d’action, le degré de soulagement, la durée
du soulagement doivent être analysés.
•Les modifications sous traitement du
retentissement de la douleur doivent être
précisées. Le retour d’un sommeil de
bonne qualité alors qu’il existait des réveils
liés à la douleur témoigne d’un soulage-
ment. Même si l’intensité à l’effort reste
identique, une augmentation de la
capacité à faire l’effort (durée, distance
parcourue…) traduit également un sou-
lagement.
L’ observance du traitement, les effets indé-
sirables doivent également êtreévalués.
7•Tenir compte du contexte social,
familial et psychologique
L’ ensemble du contexte est le plus souvent
déjà connu du médecin traitant. L’évaluation
de ces données est importante du fait du
caractère multidimensionnel de la douleur
et ne correspond pas à un entretien de
nature psychothérapeutique.
Certaines données sont particulièrement
intéressantes pour la prise en charge :
•Le niveau d’information du patient
vis-à-vis de la situation médicale et sa
représentation du cancer;
•La représentation de la douleur et le lien
de causalité avec le cancer (douleur vécue
comme un marqueur du cancer et de sa
progression…) ;
•Les attentes vis-à-vis du traitement du
cancer et du traitement antalgique;
•Les représentations associées aux trai-
tements: image négative des traitements
opioïdes, avec peur de la dépendance ou
association à un pronostic fatal à court
terme (risque de réticences ou d'une mau-
vaise observance) ;
•La mise en évidence de phénomènes
anxieux ou dépressifs justifiant d’un
soutien et/ou d’un traitement médicamen-
teux spécifique.
8•L’examen clinique
Cette étape est importante et doit com-
porter:
•un examen somatique complet en parti-
culier sur le plan neurologique ;
•un examen orienté par la topographie
de la douleur en tenant compte des
douleurs référées ou projetées (par exem-
ple, douleur de l'épaule en rapport avec
une lésion sous-diaphragmatique, dou-
leur du genou évocatrice d'une lésion
de la hanche, etc.).
L’ examen cherchera:
•àmettre en évidence le mécanisme de
la douleur:
-douleurs par excès de nociception (y
compris d’origine viscérale) avec caractère
inflammatoireou mécanique souvent repro-
ductible (manipulations douloureuses, etc.),
-douleurs neuropathiques devant l’associa-
tion d’une sémiologie subjective et
objective dans le territoire d’une structure
nerveuse périphérique ou centrale,
•àpréciser les limitations fonctionnelles
éventuelles (impotence liée aux localisa-
tions osseuses, limitation séquellaire :
épaule gelée postopératoire, etc.).
Synthèse
L’ensemble des données de l’évaluation,
confrontées au dossier médical du patient,
va permettre une synthèse répondant à
des questions fondamentales.
1 • Faut-il prescrire
des examens complémentaires?
Au terme de l’évaluation, il est souvent pos-
sible de poser des hypothèses concernant:
•le mécanisme de la douleur
•le lien de causalité entre la douleur et
la maladie cancéreuse (liée au cancer,
liée au traitement, sans relation avec le
cancer ou ses traitements).
Le diagnostic, parfois évident, ne néces-
site pas d’exploration complémentaire.
L’intérêt d’un bilan peut être de préci-
ser le mécanisme de la douleur et son
lien de causalité avec la maladie cancé-
reuse, mais aussi d'anticiper une com-
plication. Les examens dont les résultats
ne changent ni le diagnostic ni la démar-
che de prise en charge du patient sont
inutiles. Les résultats de ces explorations
seront toujours confrontés aux données
de l’entretien et de l’examen clinique.
Attention, une douleur ne correspond
pas au niveau lésionnel visible. La nor-
malité des examens ne doit pas remet-
tre en cause la réalité de la douleur
mais conduireàune démarche diagnos-
tique plus fine.
2•Le traitement actuel
est-il efficace ?
L’ objectif du traitement antalgique n’est pas
juste de fairepasser l’intensité doulou-
reuse de l’intolérable au supportable.
Dans la mesure du possible et tant qu’il
n’existe pas d’effets indésirables limitants,
le traitement doit permettre au patient de
mener une vie la plus normale possible
La recherche d’une mauvaise observance
évitera de conclure trop rapidement à
l’inefficacité de la posologie prescrite.
>
Certaines situations nécessitent un bilan en urgence:
• Toutemodification de l’intensité douloureuse (majoration de la
douleur, apparition d’une douleur à l’appui ou au mouvement) d’une
localisation osseuse connue doit faire l’objet d’une radiographie
standardàla recherche d’une fracture (tassement) ou d’une lésion
pré-fracturaire.
•Tout tableau compatible avec une douleur neurologique radiculaire
doit fairepratiquer une radio standard. Une anomalie radiologique
du rachis à un niveau compatible avec les troubles neurologiques
devra être complétée par une IRM à la recherche d’une épidurite ou
d’une compression médullaire lente.
>Nécessité d’un bilan
La Douleur,des recommandations à la pratique - n°1 - janvier 2006 3
IUD LettreLaDouleur n1 16/02/06 11:33 Page 3