Il est évident, que ce manque d’intérêt pour les avocats de « sortir de leur cabinet pour se
vendre » est lié à la peur d’être rejeté par les clients potentiels, même s’il leur est difficile
de le reconnaître. D’autres associés garants du statut-quo posent une autre barrière.
Comme on le sait en gestion d’entreprise, les ennemis au sein de l’entreprise sont ceux qui
ne s’ouvrent pas aux changements, à l’innovation. Les mêmes qui veulent que rien ne
change et ce, parfois, pour des raisons d’intérêts personnels.
Le manque d’organisation adéquate est un facteur décisif et fondamental qui peut souvent
freiner les tentatives d’appliquer une politique de marketing pour positionner le cabinet sur
le marché et gagner ainsi des contrats. Certains cabinets s’organisent hiérarchiquement et
parfois fonctionnellement pour essayer de livrer un bon service mais cette organisation
n’est pas compatible avec la stratégie d’affaires, s’il en existe. Il est flagrant qu’il existe une
divergence entre leur fonctionnement interne et le comportement du marché. Nombreux
sont les cabinets se trouvant dans l’incapacité de s’organiser. Dépassés par les tâches leur
seul objectif visible consiste à respecter les délais. Ainsi, il est évident qu’ils sont perçus
par le marché comme seulement "capables de respecter les délais" ; ce qui ne les rend
guère attractifs et donc invisibles.
L’incompréhension du concept marketing
D’autre part, certains cabinets font du marketing sans en comprendre les grands principes.
Au lieu de le voir comme une stratégie d’affaires/marché sur laquelle tourne tout ce que fait
le cabinet, ils le voient comme une promotion des services en essayant de les positionner
sur le marché sans savoir si ceux-ci seront adaptés au marché. Quand les avocats pensent
marketing, ils ont en tête la promotion des services : élaborer un logo, une page web,
assister à des actes de networking, avoir une présence au niveau des réseaux sociaux,
etc.
Ce ne sont que des actes de communication qui doivent avoir un concept spécial et sont
seulement conséquences d’une stratégie détaillée et calculée de marketing. C’est quand
les bases du marketing sont solides qu’il faut procéder à élaborer des actes de
communication. Ce sont des outils d’un plan stratégique, d’un fil conducteur.
Paradoxalement, la majeure partie des cabinets d’avocats créent une page web ou se
présentent aux réseaux sociaux sans prendre en compte une stratégie définie de marché.
Les pages web des cabinets d’avocats ont parfois autant de messages qu’on ne reçoit pas
"le message". L’inversion se traduit en simple dépense.
Savoir vendre la propre capacité
Souvent, les avocats donnent une priorité à la formation technique au détriment de la
formation en capacité alors que c’est cette dernière qui les démarque. La majeure partie
des avocats devrait acquérir des capacités commerciales ou de vente, ce qui leur
rapporterait plus de bénéfices. La preuve en est qu’actuellement, beaucoup de cabinets, y
compris les plus grands sont contraints de baisser les honoraires afin de se démarquer des
autres cabinets. Pourquoi doivent-ils se livrer à une baisse des prix ? Parce qu’ils ne
savent pas vendre de manière adéquate.
Celui qui connaît le secret de la vente, ou autrement dit, celui qui sait inciter un client
potentiel à contracter, ne subit pas la crise économique, parce qu’au lieu de se lamenter de
ses conditions, les crée lui-même. Il est prévoyant. Il vise les clients les plus rentables qui
lui ouvriront les portes de l’apprentissage afin de pouvoir ainsi améliorer son échelle
d’expériences ou de connaissances. Il se rend attractif pour eux afin de gagner leur
confiance et préférence et pouvoir ainsi les fidéliser à court, moyen et long-termes.