Un document de discussion de l’Association canadienne de protection médicale Le comportement perturbateur des médecins dans les établissements de santé : quel est le rôle des médecins chefs de file 3 Introduction 5 Le comportement perturbateur : l’établissement d’une compréhension commune 7 L’expérience de l’ACPM 8 Réponse multiniveau au comportement perturbateur Réponse des établissements Réponse des organismes de réglementation de la médecine 9 Approches constructives à considérer Dépistage précoce Évaluation du milieu de travail Intervention proactive Remédiation Leadershipdesmédecins 11 Responsabilisation des médecins chefs de file 12 Actions et outils pour les médecins chefs de file 14 Conclusion 15 Recommandations destinées aux médecins chef de file et CONTEXTE La nécessité d’aborder la question du comportement perturbateur des médecins fait l’objet d’un intérêt croissant. Bien que l’inconduite professionnelle de la part des médecins n’ait jamais été acceptable, elle n’est manifestement plus tolérée dans le milieu actuel des soins de santé. Toutes les parties intéressées reconnaissent que le comportement perturbateur des médecins et d’autres professionnels de la santé est susceptible de placer à risque les patients, les collègues et les carrières, et qu’il peut compromettre la réputation d’un établissement de santé. Conformément à la mission de l’Association canadienne de protection médicale (ACPM) de protéger l’intégrité professionnelle des médecins et de promouvoir des soins médicaux plus sécuritaires, ce document de discussion vise à : • définiretaborderlescomportementsperturbateursdesmédecinset l’expérience de l’ACPM en la matière; • présenteruneréponsemulti-partenarialeaucomportementperturbateur; • proposerdesrecommandationsàl’intentiondesmédecinschefsdefilequi sontconfrontésàdescomportementsperturbateurschezdesmédecinsde leur établissement. Aucoursdesdernièresannées,l’ACPMaexploréunegammed’approches etdemodèles,puisdemandélepointdevuedenombreuxpartenairesafin de comprendre pleinement et d’aborder les enjeux liés au comportement perturbateur des médecins. Cette question complexe exige la participation et des solutions de nombreuses parties intéressées. Danslecontextedecedocument,lesmédecinschefsdefilesontdesmédecins quiexercentdesrôlesdeleadershipofficielstelslesdirecteursdesservices professionnels,lesmédecins-chefs,leschefsdeserviceoudedépartementou lesdirecteursmédicaux.L’Associationreconnaîtlavaleurduleadershipnon officielqu’offrentdenombreuxmédecins.Bienquecedocuments’adresse auxchefsdefileofficiels,ilestsusceptibled’intéressertouslesmédecins. De plus, quoiqu’il mette l’accent sur le comportement perturbateur au sein des établissements, les principes et le contenu peuvent s’appliquer à d’autres milieux de prestation de soins de santé. aux médecins Le comportement perturbateur des médecins dans les établissements de santé : quel est le rôle des médecins chefs de file © 2013 L’Association canadienne de protection médicale – Tous droits de reproduction réservés. This document is also available in English. L’Association canadienne de protection médicale, C.P. 8225, Succursale T, Ottawa ON K1G 3H7 Téléphone:1-800-267-6522,613-725-2000(dulundiauvendredi,de8h30à16h30HE) Télécopieur:1-877-763-1300,613-725-1300Courriel:[email protected] cmpa-acpm.ca 2 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE Le comportement perturbateur des médecins dans les établissements de santé : quel est le rôle des médecins chefs de file INTRODUCTION Ces dernières années, la nécessité d’aborder la question du comportement perturbateur des médecins a fait l’objet d’un intérêt croissant, qui s’explique notammentparlesmodifications apportées aux lois et règlements, et par la reconnaissance croissante de l’incidence négative d’un tel comportement sur les professionnels de la santé et la sécurité des patients. Bien que les actions perturbatrices des médecins n’aient jamais été acceptables, il est évident que la communauté médicale a collectivement établiunetolérancezérovis-à-vis de tels comportements. En parallèle avec cet engagement collectif envers le professionnalisme et l’élimination des comportements perturbateurs du milieu de soins, l’ACPM constate une augmentation du nombre de dossiers médico-légauxcorrespondantsàdes plaintesintrahospitalièresoudesplaintes aux organismes de réglementation de la médecine (Collèges) et à des enquêtes menées par ces entités. Le comportement perturbateur des professionnels de la santé renvoie généralement à un type de conduite inappropriéequialepotentield’influer négativement sur le milieu de travail et la sécurité des patients. En règle générale, les professionnels de la santé qui travaillent dans un milieu de travail perturbé ne communiquent pas efficacementetpeuventfournirun rendementsous-optimal,cequirisque d’avoir des conséquences sur les soins aux patients. Les professionnels assujettis à un milieu de travail perturbé peuvent aussi devenir distraits et stressés et souffrir d’effets lourds de conséquences, notamment sur leur santé personnelle et leurs relations, familiales et autres. Non seulement le rendement de l’équipe se ressent de cette situation, mais son incidence négative peut se propager dans toutl’hôpitaloul’établissementdesanté. Bien que tous les professionnels de la santé puissent manifester un comportement perturbateur, une telle conduite de la part de médecins peut être plus remarquée en raison du rôle de ces derniers dans la prestation des soins de santé. Le comportement perturbateur représente une question complexe dont les subtilités englobent le dépistage du comportement et l’évaluation de tout facteur personnel, organisationnel etsystémiquesous-jacentpouvant contribuer à de telles actions. L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 3 Un processus d’enquête et d’intervention juste et équitable, ainsi que des programmesdesoutienefficacespour les médecins se sont avérés utiles. Dans l’optique d’aborder le comportement perturbateur des médecins, les organisations médicales élaborent des programmes visant à aiderlesmédecinsàmodifierleur comportement, particulièrement dans le contexte stressant du milieu des soinsdesantéd’aujourd’hui.Certaines associations médicales provinciales ont créé des programmes de santé pour aider les médecins à gérer les problèmes médicauxsous-jacentspouvantinfluer sur leur comportement. L’élaboration de mesuresefficacespouraborderlesujet a également fait l’objet de discussions à l’échellenationale,provincialeetlocale. Lorsqu’il est question de traiter d’une manière positive le problème du comportement perturbateur des médecins au sein d’un établissement, lesmédecinschefsdefilejouentunrôle essentiel. Ils peuvent démontrer une conduite exemplaire, établir des attentes claires, communiquer les politiques et les processus, contribuer à régler les problèmes systémiques ou liés au milieu de travail, intervenir rapidement, fournir de la rétroaction en temps opportun et limiter l’incidence négative de l’inconduite. En plus d’améliorer le milieu de travail et la sécurité des patients, leur 4 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE influencesurlescasdecomportement perturbateurpeutêtrebénéfiquepour la santé personnelle des médecins. La disponibilité d’outils pratiques permettantauxmédecinschefsdefile de gérer le comportement perturbateur avecefficacitéconstitueunedimension importante de la solution. L’intérêt que manifeste l’ACPM pour l’amélioration des problèmes de comportementperturbateurchez les médecins découle du mandat de l’Association, qui vise à protéger l’intégrité professionnelle des médecins et à promouvoir des soins médicaux plus sécuritaires. En tant qu’organisation axée sur les membres, l’ACPM appuie les médecins et préconise des processus équitables. L’Association reconnaît l’impact qu’un comportement perturbateur peut avoir sur la prestation de soins sécuritaires et appuie les efforts multipartenariaux visant à éliminer un tel comportement. Dans une culture juste en matière de sécurité, les mesures destinées à aborder les problèmes de comportement perturbateur des médecins doivent être ancrées dans unephilosophied’équitéàl’échelledu système. Ce document présente des recommandations visant à aider les médecinschefsdefileetlesmédecinsà aborder la question de façon constructive et proactive. LE COMPORTEMENT PERTURBATEUR : L’ÉTABLISSEMENT D’UNE COMPRÉHENSION COMMUNE Un comportement perturbateur correspond généralement à une habitude de comportement, rarement à un seul acte répréhensible. Un comportement perturbateur renvoie généralement à une conduite inappropriée, soient des actions ou des paroles, qui porte atteinte ou qui a le potentiel de porter atteinte à la prestation de soins de santé de qualité.1 Des exemples d’un tel comportement comprennent les paroles inappropriées, lesproposviolents,l’humiliation, l’intimidation, les commentaires désobligeants, les accès de colère, le lancer d’instruments médicaux et la menace ou le recours à une force physiqueinjustifiée.Lecomportement perturbateur des médecins correspond habituellementàuntypedeconduite plutôt qu’à un seul incident isolé. Un comportement perturbateur peut aussi prendre des formes très subtiles : p. ex., refuser de collaborer avec d’autres personnes; se présenter régulièrement en retard aux visites des patients, à la salle d’opération et aux réunions; ou accorder davantage d’attention aux courriels qu’aux discussions durant les réunions de travail. Les comportements qui à priori peuvent sembler inappropriés ne sont pas nécessairement tous perturbateurs. Cela dépend en effet de la nature du comportement, du contexte dans lequel il se manifeste et de ses conséquences. L’Ordre des médecins etchirurgiensdel’Ontariooffredes exemples de comportements qui ne sont pas considérés comme perturbateurs, notamment les « critiques constructives formulées de bonne foi avec l’intention d’améliorer les soins aux patients ou le fonctionnement des établissements de santé, déposer une plainte auprès d’une agence externe, témoigner contre un collègue ou défendre les intérêts d’un patient en toute bonne foi ».2 [Traduction libre] Comme mentionné précédemment, un comportement perturbateur correspond généralementàunehabitudede comportement, rarement à un seul acterépréhensible.Detelleshabitudes peuvent se manifester tôt. Certaines personnesaffichentcegenrede comportement tôt dans leur vie, avant d’entreprendre leurs études de premier 1. Ordredesmédecinsetchirurgiensdel’Ontario,«Guidebookfor ManagingDisruptivePhysicianBehaviour»,2008,p.4 2. Ibid, p. 5 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 5 cycle en médecine. D’autres peuvent l’apprendre à la faculté de médecine ou pendant la résidence, ayant possiblement été inspirés par leurs professeurs ou leurs mentors. Un comportement perturbateur entraîne des conséquences immédiates et à long terme. Il produit un effet immédiat sur la personnequilesubit,telleuneinfirmièreou un autre médecin, ce qui peut compromettre le rendement de cette personne lors de la prestation des soins. À long terme, un comportement perturbateur peut conduire à uneinefficacitédessoins,despréjudiceschezles patients et de plus mauvais résultats cliniques.3 Un milieu de travail perturbé peut avoir une incidence négative sur la communication, le moral et le fonctionnement des professionnels de la santé. Compte tenu de la collaboration nécessaire pour élaborer et améliorer les pratiques, un comportement irrespectueux constitue également un obstacle à l’amélioration de la sécurité.4 En outre, un tel comportement peut nuire aux relations avec les patients et leur famille, ainsi qu’aux relations personnelles. Bien que tous les professionnels de la santé, y compris les administrateurs, puissent manifester un comportement perturbateur, unetelleconduitechezlesmédecinspeut être plus évidente en raison du rôle de ces derniers dans la prestation des soins de santé. Des études ont révélé qu’environ 5 % des médecins manifestent des comportements perturbateurs récurrents.5 Ces médecins s’exposent à des risques de conséquences médico-légales,notammentdeplaintes concernant les droits de la personne et d’enquêtesintrahospitalièrespouvantmener à la suspension des privilèges. De plus, les enquêtes effectuées par les Collèges peuvent entraîner la suspension, la restriction ou la révocationdupermisd’exerciceetmettrefinà une carrière en médecine. 6 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE Uneétudede2011auprèsdemédecinsetde médecinschefsdefileauxÉtats-Unisarévélé que 77 % des médecins sont préoccupés au sujet du comportement perturbateur de médecins dans leur établissement. Une très forte proportion (99 %) des médecins estiment que le comportement perturbateur a une incidence sur les soins des patients. Près de 25 % des médecins ne sont pas à l’aise de confronter directement ce comportement et ne se sentent pas outillés pour faire face à de tels incidents.6 Les lois et les règlements contribuent à sensibiliser la population aux comportements perturbateurs. Dans l’ensemble des provinces et des territoires, il existe désormais des lois portant sur les obligations de contrer laviolence,leharcèlementetlasécuritéau travail. De plus, de nombreuses provinces ontadoptédesloisexigeantqueleshôpitaux signalent aux Collèges les cas de suspensions de médecins ou de restrictions des privilèges attribuables à l’inconduite. Certains Collèges ont même élaboré des directives sur la façon d’aborder les problèmes de comportement perturbateur. Les programmes d’aide aux médecins s’efforcent eux aussi à prêter assistance aux médecins manifestant de graves problèmes de comportement perturbateur récurrents. 3. Joint Commission Perspectives on Patient Safety, «ManagingDisruptiveBehavior»,janvier2009,p.8 4. Leape,LucianL.,Shore,MilesF.,Dienstag,JulesL., Mayer,RobertJ.,Edgman-Levitan,Susan,Meyer,GreggS., Healy, Gerald B., « Perspective: a culture of respect, part 1: thenatureandcausesofdisrespectfulbehaviorbyphysicians», Academic Medicine(2012)vol.87,no7,p.849 5. Leape,LucianL.,Fromson,JohnA.,«Problemdoctors:Isthere asystem-levelsolution?»Annals of Internal Medicine(2006) vol.144,no2,p.108 6. AmericanCollegeofPhysicianExecutivesandQuantiaMD, «77%ofphysiciansconcernedaboutdisruptivephysicianbehaviour attheirinstitutions»,mai2011.Consultéenlignele28février 2013surlesitehttp://www.reuters.comarticle/2011/05/25/ idUS124904+25May2011+BW20110525 L’EXPÉRIENCE DE L’ACPM Le nombre de membres de l’ACPM demandant une assistance dans les cas de plaintes aux Collèges et aux hôpitauxliéesàuncomportement perturbateurestàlahausse,toutcomme lescoûtsmédico-légauxafférents. Uneanalyseexhaustivedesdossiers conclus de l’ACPM mettant en cause un comportementperturbateurentre2001 et2010arévéléque: • lesdossiersportantsurun comportement perturbateur représentaient 5 % de toutes les plaintes déposées auprès d’un Collège et 5 % de toutes les plaintes intrahospitalières; • lamajoritédecesdossierssesont soldés par un résultat défavorable pour le médecin; Conformément à son mandat, l’ACPM prêteuneassistancemédico-légaleaux médecins confrontés à des allégations de comportementperturbateur.Quecesoit auniveaudel’hôpitaloudel’organismede réglementation, des médecins ont dû faire faceàlapertedesprivilègeshospitaliers et à des restrictions du permis d’exercice, et ont dû suivre des cours de remédiation. Dans l’optique de prévenir l’apparition de comportements perturbateurs, l’ACPM est prêteàcontribuerauxeffortsàl’échelle dusystèmeafind’atténueretd’éliminer de tels comportements, reconnaissant l’incidence négative qu’ils peuvent avoir sur les soins aux patients, le milieu de travail et la carrière du médecin. • lesrésolutionsdocumentées comprenaient entre autres des évaluations des compétences interpersonnelles, des cours de communication, des cours de gestion de la colère, des excuses verbales ou écrites, des admonestations verbales ou écrites au dossier du médecin, du mentorat, des suspensions ou des restrictions au permis d’exercice. L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 7 RÉPONSE MULTINIVEAU AU COMPORTEMENT PERTURBATEUR L’ACPM convient avec les intervenants clés que le comportement perturbateur des médecins exige une intervention de collaboration et de participation à plusieurs niveaux dans les établissements. Il en est de même lorsque la participation du Collège s’avère appropriée. Réponse des établissements L’ACPM partage la perspective de la plupart des partenaires, soit que le comportement perturbateur des médecins devrait être examiné par l’établissement de santé où il se manifeste. Les établissements de santé sont bien positionnés pour gérer ces questions à l’interne, étant donné leurs connaissances de la situation, du milieu de travail et des personnes concernées. Cela est conforme à l’opinion généralisée à l’effet que la responsabilité d’assurer des interactions positives avec les patients et d’appuyer les collègues relève del’échelonlocal.7 8 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE Réponse des organismes de réglementation de la médecine De façon générale, les Collèges ont indiqué que les organisations de soins de santé devraient enquêter sur les plaintes liées au comportement perturbateur des médecins, puis adopter une réponse échelonnée.TouslesCollègessouhaitent être informés des situations où des médecins ont été congédiés ou ont eu leurs privilèges restructurés, révoqués ou suspendus. Par ailleurs, les Collèges souhaitenthabituellementêtreaviséssi les médecins ont démissionné de leur poste à titre de personnel médical au cours d’une enquête, ainsi que toute situation où une demande de nomination ou de reconduction au sein du personnel médical a été refusée. Lorsqu’un médecin manifestant un comportement perturbateur fait l’objet d’un signalement prématuré au Collège, il peut faire face à des enquêtes prolongées qui risquent d’aggraver le problème plutôt que d’y remédier d’unefaçonefficace.Ilpeutêtre difficilepourlesCollègesd’évaluer à fond les subtilités de la question, notammentlesélémentsdéclencheurs pouvant exacerber le comportement perturbateur. Les enquêtes et les actions du Collège peuvent être perçues comme punitives, ce qui peut s’avérer problématique si l’objectif visé est la remédiation. Par ailleurs, les sanctions imposées par les Collèges peuvent se révéler trop restrictives. 7. Gallagher,Thomas.H.,Levinson,Wendy.,«Physicianswith multiple patient complaints: ending our silence », BMJ Quality & Safety (2013)Publiéenligne,http://qualitysafety. bmj.comcontent/early/2013/02/22/bmjqs-2013-001880.full APPROCHES CONSTRUCTIVES À CONSIDÉRER Tous les efforts possibles doivent être déployés pour aborder les problèmes de comportement perturbateur au moyen d’un dépistage et d’une intervention précoces. Selon l’ACPM, les établissements et les Collèges devraient, lorsque c’est possible, éviter tout processus accusatoire en faveur d’un dépistage précoce, d’une intervention proactive et d’une remédiation. Dépistage précoce L’ACPM est d’accord que tous les efforts possibles doivent être déployés pour aborder les problèmes de comportement perturbateur au moyen d’un dépistage et d’une intervention précoces. Les stratégies de soutien, tel le développement continu axé sur le professionnalisme en médecine, sont susceptiblesd’entraînerdeschangements bénéfiquessiellessontoffertes promptement. Une intervention précoce peut aussi favoriser le maintien en pratique des médecins, qui représentent une ressource précieuse. En2012,prèsde73%desrépondants au Sondage national des résidents de l’Association canadienne des médecins résidents ont dit qu’ils avaient subi, pendant leur résidence, un comportement inapproprié de la part d’autres personnes, qui les avaient faits se sentir diminués. La moitié des répondants(50,5%)aditavoirétéainsi traités soit par des médecins permanents, soitpardupersonnelinfirmier.Lestypes de comportements les plus souvent cités étaient de se faire crier après, de se faire humilieroutraiteraveccondescendance.8 Évaluation du milieu de travail Il est nécessaire de bien comprendre les causes qui contribuent aux problèmes de comportement perturbateur. L’ACPM appuie les évaluations du milieu de travail dans le domaine de la santé, lesquelles permettent de déterminer les variables confusionnelles ou les éléments déclencheursd’uncomportement perturbateur dont entre autres les problèmesderessourceshumaines, financièresouinformationnelles,les chargesdetravailexcessives,lacomplexité croissante du milieu de soins, l’absence de participation à la prise de décisions, les motifs personnels et l’administration. Étant donné l’environnement complexe dans lequel les soins médicaux sont prodigués, il est possible que certains facteurs doivent être abordés pour promouvoir le professionnalisme. Les mesures d’atténuation seront probablementbénéfiquespourtousles professionnels travaillant dans le milieu ciblé, notamment en raison du recours accru aux modèles de soins concertés dans les établissements de santé. Intervention proactive Le fait d’examiner proactivement le comportement perturbateur d’un médecinpeutcontribueràmodifier ce comportement pendant qu’il est gérable et réduire ainsi le risque de conséquencesmédico-légales.Une interventionproactivepeutaussiinfluer sur les résultats des patients et contribuer à réduire l’incidence négative éventuelle sur l’ensemble de la profession médicale. Des études récentes ont montré que la majorité des médecins qui manifestent un comportement perturbateur peuvent modifieretaméliorerleurconduite.9 8. L’Association canadienne des médecins résidents. Sommaire des principales constatations : Sondage national des résidents,2012.Consultéenligneenaoût2013surlesite http://cair.ca/u/elibrary/Key%20Findings%20-%20CAIR%20 2012%20National%20Resident%20Survey_FRE_Final.pdf 9. Hickson,GeraldB.,Pichert,JamesW.,«Onestepinpromoting patientsafety:Addressingdisruptivebehaviour»,Physician Insurer (2010)Quatrièmetrimestre,p.42-43 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 9 Remédiation Étant donné leur fonction, leur expérience, leur influence et leurs compétences interpersonnelles, les médecins chefs de file jouent un rôle critique dans les cas de comportement perturbateur des médecins au sein de leur établissement. Il convient d’envisager la remédiation pour résoudre le comportement perturbateur des médecins. Compte tenudesdéfisliésàla pénurie de médecins au Canada, tous les efforts doivent être déployés pour remédier à ce type de comportement et maintenir en poste les médecins très performants. La croissance et le vieillissement de la population auront pour effet d’augmenter la demande pour des médecins soucieux de prodiguer des soins de qualité et qui respectent des normes élevées de professionnalisme. Desressourcesfinancièresethumaines considérables sont investies dans la formation des cliniciens et le soutien de leur travail clinique. La réduction de l’accès aux soins médicaux peut avoir des conséquences désastreuses pour les patients et les communautés. Par conséquent, il faut tout mettre en œuvre pour remédier au comportement perturbateurdesmédecinsafinqu’ils puissent continuer à prodiguer des soins médicaux essentiels. Leadership des médecins Étant donné leur fonction, leur expérience,leurinfluenceetleurs compétences interpersonnelles, les médecinschefsdefilejouentunrôle critique dans les cas de comportement perturbateur des médecins au sein de leur établissement. Or, il n’existe pasd’approcheuniqueetfacile.Pour résoudre le problème, il faut des actions concrètes, un engagement à long terme, du courage et une intégrité personnelle pour prendre part à des conversations et desdécisionsdifficiles.Lechefdefileest généralement appelé à investiguer ou analyser la portée du problème, établir 10 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE et mettre en œuvre des politiques visant à gérer le comportement, recueillir des données,10 adopter une approcheproactiveàlaformation,et répondre au comportement de manière proportionnelle à l’incident. Il ne fait aucun doute que l’engagement de lahautedirectionàcréeruneculture de respect au sein des établissements est essentiel pour réduire les comportements perturbateurs dans le domaine de la santé.11 AuxÉtats-Unis,leshôpitauxcandidats à l’agrément doivent se doter d’un processuspourdéfiniretexaminerle comportement perturbateur.12 Dans tout hôpitalaméricainoucanadien,lescodes de conduite ou les codes de respect mutuel élaborés de façon appropriée peuvent préciser les comportements qui sont encouragés et ceux qui ne sont pas tolérés. Certains organismes établissent des codes de conduite à l’intention de tous les professionnels de la santé, alors que d’autres ont des codes de conduitespécifiquesauxmédecins.Les deuxapprochespermettentdeclarifier les attentes en matière de respect, de courtoisie, de professionnalisme et derésolutiondeconflit.Lescodesde conduite à l’intention des médecins peuvent aussi « établir les attentes propres au comportement professionnel des médecins et créer un processus uniforme pour traiter les plaintes liées au comportement perturbateur ».13 [Traduction libre] 10.JointCommissionPerspectivesonPatientSafety,ibid, p.9-10 11.Leape,LucianL.,Shore,MilesF.,Dienstag,JulesL., Mayer,RobertJ.,Edgman-Levitan,Susan,Meyer,GreggS., Healy, Gerald B., « A culture of respect, part 2: Creating a culture of respect », Academic Medicine(2012)vol.87,no 7, p. 853 12.Kaplan,Kathryn,Mestel,Pamela,Feldman,David,«Creating a culture of mutual respect », Association of Perioperative Registered Nurses Journal(2010)vol.91,no4,p.495 13.Collier,Roger.,«Physiciancodesofconductbecominga norm»,Journaldel’Associationmédicalecanadienne(2011) vol. 183, no8.Consultéenlignele28février2013surlesite: http://www.cmaj.ca/content/183/8/892.full RESPONSABILISATION DES MÉDECINS CHEFS DE FILE Lesmédecinschefsdefilepeuvent aborder le comportement perturbateur dans les établissements de santé en déterminant des attentes claires, en adoptant une conduite exemplaire et en mettant l’accent sur les valeurs positives et les comportements qui sont importants pour l’organisation. « En modelant un comportement approprié,leschefsdefiledémontrent leur engagement profond à créer et à conserver une culture de travail d’équipe et de collaboration véritables ».14 Dans une culture juste en matière desécurité,leschefsdefiledoivent démontrer leur engagement à prodiguer aux patients les soins les plus sécuritaires possibles. Les médecins chefsdefileontaussibesoind’outils, de stratégies et de compétences pour gérer le comportement perturbateur de façon appropriée. Si un comportement perturbateur peut se manifester tôt dans la carrière d’un médecin, il existe des occasions pour l’aborder avant qu’il ne s’enracine. Lesmédecinschefsdefiledevraient préciser, auprès des résidents et des professeurs, les attentes liées au comportement professionnel, y compris les conséquences claires et multiniveaux encasdenon-conformité.Ilimporte aussi de déterminer et d’aborder les problèmessystémiques,telleunecharge de travail excessive, qui peuvent mener à un comportement perturbateur. Les plaintes au sujet d’un comportement perturbateur devraient être investiguées et abordées promptement à l’aide d’un processus transparent, équitable, uniforme et raisonnable. 14.Hofmann,P.B.,«Fulfillingdisruptive-behaviorpolicyobjectives», Healthcare Executive (2010)vol.25,no3,p.62 [Traduction libre] Lesmédecinschefsdefilepeuventaussi suivre et dispenser de la formation sur les comportements appropriés et les communicationsefficaces. La conduite des médecins est critique pour la profession médicale et les médecinschefsdefileontbesoin de formation et de stratégies pour promouvoir le professionnalisme et pour aborder les comportements qui minent la culture de sécurité. L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 11 ACTIONS ET OUTILS POUR LES MÉDECINS CHEFS DE FILE Au sein des organismes de soins de santé,lesmédecinschefsdefile,les autres médecins et les professionnels de la santé devraient recevoir une formation sur les comportements perturbateurs et leurs conséquences. Une formation particulière liée au travail d’équipe, aux aptitudes à la communication et àlarésolutiondeconflitesteneffet bénéfique. Le cours de développement du leadershipportantsurlagestiondes comportements perturbateurs offert par l’Institut de gestion médicale de l’Association médicale canadienne15 constitue l’une des ressources mises à la disponibilitédesmédecinschefsdefile. L’AssociationmédicaleduQuébecoffre cecoursenfrançaisauQuébec. En plus de se perfectionner, les médecins chefsdefiledevraientsurveillerle comportement des médecins en effectuant entre autres des évaluations ou des sondages réguliers auprès du personnel, des évaluations des membres de l’équipe et une observation directe. Lesmédecinschefsdefiledoivent connaître et communiquer le processus designalementsécuritaireetconfidentiel d’un comportement perturbateur, ainsi quelesrépercussionsliéesaunonrespect des normes de comportement. Les médecins doivent disposer d’un processus équitable et uniforme pour traiter ces plaintes. Afindedéterminerl’incidencedu comportement d’un médecin sur une équipedesoins,lesmédecinschefs defilepeuventégalementseservir des renseignements obtenus dans le cadre d’évaluations de médecins ou d’autres sondages. Les évaluations de médecins typiquement destinées à desfinséducatives,d’assurancedela qualité et d’amélioration de la pratique peuventaussis’avérerbénéfiques pour les médecins qui manifestent un comportement perturbateur. À titre d’exemple, le programme PULSE est un programme américain de perfectionnement des médecins qui consisteenunerétroactionà360o de la part de collègues, d’autres membres du personnelhospitalier,demédecinschefs defileetd’administrateurs,ainsiqu’une autoévaluation. Les médecins participants reçoivent une évaluation de leurs comportements, une rétroaction sous forme de commentaires et un rapport personnalisé. En règle générale, le comportement est mesuré dans le cadre de l’évaluation initiale et des évaluations desuiviontlieu3moiset6moisplus tard.16 Ce genre d’évaluation produit des données et des commentaires détaillés, ainsi qu’un système d’évaluation et de suivi continus. La plupart des médecins apprécient l’objectivité des rétroactions à360o et sont plus susceptibles d’en accepter les résultats et les conclusions. Le fait de recevoir des données objectives sur l’incidence de leur comportement et de pouvoir se comparer à leurs pairs sont souvent très révélateurs pour les médecins confrontés à des allégations de comportement perturbateur et peuvent conduire à des améliorations de leur conduite. 15. Association médicale canadienne. Pour un complément d’information,consulterlehttp://www.cma.ca/multimedia/CMA/ Content_Images/Inside_cma/Leadership/2013/descriptions/2013Disruptive-Behaviour.pdf 16.PhysiciansDevelopmentProgram,PULSEProgram. http://physiciansdevelopmentprogram.com/ 12 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE Lesmédecinschefsdefiledoivent prendre des mesures appropriées et équitables pour contribuer à régler les comportements perturbateurs. Les actions entreprises devraient être graduelles et proportionnelles, et correspondre au genre de comportement et à sa fréquence. Les problèmes relatifs à la santé et au milieu de travail pouvant influersurlecomportementdevraient également être pris en compte. Uneapprochemultiniveauvisant à promouvoir le professionnalisme peut favoriser la gestion des comportements perturbateurs. À titre d’exemple, le modèle Vanderbilt destiné à examiner les comportements perturbateurs se fonde sur une pyramide d’interventions multiniveaux et comporte quatre interactions à diverséchelonshiérarchiques.Un seul manquement peut entraîner une interventionnonofficielle,telleune « conversation autour d’un café » avec un collègue. Si le comportement se reproduitouqu’ildevienthabituel, une intervention documentée avec le superviseur immédiat du médecin est appropriée. Un problème persistant de comportement perturbateur réfractaire auxinterventionsdeséchelonsinférieurs peut devoir être déféré à une autorité supérieure, avec documentation supplémentaireetpland’action.Enfin, le défaut de réagir à l’intervention de l’autorité entraînerait des mesures disciplinaires.17Lesmédecinschefsde filequiontrecoursàcemodèleouà des modèles semblables d’intervention multiniveau doivent disposer d’un processus pour passer en revue les allégations de comportement non professionnel, d’un système de suivi prévoyant des conversations constructivesetefficaces,etdes compétences et de l’autorité voulues pour effectuer les interventions. Pourrésoudredefaçonefficacele comportement perturbateur des médecins,lesmédecinschefsdefile doiventêtred’habilescommunicateurs en mesure d’entretenir des conversations difficiles.Entamerladiscussionpeut s’avérerl’étapelaplusdifficile: il s’agit ensuite de décrire le problème, d’écouter avec un esprit ouvert, de fournir des commentaires constructifs et possiblement d’élaborer un plan d’action et de suivi. Il existe une gamme de modèlesetd’approchespourfaciliterces conversations critiques.18 La trousse Resource Toolkit: Managing Disruptive Behaviour in the Healthcare Workplace du Health Quality Council of Alberta19 peut aussi s’avérer utile pour les médecins chefs de file. Cette trousse s’inspire des travaux effectués par le Collège des médecins et chirurgiens de 17.Hickson,GeraldB.,Pichert,JamesW.,Webb,LynnE., Gabbe,StevenG.«Acomplementaryapproachtopromoting professionalism: identifying, measuring, and addressing unprofessionalbehaviors»,Academic Medicine(2007) vol. 82, no11,p.1042 18.Patterson,Kerry,McMillan,Ron,Switzler,Al,Crucial Conversations: Tools for Talking when Stakes are High, McGrawHillNewYork,2002,ISBN0-07-140194-6 19 HealthQualityCouncilofAlberta,«ResourceToolkit:Managing DisruptiveBehaviourintheWorkplace»,mars2013.Consultéen lignele24mai2013surlesitehttp://www.hqca.ca/assets/files/ May%202013/Toolkit.pdf l’Alberta; elle renferme des listes de vérification et des gabarits pouvant être adaptés et utilisés dans les établissements de santé. L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 13 CONCLUSION Le comportement perturbateur des médecins représente une question complexe qui exige une réponse multiniveau au sein de l’établissement et, au besoin, la participation du Collège. Pourrésoudredefaçonefficaceles comportements perturbateurs, il fautdesmédecinschefsdefiledotés de prévoyance, de compétences et de la volonté d’éliminer de tels comportements du milieu de la santé. Bien que la collégialité et le respect mutuel ne puissent être imposés, les médecinschefsdefiledoiventvéhiculer un message percutant à l’effet que le professionnalisme est important parcequ’ilinfluefinalementsurle bien-êtredesprofessionnelsdela santé, la sécurité des patients et les résultatscliniques.Lesmédecinschefs defileetlesadministrateursvoudront 14 L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE promouvoir une culture de respect dans leur établissement et appuyer les autres médecinschefsdefileenassurantla formation et l’autorité voulues pour aborder le comportement perturbateur des médecins. Par leurs paroles et leursactions,lesmédecinschefsde filedevraientsefairelesdéfenseursde milieux de travail sains et mobiliser les autres médecins et professionnels de la santé en vue de réaliser cet objectif. Lesmédecinschefsdefilejouent un rôle essentiel dans l’intervention précoce et la limitation de l’incidence négative du comportement perturbateur dans les établissements de santé. Les établissements doivent examiner ces comportements de manière équitable; l’objectifd’unetelledémarchevisele maintien en pratique des médecins grâce à des efforts de remédiation qui sont de nature éducative et non punitive.Cependant,lesmédecinschefs defiledoiventavoirlacompétenceet les ressources pertinentes pour leur permettre de gérer cet enjeu avec succès dans le milieu de travail. L’ACPM continuera à travailler avec les médecinschefsdefile,lesétablissements et les autres partenaires sur cette importante question. Une collaboration etundialogueconstantàl’échelle nationale, provinciale, territoriale et locale s’avèrent nécessaires pour réduire et éliminer les comportements perturbateurs du milieu des soins de santé. L’ACPM est déterminée à prendre part à cette discussion importante. RECOMMANDATIONS DESTINÉES AUX MÉDECINS CHEF DE FILE ET AUX MÉDECINS L’ACPMestd’avisquelesmédecinschefsde filepeuventjouerunrôleclédanslescasde comportement perturbateur des médecins. Envued’apporterdeschangementspositifs et de résoudre le problème, les médecins chefsdefilepeuventenvisagerlesactions suivantes : Médecins chefs de file • Contribueràuneculturederespectau sein de leur organisation en faisant preuve de professionnalisme avec les patients, leurs collègues et les administrateurs. • Appuyerlesautresmédecinschefsdefile confrontés au comportement perturbateur de médecins. • Préconiseretavoirrecoursauxoutilset aux activités de formation appropriés pour examiner le comportement perturbateur. • Appuyerlesévaluationsenmilieude travail visant à déterminer les facteurs ou les circonstances au sein de l’établissementquipeuventdéclencherun comportement perturbateur. • Sefairelechampiond’unprocessus équitable, sécuritaire, uniforme et efficacepourtraiterlesplaintesliéesau comportement des médecins au sein de l’établissement, qui prévoit des réponses multiniveaux appropriées à la situation. • Apprendreàparlerjudicieusementaux médecins au sujet des comportements perturbateurs, tant par des discussions informelles que du counselling et des interventionsofficielles. • Puiserdansleurcourageetleurvolonté pourengagerdesconversationsdifficiles aveclesmédecinsquiaffichentun comportement perturbateur. Puisque tous les médecins peuvent subir un comportement perturbateur ou en être témoin à un moment donné durant leur carrière, les recommandations suivantes s’imposent également : Médecins • Connaîtrelecodedeconduiteou les politiques de l’établissement de santé qui précisent les attentes en matière de comportement. • Demeurerconscients d’eux-mêmesetévaluer leur comportement avec leurs collègues, d’autres professionnels de la santé et les patients. Toujours adopter un comportement approprié et suivre les politiques institutionnelles liées au comportement perturbateur. • Tendrelamainetvenirenaide aux médecins qui manifestent un comportement perturbateur ou les diriger vers des ressources appropriéesauseindeshôpitaux ou des programmes d’aide aux médecins. • Emprunterlesvoiesappropriées au sein de l’établissement pour signaler les médecins dontlecomportementinflue négativement sur la sécurité des patients ou des professionnels de la santé, ou sur les résultats de santé des patients. • Préconiserd’unefaçon professionnelle des améliorations à apporter aux soins aux patients. L’ASSOCIATION CANADIENNE DE PROTECTION MÉDICALE 15 Tél : 613-725-2000, 1-800-267-6522 cmpa-acpm.ca 8/13