Télécharger le fichier - Diocèse de Saint

publicité
Solennité de l’Epiphanie
Cathédrale Saint-Charles – le 8 janvier 2012
Is 60, 1-6 ; Ps 71
Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12
Homélie
Pour la troisième fois en ce temps de la Nativité de Jésus, nous voici convoqués à la crèche.
Ce n’est plus l’évangéliste st Luc qui raconte mais St Matthieu.
Ce ne sont plus des bergers qui nous y invitent, mais des mages venus d’orient.
Ce n’est pas l’ange du Seigneur qui annonce mais une étoile, plus exactement l’observation d’une
étoile : Nous avons vu se lever son étoile (Mt 2, 2).
Il faut comprendre ici que la connaissance du Sauveur n’est pas réservée à quelques-uns. Elle
appartient à tous ceux qui veulent bien regarder les signes en correspondance avec leurs aspirations
les plus profondes. Ce mystère, dit St Paul, c’est que les païens sont associés au même héritage, au
même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile (Ep 3,
6).
Les mages venus d’orient cherchent où est le roi des juifs qui vient de naître (2, 2), dit st Matthieu.
Leurs propres observations, leur propre recherche ont donc croisé une première annonce. L’étoile ne
parle pas d’elle-même ; elle parle à partir de la rumeur prophétique selon laquelle une étoile
annoncera un nouveau roi-messie. Le texte ne dit pas quand et comment cette première annonce –
la prophétie- leur est parvenue.
Cette annonce coure tout au long de l’ancien testament. Hérode, roi des juifs, devrait bien le savoir ;
ses conseillers habituels aussi. Mais son cœur centré sur lui-même aveugle son intelligence et
diminue singulièrement sa mémoire. La crainte lui fait recourir aux chefs des prêtres et aux scribes,
et, surtout, le conduit à imaginer un stratagème. Mais il ne se déplace pas. Il fait venir à lui.
Nos mages, eux, se déplacent, font confiance et avancent. C’est à nouveau la conjonction de l’étoile
et les paroles du roi -indigne- qui les amènent au lieu où se trouvait l’enfant (2, 9). Que découvrentils ? Ils virent l’enfant avec Marie, sa mère (2, 11).
Comme les bergers, les mages ne voient qu’une humanité dans sa réalité la plus simple. Ici Joseph
n’est même pas cité ; le détail de la mangeoire non plus. Entrant dans la maison, Ils virent l’enfant
avec Marie, sa mère. C’est à nouveau l’humanité qui se présente aux yeux des mages, comme elle
s’est présentée aux yeux des bergers. Une humanité simple mais déjà rachetée en la personne de
Marie, une humanité recommençante et déjà rayonnante en la personne de l’Enfant, une humanité
toute habitée par l’amour divin.
Cette humanité correspond à la recherche profonde des hommes. Ne faudrait-il pas simplifier ce que
nous donnons à voir à nos contemporains ? Ont-ils l’occasion de rencontrer cette humanité nouvelle
dans notre communauté, dans ses relations, dans sa joie ? Croyons-nous vraiment à cette humanité
porteuse de la divinité ? Et déjà, faisons-nous courir la bonne nouvelle de manière à ce que les
chercheurs de Dieu soient instruits par une première annonce ?
Ils virent l’enfant avec Marie, sa mère et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui (2, 9).
Telle est la foi de ceux qui observent, écoutent, et ont le cœur pur et généreux. La tentation des
vieux croyants, est d’oublier de tomber à genoux eux-mêmes et de se protéger d’une nouvelle
venue. La tentation des vieux croyants est celle de ne plus se déplacer et peut être aussi d’oublier
d’entrer dans la maison, c'est-à-dire dans son propre cœur trop encombré.
1
Cette semaine, nous serons dans le temps ordinaire mais vous pouvez encore garder votre crèche,
pour rajeunir votre foi encore un peu. Contemplez en Jésus et Marie l’humanité rachetée car emplie
de l’amour divin. Prenez ce temps de la joie de la naissance.
Adorons Celui qui attire à lui les cœurs purs et les chercheurs de Dieu. Adorons-le qui vient sur l’autel
d’une manière silencieuse pour nous offrir à son Père. Il se donne à voir d’une manière cachée
comme pour nous inviter à le chercher encore. Alors notre foi sera rajeunie.
2
Téléchargement