1.1. La noix de cajou (Anacardium occidentale L.)
Ce petit arbre à la couronne large et irrégulière a été
introduit en Haïti très anciennement, à l'époque pré-
colombienne. Il est originaire du Brésil.
Il est planté pour ses fruits. Les noix de cajou
constituent un important apport protéïnique en Haïti.
Elles sont consommées grillées. Dans le Nord du pays,
elles accompagnent souvent les plats de céréales. La
pulpe du fruit (en fait un faux fruit constitué par le
pédoncule renflé de la noix de cajou) est utilisée en
confiserie.
Cet arbre est en régression en Haïti à cause de
l'anthracnose. Cette maladie détruit surtout la première
des deux récoltes annuelles. Un suivi de son évolution
dans le pays en fonction des types de climat est
souhaitable.
Il se reproduit facilement par graines (110 à 200
graines au kg.) et boutures.
Sa régénération naturelle est rendue difficile par le fait
que les fruits sont parfois consommés en totalité.
Il peut être utilisé en haies vives hautes. Il résiste bien
à la sécheresse et se rencontre plutôt dans les régions
d'altitude inférieure à 500 m. Sa croissance est rapide
.
1.2. Le manguier (Mangifera indica L.)
Cet arbre fruitier originaire de l'Inde est l'un des plus
populaires de Haïti. Introduit à l'époque coloniale, il a
été très largement planté et son importance
économique est considérable. Ce grand arbre, qui peut
atteindre 30 m de haut, marque le paysage avec sa
couronne arrondie au feuillage vert sombre et dense.
Les feuilles sont souvent rouges quand elles sont
jeunes. Dans certaines régions de Haïti, nous trouvons
des paysages de "bocage" à base de manguiers (par
exemple entre Grand Goave et Miragoane).
Il existe de nombreuses variétés de manguier. La
greffe et le surgreffage sont utilisés pour diffuser les
variétés améliorées. Cet arbre est peu exigeant et
résiste assez bien à la sécheresse (il demande
néanmoins des précipitations supérieures à 600 mm).
Son intérêt économique est surtout lié à la production
de fruits pour la consommation humaine, mais
également pour l'alimentation des porcs, qui en
valorisent les excédents. L'éradication du porc en Haïti
a réduit l'intérêt économique du manguier et contribue
actuellement à sa régression. Dans le Nord de Haïti,
du concentré de jus de mangue est produit pour
l'exportation.
Les variétés améliorées (par exemple Francisque et
Baptiste) sont plus exigeantes. Elles demandent des
sols profonds et ne supportent pas une altitude
supérieure à 600 m, sinon la fructification se fait mal,
probablement du fait de températures trop basses.
Le feuillage est utilisé comme fourrage pour les bovins
en période de sécheresse.
Le bois de manguier est dur, moyennement lourd et
résistant. Il est difficile à scier. Sa qualité en tant que
bois d'œuvre est moyenne et change d'une variété à
l'autre. Il est également utilisé comme bois de feu et
fournit un charbon de bois apprécié.
Les brésillets (Comocladia)
Les brésillets appartiennent au genre Comocladia.
Leur sève est vésicante ; il convient d'éviter son
contact avec la peau.
1.3. Le brésillet aussi appelé bois espagnol ou
bois pagnol (Comocladia domigensis Britt.)
C'est un petit arbre assez répandu en Haïti. Il est
plastique et se rencontre depuis le niveau de la mer
jusqu'à une altitude de 1000 m. Le rachis de ses
feuilles pennées est légèrement duveteux. Cette
espèce est toxique, elle n'est pas consommée par les
animaux.
Les boutures de brésillet prennent facilement, ce qui
fait qu'il est utilisé pour réaliser des clôtures vivantes
qui résistent à la dent des animaux et permettent de
protéger les parcelles contre les incursions du bétail. Il
peut être utilisé pour le traitement biologique des
ravines. Ces boutures supportent un certain délai entre
la coupe et la plantation (une semaine environ), à
1. LA FAMILLE DES ANACARDIACEES: NOIX DE CAJOU, MANGUIER, BRESILLETS, MOMBIN ET
CIROUELLE
Anacardium ; Mangifera ; Comocladia ; Spondias.
Cette famille comporte deux arbres fruitiers de première importance pour Haïti: la noix de cajou et le manguttiféracées : calophyllum, mammea, clusiaguier,
ainsi que des espèces ligneuses remarquables par leur capacité à se multiplier à partir de boutures de grandes
dimensions (macroboutures) : le bois espagnol, le mombin et le cirouelle.
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