Le PS se satisfait d`avoir évité une déroute

Le PS se satisfait d'avoir évité une déroute
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Par 3 auteurs
Publié le 23/03/2015 à 06:00
Crédits photo : FRANCOIS GUILLOT/AFP
Dans le camp socialiste, le soulagement prédominait dimanche soir à l'annonce de résultats moins mauvais que prévu. Beaucoup
regrettent cependant les divisions qui minent la gauche et appellent au rassemblement en vue du second tour.
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Les éléments de langage avaient été bien rodés, au sommet de l'État et Rue de Solferino : une défaite «ho-no-rable » pour un PS
qui «limite la casse ». Avec 28,3 % des voix, le PS et ses alliés (union de gauche, PRG et divers gauche, selon la classification du
ministère de l'Intérieur) arrive devant le FN (25,42 %) mais derrière l'UMP-UDI-MoDem et leurs alliés (36,2 %).
Au PS, c'est le soulagement. Ce premier tour des élections départementales se serait moins mal passé que prévu, répètent en
chœur les socialistes. «Les électeurs PS ont fait mieux que se défendre dans ce premier tour où on annonçait leur déroute », s'est
ainsi félicité le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, en début de soirée, devant un décor rouge vif. «Je ne sais
pas si c'est une victoire de la gauche, mais ce n'est pas la Berezina », abonde le socialiste Julien Dray. «Les blocs de gauche (PS
et alliés, extrême gauche et écologistes, soit 36,49 % au total, NDLR) et de droite sont au coude-à-coude, analyse à son tour un
stratège du parti. Dans les départements détenus par la gauche, il y aura énormément de duels PS-FN. La stratégie anti-FN de
Manuel Valls a porté ses fruits ». Chiffres à l'appui, Christophe Borgel, en charge des élections au PS, tient lui aussi à démontrer
que le PS s'en tire de manière tout à fait honorable : «On est en dessous du score du PS aux cantonales de 2011 (24,9 %) mais de
peu », assure-t-il.
«Le mal de la division»
Même moins forte qu'attendue, il s'agit pourtant d'une défaite, la quatrième du parti au pouvoir après les municipales, les
sénatoriales et les européennes. Un mauvais présage, à deux ans de l'élection présidentielle, sur fond d'impopularité du couple
exécutif. Dimanche prochain, de nombreux conseils départementaux risquent de basculer à droite. En cause, notamment : une
gauche partie en ordre dispersé et des écologistes qui ont fait cavalier seul dans de nombreux cantons.
«La droite est partie unie et la gauche désunie », regrette un proche de François Hollande. «Les candidats écolos nous empêchent
d'être au second tour dans de nombreux cantons », soupire un dirigeant PS, qui pointe «le mal de la division ». Les critiques sont
d'autant plus sévères que les écologistes ressortent en miettes de ce scrutin, avec 2,04 % des voix. «Dans un certain nombre de
départements, les électeurs de gauche ont voté pour que la gauche soit au second tour », analyse toutefois Christophe Borgel.
La campagne de l'entre-deux-tours sera marquée par l'appel à la mobilisation et à l'unité à gauche. «Plus que jamais, la gauche doit
trouver les chemins de l'union et se rassembler », estime un dirigeant socialiste. «Le sujet, ce n'est pas la claque mais quel bilan on
tire de l'éparpillement à gauche », indique un proche du président. Cet appel à l'unité était, dès dimanche soir, relayé par une partie
des écologistes, notamment ceux qui rêvent de revenir au gouvernement. Pour le député EELV François de Rugy, le résultat du
premier tour devrait servir d'«électrochoc » à la majorité et aux écologistes puisqu'une gauche «désunie » disparaîtrait, «quelle que
soit la sensibilité ».
Jusqu'à cette élection départementale, le parti de la rue de Solferino comptait quelque 1 439 conseillers généraux. Au soir du
premier tour, plusieurs centaines devaient rendre leur tablier. Selon le secrétaire d'État en charge des Relations avec le Parlement,
Jean-Marie Le Guen, le PS devrait être absent du second tour dans «500 cantons ». «Soit un quart des cantons, au lieu de la moitié
pronostiquée », se rassure-t-on à l'Élysée.
Après des municipales calamiteuses, cela reste un nouveau coup dur pour le PS. D'un point de vue politique mais aussi financier
puisque certains de ces élus reversent au PS une partie de leurs indemnités. Même s'il assure avoir limité la casse, l'exécutif
s'attend à de nouvelles tensions au sein de la majorité, au soir du second tour, quand la carte des départements sera colorée de
bleu. Notamment de la part des députés frondeurs qui réclament un changement de politique. «Je ne ferai pas de commentaires ce
soir, ni entre les deux tours. Ils viendront après le second tour », lâchait dimanche après-midi le député Laurent Baumel.
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