IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 1 La Douleur n°1 janvier 2006 des recommandations à la pratique > Dossier p1 Évaluation de la douleur du cancer chez l’adulte > Cas clinique p5-6 Évaluation de la douleur : la conduite idéale à tenir Évaluation de la douleur du cancer chez l’adulte > Dr Thierry Delorme, consultation douleur - Institut Curie > Brèves p6-7-8 Un guide santé sur l’arthrose • Cancer info service • Cannabis et douleurs centrales • etc. > Congrès p8 > Notre prochain dossier La lombalgie chronique Dr Françoise Laroche Depuis plus de 20 ans, la prise en charge de la douleur du cancer est un problème de santé publique. En l’an 2000, 278 000 nouveaux cas de cancer ont été recensés en France. Pour les patients, le risque de souffrir est surtout lié à l’extension du cancer même si les douleurs iatrogènes sont à prendre en compte. Globalement le pourcentage de malades douloureux varie entre 20 et 45 % au diagnostic et 55 et 95 % lorsque le cancer est en phase avancée (progression locale ou métastatique, phase avancée terminale). Même si les traitements du cancer peuvent induire des douleurs aiguës (persistant moins de 3 à 6 mois) ou chroniques, la maladie cancéreuse est responsable de 80 % des syndromes douloureux. Cependant, il n’existe pas de fatalité. En particulier, il a été montré qu’en appliquant une stratégie antalgique basée sur celle de l’OMS, publiée en 1986, il est possible de soulager efficacement, avec des effets indésirables acceptables, 80 % des patients présentant une douleur cancéreuse. Deux conditions sont toutefois nécessaires pour obtenir ce résultat : l’évaluation de la douleur et la connaissance de l’utilisation des antalgiques. L’ évaluation est une étape clé qui permet la compréhension de la situation douloureuse et qui aboutit à l’établissement du projet thérapeutique avec le patient. En s’inspirant des recommandations existantes pour la pratique clinique (SOR) (1), une démarche d’évaluation par étape peut être décrite. > IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 2 Dossier Évaluation de la douleur du cancer chez l’adulte Les étapes de l’évaluation : 1 • Dépister la douleur La question sur la présence éventuelle d’une douleur doit être systématique. Pour de nombreuses raisons, certains patients (jusqu’à 20 %) évitent d’exprimer spontanément la douleur, y compris lorsqu’elle est intense. 2 • Repérer toutes les douleurs Souvent les patients signalent seulement les localisations douloureuses qui ont le plus de retentissement ou celles qui les inquiètent le plus. Le bilan des localisations doit être exhaustif car pour un même patient, des douleurs d’origines différentes (liées au cancer ou séquellaires) ou de natures différentes (nociceptives ou neuropathiques) peuvent coexister. Le suivi des localisations douloureuses (topographie, nombre) au cours de la prise en charge permet la mise en évidence des récidives ou progressions tumorales lorsque celles-ci se traduisent par une douleur. 3 • Préciser la nature et les caractéristiques de chaque douleur Pour chaque douleur, la topographie, le mode d’apparition, l’ancienneté, les irradiations, le rythme, devront être précisés. De la même manière, l’intensité douloureuse devra être appréciée à l’aide d’une échelle globale : Échelle Visuelle > Intensité douloureuse Par exemple, une douleur de métastase osseuse fémorale peut être décrite comme une douleur permanente irradiant vers le genou, d’intensité habituelle 0 à 4/10 sur l’EVA, s’aggravant après cinq minutes de marche (EVA 8/10), se traduisant la nuit par des accès douloureux réveillant le patient vers 5 heures (EVA 7/10). 2 Analogique (EVA), Échelle Numérique (EN) ou Echelle verbale simple (EVS). • Une mesure ponctuelle de l’intensité douloureuse apporte peu d’information. • L’intensité dans les “bons moments” et l’intensité “habituelle” de la douleur de fond peut être mise en évidence. • Les facteurs aggravant la douleur de fond doivent être identifiés et l’intensité doit être précisée. • Les accès douloureux spontanés (fréquence, durée, intensité) doivent être identifiés. Ces repères en termes d’intensité douloureuse sont importants pour évaluer l’impact des traitements antalgiques. Il ne faut jamais perdre de vue que les patients sont en général traités et que cette évaluation reflète la situation sous traitement. 4 • Ne pas méconnaître l’alimentation, les activités physiques habituelles, le moral, les activités de loisirs, l’activité professionnelle, le maintien ou non d’une vie sociale peut être évalué par des questionnaires ou lors de l’entretien. une douleur neuropathique Ces douleurs, qui représentent au moins 30 % des syndromes douloureux en cancérologie, méritent une attention particulière. Ne pas les reconnaître peut entraîner un échec de la prise en charge dans la mesure où elles nécessitent des traitements médicamenteux spécifiques. Leur description est typique. Un questionnaire de dépistage des douleurs neuropathiques a été validé (DN4). Cet outil comprend 10 points : 7 questions au patient (descriptif de la douleur) et 3 éléments d’examen clinique. À partir de 4 points positifs, la probabilité que la douleur soit neuropathique est de 92,7 % ; dès 6 points la spécificité est de 100 % (2). 5 • Évaluer le retentissement Quelle que soit l’intensité des différentes douleurs, leur retentissement dans la vie quotidienne apporte des renseignements complémentaires. L’impact de la douleur sur le sommeil, La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 6 • Analyser l’impact des traitements antalgiques Il est important de mesurer l’efficacité des traitements antalgiques en cours et passés. Pour chaque traitement, le soulagement peut être apprécié par les modifications de l’intensité douloureuse ou par le retentissement. Lorsque différents syndromes douloureux existent, le traitement antalgique peut avoir un impact différent sur chaque douleur. Il est possible de mesurer différents paramètres : • Le traitement en cours peut être apprécié de manière globale en termes de soulagement. Il a été montré qu’un soulagement de 30 % correspondait à une différence cliniquement perceptible par les patients dans un contexte de douleur chronique. • Lors des prises ponctuelles d’antalgiques, pour le traitement des accès douloureux par exemple, le délai IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 d’action, le degré de soulagement, la durée du soulagement doivent être analysés. • Les modifications sous traitement du retentissement de la douleur doivent être précisées. Le retour d’un sommeil de bonne qualité alors qu’il existait des réveils liés à la douleur témoigne d’un soulagement. Même si l’intensité à l’effort reste identique, une augmentation de la capacité à faire l’effort (durée, distance parcourue…) traduit également un soulagement. L’observance du traitement, les effets indésirables doivent également être évalués. 7 • Tenir compte du contexte social, familial et psychologique L’ensemble du contexte est le plus souvent déjà connu du médecin traitant. L’évaluation de ces données est importante du fait du caractère multidimensionnel de la douleur et ne correspond pas à un entretien de nature psychothérapeutique. Certaines données sont particulièrement intéressantes pour la prise en charge : • Le niveau d’information du patient vis-à-vis de la situation médicale et sa représentation du cancer ; • La représentation de la douleur et le lien de causalité avec le cancer (douleur vécue comme un marqueur du cancer et de sa progression…) ; • Les attentes vis-à-vis du traitement du cancer et du traitement antalgique ; • Les représentations associées aux traitements : image négative des traitements opioïdes, avec peur de la dépendance ou association à un pronostic fatal à court terme (risque de réticences ou d'une mauvaise observance) ; • La mise en évidence de phénomènes anxieux ou dépressifs justifiant d’un soutien et/ou d’un traitement médicamenteux spécifique. 8 • L’examen clinique Cette étape est importante et doit comporter : • un examen somatique complet en particulier sur le plan neurologique ; • un examen orienté par la topographie de la douleur en tenant compte des Page 3 douleurs référées ou projetées (par exemple, douleur de l'épaule en rapport avec une lésion sous-diaphragmatique, douleur du genou évocatrice d'une lésion de la hanche, etc.). L’examen cherchera : • à mettre en évidence le mécanisme de la douleur : - douleurs par excès de nociception (y compris d’origine viscérale) avec caractère inflammatoire ou mécanique souvent reproductible (manipulations douloureuses, etc.), - douleurs neuropathiques devant l’association d’une sémiologie subjective et objective dans le territoire d’une structure nerveuse périphérique ou centrale, • à préciser les limitations fonctionnelles éventuelles (impotence liée aux localisations osseuses, limitation séquellaire : épaule gelée postopératoire, etc.). Synthèse la maladie cancéreuse (liée au cancer, liée au traitement, sans relation avec le cancer ou ses traitements). Le diagnostic, parfois évident, ne nécessite pas d’exploration complémentaire. L’intérêt d’un bilan peut être de préciser le mécanisme de la douleur et son lien de causalité avec la maladie cancéreuse, mais aussi d'anticiper une complication. Les examens dont les résultats ne changent ni le diagnostic ni la démarche de prise en charge du patient sont inutiles. Les résultats de ces explorations seront toujours confrontés aux données de l’entretien et de l’examen clinique. Attention, une douleur ne correspond pas au niveau lésionnel visible. La normalité des examens ne doit pas remettre en cause la réalité de la douleur mais conduire à une démarche diagnostique plus fine. 2 • Le traitement actuel est-il efficace ? L’ensemble des données de l’évaluation, confrontées au dossier médical du patient, va permettre une synthèse répondant à des questions fondamentales. 1 • Faut-il prescrire des examens complémentaires ? Au terme de l’évaluation, il est souvent possible de poser des hypothèses concernant : • le mécanisme de la douleur • le lien de causalité entre la douleur et L’objectif du traitement antalgique n’est pas juste de faire passer l’intensité douloureuse de l’intolérable au supportable. Dans la mesure du possible et tant qu’il n’existe pas d’effets indésirables limitants, le traitement doit permettre au patient de mener une vie la plus normale possible La recherche d’une mauvaise observance évitera de conclure trop rapidement à l’inefficacité de la posologie prescrite. > > Nécessité d’un bilan Certaines situations nécessitent un bilan en urgence : • Toute modification de l’intensité douloureuse (majoration de la douleur, apparition d’une douleur à l’appui ou au mouvement) d’une localisation osseuse connue doit faire l’objet d’une radiographie standard à la recherche d’une fracture (tassement) ou d’une lésion pré-fracturaire. • Tout tableau compatible avec une douleur neurologique radiculaire doit faire pratiquer une radio standard. Une anomalie radiologique du rachis à un niveau compatible avec les troubles neurologiques devra être complétée par une IRM à la recherche d’une épidurite ou d’une compression médullaire lente. La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 3 IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 4 Dossier Évaluation de la douleur du cancer chez l’adulte 3 • Comment adapter un traitement jugé inefficace ? Les données de l’évaluation permettront de guider les choix thérapeutiques : • Utilisation de molécules adaptées en fonction du mécanisme de la douleur (excès de nociception / neuropathique) ; • pour les douleurs cancéreuses par excès de nociception, adaptation de la puissance des antalgiques à l’évolution de l’intensité douloureuse ; • association de formes à libération prolongée ou des formes à libération normale selon le rythme de la douleur (permanente ou non, réveils nocturnes, accès douloureux…) ; • définition de la stratégie médicamenteuse et non médicamenteuse en situation d’accès douloureux. Par exemple, stabilisation des tassements rachidiens, co-antalgiques traitant une composante inflammatoire, fractionnement des repas pour les douleurs à la digestion ; • antécédents d’effets indésirables sévères conduisant à ne pas reprendre dans les mêmes conditions la molécule concernée (traitement préventif dès la première prise ou choix d’une autre molécule par exemple). Établir un projet thérapeutique Quelles que soient les modalités de traitement envisagées, il convient de définir avec les patients et leur entourage, les objectifs attendus. Ces objectifs doivent être réalistes, adaptés à la situation médicale, aux possibilités thérapeutiques, aux limites éventuelles que pose le patient. C’est une évaluation exhaustive qui permet de définir ces objectifs et vérifier l’impact de la prise en charge. En fonction du temps et des circonstances, la situation médicale pouvant évoluer, les objectifs initiaux pourront être redéfinis. 4 Définition d’un traitement efficace des douleurs cancéreuses par excès de nociception (3) En schématisant, un traitement efficace se traduit par : > Une douleur de fond absente ou d’intensité faible > Un sommeil respecté > Moins de 4 accès douloureux par jour > Des traitements prévus pour les accès douloureux d’une efficacité supérieure à 50 % Des activités habituelles, qui peuvent être > réduites par l’évolution du cancer, possibles ou peu limitées par la douleur Des effets indésirables des traitements > mineurs ou absents. > Références (1) Delorme T, Wood C, Bataillard (3) Krakowski I, Theobald S, A, Pichard E, Dauchy S, Orbach D et al. Recommandations pour la pratique clinique : Standards, Options et Recommandations pour l'évaluation de la douleur chez l'adulte et l'enfant atteints d'un cancer (mise à jour). Rapport abrégé. Bull Cancer 2004;91(5):419-30. Balp L, Bonnefoi MP, Chvetzoff G, (2) Bouhassira D, Attal N, Alchaar H, Boureau F et al : Comparison of pain syndromes association with nervous or somatic lesion and development of a new neuropathic pain questionnaire (DN4). Pain 2005; 114: 29-36 La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 Collard O, Collin E, Couturier M, Delorme T, Duclos R, Eschalier A, Fergane B, Larue F, Magnet M, Minello C, Navez ML, Richard A, Richard B, Rostaing-Rigattieri S, Rousselot H, Santolaria N, Torloting G, Toussaint S, Vuillemin N, Wagner JP, Fabre N; FNCLCC. Summary version of the Standards, Options and Recommendations for the use of analgesia for the treatment of nociceptive pain in adults with cancer (update 2002). Br J Cancer. 2003 Aug;89 Suppl 1:S67-72. IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 5 Évaluation de la douleur La conduite idéale à tenir… Madame Colette B., 68 ans, mariée, sans enfants, femme au foyer est vue en juin 2005. En 1986, à 49 ans, elle a été opérée d’un adénocarcinome infiltrant du sein droit (mastectomie avec curage ganglionnaire, radiothérapie et chimiothérapie sans autres précisions). Elle n’a pas d’autres antécédents. E n mars 2005, suite à un éternuement, elle présente une douleur fulgurante dans le membre supérieur droit (EVA 10/10) qui évolue en douleur chronique et qu’elle a négligée jusqu’à ce que la douleur devienne envahissante pour sa vie quotidienne. Au moment de la consultation, en juin, elle décrit une cervicalgie essentiellement mécanique (EVA à 2 au repos et à 7/10 à la mobilisation) irradiant dans le moignon de l’épaule, la face post du bras et de l’avant-bras (C7), le bord cubital de la main jusqu’au 5e doigt (C8). Elle signale aussi des paresthésies des deux derniers doigts et des douleurs du coude. À l’examen, on note : • Un déficit moteur net à l’extension des doigts et du poignet D(4/5) ; • Une aréflexie tricipitale droite (C7) ; • Une hypoesthésie du territoire d’innervation cubitale depuis le coude jusqu’au 5e doigt (C8 D1). Des radios du rachis cervical montrent une cervicarthrose modérée avec uncodiscarthrose C5-C6. Face à la discordance anatomo-clinique, à l’apparition de l’important déficit sensitivo-moteur, et compte tenu des antécédents de cancer du sein, il est décidé de compléter les investigations bien que la patiente soit plutôt opposante « ce n’est rien, j’ai dû me coincer un nerf en éternuant ! ». En fait, le cancer du sein fait partie des tumeurs capables de récidives très tardives (19 ans ici…). Cette hypothèse n’est pas évoquée immédiatement pour ne pas susciter d’inquiétude prématurée chez une patiente visiblement encore très peu inquiète malgré la durée d’évolution douloureuse de quelques mois. Évolution pleuro-pulmonaire La radio pulmonaire montre une opacité mal systématisée de l’apex Métastases osseuses pulmonaire droit, compatible avec la fibrose radiothérapique (même image retrouvée sur une ancienne RP). La scintigraphie osseuse met en évidence une fixation isolée évoquant une arthrose de l’articulation acromio-claviculaire droite. Le radiologue est sollicité au téléphone pour discuter de la suite optimale des investigations. En attendant la réalisation d’une IRM cervico-thoracique, le traitement mis en œuvre pour cette névralgie cervico-brachiale à composante mécanique prédominante est une corticothérapie et une association paracétamol-codéine 4x2 cp/j systématique toutes les 4 heures ; avec 2 prises nocturnes supplémentaires si besoin et laxatif. Après deux semaines, la patiente se dit améliorée (EVA mini à 2 au repos et maxi à 5/10 à la mobilisation), mais l’interrogatoire évalue le soulagement à moins de 50 % et retrouve des signes dépressifs (altération du sommeil avec réveils précoces, perte de confiance dans les capacités à faire face et dans la thérapeutique, sensation d’inutilité). La patiente comprend que la situation n’est pas anodine. La symptomatologie douloureuse évolue plus franchement sur un versant neuropathique (paresthésies accrues, douleurs profondes dans la main et fulgurances imprévisibles, allodynies bien repérées par le La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 5 IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 6 frottement doux) et ceci sans doute par le fait que la composante nociceptive initialement intense est atténuée par le traitement. Il existe parallèlement une perte de quelques kilos avec anorexie. L’adjonction d’un traitement par tricycliques est devenue clairement appropriée pour ces douleurs mixtes associées à une réaction dépressive et un amaigrissement jugés réactionnels. L’IRM cervico-thoracique mettra en évidence une image tissulaire mal limitée du creux sus-claviculaire D s’étendant de l’apex du poumon, aux trous de conjugaison C8-D1-D2 et D2-D3 ainsi qu’à la paroi thoracique antérieure. Cet examen conduira à revoir la patiente en consultation au calme, lors d’un rendez-vous au cabinet en fin de matinée, pour : • lui dire la possibilité sans certitude d’un lien avec le cancer du sein ou son traitement, • lui donner immédiatement un rendez-vous rapide, obtenu par téléphone auprès de l’oncologue qui confirmera la nécessité d’une biopsie, • lui dire qu’elle sera aidée au mieux ainsi que sa famille et qu’il existe des traitements efficaces. Les hypothèses étiologiques d’une atteinte radique avec fibrose engainant le plexus brachial ou de sarcome en zone irradiée seront abandonnées pour celle d’une récidive du cancer du sein après biopsies sous scanner. Ce geste permettra d’apporter un diagnostic de certitude (histologie, grading, récepteurs hormonaux, c-erb 2 qui peuvent être différents de la tumeur initiale) capable d’orienter la thérapeutique. L’adjonction d’un opioïde et le soutien psychologique du médecin référent et de l’équipe permettront un soulagement estimé à 80 % avant même le traitement spécifique par chimiothérapie qui sera mis en route dès la mise en place d’un site implantable pour abord veineux central. Dr Ivan Krakowski Oncologue Médical Centre Alexis Vautrin Brêeè-ves Nouvelle version du kit de formation douleur C et outil de formation proposé par l’IUD a permis de sensibiliser des milliers d’agents hospitaliers à la douleur et à sa prise en charge. Le nombre de formations a notablement augmenté grâce à l’élargissement du groupe des infirmières travaillant en collaboration avec l’Institut dans cet objectif. 6 Aujourd’hui mis à jour et enrichi dans son contenu, l’ex-kit de formation infirmier douleur est désormais un outil moderne destiné à l’ensemble des professionnels de santé en charge des formations ou de l’enseignement. Il a par ailleurs été amélioré dans sa forme afin de permettre son accès à tous. La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 Retrouvez le nouveau kit de formation douleur sur le site de l’Institut (www.institut-upsa-douleur.org) sous le format Power Point en libre téléchargement (dans son intégralité ou par chapitre). IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 7 Brêeè-ves Un guide santé UPSA sur l'arthrose C' est une nouvelle collection qu'inaugurent les laboratoires Bristol-Myers Squibb dans le cadre de leur programme coaching santé avec "les guides santé UPSA“. Destinés à impliquer le patient dans la prise en charge de sa maladie au quotidien, ces guides lui apportent des informations sur la maladie et des conseils de prise en charge, Le 1er tome est consacré à l'arthrose. Plus d'un patient arthrosique sur deux se dit mal informé. C'est pourquoi ce 1er guide définit la pathologie arthrosique, puis tente de répondre aux questions qu'elle suscite quant à ses causes, ses facteurs de risque, ses prédispositions génétiques... toutes les formes et les localisations sont ensuite détaillées et suivies des Cancer info service: Nouvel ouvrage Pratique du Traitement de la Douleur une des avancées majeures du plan cancer S C ette nouvelle version de l’ouvrage de référence “l’Infirmière et la Douleur” de l'Institut UPSA de la Douleur a été mise à jour, complétée et relookée pour une plus grande satisfaction de tous. Élaborée conjointement par le conseil scientifique de l’Institut et des infirmières, elle reprend tout ce qu’il faut savoir sur la douleur : ses mécanismes, ses traitements, son évaluation, ses spécificités. Aujourd’hui, l’ouvrage “Pratique du traitement de la douleur” a vocation à s’adresser à l’ensemble des professionnels de santé : médecins, internes, kiné, etc., en exercice ou en formation, tout en consacrant un chapitre spécial pour le personnel infirmier. Distribué en priorité aux Instituts de Formation du Personnel Infirmier et dans les centres antidouleur, conseils du "coach" pour améliorer sa prise en charge quotidienne. Tous les mouvements bienvenus, les sports, les conseils diététiques sont abordés ; un cahier pratique est également présenté, qui fait du patient son propre partenaire et un acteur de sa maladie. Ce guide est disponible dans les librairies et en grande surface. l’ouvrage est téléchargeable et consultable librement et gratuitement sur le site Internet www.institut-upsa-douleur.org L’Institut poursuit ainsi sa mission de former et d’informer les professionnels de santé tout en s’adaptant à l’évolution permanente de la prise en charge de la douleur. ymbole de la mobilisation nationale contre le cancer, Cancer info service, ouvert le 22 mars 2004, tire un premier bilan positif de ses premiers douze mois d'activités. Les premiers résultats sont en ligne avec les objectifs fixés. Près de 35 000 questions ont été posées aux 23 professionnels mobilisés et le service satisfait pleinement les utilisateurs : plus de 95 % des sondés conseilleraient à un de leurs proches d'appeler cette ligne. C'est une ligne d'information et d'écoute accessible à tous, par un n° azur : le 0 810 810 821. Sa mission est triple : • offrir un service d'écoute ; • offrir un accès facilité a l'information ; • et soutenir les actions de prévention entreprises dans le domaine du cancer. Dans les mois qui viennent, il exploitera son expérience et sa base de connaissance dans la mise en place de son dispositif relais, explorant la façon de vivre le cancer au quotidien, dans tous ses aspects. La Douleur, des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 7 IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 8 Brêeè-ves Cannabis et douleurs centrales Efficacy of 2 cannabis based medicinal extracts for relief of central neuropathic pain from brachial plexus aversion: results of a randomised controlled trial Berman J Pain 2004 299/306 A fin de tester l'efficacité de deux traitements à base de cannabis sous forme de spray, les auteurs ont choisi des patients homogènes, en termes de lésion anatomique, de description de douleur et de démographie. Ces patients présentent au moins une racine avulsée du plexus brachial et cotent leurs douleurs à 4 ou plus, et ce depuis 18 mois au moins. Seuls les critères de sommeil s'améliorent de manière significative entre les traitements à base de cannabis et le placebo. Les principaux effets secondaires sont les vertiges, puis une sensation ébrieuse, une euphorie et des nausées. Les auteurs concluent que d'autres études sont nécessaires pour démontrer l'effet du cannabis sur les douleurs centrales. Chirurgie et névralgie Hommage à pudendale François Boureau Decompression and transposition of the Pudendal nerve in Pudendal neuralgia Roger R and coll in Eur urol 2005;48:403-8. a névralgie pudendale est un syndrome canalaire. L’article cité en référence présente une expérience diagnostique et thérapeutique pour 400 patients opérés souffrant de névralgie pudendale, pris en charge par l'équipe pluridisciplinaire de Nantes depuis 1987. L'étude repose sur le suivi de deux groupes de patients opérés, ou non, et sur l'évaluation à 3 mois, à 12 mois et à 4 ans. Elle inclut des patients douloureux depuis plus d'un an ayant des EVA supérieures à 7/10 avec un bloc anesthésique > 0, soit une réduction de la douleur temporaire après infiltration du nerf pudendal. La procédure chirurgicale consiste à libérer le nerf en le transposant. Une étude prospective randomisée de 1994 à 1997 sur 32 patients montre un intérêt certain pour la chirurgie, en cas de résistance aux autres prises en charge. Par ailleurs, cette étude incite à une plus grande prudence quant au degré supposé de douleur idiopathique ou psychogène. a disparition accidentelle, en juin 2005, du Docteur François Boureau, Président du Conseil Scientifique de l’Institut UPSA de la douleur depuis septembre 2004 a bouleversé l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la douleur. Les membres du Conseil Scientifique de l’IUD ont perdu non seulement un Président de talent particulièrement impliqué mais surtout un ami très cher. L’IUD a souhaité lui rendre hommage en renommant la Conférence Internationale de l'IUD qui a lieu chaque année pendant le Congrès de la SFETD, la "Conférence Internationale François Boureau". Les congrès > Congrès Annuel de la Société Européenne d'Anesthésie Euroanesthesia, du 3 au 6 juin 2006, Madrid • http://www.euroanesthesia.org > Congrès URGENCES Du 7 au 9 juin 2006, Paris (Porte Maillot) • http://www.urgences-lecongres.org Directeur de la publication : Docteur Éric Boccard • Rédacteur en chef : Docteur Francine Hirzowski • Conception - réalisation : A CONSEIL, Paris - www.aconseil.fr • N° ISSN : en cours - Dépôt légal : 1er trimestre 2006 Institut UPSA de la Douleur • Association loi 1901 à but non lucratif 3 rue Joseph Monier - BP325 • 92506 Rueil-Malmaison Cedex • Tél : 01 58 83 89 94 • Fax : 01 58 83 89 01 E-mail : [email protected] • Site : www.institut.upsa.douleur.org 2790538 L L