crédit studio guézou REPORTAGE Centre hospitalier mémorial France Etats-Unis 60 ans après sa construction, toujours à la pointe de l’innovation PAR JULIEN TALANI 138 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO Le CH de Saint-Lô en chiffres - 9 000 patients en services de médecine - 45 000 personnes aux urgences (adultes et enfants) - 111 000 personnes en consultation externe - 5 000 actes chirurgicaux - 1 500 bébés à la naissance Saint-Lô Le CH Mémorial dispose de : - 1341 agents dont 158 médecins - 220 étudiants infirmier(e)s et élèves aides-soignant(e)s - 106 M de budget N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 139 140 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 Vue du site Thierry Lugbull «MEMO» de St Lô: L’innovation dans le sang Vrai « monument » avant-gardiste d’après-guerre, le Centre hospitalier mémo- rial de Saint-Lô, dont plusieurs parties sont classées « monument historique », est toujours à la pointe, soixante ans après sa sortie de terre, grâce aux anticipations de l’architecte hospitalier américain et visionnaire : Paul Nelson. À jamais inscrite dans l’ADN du « Mémo », l’innovation continue de guider l’évolution de cet établissement. Étonnement d’actualité malgré son grand âge, l’hôpital mémorial de Saint-Lô a su se moderniser en conservant sa taille humaine. Cette dernière se révèle indispensable à la conduite de projets personnalisés, centrés sur le bien-être des patients et des professionnels. Un héritage particulier empreint d’une double-culture, que chacun s’emploie à valoriser. Pour augmenter encore l’attractivité de cette structure atypique, Thierry Lugbull, Directeur général, continue, avec ses équipes, de sortir des sentiers battus. L’enjeu est de taille pour l’ensemble de la région Normandie, plutôt identifiée comme désert médical. Entretien. N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 141 PAUL NELSON, LE PLUS FRANÇAIS DES ARCHITECTES AMERICAINS (1895 Chicago, Etats-Unis – 1979, Marseille, France) Sa vie Architecte américain du XXe siècle, il débute ses études à l’Université de Princeton en 1913, avant de s’engager en 1917 dans l’US Air Force. Amoureux de la France, il poursuit ses études d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (Ateliers Pontremoli et Perret) et en sort diplômé du gouvernement en 1927. Après la Seconde Guerre mondiale, il devient tour à tour conseiller technique au Ministère de la reconstruction, consultant de l’US Public Health Service et du Ministère français de la santé publique, tout en enseignant dans les plus prestigieuses universités américaines (Yale, Harvard, Pratt, MIT). En 1963, il est nommé par André Malraux professeur-directeur de l’Atelier Franco-Américain d’Architecture à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. Il dirigera l’Atelier Franco-international à Marseille entre 1967 et 1977. Naturalisé en 1973, il décède en 1979 et repose au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer. Ses œuvres Intéressé par les problématiques de structuration de l‘espace, de préfabrication et notamment l’architecture hospitalière, il est à l’origine de projets qui constituent, pour l’histoire, la part la plus important de sa contribution. Il conçoit le Pavillon chirurgical de l’Hôpital de la Compagnie du canal de Suez à Ismaïlia (1934). Il réalise aussi les hôpitaux de Dinan et Arles. Architecte humaniste, réputé pour son rationalisme et son modernisme, son œuvre majeure reste le Centre hospitalier mémorial France Etats-Unis de Saint-Lô, conçu et réalisé entre 1946 et 1956. Cet édifice, considéré alors comme « le plus moderne d’Europe », est inscrit monument historique depuis 2007. 142 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO Le CH de Saint-Lô DH MAGAZINE : Pouvez-vous nous présenter le Centre hospitalier mémorial France Etats-Unis de Saint-Lô ? Thierry Lugbull : Son histoire est remarquable. Elle est liée à la guerre de 39-45 et aux bombardements alliés qui ont fortement détruit les villes de Brest et de Saint-Lô durant l’été 1944. Les Américains souhaitaient s’investir dans la reconstruction de ces deux villes ; plus particulièrement en dotant l’une « Ici, on travaille d’entre elles d’un hôpital. La ville de Saint-Lô a finalement bien et on soigne été choisie. Les plans ont bien » été réalisés en 1947, par un spécialiste américain de l’architecture hospitalière : Paul Nelson (Encadré ci-contre). Celui-ci voulait un hôpital moderne, évolutif, fonctionnel et spacieux ; agréable autant pour le personnel que pour les patients. C’était un ouvrage avant-gardiste. Pour sa conception, Paul Nelson s’est entouré des grands noms de l’époque ; je pense par exemple au peintre Fernand Léger, à Charlotte Perriand pour le mobilier ou André Salomon pour l’éclairage. Les travaux ont été achevés en 1956. Soixante ans plus tard, ce bâtiment est toujours d’actualité. Son enveloppe n’a quasiment pas bougé. Elle n’est pas amiantée. Seul l’intérieur a subi des rénovations successives, étage par étage. Ces rénovations seront bientôt terminées. Elles ont toutes été menées dans le respect de cet héritage architectural innovant. L’établissement est classé « monument historique ». Les rénovations en tiennent compte. Elles s’inspirent des tendances architecturales actuelles et des technologies de pointe. Le but étant d’améliorer le bien-être de nos équipes et de nos patients. DH : Pourquoi l’innovation est-elle au cœur des dif- férents projets de l’hôpital ? N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 143 Terminal Santé Patient L’innovation au chevet du patient Le projet « Terminal Santé Patient », initié en 2011 dans les centres hospitaliers de Saint-Lô et de Coutances est une petite révolution. Aujourd’hui, 400 terminaux connectés ont été déployés sur les deux établissements. Cette innovation a reçu les honneurs institutionnels en 2015 ; récompensée par les Victoires de l’organisation et de l’innovation, délivrée à l’assemblée nationale par la rédaction d’Acteurs Publics. Le TSP c’est quoi ? Le TSP est un écran informatique et tactile connecté. Il est fixé sur l’adaptable pour être accessible depuis le lit du patient. Ce système disposant des dernières avancées numériques permet de rompre l’isolement du patient hospitalisé en proposant, sur la même interface, télévision, internet, web-cam et intranet. Cette technologie signe aussi, pour le personnel soignant, la fin du dossier médical papier. L’ensemble du dossier médical et du dossier de soins sont consultables sur ce TSP. 144 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R Présence virtuelle au chevet du patient Si le TSP permet de rompre l’isolement du patient, il permet aussi d’augmenter le temps de présence du soignant à son chevet. Consulter un protocole ou une imagerie médicale, depuis sa chambre est désormais possible. « Cette innovation pour le bien-être des patients séduit les jeunes internes », pointe Thierry Lugbull. « Plus d’un millier de soignants ont été formés à l’utilisation de ce nouvel outil qui devrait faire des émules dans d’autres hôpitaux. Cet équipement fait l’objet de financements innovants. Les TSP ont été financés par les fonds européens Feder et l’ARS Normandie, la recherche de partenaires ciblés (mutuelles notamment) et la location de services payants à la charge du patient, à hauteur de cinq euros par jour la première semaine et quatre euros la deuxième semaine, puis gratuit ». N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO T.L. – L’ innovation est inscrite dans l’ADN de cet hopital. Et nous faisons tout pour qu’elle le reste. C’est d’ailleurs notre slogan : « Nous innovons pour votre bien-être ». L’ innovation est au cœur de tous nos projets. Elle permet de cultiver le bien-être de nos équipes et de nos patients au quotidien. Cette notion de bien-être est à mon sens trop souvent oubliée par le monde hospitalier actuel. Ce dernier a parfois tendance à s’enfermer dans une certaine « sinistrose ». Nous espérons partager avec nos collègues. Toutes nos innovations sont libres de droit. Elles sont transposables à d’autres établissements. Nous serions d’ailleurs très fiers et très heureux qu’elles inspirent certains de nos collègues. DH : Pouvez-vous développer cette idée du « bien- être » à l’hôpital ? T.L. – Au Centre hospitalier mémorial de Saint-Lô, le bien-être du patient est au centre de nos innovations. Et l’on explore toutes les pistes possibles. Faire venir un chef-cuistot au chevet du patient (il y a un chef par étage), pour établir avec lui un contact personnalisé, doit pouvoir se faire. L’ idée est de personnaliser au maximum la prise en charge de nos patients. Pour poursuivre l’exemple de la restauration, les repas pris en chambre sont servis dans de la porcelaine. Le patient prend son repas avec plus de plaisir et mange d’avantage que lorsqu’il est servi dans une barquette. Des sandwichs sont proposés aux patients en chimiothérapie. Ils s’alimentent mieux ainsi. Lorsqu’on leur présentait un repas classique, après leur traitement, ils éprouvaient davantage de dégoût à consommer du « chaud ». Par ailleurs, le Mémorial a développé le concept d’une œuvre d’art dans la chambre. Cette dernière est choisie par le patient. DH : Avez-vous développé d’autres pistes pour améliorer la vie du patient à l’hôpital ? T.L. – Nous avons équipé plusieurs chambres de Terminaux de Santé Patient (lire par ailleurs). Cet outil améliore de façon considérable les conditions d’hébergement du patient. Un patient alité et isolé peut échanger avec l’extérieur, via un écran tactile et une webcam. Il peut s’agir d’échanges avec les médecins, « Il est urgent de concernant sa pathologie et son traitement, cultiver un optimisme ou avec les membres naturel » de sa famille. Nous expérimentons beaucoup d’autres pistes comme l’aromathérapie, l’art-thérapie, la luminothérapie. Toujours dans cet esprit du « bien-être patient », un salon de sortie a été récemment créé à Saint-Lô. Les patients y sont « cocoonés » une dernière fois avant de quitter l’hôpital. Ils sont très bien accueillis, disposent de la télévision, de fauteuils confortables, reçoivent une collation, peuvent écouter de la musique... C’est beaucoup plus agréable d’attendre là que seul dans sa chambre. C’est aussi pratique pour nous car les chambres sont libérées plus tôt et sont préparées plus rapidement pour recevoir les futures hospitalisations. DH : Cette quête du « bien-être » implique-t-elle davantage de travail pour vos équipes ? T.L. – Cette individualisation du service-patient nécessite évidemment une grande communication, une grande réactivité, beaucoup plus d’attentions de la part de nos équipes, soignantes, administratives, logistiques, dirigeantes ou techniques. C’est indéniable. Aussi, cette quête du « bien-être patient » ne peut se faire sans « happy management* ». Dans ce domaine aussi, nous innovons. Outre la prédisposition naturelle du normand à travailler dur, nous sommes aidé par la dimension humaine de notre établissement. C’est ce qui, en Amérique, fait le succès des établissements de santé. Beaucoup d’Américains sont souvent décontenancés devant la taille de certains établissements français et notamment des CHU. Aux États-Unis, c’est avéré, un établissement plus petit vit bien mieux qu’un hôpital trop grand. * Gestion axée sur le bonheur N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 145 Salon de sortie DH : Quels exemples de « happy management » ont fait leurs preuves à Saint-Lô ? T.L. – Il y en a plusieurs. Je pense par exemple à notre chorale, dont le chef de chœur n’est autre que le directeur des ressources humaines et de la formation (Rémi Delekta). Cet ensemble, ouvert à tous, se déplace au chevet du patient. Il se compose de cadres, de médecins, d’infirmiers et participe à une ambiance de travail harmonieuse, avec un grand sens du partage. Je pense ensuite à notre espace « koala », imaginé pour le personnel, comme un sas de décompression entre l’hôpital et le monde extérieur. Il s’agit de trois grandes pièces dédiées au loisir, à la détente, à la rencontre et à l’échange. Nous pensons aussi aux femmes enceintes ; afin que l’absence de celles-ci pèse le moins possible sur les équipes en place. Grâce à un travail inter-service efficace centré sur la communication, leurs plannings sont aménagés. Dans le cadre de ce projet (« vivre mieux sa grossesse au travail »), une pièce de repos et un espace dédié aux femmes allaitantes ont vu le jour. Nous avons déjà de très bonnes retombées puisque que les intéressées repoussent leur départ en congé maternité. Dans un autre registre mais toujours pour illustrer cet « happy management » que nous tâchons de développer, je citerai l’opération « vis mon job », qui permet à deux professionnels d’échanger leurs fonctions sur une courte période, à la manière des 146 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R émissions télévisuelles « patron incognito », « vis ma vie » ou « on a échangé nos mamans »... DH : Transparence et humilité sont-elles de mise ? T.L. – Ce type de management l’implique forcément. Tous nos services jouent le jeu. C’est ce qui entretient ce cercle vertueux. Pour ce qui est de la transparence, depuis que nous sommes passés au « zéro-papier », tous nos services disposent d’informations dématérialisées. Aussi toutes les données, les chiffres, sont consultables à chaque instant sur l’intranet par tous les professionnels du « Mémo ». Cela fait longtemps que l’on n’entend plus le sempiternel refrain : « on nous cache, on nous dit rien ». DH : Comment entretenez-vous la double culture franco-américaine du Centre hospitalier mémorial de Saint-Lô ? T.L. – Vous l’avez compris, en entretenant cet esprit novateur. Ensuite, en reprenant certains concepts en vogue aux États-Unis. Je pense typiquement aux communautés bénévoles qui dynamisent, outre-atlantique, la vie hospitalière. Nous avons transposé ce modèle à Saint-Lô, en impliquant de jeunes lycéens volontaires. Ces « gilets bleus » sont désormais quatre-vingts ! C’est un vrai succès. Ces stages en immer- N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO Des initiatives récompensées Les innovations de l’hôpital Mémorial de Saint-Lô et de l’hôpital de Coutances ont été récompensées par plusieurs prix. Le management mis en Rémi Delekta place sur les deux structures (Manag’Up) a reçu en 2016 le premier prix de l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH). « Ce projet a pour ambition d’animer le collectif cadre de manière décloisonnée et de tirer le management vers le haut ; d’où son nom « Manag’Up » », expliquent le directeur des ressources humaines, Rémi Delekta, et Dominique Ansould, directrice des soins. Le dispositif « Manag’Up », animé par une dizaine de managers, répond à un besoin des cadres de disposer d’espaces de dialogue autour de formations, séminaires et autres actions innovantes telles que sion répondent à des besoins pédagogiques concrets. Ce sera une ligne de plus sur le CV de ces « jeunes volontaires du Mémorial » (JVM). Beaucoup d’entre eux souhaitent exercer dans le milieu de la santé. Leur présence dynamise énormément nos équipes et notre patientèle avec qui ils sont en contact au quotidien. DH : Le centre hospitalier de Saint-Lô est-il aussi sur de bons rails budgétaires ? T.L. – Effectivement, le « Mémo » se porte plutôt bien financièrement, après un retour à l’équilibre retrouvé en 2015. Il a aujourd’hui retrouvé sa capacité à investir et continue de se désendetter, sans subvention de l’ARS. Notre qualité de gestion vient d’ailleurs tout récemment d’être salué par la Chambre Régionale des Comptes. les petits-déjeuners du management, « vis mon job » (je passe une journée avec toi, tu passes une journée avec moi) ou les fiches d’événements désirables, pour mettre en lumière les initiatives positives mises en œuvre par les professionnels. Un salon de sortie primé Le Centre Hospitalier Mémorial de Saint-Lô a également vu son « salon de sortie » récompensé en 2016 (évoqué dans l’entretien avec Thierry Lugbull). Ce dernier a reçu le quatrième prix (d’une valeur de 3000 euros) du concours conjointement organisé par la fondation « Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France » et la GMF (prix Hélioscope). Deux certifications HAS Dans un autre registre, le groupe multidisciplinaire de prise en charge de l’obésité du « Mémo » a reçu le label «centre d’excellence», en mai 2016. La HAS vient par ailleurs de certifier A le centre hospitalier de Saint-Lô et B le centre hospitalier de Coutances. DH : Quels autres indicateurs prouvent que Saint-Lô va dans le bon sens ? T.L. – Plusieurs de nos différents projets ont été récemment primés (lire par ailleurs). La baisse de l’absentéisme au travail (6.5%) se poursuit sur l’ensemble de l’établissement ; preuve qu’il y a un vrai plaisir à venir travailler à Saint-Lô. Le CHM a vu son attractivité se renforcer. Nous sommes à quarante minutes de Caen et de nombreux médecins nous rejoignent (autoroute sans péage). C’est particulièrement vrai chez les jeunes puisque nous totalisons près d’une cinquantaine d’internes par semestre. Autre grand motif de fierté : le taux de satisfaction de notre patientèle est extrêmement élevé. C’est un hôpital qui jouit d’un très bon climat social ce qui permet d’avancer. Nous continuons donc d’innover. Rien dans ce domaine n’est jamais acquis. Tant mieux car, à Saint-Lô, ce ne sont pas les idées qui manquent. N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 147 Jeunes Volontaires du Mémorial Bienvenue aux gilets bleus des Jeunes Volontaires du Mémorial (JVM) Faire entrer de jeunes bénévoles à l’hôpital est une innovation de plus. Outre-atlantique, pourtant, la démarche est connue. « Aux États-Unis, de nombreuses communautés bénévoles rythment la vie des hôpitaux », rappelle Thierry Lugbull. « Nous nous sommes emparés de ce modèle que nous développons avec le lycée Le Verrier ». Ce volontariat conventionné rencontre un vif succès. Cette année, Saint-Lô comptera près de 80 « gilets bleus ». C’est ainsi que sont identifiés les JVM. « Ces interventions ne remplacent évidemment pas celles de nos soignants », poursuit Thierry Lugbull. « Elles les aident simplement dans la prise en charge et l’accueil de nos patients. C’est une vraie originalité, qui répond à une attente pédagogique immersive en milieu professionnel ». Dans le cadre de ces services supplémentaires proposés aux usagers, les « Gilets Bleus » sont chargés de l’accueil, de l’orientation et de l’acheminement des patients (en voiturette de golf donnée par Yamaha Motors France). Ils participent à animer le salon de sortie du centre hospitalier de Saint-Lô, accompagnent les résidents de l’EHPAD dans leurs activités créatives, récréatives ou de plein air. Ils aident aussi au transport du matériel des jeunes parents. Dans chacun de ces cas, ils interfèrent avec le personnel de l’hôpital. En plus d’une expérience enrichissante, ce sera une belle ligne en plus sur leur CV. Signature convention jeunes volontaires 148 DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO Salle endoscopie Capacité d’accueil dans les services : - 519 lits et places : - 167 lits en services de médecine - 22 lits de pédiatrie - 6 lits de néonatalogie - 71 lits de chirurgie - 12 places de chirurgie ambulatoire - 29 lits de gynécologie-obstétrique - 45 places en hospitalisation à domicile - 10 lits en hôpital de jour - 12 postes de dialyse - 30 lits en soins de suite et de réadaptation - 95 lits en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et unité de soins de longue durée (USLD) Infrastructures médico-techniques, Un plateau performant : - un bloc opératoire avec 8 salles d’opération et une salle de réveil - un service de réanimation (8 lits) et de soins continus (4 lits) - un service de soins intensifs de cardiologie de 6 lits - un bloc obstétrical doté de 4 salles de naissance, dont 1 nature, 3 salles de prétravail, 2 salles de réanimation nouveau-né et 1 salle pour les césariennes - un service d’imagerie médicale avec IRM, scanner, radiologie conventionnelle et échographie - une unité technique d’endoscopie - une unité échodoppler de médecine vasculaire - un laboratoire de biochimie, hématologie et bactériologie ouvert à tout public - une pharmacie à usage intérieur - un service d’urgences-SAMU-SMUR et de coordination du Centre 15 pour le département de la Manche De la CHT au GHT « Centre Manche » Saint-Lô toujours support. La direction générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Normandie a arrêté en juillet 2016 le périmètre de ses onze Groupements hospitaliers de territoire (GHT). Ils se composent de 56 établissements publics de santé et de 11 autres établissements et services médico-sociaux publics. Le centre hospitalier Mémorial de Saint-Lô, qui partage déjà une direction commune avec le Centre Hospitalier de Coutances, a rejoint ainsi le Centre Hospitalier de Carentan pour former le GHT « Centre Manche ». Ce GHT ayant pour établissement support le Centre Hospitalier de Saint-Lô, conserve une taille humaine, renforcé par 12 EHPAD et un établissement psychiatrique rassure Thierry Lugbull. Le directeur général de Saint-Lô et Coutances reste en effet dubitatif quant à la cohérence et l’avenir des « maxi-GHT » que cette nouvelle réforme du système de santé a fait naître en France. Photos fournies par le CH de St Lô N° 155 - 1er Quadrimestre 2017 - REPORTAGE SUR LE CH DE ST LO DH MAGAZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R 149