C’est à cette femme rejetée, exclus, condamnée, que Jésus demande à
boire…C’est à elle qu’il offre la possibilité de rencontrer le Christ et de
devenir témoin de la gratuité du salut offert, de l’eau vive qui étanche
toutes les soifs.
Donc, à la question : Qui peut devenir chrétien(ne)? La réponse est
simple : Toutes les Samaritaines du monde qui acceptent de s’ouvrir au
dialogue avec l’étranger, pour que celui-ci prenne un autre visage : celui
de Dieu…La Samaritaine, c’est chacune et chacun de nous, avec nos
fragilités, nos pauvretés, nos soifs, nos désirs et notre quête de sens à la
vie. Personne n’est exclus dans l’évangile, si on sait reconnaître la
Samaritaine qui sommeille en chacun(e) de nous…
Il y a 7 étapes dans le récit…
1. Avoir le cœur ouvert au dialogue avec l’étranger. Accueillir sa
demande, sa soif, son besoin : « Donne-moi à boire » (Jn 4,7).
2. Découvrir dans l’autre, dans l’étranger, quelqu’un qui peut, lui
aussi, étancher ma soif, répondre à mon besoin : « Si tu savais le
don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire,
c’est toi qui lui aurait demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive »
(Jn 4,10).
3. Découvrir l’autre : l’étranger change de visage : du Juif anonyme
à qui on ne parle pas, il devient quelqu’un qui est peut-être plus
grand que nos pères à qui appartient ce puits, la source de notre
foi : « Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné
ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes? » (Jn
4,12). Lorsque cette prise de conscience est faite, la Samaritaine
l’appelle : Seigneur, et elle lui confie son besoin, lui dit sa soif :
« Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je
n’aie plus à venir ici pour puiser » (Jn 4,15).
4. Ne pas se cacher derrière ses idoles, sa religion : Les 5 maris de la
Samaritaine correspondent aux 5 divinités païennes des
Samaritains : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu
en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là,
tu dis vrai » (Jn 4,18). On ne peut pas enfermer Dieu dans une
religion ou dans un temple. Dieu est dans l’être humain et on peut
le reconnaître seulement, par le cœur, dans l’esprit : « Nos pères
ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous
dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. Jésus lui dit :
Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus sur cette
montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que
vous ne connaissez pas; nous adorons, nous, celui que nous
connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et c’est