13 Sujets divers Sujets divers 13-01 13-02 Les manifestations hématologiques au cours de l’infection à VIH Découverte concomitante d’une maladie de Biermer et d’un myélome multiple : à propos d’un cas A Elira Dokekias * 1 ; A Elira Dokékias 1 ; F Malanda 1 ; G Boukatou Basseila 1 ; E Etoka 1 ; R Bopaka 1 ; O Galiba Atipo Ntsiba 1 1 Service d’Hématologie, CHU Brazzaville, Brazzaville, CONGO K Doghmi * 1 ; M Ichou 1 ; Z Ouzzif 2 ; M Chemsi 3 ; N Messaoudi 4 ; M El Ouennas 4 ; M Mikdame 1 1 Service d’Hématologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, MAROC ; 2 Service de Biochimie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, MAROC ; 3 Service de Médecine, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, MAROC ; 4 Laboratoire d’Hématologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, MAROC Contexte Au Congo, l’infection à VIH touche environs 4 % de la population. Tous les services cliniques sont impliqués dans la prise en charge des patients. Cette étude a pour but de répertorier les manifestations hématologiques tumorales et non tumorales au cours de cette infection et les situer par rapport au stade évolutif de l’infection. Patients et méthodes Entre le 1er janvier 2000 et le 30 juin 2005, une enquête rétrospective a permis d’inclure 83 patients suivis dans le service hématologie pour hémopathie associée à une infection à VIH dont le diagnostic est établi selon les critères de l’ONU/SIDA. Il s’agit de 53 F (63,8 %) et 30 H (36,2 %). Leur âge médian est de 35,2 ans (extrêmes : 14 et 73 ans). Les paramètres évalués sont cliniques, l’hémogramme, le compte des lymphocytes T4,la Charge virale dans certains cas, l’examen de la moelle osseuse, l’imagerie médicale et certaines analyses biochimiques. Résultats Les manifestations hématologiques tumorales sont répertoriées chez 17 patients (20,5 %). Elles sont dominées par les LNH (9 cas) suivies de 3 cas de myélome multiple. Ces manifestations sont souvent tardives Les manifestations non tumorales sont dominées par les anémies en particulier de type inflammatoire chez 42 patients (50,6 %). Le taux moyen d’hémoglobine est établi à 8, 4 g/dl (extrêmes 1,4 et 12,8 g/dl). Les thrombopénies isolées sont retrouvées dans 12 cas (14,5 %) et les pancytopénies chez 7 patients (8,4 %). Les anomalies non tumorales sont périphériques ou centrales. Elles intègrent différents stades évolutifs de l’infection. Elles sont associées à un tableau d’hypersplénisme dans certains cas. Nous rapportons parmi ces manifestations un syndrome d’activation macrophagique et un syndrome de Castelman intégrant les manifestations pseudo-tumorales. Conclusion Cette étude confirme la fréquence des manifestations hématologiques non tumorales au cours de l’infection à VIH. Elles nécessitent une prise en charge particulière et doivent guider les choix thérapeutiques sur la prescription du traitement antirétroviral. Les manifestations tumorales surtout tardives devraient régresser en raison de l’accès des pays Africains à la TAR. Elles assombrissent le pronostic global de la maladie en raison des difficultés d’assurer un traitement dans de meilleures conditions. Introduction L’association maladie de Biermer et myélome multiple est rare. Une trentaine de cas sont décrits dans la littérature. Nous rapportons le cas d’une patiente, chez qui nous découvrons de façon fortuite cette association. Observation Patiente âgée de 46 ans, sans antécédents particuliers, qui présente depuis quelques mois un syndrome anémique. En dehors d’une pâleur cutanéomuqueuse, l’examen clinique est strictement normal. L’hémogramme met en évidence une leuconeutropénie à 2000/mm3, une thrombopénie à 56 000/mm3, et une anémie à 6 g/dl, macrocytaire avec un VGM à 127 µ3, arégénérative. Le frottis sanguin montre une anisocytose, des macrocytes, et des PNN hypersegmentés. Le myélogramme trouve une mégaloblastose médullaire franche et une plasmocytose à 26 % parfois dystrophiques. En ce qui concerne la maladie de Biermer, la vitamine B12 est effondrée (80 pg/mL), le taux de LDH est augmenté (3 466 U/l), les anticorps anti Facteur Intrinsèque sont positifs, la fibroscopie montre une atrophie gastrique. En ce qui concerne le myélome multiple, le protidogramme montre un pic monoclonal au niveau des gammaglobulines (14,5 g/l), l’immunofixation met en évidence une Ig G lambda (Ig G = 19,2 g/l ; Ig A = 0,299 g/l ; Lambda = 5,59 g/l ; Kappa = 0,866 g/l). La vitesse de sédimentation est à 17 mm. La C-reactive protein, la β2 microglobuline, la calcémie, le bilan rénal sont normaux. Il n’existe de lacunes à la radiographie standard. Donc nous avons conclu à une maladie de Biermer associée à un myélome multiple stade IA. Sous vitaminothérapie B12, l’hémogramme fait à J8 montre : GB = 7 000/mm3 ; Plaquettes = 382 000/mm3 ; l’hémoglobine à 9,8 g/dl, un VGM à 103 µ3 et des réticulocytes à 193 000/mm3. nous sommes à 14 mois du début de traitement, l’hémogramme est strictement normal, et le myélome multiple est toujours stade IA. Conclusion À travers une revue de la littérature, nous allons essayer de comprendre s’il existe une relation entre ces deux pathologies, ou s’il s’agit d’une association fortuite. 157 Hématologie, n° spécial 1, vol. 12, mars 2006 Sujets divers 13-03 13-04 Un laboratoire virtuel pour l’hématologie 1 2 3 2 JF Abgrall * ; S Kerdelo ; G Querrec ; F Le Corre ; V Rodin 4 ; R Bataille 5 ; J Tisseau 4 1 Service d’Anatomie Pathologique, Hôpital de la Cavale Blanche, Brest ; 2 Lisyc, ea 3883, Ubo/Enib, Brest, Centre Européen de Réalité Virtuelle et Diagnostica Stago, Brest ; 3 Lisyc, ea 3883, Ubo/Enib, Brest, Centre Européen de Réalité Virtuelle, Brest ; 4 Lisyc, ea 3883, Ubo/Enib, Brest, Centre Européen de Réalité Virtuelle, Brest ; 5 Laboratoire d’Hématologie, Inserm Umr 601 et Clcc, Nantes Introduction Les systèmes biologiques sont complexes. La réalité virtuelle (RV) fournit un cadre conceptuel, méthodologique et expérimental bien adapté pour imaginer, modéliser et expérimenter cette complexité. Matériels et méthodes Une plate-forme de RV a été développée, basée sur les systèmes multi-agents, correspondant à des entités autonomes interagissant entre elles. Deux modèles biologiques virtuels, la coagulation et le myélome multiple (MM) ont été réalisés. Résultats Le modèle de coagulation comporte toutes les protéines procoagulantes et inhibitrices, les plaquettes, les cellules endothéliales et les fibroblastes, réalisant 42 réactions. Le modèle de MM virtuel comporte les voies de transduction de l’IL-6, de l’IGF-1, du TNF, les récepteurs à ces cytokines et l’expression de CD 45. Les plasmocytes sont situés dans l’environnement médullaire et osseux. La validation des 2 modèles virtuels est obtenue par la comparaison avec des expérimentations in vitro (TQ, hémophilie, traitements de l’hémophilie, thrombophilie, test de génération de thrombine, compartimentation des myélomes selon le statut CD 45 + ou CD 45 négatif). Conclusion Par les simulations, ces modèles permettent de tester des hypothèses ; de choisir « in virtuo » les expérimentations à réaliser in vitro ; de préparer les essais thérapeutiques. Ces simulations stimulent la réflexion du chercheur sur le modèle, et permettent de réduire les coûts. Références Redou P et al. Lect Notes Computer Sci 2005 ; 3808 : 156. Bataille et al. Immunol Rev 2003 ; 194 : 105. Neutropénie sévère à l’oméprazole I Agha-Mir * 1 ; O Stchepinsky 2 ; S Chimier 3 ; C Rennes 4 ; C Crépieux 5 1 Service Immuno-Hématologie, Centre Hospitalier mémorial France - États-Unis, Saint-Lô ; 2 Service de Cardiologie, Centre Hospitalier mémorial France - États-Unis, Saint-Lô ; 3 Pharmacie Hospitalière, Centre Hospitalier mémorial France - États-Unis, Saint-Lô ; 4 Laboratoire d’Hématologie, Centre Hospitalier mémorial France - États-Unis, Saint-Lô ; 5 Service de Biochimie, Centre Hospitalier mémorial France - États-Unis, Saint-Lô Introduction L’oméprazole, anti-ulcéreux, est un inhibiteur de la pompe à proton. Parmi ces indications : le reflux œsophagien, le syndrome de Zollinger-Ellison et le traitement d’une infection à Hélicobacter Pylori associé à une antibiothérapie. De rares cas dans la littérature décrivent une leuconeutropénie à l’oméprazole. Nous rapportons un autre cas de neutropénie sévère chez un patient hospitalisé dans le service de Cardiologie. L’oméprazole est prescrit dans ce cadre à titre préventif en cas d’ulcère en situation de stress. Cas clinique Un patient de 53 ans est hospitalisé dans le service de cardiologie pour un remplacement valvulaire mitral. Une dose de 20 mg par jour d’oméprazole par voie orale est prescrite pour 3 semaines. À ce jour la numération (NFS) est normale, avec 1868 neutrophiles (PNN) par mm3.2 semaines plus tard, une NFS de contrôle montre une leuconeutropénie avec 2 % de PNN soit 70/mm3, une myélémie et 1 % de lymphocyte activé. Aucun autre médicament pris par le patient ne pouvait donner une leuconeutropénie. 72 heures après l’arrêt de l’oméprazole les neutrophiles remontent à 1 710/mm3. Conclusion Le mécanisme de la neutropénie peut être soit d’origine toxique ou immunoallergique. Nous n’avons pas poussé les investigations en recherchant anticorps anti-neutrophiles. L’incidence des neutropénies à l’oméprazole n’est pas négligeable. Le risque est majoré notamment chez les patients en oncohématologie déjà neutropéniques. C’est donc un nouveau cas rapporté dans la littérature de ces 10 dernières années. La Neutropénie à l’oméprazole est rare mais confirmée, un contrôle de NFS s’impose à 2 semaines de traitement afin d’éviter une exploration médullaire. Références Odou, et al. Omeprazole induced leukopenia. A case report. J Clin Pharm Ther 1999 ; 24 : 317-21. Ottervanger JP, et al. Omeprazole associated agranulocytosis. Eur J Haematol 1995 ; 54 : 279-80. 158 Hématologie, n° spécial 1, vol. 12, mars 2006