pour un particulier, surtout pour une petite
surface.
Pour toutes les toitures ?
Avant de se lancer dans un projet de toiture terrasse, mieux vaut
faire évaluer la structure porteuse du toit, existante ou à créer, par
un professionnel du bâtiment. Cela permettra de retenir la solution
la mieux adaptée, et éventuellement de mieux appréhender la natu-
re des travaux à engager.
• Toitures terrasses
Les toitures terrasses existantes peuvent avantageusement bénéfi-
cier d’une végétalisation extensive : la couche de gravillons ou les
dalles de surface peuvent être remplacées par le dispositif de poids à
peu près équivalent.
• Toitures inclinées
- Les conditions de milieu deviennent plus difficiles pour la
végétation (ruissellement de l’eau, agressivité des rayons solaires,
érosion,…).
- Les pentes supérieures à 15 %, nécessitant donc des dispositifs de
retenue ou anti-érosion. Il peut s’agir de barres implantées sur la
surface du toit, de lattes régulières (attention aux traitements
chimiques du bois qui peuvent nuirent au développement des
plantes), de nattes de retenue occupant toue la surface inférieure
du dispositif.
- La nature du substrat sera aussi à adapter afin d’éviter les
éléments trop fins qui sont lessivés par l’eau (argiles, sables
fins, …). Il doit avoir une structure stable. Un paillage
superficiel, type toile de jute, pourra limiter les risques d’érosion
et de dessèchement.
- L’évacuation de l’eau de ruissellement est un sujet
particulièrement sensible sur la toiture en pente, afin d ‘éviter le
colmatage des gouttières.
Ce type de mise en œuvre est assez délicat et doit être fait par un
professionnel.
Végétation
Substrat de culture
Couche filtrante
Couche drainante
Revêtement d’étanchéité
Isolant thermique
Pare-vapeur
Elément porteur
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Relevé de l’étanchéité
Ecoulement faible
sur la surface
Pénétration limitée dans le
substrat
Evaporation
élevée
Suéde
Maison Prunières Coulommiers Toiture végétalisée - Prunières
•
Gravier de protection : zone stérile
•
Dispositif de séparation ajouré
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